Auteur : Mimik0 Rating : M Genre : Romance / Général Pairing : DM/HP [ dans cet ordre ] Disclamer : J.K Rowling Chapitres : 10 /?? Etat : en cours Bêta-Readeur : Ch0utey and Love Gaara of the Sand Date :18 Août 2oo9
________________________________________________ Info's fic :/!\ Attention : Slash!Yaoi (Gay) - Lemon - _________________________________________________ SPOLIERS : MPREG ( grossesse masculine ) - OCC ___________________________________________________ ________________________________________________________________________________ Info's fic :/!\ Attention : Slash!Yaoi (Gay) - Lemon - MPREG ( grossesse masculine ) – OCC ________________________________________________________________________________ NdA : Hello World ! Voici le Ch09 de SAP ! Vous m'avez mit beaucoup de pression pour l'annonce... donc j'espère que ça vous conviendra ! Merci à ceux qui me laissent des reviews ça me fait toujours plaisir et m'encourage pas mal pour la suite. Les réponses aux reviews anonymes - pour fanfiction.Net - sont disponibles sur un nouveau blog : http:// Rar-Mimiko.skyrock. com (enlever les espaces ). Et comme ça doit être le moment des changements, j’ai une toute nouvelle bêta nommée : Love Gaara of the Sand qui a corrigé la moitié de ce chapitre ! Faites-lui une acclamation, et encore merci à elle. _________________________________________________________________________________ Chapitre 9 Un sacré choix pour une sacrée révélation. * *** Il redoutait cette confrontation, étant sur d'être pris pour un malade, un fou ; bien qu'avec un peu de chance ils ne diraient rien, ayant trop peur de sa réputation. Il glissa son regard charbon sur les personnes présentes. Non, eux jamais n'auraient peur de lui, malgré tous les efforts qu'il pourrait faire ; pas peur pas de sa voix rêche, encore moins de son légendaire coup de cape, ni de ses pseudos cheveux gras... pour son plus grand malheur. Il avait l'impression que quelques gouttes de sueur perlaient sur son front. Il poussa un soupir. Que redoutait-il de toute façon ? C'était la vérité, la seule et unique solution possible pour le cas Potter. Un micro-sourire s'installa sur ses lèvres, il était presque invisible. C'était peut-être Salazar Serpentard qui lui avait donné cette mission, surement ! Il pouvait voir la tête d'imbécile qu'aurait ce stupide Gryffondor lorsqu'il ferait son annonce. Il aurait peut-être les yeux écarquillés, la bouche grande ouverte, une vraie expression d'idiot, comme son ami, le père Potter. Il allait assister à la représentation en direct d'un héritier de Gryffondor en puissance. Oui, c'était ce bon Salazar Serpentard qui lui avait fait cet honneur. A côté de lui, il avait Dumbledore, toujours avec de ses habits extravagants et ses yeux pourvus de cette lueur étrange qui s'était renforcée lorsqu'il était arrivé dans son bureau et lui avait appris la fameuse nouvelle. Le directeur lui cachait des choses. Il en était sûr. Il ne s'appelait pas Severus Rogue pour rien ! - Nous avons les résultats de Harry, commença le directeur de Poudlard de sa voix amicale. Ils étaient dans l'infirmerie, en ce moment, Severus avait l'impression d'y être un peu trop souvent, en plus ce n'était même pas pour lui, mais pour Potter. Le couple Malfoy, Sirius, Remus, Drago et Harry ainsi qu'Hermione et Ron, qui les avaient rejoints quelques secondes à peine avant l'arrivée des deux professeurs, étaient donc complètement mais certainement pas éternellement ignorants de la situation actuelle, sachant seulement la mise en couple des deux princes de Poudlard. Malheureusement pour Ron Weasley son meilleur ami avait partagé la couche de son meilleur ennemi qui n'était personne d'autre, pour sa plus grande joie, que ce pourri gâté de Drago Malfoy. Il n'avait pour l'instant rien dit à sa petite amie, Hermione, préférant lui cacher « cette erreur catastrophique du destin » comme il aimait si bien la qualifier. Drago regarda son parrain dès qu'Albus parla. Sa mine était grave, figée comme à son habitude, mais il le connaissait bien, peut-être un peu trop bien justement pour ce cher professeur ; les résultats n'étaient pas d'une nature sans importance, car sinon il n'aurait pas hésité à rabaisser Harry comme il savait si bien le faire... une chose en quoi Drago devait remédier en y pensant... enfin peut-être. Le Serpentard prit entre ses mains une des celles de Harry qu'il serra fortement. Surement pour se donner davantage de courage pour l'annonce des résultats plutôt qu'en apporter au Gryffondor. - Les résultats sont... comment dire ? Inhabituels. - Il y a un problème avec Harry !? paniqua aussitôt Drago. Les yeux de Dumbledore pétillèrent d'une joie et d'une malice guère contenues, paraissant s'accentuer à chacun de ses mots. Drago n'en pouvait plus et exerça une pression plus puissante sur la main qu'il tenait, arrachant un gémissement plaintif au brun. Il se tourna vers lui, lui sourit tendrement et relâcha un peu sa prise. On se demandait qui était le malade ici, lui ou Harry. - Rien de tout cela monsieur Malfoy. Seulement, ils sont inhabituels pour un homme. - Comment ça !? Expliquez-vous ! Severus... Drago se tourna vers son parrain, ses oreilles en alerte, prêt à écouter chaque once de parole que Rogue pourrait prononcer. Son attention entière était portée sur les résultats des analyses. - Avant tout, déclara Rogue d'une voix professorale mais nonchalante, sachez que j'ai refait trois fois le test, il n'y a aucun doute possible concernant les résultats, j'en suis certain. Et, ils montrent tous clairement que monsieur Potter, ici présent, est enceinte. Un silence de plomb s'installa dans la pièce. Tous regardaient le professeur, chacun cachant plus ou moins aisément leur expression d'incrédulité. La plupart se demandèrent si le professeur Rogue allait bien, d'autres s'interrogeant sur ce qu'il avait bien pu fumer ou consommer à la boutique de farces et attrapes des jumeaux Weasley et le reste supposa qu'il avait tenté, surement pour la première fois de sa vie, de faire une blague, peut-être pour détendre l'atmosphère... non, ça ne ressemblait pas à Severus. Celui-ci pensait d'ailleurs que maintenant, il n'aurait plus aucune chance de leur faire peur... lui, la Terreur des Cachots. Reprenant ses esprits, Drago observa son parrain. Celui-ci semblait étonnamment sérieux. C'était étrange, enfin à un tel moment. Aucune émotion ne se reflétait sur son visage. Il jouait bien la comédie, il devait admettre ça. Il regarda les autres personnes dans la pièce et ne put s'empêcher de rire à gorge dépouillée devant un tel spectacle. C'était drôle. Trop drôle. Rapidement, Harry, Hermione, Ron et Sirius le suivirent dans un fou rire incontrôlable, se disant que finalement l'heure de la retraite avait déjà sonné pour cette vieille chauve-souris, avant même celle de Dumbledore. - Bon, Severus, s'esclaffa-t-il, toute anxiété disparue, sérieusement, qu'à Harry ? - Je ne rigole pas Drago, Harry est réellement enceinte, répondit le maître des potions d'une voix grave. Pauvre Rogue, Harry avait vraiment de la peine pour lui. Perdre la tête à son âge c'était triste. Confondre le métabolisme des hommes et des femmes devait être un signe annonciateur de la dégénérescence des cellules du cerveau... enfin c'était un truc de ce genre là qu'Hermione lui avait dit sur la détection des signes de vieillisse chez les limaces rouges du déserts(1). Ça devait être le même truc chez Rogue. - Professeur, commença Harry, sans vouloir vous vexer il est impossible pour un homme d'être enceinte car voyez-vous nous n'avons pas... - Cessez de me prendre pour un idiot monsieur Potter ! s'écria Rogue. Vous êtes enceinte, je n'y peux rien si vous ne répondez pas aux lois normales de la nature ! Même si Rogue se demandait s'il avait déjà respecté quelque loi que ce soit. Celles de l'école, il les avait déjà dérogées dès sa première année, en ne respectant pas les couvre-feux, entre autre, ou encore en volant du, ou plutôt, son Polynectar durant la seconde ; et celle du monde sorcier en faisant apparaître un Patronus chez les moldus... Enfin, sa première rébellion datait seulement des quinze premiers mois de sa vie, en ayant survécu au sortilège de la mort. - Severus calmez-vous je vous pris, fit doucement le directeur. Harry, mon garçon, ce que dit Severus est la vérité, tu es enceinte. Harry regarda Dumbledore comme si une deuxième tête lui avait poussée, se demandant au final si c'était les bonbons aux citrons qu'Albus mangeait sans cesse qui étaient empoisonnés... c'était ce qu'il souhaitait. Mais le directeur était sérieux, il ne jouait pas. Il l'aurait remarqué si on avait tenté de lui administrer une substance de n'importe quelle sorte. Dumbledore et Rogue lui disaient qu'il était enceint. Dumbledore et Rogue ne faisaient pas de blagues. - Mais... mais... ce n’est pas possible ! réfuta Harry. - J'ai bien peur que si. La voix était posée. C'était une affirmation sans changement possible. - Dumbledore, vous dites qu'Harry est enceint ? Qu'il attend un enfant ? répéta Sirius pour être sûr d'avoir tout compris. - Oui. - Le père est Drago? - Oui, d'après ce que l'on peut voir. En effet, Drago était devenu livide autant que Harry à ses côtés, ressemblant tous deux à des cachets d'aspirine. Ils ne parlèrent plus et fixèrent le vide. Leurs mains, elles, étaient toujours enlacées, mais ils semblaient être perdus dans leur monde, dans une autre dimension que celle où ils étaient à peine quelques instants plus tôt. Leurs corps étaient bien présents, mais leurs esprits avaient perdu toute connexion. - Ça... ça veut dire qu'ils ont couché ensemble ? s'étrangla Sirius avec un air choqué pour expression sur son visage. - Toujours pertinent ces Gryffondors, siffla Lucius, tu connais une autre façon toi d'enfanter peut-être ? Sirius ignora totalement la question complètement désorienté lui aussi, ne cessant de bégayer des « ce n’est pas possible... c'est impossible, pas Harry... » Tel un refrain d'une mauvaise chanson moldue. La tension dans la pièce était lourde, de plus en plus à chaque seconde qui s'écoulait. Tous les masques étaient tombés, pour ceux qui en avaient... Les Malfoy, les maîtres dans cet art, avaient eux aussi dégradé les leurs. Les personnes offraient un étalement de physionomies multiples. De