Titre: Shyinn? Ta. Gueule. Rating: M Disclaimer: Tout à JKR. Etc. Etc. Résumé: Retournez au chapitre 1 pour le lire. Mouhaha. Chapitre 2 Alors cette nuit là, en fermant la boite de nuit en compagnie de Krass, il avait enfin tendu le bras au hibou qui s’était posé dessus avec un soupir de soulagement, et l’avait emmené à son appartement, décommandant en même temps sa nuit avec le blond décoloré. –C’est pas grave Seth, occupe toi de la volaille, on a encore plein de nuits pour nous. Faudra que ton pote me donne l’adresse de son animalier, c’est vraiment classe comme moyen de communication, ça ferait des ravages ! Ce qui était bien avec les moldus de la nuit, c’est que rien de les étonnait. Du moins en apparence. Et il était remonté chez lui, avait donné de l’eau et quelques miettes de pain à l’animal qui l’avait dévisagé un instant avec incrédulité avant d’attraper dans ses serres une tranche de jambon destinée au sandwich du jeune homme. Le sceau de Poudlard l’avait interpellé et il avait failli brûler la lettre de suite. Mais la curiosité l’emporta, et il savait très bien que si le hibou l’avait trouvé une fois, il le trouverait une seconde, et ainsi de suite. Alors il l’avait ouverte, écarquillé les yeux de stupeur en reconnaissant l’écriture soignée et légèrement incurvée vers la droite du Prince de Sang Mêlé. Rogue lui écrivait une lettre de Poudlard ?! « Poudlard, le 15 Août, Monsieur Seth Evans, ou devrais-je dire mon très cher Harry ? J’espère vous ravir en vous annonçant qu’après de longues recherches pour savoir ou vous trouver, le ministère vous a finalement porté officiellement mort durant la guerre. Vous avez même une très belle pierre tombale absolument kitch que vos fans les plus dévoués continuent de fleurir. Arrêtons là les fioritures. Je vous écrit cette lettre, non pas pour vous donner des nouvelles du monde sorcier que vous avez quitté pendant le combat final, mais plutôt pour vous demander de l’aide. En effet, après cinq années de fermeture de Poudlard, on m’a confié le poste de directeur. Croyez moi, ceci est loin, très loin de me faire plaisir puisque grâce à cela, je ne pourrais toujours pas atteindre le poste de professeur de Défense Contre les Forces du Mal. Vous savez je suppose, que j’ai toujours rêvé de ce poste. Le pire dans l’histoire étant que je me remets à l’élève le plus insupportable, le plus impertinent et le plus agaçant de Poudlard pour en assurer la relève. Vous monsieur Potter. Monsieur Evans pardon. Je doute trouver quelqu’un de plus qualifié que vous et moi pour cette matière somme toute essentielle, malgré le fait que le Mage Noir ai été éliminé. (Ce qui n’est absolument pas l’avis de tout le monde). Bien entendu, je vous vois venir de loin, de très loin même. Je n’accepterais pas de décommande avec pour raison le fait que l’on puisse vous reconnaître, puisque les meilleurs Aurors du pays ont passé cinq années à vous chercher. Je doute que votre apparence soit la même que celle que vous aviez à Poudlard. Ainsi, j’espère sincèrement vous revoir sous peu de temps. Le Poudlard express partira le 25 à 14heures. J’ose vous imaginer à son bord. N’oubliez pas monsieur Potter, la guerre est finie, mais il reste de longues générations de mangemorts à étouffer. Et notre combat premier est que les élèves sorciers ne soient pas tentés par la voie du mal. A très bientôt. Votre très aimé Severus Rogue, Directeur de Poudlard. Ps : Vous devez vous demander comment un simple hibou vous a retrouvé après cinq années de recherches qui ont monopolisé une bonne centaine d’Aurors. C’est très simple. C’est Mon hibou. Voilà tout. Un hibou d’espion sait mieux chercher que n’importe qu’elle autre bestiole en ce monde. Ah. N’essayez même pas de lui donner autre chose que de la viande, vous risqueriez d’être mal accueilli. » C’est le sourire aux lèvres qu’Harry reposa la lettre. L’ironie et l’humour mordant du professeur faisaient toujours leur effet. Au moins autant que les pics de Malfoy. C’est ainsi qu’en ce jour, Seth se retrouve installé sur le comptoir de la cuisine à ressasser ses douloureux souvenirs, et à s’interroger sur les raisons qui le poussent à partir. Les seules venant à son esprit étant que Poudlard est Sa maison. Sa véritable maison. Celle ou il a passé les meilleures années de sa triste vie. Et bien entendu, Rogue a été un