Chapitre 10 : Sauveur
Sirius fut prit de panique lorsqu’il reconnu Harry. Au fond de lui, il avait vraiment pensé le retrouver en bonne forme et pas à la limite de la mort. Il secoua le petit corps qui poussa un soupir de mécontentement et une petite main se leva pour le repousser. Sirius sentit une décharge magique qui aurait fait sûrement fuir n’importe quel moldu, mais cela prouvait seulement, pour lui, que son filleul était puissant. Il continua donc à bouger le petit corps qui, cette fois, ne réagit plus du tout. Sirius ne savait pas quoi faire, il avait été Auror et n’avait pas voulu suivre une formation médicale à côté. Il avait laissé ce boulot à James et Lily, maintenant il se sentait un peu stupide. Il lécha le visage d’Harry qui se mit à s’essuyer la bouille en pleurant.
« Laissez-moi, laissez-moi, laissez-moi. »
Sirius sentit son cœur se briser, Harry avait une toute petite voix implorante. Il fit brusquement demi-tour et retourna dans le marché. Après un moment d’observation, il vit une bonne barquette de pomme de terre qu’un gamin ne voulait plus manger et que la mère allait apparemment jeter. Sirius s’approcha doucement en gémissant et en faisant des petits yeux implorant.
« Oh maman regarde le gentil chien. -Ne le touche pas chéri, on ne sait pas où il est allé traîner. -Mais maman, regarde il est tout maigre. -Viens on s’en va, dit la femme en posant la barquette par terre. »
Le chien s’empressa de la prendre dans sa gueule et se mit à courir prudemment vers Harry. Bien sûr, Harry n’avait pas bougé, mais il semblait se réveiller petit à petit. Sirius s’avança en rampant jusqu’à lui et en gémissant. Harry ouvrit les yeux et le regarda. Sirius posa la barquette de pomme de terre devant lui et recula.
« Non, ne pars pas, dit-il doucement, je suis tout seul. »
Pour la deuxième fois, Sirius sentit son cœur se briser. Il resta donc aux côtés d’Harry qui dévorait littéralement sa petite barquette. Bien sûr, cela ne le remplirait pas complètement, mais c’était déjà un bon début. Sirius fila à nouveau dans le marché et Harry, voyant son ami partir, se mit à pleurer silencieusement. Sirius refit le tour du marché et vola à nouveau une barquette à un couple qui allait jeter leur nourriture parce qu’ils ne l’aimaient pas. Il revint dans la petite ruelle où Harry s’était mis à pleurer. Il lui offrit cependant un vrai sourire lorsqu’il vit que le chien était finalement revenu.
« Tu es là, dit-il en lui caressant la tête, j’ai cru que j’étais encore tout seul, tu sais. Tu veux pas en manger ? Toi aussi tu sembles tout maigre. »
Sirius prit juste une toute petite partie de nourriture, il ne voulait pas priver Harry de manger, il en avait définitivement plus besoin que lui. Harry, quant à lui, était heureux de pouvoir enfin remanger. Il reprenait quelques forces.
« Tu n’as personne toi non plus hein ? Tu sais, moi j’ai ma cachette et si tu veux tu peux venir avec moi. »
Harry se leva et attendit que le vertige qui l’avait pris passe puis il se mit en route. Sirius, qui trottinait derrière lui, était très fier de lui. Il avait réussi en deux semaines là où toute la communauté sorcière avait échouée en presque sept mois. Décidément, il était trop fort.
‘’’ Maintenant peut-être que je peux vivre caché à jamais avec Harry, il n’a pas besoin de savoir qui je suis réellement. On pourrait s’enfuir loin de Londres et vivre enfin heureux tous les deux.’’’
Harry mena Sirius vers sa petite maison. Lorsqu’ils furent dans le jardin, Harry ramassa plusieurs branches mortes et entra dans la vieille bicoque. Sirius sentit tout de suite qu’Harry restait ici souvent et depuis longtemps, son odeur y était très forte, ainsi qu’une autre odeur qu’il ne connaissait pas.
« Regarde, je suis un vrai magicien quand j’ai bien mangé, dit fièrement Harry. »
Sirius riait intérieurement, la joie enfantine qu’Harry laissait transparaître faisait plaisir à voir.
« Regarde ce que je sais faire, dit-il en pointant son petit doigt vers les branches mortes. »
Ces dernières prirent feu instantanément. Sirius était soufflé, qu’Harry fasse de la magie accidentelle, c’était normal, mais qu’il le veuille et qu’il réussisse, ça c’était déjà bien plus extraordinaire.
« Tu as vu j’ai vraiment un pouvoir magique. Ted voulait pas me croire parce que j’y arrivais pas avant mais maintenant j’y arrive et il est même pas là pour me voir. Ted c’est mon copain tu sais, mais il a disparu et je sais pas ou il est. Il a dit que je devais l’attendre et manger avec l’argent et aller au centre de survie, mais des personnes bizarres sont après moi pour me remettre chez mon oncle alors moi je veux pas être trouvé voilà. »
Dans le langage potterien, c’était très facile de tout comprendre, mais pour Sirius c’était un autre défi à relever. Il avait supposé que les personnes qui le recherchaient n’étaient autres que des sorciers et Harry les avait donc repérées et avait fait exprès de ne pas se faire voir. Sept ans et déjà bien trop malin pour son âge. Par contre il ne savait pas qui Ted était, ni ce que ‘centre de survie’ pouvait bien signifier.
« Avant Ted il m’avait offert un vrai livre rien que pour moi sur Merlin et lui aussi c’était un grand magicien comme moi mais j’ai donné mon livre à Draco. Tu sais, lui aussi c’est mon ami, mais les autres personnes l’ont emmené avec lui et je l’ai jamais revu. Mais il m’a offert un livre lui aussi, un vrai gros livre parce que c’est mon ami, regarde. »
Harry était allé près du vieux matelas qui était là et avait sorti de sa petite cachette un livre volumineux qui prenait la poussière.
« Tu sais j’ai tout appris dedans, c’est un vrai livre de chimie Isabelle elle dit, mais moi je sais que c’est des potions. »
Le chien releva la tête à l’évocation des potions. Ce pouvait-il que ce Draco soit un enfant sorcier ? Alors Harry aurait été en contact avec des sorciers de son âge et il ne savait pas qu’il était comme eux ? Tout ça était bien confus…
« Regarde les images, y en a pas beaucoup mais là y a un chaudron regarde, comme dans les dessins animés que Dudley avait droit de regarder. Et regarde ça, c’est la potion tetanius, c’est pour quand on a mal à la tête. Tu veux que je te dise par cœur tout ce qu’on doit mettre dans le chaudron ? »
Sirius voulait se boucher les oreilles, apparemment Harry avait de la conversation à revendre et ce n’est pas qu’il n’aimait pas les potions mais cela lui rappelait Snape. Qu’est ce qu’il pouvait détester cet homme, et c’était assez réciproque. Mais qu’Harry soit carrément fan des potions, cela n’allait vraiment pas être au goût de l’homme qu’il détestait. Harry finit par s’endormir sur son livre de potion et Sirius en profita pour lui enlever des mains et s’allongea près de lui pour lui tenir chaud.
Mais la nuit ne fut pas de tout repos pour Sirius, trop habitué à faire des cauchemars à cause des Détraqueurs, il n’arrêtait pas de bouger.