l'étonnement pour Remus et Hermione, du dégoût pour Ron. Lucius et Narcissa semblaient étrangement fiers et Sirius, lui... avait l'expression du nouveau né, tout figé dans l'incrédulité ; Rogue et Dumbledore eux... étaient joyeux, pour ce qu'on pouvait voir de Rogue qui remerciait mentalement l'icône de sa maison. Les deux principaux concernés étaient inexpressifs. - Ce n’est pas possible ! lâcha finalement Sirius en quittant sa léthargie, ils... ils n'ont pas pu coucher ensemble, ce... ce n'est pas possible ! - Apparemment si, dit Severus avec un sourire. - Je ne t'ai rien demandé à toi Sivillius, de toute façon vous n'avez aucune preuve ! - Justement si, rétorqua le maître des potions. - Im... Impossible. Drago et Harry ne confirmèrent ni ne démentirent rien, toujours plongés dans leurs pensées, sur leur nuage isolé. Ron, qui savait la vérité, décida que ce n'était pas à lui de tout avouer, ne sachant pas que les professeurs Dumbledore et Rogue connaissaient déjà toute l'histoire, depuis le tout premier accident avec leur ancien camarade de classe. - Si Harry et Drago ont eu des relations intimes poussées, commença Narcissa, puisque Harry est le compagnon de mon fils qui est un Shoëlin, il devrait avoir un tatouage en bas de son dos, si je me souviens bien. - En effet madame Malfoy, répondit le directeur. - Nous n'avons donc qu'à vérifier ! s'exclama Sirius. - Si tu le souhaites. Dumbledore et Severus avaient déjà connaissance de l'existence de ce tatouage, et de toute manière personne d'autre n'aurait pu mettre Potter fils ou un autre homme enceinte ; seul un Shoëlin pouvait le faire, comme le leur avait avoué le centaure Firenze. Dans un état second, Sirius s'était avancé vers Harry. Il devait en avoir la preuve, la voir de ses propres yeux. Des phrases se battaient l'une contre l'autre dans sa tête pour au final s'entrelacer dans des interminables « impossible ». Il ne saurait dire pourquoi il réagissait comme ça, aussi violemment. Il voudrait se réveiller de ce qu'il voudrait être un cauchemar. A la fin de sa scolarité, Harry devait venir vivre avec lui, comme il lui avait promis il y a quelques années de cela. Il devait prendre soin de lui, rattraper le temps où il était absent, être avec ce fils qu'il n'avait jamais eu. Cela n'était désormais qu'un songe éphémère, la réalité l'avait rattrapé, le poignardant dans le dos dans un brutal mouvement sans qu'il ne s'en soit rendu compte. Harry n'avait pas remarqué le comportement de son parrain, ni Drago d'ailleurs. Des milliers de questions entourées par la peur et le doute se déclaraient la guerre, faisant des ravages dans son esprit. Lui, enceinte ? Ça ne pouvait pas être possible ! Impossible. Il était un homme, et les hommes ne pouvaient pas avoir d'enfant, ils ne pouvaient pas donner vie. Il s'était fait une raison qu'il n'aurait jamais d'enfants dont son sang coulerait dans leurs veines depuis longtemps déjà. Depuis qu'il avait entendu la prophétie, puis lorsqu'il avait fait l'amour avec Drago, lors de ce moment où le temps s'était arrêté, où il s'était mis en pause pour lui donner un moment de répit, de bonheur avant l'acte fatal qu'il allait commettre, ne sachant pas encore qu'il vaincrait Lord Voldemort. Le lendemain de la guerre, il le savait toujours, il n'aurait jamais d'enfant. Jamais. Pas de son sang. Il aimait un homme, il était gay, c'était ainsi. Les diverses pensées dans la tête de Sirius n'avaient pas trouvé le repos. Il avait continué sa marche mécanique vers un Harry loin d'être en alerte, les autres gens présents ne se rendant pas compte de l'état dans lequel ils se trouvaient. L'animagus avança jusqu'à qu'il ait atteint le Gryffondor. Il posa ses mains sur les épaules du brun et d'un coup vif, il le retourna sur le ventre. Ne sachant pas ce qui était en train de se passer, Harry cria de surprise et se débattit contre son parrain qu'il ne voyait pas. Il agita les jambes et remua tout son corps pour le faire lâcher prise. Au même moment, Drago quitta ses songes embrumés pour reprendre contenance dans la réalité, alerté par la réaction inattendue du brun. Les mains toujours enlacées, il tourna sa tête vers lui, remarquant alors la situation dans laquelle il se trouvait. Une longue montée de sentiments colériques surgit dans son propre corps, se manifestant oralement par un grognement animal. - Lâchez-le. Tout de suite, déclara-t-il. Tous les regards se posèrent sur lui ainsi que sur Harry, semblant jouer une danse enfantine où l'inattendu avait pris sa place. L'animagus était pris de stupeur par l'agissement du prince des Serpentards et relâcha son neveu en se demandant ce qu'il avait fait de mal. Il regarda Harry, ses yeux s'écarquillèrent d'eux-mêmes. Il n'avait en aucun cas remarqué qu'il avait essayé de le repousser. Il était trop subjugué par les nouvelles qu'il venait d'apprendre qu'il avait totalement oublié de prendre en considération Harry. Une illumination lui vint en tête, il était jaloux... - Désolé, murmura-t-il. Jaloux du lien qui unissait Harry et Drago. - Ne t'inquiète pas Drago, dit la mère du jeune homme, nous voulons seulement voir si Harry a un tatouage en bas du dos. - Pourquoi ? demanda le blond. - Pour savoir si vous avez déjà eu des relations intimes, répondit calmement Narcissa. Drago regarda sceptiquement sa mère. S'ils n'avaient pas couchés ensemble comment Harry aurait pu tomber enceinte ? - Il en a un, avoua Drago, en plus, Severus et Dumbledore l'ont déjà vu. - Pourquoi n'avez-vous rien dit Dumbledore ? s'étonna Remus. - A cause de Sirius, le plus simple était qu'il le voit de ses propres yeux. Harry, mon enfant, peux-tu s'il te plait remonter ton haut pour qu'on puisse voir ton tatouage ? Harry s'était remis de la faible mais surprenante attaque de son parrain. Il avait compris la situation rapidement, et se fit tout de même la promesse de penser à récupérer rapidement sa baguette magique dans la chambre de préfet en chef de Drago. Il remonta doucement son t-shirt laissant son dos apparaître à la vue de tous, essentiellement le petit tatouage qui était le centre d'attention. Les spectateurs voyaient nettement le tatouage qui se distinguait de la teinte de la peau. Deux cercles s'encerclaient, l'un dans l'autre. Ils étaient d'un noir profond. Simple mais signifiant tant dans le monde de la magie. Protégeant le compagnon du Shoëlin, l'unissant à lui jusqu'à la mort, tel le plus pur des mariages. Si le compagnon ne l'avait pas accepté, le tatouage n'aurait pas été présent sur son corps, mais Harry avait accepté dans sa vie Drago Malfoy et le tatouage, suite à leur union, avait fait son apparition. Sirius, toujours proche d’Harry, rapprocha sa main dans le but de toucher le dessin ineffaçable, mais Drago émit une sorte de grondement, une menace dans un cri sourd et intense. La main s'arrêta aussi sec et l'animagus l'observa, les sourcils froncés, se demandant ce qui se passait encore. Le blond ne comprenait pas pourquoi, mais il ne voulait pas que Sirius touche la marque de Harry. Il savait pourtant qu'il ne lui ferait jamais du mal puisqu'il l'aimait, et tout à l'heure était simplement un quiproquo et une action irréfléchie due à l'annonce... - En tout cas, tu le vois le tatouage. Sirius ne dit point de mot mais acquiesça à la parole de Severus d'un geste de la tête. Même s'il ne le touchait pas, il voyait bel et bien le tatouage sur la peau de son filleul, lui prouvant que lui et Drago avaient couchés ensemble et maintenant... - Harry est vraiment enceinte et l'enfant est de Drago, souffla Sirius. - En effet, répondit Dumbledore en tournant sa tête vers l'animagus. Il l'observait, guettant chacune de ses réactions dans un grand sérieux. - Je... je suis vraiment enceinte ? demanda Harry d'une voix anxieuse, incertain. - Oui, Harry. Son regard se posa sur le Gryffondor. Il semblait perdu. Il espérait surement que quelqu'un surgisse en criant à plein poumon que ce n'était un gage et qu'ils s'étaient fait avoir en beauté. Mais cela n'arriverait pas car le jeune Harry était réellement enceinte. Il fallait maintenant qu'il puisse l'accepter. Qu'il le puisse, lui mais aussi le jeune Malfoy. - Mais... mais comment es-ce possible ? questionna Hermione qui ouvrait la bouche pour la première fois depuis la divulgation des résultats. Sa question sembla donner un autre genre de coup dans la pièce. Allégeant un peu l'ambiance qui n'avait cessée de s'alourdir à la divulgation des éléments. - Nous ne le savons pas miss, c'est une des nombreuses questions qui n'ont pas de réponse dans le monde dans lequel nous vivons. - Et... euh..., voulut savoir Ron, comment hum... Harry va donner naissance au bébé ? Il a pas... euh enfin vous voyez quoi. Le ton employé fut léger, finissant de chasser la lourde pesanteur pour les occupants de la pièce. Il faisait oublier les doutes qui étaient apparus, par une interrogation que la plupart avait oublié de se poser même si elle avait un rôle primordiale dans l'état d’Harry. - De vagin, monsieur Weasley, de vagin, fit Rogue. Je pense que nous allons pratiquer une césarienne lorsque sa grossesse arrivera à terme. - Vous pensez ? croassa Remus. - Oui, moi-même ainsi que Pomfresh. - C'est vous qui le ferai accoucher ? s'écria Sirius. Alors là pas question ! Il pensait que son pauvre cœur allait lâcher d'un moment à l'autre et priait, en secret, Merlin, Godric Gryffondor et toutes les autres créateurs de Poudlard, même Salazar Serpentard, de le laissait finir cette journée avec une touche de repos, sinon il ne verrait jamais les couleurs du lendemain. Même si Lily et James lui manquaient beaucoup, il souhaitait passer un peu plus de temps dans le monde des vivants avant de rejoindre celui des morts. - Tu préfères peut-être qu'il soit confié aux médecins de Sainte-Mangouste qui s'empresseront de transmettre la nouvelle aux journalistes ? Je suis sûr que Rita Skeeter sera contente de faire un article sur ton filleul, même le Chicaneur et Sorcière-Hebdo, en plus de La Gazette du Sorcier, se feront aussi un plaisir d'en écrire un. - Je... hum... Le professeur guetta Sirius ouvertement, se délectant de son air d'idiot profond installé sur son visage. Il bégayait, il ne savait plus quoi dire. Ah ! Doux Salazar Serpentard lui avait permit de réduire en moins que rien - s'il ne l'était pas déjà - ce