TITRE : Canard En Plastique
RATING : M
GENRE : Romance, Humour, Univers Alternatif
AVERTISSEMENT : Ben y a deux hommes y vont tomber amoureux et peut être même y vont s'embrasser tout ça, alors fais gaffe.
REMERCIEMENT : Moi même, avec tout mon amour.
NOTE : A ceux qui me lisent, merci. Franchement je sais pas comment vous faite. Moi je retourne me coucher, j'expérimente la phase déprime, j'pense que c'est une expérience comme une autre.
Chapitre 8 : Et Hector alors ?... Hector est mort en faisant une fugue, il allait retrouver Gertrude !
« Ainsi la forme normale conjonctive d'une formule permet de déterminer pour quelles interprétations des lettres de proposition cette formule est fausse et sa forme normale disjonctive, pour quelles interprétations de lettres de propositions elle est vraie. Si l'on prend en compte les deux formes normales d'une formule, on fait donc le tour de toutes les interprétations possibles de cette formule et on détermine pour chacune de ces interprétations si la formule est vraie ou fausse… bon dit comme ça, ça paraît tout simple, mais vous allez voir c'est un peu plus compliqué. »
Harry dut éloigner la règle en acier de Seamus, de peur que celui-ci s'en serve comme d'une arme d'auto-destruction. Il n'aurait peut-être pas du le traîner avec lui dans un cours de logique philosophique de niveau master...
...
Draco corrigeait tout un tas de copies complètement fumeuses depuis plus de deux n'exagérait pas, tout était médiocre. La meilleure copie qu'il ait corrigé jusque ici parvenait lamentablement à atteindre la note de 12/20. Et ça avait presque été un soulagement après la lecture des montagnes de conneries qui passaient par la tête de ses étudiants. Certains avaient l'air de le prendre pour un psy, faisant des interprétations tordues des livres qu'ils avaient étudiés et qui, à tout point de vue, sortaient de leurs inconscient inintéressant.
Il laissa un soupir s'échapper de ses lèvres et s'empara de son étui à cigarettes qui traînait sur son bureau. La fumée s'éleva dans l'air et il la contempla pendant plusieurs minutes avant de se replonger dans les copies.
Il marqua un temps d'arrêt en déchiffrant le nom d'Harry Potter sur la prochaine copie qu'il avait à corriger. Son écriture s'étalait sans aucune harmonie, ni fioritures comme il pouvait en trouver parfois. On aurait presque pu croire que c'était l'écriture d'un enfant de l'école primaire car tout était écrit en attaché et malgré le manque d'application même les lettres majuscules étaient correctement dessinées. Draco ressentit une certaine tendresse complètement inappropriée et il s'empara alors de son crayon rouge, refusant d'opérer un quelconque favoritisme.
Au fur et à mesure de sa lecture, son attention alla en s'accroissant. Ce qui lui sauta aux yeux en premier, étrangement, ce fut le fait qu'il n'y avait aucune faute d'orthographe. C'était quelque chose de rare. Même chez les très bons élèves. L'orthographe était le fléau du 21ème siècle.
La deuxième chose qu'il remarqua fut la qualité du devoir. C'était très impressionnant, trop impressionnant. Draco ne se souvenait pas avoir déjà corrigé de copie aussi... parfaite. Apparemment, il fallait une première à tout. Le sujet était remarquablement bien traité, la problématique choisit par Potter était pertinente, ses arguments aussi. En bref, sa méthode était irréprochable. Pour couronner le tout, la copie ne faisait pas que répondre à une question du cours, elle apportait quelque chose de plus, quelque chose de personnel, comme une note de plus qui rendrait une partition déjà magnifique, éblouissante. Et puis il ne parlait même pas des références, d'ailleurs il allait en devoir vérifier quelques-unes, puisque même lui n'arrivait pas à faire le lien entre tous fils tissés dans cette copie. Il savait, cependant, qu'elles étaient toutes exactes. Ce genre de copies était presque déprimante. Draco se rendait compte de l'infériorité de son niveau par rapport à celui de son élève. Et il avait fait ça en quelques heures seulement...
En se relevant il abandonna la copie sur son bureau et partit se servir un verre de cognac. Il lui fallait quelque chose de fort. Il se sentait seul tout d'un coup.
...