‘Sirius se trouvait à Godric Hollow, la grande maison des Potter, c’était noël et tous étaient heureux. Harry, qui ne devait pas avoir plus de cinq ans, ouvrait avec un vrai bonheur tous ses cadeaux. James et Lily se chamaillaient comme à leur habitude. Remus, dans un coin, était entrain de lire un livre qu’il venait de recevoir. Peter aussi était là et il aidait le petit Harry à ouvrir ses cadeaux. Tout le monde semblait heureux, jusqu’à l’arrivée, par la cheminée, de Snape qui le regarda alors avec un sourire en coin. Tout à coup, tout devint noir, il se retourna vers Peter qui tuait, à l’aide de sortilèges impardonnables, Lily et James.
« Tu vois, tout ça c’est de ta faute Sirius, disait Peter en rigolant. Tu as tué tes meilleurs amis. »
Harry s’était mis à pleurer et Remus le regardait avec un regard qui lui retourna les entrailles. Il le regardait avec un regard blessé et accusateur.
« Comment as-tu pu nous faire ça, Sirius ? Pourquoi ? Qu’est-ce qu’on avait fait pour mériter cela ? -Non Remus, ce n’est pas moi, attends… »
Remus avait disparut, il ne restait que Snape et Peter.
« Eh oui Sirius, tu as fait confiance à la mauvaise personne, rigolait bêtement Peter. Qui aurait pu croire que le fragile petit Peter pourrait être un serviteur du seigneur des Ténèbres. Tu as tout détruit Sirius, tu as tué tes meilleurs amis et leur enfant. -Non, tu mens, je… -Arrête de te voiler la face Black, tu n’as que ce que tu mérites, après tout ce que vous m’avez fait subir, ricana froidement Snape. Tout est de ta faute. Au lieu de vous amuser sur moi, tu aurais dû comprendre que le traître était à côté de toi, celui en qui tu avais confiance t’a trahi. Je ne t’ai jamais trahi moi Black, je t’ai toujours détesté et aujourd’hui je jubile. -Non, tu…tu mens Snape… -Ah oui tu trouves… »’
Sirius sentait quelque chose qui le secouait et se retrouva face à deux émeraudes inquiètes.
« Ca va mieux ? Toi aussi tu fais des cauchemars ? Des gens t’ont fait mal ? Tu sais, moi je te ferais jamais de mal, tu n’as pas à avoir peur ici. J’ai même trouvé un nom pour toi tu sais, je vais t’appeler : Sauveur. »
Sirius se réveillait petit à petit et écoutait le petit discours d’un enfant de sept ans qui semblait en savoir un peu trop sur les cauchemars. Le fait qu’il ait assimilé cela à des coups le perturbait. Lorsqu’il entendit le nom que le petit garçon lui avait donné, il avait envie de lui dire que s’il se trouvait dans cette situation là c’était entièrement de sa faute et qu’il était tout sauf un sauveur.
« Maintenant, on va encore dormir, parce que il fait encore tout noir dehors et que les magasins sont pas ouvert à cette heure là. Après si tu veux je pourrais te montrer les endroits que je connais, si y a pas de gens bizarres, d’accord Sauveur ? »
Sirius lui souffla au visage en signe d’accord et se rallongea à côté d’Harry afin de lui tenir chaud. La pauvre petite couverture qu’il possédait était bien maigre pour l’hiver qu’il avait passé, il se demandait même comment le gamin n’était pas tombé malade. Harry se rendormit sans problèmes, mais Sirius préféra rester éveillé, il ne voulait pas cauchemarder à nouveau. Le soleil était déjà bien haut lorsqu’Harry daigna enfin ouvrir les yeux, il était comme son père, une marmotte, il voulait aussi savoir s’il possédait aussi la mauvaise humeur de James au réveil. Sirius lécha affectueusement le visage d’Harry qui se mit à rire et à serrer le chien très fort contre lui.
« Tu es le seul ami qui me reste tu sais, les autres ils sont tous partis, dit-il tristement. »
Sirius fit quelques cabrioles pour faire rire Harry et il fut récompensé par un vrai sourire. Avec la lumière, il vit combien Harry paraissait jeune, il ne faisait pas faire plus de cinq ans. Il était très pâle et tellement maigre que c’en était effrayant. Même lui après six ans à Azkaban n’était pas en si mauvais état. Un gargouillement sonore se fit entendre et déclencha les rires d’Harry.
« Mon estomac, il fait toujours beaucoup de bruits, mais je n’ai rien pour acheter de la nourriture et voler devient dur parce que les gens ils ne se laissent plus approcher par moi. »
Sirius secoua la tête, comment avait-il pu survivre tout seul ? Cela resterait définitivement un grand mystère pour lui. Il fit mine de sortir mais lorsqu’il remarqua qu’Harry le suivait il le fit rentrer dans la maison.
« Tu veux pas que je vienne avec toi, dit-il les larmes aux yeux. »
‘’’Et voilà je résiste comment moi à ces petits yeux là hein ? Ne pleure pas bébé. Enfin non ce n’est plus un bébé et il ne peut pas m’entendre. En même temps je ne me vois pas me changer devant lui, il va prendre peur et ne voudra plus me parler. Comment lui faire comprendre…’’’
Sirius lui lécha doucement les joues et lui amena son gros livre de potion.
« D’accord je vais lire, tu reviendras hein ? Tu me laisses pas tout seul trop longtemps hein ? »
Sirius aboya joyeusement, ce qui amena un micro sourire sur les lèvres du petit, et partit en remuant joyeusement la queue.
« Bon, alors je n’ai plus qu’à relire mon livre. »
Sirius, de son côté, était retourné dans le quartier pour y repérer les endroits dans lesquels il pourrait piquer de la nourriture facilement pour nourrir Harry. Il le ferait seul jusqu’à ce que ce dernier reprenne suffisamment de forces pour qu’il puisse sortir sans avoir le moindre vertige. Il repéra quatre commerces où il pouvait aisément voler de la nourriture. Il savait qu’il ne devait pas s’attaquer toujours au même sinon il se ferait bien trop rapidement repérer. Il réussit à choper quatre saucisses ainsi qu’une belle grappe de raisin. Il ramena le tout dans la petite maison où il fut accueilli par un concert de cris de joie et de caresses. L’après midi fut très long pour Sirius qui réapprenait avec Harry les potions pour les débutants. Tout était décrit avec précision et les formules étaient très simples.
« Tu sais si j’avais pour de vrai tout ça, eh bien je crois que j’aimerais beaucoup pouvoir faire des potions. Y en a une facile contre les petits vertiges et tu sais comment elle s’appelle ? Non tu sais pas hein. Eh bien c’est la potion vertigunis, mais c’est marqué que celle là est pas très puissante. Tu sais c’est même marqué qu’on apprend des potions plus puissantes quand on va à l’école. Tu crois que j’irais à l’école moi ? Je crois que non. »
‘’’Comme s’il n’allait pas aller à Poudlard, il est déjà plus puissant que tous les petits sorciers d’Angleterre je suis sûr. C’est impossible qu’il ne soit pas pris à Poudlard. Je lui montrerai le chemin quand il aura onze ans…’’’
« De toute façon, j’ai pas d’argent et je sais que pour aller à l’école faut de l’argent. Tu sais il faut acheter un cartable, un stylo, un cahier. Oh je t’ai pas montré mon cahier. Attends regarde. »
Harry ramassa un sac bleu qui traînait par terre, l’ouvrit et en sortit un petit cahier apparemment bien utilisé.
