Auteur : Mimik0
Rating : M
Genre : Romance / Général
Pairing : DM/HP [ dans cet ordre ]
Disclamer : J.K Rowling
Chapitres : 10/??
Date : 07 Novembre 2010
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NdA :
Piou ! Pas à dire le temps passe trop vite ! Je ne sais quoi dire pour m'excuser de ce retard monstrueux à par PARDON ! Je sais que c'est inexcusable mais ma vie, mes études me prennent beaucoup de temps. Et pas à dire, cette dernière partie a été réellement dure à écrire ! Et pourtant elle est courte et ne contient pas beaucoup de choses... Fin bref', vous allez bien le découvrir ! Cessons donc ce bavardage et je vous laisse à votre lecture en espérant que vous allez être satisfaits !
Allez à bientôt j'espère ! =)
Merci à Sabrina pour sa correction ! La pauvre, j'ai fait 155 fautes... Merci encore à elle pour son dur travail !
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Chapitre 10
[Partie2/2]
A livre ouvert
*
***
J’imagine que tu devines aisément qui suis-je. Sûrement l’unique personne encore vivante qui peut te reconnaître derrière l’encre de ta plume sur ce parchemin jaunit, sous la forme de tes lettres.
Sache qu’elles ne sont pas restées vierge de tout impact. Elles ont atteint leur but. Celui de blesser, de faire mal, d’inquiéter. Tu dois en jubiler d’avance.
Aussi, il est certain que tu n’ignores pas la raison qui me pousse à t’envoyer cette missive. Tu dois avoir en idée qu’elle ne peut t’être envoyée sans but précis. Ce but étant de t’implorer de chaque parcelle de mon âme d’abandonner tes projets vipérins. Souviens-toi d’un temps où l’on nous disait « Parfois il faut savoir tourner la page pour accéder au bonheur ». Je trouve que cette phrase illustre pleinement la situation dans laquelle nous sommes en ce moment, mais il est encore possible de tout arrêter, que tu laisses derrière toi ces idées noires qui t’amèneront seulement dans un monde scélérat et perfide. Tu en souffriras par ses vices et sa solitude.
Drago et Harry sont encore jeunes. Leur vie ne vient que de commencer et tu désires déjà y mettre un terme. Tu ne peux être ainsi. Es-tu donc habité par aucune once d’humanité ? Est-il déjà trop tard pour te sauver des brumes de l’atrocité ?
Je ferai tout pour te sauver… Et si par malheur il est réellement trop tard, je m’opposerai de toutes mes forces à la réalisation de ta machination. Même si le prix à payer est la mort…
Pour leurs vies, je sacrifierai la mienne sans hésitation !
Je t’en supplie, délaisse tes douloureuses intentions... Si ce n’est pour toi, fais-le pour notre famille !
Avec tout mon amour, je te laisse réfléchir à ces mots.
B.M.N.
Une larme translucide tâcha le pâle papier. Un froissement et il fut plié avant d’être donné au porteur destiné. Il s’envola, traversant une fenêtre ouverte, puis se perdit au loin dans un ciel brumeux où quelques rayons de soleil transperçaient le voile nuageux dans un dernier souffle.
*
***
Quelques heures plus tôt [Aux premières heures de la journée]
Ses courts cheveux blonds voletaient au grès du vent dans la fraîcheur de cette nuit de fin d’été, se mélangeant avec sa couleur ténébreuse. Son visage, aux traits durs, était dirigé vers le ciel étoilé. Il le scrutait, l’observait d’une troublante façon. Les étoiles semblaient répondre à son signal invisible. On croyait les voir bougées dans une danse harmonieuse, les voir scintiller dans un rythme irrégulier.
Posé sur ses sabots puissants, il parla d’une voix grave avec celles qu’il considérait comme de fidèles amies. Sur l’épaule droite d’Orion, Bételgeuse(1) était là, discrète mais bien présente. Sur la tête du Gémeau oriental, Pollux criait bien fort accompagné d’Altaïr, la brillante sur l’occiput, dans un double sens pour l’aigle volant tandis que Bungala s’éclairait avec patience de son bleu marin. Elles lui transmettaient un message. Un message de vie, un message de mort, un message de futur.
Il baissa sa tête et referma ses paupières sur ses saphirs délavés.
« Nul n’est maître de son destin. Chacun d’entre nous ne peut que s’y plier, suivre le chemin qui nous est tracé » telles furent les paroles qui peuplèrent ses pensées.
Des paroles que son cher arrière-grand-père lui avait insufflées.
Une dernière étoile retint son intérêt. Il acquiesça dans le vide silencieux.
- Mon vieil ami, l’Histoire prendra bientôt place.
*
***
Après le déjeuner, dans le Grand Parc de Poudlard(2)
Profitant des dernières chaleurs du début de septembre, Théo et Blaise avaient élus refuge dans le parc de Poudlard. Couchés dans sa fine herbe, ils contemplèrent avec amusement les masses nuageuses au-dessus d’eux. Leurs formes versifiées égayant leurs imaginations. Parfois, un oiseau à deux têtes apparaissait devant leurs yeux suivit d’une voiture dont Théo avait expliqué les rudiments à Blaise face à son air interrogateur. D’autres fois, c’était un clown, un centaure ou encore un hippogriffe câlinant son petit.
Une main recouvra le regard du châtain, il plissa ses yeux, les doigts fleuretèrent avec le vide. Se séparant, se rapprochant comme des lames de ciseaux. Ses sourcils se froncèrent.
Une svelte et longue silhouette, une longue cape…
Doucement, il commença à donner un visage à cette forme. Un visage aux traits durs. Un homme à la voix nonchalante. Une personne dont seul le nom provoqué des frisons aux jeunes sorciers de Poudlard. Un être dont son habit lugubre devait hanter des pauvres esprits jusqu’à dans leurs rêves les plus profonds.
- Hm… et ça je suis sûr que c’est Rogue ! s’exclama-t-il.
Rogue. Severus Rogue.
- Hein où ça ? s’étonna Blaise, son regard voletant sur le vaste ciel.
Il le scruta à la recherche du directeur de sa maison, croyant à moitié à la possibilité que le maître de potion puisse être dessiné par les nuages.
- Là, regarde.
Un long et fin doigt en pointa l’un d’eux.
- Là, continua-t-il, tu vois on peut même voir sa cape ! Puis ses cheveux ! Oh ! Regarde ! Il y a même son nez ! J’te jure ça ne peut-être que lui avec un nez pareil, affirma vigoureusement Théo.
