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Shyinn? Ta. Gueule.
Par Absynthe
Harry Potter  -  Erotique/Fantastique  -  fr
13 chapitres - Rating : T+ (16ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 1     Les chapitres     14 Reviews    
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Chapitre 1

Titre: Shyinn? Ta. Gueule.

Rating: M pour lemons.

Disclaimer: Comme dhab, vous l'aurez deviné, tout est à JKR, sauf Krass, Shyinn etc.

Résumé:Harry Potter a vaincu. Du moins pour lui, il a vaincu. Le jeune homme s'échappe du monde sorcier, et passe cinq années de sa vie dans le monde moldu. Il change. Il revit. Cependant un jour, une lettre va le ramener dans son monde. Professeur? Mais bien sur! Son bon coeur le perdra.

Chapitre 1



Fin Août.

Un faible rayon de soleil traverse le quartier Sud de Londres. Les nuages roses et violacés par la fin d’après midi le couvrent presque entièrement.

Les lueurs orangées du ciel se projettent sur les murs de ce vieux carré de banlieue. Des guirlandes en papier suspendues entre deux lampadaires commencent à délaver, c’est la fin de l’été. Tout se décolore et tout se grise.

Chacun se prépare à affronter la pluie et l’hiver. Des gamins profitent des dernières lueurs du jour pour achever une partie de foot avec pour buts de grosses boites de conserve. La balle ricoche entre les pieds chaussés de vieilles baskets abîmées, il vaut mieux ne pas s’afficher avec de nouvelles chaussures ici, le quartier n’est calme qu’en apparence, et l’ambiance bon enfant ne dure que jusqu’à la tombée de la nuit.

Ensuite vient une toute autre atmosphère. Celle du vice, de la fête, de l’alcool et du sexe. Ces mêmes marches sur lesquelles les gamins jouent deviendront bientôt le lieu d’une scène proche de la dépravation la plus simple.

Cette porte rouge dont la peinture s’écaille devant laquelle ils passent sans y prêter attention s’ouvrira dans quelques heures pour laisser une population de jeunes gens en noir. Noir et rouge parfois. Blanc très rarement si ce n’est sur leur peau.

Toute une communauté de gamins perdus, abîmés par une vie morose qui cherchent une issue par la mort, par son ambiance attirante. Une communauté partagée entre ceux qui s’empêchent de sourire pour ne pas atténuer leur image et ceux qui ne sourient plus depuis longtemps, non par choix mais par incapacité.

A quelques étages de cette porte qui ne mène qu’à un immense caveau, le dernier rayon de soleil éclaire une pièce presque vide. Presque vide mais encombrée de cartons à demi remplis. Et au milieu de ce véritable foutoir, un corps fin semble en pleine sieste, la tête dans un carton de vieux livres. Ce n’est que la sensation déroutante d’un objet mouvant froid et lisse qui s’enroule autour de sa cheville qui le fait s’éveiller en un sursaut et le fait siffler de manière agacée en direction de sa cheville couverte par de hautes bottes de cuir noir:

–Shyinn ! T’exagères ! Comment es tu ENCORE sortie de ton putain de vivarium espèce de sale chose à sang froid ?!

–Shhhhhhh allons, allons ! Monsssssieur roupille depuis des heures au lieu d’achever des préparatifs et c’est moi qui exxxagère ?

Le jeune homme se redressa lestement et glissa une main sous son pantalon dans le but de récupérer le Carinata noir et jaune qui avait décidé d’explorer toute l’étendue de peau « visible » à ses yeux.

Après quelques acrobaties et sifflements désabrobateurs du serpent, il finit par retourner dans son vivarium, au chaud sous sa lampe. Cette sale bête a raison. Il est en retard, et au lieu de finir ses bagages il a passé l’après midi la tête dans un carton suite à sa nuit plutôt mouvementée.

De ses yeux il parcourt l’ensemble de l’appartement, ou plutôt d’un œil puisque l’autre a tout l’iris rayé d’une estafilade noire argentée, la pupille éclatée en dessous. Son globe valide est recouvert d’une lentille argentée aux reflets surnaturels, un petit travail de métamorphose et le tour est joué.

Le vert émeraude de son iris abîmé a été troqué contre une sorte d’étoile noire argentée qui fut en un temps ancien un œil. Plus question de voir quoi que ce soit de ce côté, après tout, il l’a bien mérité songe-il amèrement en traversant la pièce jusqu’à la cuisine ou il s’installe sur le comptoir, une bière fraîche à la main.

Un coup d’oeil sur la porte du frigo et il soupire en voyant le parchemin doré aimanté dessus.

Voilà cinq ans qu’il vivait seul, hors de la vie des sorciers, bien protégé dans le monde moldu. Cinq années de répit et de reconstruction progressive de sa personne jusqu’à ce que cet hibou le poursuive.

Un hibou noir, taillé tout en finesse et discrétion. Le genre d’hibou qui correspond parfaitement à son maître.

Rogue.

Comment l’a-il retrouvé ? Il ne préfère même pas savoir. Toujours est-il que depuis il regarde ses conquêtes d’un soir d’un autre œil. On est un espion chevronné où on ne l’est pas.