« Regarde tu vois comme je sais bien écrire ? Ted il était fier de moi, et Isabelle aussi, mais ils ne sont plus là maintenant. Dis…tu penses que mes parents seraient contents que j’arrive à écrire ? »
‘’’Bien sûr qu’ils seraient content, ils seraient même particulièrement fier d’avoir un petit bonhomme comme toi pour fils. Moi en tout cas je suis fier de toi.’’’
Sirius lécha le visage d’Harry qui se mit à rire.
« Alors ça veut dire que tu es content hein ? Attends, je vais encore te lire une potion, tu veux laquelle ? Une drôle ou une utile ? »
‘’’Pitié une drôle, pitié une drôle !’’’
« Une utile, parce que je les préfère, attends, dit-il en tournant les pages. Ah celle là je l’aime bien aussi. C’est une potion pour soigner les coupures, c’est marqué qu’il faut mettre une goutte sur une blessure et elle s’en va. Tu te rends compte, c’est magique. C’est la potion Secui. Je sais même pas ce que ça veut dire Secui. Tu veux que je te lise la liste des ingrédients ? »
‘’’Non pas ça, aie pitié d’un vieux clébard qui déteste les potions parce qu’il ne supporte pas l’homme qui sait les faire. Enfin ce n’est pas comme si Snape était le seul qui pouvait faire des potions. Mais c’est quand même l’emblème des potions, quoi ! Emblème ? Snape est l’emblème des potions ? Eh bien, les Détraqueurs ont fini par me rendre vraiment fou. Enfin, il faut reconnaître que Snape, malgré tout ce qu’on lui a fait subir, s’en sort bien mieux que moi…’’’
« Tu m’écoutes, dit Harry en caressant doucement la tête de son chien. Regarde, je peux te dire la potion et comment la faire sans regarder le livre, tu es prêt ? »
‘’’Non on n’est jamais prêt pour la torture…’’’
« Alors d’abord il faut faire chauffer de l’eau, mais attention pas un feu trop fort, et faut pas remplir tout le chaudron hein, juste c’est marqué un quart. Et on ajoute tout de suite des graines de bambou, mais moi je sais pas où en trouver tu sais. Après on attend que la potion devienne légèrement verte et que l’eau bout légèrement. Tu sais moi je sais quand l’eau elle bout parce que avant, je faisais la cuisine donc moi je sais. Et une fois que ça bouille, eh bien il faut rajouter trois gouttes de salive de grenouille des Indes et trois plumes de je sais pas quoi. En fait je sais pas lire le mot qui est marqué dessus. Tu vois quand j’ai marqué à côté un point d’interrogation eh bien c’est que je sais pas comment ça se dit. C’est Isabelle qui m’a dit à quoi ça sert les points d’interrogations et même ceux d’exclamation, mais eux par contre je m’en souviens pas. Après il faut remuer trois fois. Tu vois trois, ça fait tous ces doigts là. »
‘’’Tu sais aussi compter, toi ?’’’
« Je sais parce que Isabelle elle m’a appris à faire des additions et des soustractions. Ensuite pour la potion, il faut faire reposer dix minutes. Regarde dix ça fait tous ces doigts là. En fait ça fait tous mes doigts à moi. »
‘’’Waouh, tu as dix doigts. C’est bien, bon il est l’heure d’aller chercher un peu de nourriture un peu plus consistante que ce qu’on a mangé ce midi.’’’
« Attends, parce que après les dix minutes, il faut mettre à feu très chaud on met une je ne sais pas quoi. J’arrive pas non plus à lire ce mot, c’est trop compliqué, mais c’est écrit que c’est un animal qui peut se régénérer complètement tout seul. Tu te rends comptes, nous on peut pas se régénérer tout seul, ils doivent être très intelligents comme animaux. »
‘’’Ouais, ce sont des plathelminthes et comme animaux on n’a pas fait plus bête, enfin, je ne sais même pas si ses trucs ont un cerveau, je ne pense pas. Qu’est-ce que Remus a dû faire pour me mettre ce nom dans la tête. Je crois bien qu’il a dû l’écrire dans tous mes cours pour que je m’en souvienne. Résultat, après six ans à Azkaban je m’en souviens toujours, c’est désespérant.’’’
« Tu pars encore dehors ? Je peux venir avec toi cette fois ? »
Le chien fit rasseoir Harry et enfouit sa grosse tête dans son petit cou.
« Je peux toujours pas venir alors ? Tu reviens hein, tu me laisses pas tout seul ? »
Sirius lui fit une léchouille et partit en quête d’un repas chaud et consistant ce qui n’allait pas être facile.
Severus piétinait dans son enquête, le dossier de Ted ne contenait que très peu d’informations sur l’individu. Enfin, il avait quand même un nom maintenant, le bonhomme s’appelait Ted Anexi. Il n’avait aucune idée d’où le nom pouvait bien provenir et le trouvait même assez ridicule, mais bon on ne choisit pas son nom, il en était la preuve vivante. Le dossier du directeur ne servait à rien, aucune adresse ne figurait sur le dossier, seule l’adresse du centre de survie y était inscrite. Comment allait-il pouvoir retrouver l’homme si ce dernier avait tout fait pour enlever toutes les pistes possibles ? Etait-il réellement Moldu ? Pour le coup, il en doutait, ou alors c’était un sacré pro. Il était rentré à Poudlard bredouille, fatigué et très énervé contre lui-même.
Bien sûr quand on cherche la tranquillité et la paix pour pouvoir réfléchir il y a toujours une tornade qui fait chavirer votre tranquillité et vous bouscule. Dans sa vie, Severus connaissait uniquement deux personnes capables de tout faire basculer autour de lui. Dumbledore, qui n’avait définitivement pas peur de lui ou de son regard noir glacial, et Remus Lupin qui, malgré les apparences, riait plutôt que de fuir devant lui. Et bien sûr c’était ce dernier qui avait fait irruption dans son appartement personnel en faisant les cents pas.