Blaise fronça les sourcils essayant d’apercevoir cette fameuse image peinte dans le ciel.
- T’es sûr ?questionna-t-il.
Il pouvait regarder tous les nuages, il ne le voyait pas. La voiture était encore là, l’hippogriffe aussi, mais aucune trace du professeur Rogue.
- Oui, oui ! Regarde bien.
- Bah justement… je regarde, je regarde mais je ne vois rien.
Voiture, hippogriffe mais sans petit maintenant, clown, tiens même l’oiseau mais il n’avait qu’une tête, un crapaud, un chapeau, un truc qui ressemble à rien, un autre truc, puis un…
- Pas possible, souffla Théo. Regarde-là ! Ici ! Tu vois non ?
Il souleva son dos, positionnant son torse au-dessus de celui de Blaise.
- Là.
…puis un ange.
Blaise laissa couler ses yeux du ciel au corps qui le recouvrait. Théo. Il caressa de ses iris l’agréable silhouette. Les cheveux voletaient un peu dans tous les sens, frôlant de temps à autres les oreilles un peu pointues. La mâchoire carrée se mouvait comme la paume d’Adam que permettait d’entrapercevoir le cou par son profil. Le nez un peu rond plongeait dans le ciel, quelques légères tâches de rousseurs parsemant les joues se dévoilaient à lui.
- Hé ! Blaise !
Son regard s’abaissa, parcourant les épaules cachées par l’uniforme scolaire. On les devinait assez carrées. Il continua sa course allant vers le bras devant son visage, s’arrêtant sur la main aplatit sur son ventre. Auparavant, ces mains-là avaient des ongles rongés, maintenant, ils étaient même un peu trop longs.
- Blaise ! Tu m’écoutes ! Hé oh ! Merlin appelle Blaise !
Une main identique à l’autre se balada devant ses yeux qui clignèrent, le sortant ainsi de sa muette contemplation.
- Ah voilà tu réagis quand même !
Il lui répondit par un sourire que le châtain lui renvoya. Son regard plongeant dans celui…si vide, terne du jeune homme, il demanda d’une voix calme et mortellement sérieuse :
- Théo… Qu’est-ce que tu as ?
Son cœur se sera.
Depuis qu’il était revenu, il lui semblait étrange. Qu’avait-il vécu ? La flamme qui habitait ses yeux s’était évaporée. Elle n’était plus là. Cette étincelle de vie, qui ne cessait de se modifier selon les émotions du moment, ne s’exhibait dorénavant plus.
- Hein !? Quoi ? demanda, étonné, Théo. C’est plutôt à moi de te poser cette question !
Un de ses sourcils se releva.
- Tes yeux, ils sont vides…
Les mots prononcés avaient été accompagné d’une caresse près des yeux ainsi qu’un refroidissement d’ambiance. Un silence de réflexion. Théo s’était crispé, se demandant ce que racontait encore Zabini. Les enfantillages avaient disparus face à quelques mots prononcés.
- Allez ! Arrête de dire des bêtises et viens !
- Théo…
Ce n’était pas des bêtises, ni des conneries ou des trucs du même genre. Il l’avait remarqué. Théo n’allait pas bien. Il semblait fade, privé de ses libertés. Il semblait n’être un corps sans vie comme une fleur dépourvue de tout parfum. Sa gaieté était ternie, emprisonnée dans une cage invisible. Ses rires sonnaient faux, théâtrales. Ses étranges expressions n’étaient déjà plus que de lointains souvenirs. Les surnoms honteux qu’il gratifiait ne jouissaient plus de leurs évocations. Qu’avait-il vécu lors de la guerre ? Etait-il réellement revenu à Poudlard si tard qu’à cause des affaires de sa famille ou était-ce autre chose ? Il le connaissait depuis tant d’années qu’il savait quand Théo lui cachait quelque chose… et là, il le sentait. Il pouvait même le toucher du bout de ses doigts.
- Blaise !
Théo s’était déjà mis debout tendant une main vers son ami afin de l’aider à se relever. Celui-ci l’observa, lui et sa main pendant quelques longues secondes qui lui paressèrent être des minutes.
- Alors tu viens ? demanda-t-il avec un sourire gêné. Je te dis que je vais bien, même très bien, donc ne t’inquiète pas pour moi. Fais-moi confiance, s’il aurait quoi que ce soit qui n’irait pas je viendrais t’en parler.
Blaise le regarda encore pendant quelques secondes avant de tendre sa main vers celle de Théo. Il lia leurs doigts ensemble, mais au lieu de se relever, il tira Théo qui lui tomba dessus dans un bruit étouffé.
Tout en lui caressant le visage, il lui murmura :
- Désolé, tu m’inquiètes.
- Mais… essaya de répliquer l’autre Serpentard.
Chacun goûtait au souffle de l’autre qui feuilletait presque imperceptiblement leur peau. Une odeur. Lentement, des frémissements rejoignirent ces souffles puis poussées par un instinct qui leur était inconnu leurs lèvres se lièrent dans un chaste baiser. Paisiblement, elles cédèrent le passage à une langue taquine.
- Je peux que m’inquiéter Théo, laissa échapper le brun avant de replonger sur les fines lèvres pâles tendues près des siennes, que m’inquiéter…
Tandis que la phrase mourut dans un ultime baiser, une chose semblait se casser à l’intérieur de Théo telle une barrière qui ouvrirait un passage, qui se rompait à cause d’une force insurmontable. Il desserra ses yeux plongeant dans les chocolats de l’homme sous lui. Il lui sourit discrètement.
Blaise.
Le brun cru revoir cette lueur qui lui avait tant manquée. Cette lueur d’existence tout au fond des noisettes du châtain.
- Merci…ajouta faiblement Théodore.
Et loin de se douter qu’ils se feront surprendre, dans peu de temps, par leur meilleur ami et son amant, ils laissèrent les lèvres s’embrassaient encore…
*
***
Retour au présent
Le soleil avait déjà tiré sa révérence. Le jaune lumineux du ciel se changeant en une vaste toile orangée.
La pièce isolée était plongée dans une profonde obscurité. Aucun bruit ne rompait le silence qui lui était imposée. Un homme était nonchalamment assis sur un fauteuil de cuire. Les jambes étaient écartées, un de ses bras reposé sur un des accoudoirs où sa main épousée, dans le creux de sa paume, le bord. Il amena, entre ses fines lèvres pâles, une cigarette blanche dont il aspira une bouffée, la laissant emplir sa gorge avant de la laissait s’envolée dans un fin filet de fumée.
