Chapitre 2 Quand Harry se leva, il se demanda s’il n’avait pas rêvé. C’était tout à fait possible : le surmenage, l’absence pesante de ses amis, la contrariété…Tout autant de causes qui pouvaient être à l’origine de cette hallucination. Ce fut donc avec entrain qu’il s’habilla et gagna la Grande Salle, et même les sièges clairsemés des quatre longues tables ne parvinrent pas à diminuer sa bonne humeur. Il s’assit en face d’un Seamus déprimé, prit un grand bol de café bien noir. Aujourd’hui, il avait décidé qu’il ferait tout pour avancer dans les recherches contre la maladie. Certes, il n’était pas très doué en potion, mais il se sentait plein d’une énergie inépuisable. Une présence vint le perturber dans ses pensées. Il abandonna à regret la tartine qu’il était en train de beurrer et se retourna. Derrière lui, se tenait Malfoy qui arborait, non pas un air méprisant ou écœuré, mais un air agacé (après tout, il était seul en face d’une dizaine de gryffondors : ses gardes du corps avaient été terrassés par ce rhume, et il n’aurait pas été malin de provoquer ces gryffondors sur les nerfs). Harry lui lança un sourire rayonnant qui désarçonna le blond au plus haut point. Il avait l’habitude des regards froids et distants, et cette chaleur soudaine de la part de son pire ennemi le faisait se sentir étrange : il était fasciné. Il se mordit l’intérieur de la joue. Un Malfoy ne se laisse fasciner par personne : il fascine, mais pas le contraire. - Bon Potter, finit-il par dire, comme j’ai très peu envie de passer beaucoup de temps avec toi, voilà ce que je te propose : chacun vaque à ses occupations pendant la matinée, et on bosse après le cours de potion jusqu’au repas. Ça nous fait quatre bonnes heures, c’est largement suffisant ! - Si ça te convient, répondit simplement Harry. Draco tiqua. Comment ça « si ça lui convenait » ? C’était une réponse ça ? Bien sûr que ça lui convenait, puisque c’est lui qui le lui avait proposé ! Enfin quoi ? Il se laissait commander comme ça, sans rien dire ? On lui disait « fais comme ça » et il le faisait ? Non pas qu’il n’aimait pas commander, et il devait avouer que ça avait un certain côté plaisant de donner des ordres à Potter pour qu’il les exécute, mais tout de même…Il devrait avoir un peu plus de caractère ! Protester ! Donner son avis ! Mais non, il se laissait vivre, laissait aux autres le soin de prendre ses décisions ! C’était quoi ça ? Bon, il devait avouer qu’il aurait refusé toute protestation, et que…cet étrange monologue intérieur commençait sérieusement à l’inquiéter… - Malfoy…, commença doucement Harry comme s’il parlait à un crétin, et le tout agrémenté de petits gestes de la main, comme s’il voulait attirer son attention. - Quoi ? cracha le blond. - Je ne sais pas ! Ça fait cinq minutes que t’es planté là, immobile, à me regarder bêtement. Remordage de joue, cette fois-ci pour ne pas rougir de honte. Comment avait-il pu se ridiculiser ainsi devant Potter ? - Bon, cria-t-il presque pour couper court à tout commentaire, après le cours de potion, à la bibliothèque, et ne sois pas en retard ! Puis il se redressa de toute sa hauteur et quitta la Grande Salle d’un pas décidé, destiné à cacher sa rage. Harry sourit. Depuis que ses amis étaient partis, Malfoy ne savait plus comment se comporter : plus de cour pour le vénérer, plus de gros bras pour le défendre, et plus aucune autorité sur les autres serpentards qui se fichaient pas mal du pauvre blondinet. Sang pur ou pas, riche ou non, la maladie n’épargnait personne, et Malfoy en faisait les frais. La seule chose à laquelle il pouvait s’accrocher, c’était sa haine contre lui, son ennemi de toujours, et encore, Harry avait noté une sorte d’adoucissement dans son comportement : des blagues moins incisives, des remarques moins blessantes,…A défaut de ses amis, ménage tes ennemis. - « Ou fais-t-en de nouveaux ! » Harry rit sous cape. Qui voudrait être l’ami d’une vipère ? Il retourna à sa tartine. Soudain, Seamus leva la tête vers le plafond. - C’est