Chapitre 18 : Grave déchirure
Peter Pettigrow semblait souriant et sûr de lui, ce qui énervait encore plus Sonia, il fallait qu’elle enlève cette apparente confiance de ce visage.
« On attend, répliqua doucement Madame Bones, sortant ainsi Sonia de ses pensées. -Excusez-moi Madame le juge. Monsieur Pettigrow, n’est-il pas vrai que les Potter aient changé quelques jours avant leur mort leur gardien du secret ? -Non, pas que je sache, à l’époque ils se cachaient je n’ai donc eu aucun rapport avec eux au moins un mois avant leur mort. -Vous niez donc ? -Oui. -Monsieur Pettigrow, n’est-il pas vrai que vous soyez un mangemort ? »
Un grand brouhaha se répandit comme une traînée de poudre dans toute la salle.
« Silence, gronda le juge. -Répondez-moi Monsieur Pettigrow, continua Sonia. -Je ne sais pas de qui vous tenez vos informations, mais elles sont fausses. -Vous n’avez donc rien à cacher à toute la population sorcière ici présente ? -Non. -Dans ce cas pourquoi refusez-vous de prendre du Véritasérum ? -Simplement parce que cette potion est réservée uniquement aux grands meurtriers, ce qui n’est pas mon cas. Après tout, demande-t-on au professeur Dumbledore de prendre du Véritasérum lorsqu’il a été interrogé devant les grands sorciers ici présents ? -Vous ne souhaitez donc pas en prendre ? -Non. -Pourtant vous en cachez des choses Monsieur Pettigrow et il est de mon devoir de les démasquer, dans l’intérêt de tous. -Je cache des choses, mais comme chaque sorcier ici présent, je suis même persuadé que Dumbledore, lui-même cache des choses, bien plus qu’on ne pourrait l’imaginer. -Seulement personne n’a de preuves que Dumbledore ait été le dernier gardien du secrets des Potter, personne n’a de preuves qu’il ait tué douze moldus et fait enfermer un sorcier innocent à Azkaban. -Je pense que vous n’avez pas non plus ce genre de preuve mademoiselle, vous me semblez bien jeune et inexpérimentée. -Ca, ça se sera à vous de la découvrir, dit-elle un sourire sarcastique aux lèvres. -Au lieu d’émettre de telles accusations Mademoiselle Ernet, avez-vous ces fameuses preuves ? -Moi non Monsieur le ministre, répliqua Sonia avec un petit sourire en coin. »
Elle attendait ce moment depuis le début, maintenant qu’elle avait mis un soupçon de doute dans l’esprit de chacun, c’était au tour de son témoin d’enfoncer le couteau. Si tout se passait comme prévu, Pettigrow aurait alors droit au Véritasérum qu’il refusait de prendre. Ce serait alors le point culminant du procès, une fois la potion prise, tout serait perdu pour lui.
« Dans ce cas Mademoiselle Ernet pourquoi vous permettez-vous d’accuser ainsi l’un des héros de notre époque ? -Parce que moi je possède ces preuves. »
Un silence stupéfait s’installa dans la salle. Tous étaient suspendus aux lèvres de l’homme qui venait de parler.
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Severus était resté calme en dépit des mensonges de Pettigrow, il souhaitait plus que tout que ce procès se termine avec une condamnation pour Pettigrow, cela permettrait alors d’appuyer l’innocence de Sirius et seulement à ce moment Harry serait hors de la juridiction du ministère, mais hélas pour lui, cela pouvait aussi dire que le petit garçon aille vivre avec son parrain… Il n’osait même pas penser ainsi, cela faisait bien trop mal. De toute manière il fallait bien des preuves pour condamner Pettigrow et ses preuves seul le seigneur des Ténèbres les possédait, il ne comprenait pas comment cette jeune avocate comptait dévoiler la vraie face de Pettigrow.
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Narcissa aimait beaucoup la façon d’interroger de la jeune juge, elle était piquante et venait de mettre un doute dans la tête de nombreuses personnes. Pour sa part, elle sentait que la version de Pettigrow était bien trop simple et que la réalité devait être tout autre. De plus Pettigrow semblait définitivement bien trop sûr de lui. Cependant elle la trouva audacieuse de pousser ainsi Pettigrow pour au final ne pas avoir de preuve, elle sentait qu’elle n’était pas au bout de ses surprises.