Douce drogue moldue…
Ses pensées s’égaraient vers le rendez-vous qui allait bientôt pointer le bout de son nez. Sa tête était rejetée en arrière contre l’appui-tête. Ses yeux de la couleur du basalte observaient, sans vraiment le voir, le fin cylindre blanc d’où s’échapper sur l’extrémité carbonisée, des voiles flous jusqu’à leurs disparitions finales.
Douce drogue moldue…
Autour de lui, une sorte de bulle incolore avait été rédigée empêchant l’odeur du tabac et les effluves de fumées de s’éparpillaient dans toute la chambre.
Il inspira profondément…
Douce drogue moldue…
Ses épaules s’affaissèrent, ses muscles se décontractèrent, laissant paresseusement ses poumons relâchaient toutes traces d’air.
Douce drogue moldue…
Elle lui donnait une certaine évasion d’esprit. Décontractant ses muscles tendus par les tensions qui s’étaient accumulées durant les journées précédentes. Elle lui permettait de faire le vide, pendant quelques minutes, pendant quelques instants dans son cerveau encombré. Un moment où il pouvait lâcher prise, se permettre une tranquillité passagère.
Douce drogue moldue…
Il joua avec elle, la roulant entre son index et son pouce.
Douce drogue moldue…
Il tira une nouvelle bouffée, acceptant qu’elle s’échappe hors de sa bouche, lentement. Sous ses yeux, elle s’évapora dans les airs pour ne plus faire qu’un avec la noirceur ambiante. Il tourna sa tête, regardant l’heure fixée sur une horloge à aiguilles. Il était temps d’y aller et le désir n’y était pas. Il était bien comme ça. Il poussa un profond soupir… Cette femme… Il gardait contre elle une certaine rancœur même s’il savait qu’elle n’y était pour rien et qu’elle était bonne -très bonne- dans sa profession. Mais il lui en voulait. Il désirait se venger de son erreur, lui faire payer ce mauvais choix, cette étourderie qui aurait pu être fatale à cette personne-là. Il lui en voulait. Et ce sûrement à tort. Elle n’y était pour rien et il en était pleinement conscient. Mais il ne dominait cette petite voix au fond de son cœur qui lui disait que c’était elle, une des responsables, même si c’était involontaire. Son âme, son corps criaient vengeance tandis que sa raison lui disait le contraire. La faire taire, cette voix, lui était impossible.
Il porta de nouveau la cigarette entre ses lèvres puis l’écrasa dans un cendrier près de lui.
Cette raison était qu’un murmure, un chuchotement presque inaudible en comparaison au cri de sa rage, rage de vengeance. Elle était là. En lui. Toujours. Elle ne le quittait pas un seul instant depuis ce choix, cette erreur… presque mortelle. Elle était là. Attendant comme une ombre, prête à éclater avec bestialité. Elle était là. Mais il devait la contrôler, faire en sorte qu’elle ne lui échappe pas, qu’elle ne prenne possession de lui. Comme un virus, une bactérie, elle était là. En lui. Ne demandant qu’à surgir.
Il murmura une courte phrase dans une voix grave et lourde, pesante. Tandis qu’elle effaça cette bulle qui l’entourait. Les embrumes de tabac s’évanouirent, odeur et blancheur n’étaient plus. Nulles traces de leurs présences comme si jamais elles n’avaient existées.
L’homme se releva, quittant ainsi le fauteuil où il était installé. Il étira ses muscles noueux les faisant se mouvoir à travers le fin tissu de ses habits. Jouant un peu avec ceux se trouvant à la base de ses épaules et de sa nuque. Il s’avança à pas silencieux vers un lit où reposé un corps caché par la clarté perdue. Avec lenteur, la silhouette se dessina au fur et à mesure où une lumière tamisée commença à englober dans une douce étreinte la pièce.
L’homme se pencha vers l’être sommeillant, égarant sa main dans les longues mèches ébène.
Pauvre être fragile. Un seul mouvement de main et la vie, lui pourrait être ôtée. Pauvre être fragile qui avait pris son cœur lui qui était avant un imparable face aux tendres sentiments. Lui qui jamais ne faisait attention aux autres. Cet être là l’avait emprisonné entre ses griffes, le rendant esclave de son bon vouloir. Ce pauvre être fragile dont un seul mouvement de sa main pourrait le faire rejoindre les âmes défuntes. Ce pauvre être fragile l’avait désormais à sa merci. Son tout était à lui. Il n’avait aimé que peu de personnes, compatit qu’à peu de douleurs, rire à plusieurs malheurs, maintenant il aimait car tel est le mot que l’on associait aux personnes qui furent, sont, et seront dans le même cas que lui : amoureux. Ainsi et à jamais.
Les mèches chatouillèrent ses doigts, l’englobant dans cette forêt de plaisance. Il se pencha en avant, éparpilla des baisés furtifs sur un cou laiteux. Il amena ses lèvres à la rencontre d’une oreille.
- Harry, chuchota-t-il, Harry.
Le Gryffondor remua légèrement, essayant de regagner le rêve dans lequel il était plongé. Ses sourcils bruns se froncèrent, formant quelques rides en haut de son nez. Des doigts parcouraient son corps dans de légers attouchements. Ils s’entortillaient dans ses cheveux indomptables, les caressaient parfois avant d’effleurer sa peau. Il frissonna. Ses poils se redressèrent, sa peau frissonna.
- Harry, répéta la voix, c’est l’heure d’aller voir Pomfresh.
Ses paupières remuèrent. La voix le sortant lentement de son état comateux. On pouvait croire qu’elle venait de loin, alors qu’elle était proche. Au creux de son oreille, un souffle chaud le lui prouvait en permanence.
- Allez marmotte ! elle était basse et grave. My little Leo… (3)
L’homme de la voix embrassa sa peau. La pointe de sa langue devait sortir de sa bouche, car il sentait le tracer moite qu’elle laissait. Peu à peu, elle se perdait dans la cambrure de sa gorge.
Il s’agita, bougeant ses épaules pour chasser la présence chatouillant. Il ouvrit les yeux, arracha un gémissement bruyant.
- Drago…
Il lui mordillait les tétons, les taquinaient par des touchés peu appuyés. Le blond lui adressa un petit sourire qui relevait délicatement les coins de ses lèvres avant de déposer un baiser papillon sur les siennes.
- Allez ! lèves-toi Harry, on doit aller voir Pomfresh.