étrange ! s’écria-t-il. Les hiboux auraient déjà dû arriver… Harry lâcha brusquement sa tartine dans son bol de café, ce qui provoqua les râles de ses voisins de tablée. Il leva la tête au plafond et constata avec effroi qu’aucun mouvement, aucun bruit d’oiseau, aucun cri ne venait perturber ce petit déjeuné. Il se leva brusquement et au détour d’une table, il les vit. Ils étaient tous là, la grande brune, la petite brune, le chevelu, le silencieux, l’hystérique et la machiavélique. Tous le regardaient avec un grand sourire triomphant, sauf l’hystérique qui le regardait avec un regard carnassier. Harry sentit un frisson le parcourir. Puis, celle qui s’appelait Nausicaa lui fit signe d’aller dans le hall. Aussitôt le reste de la secte bougea et en cinq minutes, ils avaient évacué les lieux. - Harry ! appela Seamus. Ça va ? Tu es devenu tout pâle. Harry jeta un regard circulaire et remarqua avec gêne qu’il était le point de mir de tous les élèves de la Grande Salle. - Oui, oui, ça va, murmura-t-il, je dois juste…j’ai juste…oublié un truc…je…j’y vais. Sans plus d’explications, il prit ses affaires et s’en alla à grands pas vers le hall. Alors ce n’était pas un rêve ! Tout ce qu’il avait vu hier soir était vrai. Et qu’est-ce qu’ils lui voulaient encore ? Les membres de la secte l’attendaient en bas de l’escalier, le regardant arriver avec un air moqueur qui le mit aussitôt dans une rage folle. Sauf les deux garçons : celui qui portait des lunettes semblait vouloir garder pour toujours une expression impassible, tandis que le chevelu, derrière l’air blasé qu’il essayait de prendre, ne pouvait s’empêcher de faire briller la petite étincelle de hargne dans ses yeux. Harry ne comprenait pas : qu’avait-il bien pu faire à ce garçon qu’il connaissait depuis moins de vingt-quatre heures ? Il s’approcha du groupe, prêt à leur dire ce qu’il ressentait devant leur comportement (il avait même quelques formules toutes prêtes en cas d’affrontement), mais à peine eut-il ouvert la bouche que Nausicaa lui coupa l’herbe sous le pied. - Nous sommes d’accord ! dit-elle simplement, comme si elle répondait à une question posée ultérieurement. Harry fut prit au dépourvu. Il resta planté devant eux, la bouche ouverte, ne trouvant tout d’un coup plus rien à dire. - Hein ? réussit-il à articuler. D’accord ? Mais pour quoi ? Elle regarda les autres d’un air interrogateur comme s’il venait de lui dire la plus grosse des âneries du siècle. Seule Artémis conservait sur lui un regard d’envie (effrayant d’ailleurs car il ressemblait à celui de Ron apercevant une part de tarte tatin…) - Ce que tu peux être chou quand tu fais semblant de ne rien comprendre ! s’exclama-t-elle avec un grand sourire. Non mais c’était quoi ce délire ? Mais qu’est-ce qu’ils étaient en train de lui raconter ? D’aussi loin qu’il se souvienne, il ne leur avait fait aucune proposition qui demandât un assentiment. A moins que …Une pensée vint brusquement lui traversé l’esprit : et s’ils pouvaient lire dans les pensées ! Et s’ils l’avaient écouté en train de se repasser tout ce qu’il allait leur dire quand il dirigeait vers eux ! Mais alors, pourquoi étaient-ils d’accord ? Allaient-ils le laisser s’en aller comme ça, alors que pas plus tard que douze heures avant, ils le menaçaient pour signer un contrat qui le liait à eux et dont il ne pouvait parler à personne ? Il n’avait qu’une solution pour savoir si, en effet, ses pensées étaient espionnées. Ça risquait d’être douloureux, mais tant pis. « Le chevelu, t’es moche ! » pensa-t-il très très fort. Il observa Galilée à la dérobée, mais celui-ci n’eut aucune réaction. Un soulagement immense le submergea. Ouf ! Au moins, ils n’écoutaient pas ses pensées ! A moins que…ils avaient sans doute entendu ses pensées précédentes et pour lui faire croire qu’ils ne lisaient pas dans les pensées, ils n’avaient pas réagi alors qu’en fait ils le pouvaient… Harry sentit poindre un énorme mal de tête. Il n’avait pas l’habitude de se prendre la tête comme