-J'en peux plus, gémit Harry, il me faut des vacances ou je vais crever.
-Seigneur Dieu, faites que nous n'ayons plus jamais de vacances, se mit à prier Kathaline les mains jointes vers le ciel.
-Ah, ah, ah, fit mine de rigoler Harry. Tu te rends compte que je suis obligé de signer une feuille de présence comme quand j'étais en MATERNELLE ?
En effet quelques heures plus tôt, alors qu'il était sagement en cours, on lui avait remit une feuille requérant sa présence dans le bureau de son chef de département après les cours. Il y était alors allé, naïf et confiant, et c'était retrouvé avec une fiche orange dans les mains qu'il devait faire signer à la fin de chacun de ses cours. Il ne pourrait plus tricher en disant à Seamus de lever la main lorsque son nom était appelé. Et ça le dégoutait, bordel, il était à la fac, il aurait du avoir le droit de faire ce qu'il voulait normalement. Même au lycée on lui avait foutu la paix.
-En plus j'ai trop géré à mes partiels, on se demande ce qu'ils veulent de plus. Ils devraient se mettre à genoux pour remercier de relever le niveau plutôt que de me coller une putain de feuille orange obligatoire.
Ouais, la colère le rendait vulgaire. Et le orange c'était moche.
Et ça sœur mangeait ses céréales comme une truie. Il la regarda, dégouté, avant de quitter la cuisine, non sans donner un violent coup de pied dans la porte.
En traversant la maison, sans véritable but, il croisa Roméo et tourna le plus rapidement possible la tête vers le mur pour ne pas être traumatisé par sa mocheté. Peut être que son frère ne connaissait pas l'utilisation du shampoing ?
...
Le lendemain matin, en se réveillant, Harry trouva sa mère dans sa chambre, assise sur son lit, en train de se tordre nerveusement les mains. A croire que, dans ce monde, on ne pouvait jamais être tranquille. A aucun moment de son existence.
-Ca va maman ? S'inquiéta-t-il tout de même.
-Très bien.
-Je peux t'aider peut être ?
Lily avait l'air de plus en plus gêné. C'était quoi le problème ?
-Maman dis-moi ce que tu veux et sors de ma chambre ! S'agaça-t-il finalement.
-Bon voilà, aujourd'hui, les enseignants font grève…
-Tu veux que je garde Jimmy à la maison ? C'est tout ? Demanda-t-il, suspicieusement, ne voyant pas ce qui pouvait la rendre aussi nerveuse.
-Mon chéri tu sais bien qu'avec ta nouvelle fiche ce n'est pas possible, lui rappela sa mère.
Comment elle savait ça elle d'abord ? Il lui en avait même pas parlé.
-Non, continua-t-elle, en fait je me disais que tu aurais pu emmener ton petit frère avec toi, comme Hector a accepté de prendre en charge Eliott, j'ai pensé que tu pouvais faire pareil avec Jimmy. De toute façon tu as des cours en amphi à la fac, non ? Personne ne fera attention à lui…
-Pourquoi j'ai Jimmy moi ? Pourquoi j'ai pas Eliot ? Protesta Harry.
Quitte à choisir il préférait encore prendre le plus âgé et le plus... mature.
-Ne commence pas Harry ! Bon, je considère que tu es d'accord ? Oh, mon chéri c'est tellement gentil, tu es un ange.
Elle vint l'embrasser sur le front, puis sortit de sa chambre toute guillerette d'avoir réussit à caser ses fils quelque part pour la journée.
Il allait vraiment devoir se traîner Jimmy pendant toute la journée ? L'horreur.
Il sortit de son lit, en monde zombie et croisa Hector dans le couloir. Ils se regardèrent et compatirent mutuellement. Ils étaient dans la même galère, sauf qu'Hector n'était pas à la fac et qu'il n'aurait qu'à laisser Eliott dans un coin de son bureau pendant qu'il travaillait sur je ne sais quel logiciel. Alors que lui, non.
Il pénétra dans la chambre de son petit frère et sans attendre que ce dernier soit réveillé l'attrapa par la main et le sortit de son lit. Jimmy fut d'ailleurs bien surpris d'ouvrir les yeux devant un bol de chocolat chaud dans la cuisine. Harry le regardait bizarrement.
-Qu'est-ce qu'il y a ? Demanda-t-il joyeusement.