Le brun le regarda, les joues parsemées de quelques rougeurs, les émeraudes encore embrumées par le sommeil et les plaisirs qui lui ont été donnés. Il essaya de remettre ses idées en place, de les éclaircir afin de comprendre son Serpentard. Voir Pomfresh ? Ah oui… le rendez-vous. Il se frotta les yeux pour enlever les dernières traces de sa sieste.
- Déjà ? bredouilla-t-il sans grand intérêt.
- Hm. Nous sommes même un peu en retard, ajouta Drago.
Un rapide coup d’œil vers le réveil le lui confirma. Il était 18h20 et le rendez-vous avec l’infirmière était normalement prévu pour 18h.
- Oh… mince, lâcha Harry.
Effectivement…ils étaient bel et bien en retard.
*
***
- Je pense que nous pouvons débuter l’entretien, déclara Pomfresh d’une voix incertaine.
Elle était assise derrière son bureau, habillée de son habituel uniforme et abordant la même coiffure. Son regard était fuyant, se posant à répétition sur les deux jeunes hommes assis face à elle. Elle inspira, essayant ainsi de regagner son calme perdu devant la présence du jeune Malfoy.
Oui, perdu.
Il était en face d’elle. Ses yeux… oui, ceux-là, la regardaient. Suspicion, haine, colère, vengeance. Ils étaient tous là, dans ses iris flamboyants où les mercures se liquéfiaient. Ils se mélangeaient dans cette espace restreint. Si petit mais si profond. Hypnotisant. Pernicieux.
Il les lui faisait voir dans un doux avertissement. Menaçant.
Elle était capable d’entendre bourdonner dans ses oreilles un « Si jamais si… ». Ce « si jamais ». Une litanie incessante et oppressante. Si elle commettrait une autre erreur, si elle le blesserait, même si c’était involontaire. Il sera ici et se vengerait. Oui, il la surveillerait en silence.
C’est ce que lui disaient, ces yeux.
Ne le touche pas ! Rien ne lui était accordée même pas une seule et unique mèche de cheveux.
Faisant part de sa présence, le Shoëlin criait, hurlait dans ses iris orpiments, réclamant son due. Oh oui, il voulait ardemment la châtier, la punir de cet stupide impair.
Elle qui était habituée à toutes sortes de personnages ; les arrogants, les fiers, les doux, les craintifs, les courageux, les venimeux. Jamais… elle n’avait vu un tel regard. Semblable à celui que lui portait le jeune Malfoy. Le même qu’il avait livré à monsieur Finningan dans cet orangé flavescent.
Indubitablement le même… avec la rancune en plus.
Elle essuya discrètement les paumes de ses mains sur le tissu blanc de son vêtement. Son agitation intérieure leurs attribuant une impression de moiteur. Impression trompeuse… Ou peut-être pas. Pomfresh leur accorda un sourire crispé… Voyons… Ils n’allaient rien lui faire.
Ce regard, ces yeux.
Elle savait pourquoi ils lui étaient destinés. Il n’y avait pas besoin de réfléchir là-dessus. Ils appelaient à vengeance. Oui, vengeance, pour avoir mis son compagnon dans la même pièce que Seamus sans surveillance… C’était de l’inconscience, de la folie et le Shoëlin était enragé. Il voulait sortir. Sans aucun doute. La déchiqueté, la tuer, la torturer. Sous cette trompeuse apparence, il avait du mal à se contenir. Il était le contraire de l’image placide qu’il offrait.
Jamais le jeune Malfoy ne fut un si mauvais acteur. Lui qui était pourtant un maître dans l’art de la tromperie.
Tous ses muscles étaient tendus à l’extrême, ceux des épaules, des jambes, de la mâchoire. Seule sa main nouée avec celle de son compagnon semblait être épargnée de ce supplice. Il respirait lentement, tentant de chasser cette rage animale qui lui broyait les entrailles en se focalisant seulement sur la savoureuse fragrance parfumée du petit brun à ses côtés.
Se dérobant au regard perçant, l’infirmière posa le sien sur le jeune Potter. Ses yeux lui rappelant toujours ceux de la défunte Lily. La douce Lily. Elle-même était venue la voir pour lui demander conseil lorsqu’elle était enceinte d’Harry.
Elle la voyait encore, avec son ventre plat, sa paume de main caressant l’enfant à venir qui n’était alors qu’un simple embryon. L’autre, tout comme son fils, main dans la main avec James. Elle avait, elle aussi, peur de cette naissance. De ce futur. Avec James, ce cancre de Gryffondor. Ce fouteur de troubles aux sourires ravageurs et à la langue parfois aussi fourbe que celle d’un Serpentard.
Elle la voyait plus tard, quelques mois s’étaient écoulés, son ventre s’était arrondi. Elle riait recherchant avec James le nom du petit garçon. Oui, c’était un petit garçon, ils l’avaient appris le matin même de sa bouche. Ils les passaient en revus, Tony, Andrew, Ian, Jared, Anthony, Dan, et ainsi de suite pour s’arrêter finalement à Harry. Harry James Potter.
Puis elle la voyait, arborant le sourire des mères, avec ce petit être contre son corps. Elle lui présenta son fils : « Harry, voici Poppy Pomfresh, tu peux aussi l’appeler Pompom, tu vas voir quand tu seras à Poudlard, elle s’occupera bien de toi… Par contre, fais-moi le plaisir de ne pas lui rendre visite pour les mêmes raisons que ton père ! »
Son sourire se décrispa.
Elle écoutait le souvenir de l’échange de rire qu’ils avaient connu…
Désormais Harry Potter et Drago Malfoy étaient ensemble. C’était un pari qui prétendait être irréalisable dans cette vie comme dans une autre. Ils étaient si antagonistes et pourtant si complémentaires. Ils étaient à la fois le Serpentard et le Gryffondor, le noir et le blanc, la nuit et le jour… Contraires et analogues. Des pièces d’un même puzzle qui s’emboitaient à la perfection. Leurs mains étaient enlacées.
Oui aucun doute à ça, Malfoy fils prendrait bien soin de leur famille. Les Potter peuvent se reposer en paix. Leur enfant est dorénavant dans de bonnes mains qui lui prodigueront l’amour et la protection qu’ils lui avaient fait défauts chez les Dursley.
Elle inspira…
Il fut un temps où elle aussi avait logé dans la maison de Gryffondor. Dans cette maison or et rouge qui vantait le courage de ses membres. Il était maintenant temps pour elle de réunir en son sein ce fameux courage légendaire.