une fille. Etre paranoïaque était vraiment éprouvant. - J’y comprends que dalle ! gémit-il. - Et bien, expliqua Rion, nous sommes d’accord pour que tu viennes nous aider ce matin. Nous avons entendu que tu étais libre… - Hein ? mais vous aider pour quoi ? Et puis, qu’est-ce que vous êtes vraiment? C’est quoi vos intentions réelles ? Et qu’est-ce que je viens faire là-dedans, moi ? et… - Et là ! Doucement le Vésuve ! Calme ton éruption de questions et écoute un peu, le coupa Nausicaa. Pour le moment, c’est vrai que nous ne t’avons rien expliqué. En même temps, c’est normal, nous ne te faisons pas encore confiance. - Mais j’ai signé le contrat ! s’écria Harry. - La confiance ne s’achète pas par contrat ! répliqua Artémis. Elle se mérite ! Prouve-nous qu’on peut te faire confiance et nous te raconterons ce que tu dois savoir. - Ce que je dois savoir, hein, répéta le brun en reniflant. Donc pas toute la vérité ! - Apprends à marcher avant de vouloir courir, reprit Nausicaa avec un sourire. Ecoute, nous allons te confier une mission. Si tu la réussis, nous te dévoilerons quelques informations pour t’éclairer. - Et si j’échoue ? demanda Harry avec un air rebelle. - Nous serions contraints de te réduire en esclavage, répondit Nausicaa avec un air peiné, bien que cela rende Arte folle de joie. - Ne raconte pas mon secret devant tout le monde ! se récria l’intéressée. - Et en quoi consiste cette mission ? Nausicaa fit un signe de tête à Athéna qui aussitôt prit son air sérieux de comptable. - Tu devras aller dans le bureau de Snape pour prendre tous les dossiers des élèves inscrits à Poudlard. - Dans le bureau de Snape ? s’écria Harry en écarquillant les yeux. Vous voulez dire, entrez par effraction dans son bureau surement remplis de sortilèges de la mort qui tue super rares, et lui voler tous les dossiers des élèves, ce qui représente des centaines de dossiers ! Mais ça va pas bien vous ! - Mais qu’est-ce qu’il peut être nigaud parfois ! soupira Rion en levant les yeux au ciel. - Mais non, il est juste, c’est tout, répliqua Artémis. - Juste un peu coincé ! reprit la brune. Quand il s’agit de jouer les héros, les règles il s’en fout royalement, mais dès qu’on lui demande d’être malhonnête, Monsieur joue les prudes. - Il a pas l’habitude, tempéra Artémis, c’est pas comme s’il était pervers et vénale de nature. - HEY ! Je vous signale qu’«il » est devant vous ! s’écria Harry, vexé par l’échange. - Bon, reprit Nausicaa, coupant court à tout autre interjection, comment tu rentreras dans le bureau de Snape est ton affaire : fais-toi inviter ou punir, frappe à la porte ou force la serrure, c’est ta mission, donc tu fais comme tu veux. Cependant, il faut que tu nous rapportes coûte que coûte ces dossiers. Si tu as trop de scrupules, fais seulement des copies, mais sache que ça va prendre du temps ! Calcule bien ton coup car si tu te fais prendre, nous n’interviendrons pas : tu seras seul ! Harry déglutit avec difficulté. - Cependant, nous ne sommes pas cruels, ajouta Nausicaa, et l’un de nous va t’accompagner. Aussitôt, Artémis se tourna vers elle, le regard rempli d’envie virant à la folie. - Non Arte, n’y songe pas, refusa Rion, tu sais que tu ne pourrais pas t’empêcher de le violer. Harry lança un regard de stupeur teinté d’incompréhension. Pour toute réponse, il n’eut que le ricanement des deux garçons, de Rion et d’Athéna, le regard noir d’Artémis sur Rion, et les yeux au ciel de Nausicaa. - Je suis désolée Arte, soupira Nausicaa, mais pour une fois, Rion a raison. Et puis n’oublie pas que tu as ta propre mission. Artémis grommela, mais ne répondit rien. Au regard plein de « tu ne paies rien pour attendre » qu’elle lançait à celle qu’elle appelait « maîtresse », on pouvait laisser présager que la nuit serait dure pour elle. Et elle le savait, puisque Harry remarqua ses épaules s’affaisser un peu. C’était un détail intéressant à noter : qui avait finalement l’ascendance sur l’autre ? - JB, poursuivit Nausicaa, tu vas accompagner notre