« Lupin, si tu n’arrêtes pas un instant de tourner en tout sens je jure que je te jette à coup de pieds dehors. -Tu imagines s’il le trouve avant nous ? Il a le flair d’un chien, si ça se trouve il l’a déjà trouvé, cela fait plus d’une semaine maintenant. Il l’a sûrement trouvé, imagine qu’on retrouve son petit corps mort dans une impasse infâme ? -Tu ne veux pas plutôt te saouler au lieu de venir ici ? -Tu sais que si je bois je ne me contrôlerai pas vraiment, je ne tiens pas bien l’alcool, et puis je tiens mieux le Snape grincheux. -Je ne te permets pas, espèce vieux loup angoissé. -Mais comment fais-tu pour être toujours aussi calme, ça m’énerve pour deux et j’angoisse pour deux. -N’implique pas ma personne dans tes crises d’angoisse. Si tu es angoissé, pas la peine de dire que j’y suis pour quelque chose. -Ça ne te fait rien alors que Black le retrouve avant nous ? Tu serais peut-être débarrassé de tous les Potter après tout, on l’aurait bien cherché n’est-ce pas ? -Le nombre de bêtises que tu peux raconter m’étonnera toujours. A chaque fois je pense atteindre le fond mais non, tu en rajoutes une couche. Décidément, vous ne cesserez jamais de m’étonner, vous, les Gryffondors. -Tu ne penses pas que Black fera de mal à Harry ? -Non Lupin, je ne pense pas, de même que je ne pense pas que ce dégénéré de Black ait pu tuer son meilleur ami de tous les temps : j’ai nommé, Potter. Franchement, je ne sais pas comment toi tu peux en être persuadé, Black ne jurait que par ‘je-suis-le-centre-du-monde-Potter’. Potter par ci et Potter par là. C’était à vomir. On aurait même pu dire que ces deux là étaient bien plus que des amis. -Que…Remus comprit le sous-entendu de Snape et ne put s’empêcher de rougir un peu. -Enfin bref, la seule chose dont je suis sûr c’est que Black cherche bébé Potter. Et connaissant son égoïsme légendaire, il voudra garder Harry pour lui et voudra l’élever comme le futur Gryffondor qu’il deviendra. C’est pour cela qu’il faut qu’on récupère Harry avant que l’autre veuille fuir le pays avec le gamin. C’est pour ça que je dois chercher ce Moldu. Donc j’aimerais pouvoir me concentrer seul. -Tu ne penses pas que Black ait pu tuer les Potter ? -Qu’est-ce que tu n’as pas compris dans ce que j’ai dit ? -Rien, c’est juste très étonnant, voir même hallucinant quand on connaît la haine que tu éprouve pour Black et James. -Je sais juste me servir de mon cerveau, ce que vous Gryffondor ne faîtes pas vraiment. Ou peut-être que vous n’en avez pas ? Cela expliquerait bien des choses d’ailleurs. -Très bien, je m’en vais, je ne vais pas troubler ta paix intérieure plus longtemps. Saches juste que je connais beaucoup plus de choses que toi sur les Moldus et que je pourrais peut-être t’aider. -Non merci, l’aide d’un Gryffondor signifie un désastre à l’horizon alors on va éviter. -Très bien, sache que je sais qui peut trouver un Moldus quand on ne connaît presque rien sur lui. Au revoir Severus, à demain en cours de Duel alors. -… »
Remus sortit le plus doucement possible de l’appartement en souriant discrètement, il était peut-être un Gryffondor, mais il savait qu’il avait visé très juste avec ses dernières paroles.
« D’accord Lupin, dis moi qui pourrait retrouver un Moldu avec pour seule information son nom. -Les Aurors Moldus possèdent ce qu’on appelle des ordinateurs et je sais que dedans on trouve la personne qu’on recherche. Enfin, si elle a un casier judiciaire, bien sûr. Mais sinon on peut… -Un casier judiciaire ? -Si ton Moldu a déjà été arrêté ou déjà emprisonné, ou juste une contravention, il est alors répertorié dans l’ordinateur. -Et on peut y accéder comment à leur ordinateur ? -Il faut aller dans un commissariat et chercher. -Tu sais comment faire marcher cet engin ? -Un ordinateur ? J’ai eu juste quelques notions grâce au laboratoire où j’ai travaillé, j’avais accès à… -Je t’ai juste posé une question, pas la peine de me répondre en me pondant un roman. Et comment on fait pour utiliser ces machines ? On peut y aller et juste chercher ? -Oui, on dit juste qu’on est à la recherche d’un ami. -Très bien, alors on y va dès demain après les cours. »
Remus sut que la conversation était terminée, il sortit alors de l’appartement et laissa Snape réfléchir seul.
‘’’Et dire que la réponse à mes questions étaient là juste sous mon nez en la personne de Lupin. Rien que d’y penser ça me fait vomir. Il aurait pu me le dire avant quand même, il savait qu’on était à la recherche d’Harry et de son gardien. D’accord, il ne savait pas pour Ted, mais je n’allais pas partager toutes mes découvertes à tout le monde quand même. Ils poseraient trop de question. J’imagine d’ici la tête de la directrice des lions si elle savait que j’ai utilisé du Véritasérum sur un Moldu.’’’
Le lendemain dès la sortie des cours, Severus s’habilla en Moldu et dut attendre Lupin pendant cinq bonnes minutes. Les Gryffondors étaient pire que des filles quand il s’agissait de se préparer.
« Tu m’attendais ? Demanda Remus en cachant mal son sourire. -Oui, et j’ai bien failli partir sans toi, tu es pire qu’une fille. -Allez sois pas grognon, je me suis fait beau pour toi, voyons… -Alors là je t’arrête tout de suite, tu n’es définitivement pas mon style, et dépêche toi au lieu de perdre du temps pour rien. »
Ils filèrent directement vers Pré au Lard, d’où ils transplanèrent et atterrirent dans une vieille ruelle.
« Tu sais où on est ? Demanda doucement Remus. -Bien sûr que je sais, sinon je n’aurais pas transplanné ici. -On est où alors ? -A côté des Aurors Moldus, le bâtiment en face, c’est ici qu’ils se regroupent tous. -Oui, ça s’appelle un commissariat. Il va falloir que tu apprennes les vrais termes sinon tu vas passer pour un excentrique. -Très bien, si tu en connais autant, alors je t’en prie passe devant. -Je n’en attendais pas moins de toi voyons, dit Remus le sourire aux lèvres. »
Ils rentrèrent dans le commissariat et allèrent directement à l’accueil. Enfin, Severus suivit Remus qui se dirigeait à l’accueil serait plus vrai.
« Bonjour, que puis-je faire pour vous ? -Eh bien je recherche un ami qui semble avoir disparut de la circulation. -Depuis combien de jour a-t-il disparu ? -Eh bien nous sommes de vieux amis et on s’est perdu de vue et… -On n’a pas que ça à faire monsieur, si vous cherchez un ami alors vous engagez un détective privé, ici ce sont les disparitions que nous prenons en charge. On n’est pas une sorte d’agence qui fournit des renseignements sur les gens. -Mais cela fait vraiment longtemps qu’on a plus entendu parler de lui et… -Eh bien au risque de me répéter, engagez un détective privé. »
Remus, un peu déçu, s’apprêta à sortir lorsque Severus le retint par le bras.
« Et c’est tout ? Tu abandonnes aux moindres petites difficultés ? -Mais on n’a qu’à aller voir un détective privé. -Ecoute on n’a pas beaucoup de temps alors on se rend invisible, on va dans un bureau vide avec un ordinateur et on cherche. -Mais c’est interdit. -Tu ne vas pas faire ta prude quand il s’agit de braver des interdits. Les années t’auraient assagi ? -Mais, enfin non mais… -Bien alors on suit mon plan. -Et comment on se rend invisible, tu connais un sort toi ? -Non, mais je ne suis pas un maître des potions pour rien. J’ai raison, les Gryffondors ne savent pas se servir de leur tête. »
Severus sortit un petit sac où plusieurs fioles s’entrechoquaient.
« Tiens, tu prends juste quelques gouttes histoire de m’en laisser et on y va. »
Ils se cachèrent dans les toilettes, prirent la potion et filèrent dans les couloirs du commissariat. Remus, un peu moins adroit que Severus, bouscula une ou deux personnes qui regardèrent bizarrement le vide puis repartirent comme si de rien n’était.
Ils arrivèrent enfin dans un bureau vide, Severus ferma doucement la porte et la ferma en plus avec un sort. Remus, quant à lui, baissa les stores et fonça sur le seul ordinateur allumé.