- Avant tout, nous allons construire ensemble votre dossier médical monsieur Potter. Nous y noterons tout du début jusqu’à la fin de votre grossesse… si du moins vous gardez l’enfant…
Sa voix faiblissait sur la fin. Elle avait baissé d’un ton, terminant sur une note de douceur englobée dans une bulle de tristesse. Le souvenir d’Harry lors de son intervention pour l’avortement ne s’était pas estompé de son esprit. Il était encore encré en elle. Frais comme si tout c’était déroulé au petit matin.
Les larmes dévalant les joues rebondies. La peine et le désespoir qui les hantaient l’avait aveuglé dans le déchirement contradictoire entre les sentiments et la raison du jeune Potter. Oui, elle les avait vu et les apercevait encore. Ce fut à ce moment là où tous les doutes qu’elles avaient eu cessèrent. Harry voulait garder son enfant et il serait, certainement, un bon parent. Il l’aimait déjà, ce petit bout qui grandissait en lui. Et elle espérait que ce sentiment était partagé par le jeune Malfoy. Elle en était même quasiment certaine. La réaction qu’il avait eue ne pouvait mentir. Non, pas cette peur, cette perte d’espérance lorsqu’il cherchait Harry dans la salle d’opération, pas ce désarroi qui l’avait empli.
Oui, il ne lui faisait aucun doute que Drago Malfoy et Harry Potter voulaient garder leur enfant. Une nouvelle famille allait faire son apparition dans le monde magique.
- Bien sûr que nous le gardons ! s’exclama fortement Harry en resserrant sa poigne sur la main de Drago.
Le Serpentard remarqua cette contraction. Il discernait, dans chacun des pores de sa peau, Harry. De la peur, du refus, de l’indignation, de la peur… de la terreur. Son aura, sa magie le lui clamaient. Elles raisonnaient en lui dans un tintamarre de l’enfer.
Il se tourna vers son compagnon, un sourire effleurant ses lèvres, tandis que son pouce avait pris la décision de l’apaiser en effectuant des lents cercles contre la tendre peau qu’il touchait. C’était leur bébé… Leur premier enfant. Un mélange d’eux deux.
Le sourire de Pomfresh s’accentua, affichant sa joie pour la décision qui fut prise. Elle n’avait pas manqué celui du jeune Serpentard. Elle n’avait pas eu tort, ils allaient le garder malgré toutes les difficultés à venir.
- Vous m’envoyez ravie, fit-elle avec contentement. Bien ! Alors commençons.
La femme prit sa baguette magique et fit apparaître sur son bureau un long morceau de parchemin sur lequel était inscrit différentes informations.
- Bon avant tout, nous allons remplir ensemble cette fiche d’information.
Elle rangea sa baguette, s’épousseta les mains contre ses vêtements et prit une plume dont elle trempa le bout dans un petit récipient contenant de l’encre noire.
- Alors, hm, nom, prénom, lut-elle. Harry James Potter. Date de naissance, 31 juillet 1980.
Au fur et à mesure de ses dires, la plume se mouvait avec aisance remplissant d’une impeccable écriture le papier aux endroits qu’ils convenaient.
- Taille, puis poids…, continua-t-elle. Bon monsieur Potter veuillez-vous lever pour que je puisse prendre votre taille ainsi que votre poids.
Pomfresh reposa son regard sur lui, attendant qu’il se décide à se lever. Poussant un petit soupir, il se redressa abandonnant la rassurante main qui l’enlaçait.
- Mesurus ! lança l’infirmière.
Un rayon blanc le toucha de plein fouet, collectant les données que Pomfresh voulait.
- Bien, fit-elle, alors nous avons, un mètre soixante-cinq pour quarante-six kilogramme. Monsieur Potter ! Combien de fois devrai-je vous dire qu’il faut que vous mangiez?
- Mais… essaya de riposter Harry.
Ce n’était pas de sa faute s’il avait passé son enfance chez les Dursley et que depuis quelques temps il n’avait pas spécialement faim… En plus… Ce n’était pas possible depuis quand mesurait-il un mètre soixante-cinq ? La dernière fois qu’il s’était mesuré c’était un mètre soixante-dix et pas cinq ! Merlin devait l’avoir maudit ! Il allait rétrécir de plus en plus pour devenir aussi petit qu’un grain de sable puis disparaître en fumer comme de la poussière… Harry Potter commençait à divaguer…
- Il n’y a pas de mais, c’est ainsi ! C’est tout ! s’exclama Pomfresh. Voyons, continua-t-elle, ah oui ! La date de conception de l’enfant ! Bon, ça va être vite fait, il faut juste que je regarde les résultats des analyses… alors hm…
Le Shoëlin jugea l’infirmière. Il commençait à s’impatienter et désirait rapidement sortir de cette pièce qui était imprégnée de l’odeur de cette femme jusque dans les murs mélangeait à l’odeur nauséabonde des médicaments.
- Ce n’est pas la peine, fit Drago, c’était la veille de la bataille finale, le 18 Août.
Un lourd silence s’abattit dans l’infirmerie. Un rappel douloureux. Ces morts, ces corps. Ce sang, ces pleures.
Pomfresh revoyait les cadavres qui s’empilaient les uns sur les autres à la manière des dominos. On les amenait à elle avec le dernier espoir. Celui-ci qu’elle les sauve…
Mais aussi cette passion. Dévorante. Cette ivresse de désir qui avait consumé Harry et Drago dans un plaisir infernal où les baisers les avaient faits plongés dans l’oubli. Tout était loin d’eux. Il n’y avait qu’eux. Plus de guerre. Uniquement leurs corps, leurs âmes. Malgré la tristesse du lendemain, Harry ne pouvait s’empêcher de penser avec félicité, la nuit qu’ils avaient partagée dans ses draps rugueux, dans une tente où la chaleur n’avait jamais cessé de grimper. Il se souvenait de cet amour de chair. Son cœur se déchaîna tandis que son corps se faisait dévorer par le rappelle du plaisir auquel ils s’étaient abandonnés.
- Vous êtes sûr ? interrogea l’infirmière, se demandant comment Drago pouvait être aussi certain de la date.
Il était quasiment impossible de savoir quand Harry fut mis enceinte… Oui impossible sauf si…
- Nous l’avons refait que très récemment donc ça ne peut-être que ce jour, puisque ce fut aussi notre première fois, fit Drago avec détachement.
De nouveau assis sur sa chaise, Harry redressa vivement sa tête vers le blond. Sa main s’était crispée, son visage s’enflamma. Il devait absolument avoir une conversation avec Drago sur ce qu’il ne pouvait dire en public… notamment les choses dans ce genre.