MEA. Tu lui enseigneras comment rester discret ! Harry se sentit vexé par cette dernière remarque. Ce n’était pas comme si c’était la première fois qu’il s’introduisait là où il n’avait pas le droit d’aller. Et au niveau discrétion, il pouvait utiliser sa cape d’invisibilité et aussitôt échapper à tous les regards. D’ailleurs, il pourrait peut-être l’utiliser pour espionner un certains groupe de manipulateurs adorateurs de crustacés ! Enfin bon, il aurait pu si ses pieds ne dépassaient pas de dessous la cape, ce qui le rendait un tantinet visible et ridicule. Et puis, finalement, il n’était toujours pas certain qu’ils ne puissent pas lire dans les pensées… - Bon, dit-il enfin, et bien allons-y qu’on en finisse ! - Très bien, acquiesça Nausicaa, Rion et Arte vous venez avec moi. Athéna et Galilée, au courrier du cœur. Galilée voulut protester, mais un seul regard de Rion le fit taire. Le groupe se sépara. Harry se retrouva avec le silencieux JB. Il l’étudia un peu. C’était un garçon plutôt de taille moyenne, un visage tout à fait commun qui conservait toujours un air impassible, comme s’il s’appliquait à se faire oublier. C’était sans doute ce qui faisait sa force : une ombre parmi la foule, invisible et discrète. Seuls ses yeux semblaient bouger, observant tout ce qui se passait autour de lui, devant noter tous les détails importants. Ils s’enfoncèrent dans les couloirs dépourvus d’élèves, dans un silence de mort. Harry soupira. Pourquoi ça lui arrivait à lui ? Encore ? Est-ce qu’il n’avait pas eu assez d’ennuis par le passé ? Est-ce qu’il attirait réellement les dangers et autres sortes de mésaventures ? Il poussa à nouveau un très long soupire. Il jeta un regard à son compagnon qui fixait ses iris droit devant lui. Pas très folichon cette ballade ! Etant donné qu’ils n’étaient pas près d’arriver au bureau de Snape, Harry décidé de briser ce silence pesant. - Et toi, ça fait longtemps que tu es dans cette…organisation ? JB daigna braquer sur le brun un regard qui en disait long sur son envie de parler. Harry crut qu’il allait simplement ignorer la question et continuer à avancer comme s’il n’était pas plus présent qu’une brise de vent, mais il finit par répondre d’une voix grave et posée : - ça va faire un an. Un an ! Comment avait-il survécu ? Lui ça faisait à peine une journée et il avait déjà envie de s’enfuir en courant. - Et les autres ? demanda Harry. Une pause, interminable. Ce gars n’aimait pas parler. - Athéna et Galilée sont arrivés en même temps que moi. La secte a été créée par les trois autres, mais le commandement est divisé entre nous six. Tout autre individu qui intègrerait la secte ne pourrait avoir d’avenir de promotion que si l’un des six s’en va…définitivement. Harry déglutit sur le « définitivement ». Cette secte devait être pire que la mafia ! Et puis, il avait parfaitement saisi le sens des paroles de JB (en gros, tais-toi et obéis, et n’espère jamais toucher au pouvoir !). Mais vu que JB semblait en verve (et ce n’était pas une hyperbole) Harry tenta d’en apprendre un peu plus sur cette étrange organisation. - Mais quel est votre but exactement ? demanda-t-il soudain. Vous vous appelez la secte des crustacés, mais de toute évidence vous n’en avez rien à faire des homards et autres langoustes (enfer et damnation, il a parlé de langoustes !!!), vous projetez de conquérir le monde en commençant par Poudlard mais c’est ridicule de kidnapper des hiboux dans le seul but de vous enrichir, … Je ne comprends rien à rien ! Qu’est-ce que vous êtes réellement ? Quelles sont vos véritables motivations ? - Pourquoi est-ce que tu parles tout seul, Potter ? demanda soudain une voix derrière lui. Harry se retourna. Malfoy le regardait avec ce petit air de « tu es complètement dingue, je le savais déjà, mais là j’en ai la confirmation ». Puis il regarda autour de lui et s’aperçut qu’il n’y avait plus aucune trace de son acolyte de la secte. - Traître ! grommela-t-il entre ses dents. - Pardon ? s’écria Malfoy, surpris. - Non, je