-Promet que tu feras tout ce que je t'ordonne de faire aujourd'hui, le menaça Harry.
Jimmy lui fit un grand sourire innocent avant de répondre « ah, ah, ah, rêve ». De toute façon, il savait très bien que son grand frère n'avait pas le choix alors il s'en fichait. Il sentait qu'il allait adorer cette journée.
-Harry, je peux mettre ma cape Batman ? S'il te plaîîîîs !
Harry était définitivement de mauvaise humeur. En plus son frère était complètement naze en Batman, c'était Robin qui était roux. Jimmy, lui, regardait, émerveillé les bâtiments de la fac. Tout devait lui paraître tellement grand étant donné les locaux minables de l'école primaire où il allait…
-Tu sais ma maîtresse elle est partit en dépression, l'informa Jimmy en enfournant un chewing-gum dans sa bouche.
-Ben t'es gentil tu parles pas à mes profs alors.
-Tu peux m'acheter un chocolat chaud ! s'écria son frère alors qu'ils passaient devant une machine à café.
Pour éviter une crise de nerf, Harry obtempéra. Son âme le perdrait.
-Ben Harry qu'est-ce qu'il fait là ton frère ? Lui demanda Ron en arrivant à sa hauteur, fixant le nuisible avec une mine perplexe.
Ron était vraiment la première personne censée qu'il croisait aujourd'hui. Il l'aurait presque embrassé.
-Rhooo, il est trop meugnon le bout de chou, gazouilla Hermione en se mettant à la hauteur de son frère.
-Fais gaffe il mord, l'avertit Harry.
Et pour illustrer ses paroles Jimmy claqua des dents dans le vide effrayant Hermione qui se redressa.
-Et qu'est-ce qu'il aime faire dans la vie le petit ? Continua Hermione, quasiment pas refroidie.
-Le mercredi je regarde l'assemblée nationale à la télévision et le dimanche la messe sur la trois, récita aimablement Jimmy.
-Nan franchement qu'est-ce qu'il fout ici ? Lui redemanda Ron en se grattant le nez.
-Éducation nationale, marmonna Harry pour seule réponse. On a quoi comme cours aujourd'hui ?
-Pour commencer, philosophie avec M. Pendu, les informa Hermione, d'ailleurs on ferait bien d'y aller…
Ils se dirigèrent donc vers l'amphi concerné, et Harry fit mine ne de pas entendre le hurlement de son frère lorsque celui-ci se brûla avec son chocolat. Hermione lui jeta d'ailleurs un regard outré. Nan mais c'était pas fini ? Déjà qu'il avait accepté (été obligé) de s'occuper de lui… !
-C'est quoi la philosophie ? lui demanda alors Jimmy en se hissant sur un des sièges, sa tête dépassant à peine de la table.
-C'est réfléchir à ce qui arrive aux moustiques, une fois qu'ils sont morts.
-Ils sont pas réduits à néant quand ils sont morts ?
-Si mais y a des philosophes qui sont pas d'accord. C'est compliqué.
Jimmy se gratta alors la tête, qu'est-ce que c'était que cette histoire encore ?
-De toute façon on s'en fout, soupira Harry, c'est que des moustiques.
L'explication dut convenir à Jimmy car il se terra dans son coin pour dessiner sur des feuilles recyclable que lui avait fournit Harry. Pour l'instant la situation était sous contrôle.
-Et qui peut me dire comment s'intitule l'œuvre romanesque majeure de Benjamin Constant ? Soit dit en passant l'un des précurseurs du romantisme dans la littérature…
Personne ne leva la main. Harry savait la réponse, mais pour y répondre encore aurait-il fallut qu'il écoute la question. Jimmy jeta un coup d'œil à son frère, à moitié endormi sur la table, et leva une main hésitante.
M. Pendu parût un instant déstabilisé en le voyant et fronça légèrement les sourcils.
-Oui mon garçon ? Vous vous êtes perdus ?
-Heu ben non, je voulais juste répondre à la question…
-A la question ? L'interrogea le professeur.
Jimmy se demanda un court moment si le professeur était un imbécile…où peut-être qu'il était atteint du syndrome d'Alzheimer ? Il avait lu que c'était une maladie relativement courante chez les personnes âgées.