sac à puces. - C'est fou ce que les Gryffondors ont fait comme progrès dans l'élocution ! s'exclama Severus faussement étonné. - Alors je... je vais être papa ? fit Drago d'une faible voix, interrompant, sans en avoir conscience, la maigre dispute qui venait à peine d'être entamée. Tous l'observa, tous sauf Harry. Le blond n'avait pas fait attention à ceux qui étaient en train de parler. La réalité du fait l'avait frappée au visage et il avait laissé ces mots sortir de sa bouche, sans s'en rendre vraiment compte. - Je vais être papa, reprit-il. Harry est enceint, et je vais être papa. Je... hum... je crois que j'ai besoin de prendre l'air. Il faut que j'y réfléchisse... Oui, c'est ça... Je dois mettre mes idées en ordre... Je vais prendre l'air... Les mains des deux hommes se séparèrent, les doigts se quittèrent tandis que les paumes s'éloignèrent. Personne n'osait empêcher Drago de partir, tous comprenant parfaitement son désir d'être seul pour, comme il le disait, réfléchir. L'annonce de la condition d’Harry bouleversait des convictions en lesquelles tous croyaient. Harry et Drago, eux même. La silhouette de Drago se mouvait, lentement au début, à pas légers vers la sortie de la pièce, mais dès qu'il fut dans les couloirs, une envie subite de courir, de partir loin de ce lieu, fit bouillir son corps. Sa marche devenant rapidement une course effrénée répondait à ses profondes envies. Il lui fallait de plus en plus de vitesse, il allait de plus en plus vite, toujours de plus en plus vite, n'osant même pas se stopper pour reprendre sa respiration. Sa vision était, durant ce moment, recouverte d'un fin voile de flou qui s'éclipsa lorsqu'une fenêtre, qui donnait accès vers l'extérieur, arriva dans son champ de vision. Sans songer aux conséquences, ni regarder s'il y avait une tierce personne dans le couloir, il plongea dans le vide extérieur, ouvrant ses ailes avec une sensation de délivrance. Il avait ce besoin d'aller plus haut dans le ciel azur, toujours plus haut, prenant des grands bols d'air frais dans ses poumons comme s'il goûtait à la plus merveilleuse des élixirs. Ses yeux étaient fermés, il volait sans regarder où il allait, ni s'il avait des obstacles sur sa route. Pour lui, il n'y avait rien. Pas d'oiseau, pas de balai volant, pas d'avion. Rien. Juste lui et l'air, juste lui et l'oxygène, juste lui et cet univers sans frontière. Il atteignait une vitesse vertigineuse où l'œil humain ne pourrait distinguer les contours du paysage. Le vent faisait danser comme des vagues virulentes ses cheveux. Ses habits claquaient contre sa peau. Il aimait voler, ça l'apaiser. Il allait être père. Harry était enceint, et il allait être père. Lui, Drago Malfoy allait être papa. Un rire dément sortit de sa bouche, un rire de fou. Lui, papa ? Il était à peine en septième année, ses études n'étaient pas encore achevées et il allait être père. Il avait à peine dix-sept ans. Il était encore un gamin pour ses propres parents, un jeune homme pour les personnes qu'il rencontrait. Il avait l'avenir devant lui. Mais, il allait être père. Il allait avoir un enfant à charge, un petit être fragile à élever, un petit être qui allait dépendre de lui pendant de longues années. Dépendre de lui, pour manger, pour boire, pour vivre tout simplement. Lui, Drago Malfoy, allait être père mais en sera-t-il un à la hauteur ? Sera-t-il un bon père ? Il était jeune. Trop jeune. Pas encore assez fort pour porter une si petit existence sur ses épaules, pas encore assez préparé pour être capable d'assumer tant de si lourdes responsabilités. Sera-t-il un bon père ? Harry était enceint. Harry portait en lui son enfant, leur enfant. En lui grandissait ce petit être. Il n'avait même pas pensé à demander de combien de semaines Harry était enceinte. De toute façon, c'était facile à calculer. Ils n'avaient couchés ensemble qu'une fois. Avant la guerre. La veille. Trois semaines à peine. Environ. Trois semaines et trois jours, exactement. Le monde était à reconstruire après les ravages de Voldemort et eux allaient avoir un enfant. Harry n'avait rien dit. Presque rien dit après l'annonce. Il ne savait pas comment il avait appris la nouvelle. Il était trop choqué lui-même. Harry était enceint. Il allait être père, et Harry allait être... maman ? Il éclata de rire. Comment allaient-ils faire ? Ses parents, financièrement, les aideraient. Il en était sûr. Il ne s'inquiétait pas pour ça. Mais comment allaient-ils l'élever, eux qui étaient encore à l'école ? Comment allaient-ils faire ? Drago donna deux grandes et majestueuses poussées d'ailes. Elles étaient aussi noires que ses cheveux étaient en ce moment blancs. Les coups l'éloignaient toujours, permettant à ses pensées de s'échapper toujours plus loin. Il ouvrit ses yeux, libérant deux orbes safranés. Sa décision était prise. * *** Il ne restait plus que les jeunes Gryffondors de septième année dans l'infirmerie : Ron, Hermione et Harry. Les autres étaient partis peu de temps après le départ de Drago, préférant laisser Harry réfléchir seul à la nouvelle. Ron et Hermione, eux, étaient restés car ils voulaient lui parler sans la présence des autres. Un silence s'était installé dans la pièce, nuls ne savait comment commencer pour le briser. Harry s'était replongé dans ses pensées étourdissantes tandis que son meilleur ami fixait le sol d'un regard vide. Hermione, elle, se mordait la lèvre, la faisant rougir. Harry. - Harry, fit-elle, ça va ? C'était stupide, idiot même, peut-être, mais il fallait qu'elle le sache. Juste pour la rassurer au moins. Elle se doutait de sa réponse, elle en était habituée. Il allait relever sa tête avec un air un peu égaré sur son visage. Un doux sourire forcé sur ses lèvres, il lui dira, « ça va, Hermione ». Elle le connaissait. Et c'est ce qu'il fit : - Ça va, Hermione. Elle aurait aimé rajouter « tu es sûr », mais elle ne le fit pas pour ne pas entendre son « oui » emplit de mensonge. Pas maintenant. Il avait besoin d'eux, même s'il ne le voulait pas, même si pour l'instant il ne le savait pas. Ron avait lui aussi changé la direction de son regard bleuté pour le poser sur son frère de cœur. Il le regardait avec une certaine tristesse dans les yeux, provenant du chemin de son cœur. - Nous sommes là si tu as besoin de nous, ajouta-t-il. - Je le sais Ron. Il le savait, mais il ne viendrait pas les voir, ne voulant aucunement être un fardeau pour ses amis. Ils avaient déjà leurs propres problèmes sans qu'il vienne rajouter les siens. - Tu vas le garder ? demanda le roux. - Hein de quoi ? s'étonna Harry. - Le bébé. Harry ne répondit pas. Quoi répondre ? Il l'ignorait. Il avait simplement peur, terriblement peur. - Nous sommes là. Ron avait du mal avec la relation qu'entretenaient Harry et Drago, il ne pouvait pas malgré lui l'accepter du jour au lendemain. Cela faisait des années qu'ils se haïssaient. La famille Malfoy prenant un soin particulier à rabaisser la sienne. Car ils étaient pauvres, car ils étaient nombreux, car son père aimait les moldus. Ils les rabaissaient, les prenant de haut avec leur air de grands d'aristocrates. Approuver cette liaison n'était pas dans ses capacités. Mais il ferait de son mieux. Pas pour lui, encore moins pour Malfoy, mais pour Harry. Il ferait son possible pour amoindrir l'animosité qui régnait entre lui et Malfoy, mais ça prendrait du temps, ça ne se ferait pas du jour au lendemain. Il en avait conscience. Dans tous les cas, il sera là pour son ami, pour son frère. - Tu veux nous parler Harry ? demanda tout de même Hermione, même si la réponse serait un non. Elle l'observa, inquiète et triste. - Je voudrais être seul. - Comme tu voudras mon vieux, fit Ron. On se retrouve plus tard. En posant une dernière fois ses yeux sur son ami, il prit la main de Hermione et sortit de la pièce de soin, acceptant la requête de Harry concernant le fait qu'il avait besoin de s'isoler, comme à chaque fois qu'il avait des soucis. A peine partis, une larme traversa la joue droite du brun, traçant un chemin creux sur sa peau. Il remonta ses jambes contre son torse, sa tête se posa sur elles. Il était enceint. Il était un homme et il était enceint. Les mots de son oncle, durant son enfance, lui revenaient en tête. « Tu es un monstre. Sa phrase de prédilection. « Tu es un monstre ». Quatre mots, treize lettres, ancrés en lui intensément, marqués au fer rouge dans ses souvenirs. Il revoyait nettement son oncle à la forte corpulence, au cou peu visible, au visage cramoisi par une colère fulminante. Son doigt pointé vers lui, et avec une voix grave, il articulait ses mots de manière à lui faire comprendre qu'il n'était qu'un gêneur, un vrai monstre, une erreur de la nature. Maintenant, il était enceint. Était-il vraiment un monstre ? Il était un homme. Jamais un homme n'avait porté d'enfant. Ils n'étaient pas faits pour ça, et les hommes devaient aimer les femmes, pas les hommes. Les hommes étaient faits pour aller avec les femmes, alors était-il un monstre ? Une erreur de la nature comme le disait Vernon ? Est-ce vrai ? Drago était-il un monstre ? Non ! Alors il n'était pas un monstre parce qu'il aimait Drago, mais parce qu'il était enceint. Il portait en lui un être, un enfant. Il allait lui donner vie. Mais cet enfant n'était pas un monstre. Devait-il comme l'avait suggéré Ron se faire avorter ? Drago et lui étaient jeunes, dix-sept à peine et vu la réaction du blond lorsqu'ils lui avaient dit qu'il était enceint... peut-être devrait-il se faire avorter. Il était possible que le Serpentard n'accepte pas cette grossesse. Qu'il ne veuille pas d'enfant. Et pour cet enfant, avoir deux hommes pour parents, était-ce bien ? Etait-ce bien de savoir que la personne qui vous a donné vie est un homme ? Qu'il n'était pas né comme ses autres amis, que sa « mère » n'était pas une femme. Le bébé, en grandissant, pourrait en souffrir. Terriblement. Devait-il se faire avorter ? Harry enleva la tête de ses genoux pour la faire tomber avec lourdeur sur le coussin moelleux de l'infirmerie. Son corps le suivit dans cet élan. Les jambes se déplièrent, les cuisses rencontrant le matelas, dans l'axe identique au dos. Allongé, ses yeux se perdirent dans la fausse contemplation du plafond. Sa main droite, doucement, quitta le sommier pour aller se poser sur son bas ventre. Là où il