« Parce que moi je possède ces preuves. »
Narcissa s’empêcha de paraître complètement surprise. Elle savait que son mari était tendu, mais s’afficher ainsi n’était pas naturel pour lui. Comme elle, il préférait manipuler les gens dans leur dos et non de face, surtout lorsque la moitié de la population sorcière était présente. Elle était plus qu’impatiente d’entendre ce que Lucius allait bien pouvoir dire, sans dévoiler son passé commun avec le seigneur des ténèbres.
« Vous dîtes Monsieur Malfoy ? S’exclama surprise Madame Bones. -J’ai les preuves de tout ce qu’avance Mademoiselle Ernet. »
Sonia était crispée, avoir le grand Malfoy comme seul témoin était de loin un de ses plus mauvais plans, mais Dumbledore lui avait dit de lui faire confiance. Pas si facile quand on sait ce que cet homme avait réellement fait pendant la guerre. Mais pour Harry elle était prête à tenter le tout pour le tout. Maintenant c’était à l’homme de prouver ce qu’elle venait d’affirmer.
« Nous sommes tous impatient d’entendre ce que vous avez à nous dire et surtout, à nous montrer. Je veux des preuves solides Monsieur Malefoy et non des dires. -Peu de gens savent que j’ai été le bras droit du seigneur des ténèbres, dit-il en montrant la marque noire, un peu effacée, qui ornait son poignet. »
Cela déclencha un ouragan de conversations, mêlés de cris hystériques ou simplement de surprise. Narcissa n’en revenait pas, son mari aurait-il des tendances suicidaires ? Au moment où elle commençait à vraiment s’attacher à lui, cet idiot se payait un aller simple pour Azkaban ! Comment expliquer cela à son fils ? Elle tentait de paraître calme et détendue mais elle ne pouvait s’empêcher de se tordre les doigts.
Severus avait toujours réussit à envisager l’impossible mais celle-là il ne l’avait pas vu venir. Comment Lucius pouvait révéler une telle chose ? Il voulait passer le reste de sa vie à Azkaban ? Severus savait que Lucius planifiait toujours ses plans très finement, il était donc étonnant pour lui de se dévoiler ainsi devant autant de monde. Severus attendait avec impatience comment Malfoy Senior allait faire pour éviter la prison, et surtout pourquoi prendre un tel risque pour Pettigrow ? Quel était son intérêt dans l’affaire ?
« Ce que peu de gens savent c’est que le seigneur des ténèbres utilisait l’impérium sur moi, il est extrêmement difficile de résister à un tel sort, plus particulièrement lorsque le sorcier qui le lance est aussi puissant que l’était le seigneur des ténèbres. J’ai été enrôlé de force par mon père, n’ayant pas eu le choix j’ai choisi dans un premier temps de tenter de survivre dans ce cercle de meurtrier. Mais ce qu’ils faisaient était bien trop horrible pour moi. Afin de m’avoir sous son contrôle mon père fut le premier à me lancer ce sort. Puis après sa mort ce fut au tour du seigneur lui-même. Un sujet sous impérium est un sujet loyal, c’est pourquoi il s’est permit de me raconter chaque détails de chacun de ses plans. Aujourd’hui je ne suis plus sous l’influence de personne et je souhaite me racheter de tout le mal que j’ai bien put faire, c’est pourquoi je vous offre mes souvenirs. »
Lucius leva sa baguette vers sa tempe et projeta à la face de tous ses souvenirs.
Souvenir
Lucius se tenait debout devant un fauteuil sur lequel se trouvait Lord Voldemort en personne. Ce dernier tenait un verre de vin dans une main et un fin sourire au coin des lèvres.
« Mon cher Malfoy, je viens de recevoir une étrange et très satisfaisante visite. »
Un long blanc suivit cette affirmation, mais Lucius ne le brisa pas, il savait par expérience qu’on devait ouvrir la bouche seulement quand Le seigneur des ténèbres posait une question directe. Voldemort prit une gorgée de vin avant de continuer.
« Connaitrais-tu un dénommé Pettigrow ? -Peter Pettigrow ? »
Ne recevant pas de réponse, Lucius continua.