« Il faut un mot de passe ! -Eh bien trouve le, lança Snape agacé. -Facile à dire, mais c’est très compliqué la technologie Moldue. -Lance un sort, je ne sais pas moi. -Pas bête, on peut toujours essayer. »
Remus lança plusieurs sortilèges qui échouèrent, puis au moment où ils allaient abandonner, le dernier sortilège marcha.
« D’accord, tu peux me dire le nom du Moldu que tu recherche ? -Ted Anexi. -D’accord. Eh bien pas facile à vivre ton Moldus, il a été condamné deux fois et même… -Je m’en fiche pas mal, tu as une adresse, quelque chose n’importe quoi où on pourrait le trouver. -J’ai une adresse effectivement, apparemment c’est là où habitaient ses parents. -Allez Lupin, ne te fais pas prier donne moi l’adresse. -Attend je suis en train de l’imprimer, j’adore les nouvelles technologies Moldues, tu sais. -Comment ça imprimer ? C’est quoi imprimer ? -Regarde, ça sort tout seul de cette machine là et tadam, voilà ton adresse. »
Severus regarda le bout de papier sortir d’un des appareils suspects et remarqua qu’il y avait bien une adresse inscrite dessus.
« C’est vraiment tout nouveau, je suis même étonné qu’un tel établissement ait une imprimante. -On ne va pas moisir ici, il est temps qu’on s’en aille. »
A ce moment là, quelqu’un tenta d’ouvrir la porte, la potion ne faisant plus d’effet depuis déjà un certain moment, Severus et Remus étaient bloqués tous les deux dans le bureau.
« Très bien, au moment où j’enlève le sortilège sur la porte, on transplane, d’accord ? -D’accord, dit Remus pas très à l’aise. Attends, il faut que je ferme le dossier qu’on a ouvert. -Dépêche-toi, ils commencent à s’énerver contre la porte. -C’est bon, c’est fait, tu peux y aller. »
Severus enleva le sort au moment où il transplanna, Remus faisant de même de son côté. Les policiers se trouvèrent bien bêtes, apparemment il n’y avait personne dans le bureau alors qu’il était fermé. Ils se retrouvèrent tous les deux dans Pré au lard.
« Alors, on y va à cette adresse, s’exclama Remus enthousiaste. -Rectification Lupin, je vais voir à cette adresse et toi tu rentres gentiment à Poudlard. -Quoi, après tout ce que j’ai fait pour t’aider à trouver cette adresse ? -Oui, écoute, je préfère faire mes enquêtes seul d’accord, si je trouve quelque chose, tu seras le premier au courant ça te va ? -Bon d’accord, soupira Remus mécontent. »
Remus partit furieux en direction de Poudlard, il allait guetter le retour de Severus et lui ferait avouer tout ce qu’il aurait découvert, foi de Lupin. Severus regarda le loup garou s’éloigner, le seul argument qu’il avait pour faire partir Lupin avait été de lui faire partager ses découvertes, même s’il détestait partager quoi que ce soit avec n’importe qui. Il préférait travailler seul, ce n’était pas nouveau tout de même, c’était un espion après tout. Il transplanna directement dans un petit patelin près d’une ville d’Angleterre nommé ‘Reading’.
Il découvrit le petit village où tous le regardaient comme s’il était une bête curieuse. Il ne devait pas souvent y avoir de nouveaux ici et du coup, il était l’attraction du jour. Il continua son chemin et tomba enfin devant l’adresse indiquée sur le papier. Bien sûr, avec sa chance légendaire, la maison semblait en ruine et abandonnée. Il en fit vite le tour et ne trouva bien sûr aucune âme qui vive. Il devait donc se renseigner auprès des habitants.
« Vous cherchez quoi Monsieur ? L’apostropha un voisin. -Je cherchais la famille Anexi, vous savez où je peux les trouver ? -Eh bien oui, les deux parents vous les trouverez au cimetière, quant à leur fils, sûrement en prison ou ailleurs. -Ted ? -Ouais, Ted. Ce n’était pas un mauvais gars vous savez, mais la ville pourrit bien des personnes. Il s’est fait arrêté ici même. C’était vraiment quelque chose à voir vous savez. Il y avait au moins une trentaine de poulet, rien que pour lui. Il a dû faire un sacré coup pour s’attirer autant de poulets aux fesses. -Poulets ? Demanda Severus qui semblait complètement perdu. -Oui, des poulets, des policiers quoi. -Quand est-ce que c’est arrivé ? -Je ne sais plus, il y a un mois peut-être. -Merci, dit Severus en repartant vers les ruines. »
Le voisin le regarda bizarrement et décida de rentrer chez lui. Une fois qu’il fut hors de vue, Severus transplanna et alla directement chez lui. Il était déjà bien tard pour se présenter à un commissariat et demander à voir quelqu’un qui s’était fait arrêté un mois plus tôt. Bien sûr, Remus l’attendait juste devant ses appartements et demanda un résumé complet de tout ce qu’il avait fait.
« Rien, il n’y avait rien là bas Lupin, il s’est fait arrêter il y a un mois, c’est tout ce que je sais. -Bien sûr qu’il s’est fait arrêter, c’était marqué dans son dossier, je peux même te dire dans quelle prison il est enfermé si tu veux. -Et tu me dis ça maintenant ? S’énerva Snape. -Tu voulais absolument une adresse, je pensais que finalement tu ne recherchais pas exactement le personnage, je ne pouvais pas deviner. -Mais bien sûr que je le cherchais, on n’aurait perdu beaucoup moins de temps. Bon, il est à quelle prison ? -Il a été emprisonné à Pentonville, par contre je ne connais pas l’adresse exacte, mais je pense qu’en consultant quelqu’un au commissariat il pourra nous renseigner. -Très bien, alors allons visiter les prisons du monde Moldu. -Euh demain peut-être, je ne pense pas qu’il soit l’heure pour… -Contrairement à toi, je ne suis pas stupide, je ne serais pas rentré si je pouvais aller voir au commissariat. -Bonne nuit à toi aussi Severus. »
Comme à son habitude, Severus ne prit pas la peine de répondre et rentra enfin dans son appartement. Après, il prit une bonne douche qui le détendit lui faisant presque oublier tous ses problèmes. Puis il prit un livre de potion qu’il n’avait pas encore lu et alla s’installer dans son canapé face à la cheminée d’où s’échappait un bon petit feu.
Les cours du lendemain semblèrent s’éterniser plus que d’habitude pour Severus et lorsque vint le moment des cours de Duel, il laissa Remus gérer le cours seul afin qu’il ait une chance de pouvoir aller à la prison Pentonville. Il arriva au même commissariat de la veille et demanda l’adresse.
« Pourquoi voulez-vous aller à cette prison ? -Je dois absolument voir quelqu’un, pouvez-vous me donner l’adresse ? -Comment savez-vous qu’il est enfermé là-bas. -Ecoutez-moi, ma patience à certaines limites et vous commencer à les frôler dangereusement. -Si vous n’avez pas une bonne excuse pour parler à un prisonnier, on ne vous laissera jamais le droit de le voir. -Je ne vous ai pas demandé ces informations, je vous demande l’adresse de Pentonville, il n’y a rien de compliqué là dedans, à moins que vous vouliez que je m’adresse directement à votre directeur ? Je pense qu’il sera ravi de l’esclandre que vous avez provoqué ! -Très bien, vous avez de quoi noter ? -Non. -D’accord alors tenez, dit-il en lui donnant un papier. -Merci, déclara sèchement Severus. »
Le maître des potions s’éloigna rapidement de ce lieu qu’il commençait à détester et regarda l’adresse qu’on lui avait donnée :
‘HMP Pentonville Caledonian Road London N7 8TT’
Eh bien il ne lui restait qu’à trouver la bonne rue. Lorsqu’il arriva enfin à bon port, il était devant un immense bâtiment blanc qui n’allait pas vraiment avec le reste de la rue. C’était même particulièrement moche. On aurait dit une excentricité de Dumbledore, ce blanc parfait, pire que dans l’infirmerie de Poudlard. Il rentra à l’intérieur et demanda à voir Ted Anexi.