savait se trouver le petit être qui grandissait en lui. Que devait-il faire ? Il ne savait pas. Il avait peur de l'avenir, ce qu'il pourrait leur réserver. A lui, à Drago et à l'enfant. Le choix de l'avortement se posa comme une évidence, peut-être, était-elle une solution de facilité. Mais il avait déjà tué une fois, aurait-il assez de courage pour le faire une seconde ? Car pour lui, c'était déjà un meurtre. L'embryon n'avait que quelques semaines. Ce n'était pas encore, à proprement parlé, un être humain. Mais aurait-il assez de courage pour faire cet acte ? Et Drago qu'en penserait-il ? Peut-être que cela le soulagerait, car un enfant était une lourde responsabilité. Le Serpentard aussi devait avoir peur. Que devaient-ils faire ? Drago était parti. Il avait besoin de réfléchir. Comment pourraient-ils élever cet enfant ? Ils avaient à peine dix-sept ans, ils n'avaient pas fini leur scolarité, ils n'avaient aucun diplôme en poche leur permettant de trouver du travail et d'assurer une vie confortable. Ce n'était pas le moment pour un enfant. Peut-être plus tard... peut-être jamais. Un homme ne pouvait pas avoir d'enfant. Ne pouvait pas être enceinte. Drago était issu du monde magique et d'une haute classe sociale, que diraient-ils d'eux ? « Harry Potter, le Survivant, le Premier Homme Enceinte. » Il voyait déjà les gros titres dans les journaux. Et sa famille... la sienne. Son oncle, sa tante, son cousin, que diraient-ils, en le voyant aborder un gros ventre, main dans la main avec un homme ? Ils diraient, surement, « tu es un monstre ». Ou peut-être ne les verrait-il jamais plus, à la fin de sa scolarité. Il avait prévu de passer, de toute manière, ses vacances comme les années précédentes à Poudlard. Mais ici, les élèves, que diraient-ils ? Ils le montreraient du doigt, lui et Drago. Il devait lui épargner ça à tout prix. Il caressa une nouvelle fois son ventre. Revenant des froids cachots de Poudlard, l'infirmière rentra dans son lieu de travail. Elle avait été mise au courant de la situation du jeune Potter. Une situation pour le moins étrange, étonnante. Jamais, au long de sa carrière, elle n'avait vu pareil cas quand bien même Harry l'avait familiarisé à des choses sortant de l'ordinaire. Pourtant, cette fois-ci, on ne pouvait pas dire qu'elle était restée indifférente, Severus Rogue ayant dû la rappeler à l'ordre. Néanmoins habituée aux maigres faits que l'on pouvait nommer de « bizarres » chez les sorciers, elle avait décidé qu'une de plus ou de moins n'était pas grave et s'était orientée vers l'infirmerie pour voir son jeune patient. - Comment vas-tu Harry ? demanda-t-elle. C'était le début d'une discussion anodine, mais la réponse qu'elle eut la troubla. - Je veux me faire avorter, Pomfresh. * *** Les lettres commençaient à se former sur le papier jaunâtre. Des lettres faites à la plume, à l'encre noire. Elles étaient penchées, gracieuses. Des lettres de femme, aux boucles arrondies. Deuxième correspondance. L'enfant prodige était enceinte. Ses lèvres s'étirèrent, remontant ses pommettes arrondies. Son visage était caché par la pénombre de la pièce comme le reste de sa silhouette. Quelle merveilleuse nouvelle. Elle posa sa plume, leva les yeux vers son invité et dans un geste habituel, caressa le haut d'un crâne humain posé à sa droite. Elle quitta son siège silencieusement, se dirigea vers son convive et lui caressa la tête à son tour, plongeant ses doigts noueux dans les fins cheveux. La personne ne disait rien, elle ne bougeait pas, son corps restait droit, tandis que son regard était vide de toute âme. Un fort rire s'éleva de la bouche de son hôte. Un profond rire mystérieux et joyeux. La silhouette de l'hôte se courba puis elle susurra dans l'oreille de son convié un ordre, distinctement, insistant sur chacun des mots. La personne ne fit aucun signe de refus ou d'acceptation mais quitta, comme elle était venue, la pièce dans laquelle elle se trouvait. * *** La première heure de cours de l'après-midi venait de se terminer. Les couloirs se remplissant de nouveau avec le brouhaha habituel. Mais dans celui-ci on pouvait distinguer, celui des paroles échangées par cinq élèves de septième année. Ils faisaient partis des populaires de l'école de magie, pour de bonnes ou mauvaises raisons. On les connaissait tous, pourtant, on n'était pas habitué au fait de les voir ensemble, Gryffondor et Serpentard. Ces Gryffondors et Serpentards plus particulièrement. C'était insolite. Ils s'étaient isolés, loin des oreilles indiscrètes. Ils ne parlaient pas fort, ils chuchotèrent ou acquiescèrent d'un mouvement de tête. - Vous savez pourquoi Drago n'est pas venu en cours ? chuchota une des filles. Elle était grande, avec une coupe de cheveux au carré, et une fine silhouette. - On a une idée la dessus mais... - Mais ils ne vous diront rien Pansy. En sursautant, ils se retournèrent dans un élan identique en direction de la forte voix qui avait coupé la parole à Hermione. Le corps se mouvait à leur encontre, ils le scrutèrent en un court lape de temps. - Mal... Drago ! s'exclamèrent-ils à l'unisson. - Granger, Weasley... - Pourquoi tu veux qu’ils ne nous disent rien !? s'exclama Pansy en interrompant ses salutations. - Car tout simplement ce n'est pas à eux de vous le dire, et de deux ça ne les concerne pas. - Mal... Ron commençait à voir rouge, son visage se colorant dans la même teinte. Il se demandait pour qui il se prenait ! Bien sûr, que ça les concerner, à lui et à Hermione, bien plus qu'aux sbires de Malfoy car c'était son ami qui était enceinte et non lui, jusqu'à preuve du contraire. - Du clame Weasley, pas besoin de t'exciter. Je ne dis pas ça pour être méchant, mais ça ne concerne que moi et Harry. La voix n'était anodine, aucune once de moquerie. - Alors Drago tu vas nous dire ce que ce passe ou quoi ? demanda Pansy. - Oui... mais pas ici, venez avec moi dans ma chambre de préfet. Weasley, Granger, vous pouvez venir aussi, si vous le voulez, mais vous n'apprendrez rien d'autre. Il leur lança un coup d'œil, attendant leur réponse avant de partir. - Non c'est bon, merci quand même Draco, dit Hermione en insistant sur le prénom du dernier, on a cours de toute façon avec McGonagall donc il vaut mieux pour nous d'y assister. - Bien. Sans un mot de plus, Drago se retourna. Hermione le regarda lacement se dirigeait vers les cachots de Poudlard, là où se trouvait son dortoir. Ses pas étaient rapides et fluides, il ne se retourna pas une seule fois pour regarder si ses amis l'avaient suivi dans son déplacement. Il arriva devant un tableau et dans un soufflement il lui donna le mot de passe. Le serpent de la peinture siffla, tandis que la grande toile pivotait, libérant ainsi le passage où les jeunes gens s'y engouffrèrent. - Assied-vous, dit Drago en montrant les fauteuils. - Bon, t'accouches ou quoi ? - Oui, oui Pansy... En fait...non ça c'est Harry, ricana-t-il. - Hein ? Pansy le regarda, se demandant ce que voulait dire Drago et que venait faire ici Potter. - Il est enceint, Pansy. Il est enceint, reprit le blond. Théo et Blaise échangèrent un coup d'œil. Alors c'était ça, pensèrent-ils. * *** - Tu es sûr ? - Je suis sûr. Pomfresh, je voudrais que ça soit fait le plus vite possible. - Il faudrait que tu mettes avant Drago au courant, je pense. - Pas besoin. Il ne veut pas de l'enfant... Je le sais. Ce soir. - De quoi ce soir Harry ? - Ce soir... Je veux me faire opérer ce soir. * *** Chers amis, Notre sauveur peut enfanter. Notre sauveur bien aimé est enceinte. Quelle surprise ! Pourtant je dois dire que je ne le suis guère. C'est l'élu, après tout. Dans son corps il porte une vie prochaine qui va bientôt nous rejoindre. Rien de plus. Il ne cherche pas à faire grand. C'est ironique, bien sûr, j'ose espérer que vous l'aviez deviné. Vous mes chers amis, allez devenir grands-parents. Vous devez être comblés n'est-ce pas ? Allez, profité de ce bonheur jusqu'en vous en rendre ivre au point ou, vous ne ferez plus la différence entre le rêve et notre vie réelle. Buvez à ce bonheur pendant que vous pouvez encore le toucher entre vos mains. En profitez-en bien, mes chers amis. Choyez-le. Adorez-le. Aimez-le, mes chers amis, pendant que vous le pouvez encore. Avant que tout ne bascule, avant qu'il ne soit détruit. Mes chers amis, je vous quitte. Je vous embrasse. La personne encapuchonnée relie sa messie. Elle semble euphorique. Ses mains tremblent sur le parchemin jaunâtre et abimé. Elles tremblent en effet, mais pas de peur. Elles ne sont que secouées par une impatience qu'elle avait du mal à refouler. Mais elle avait du temps encore même si les événements s'étaient accélérés arrivant plus rapidement qu'elle ne l'avait prévu. Mais, elle le savait, elle, avant tous les autres, avant tous ces sombres idiots qu'elle prendrait un plaisir à éliminer, elle le savait. Maintenant, il lui faut attendre. Elle avait tout vu... Elle ria, son rire, caressant voracement ses cordes vocales. Oui, que ses chers amis profitent bien du temps qui leur est accordé, car il est bien plus court qu'ils ne peuvent le penser. Elle enroula le papier lui donnant une forme cylindrique, et le marqua d'un coup de tampon de cire couleur bordeaux. Elle siffla. Un hibou noir, aux longues ailes, arriva en face d'elle. Il baissa sa tête tandis qu'elle le prit sans douceur entre ses mains, pour y attacher sur une de ses pattes la lettre qu'il était chargé d'amener à son destinataire. Son maître ria une nouvelle fois, et d'un geste de la main dans les airs, il lui fit signe de disposer et lui donna l'adresse où il devait se rendre. * *** Lentement les minutes passèrent, s'écoulèrent, laissant tomber au ralentit, un par un, un grain de sable dans un sablier imaginaire. - Il est enceinte Pansy, il est enceinte, reprit le blond. Une phrase. Un ensemble de mots assemblés les uns à côtés des autres, parfois dépourvu de tout verbe. Parfois, faisant réfléchir des personnes sur des problèmes, des questions, des sujets auxquels ils n'auraient pas pensé eux-mêmes. Des phrases. Il y en a toujours, des multiples, de tous genres. Des belles, des moches, des gentilles, des cruelles. Des phrases. Des mots qui séparément n'auront jamais la même signification. Des mots qui ensemble forment une nouvelle définition. Mais ces mots-là, ils n'auraient jamais parié les