Un frisson le parcourt à cet instant.

Ce n’est certainement pas grâce à son apparence qu’il a été découvert. En effet, plus rien ne ressemble à celui qu’il a été à Poudlard… Ses cheveux charbon ont poussé jusqu’à ses reins, sa silhouette taillée par le Quidditch et les entraînements intensifs de combat s’est r’affinée, ôtant la plus part des muscles trop saillants sous ses vêtements, laissant place à un corps pratiquement androgyne…

Sa peau s’est considérablement foncée, ce qui lui a valu des regards surpris aux soirées du quartier dans un premier temps. Mais avec les mois, il put remarquer que bon nombre de jeunes n’ayant pas la peau diaphane et qui luttaient auparavant avec du fard blanc à repoudrer toute la soirée, laissaient leur teint naturel ressortir.

Il était un modèle pour la petite communauté.

Son apparence harmonieuse attirait les regards, sa classe naturelle et son côté sauvage ensorcelait littéralement. Il n’avait jamais été regardé pour autre chose que pour sa mission. Désormais il jouissait entièrement de sa vie.

Il n’avait plus de titre de Survivant à défendre. Bien entendu, il avait souffert de tout abandonner les premiers mois. Mais plus rien ne le retenait. Il avait tué Voldemort. Hermione s’était sacrifiée pour qu’il y arrive, Ron, son meilleur ami avait rejoint les « forces du mal » et tenté de l’abattre, Mc Gonagal était morte en lui sauvant la vie alors qu’il était coincé entre une quinzaine de mangemorts, et même le jeune Malefoy avait payé de sa personne pour qu’il atteigne son but en se plaçant entre lui et un Sectumsempra lancé par le Lord noir.

Ce dernier acte l’avait surpris, l’avait presque terrorisé. Si même Lui pensait pouvoir donner sa vie pour la cause, alors il devait y arriver. Jetant un dernier regard au jeune homme qui souffrait en silence avant de s’évanouir sur le sol sanglant, il s’était dirigé vers le Lord.

Tous deux s’étaient battus, tout d’abord avec les baguettes, puis avec les épées lorsque les tiges de bois furent brisées, et enfin aux mains, comme de vulgaires moldus.

Larmes et sang se mêlaient, salive et sueur baignaient l’une dans l’autre. Plus rien ne les distinguait l’un de l’autre.

Plus personne n’était autour d’eux.

Un coup d'ongle transperça l'iris émeraude, éclatant la pupille en une myriade de petites branches noires. Le désespoir envahissait peu à peu le jeune homme aux cheveux courts en pagaille, au menton carré et aux yeux verts, le Lord profita de cette faiblesse pour éclater d’un coup de pierre la mâchoire du gamin, l’envoyant quelques centimètres plus loin à moitié assommé, la joue déchiquetée, les os brisés, sa bouche tombant tristement, sans plus aucune articulation pour la refermer.

Ses yeux se fixèrent sur le ciel tandis qu’il attendait sa mise à mort, il revoyait chaque instant important de sa vie, sa rencontre avec son parrain, la mort de son parrain, la hargne du blond qui n’avait pas faiblit même après le décès, cette même hargne qui lui avait redonné goût à la vie. Il revoyait le visage du jeune homme, allongé sur le sol tandis que sa peau se déchiquetait sous le sort du maître.

Même lui avait cru en lui.

Même Malfoy.

Même Drago.

Alors non, il ne pouvait pas perdre. Il attendit que le Lord s’approche en rampant de fatigue, et s’empara de la pierre avec laquelle il l’avait frappé, jetant sa main en avant vers le visage crayeux.

Un coup.

Un second.

Le craquement des os sous sa main, le sang giclant encore plus qu’avant.

La colère qui reprenait le dessus. Puis plus rien. C’était fini. La suite était simple, il avait pris conscience de ce qu’il avait fait, s’éveillant dans le sang et les restes du Lord qu’il avait tué à mains nues, qu’il avait démembré, déchiqueté, broyé durant des heures, la folie l’entraînant, et avait utilisé ses dernières forces pour transplaner côté moldu, devant un hôpital de banlieue.

On l’avait soigné, ils avaient fait des miracles pour sa mâchoire, bien qu’à présent elle soit aussi fine que celle d’une jeune fille.

Il n’était jamais retourné côté sorcier. Il n’en avait pas le courage. Les sorciers trouveraient les restes de Voldemort, ils feraient toute une campagne sur la façon dont il l’avait tué, comme quoi c’était simplement inhumain etc. Etc.

La guerre était finie. Ils avaient gagné. Point.

Mais voilà, tout ça c’était jusqu’à ce que ce fichu hibou n’entre dans sa vie. Le suivant partout. De son appartement jusqu’au supermarché, tendant sa patte à tout va. De son appartement jusqu’à son travail, frappant à la porte rouge dont la peinture s’écaillait de plus en plus sous ses coups de bec et de griffes.

Ce ne fut que sous la menace de son patron qu’il accepta enfin de faire ce que la « volaille » voulait, histoire que cette même bestiole cesse d’agresser chaque client qui désirait entrer au caveau du Molodoï.

Alors? Qu'en pensez vous?

 
 
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