- Hum… bon très bien, fit Pomfresh un peu mal à l’aise par cet aveu. Je vais maintenant vous parler du déroulement la grossesse… Enfin si elle se déroule comme une grossesse « normale ». Comme vous le savez sûrement, elle durera environ 9 mois au bout duquel vous accoucherez monsieur Potter. De plus, je pense que nous aurions recours à une césarienne. En gros, cela consiste à vous ouvrir le ventre, comme chez les moldus, afin d’en extraire le bébé. Ces neufs mois sont découpés en trois semestres. Le premier s’étant ….
- La grossesse du Shoëlin ne va pas se dérouler ainsi.
Des coups de sabots claquèrent sur le carrelage clair et froid de l’infirmerie, raisonnant dans leurs têtes en même temps que la voix basse et grave. Tous s’étaient retournés vers l’individu qui venait d’apparaître dans l’infirmerie.
- Elle est différente des grossesses habituelles des humaines, continua-t-elle de dire.
Autant étonnés par sa venue que par ses paroles tout le monde regarda le professeur Firenze. Qu’entendait-il par « différente » ?
Pomfresh se doutait bien que la grossesse du jeune Harry n’allait être en tout point identique à celle d’une femme puisque celui-ci était un homme. L’accouchement était déjà un point qui est les différenciés puisque celui-ci était impraticable par voie naturelle et encore de nos jours les césariennes sont de plus en plus communes.
Drago appréhendait ce qu’allait ajouter le centaure. Harry, était-ce dangereux pour lui ? Pour sa santé ? Non, il refusait ça. Harry… son doux, si gentil Harry. Il ne voulait pas voir la douleur défigurée les tendres traits de son visage. Il ne voulait voir aucune larme dévalée ses joues rosées. Il ne voulait pas entendre des hurlements déchirants de tourments, de souffrances sortir de ses lèvres veloutées. Juste des rires, des sourires, des bonheurs. Il serait capable de faire n’importe quoi pour qu’il en soit ainsi.
Tout.
- Que vous voulez dire ? écorcha-t-il, les mots semblant ne pas vouloir sortir de sa bouche.
Sa main avait de nouveau capturée celle de son compagnon. Son corps fut plus contracté qu’il ne l’était déjà. L’impression qu’une menace planée ne le quittait plus depuis l’annonce du centaure. Etait-ce lui qui menaçait Harry ?
Il était tendu, près à sauter à la gorge du premier venu.
- Qu’il y a des différences, jeune homme. N’oublier pas que vous êtes un Shoëlin et que votre compagnon est aussi un homme.
Laissant planer un léger silence dans l’infirmerie, il faisait peut-être preuve d’inconscience en fournissant à Drago que cette unique réponse, mais ils devaient comprendre que la grossesse du Shoëlin ne se déroulerait pas dans la facilité. Il remarqua le regard du Serpentard posé sur lui. Il attendait et sa patience arrivait lentement à ses limites.
Il était tendu, près à sauter à sa gorge.
Mais ce n’était pas lui qu’il fallait redouter, ni la grossesse en elle-même non…
- Comment ça ? fit Drago en ne cessant de fixer le professeur de divination.
Il voulait savoir, connaître les dissimilitudes. Qu’attendait-il pour parler ? Pour leur dire ce qu’il y avait à dire ? Pourquoi prendre autant de temps ? Pourquoi ? Voulait-il l’intimider ?
Il grogna. Un son animal sortit de sa gorge sans qu’il ne s’en rende compte.
Firenze le remarqua et le jugea du regard. Il valait mieux qu’il commence son explication sans plus tarder. Sinon le Shoëlin allait bientôt s’exprimer.
- Par exemple, débuta-t-il, les humaines portent l’enfant pendant neuf mois, mais le docile Shoëlin mâle, votre compagnon, lui le portera pendant dix mois.
- Pouvez-vous nous fournir une explication à cela ? demanda Pompom, surprise.
- Oui. Mais pour cela, il faut remonter loin, très loin dans l’histoire…
La voix professorale changea peu à peu pour prendre l’intonation du conteur.
*
***
« A l’Aube des temps, où la Terre n’était qu’un seul continent avec quelques petites îles autour, à la Pangée, à sa naissance elle-même…
Un monde caché du temps et de l’espace. Un monde qui ne fut connu que par les étoiles et les êtres capables de lire en elles. Un monde qui fut effacé de toute trace.
A cette époque, où la terre habitable ne fut pas plus grande que le continent Américain. A cette époque, où les Shoëlins prospéraient… A cette époque déjà, une guerre se préparait…
Les Shoëlins maîtrisaient déjà la magie. Pas celle que nous connaissons, mais la magie pure. Ils apprenaient à la contrôler en ne faisant qu’un avec elle et la nature qu’ils respectaient d’une troublante façon pour des personnes comme nous. Ce sont leurs mères, leurs pères, leurs frères, leurs sœurs, leur fils, leurs filles… Tout un mélange. Telle une déesse, elle était vénérée. Elle leur apportait la vie qu’il rendait lors du jour dernier où elle les rappelait auprès d’eux. C’était un cycle de vie, de mort qu’ils respectaient et qu’ils inculquaient aux générations suivantes. De père en fils sous la surveillance du chef du groupe car les Shoëlins étaient regroupés en tribu de centaines à quelques milliers de membres.
Mais un jour tout changea…
Nous ne connaissons pas les raisons véritables. Elles sont encore obscures pour nous les liseurs d’étoiles. Mais une guerre fit rage. Terrible, meurtrière. Le sang coulait à flot dans les rivières teintant les bleues claires en un rouge éclatant. Les corps jonchaient les sols. Démembrés, décapités, par la force des violences.
D’après quelques anciens ce fut par un des chefs que tout commença. Il voulait essayer de faire changer les Shoëlins pour avancer dans « l’avenir ». Il ne croyait pas en la nature, juste en la magie et la possibilité qu’ils y avaient de l’étendre à des limites inimaginables. Des limites comme l’immortalité, le voyage dans le temps, la jeunesse éternelle. Oui, déjà à cette époque, dans cette civilisation, de telles pensées habitaient les esprits. Le monde est bien plus vieux que nous le pensons.
Mais au fur et à mesure, la nature paya le prix de la convoitise du chef et fut détruite tandis que les clans se rebellèrent entre eux. Chacun jugeant l’autre responsable. Personne ne voulant accepter la faute. On disait que la nature pleurait ses fils, qu’elle priait pour que leur folie s’achève. Elle leur chuchotait durant leurs songes des paroles réconfortantes, leurs arrachant des promesses de cesser les combats. Elle leur rapportait du réconfort par les caresses du vent… Mais nul clan n’accepta la faute et il devait y avoir un coupable.