« Raison de votre visite ? -Je suis celui qui le défend et je dois voir absolument mon client. -Je ne savais pas qu’il avait un avocat lui, vous n’êtes pas inscrit sur la liste, de plus je voudrais voir votre carte d’identité et votre carte d’avocat. »
Severus fit un discret sortilège de confusion et lui montra deux cartes que le gardien prit. Il nota quelques informations et lui rendit les cartes qui n’étaient en réalité que deux fioles qu’il avait sur lui.
« Vous avez le droit à deux heures monsieur, Paul va vous amener au parloir individuel que vous avez demandé. -Merci, dit Severus en s’avançant et en franchissant la sécurité. »
Il fut emmené dans une petite pièce meublée uniquement d’une table et de deux chaises. Il s’assit sur l’une d’entre elles et attendit que les gardiens amènent le prisonnier. Quelques minutes plus tard, un grand homme, plutôt bien bâti, avec d’incroyables yeux bleus entra et alla s’asseoir en face de lui. Severus prit conscience qu’il semblait plutôt timide et impressionné par son regard.
« Vous êtes vraiment un avocat, pour moi ? Vous n’en avez pas l’air, dit Ted en reprenant peu à peu contenance. »
Severus continua de le regarder et lança discrètement un sortilège d’insonorisation, afin que personne ne puisse entendre leur conversation.
« Pas tout à fait je suis à la recherche de quelqu’un et je sais que vous savez où il se cache. -De qui parlez vous dit Ted en fronçant les sourcils. -Je parle d’Harry Potter. -Je ne connais personne de ce nom là. -Un petit garçon de sept ans tente de survivre tout seul dans les rues, il ne va plus au centre de survie comme vous l’appelez et Morgane ne l’a pas vu depuis maintenant plusieurs mois ! Je veux absolument retrouver ce petit garçon avant qu’il ne meure. -Pourquoi ne va-t-il plus au centre, quelle tête de mule, et il ne va pas non plus voir Isabelle ? -Non parce qu’elle a prévenue la police et qu’il ne veut plus retourner chez elle. -Vous avez drôlement bien fait votre enquête, je suis même étonné que vous ne l’ayez pas trouvé. -Comment êtes-vous arrivé là ? -J’espère vous avez du temps à perdre, parce que c’est une histoire assez longue. -J’ai deux heures. -Je pense que ça va suffire, sourit Ted. Vous savez quand on grandit à la campagne, on ne rêve que d’une chose, c’est d’aller voir la capitale, la grande ville. Seulement j’y suis allé assez jeune et je me suis fait entraîner dans différentes magouilles. Quand j’ai voulu arrêter, mes soi-disant amis m’ont dénoncé et je me suis retrouvé pour la première fois en prison. J’ai tenu cinq ans, et j’ai été libéré pour bonne conduite. Quand je suis sorti, je n’ai pas trouvé de travail alors j’ai un peu erré dans les rues et j’ai trouvé le centre de survie. Ils sont drôlement gentils là bas vous savez, je me suis lié d’amitié avec Morgane et puis un jour j’ai trouvé le petit mort de froid dans la rue. J’ai vraiment cru qu’il était mort, mais non il a ouvert les yeux et semblait complètement perdu. Il a des yeux magnifiques vous savez, je me suis senti vraiment fondre face à cette petite bouille. -Je ne l’ai jamais connu, mais s’il a les mêmes émeraudes que sa mère alors je comprends de quoi vous parlez. -Vous avez connu ses parents ? Il ne m’a parlé que de son oncle et des monstruosités qu’il lui a fait subir. -Je ne compte pas le renvoyer dans sa famille, elle ne le mérite pas et sera puni pour tout ce qu’ils ont osé lui faire subir. -Bref, quand je l’ai vu se laisser mourir à petit feu, j’ai eu peur pour lui, alors je l’ai accompagné au centre de survie et je ne l’ai plus quitté. Après ça, il m’a emmené vivre dans sa petite maison, une vieille maison abandonnée qu’il a trouvée par hasard. Du coup j’ai cherché plus activement du travail et je suis tombé sur cette usine d’assemblage. Au début tout allait bien, j’avais une paye, je pouvais offrir à Harry de quoi manger et nous étions heureux. Il a trouvé Isabelle qui a décidé de lui enseigner la lecture et l’écriture. Il adore lire vous savez, alors je lui ai acheté un livre sur Merlin. Il est drôle ce gamin, il est persuadé dur comme fer qu’il est un vrai magicien. Le plus bizarre, c’est que je pense que je le crois, enfin il fait des choses bizarres sans s’en rendre compte. Puis tout a basculé le jour où le patron de ma boîte a commencé à me demander des petits jobs en plus. J’ai refusé bien sûr, c’était malhonnête et j’avais déjà fait assez de prison. Au début il ne me disait rien mais continuait à me proposer du travail en plus. Puis une fois je l’ai menacé de le dénoncer à la police. Bien sûr tout s’est retourné contre moi, j’ai été accusé de récidive et de vol d’argent. Le directeur s’est bien débrouillé, il m’a collé la police au derrière. Au début les éviter était facile puis ils ont finis par connaître les coins où je me cachais. J’ai laissé tout l’argent que j’avais à Harry pour qu’il puisse manger, et je suis parti dans la maison de mon enfance. Je me suis fait dénoncer, et me voici aujourd’hui en prison alors que je n’ai rien fait. -Combien de temps devez-vous rester ici ? -Je ne sais pas, la peine maximale est de deux ans, mais je pourrais peut-être sortir avant. Si je vous donne l’adresse pour Harry, promettez-moi une chose. -Quoi ? -Prenez soin de lui, c’est vraiment un petit garçon exceptionnel vous savez, il mérite une famille qui l’aime et vous semblez attaché au gamin. -Je vous promets qu’il sera très bien traité, avec tout l’amour qu’un petit garçon de son âge devrait avoir. -J’ai toujours pensé qu’il n’avait que cinq ans, il ne fait pas son âge. Je suppose qu’il n’a jamais reçu l’argent que je lui envoyais. -Vous lui avez envoyé de l’argent ? -Je ne voulais pas qu’il meure de faim, dans chaque endroit où je me suis caché, j’ai tenté de travailler au jour le jour pour de petits boulots et je faisais envoyer l’argent par des messagers mais je suppose qu’il n’a jamais reçu le moindre argent. J’aurais dû le dire à la police mais je ne voulais pas qu’il arrive simplement dans un orphelinat ou pire, qu’on le renvoie dans sa famille, je ne savais pas quoi faire. -Il ne vous reste plus qu’à me dire où Harry se trouve ! -Il a trouvé une petite maison abandonnée derrière la grande gare de Waterloo, dans le petit quartier juste à côté des voies. La maison se trouve dans une impasse, la grille est entouré de mauvaises herbes sur le côté il y a un trou dans le grillage c’est par là qu’on rentre. -Vous n’avez pas l’adresse exacte ? -Non je n’ai jamais vraiment pris la peine de regarder le nom de la rue. Mais je sais que c’était dans le quartier de Sidford Place. C’est vraiment une petite impasse, il faut la voir, et la maison est tout au fond. -Merci beaucoup. -Non, c’est vous que je dois remercier, merci de prendre soin d’Harry »
Severus inclina doucement la tête, puis leva le sort au moment où deux gardiens entraient à nouveau.