voir dans le même contexte. Ici, ils troublaient, étonnaient, remettaient en question. - Tu... tu rigoles Drago ? - J'ai l'air de rire ? Non, il n'avait pas l'air. Tout comme Rogue, tout comme Dumbledore. Il ne riait pas. Ils le savaient. Ils le connaissaient. C'était une vérité, pas un mensonge enjolivé, une réunion de mots au sens ou lui aussi n'avait pas cru au départ. - Harry est enceint et je suis le père. - Oh... et euh...comment est-ce possible ? - Je suis un Shoëlin, Pansy. Tout compagnon de Shoëlin peut porter des enfants. Homme ou femme. Pourquoi ? Ça ne je ne le sais pas. Ni le vieux fou, ni le professeur Rogue. Mais cette question, lui aussi se l'était posée. Pansy n'était pas la seule. Comment était-ce possible ? Il voudrait le savoir, avoir un indice au moins pour le mettre sur la voie. Il voulait savoir. En apprendre sur ce sujet, pour lui, pour Harry et pour le bébé. Il avait peur de la grossesse. Il ne savait pas si elle avait une différence avec celle des femmes. Quels étaient les risques qu'encouraient Harry ? Il aurait aimé qu'un manuel, renfermant toutes les réponses aux questions qu'il se posait, apparaissent devant ses yeux dans un claquement de doigt. - Tu veux le garder ? Au début, il ne savait pas. Devaient-ils le garder ? Oui. Non. Deux choix d'une dureté équivalente. Ils bouleversaient énormément de chose dans leur vie, commençant par elle-même. Le non, solution qui semblait la plus rapide, juste un mauvais moment à passer et tout pourrait recommencer comme avant. Ils pourraient continuer leur étude, vivre comme si rien ne s'était passé. Le oui, qui changeait tout, qui faisait peur. Ils auraient un petit être dépendant d'eux jusqu'à qu'il devienne un adulte responsable. Drago avait réfléchit, beaucoup, ça décision était prise. - Oui, sa voie n'avait pas flanché. C'était sa décision, il n'allait pas la changer. Il voulait garder l'enfant. - Et Harry ? - Je... je ne sais pas. Je pense que oui, c'est un Gryffondor après tout. Il ne s'était pas vraiment posé la question pour Harry, pour lui cela ne faisait aucun doute qu'il voudrait garder le bébé. C'était une raison de plus pourquoi lui même le voulait, ce fût pour lui un argument de taille. - En même temps, s'il ne le voudrait pas le môme, il aurait pensé à mettre une capote avant de prendre son pied. Drago tourna sa tête vers son ami. Il ne disait rien. Le fauteuil grinça en accompagna son mouvement. Le corps s'était redressé et avancé. - Blaise, mon cher Blaise, si tu tiens vraiment si peu à ta vie, redit moi ça encore une fois, je crois avoir mal entendu. Le ton était comme un vent tranchant, froid et agressif. Son regard s'était fait meurtrier Cela avait été la première fois d'Harry. Elle n'avait rien de parfaite. Pas le décor, ni l'ambiance idéale. C'était la guerre et aucun d'eux ne penser en ressortir vivant. C'était la guerre. Ils voulaient s'aimer avant qu'il ne soit trop tard, se l'exprimer pendant qu'ils en avaient encore l'occasion. De toute façon, Drago se savait clean, et Harry l'était. Ils ne pensaient pas qu'avoir un enfant était possible. C'était leur première fois, personne n'avait le droit de la critiquer. - Bah quoi Drago, tu ne vas pas me dire le contraire ! Le visible devenu invisible. Un clignement de paupière et Drago avait attrapé Blaise par le col de sa chemise et le maintenait avec la force de ses bras dans les airs. - Justement, je te le dis moi le contraire. Redis ça une autre fois, et je te tue. Dis-le devant Harry et tu peux creuser ta tombe dès aujourd'hui. Tu connais les circonstances, je t'ai tout raconté ! Ce n'était pas une menace en l'air. C'était un avertissement à ne pas prendre à la légère. C'était son ami, mais il savait qu'il n'hésiterait pas à le supprimer. C'était Drago, il le connaissait. Il avait changé durant toutes ses longues années depuis qu'il s'était rencontré. Drago pourrait le tuer et ceux sans hésiter, sans laisser de trace, sans laisser le moindre morceau de son corps identifiable, pour Harry. Mais Blaise l'aimait, c'était son ami. - Drago ! Lâche-le ! s'écria Théo qui s'était approché de ses deux camarades. Putain, t'es malade, lâche-le ! Toute façon, tu sais aussi bien que nous comment est Blaise. En plus, tu sais qu'il existe d'autres moyens de contraception possible chez les sorciers ! Blaise souffla profondément. Il était habitué à ça. Drago qui s'énerve, Théo qui le protège, et Pansy qui regarde faire, ne sachant jamais comment intervenir dans leur querelle, même si celle-ci avait un tout autre sens, et d'une importance différente à celles passées. Il devait savoir, il devait en être sûr. - Désolé Drago. J'ne le dirai plus. T'sais c'était pour rire. Désolé. Drago le regarda, déçu et dégouté. Il avait été sérieux, ce n'était pas le moment pour s'éclater, et il avait pensé qu'ils le savaient. Il avait oublié une chose : c'étaient des Serpentards. Ils auraient surement agit pareil. Ses yeux étaient encore sur son ami prisonnier de sa prise. Il l'avait déçu, tout de même. Il soupira, lassé et jeta Blaise contre un des fauteuils - Bien, fit-il. - Je t'ai menti Drago, commença Blaise. Le blond qui avait baissé sa tête, la releva aussitôt. Dans ses yeux, se balançait narquoisement une flamme colérique. - Comme cela ? - Je n’ai pas dit ça pour rire, mais pour autre chose. Pour voir si tu ne te moquais pas de nous. Car si c'est vrai, et que tu veux garder le bébé, il faut que Théo et moi on te dise un truc. Les mots avaient obscurci le regard grisâtre de Drago. Blaise était tranquille, il ne semblait pas inquiet, ni Théo qui se tenait à côté de lui, une main posée sur son épaule gauche. Certes, Blaise était le blagueur de service dans le groupe, un peu lourd parfois, mais gentil. Il n'était pas du genre, tout de même, à rire dans un cas aussi grave. Il avait testé Drago pour une raison bien précise dont il devait s'en assurer la véracité. Pansy, elle gardait le silence ne sachant pas ce qui était en train de se dérouler, un peu paumée dans leur comportement. Il était préférable pour elle d'écouter et d'analyser avant de dire quoique ce soit, les réponses allaient bientôt venir par elles-mêmes de toute façon. - T'vois, lui et moi on passait par l'infirmerie car on te cherchait, et comme on savait que Potter était là-bas, il y avait pas mal de chance qu'on t'y trouve. Flash-back Cela faisait un petit moment qu'ils n'avaient plus vu Drago, et il avait manqué le premier cours de l'après-midi. Blaise et Théo étaient inquiets qu'un nouveau problème fasse son apparition. Ils avaient donc décidé d'aller à sa recherche le plus rapidement possible. Ils avaient commencé par les endroits habituels où leur ami avait l'habitude de se rendre : sa chambre, leur salle commune... . Mais, aucune trace de lui? Jusqu'à qu'ils entendent que Potter n'était pas allé au moindre cours depuis le début de la matinée. Il était à l'infirmerie... C'était là où devait surement se trouver Drago. Fin Flash-back - Mais quand nous sommes arrivés Pomfresh et Harry étaient en pleine discussion, commença Théo, et toi tu n'étais pas là. - Enfin plutôt ils commençaient à parler, fit Blaise. Flash-back - Comment vas-tu Harry ? demanda-t-elle. Fin Flash-back - Puisque tu n'étais pas là, on avait décidé de se casser. Mais tu vois la réponse qu'a donné Potter, était étrange. On n’avait rien compris du tout. On avait pensé qu'il avait peut-être reçu un coup sur la tête, ou un truc du genre. Flash-back C'était le début d'une discussion anodine, mais la réponse qu'elle eut la troubla. - Je veux me faire avorter, Pomfresh. Fin Flash-back - Sauf que tu vois maintenant, la réponse a tout son sens. C'est pour ça que je t'ai testé, au cas où c'était une blague foireuse que t'avais montée avec lui. Drago regardait ses deux amis, fixement. Attendant avec une certaine impatience qu'ils arrivent directement à ce qu'il voulait lui dire. Il ne disait rien, ayant peur de les interrompre et ne supportant pas d'attendre davantage. Pansy aussi était restée muette ne sachant pas trop quoi penser, se demandant ce que voulait dire Théo et Blaise à travers ce court récit. - Au début on était vraiment étonnés de sa réponse, reprit le brun. On ne s'attendait pas à ça, mais là tout s'explique. Oui, tout s'expliquait, Potter ne voulait pas l'enfant, il désirait se faire avorter. - Qu'est ce que vous voulez dire ? interrogea Drago. - Drago, la réponse d'Harry était... « Je veux me faire avorter ». - Qu...Quoi ? Vous... vous rigolez ? Hein les mecs ? Ils rigolaient. Ils le charriaient. Il l'espérait... - Désolé Drago, s’excusa Théo. Potter a réellement dit qu'il voulait se faire avorter. Le blond n'en croyait pas ses oreilles. Harry ne pouvait pas avoir dit ça. Pas lui. C'était un Gryffondor en plus. Brave et loyaux Gryffondor. Comment pouvait-il faire ça ? Harry... Il avait été effrayé par la nouvelle. Il devait aller lui parler, ils devaient discuter et mettre pour cela au clair. Ils n'avaient pas encore eu la chance de pouvoir en parler tous les deux, seul à seul, et c'était ce qu'ils devaient faire... avant qu'il ne soit trop tard. Il voulait l'enfant. Leur enfant. A lui et à Harry. Il voulait ce petit être. Le voir grandir, jouer. C'était leur enfant. Drago se leva d'un mouvement brusque, se redressant de toute sa hauteur, faisant sursauter ses amis. Il devait aller lui parler le plus tôt possible : maintenant. - Théo, Blaise, merci. Merci pour tout, souffla-t-il avant de partir hors de sa chambre sans attendre leur réponse. Ils étaient maintenant tous les trois seuls guettant la porte par laquelle le blond était sorti. - Vous croyez qu'ils vont le garder ? - J'en sais rien Pansy... On le saura rapidement, fit Blaise. - Oui, rapidement, répéta Théo. * *** Drago courrait dans les couloirs de Poudlard. Il passait à travers les fantômes qui étaient sur son passage. Eux crièrent contre lui, lui balançant quelques insultes bien senties lorsqu'ils remarquèrent que le jeune homme ne leurs accordèrent aucune importance soit-elle. Quand ce n'étaient pas les fantômes, c'étaient les élèves, de n'importe quelle année, première ou dernière, il ne faisait guère attention. Il se cognait contre eux lorsqu'il n'arrivait pas à les éviter. Certains beuglèrent contre lui, d'autres n'osaient rien dire de peur de sa réaction. Lui, ne faisait pas attention. Toujours