-Ben oui, sur le roman de Benjamin Constant, son livre tout ça ben c'est Adolphe, s'énerva-t-il. Ca parle d'une histoire d'amour, mais moi j'ai trouvé que c'était chiant. Et Adolphe il sait pas ce qu'il veut. Un moment donné faut choisir.
Pour une fois qu'on lui posait pas une question débile comme le nom de la capitale de la France et qu'il était content de répondre on allait pas lui gâcher son plaisir !
-Mais…mais oui c'est ça, vous avez tout à fait raison mon garçon, s'exclama M. Pendu, ravi. Chiant ! C'est le mot. Mais dîtes-moi, que faites-vous là ?
Hermione donna un coup dans l'estomac d'Harry et celui-ci se réveilla en sursaut. Il comprit rapidement la situation en voyant l'air effronté de son frère et celui exorbité de son cher professeur de philosophie.
-Heu monsieur, c'est mon frère en fait, c'est à cause de vos collègue de maternelle et de primaire, ils font grève aujourd'hui alors ma mère m'a demandé de le garder. Je suis désolé qu'il ait perturbé votre cours, si vous voulez on peut sortir pour que je le corrige ? Enchaîna-t-il presque sans respirer.
Il s'ennuyait tellement ici, si Jimmy pouvait lui servir d'excuse pour qu'il aille se la couler douce sur une des pelouses de la fac, il était pas contre.
-Non ça ira M. Potter, il n'y a pas de problème, lui répondit M. Pendu avec indulgence, continuant son cours avec davantage de motivation qu'à l'accoutumé, heureux de savoir qu'il y avait au moins une personne pour l'écouter et, surtout, comprendre ce qu'il disait.
Harry se sentit déçu et retourna ensuite à sa sieste.
...
Lorsqu'ils sortirent du cours de M. Pendu, deux heures plus tard, Harry engagea une partie de cache-cache avec Jimmy. Ils avaient une demi-heure de pause, autant en profiter.
-Bon alors je répète, dit Harry, on a le droit d'aller de là à là et jusqu'aux escaliers, l'étage est interdit. Pas non plus le droit de sortir. S'il y a des salles de classes ouvertes dans le périmètre indiqué tu peux rentrer dedans, sauf s'il y a un cours. C'est ok ?
-Ouais, répondit Jimmy en mâchant son chewing-gum. C'est qui qui compte ?
-Je peux jouer ? Intervint Seamus, les yeux étrangement rouges.
-Plus on est de fous, plus on rit. Bon, je compte jusqu'à 50 et je vous cherche. Dès que je vous touche vous avez perdu et c'est le premier que je touche qui comptera.
-Mais on fait pas un cache-cache délivrance ? S'étonna Jimmy.
-Non, on va pas changer toutes les règles maintenant, on fait comme j'ai dit ! Coupa Harry.
Sur ce il se retourna vers le mur le plus proche, commençant à compter dans sa tête. Hermione et Ron qui s'était assis à une table haute dans le hall pour boire leur café les regardait avec un mélange de perplexité et d'amusement.
-…48, 49, 50 !
Harry se retourna enfin, passant la pièce au peigne fin. Il les trouverait tous et une fois que ce serait fait il deviendrait le maître du mooonde. Il chercha au moins cinq minutes avant de repérer des cheveux roux derrière une plante verte, très discrètement il s'élança vers son frère en criant et Jimmy dès qu'il se sentit repéré se mit à son tour à courir en poussant des hurlements. Et en plus il courait vite le saligaud. Le spectacle semblait intéresser de plus en plus Ron et Hermione mais malgré les injonctions d'Harry pour qu'ils viennent participer, ils restèrent coller à leur chaise. Il finit par attraper son frère par le col, le forçant à s'asseoir à côté de ladite plante verte mais ne retrouva jamais Seamus…
Ce qui n'inquiéta personne soit dit en passant.
...
Draco s'approcha de la machine à café de la salle des profs. A l'extérieur il était impeccable, ses vêtements n'avaient jamais été moins froissés, ses cheveux si bien coiffés et l'air vif et frais qu'il arborait lui confiait cet air de confiance en lui éternel. Pourtant à l'intérieur il était à deux doigts de la crise de nerf. Tout d'abord il avait passé une nuit horrible à cause d'un certain étudiant aux yeux verts trop doué pour son bien, et ensuite, ce matin, il s'était rendu compte qu'il n'y avait plus de lait dans le frigo ni de croquette dans le placard ce qui l'avait définitivement mit de mauvaise humeur puisque Clytemnestre (sa chatte) avait miaulé pendant une demi heure toute sa rage contre lui. Parfois il se demandait pourquoi diable il s'était encombré d'un animal… et depuis il n'avait jamais réussit à la revendre, le grand malheur de sa vie.