grand allié. Il lui a sauvé la vie de nombreuses fois. Il ne peut que lui rendre la pareille. Au pire ce ne sera que pour une année et il disparaîtra à nouveau. Un coup d’œil à l’horloge de la cuisine indique vingt deux heures passées. Un nouveau soupire le prend. Dans quelques heures il disparaîtra de cette vie. Il quittera Krass et tous les amis qu’il a pu se faire dans ce quartier et rejoindra le monde sorcier. –SSSSssssseth. Arrête de penser, et viens ici. J’ai faim. –Shyinn ? –Oui ? –Ta gueule. Minuit. Les cartons sont prêts, le jeune homme se concentre sur sa magie sans baguette pour tout réduire et mettre dans un petit sac en bandoulière jaune fluo, passablement abîmé. Le vivarium subit le même sort, et Shyinn s’installe confortablement autour du cou du jeune homme, ravie de pouvoir enfin avoir une raison pour coller littéralement à la peau du Seul-qui-sache-parler-aux-serpents. Dernier changement de vêtements, jean noir, ses bottes de cuir qu’il ne quitte plus, une chemise gris argenté et un long manteau noir cintré à la taille par une ceinture de cuir. Ajoutons à cela une ligne généreuse d’eye liner. Le jeune homme et son serpent dévalent les escaliers pour se rendre au Molodoï une dernière fois. Une dernière fois profiter de l’ambiance du bar, de la piste de danse, de la grande salle si enfumée qu’elle en parait trouble. Krass se serre contre lui. Une grande première de la part du patron. Jamais il n’avait manifesté la moindre tendresse à son égard, mais là, le fait qu’il s’en aille sans donner de destination précise semble le perturber un peu. Quelques verres plus tard, le bar est mis entre les mains des serveurs, et Seth s’éclipse sans aucune discrétion en compagnie du blond décoloré sous les sourires envieux ou goguenards des autres clients du club. Classique dernière nuit d’adieux. Dernière nuit de luxure pure entre deux amants parfaitement accordés. Les caresses les mènent dans les escaliers de l’immeuble. Plus que quatre étages avant d’atteindre l’appartement du blond, la violence des caresses de plus en plus poussées ne les mèneront pas jusque là, et ce sera au troisième étage, devant la fenêtre donnant sur le canal éclairé par la lune déjà basse que les deux jeunes hommes finiront la nuit. Shyinn aura le temps de se promener jusqu’au matin. Une main sur le mur, le front appuyé sur la vitre froide qui se recouvre de buée à chaque expiration bruyante, Harry apprécie une dernière fois la vie qu’il a mené durant cinq ans. Cinq années de débauche. Cinq années de bonheur plus ou moins puissant. Derrière lui, Krass est loin de deviner que la fureur qui l’anime en cette nuit et qu’il déverse en Seth à chaque coup de rein un peu plus brutal que le précédent est de l’amour, un amour pour le jeune homme arrivé dans le quartier comme une proie blessée et qui a finit par être Le prédateur des lieux. La position change, la fenêtre s’ouvre, les rôles s’inversent et c’est au tour du décoloré d’être soumis à la violence du brun. Une violence ajoutée à un amour irrépressible du danger, Seth se tient entre les jambes du blond qui a lui-même la moitié de son corps dans le vide, le défiant à chaque coup de rein de douter de lui, de douter de sa force à le maintenir en vie. Un coup plus puissant et ce serait la chute dans le vide pour le jeune patron, mais il demeure presque impassible, son visage déformé par rien d’autre que par du plaisir. Nouvelle esquive et c’est derrière le blond, les lèvres plongées dans son cou qu’Harry voit venir les premières lueurs du jour atténuées par la fumée sortant des usines. Levant l’œil vers le lointain il rythme ses vas et viens sur les rayons faiblards qui passent enfin au dessus des bâtiments. Le soleil finit par éclairer franchement toute la façade et les deux jeunes hommes jouissent une dernière fois avant de s’écrouler l’un sur l’autre, l’un appuyé sur le rebord de la fenêtre, l’autre sur le dos luisant de sueur du premier, chacun peinant à reprendre son souffle au dessous du quartier qui reprend vie. La fatigue les gagnant, tous deux s’écroulent sur le plancher abîmé et taché, échangeant un premier et dernier baiser empli d’une tendresse unique. Un amour qui aurait pu vivre s’il avait été avoué des les premières fois. Le genre d’amour qui ne prendra jamais vraiment racine. Destiné à demeurer éternellement éphémère. |