Après une centaines d’années, les disputes se transformèrent progressivement en duels, les duels commuèrent en tueries. Les dominants refusant de s’abaisser face à un autre pour accepter sur son clan l’erreur que tous étaient entrain de commettre. Les dociles n’arrivant pas à leur faire entendre raison. Lentement, eux aussi, furent entraînés dans les combats. Les uns contre les autres. La rage des pertes ne cessant jamais de s’accroître. La vengeance parfumant l’air.
Et parfois, ces dociles enceintes étaient tuées pendant leur sommeil notamment les mâles qui étaient les plus rares et donnant souvent naissance à des Shoëlins dominant de forte puissance.
Mais un jour tout cessa comme si rien n’était arrivé.
En effet, il ne restait plus qu’un survivant tenant entre ses bras son fils et son amante aux corps sans vie. La guerre les avait aveuglés. Il hurlait sa rage se brisant les cordes vocales. Il appela la mère nature, lui priant de l’écouter. Lui priant de lui accorder un moment.
Les anciens dirent que le jeune dominant réussit à parler avec une représentation de la nature. Elle avait pris une forme pseudo physique. Elle était belle, blanche, translucide.
Il l’implora de pardonner son peuple. Les erreurs qu’ils eurent commises. De leur accorder une seconde chance…
Mais ce fut impossible. Elle ne pouvait s’opposer au destin. Cependant elle lui donna un dernier baisé qu’elle déposa sur les lèvres du dernier représentant de l’espèce. Elle aspira en elle sa vie, tandis que son corps tomba sur ceux qui furent sa famille. Et d’une voix claire, presque musicale, au timbre de soprano, elle annonça :
« Voici la fin de ton espèce, le dernier jour de leur vie. Vous, mes fils, après mille et un avertissements, de prières, vous vous êtes entretués. Mais, je vous promets qu’un jour vous revivrez. Tous les cents milles ans, un Shoëlin naîtra par le pouvoir de la magie, en image du dernier survivant. Celui-ci aura son âme-sœur… ».
La nature consentit alors à leur accorder une nouvelle chance ».
Tel fut le destin des Shoëlins, des ancêtres d’Harry Potter et de Drago Malfoy. Et ce monde plongea dans l’oubli.
*
***
- Pensez-vous que cette histoire raconte la vérité Firenze ? Sur ce qui s’est réellement passé ? Cela semble tellement irréel, interrogea Pomfresh d’une voix chevrotante.
- Je ne saurais le dire. Mais ce n’est dans mes habitudes de rejeter les paroles de mes ancêtres. Mais aujourd’hui le sujet n’est pas ce qui est arrivé au peuple des Shoëlins, mais au déroulement de la grossesse de monsieur Potter.
Drago était resté plonger dans le silence. Assimilant ce qu’il venait d’apprendre. Cette histoire lui rappelant ce qu’il aurait pu arriver si Voldemort était arrivé au pouvoir. Ce à quoi son monde a échappé de peu.
- Professeur ceci explique peut-être la raison pourquoi on ne parle que peu des Shoëlins et pourquoi nous les avons oubliés. Mais ça n’explique en aucun qu’à pourquoi la grossesse d’Harry durera dix mois et non neuf.
- Patience jeune homme… Ceci est dû que votre compagnon est un mâle, le corps de l’homme n’est pas habitué pour porter la vie contrairement aux femmes.
Il laissa couler son regard sur les personnes présentes recherchant les marques de leurs attentions.
- Mais ceci entraîne d’autres différences entre les grossesses des Shoëlins et celles des humaines, continua-t-il certain qu’ils soient concentrés.
- Quelles sortes de différences ?
- J’allais justement y venir monsieur Malfoy. Je vais vous parler des symptômes. Ils arrivent plutôt mais durent aussi plus longtemps. Par exemple, monsieur Potter, vous avez déjà des nausées d’après vos dires à madame Pomfresh, alors que normalement elles ne surviennent que plus tard chez les femmes enceintes.
- Oui, vers la cinquième semaine pour certaines femmes, informa l’infirmière.
Ainsi le centaure leur annonça les autres symptômes et risques qui allaient ou pouvaient survenir. Spécialement le risque élevé de fausse couche…
Harry devra arrêter dès aujourd’hui le Quidditch et toute activité pouvant mettre la vie de l’embryon en péril ainsi que la sienne. Et comme cela avait été dit au bureau de Dumbledore, les hormones d’Harry seront en ébullition très rapidement, augmentant l’appétit sexuel.
Harry blanchissait à vue d’œil, lorsqu’il apprit ce qu’il l’attendait encore. La peur de la fausse couche était déjà omniprésente. Il caressa de sa main libre son ventre se promettant de faire de son mieux pour protéger son petit ange. Alors que de l’autre main, il tenait toujours la main de son amant.
Drago n’était pas dans un meilleur état. Desserrant, resserrant sa prise sur la main du Gryffondor, pour finir par le tirer vers lui et l’emprisonner dans ses bras, ignorant la présence des autres personnes. Il avait besoin de sentir que son compagnon allait bien. Se sentant mieux lorsqu’il plongea sa tête dans le cou du brun pour sentir son odeur.
Un sourire satisfait apparut sur ses lèvres lorsqu’il remarqua qu’Harry frissonnait à son contact. Se réjouissant déjà du dernier point dit par le cheval - comme il aimait si bien l’appeler - l’augmentation de son appétit sexuel… Il imaginait déjà… Sa virilité elle aussi… mauvaise idée. Très mauvaise idée… Couché mini-Drago.
- Bien, si tout est dit, je pense que nous en avons fini pour aujourd’hui messieurs, déclara Pomfresh le sortant de ses pensées.
Les trois hommes et l’infirmière se dirigèrent vers la sortie de l’infirmerie. Sur le pas de la porte, le centaure agrippa Drago par le bras, le faisant s’abaisser vers lui dans une poigne ferme, l’écartant peu à peu du reste du groupe, tandis que Pomfresh donnait ses dernières recommandations au jeune Potter pour un bon déroulement de la grossesse.
- Prenez soin des personnes qui vous sont chères monsieur Malfoy, faites-y très attention. Le danger plane sur leurs têtes. Un effroyable danger monsieur Malfoy, murmura-t-il afin que lui seul ne l’entende.
Drago le dévisagea, ne comprenant ce que disait le professeur de divination… Ou plutôt il refusait de comprendre.