pas. Seul son but en avait dans son esprit. Il courrait à grand pas, tournant sans perdre de son allure aux coins des couloirs, escaladant deux à deux les marches des escaliers. Il était déjà passé à l'infirmerie, et Harry n'était pas là, ni Pomfresh. Il avait crié son prénom mais personne n'avait répondu, seulement l'écho de sa voix contre les murs clairs. Il ne s'y était pas attardé davantage, et était reparti toujours à la même allure. Il visitait chaque pièce, regardant dans les salles de classe, coulant son regard orageux sur les murs de pierre, mais Harry était toujours introuvable. Il s'était arrêté dans la serre, dans la haute tour de Poudlard, celle d'astronomie... mais il n'y avait pas d’Harry. Il cherchait mais il ne le trouvait pas. Au fur et à mesure, l'inquiétude et la panique commencèrent malicieusement à apparaître. Il faisait de moins en moins attention où il allait, se laissait totalement guider par ses jambes et portait par ses muscles. Il avançait, jetant un regard perdu devant lui, scrutant les chevelures de couleur ébène, espérant à chaque nouvelle que ça soit Harry. Il courrait toujours jusqu'à qu'il rencontre un obstacle devant lui. Son parrain. Severus Rogue. - Harry... je cherche Harry... il... il veut se faire avorter. C'est Théo et Blaise qui me l'ont dit... ils l'ont surprit quant il l’a dit à Pomfresh à l'infirmerie... mais je ne le trouve pas... Je ne sais pas où il peut être ! Son regard était fuyant, essayant de regarder derrière Rogue qui bloquait son passage. - Calme-toi Drago, ce n'est pas comme ça que tu le trouveras. - Comment veux-tu que je me calme, il faut que je le retrouve et vite ! Avant... - Je sais Drago... mais n'oublie pas : Tu es un Shoëlin. Laissant sur place Drago, Severus partit comme il était venu dans son champ de vision, retournant sans doute rejoindre ses potions adorées. C’était vrai, Drago était un Shoëlin. Il avait oublié sa propre nature dans cette course fatigante. Un sourire passa sur ses fines lèvres, il faudrait qu'il pense à remercier son parrain pour cette grande aide. Il était au milieu d'un couloir, mais il n’en avait cure. Il ferma ses paupières, et mit tous ses sens en alerte. Son odorat rechercha cette odeur si particulière de son amant, tandis que son esprit essayait de rejoindre celui d'Harry comme celui-ci avait réussi à le faire la nuit précédente. Il prit son temps, ignorant les regards curieux qui se posaient sur lui, le brouhaha et les murmures, les rires et les pleurs. Lentement, il reconnut l'odeur du brun qui ne cessa de se renforcer mais le contact mental était toujours en échec. Harry ne voulait pas de lui dans sa tête. Le soleil avait commencé à décliner, le paysage s'était transformé en une palette orangée. Drago avait perdu plusieurs heures avant qu'il ne fasse la rencontre du professeur de potion sur son chemin. Il avait désormais, grâce à lui, le parfum d'Harry avec lequel il pourrait le rejoindre. Les deux fines peaux recouvrant ses yeux s'enlevèrent lui permettant de quitter l'obscurité. À peine quelques minutes s'étaient écoulées. Maintenant, il savait où se diriger. Ses yeux étaient devenus safranés mais il ne faisait pas apparaître ses ailes, ni sa longue chevelure blanche, ni griffes, et ni crocs. Et comme si la route vers Harry s'était éclairée d'une puissance lumière lumineuse, il se dirigeait vers lui en s'englobant dans la senteur du brun. Il savait où il était et il n'allait pas tarder à l’atteindre. * *** Il était l'heure. Harry se leva, dépoussiéra sa sombre robe de sorcier. Ses pas l'amenèrent à l'infirmerie où Pomfresh l'attendait après d’être rentrée d’une réunion avec quelques professeurs tels que Severus. Il essaya de ne penser à rien, de faire le vide dans son esprit, bloquant toutes les pensées qui pourraient le faire encore changer d'opinon. C'était la solution, la bonne solution. La seule issue qu'il pourrait emprunter. Après ça, tout sera comme avant. Tout sera normal, enfin aussi normal que ça vie pourrait l'être. Il devait faire ça pour lui et pour Drago. Pour leur enlever cet immense poids qui pesait sur leurs épaules. C'était un mauvais moment qu'il devait affronter et surmonter. Un acte qui restera peut-être dans sa mémoire pour de longues années à venir mais il se devait de le faire. Ce n'était pas le bon moment pour avoir un enfant et de plus, il était un homme. Un homme. Arrivé à l'infirmerie, il toqua avec peu de force contre la porte, il ne s'en rendait pas compte, mais il tremblait. L'infirmière qui l'avait ouvert, elle s'en était rendue compte, et l'observa tristement. - Tu es sûr Harry ? demanda-t-elle. - Oui... je suis sûr. Il le faut. Ce n'était pas le moment de flancher, ça décision était prise, et il n'allait pas changer d'avis. - Tu ne veux pas en parler avant à Drago ? Tu as encore du temps pour prendre ta décision tu le sais ? - Non... je dois le faire seul. C'est le mieux pour moi mais aussi pour Drago. - Bien Harry comme tu voudras. Mais sache que tu peux encore de désister, rien ne te l'empêche, après ça sera trop tard, anonça-elle d'une douce voix. - Je sais. Mais m'a décision est prise. Pomfresh souffla, elle avait peur qu'Harry regrette plus tard son choix, mais elle ne pouvait rien n'y faire. Elle ne pouvait rien dire, et elle ne pouvait pas l'en empêcher ; tenue par le secret professionnel. Elle fit signe à Harry de la suivre, et l’invita à de se déshabiller pour enfiler la légère tenue pour les patients qui se fermait dans le dos. Celui acquiesça et partit mettre les vêtements de rechange derrière un paravent. Il détacha, uns à uns, les boutons de sa robe de sorcier la faisant glisser sur ses bras, pour la poser sur une chaise libre, à ses côtés. Il ôta des chaussures et ses chaussettes. Son rythme cardiaque s'accéléra. Ce fut ensuite le tour de sa cravate aux blasons des Gryffondor suivit de sa chemise. Il tremblait, mais il ne s'en rendait pas compte, occupé d'essayer de détacher les boutons sans les casser. La chemise regagna le reste de ses vêtements abandonnés sur la chaise. Il respira un bon coup, remplissant ses poumons d'air frais. Juste un dur moment à passé et tout sera fini. Il passa une main dans ses cheveux puis il les dirigea vers la fermeture éclaire de son pantalon. * *** Il se rapprochait de plus en plus. Il sera bientôt là. * *** Harry se sentait nu avec ce vêtement. Il avait dû quitter tous les siens, jusqu'à son sous-vêtement. Il respira profondément et donna un sourire qui se voulait confiant à Pomfresh, mais elle ne le crut pas. Son regard tomba sur les instruments de médecine qui allaient l'aider pour avorter. Il déglutit. Il en avait des tranchants, d'autres en formes de cuillère, même une baguette magique et des potions. L'infirmière lui avait dit que c'était différent de l'avortement moldu, car il fallait aussi séparer les flux magiques de l'embryon et de la mère. Il s'allongea lentement sur le fauteuil médical, ses fesses touchant le papier. Il rougit, elles étaient réellement à l'air. Pomfresh n'utiliserait pas la magie, seulement les potions pour les différents flux car ça pourrait le blesser avec une trop forte concentration de particules magiques. * *** Drago pria pour qu'il n'arrive pas trop tard. Il espéra qu'Harry n'était pas allé à l'infirmerie pour se faire avorter sans lui en avoir parlé avant. Il ne pouvait pas faire ça, il ne pouvait pas prendre cette décision tout seul, sans en avoir discuté avec lui, sans prendre son jugement en compte. Il ne pouvait pas l'éjecter dans un tel moment, un moment important pour eux deux. Il avait aussi son mot à dire dans tout ça. Faites qu'Harry ne fasse pas de bêtises, implora-t-il. * *** Pomfresh s’empara des jambes d'Harry, qu'elle plaça sur les sangles du fauteuil. Harry avait fermé les yeux, la tête posée contre le dossier. Constament, son corps fut pris de tremblements. Il devait le faire. Elle lui écarta les jambes et releva la tunique jusqu'à son ventre. Ses mains devinrent moites et s'accrochèrent aux accoudoirs. Il respira profondément. Son visage était rouge, une fine couche de transpiration s'étalait sur son front. - Scannosium (2), fit Pomfresh. C'était un sort qui lui permettait de voir les organes, les muscles, le squelette de son patient. Ici, elle s'en servait pour trouver le fœtus. Elle tata le ventre du brun et annonça : - Bien, si tu es prêt Harry, nous pouvons commencer. * *** Un jeune homme passa devant ses yeux en courant. Il se dirigeait vers l'infirmerie sans aucun doute... Mais Harry n'était-il pas sortit ? C'était pourtant ce que lui avait dit Pomfresh, il y a à peine une ou deux heures. Lui était-il arrivé quelque chose ? Surement vu à l'allure où allait Drago. Remus espéra qu'il n'était rien arrivé au jeune Gryffondor et décampa à la suite du blond qui ne l'avait pas remarqué. * *** - Je... je suis prêt. Une larme glissa sur sa joue. Il respira profondément. - Vous...pouvez y aller Pomfresh, ajouta-t-il. - Tu es sûr ? Elle pria pour qu'il change d'opinon... - Sûr. La femme soupira. Elle ne pouvait pas faire autrement, si c'était le souhait d'Harry, elle l'aiderait à avorter. Elle jeta un coup d'œil à ses instruments stériles, et prit un scalpel qui lui servirait à entailler le ventre. De toute manière, les professeurs étaient au courant. Elle était obligée de faire comme ça. Une entaillade en bas du bassin, dont elle avait auparavant endormis la zone, et cachée à la vue d'Harry avant de rompre la connexion des flux et de sortir le fœtus du ventre. Elle tapota la zone endormie d'une de ses mains, y et étala un produit orangé pour désinfecter, et commença à séparer la peau. Harry ne sentait rien, mais des larmes silencieuses coulaient de ses yeux. Il tuait une deuxième fois, et cette fois-ci c'était son propre enfant. Il savait que ce n'était pas encore un bébé, il ne ressentirait rien, mais il en était triste. Ce n'était pas une action qu'on pouvait commettre sans rien éprouver, mais il se devait de le faire. C'était trop tôt, pas au bon moment. La coupure se fit plus profonde, du sang s'y échappa, se baladant sur la peau crémeuse d'Harry. Elle était large de trois ou quatre centimètres, et était aussi longue que le bassin du jeune homme. Le déluge de larmes devint plus intense, quelques gémissements sortaient de sa bouche. C'était bientôt fini, plus que