C'est pourquoi, vu la conjoncture actuelle, il était plus que temps qu'il ait sa dose de caféine. Surtout pour ses collègues à vrai dire, déjà qu'habituellement il n'était pas du genre sociable, alors après une nuit blanche on pouvait aisément le qualifier d'exécrable.
Avant qu'il n'ait atteint la machine si chère à son cœur, on lui colla une feuille sous le nez manquant de l'éborgner. Lydie bien sûr. Son acharnement -vain- à devenir ce qui se rapproche le plus du terme d'« ami » le laissait complètement perplexe.
-Draco ! Je suis heureuse de tomber sur toi tu ne peux pas savoir !
Oh si, il en avait une vague idée.
-Est-ce que tu as lu cette horreur ?
Elle désigna la feuille qu'elle tenait dans les mains d'un air dégouté avant de partir dans un monologue endiablé contre les décisions « arbitraire, ridicule et absurde » de l'état en ce qui concernait l'aménagement futur des universités avant que Draco ne la coupe d'une voix froide :
-Je me fiche de tes convictions politiques Lydie, j'aimerais simplement que tu te décales afin que je puisse atteindre la seule chose digne d'intérêt dans cette pièce.
Lydie se retourna d'un geste brusque, risquant témérairement le torticolis à la recherche d'une rivale potentielle.
-Je parle de la machine à café, précisa Draco d'une voix lasse.
Lydie se décala en pouffant, riant de sa propre stupidité. Au moins elle avait conscience de sa bêtise. Il avait entendu quelque part que la lucidité était déjà un pas vers la guérison… il espérait que celle de sa collègue ne tarderait pas trop. Les diplômes pour devenir professeur d'espagnol ne devaient pas être bien difficiles à obtenir en tout cas.
Il put donc enfin se repaître de café, mais jugea plus prudent de se freiner lorsqu'il arriva à son troisième gobelet. Et il n'était pas accro, non, rien à voir.
Déjà plus réveillé il se dirigea d'un pas énergique vers sa salle de classe, quittant Lydie alors qu'elle lui racontait une anecdote tout à fait inintéressante. Enfin, qu'il supposait inintéressante puisqu'il n'avait aucunement prit la peine de l'écouter.
-Rangez vos affaires, déposez vos sacs sur l'estrade, sortez une feuille et un crayon, je ne veux voir rien d'autre sur les tables, annonça-t-il en guise de bonjour à ses élèves qui tirèrent immédiatement une tête de trois pieds de long.
Rhaaa… quoi de mieux pour enfin le mettre de bonne humeur qu'une sympathique petite interro lancée inopinément ?
...
Ron tendit son téléphone portable à Harry.
-J'ai ton jumeau sur la une…, l'informa-t-il.
-Sur la une ?
-Ouais nan… c'est une manière de parler quoi, pour que ça le fasse.
-Ah.
Il s'empara donc du téléphone. Qu'est-ce qu'Hector pouvait bien lui vouloir ?
-Oui Hector, c'est Harry, qu'est-ce que tu veux ?... Ben je…oui, oui pourquoi pas…mais tu…ah bon d'accord, ben écoute si ça t'arrange… nan pour mes devoirs c'est pas la peine, Jimmy doit déjà s'en charger pendant un mois…oui les affaires marchent…hum on verra ça plus tard, d'accord ?...Ok, à tout à l'heure.
Il coupa la conversation, rendant son cellulaire à Ron.
-…je récupère Eliott ce midi.
-Tu te fais vraiment entuber, crut bon de faire remarquer son supposé ami.
-Mais je pourrais demander ce que je veux à Hector en échange, si c'est pas du marché ça…
-Ouais ben j'attends de voir.
Le reste des cours de la matinée se déroulèrent plutôt tranquillement puisque le baillons qu'avait confectionné Harry pour son frère tenait plutôt bien la longueur. Mais c'était pour le bien de son petit frère, celui-ci le remercierait plus tard.