« C’est bon, les deux heures sont écoulées, on ramène le prisonnier dans sa cellule. -Nous avions fini. Nous nous reverrons Ted, soyez-en assuré ! -J’espère vous revoir avec le petit. -J’espère aussi, murmura Severus pour lui-même. »
Lorsque ce dernier sortit de la prison, le soleil se couchait, et la nuit commençait à tomber. Malgré son envie très pressante de retrouver Harry, il décida d’attendre le lendemain. Il touchait au but, demain il aurait retrouvé enfin celui que tous cherchaient. Il décida donc de rentrer à Poudlard où l’attendait un Remus encore plus stressé que d’habitude.
« Severus c’est affreux, je ne sais pas pourquoi personne ne nous l’a dit mais… -Lupin, tu vas te calmer tout de suite, je ne veux pas que tu me fasses une crise cardiaque devant mes appartements, ça ferait mauvais genre. -Mais tu ne te rends pas compte, ils nous l’ont caché, même la presse ne le sait pas. D’ailleurs je me demande encore pourquoi elle ne le sait pas. Il faut absolument que je te le dise mais pas ici. Je ne me ferais pas avoir deux fois de suite. -Non !! J’aurais tout de même réussit à te faire rentrer quelque chose dans la tête. Je m’épate moi-même ! -Très drôle dit Remus en entrant dans les appartements de Severus. »
Ce dernier ferma la marche, mit en place différents boucliers ainsi qu’un sortilège d’insonorisation.
« Alors Remus qu’as-tu de si important à me dire ? -Harry a été aperçu et tu ne devineras jamais où ! -Eh bien si je ne devinerais jamais, dis le moi. -Au chaudron baveur, tu peux le croire toi ? -Et ils l’ont attrapé ? -Non, ils n’ont pas eu le temps de réaliser je crois, mais il a été aperçu avec un gros chien noir. -Les imbéciles, ils avaient un enfant de sept ans que tout le monde recherche sous leurs yeux et ils n’ont pas réalisé ? -Enfin, ça veut dire qu’il est toujours bien vivant et apparemment assez bien mais un peu pâle à ce qu’on m’a dit. C’était il y a une semaine, pourquoi Dumbledore ne nous l’a pas dit avant ? -Alors Black l’a trouvé avant nous, il l’a trouvé en deux semaines alors qu’on le cherche depuis sept mois, pathétique… -Je crois que tu avais peut-être raison, il ne lui a pas fait encore de mal. -Il faut se dépêcher avant qu’il ne décide de partir avec le gamin loin de Londres. »
Remus plongea dans ses réflexions tandis que Severus se disait qu’il fallait qu’il agisse dès demain matin, il n’avait pas cours, il en profiterait. Avec un peu de chance il allait retrouver Harry et Black avant midi.
« Lupin, j’aimerais pouvoir avoir la tranquillité qui m’est dû après une journée chargée, je te prierais donc de sortir de mon appartement et d’aller dormir. -Qu’as-tu trouvé aujourd’hui ? -Va dormir, je te dirais demain, enfin peut-être… -Bonne nuit Severus, dit Remus un tantinet plus tranquille et moins angoissé qu’auparavant. »
Remus n’attendit même pas la réponse de Severus, sachant qu’il n’y en aurait pas. Après tout c’était de Snape dont on parlait…
Lorsque Sirius revint deux heures plus tard, Harry était entrain de pleurer à chaudes larmes, il avait fermé son livre et était en boule sur son matelas. Sirius gémit pour prévenir Harry qu’il était finalement revenu, il n’avait pas prévu d’être aussi long, mais il avait trouvé vraiment de quoi faire un bon repas pour Harry. Il avait volé le sac d’une jeune femme qui venait à peine de sortir d’un traiteur chinois, il s’était fait un peu poursuivre, mais elle avait bien vite abandonné. De toute manière vu la façon dont elle était habillé et vu la voiture dans laquelle elle avait juste eu le temps de poser son sac, un repas à racheter devait être largement dans ses moyens.
« Tu es finalement revenu, dit Harry d’une voix pleine de sanglot. Je suis bête à pleurer tout le temps hein ! Tu sais je n’avais jamais le droit de pleurer chez mon oncle, il était très méchant. »
Tout en parlant Harry s’était accroché désespérément au cou du chien et étouffait ses sanglots sur le chien.
‘’’Il serait franchement temps que tu te laves ou que tu prennes un bain toi, je vais défaillir à cause de mon flair…’’’
Sirius tendit le sac à Harry qui le regarda d’une étrange façon.
« Tu as volé tout un sac, tu es pire que moi, s’exclama-t-il tout en s’essuyant les yeux. C’est quoi ? Je connais pas ça comme nourriture moi.»
Sirius renifla un peu et commença à manger un paquet contenant du riz, Harry quand à lui goûtait un peu de tout avec un sourire.
« C’est trop bon, dit-il en riant. Après je pourrais te relire une potion non ? »
‘’’Mais il ne s’arrête jamais avec ses potions ? Il va me tuer au bout d’un jour !’’’
Lorsqu’ils eurent le ventre bien plein, Sirius trouvait déjà qu’Harry avait une bien meilleure mine, encore trois quatre jour ainsi et il n’aurait sûrement plus de vertiges.
‘’’Le problème, c’est que si les vertiges persistent ou qu’il ne se sent pas bien, il faudra absolument que je l’amène à l’infirmerie de Poudlard et je ne le reverrais sûrement plus du tout après ça. Je ne veux plus retourner en prison, pas quand on a rencontré ces deux merveilleuses émeraudes.’’’
Le lendemain se passa un peu de la même manière, Harry reprenait un peu plus de force et semblait bien mieux tenir sur ces deux jambes. Il restait éveillé plus longtemps et ses traits étaient un peu moins tirés. Sirius était fier de lui. Finalement, au bout de quatre jours Sirius voulut bien qu’Harry sorte avec lui pour prendre un peu l’air, il semblait si heureux que Sirius ne fit pas assez attention à leur entourage. Sans s’en rendre compte, deux policiers avaient repérés le petit garçon.
« Eh regarde là, le gosse avec le chien ! Tu crois que c’est lui qui a disparu ? Il ressemble un peu à la description non ? -Peut-être, on va aller voir. »
Dès qu’Harry vit les deux policiers, il s’enfuit en courant dans l’autre direction.
« Je crois que tu as raison, rattrapons le môme. »
Dès qu’Harry se mit à courir, Sirius tourna la tête pour voir les deux policiers qui se mettaient à les poursuivre.
‘’’Idiot, triple idiot, mieux vaut qu’il tombe entre les mains des sorciers que des Moldus, ils vont le remettre chez son oncle.’’’