quelques minutes à patienter. * *** Drago s'arrêta net dans le couloir peu habité. Derrière lui, il y avait Remus qui avait réagi rapidement à l'interruption de sa course. Ses yeux étaient devenus vitreux. Du sang s'écoulait sur une peau. Une peau qu'il connaissait. Une sorte de couteau avait osé l'abimer. La coupure était nette, précise et ne cessait de le narguer en ne cessant de grandir. Il sentait son cœur battre à une allure inhabituelle. Cette peau, il la connaissait. Il voyait la scène au ralentie, elle semblait se jouer de lui. C'était une torture mentale qui arrivait à le mettre au supplice. Des larmes imaginaires coulaient sur ses joues suivant le même trajet que celles perdues par son bien aimé. Des larmes silencieuses se perdaient. Des larmes salées s’abattaient loin des yeux aux couleurs émeraude que Drago pouvait deviner. Car ces yeux, ils ne les voyaient pas. Il pourrait prédire une respiration saccadée avec le mouvement anarchique de la cage thoracique. Il pouvait discerner ces sentiments étouffants : de la peur, de la tristesse, de la renonciation, mais aussi un courage effarant. Mais il n'entendait aucun son. Drago était un spectateur d'un moment qu'il aurait souhaité ne jamais voir. Il était prisonnier de cette vision, attaché avec des chaînes invisibles. Il n'avait aucune domination, aucun contrôle sur les scènes qui se succédaient. L'unique droit qui lui était accordé, était de regarder et d’endurer ce qu'éprouvait Harry. Soucieux, Remus scrutait Drago qui ne bougeait pas, qui ne laissait rien voir sur son visage. Il était figé comme une statue de pierre. Le loup-garou se demandait ce qui lui prenait. Pourquoi avoir couru comme un fou et s'être arrêté d'un coup en n'effectuant plus le moindre geste ? Harry était-il vraiment la raison de cet étrange comportement ? Que se passait-il donc ? * *** - Arrêtez ! hurla un homme. La voix se fit entendre dans toute la pièce. L'infirmière s'était immobilisée. Le scalpel avait stoppé son travail sur le ventre du jeune patient. - A... arrêtez... je... je ne peux pas faire ça. C'était la même voix écorchée et fatiguée par des pleurs retenus. * *** L'opération s'était étrangement suspendue. La bouche de l'infirmière bougeait mais nulle parole ne se faisait entendre. Le ventre d'Harry baignait dans son propre sang. Les yeux de Drago s'étaient écarquillés par ce qu'ils voyaient. Du sang tant de sang. Tout le paralysait. Ses sentiments se mélangeaient avec ceux qu'Harry ressentaient. Ils ne savaient pas à qui appartenait cette peur, ni cette colère, ni cette résignation. Quelle résignation ? Drago se le demandait... Harry. Un haut le cœur lui prit, lui donnant envie de vomir. Le liquide vermeil s'étalait sur la peau blanchâtre. Des marques de doigts y étaient présentes avec désordre et confusion. L’angoisse dévorant les entrailles de Drago était bien réelle. Un second haut le cœur. Une autre envie de rejetter tout le contenu qu’enfermer son estomac sur ce plancher, sans aucune autre cérémonie lui prit. Cela eux le mérite de lui remettre les idées en place, le faisait quitter ses morbides perceptions. Et, il courut... encore. * *** Posant l'outil médical sur un plateau, la femme s'était relevée avec un doux sourire aux lèvres. - A.. Arrêtez. * *** Harry ne fait pas ça... pensa tristement Drago. * *** - Tu veux garder l'enfant Harry ? demanda-t-elle en regardant son patient. - Je... Un soulagement visible apparut sur le visage de Pomfresh. Il l'avait stoppé avant qu'il ne soit trop tard. Elle n'avait toujours pas touché à l'embryon, ni aux flux magiques donc les dégâts étaient réparables. Elle leva sa baguette et l'agita en direction de la blessure ventrale. Quelques mots sortirent de sa bouche, des étincelles dorées apparurent sur la peau et la coupure se ferma sans laisser de cicatrice. D'autres mots furent prononcés et cette fois ce fut le sang qui disparut. - Je... je ne... ne peux pas... faire ça. - Je sais Harry, souffla-t-elle. Elle avait remis le vêtement du brun en place et était partie lui caresser les cheveux en espérant que cette touche de tendresse lui permettrait de se calmer. - Je ne peux pas faire ça, répéta-t-il d’une voix rauque et voilé. Pomfresh ne disait rien se contenant de continuer ses câlineries maternelles. * *** Drago ouvrit la porte de l'infirmerie, suivit de près de Remus. Ses yeux safranés étaient perturbés, bougeant dans tout les sens semblant chercher quelque chose ou bien quelqu'un. L'infirmière les observa, peu surprise par leur arrivée brutale. - Il n'est pas là, déclara-t-elle répondant ainsi à la question muette du blond. Celui-ci posa son regard affolé sur elle. - Où... où est-il ? Il l'avait vu. Il avait vu Harry ici. Il ne s'était pas trompé. Il l'avait vu allongé sur ce même fauteuil qui lui faisait face avec son ventre en sang. Sa gorge se noua. Était-il trop tard ? Était-il arrivé trop tard ? - Il vient juste de partir en courant... Flash-back D'un geste inattendu et rapide Harry s'était relevé, sous le regard étonné de l'infirmière et dans la seconde qui suit, il quitta l'infirmerie en courant, toujours habillé de la tenue des patients. - Harry ! s'écrira Pomfresh pour le retenir. Mais il ne l'avait pas écouté, se contenant de partir hors de la salle de soin. Fin Flash-back - Où ? demanda précipitamment le blond. - Je ne le sais pas monsieur Malfoy. Son regard tomba sur la vaste poche du liquide vermeil étalée sur le fauteuil hospitalier. Une larme coula le long de sa joue. Il avait échoué. Harry avait dû passer ce dur moment seul. Sans soutient. Il avait vraiment avorté... sans le lui dire, dans son dos. Pourquoi avait-il fait ça ? Pourquoi ? Drago n’arrivait pas à comprendre. - Il va bien, ne vous inquiétez pas... Drago souffla. Heureusement qu'Harry allait bien, l'avortement dans le monde des sorciers comportait beaucoup de risques... beaucoup plus que ceux des moldus. - Où est Harry ? Où est-il ? Il faut que je lui parle. - Je ne sais pas, il est parti en courant sans que je ne puise rien faire pour l'arrêter. Sur ces mêmes mots, Drago se retira de l'infirmerie partant à la recherche du brun. Il dévala les couloirs, se laissant guider pas ses instincts de Shoëlin. * *** Harry était assis contre un arbre, caché par l'obscurité de la nuit. Des larmes qu'il ne pouvait pas contenir, dévalèrent ses joues. Des vagues de vent se heurtèrent contre son corps. Il n'avait pas conscience de la froideur qui l'entourait, se laissant emporter dans le monde embrumé de ses sentiments. Une main qui se posa sur son épaule en le forçant à se retourner et le fit sursauter. Il vit l’importun à travers l'eau transparente qui encombrait ses yeux. - Dé... désolé, bégaya-t-il difficilement. C'était le seul mot qui s'échappa de sa bouche. Le seul qu'il arrivait à dire. - Pourquoi t’as fait ça Harry ? Il s'était rapproché d'Harry, plantant son regard dans celui du brun. - Je... croy... croyais que… que tu ne voulais pas de l'enfant. Drago le regarda, étonné. Il n'en croyait pas ses oreilles. Comment Harry avait-il pû avoir une idée aussi stupide ?! Gryffondor… - Si je n’aurais pas voulu du bébé tu crois vraiment que je serais là ? Harry... Il laissa vagabonder son regard sur le ventre où peu de temps avant se trouvait une marre de sang. Il revoyait cette image d'horreur qui lui tordait les entrailles comme si elle était réellement devant lui. Le sang d'Harry sur sa peau, son corps coupé minutieusement, dans une fine précision. - Mais... tenta le Gryffondor. - Tais-toi ! Dire qu'il n'avait pas eu peur aurait été un mensonge. Drago le savait. Il avait eu peur. Tout son corps réclamait de s'assurer qu'Harry allait bien. Qu'il était bien avec lui, bien vivant, ici en face de lui. Il releva le brun en lui attrapant sa main. Il n'attendait aucune réponse, même si Harry n'était pas d'accord, il le suivrait, de gré ou de force. Il ne lui laissait aucunement le choix. Il le traîna ainsi, ne relâchant en rien sa poigne durant tout le trajet jusqu'à sa chambre. Heureusement que sur le chemin, il n'avait personne à cette heure-ci car Harry était toujours avec la tenue que lui avait passée l'infirmière, et Drago, lui était dans une colère noire. Il donna le mot de passe au serpent qui gardait sa chambre et y entra sans plus de cérémonie. Il poussa Harry contre le mur le plus proche, collant leur corps l'un contre l'autre. Il frappa le mur de ses poignts entre la tête du brun qui sursauta en relevant sa tête vers Drago qui était penché vers lui. Leurs souffles chauds se mélangeaient dans cet espace restreint. Drago se baissa et joignit ses lèvres à celles d'Harry, l'embrassant férocement. Il meurtrit les lèvres, les mordant de ses dents, savourant leur texture, et chacun de leurs plis, ne faisant pas attention à son compagnon qui lui tapait le torse à coup de poing pour le repousser. Le blond n'en avait cure, et laissa uniquement leurs bouches se séparer pour lui murmurer, dans une voix faible : - Ne me refais plus jamais peur comme ça ! Il réunit leurs lèvres dans un baiser plus doux. Elles s'écartèrent un peu, permettant à la langue du blond d'aller conquérir sa compagne, en agrandissant par son entrée l'espace entre les peaux charnues. - Plus jamais, implora-t-il, plus jamais… Il rapprocha leurs bouches, pour les unir une nouvelle fois, mais Harry détourna la tête. - A...Attends Drago... Il faut...que je te dise quelque chose, fit le brun dans un souffle. - Plus tard, ça attendra… plus tard. Drago se rapprocha pour obtenir un baiser, mais le brun le rejetta. - Non, pas plus tard ! Maintenant. Écoute... je... je ne me suis pas fait avorter. Son amant le regarda, analysant ce qu'il venait de lui raconter. Un sourire qu'il n'aperçut pas apparut sur les fines lèvres du blond. Elles prient en coupe celles du brun, sa langue forçant le passage pour retrouver sa consœur. Le baiser émoustilla les sens des deux hommes faisant répondre Harry à la fougue de son compagnon. Ses mains s'accrochèrent aux cheveux blonds tandis qu'il sentait tout autour de lui les mains de Drago qui évoluaient jusqu'à ses cuisses. Dans un geste inattendu, il se retrouva porté par le blond, ses jambes enlaçant la taille, tandis que les mains de son compagnon trouvèrent refuge sous ses fesses. La danse des lèvres s'interrompit. Les paupières s'ouvrirent, et leurs regards se