-Bon, je vous laisse compagnons, j'ai un autre nuisible à récupérer.
Attrapant son frère par la manche (il se rendit d'ailleurs compte à cette occasion que son frère se rapprochait énormément de ce boulet que l'on voit généralement au pied des Daltons dans la célèbre BD) il se dirigea vers le hall principal. Il eut tôt fait d'apercevoir Hector et Eliott, le premier, assit par terre, était complètement absorbé par son ordinateur portable et le second, lui aussi assit par terre, était absorbé par un livre. Ils auraient pu avoir l'air tout à fait normaux s'ils n'avaient pas choisit de s'asseoir en plein milieu du hall mais sur un côté.
Jimmy, à qui il avait retiré son baillons un peu plus tôt, se précipita sur ses frères en hurlant, ne perturbant ceux-ci aucunement. Jimmy se demanda même un instant s'il n'était pas devenu invisible, mais les regards hallucinés des autres étudiants le rassura.
-On mange où ? Demanda Hector une fois qu'Harry fut arrivé à sa hauteur.
-…
-J'ai faim, renchérit Jimmy.
-Mais vous avez de l'argent ?
Ils se retournèrent tous vers Hector, c'était toujours à lui que Lily confiait des responsabilités. Hector ne répondit rien et sans lâcher son livre sortit un billet de vingt euros de sa poche.
-Bon et bien on a qu'à aller…
Harry réfléchit cinq secondes puis pointa le doigt vers une direction plus ou moins lointaine.
-Là-bas ils vendent des sandwichs.
Ils le suivirent tous, de toute façon ses frères n'étaient que des ventres.
-Nous à la cantine on mange que des trucs dégueu, la dernière fois il y avait même de la langue de bœuf et la cantinière elle m'a forcé à en manger alors que je voulais pas et même que c'était trop dégueu et moi j'ai craché par terre et leur fromage il pue, et leur pomme de terre on dirait du carton et leur dessert il sent le pipi et…
-Oui je crois qu'on a compris l'idée Jimmy, le coupa Hector.
Ils récupérèrent tous à manger et allèrent s'asseoir sur le bord d'une fontaine un peu plus loin pour se restaurer tranquillement. Très mauvaise idée, Harry se demanda même comme il avait pu être aussi bête. Jimmy se retrouva bien vite dans l'eau entraînant Eliott qui pesta pendant une demi-heure. Ca allait être cool pour eux s'ils devaient passer la journée complètement trempé. Bah de toute façon il s'en fichait, lui il était bien au sec et de toute façon… Jimmy attrapa Harry par le col et le fit basculer la tête la première dans l'eau.
-Dur, fit remarquer Hector en s'éloignant tout de même. Bon, moi, j'y vais, à plus tard.
Peut être qu'il était vraiment maudit pensa finalement Harry avant de replonger la tête sous l'eau de désespoir.
-Harry ! Harry !
Une sorte de grand légume roux s'avançait à une allure dangereuse vers lui et Harry l'évita de justesse. Le légume alla donc se manger le mur un peu plus loin derrière lui dans un bruit plutôt sonore. Ron se retourna vers lui en se frottant la tête avec un air perdu.
-Tu voulais me dire quelque chose ? L'encouragea Harry.
-Heu…Harry, mec, t'es trempé.
-En effet, répondit ce dernier avec patience.
-Harry ! Les résultats sont affichés !
Ah… tout ça pour ça… quelle déception, il avait pensé pendant un instant que quelque chose de vraiment cool était arrivé.
-Ah super, merci Ron.
-Mais Harry ! Tu te rends pas compte ! Avec Hermione on a regardé tes notes et…
Ron risquait l'apoplexie dans son état, et Harry un peu inquiet pour sa santé, c'était son meilleur ami tout de même, alla lui tapoter le dos.
-Respire un peu Ron, ça va aller. Expiiiration, inspiiiration.
-Mais Harry tes notes ! C'est…on a jamais vu ça, c'est…
Alors c'était ça, il avait eu des bonnes notes. Il ricana, sous le regard perdu de Ron, au moins il pourrait clouer le bec de son beau blond maintenant. Comme quoi le travail ça payait… juste après s'être fait cette réflexion, il partit d'un fou rire intérieur.