« Il me semble que c’était un ami proche des Aurors Black et Potter. Si je ne me trompe pas ils étaient ensemble à Poudlard chez les Gryffondors. -C’est ce qu’il m’a dit. Il a été capturé non loin de chez lui, mais le plus étrange c’est qu’il a demandé à me voir. J’ai accepté, après tout un Gryffondor qui demande à me voir c’est toujours un bon divertissement. Sais-tu ce qu’il m’a dit ? -Non, mais je suis très intéressé bien que je ne pense pas qu’il puisse nous être d’une grande aide. Son potentiel magique est très faible. -Il m’a proposé un marché, des informations sur les plans du vieux fou contre un peu de pouvoir. J’ai lu en lui comme dans un livre ouvert. Tu as raison son potentiel magique est nul mais il est un animagus et il est très proche des Potter. Tu sais bien sûr qu’il me faut leur enfant, et ce le plus rapidement possible. -Qu’allez-vous faire maître ? -L’utiliser. Il est prêt à vendre sa propre mère pour un peu plus de pouvoir. Il est avide de reconnaissance. »
Fin du souvenir
Toute la salle avait les yeux rivées sur l’endroit où se tenait encore quelques secondes auparavant l’image du souvenir, puis, tous, regardèrent horrifiés Pettigrow qui commençait à se sentir mal à l’aise.
Severus venait de comprendre que Lucius était l’arme secrète de Dumbledore. Qu’est-ce que le vieux fou avait négocié pour convaincre Lucius de faire un tel témoignage ? Car aujourd’hui, si jamais le seigneur des ténèbres revenait il serait le deuxième sur la liste des personnes à tuer, la première place revenant à Harry bien sûr.
Narcissa ne comprenait pas la logique de son mari. En projetant de tels souvenirs, même s’il faisait condamner Pettigrow, ce qu’elle admirait, il s’envoyait lui-même à Azkaban, cette histoire d’imperium ne tiendrait sûrement pas très longtemps devant autant de monde.
Lucius recommença le sort et une nouvelle image apparut.
Souvenir
Lucius et Lord Voldemort étaient assis dans de larges fauteuils lorsqu’un cognement à la porte se fit entendre.
« Maître je suis désolé mais Pettigrow souhaite vous parler immédiatement… -Doloris. Sache que je décide à quel moment je reçois mes mangemorts Macnair. »
Voldemort retira son sort et le mangemort sortit de la salle. Seul Pettigrow se trouvait sur le seuil de la porte incertain de ce qu’il devait faire.
« Entre Pettigrow, j’espère pour toi que tu as de très bonnes nouvelles, sinon tu risquerais de ne pas pouvoir sortir d’ici. -Je sais où se cache les Potter. Ils ont fait de moi leur gardien du secret. -Je croyais que Sirius Black avait eu cet honneur, répliqua Voldemort en regardant intensément Pettigrow dans les yeux. -Oui, c’était le cas, mais dans un souci de vouloir tromper tout le monde ils ont changé hier soir. Même Dumbledore n’est pas au courant. C’est pour leur assurer une meilleure protection qu’ils ont pensé à moi. -Tu es tellement vicieux Pettigrow, j’aime ça. Lorsque la lignée des Potter sera définitivement éteinte, tu seras largement récompensé. -Ils sont à Godric Hollow. Peter tendit un bout de papier à Voldemort qui s’empressa de le lire. -Bien, il est donc de mon devoir d’aller leur souhaiter en personne un joyeux halloween. »
Lord Voldemort se mit à rire.
Fin du souvenir
Son rire froid résonna alors dans la salle de procès, glaçant les cœurs de chaque personne présente. Les regards envers Pettigrow étaient maintenant glaciaux, plus personne n’osait émettre le moindre son.
Severus savait maintenant avec certitude que Pettigrow serait condamné, il n’y avait qu’à voir la haine qu’on pouvait lire dans les yeux de chaque personne présente. Mais il se surprit à avoir peur pour Lucius. Il savait que Dumbledore avait sûrement prévu quelque chose mais face à autant de monde et avec les derniers évènements, les gens n’écouteraient peut-être pas. Lucius venait d’avouer quelque chose de dangereux, à double tranchant et il espérait sincèrement que son ami s’en sortirait.
Son mari venait de faire une chose très courageuse, elle en avait conscience, mais c’était aussi terriblement dangereux pour lui. Depuis que Lucius avait prit la parole, Narcissa ne pouvait s’empêcher de se demander si elle allait pouvoir rentrer chez elle en présence de son mari ou seule.