- Que voulez-vous dire ? demanda-t-il tout aussi faiblement mais néanmoins plus sèchement.
- Rien de plus que ce que je vous ai dit Monsieur Malfoy. Prenez bien soin d’eux. Veillez sur eux.
Ses yeux s’écarquillèrent, le mercure se changeant en un safrané. Le message parvenait.
- C’est Harry c’est ça ? Qu’est-ce qui se passe !? Dites le moi !
Sans haussé le ton, sa voix demeurait impatiente et cinglante. Froide. La peur le rongeait de l’intérieur. Terrible venin. Elle semblait créer un chemin dans son corps, partant de son cœur pour allait encerclée chacun de ses muscles dans des lianes incassables. Quel était ce danger ?
- Je ne peux vous dire d’avantage que ce que le voile céleste me permet de vous divulguer. Il y a danger pour eux. Il est réel. La croix de la mort plane sur leurs têtes. Elle n’attend que le bon moment pour tomber. Mais elle est là. Sachez cependant que le destin peut encore être changé… Faites bien attention monsieur Malfoy. Ouvrez en grand tous vos sens.
L’intonation baissée au fur et à mesure des dires et à peine le dernier mot fut soufflé que le centaure disparu de l’infirmerie. Il ne laissa sur son passage que le pas retentissant de ses sabots qui raisonnaient dans la tête d’un Drago pétrifié par ce qu’il venait d’entendre.
Outrepassant un peu plus loin, devant Harry qui parlait une dernière fois avec l’infirmière, le centaure regagna les couloirs pour aller rejoindre ses appartements personnels. C’était la seule chose qu’il pouvait faire pour eux pour le moment. Il espérait que Drago tienne ses avertissements aux sérieux. Il était impossible pour lui de faire autre chose, de mieux les aider. Elles ne lui permettaient pas.
- Drago ? Tu viens ? On doit aller voir Dumbledore maintenant, fit Harry.
« Prenez soin des personnes qui vous sont chères monsieur Malfoy, faites-y très attention. Le danger plane sur leurs têtes. Un effroyable danger monsieur Malfoy».
Il entendait encore le timbre de voix du professeur. Basse, dans un murmure grave. Il posa ses yeux sur le Gryffondor qui le regardait. Il était là, devant lui, saint et sauf, en bonne santé. Son little Leo. Mais tout risquer de changer…
« La croix de la mort plane sur leurs têtes. »
La mort était là. Sur leurs têtes. Celle d’Harry et de l’enfant…
- Drago ?
Sans en prendre réellement conscience, il avait saisis qu’Harry l’avait appelé. Il s’avança vers lui, noyant ses yeux dans les émeraudes éclatantes. Il retraça, du dos de sa main, les courbes du visage…
- Drago ? questionna Harry. Drago ?
Il lui répondit en un sourire, lia ensemble leurs lèvres. Il l’embrassa. Doucement, avant qu’une fougue singulière ne les rendent languissant en venant s’ajouter au baiser. Dans un tendre baiser comme si c’était le dernier.
Les paroles du professeur, messagères des futurs malheurs, reposaient sur leurs êtres. La mort guettait leurs vies, à celle de cet homme qui était le maître de son cœur et à celle de cet enfant naît de l’union de leurs deux corps et de leurs esprits. Elle était là.
Le Serpentard savoura la texture des lèvres, la timidité et l’inexpérience des gestes. Plongeant ses mains dans la chevelure brune, elles nagèrent entre les mèches désordonnées. Il mordilla, entre ses dents, la lèvre inférieure dérobant à son amant un gémissement qui sonna comme une délicieuse symphonie. Il enserra le corps du brun contre le sien, le sentant vivant entre ses bras, le soulevant de terre, le portant jusqu’à ce que leur visage soit face à face.
- Je t’aime, susurra-t-il.
Front contre front, il prononça ses paroles avant de s’ensevelir dans le puits sans fin de deux mirifiques émeraudes.
- Drago ?
Le Gryffondor l’observa entre ses yeux voilés, les lèvres rougies, de l’étonnement peint sur son visage. Il sentait que quelque chose le chagriner. Une épine s’était enfoncée dans un endroit pour percer Drago de la façon des épées.
- Je t’aime, réitéra-t-il comme si c’était pour réentendre ce son. Ces mots-là. Leurs vivacités.
Il n’était capable de s’imaginer comment serait la vie, si Harry n’en faisait pas parti. S’il ne serait plus là. Plus auprès de lui. Plus dans ses bras. Sans son corps contre lui. Sans sa présence dans son lit. Sans sa chaleur qui réchauffe sa peau. S’il ne serait plus là, il n’y aurait plus de vie. La sienne serait terminée. Fade. Triste. Baignée dans un éternel gris, sans pansement pour cicatriser son cœur. Froide.
Harry l’interrogea silencieusement du regard. Lui demandant ce qu’il s’était passé. Un peu perdu face à son comportement insensé.
- Ce n’est rien mon ange, tu viens ? On doit aller voir le vieux fou maintenant.
Drago l’embrassa une dernière fois sur les lèvres avant de lui permettre d’être pied à terre. Harry le regarda tentant de lire en lui pour savoir ce qu’il le tracassait tant. Il soupira.
- Je t’ai déjà dit que c’était Dumbledore et pas « le vieux fou » Drago ! râla faussement Harry.
Si ce n’était pas aujourd’hui, il le découvrirait sûrement un autre jour.
- Oui, oui…
*
***
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NOTE :
/!\ Attention : Fumer nuit gravement à votre santé et à celle de votre entourage. Fumer tue. Ceci est une fiction, ne vous avisez pas de faire de même.
1 – Noms d'étoiles ainsi que certaines de leurs positions.
2 – Pour plus d'informations, ce passage se passe juste après que Drago et Harry se soient « enfuis » de la Grande Salle au moment du déjeuner.
3 – Voir Chapitre 8 « La force des Liens ». Traduction : Mon petit Lion.
Voilà c'est enfin la fin de ce chapitre !
REVIEW OR NO REVIEW ?
TBC
Drago : T'en mérites pas !
Mimiko : Mais...
Harry : J'suis d'accord avec lui ! En plus d'être lente... Regarde ce que tu écris !
Mimko : Hé ! Fais attention où dans le prochain chapitre tu porteras un costume de Chat !
Harry : Même pas peur.
**Drago : Parti au loin dans son rêve d'un chaton sexy Potty**
Mimiko : T'es sûr *_* ?
Harry : Absolument.
Drago : Oui, moi aussi...
Mimiko : Et tu sais où va la queue n'est-ce pas ? |