-Et apparemment le directeur veut te voir.
Alors là, le fou rire intérieur d'Harry partit aussi vite qu'il était venu. Comment ça il devait aller voir l'autre cafard ? Il pouvait pas le laisser tranquille maintenant qu'il avait réussis ses partiels. Nan mais dans quel monde on vivait, c'était pas possible ça.
C'est à ce moment là que Draco Malfoy fit son apparition. Les notes du jeune Harry Potter avait fait couler beaucoup de salive ce matin en salle des profs et il désirait lui parler. Il fut plus que surprit en le trouvant en compagnie de deux jeunes enfants, trop jeune pour suivre des cours à la fac, mais il ne laissa bien sûr rien paraître de son étonnement.
-Harry, puis-je m'entretenir avec vous ?
Harry lui fit un sourire goguenard que Draco ignora.
-Bien sûr professeur, susurra-t-il en s'éloignant de ses frères.
Draco le traîna dans une salle de classe, déserte à cette heure de la journée.
-Ce sont tes frères ?
-Oui, répondit Harry. Ils ont l'air mignons, mais il faut se méfier.
-Je… je ne savais pas que tu avais une famille nombreuse.
-J'ai trois autres frères et une sœur, rajouta-t-il. Mais je suppose que ce n'est pas pour ça que tu voulais me voir ?
-Non, effectivement. C'est à cause de tes résultats.
-Je te l'avais dit que je réussirai, non ?
Draco le foudroya du regard.
-Tu sais avec des notes pareilles, tu serais accepté dans n'importe quelle université prestigieuse, tu serais même accepté dans la meilleure université des États-Unis et tu n'aurais absolument rien à payer, je peux t'assurer que tu aurais une bourse.
-Ca ne m'intéresse pas, dit enfin Harry après l'avoir laissé terminer.
-Pardon ?
-Ca ne m'intéresse pas. Écoute, je sais que j'y suis allé un peu trop fort ce semestre, la prochaine fois je ferai en sorte d'avoir simplement des notes acceptables, mais je ne veux être envoyé nul part, ça ne m'intéresse pas.
Draco croisa les bras sur sa poitrine, essayant de comprendre le raisonnement de son élève.
- Comment ça, ça ne t'intéresse pas ?
-Je n'ai pas envie d'en parler Draco… s'il te plait.
Son professeur se tut donc. Du moins pour l'instant.
-Tes parents son au courant ? Demanda-t-il tout de même.
-J'en sais rien, on a toujours été un peu comme ça dans la famille… mais j'ai pas envie d'avoir tout un tas de problèmes, qu'on me parle d'universités prestigieuses ou autres.
Draco laissa tomber. Harry était mort de trouille. Il pouvait le sentir. Il se cachait derrière de fausses excuses pour ne pas assumer ce qu'il était.
-Tu viens dormir à la maison ce soir ? Finit-il par demander, changeant de sujet.
-C'est demandé si gentiment, sourit Harry, trouvant la conversation beaucoup plus agréable tout d'un coup.
Draco voulait qu'ils se parlent. Du moins un minimum avant de faire autre chose. En commençant par savoir de quelle manière ils allaient gérer leur relation.
...
Le reste de la journée, Harry la traversa dans le brouillard le plus complet, d'abord il dut garder ses vêtements mouillés, ensuite tous les profs qu'il croisait lui jetait des regards entre la crainte et l'admiration ce qui l'agaçait prodigieusement. Mais il savait que tout cela était de sa faute, il n'aurait pas du faire son malin. C'était Malfoy qui lui avait fait perdre les pédales !
...
Lucius Malfoy laissa éclater sa rage en serrant dans sa main une boule en plastique contre le stress. Tous les micros qu'il avait réussit à planquer chez les Potter, par le biais d'une agence ultra performante, avait été arrachés. Tous ! Jusqu'au dernier. Il craignait à présent avoir affaire à une MAFIA américaine. Mais dans quoi s'était donc embarqué Draco ? Et il ne pouvait même pas le prévenir sans être obligé d'avouer qu'il l'espionnait.
-Lucius ton bain est prêt, l'avertit sa femme.
Le canard en plastique qui s'y trouvait fut bientôt réduit en charpie.
Oui je sais, vous pouvez crier à l'arnaque. Hector n'est pas mort. A très vite, je vous aime ! |