« Monsieur Malfoy, le juge reprit, n’est-il pas possible pour vous d’avoir modifié ces souvenirs ? -Madame le juge, désolée de vous interrompre, mais je souhaite vous répondre. -Qui êtes-vous ? -Je m’appelle, Cybèle Gates, je suis actuellement médicomage à l’hôpital Sainte Mangouste. Je me suis permise de vous interrompre, parce que j’ai travaillé longtemps sur la mémoire et mes travaux ont été approuvés par le grand conseil des médicomages. Si les souvenirs de Monsieur Malfoy avaient été changés, une faille argentée, peu visible pour un œil non averti, aurait été brièvement aperçue. Avec l’expérience que j’ai acquise, pour reconnaître des souvenirs factices, me permette d’affirmer que ces souvenirs sont authentiques. -Merci Mademoiselle Gates, répondit Madame Bones. Monsieur Pettigrow qu’avez-vous à dire pour votre défense ? -Nous savons tous à quel point Malfoy est trempé dans la magie noire, jamais le seigneur des ténèbres n’a utilisé de sortilèges contre lui, il s’est mis à genoux devant le maître sans qu’on le lui ordonne quoi que ce soit. Il prenait même plaisir à faire tout ce que le maître lui ordonnait, j’ai bien vu la lueur de plaisir qui passait dans ses yeux à chaque meurtre qu’il commettait. -Monsieur Pettigrow, nous ne sommes pas réunis ici pour le procès de Monsieur Malfoy mais pour le vôtre. Au vu des nouvelles preuves, je demande à ce que vous preniez du Véritasérum. -Non, hurla paniqué Pettigrow. Fudge a promis que je serais relâché, il m’a juré qu’on n’utiliserait pas le Véritasérum sur moi. »
La foule s’ébranla et un important vacarme se répandit dans tout le tribunal.
« Silence, résonna la voix du juge amplifiée magiquement. Je demande à ce que du Véritasérum soit apporté immédiatement ! »
Un jeune sorcier, portant une feuille avec le sceau du juge dessus, sortit de la salle pour revenir quelque instant plus tard avec une fiole contenant un liquide transparent. Peter voulut s’enfuir mais fut retenu par un sort lancé par Dumbledore lui-même. Le jeune sorcier déposa quatre gouttes dans la bouche de Pettigrow qui avait été stupéfixé. Lorsque ce dernier revint à lui, il avala par réflexe les quelques gouttes qui allaient à jamais révéler l’affreuse vérité.
« Votre nom ? -Peter Pettigrow. -Votre maison à Poudlard ? -Gryffondor. -Membre de votre famille encore en vie ? -Aucun. J’ai renié ma famille en devenant mangemort. Ma vraie famille c’est le Seigneur des Ténèbres. -Etiez-vous le gardien du Secret des Potter le 31 Octobre 1981 ? -Oui. -Avez-vous donné l’adresse de la famille Potter au Seigneur des Ténèbres ? -Oui. Il m’a promis une belle récompense. Quand il reviendra vous regretterez tous ce que vous m’avez infligés aujourd’hui. Aucun d’entre vous ne pourra dormir sur ses deux oreilles. Je serais enfin respecté comme j’aurais dû l’être le restant de ma vie. -Avez-vous tué 12 Moldus avant de faire croire à votre mort et ainsi faire accuser Sirius Black ? -Mon plus beau coup. Bien sûr que je l’ai fait, le Seigneur des Ténèbres serait tellement fier de moi. Black a toujours cru que j’étais plus faible que lui. Je l’ai détesté pour ça, lui et Potter se croyait intouchable, mais ils avaient tort. Forcément le premier à comprendre à été Potter, dommage que je n’ai pas été présent pour le voir mourir. Puis bien sûr Black lorsqu’il a appris la mort de son ami. « Pourquoi Peter ? » C’est la seule chose qu’il a réussi à dire ce jour là. Et au moment où il croyait tout savoir de moi, je l’ai encore plus surpris. Tuer ces 12 moldus fut un jeu d’enfant mais que Black aille croupir à Azkaban pour mes crimes, c’était encore plus beau. »
Peter se mit à rire comme un dément. Remus en était malade, comment son ami avait-il pu devenir ce monstre ? Il avait pris un plaisir évident à condamner James et Lily à une mort certaine et à faire enfermer Sirius.