Harry connaissait très bien Londres et il savait qu’il existait un endroit près d’ici que certaines personnes ne semblaient pas voir, et il n’était qu’à deux rues de cet endroit. Sirius courait derrière Harry lui faisant confiance, il connaissait Londres bien mieux que lui. Il commença à sérieusement paniquer lorsqu’il vit l’enseigne du chaudron baveur. Harry, quant à lui, était vraiment content de voir l’enseigne. Sans réfléchir il ouvrit la porte, entra en trombe et laissa son chien entrer avant de fermer brusquement la porte.
Sirius ne se sentait pas bien du tout, heureusement il n’y avait que trois ou quatre personnes attablées dans le chaudron baveur.
« Qu’est-ce qu’il y a petit, tu es perdu ? Demanda le barman. -Je, je, non. »
A ce moment il vit passer les deux policiers qui couraient dans la rue sans prêter attention au bar.
« Des ennuis avec les Aurors Moldus alors ? -Aurors ? Moldus ? »
Sirius tentait de faire sortir d’Harry d’ici, il n’était pas encore prêt à laisser partir Harry de sa vie, il l’aimait déjà beaucoup trop pour cela.
« Bah oui, des Aurors Moldus, tu viens d’où toi ? Peut-être de France ? Ou de Russie, tu n’as pas d’accent pourtant. -Je, je dois partir dit-il en s’essuyant le front. »
Lorsqu’il souleva un peu ses cheveux, Tom, le barman, remarqua tout de suite la cicatrice et s’exclama.
« Harry Potter. »
Harry le regarda les yeux ronds et fila aussi vite qu’il put du bar. Ils coururent sans s’arrêter jusqu’à leur petite maison.
« Comment, comment il a pu savoir mon nom ? Je, je veux plus sortir, dit-il en reniflant fortement. Ils vont me remettre chez mon oncle. »
Sirius avait envie que d’une seule chose, de se retransformer et de prendre Harry dans ses bras, mais il ne voulait pas faire peur à l’enfant. Cela ne le ferait que paniquer et donnerait lieu à une manifestation de magie. Plusieurs fois Harry avait fait de la magie, et pas uniquement involontaire, il savait faire énormément de choses. Avec un petit entraînement, il deviendrait un très puissant sorcier, il n’en doutait pas. Mais il ne voulait pas que l’enfant le regarde comme un monstre et qu’il s’enfuie. Pas quand il avait finalement réussi où tous avaient échoué.
Harry tint la promesse qu’il s’était faite à lui-même et n’osa plus sortir de leur petite maison. Plus les jours passaient et plus il semblait pâle, Sirius le forçait à manger, mais le garçon refusait. Plusieurs fois il avait surpris l’enfant en plein tremblement. La situation commençait à lui échapper totalement. Il ne voulait pas perdre Harry, la santé de l’enfant était bien plus importante que sa vie, aussi en fin de semaine il se décida à espionner Poudlard afin de les prévenir pour Harry.
Il constata alors une chose plutôt étrange, les professeurs disparaissaient à chaque fois que leur emplois du temps étaient finis, enfin pas tous. Il remarqua bien vite que tous les professeurs qui partaient de Poudlard allaient dans Londres et cherchaient apparemment Harry. Aucun n’avait de piste sérieuse, enfin tous non, il y avait Snape qui semblait bien plus décidé que les autres. Il devait être sur une piste sérieuse pour ne rentrer que si tard le soir. Il avait entendu une conversation entre McGonagall et Dumbledore à propos des recherches qu’effectuaient Severus. L’homme ne semblait vivre que pour retrouver Harry et cela lui fit rater un battement de coeur.
L’homme dont ils s’étaient moqués, le plus souvent et de façon honteuse, se battait le plus pour retrouver le fils de son ennemi. Cela n’avait pas de sens.
Il mit deux longs jours pour se décider à prévenir Snape soit une semaine après l’incident du chaudron baveur. Premièrement, il ne le trouvait pas et deuxièmement il savait que Dumbledore était au courant pour son animagi, donc Snape l’était forcément. Qu’est ce que Snape lui dirait dès qu’il l’apercevrait ? Lui enverra-t-il un Avada entre les deux yeux ? Mais Harry était faible et il avait de la fièvre, il ne pouvait plus hésiter.
Il sortit de la maison et partit en direction de la gare d’où il pourrait transplanner tranquillement, dans un coin sombre. Il aurait pu le faire dans la maison, mais il ne voulait pas faire paniquer Harry. Et c’est à ce moment là qu’il le vit. Les yeux argent tombèrent dans les yeux noirs de Severus Snape.
Severus avait toujours été un lève-tôt, ce n’était pas nouveau, mais ce matin là il se leva particulièrement tôt et trouva uniquement Dumbledore dans la grande salle.
« Vous êtes bien matinal mon ami ce matin. -J’espère partir tôt à Londres ce matin. -Vous devriez penser aussi à vous reposer. Vous ne pouvez pas mettre votre propre santé en jeu Severus. -J’espère le trouver aujourd’hui Dumbledore, après peut-être que je me reposerais. Pourquoi nous avoir caché une telle information ? -Cela ne vous aurait… -Ne me sortez pas que cela aurait affecté ma santé, je vous en prie. Utilisez cette excuse sur Lupin mais pas sur moi. -Qu’aurais-tu pu faire de plus ? -Pourquoi ne l’ont-ils pas attrapé, il était sous leurs yeux. -Un petit garçon débarque et repart, c’est déjà bien qu’ils aient pu l’identifier. -Il n’y a pas beaucoup de petit garçon disparu qui puisse entrer dans un lieu magique. -Mais tous n’ont pas votre esprit Severus. -Je déteste quand vous faîtes dans le sarcastique, sur ce, bon appétit. -Vous avez déjà fini ? -J’ai beaucoup de choses à faire. -Bonne chance. »
Severus sortit, alla s’habiller et emporta avec lui une grande cape, qui pourrait passer pour un long manteau chez les Moldus. Après tout il ne savait pas dans quel état il retrouverait le garçon, apparemment bien selon ceux qui l’avait vu dans le chaudron baveur une semaine auparavant.
Il transplanna directement dans un des quartiers de Londres qu’il connaissait et partit à la recherche du quartier de Sidford Place. Il le trouva facilement et effectivement ils étaient très près des voies. Mais il avait beau tourner dans tous les sens, il ne trouva pas la moindre petite impasse, elle devait être très bien cachée ! Il se décida à demander discrètement à plusieurs personnes s’ils n’y avaient pas eu d’évènements étranges par ici.
« Non pas vraiment, à part ce sale cabot qui n’arrête pas de roder autour de mon épicerie. J’ai prévenu la fourrière mais ils n’arrivent pas à mettre la main dessus. Pourtant un chien ça n’est pas bien intelligent. J’ai entendu dire qu’il piquait aussi chez les autres marchands, comme quoi il est sans gêne ce maudit chien. -Rien d’autre ? Il n’y a pas de petit garçon avec lui ? -Non, ou alors je ne m’en souviens pas, mais non pas de petit garçon. »
Après avoir demandé à plusieurs épicerie le récit était toujours le même. Black était souvent par ici, il savait qu’il devait être dans le bon quartier. Mais cette maudite impasse restait invisible à ses yeux.
Il était prêt à rentrer à Poudlard lorsque son regard croisa deux billes d’argents…
A suivre… |