perdirent l'un dans l'autre. Le vert émeraude dans le gris orageux. Le gris orageux dans le vert émeraude. Un sourire naquit sur le visage d'Harry. - Ça veut dire que tu veux l'enfant ? - Ça veut dire que je t'aime. Que je te veux toi et notre enfant. Le ton était doux, un chuchotement qu'ils étaient les seuls à pouvoir entendre. Le sourire d'Harry s'agrandit, il rapprocha sa tête de Drago, et déposa doucement ses lèvres sur celles du blond. Lentement le baiser s'accéléra, cassant leur souffle, le rendant irrégulier, discontinu. Drago se mouva en s'occupant sans relâche des lèvres charnues, et posa son précieux fardeau sur son lit. Il le regarda, il était couché sous lui. Il était si beau à ses yeux... Les lèvres étaient rougies, les yeux étaient emplis de plaisir, sa peau jouait un contraste avec sa chevelure ébène et ses draps verts. Il remarqua alors, qu'Harry avait toujours le vêtement hospitalier, et il sourit. Il posa ses mains sur les jambes du brun en les écartant avec application, sans jamais rompre le contact avec les yeux verdoyants de son amant. Harry l'observa faire, ressentant une chaleur affolante perturber ses sens. Il examinait chaque geste du blond qui câlina ses cuisses, de l'extérieur à l'intérieur avant de se faufiler entre elles. Le brun se sentit rougir et se consumer face à cette action sans équivoque. Drago réduit la distance qui séparait leur visage en l'embrassa encore. Une drogue pour lui, une drogue de lui. Il abandonna les lèvres de son amant, pour aller les poser sur la clavicule qui lui permit de faire échapper au brun des gémissements qui lui étaient plaisants. Les vêtements filèrent hors de leurs peaux, s’échappant avec leurs mouvements. Bientôt, ils disparurent, perdus quelque part, dans un endroit qui n'avait pour eux nulle importance. Ils étaient l'un contre l'autre, aucune barrière entre eux. Seuls avec l'habit du nouveau né. L'un contre l'autre, leurs corps s'embrasaient, la température semblait monter dans la pièce devenant suffocante. Elle les recouvrait d'une couche de sueur rendant leurs corps fluides. Ils s’embrassaient, se touchaient, jouaient le jeu connut des amants depuis la naissance du monde. Drago égara sa bouche sur le corps sous lui, savourant chaque parcelle de chair. Il lui faisant savoir qu'il était sien. Des marques apparaissaient, d'autres seraient surement là demain, mais Harry ne s'en rendait nullement compte, s’étant s'abandait aux mains qu'il chérissait. Il gémissait, se tordait sur les draps, rendait les caresses à l'homme qu'il aimait. Il hoqueta, surprit. Il s'empourpra encore plus qu'il ne l'était déjà. La main de Drago s'amusait à taquiner ses bourses de sa verge tendue, le rendant suppliant de ses attouchements comme un pauvre mendiant. D'un coup il ouvrit les yeux, il était assis au-dessus du blond qui le regardait d'un air amusé. Un air qu'il voulut faire s’éclipser. D'une main il agrippa les cheveux blonds entre ses doigts qu'il tira en arrière avant d'aller frôler de sa bouche celle de son compagnon. A peine une pression exercée qu’il se retira. Il s'amusait ainsi plusieurs fois, faisant grogner Drago de frustration jusqu'à que celui-ci soit dévoré par le plaisir. Il agrippa la tête aux méches brunes, la tenant fermement contre la sienne et plongea sa langue dans la bouche de l'ébène. Harry mit ses bras autour du cou de Drago, tandis que le blond referma les siens sur sa fine taille rapprochant leur corps à l'extrême. Ils s'embrassèrent, se goûtèrent avec délice comme la plus merveilleuse des friandises. - Je t'aime, souffla Drago. Je t'aime Harry. - Moi... moi aussi. Un ballet endiablé avait lieu dans leurs corps faisant battre leurs cœurs à un rythme effréné. Leurs membres se rencontraient, rentraient en frictions, l'un contre l'autre, les faisant gémirent aux bords de la tentation. Les mains de Drago remontèrent sur le torse d'Harry, se glissant sur les côtes, pinçant les tétons rosés, et caressant le ventre avant qu'elles ne partent se perdre contre les fesses rebondies. Les doigts firent le chemin de la raie, écartant parfois les fesses. Harry poussa des cris peu étouffés face à cet acte qui lui rappelait leur première nuit. Drago le fit tomber sur le matelas, et repartit à la découverte de son corps, caressant les endroits qui lui étaient sensibles, qu'il avait découvert la première fois. Un touché sur les poils pubiens ; un soupir, une caresse à l'intérieur des cuisses ; un profond râle énergique. Ils se faisaient l'amour, ils s'aiment, se délectaient de la présence de l'autre. La langue de Drago traça des sillions brûlants sur la peau d'Harry, descendant toujours plus bas jusqu'à qu'elle arrive à destination. Un coup de langue sur le membre du brun. Un profond râle montant haut dans les aïgus. Le corps sous lui se cambrait et hurlait son prénom. Le sexe du brun était désormais devant ses yeux qu'il releva pour aller à la rencontre de ceux voilés par le plaisir de son compagnon. Il se lécha les babines, fit un sourire carnassier et l’engloba entièrement dans sa bouche. Harry, lui se déconnecta du monde. Sa tête tournait de droite à gauche à chacun des coups du blond. Il se brisait les cordes vocales en appelant son amant, le suppliant. Il en voulait plus, tellement plus. La bouche chaude quitta sa verge, le corps sur lui se déplaça. Péniblement, Harry leva un de ses bras pour rattraper un de ceux de Drago qui se retourna vers lui. - Tu...tu...vas où? Le souffle n'avait pas une allure régulière, la voix était affaiblie. - Nul part Harry, je vais prendre du lubrifiant dans le tiroir, déclara uniquement le blond. Il tourna le dos du brun, ouvrit un des tiroirs proches de lui et en sortit un tube qu'il déposa près de lui. - Pourquoi faire ? souffla le brun. Il commençait à ne plus tenir en place, il voulait sentir de nouveau la chaleur du blond contre lui. Un courant d'air frais patina sur sa peau, le faisant frémir. Il se regarda, couché dans le lit, les jambes écartées, son sexe érigé demandant à se qu'on s'occupe de lui. - Tu comprendras, répondit Drago prenant plaisir à voir la gêne s'insinuer chez son amant. Le blond se recoucha sur Harry entre les jambes de celui-ci toujours couleur écrevisse. - T'es mignon, avoua Drago en le contemplant tendrement. - QuOIii... ? Drago venait de le reprendre en bouche. Il s'amusait avec lui. Il le rendait fou. Les mains du blond s’égaraient sur son corps, finissant de l'achever dans le monde de la luxure. Drago remonta vers Harry, et l'embrassa tandis qu'au même moment il ouvrait le tube pour étaler le contenu sur les mains d'Harry qu'il dirigea vers son membre. Au contact, le baisé s’interrompit. Harry l’épia, et commençant de langoureux vas-et-viens. Drago grogna durant la douce torture dans le cou du brun qu'il partit dévorer, le faisant se tordre d'envie. Les mains adulèrent ses cuisses, cajolant l'intérieur, puis elles remontèrent vers son membre palpitant où un doigt frôla la longueur. Ses yeux se fermèrent avec le toucher et il lâcha le membre du blond qui en profita pour séparer plus encore les jambes et entrer un doigt emplit de liquide dans son amant. L'anus se contracta face à l'intrus, et Harry rouvrit les yeux, lorgnant Drago. - Ne t'inquiète pas, tout va bien ce passer, murmura Drago. Les câlineries dévirèrent plus poussées. Le doigt ne cessant de sortir de lui, pour y rentrer de nouveau, attisait son plaisir. Bientôt, un deuxième doigt entra en lui, lui faisant échapper une plainte sonore. - Chut mon ange, tout va bien, chuchota Drago dont le corps qui le recouvrait totalement le rendait bouillonnant. Il l'embrassa en continuant ses lents vas-et-viens et en introduisant un troisième doigt, Drago pourlécha le sexe du brun. Un cri s'échappa des lèvres d'Harry face à ce dernier invité. Drago n'arrêta pas de l'effleurer de son autre main, lui procurant la tendresse dont il avait besoin. Lentement, l'anus se dilata avec le travail méticuleux des doigts du blond. Peu à peu, Harry cria de plus en plus fort ; son corps parcourut par des courants de volupté qui semblaient s'attarder sur sa colonne vertébrale comme pour le torturer. Rapidement, il en voulait plus, s'empaillant lui-même sur les membres de Drago pour son plus grand contentement. Il grogna, les doigts étaient partis. Il se sentait frustré, vide et donna un regard colérique à Drago. Celui-ci l'embrassa pour se faire pardonner, et se redressa. Il éloigna de nouveau les jambes qui s’étaient rapprochées, faisant ainsi se séparer les fesses, lui donnant une vision d'ébauche à l'état pure de son amant. Les rougissements ne l'avaient jamais quitté pourtant Harry en voulait plus, toujours plus. Son corps ne cessait de parler pour lui, il en réclamait davantage, il ordonnait à celui de Drago de lui donner satisfaction. Le pénis de Drago se mit devant l'entrée rose du brun, dont les yeux s'écarquillèrent... - C'est déjà rentré une fois Harry, ça rentera une nouvelle fois. Au même moment où Harry sentit son visage s'enflammer de nouveau, Drago s'engouffra en lui, le faisant crier de douleur et de plaisir. Le blond se stoppa, embrassa le brun, et parcourut de ses mains le corps offert. - Détends-toi, My Little Leo. Détends-toi mon amour, fit difficilement le Serpentard. Tout n'était qu'un souffle, une caresse innocente aux oreilles d'Harry qui finit pas le détendre. Lentement puis avec de vifs mouvements, Drago recommença à bouger, sentant autour de lui la chaleur étroite et accueillante du Gryffondor.. Leur corps jouissant par le bonheur d'être réunis. Leurs âmes s'aimant tendrement. Harry était assis sur Drago, ses cheveux recouvrant son visage, il l'embrassa, ils se sourient. - Je t'aime. Dehors, c'était le monde de la nuit qui régnait, avec en son centre la Lune entourée par des milliers d'étoiles. A Poudlard et au delà de ses frontières, la nuit s'étendait toujours en déesse en cette heure. D'autres personnes étaient aussi en train de s'aimer, d'autres rêvaient, d'autres cauchemardaient, et d'autres.... Harry et Drago s'étaient endormis l'un contre l'autre, dans une douce et amoureuse étreinte. Leurs corps étaient fatigués, mais leurs cœurs étaient rebombés. ________________________________________________________________________________ A suivre ... REVIEWS OR NO REVIEWS ? Lexique : (1) (2)= Truc complètement inventé... |