veux dire, tu m’as surpris ! bafouilla le brun. Je…Je…Je répétais mon rôle. - Ton rôle ? répéta Malfoy avec suspicion. - Oui, avec un groupe d’élèves, nous avons décidé de jouer à un jeu de rôle…pour nous divertir…et je répétais actuellement mon rôle… - Vous êtes complètement débiles ! répliqua Malfoy en le regardant de haut en bas d’un air méprisant. Vous n’avez rien de mieux à faire ? Harry eut beau se creuser la tête, il ne sut que répondre. Il se contenta de hausser les épaules. Malfoy lui lâcha un dernier regard méprisant et lui tourna le dos avant de disparaître au détour d’un couloir. Harry cessa de respirer pour entendre les pas résonner en diminuant. Il ne reprit son souffle que lorsque l’écho lui renvoya le silence. - Ça t’apprendra à parler quand il faut rester discret, dit une voix dans son dos. Harry se retourna brusquement. JB se trouvait derrière lui, comme par magie, alors qu’il était porté disparu quelques minutes plus tôt. Celui-ci n’accorda pas plus d’importance à l’affaire et continua à avancer. Harry se remit du choc de cette étrange réapparition et allongea le pas pour le rattraper. - Espèce de traître ! maugréa-t-il une fois arrivé à sa hauteur, t’aurais pu me dire que Malfoy était derrière nous ! - Si tu t’étais tu, tu l’aurais su, se contenta de répondre JB. Ils avaient un don particulier pour balancer ce genre de remarques acerbes qui l’énervait grandement. Peut-être qu’ils apprenaient ça en rentrant dans la secte ! Il aurait peut-être des cours pour devenir aussi vexant qu’eux. - Comment t’as fait pour disparaître comme ça ? demanda-t-il quand même, intrigué. - Tu parles encore ! Harry jura entre ses dents. Si avant il avait pensé que ce gars, cette secte de malheur et cette situation l’avait gonflé, il avait franchi un nouveau stade dans l’irritation. Cependant, pour le bien de sa santé (autant mentale que physique), il devait réussir cette mission et pour cela, il avait besoin de ce gars. Et puis cette façon de disparaître et de réapparaître était vraiment intrigante. Ce pourrait-il que ce JB ait une cape d’invisibilité ? Impossible ! Il avait peut-être utilisé un sort, mais alors ça devait être un sort d’une telle perfection que s’en était incroyable. Or, Harry devait savoir comment ce gars s’était débrouillé. - Dis-moi comment tu as disparu et je me tairai ! tenta Harry sans conviction. JB lui lança un regard en coin puis prit une inspiration. Ça y est ! Il allait parler ! Harry essaya de réprimer le sourire qui lui venait aux lèvres. Peut-être qu’il allait se faire quelques alliers dans cette secte. Il prit un air sérieux, adapté à entendre des révélations importantes. - On est arrivé ! Ce n’était pas exactement le genre de réponse qu’attendait Harry (il en serait même tombé à la renverse s’il s’était trouvé dans un manga…). Mai en effet, il se trouvait devant l’alcôve protégeant la statue de l’aigle qui cachait l’escalier en colimaçon, menant au bureau de Dumbledore (qui avait été investi par Snape). Harry soupira. - Bon, et qu’est-ce que je fais maintenant ? demanda-t-il. JB le regarda comme s’il venait de lui demander s’il n’était pas habillé en clown. - Tu entres, tu prends les dossiers et tu ressors ! Une fois là-haut, tu seras seul. Je surveillerais en bas et je te préviendrais si quelqu’un arrive. Une fois averti, tu te débrouilles pour te sauver. Quoiqu’il arrive, tu seras seul ! Tu as compris ? - Oui, mais tu… - Seul ! l’interrompit JB sur un ton qui n’admettait aucune réplique. Harry soupira à nouveau. Seul. Bon, ça valait peut-être mieux…Allez ! Courage ! Il était tout de même Harry Potter, celui qui avait combattu et vaincu le seigneur des ténèbres. LE Survivant ! Il n’était pas une mauviette et ce n’était pas la première fois qu’il enfreignait les règles (même s’il devait avouer qu’il redoutait un peu la punition que lui donnerait Snape s’il se faisait attraper). Mais il n’avait pas le choix ! Harry prit une grande inspiration et clama le mot de passe. - Le maître, c’est Snape ! |