« Monsieur Malfoy, vous pouvez aller vous asseoir, commanda le juge. »
Lucius amorça un mouvement pour rejoindra sa femme lorsque Peter recommença à parler.
« Malfoy, je n’arrive pas à croire que tous te pense aussi innocent qu’un premier né. J’ai bien vu le plaisir que tu as pris à torturer cette femme moldu. Je ne pensais pas que l’argent pouvait racheter tous les meurtres que tu as commis de sang-froid. -Veuillez faire taire l’accusé, réplica froidement le juge. Mademoiselle Gates, existe-t-il un moyen de savoir si oui ou non une personne a été contrôlée par l’Impérium ? -Il n’y a pas encore eu d’étude assez poussée du fait qu’il s’agisse d’un sortilège impardonnable. Personne à l’heure actuelle ne peut affirmer avec certitude si oui ou non une personne à été soumise à l’Impérium. -Monsieur Malfoy, après de telles révélations et puisque vous ne pouvez pas être prouvé innocent, je vous condamne à rester enfermer dans la prison du ministère jusqu’à ce qu’une étude assez approfondie du sortilège ait été réalisé et que vous soyez prouvé innocent. -Madame le juge, commença Dumbledore, je me permets de vous couper la parole mais je me porte garant de Monsieur Malfoy. Je fais appelle à ma Parole de Sorcier pour protéger cet homme dont j’ai reçu les aveux sous Véritasérum. »
Le silence fut à nouveau brisé à la suite de cette déclaration. Pour donner sa Parole de Sorcier, il fallait avoir une grande confiance en la personne qu’on protégeait, peu de sorcier y avait d’ailleurs recours. Malgré les derniers évènements, la parole de Dumbledore avait un poids non négligeable. Personne n’oserait se mettre en travers de cette décision et Albus le savait parfaitement.
« Espèce de traître Malfoy, quand le maître reviendra il te tuera et je me ferais une joie d’y assister. Ensuite il s’attaquera à ta femme, peut-être même me laissera-t-il la torturer un peu, sans parler de ton fils… -Ca suffit, s’écria Madame Bones. Monsieur Pettigrow vous êtes condamné pour les meurtres de 12 moldus et pour avoir vendu la famille Potter au Seigneur des Ténèbres. Au vue des menaces proférées à l’encontre de la famille Malfoy, je vous condamne au Baiser. -Prenez garde Madame le Juge, il est animagus, répliqua Dumbledore. -Les barreaux seront donc enchantés pour ne rien laisser passer. Je déclare Monsieur Sirius Black innocent, cependant je souhaite qu’il soit entendu par un tribunal, c’est pourquoi je laisse les recherches le concernant en place. -NON, hurla Pettigrow, vous n’avez pas le droit de me condamner ainsi. Ma vengeance sera terrible -Quant à vous Monsieur le Ministre, continua la juge, vous outrepassez votre droit, ne promettez plus la liberté à qui que ce soit, c’est l’affaire des tribunaux. Encore une faute de ce genre et vous ne serez plus ministre très longtemps. »
Sur ce, la juge se leva et sortit du tribunal, suivit par les membres du Magenmagot. Pettigrow sortit du tribunal les menottes aux mains et sous bonne escorte.
Lucius se retourna vers sa femme qui lui fit un petit sourire que personne ne remarqua, enfin presque personne, les yeux acérés de Severus ne rataient jamais rien. Ils sortirent ensemble puis se dirigèrent vers la salle des cheminées.
‘’’Qui aurait pu croire que Narcissa tomberait finalement amoureuse de son mari ou en tout cas semble se soucier de lui, quelle ironie !’’’
Severus et les professeurs présents au procès rentrèrent ensemble à Poudlard où ils furent accueillis par un Sirius des plus nerveux.
« Alors ? -Monsieur Pettigrow va être soumis au Baiser et madame Bones a émis le souhait que vous passiez devant un tribunal pour établir votre version des faits. Je pense que le Véritasérum sera utilisé, déclara Dumbledore. »
Sirius ne savait pas s’il devait être ravi que Pettigrow ait ce qu’il mérite ou terrifié par le fait que lui aussi devait se présenter devant le Magenmagot.
« C’est une bonne nouvelle Sirius, une fois que tout sera clair tu pourras avoir la garde d’Harry. »
Severus préféra ne pas écouter la suite de la conversation. Lui ne savait plus où il en était, certes il était heureux que ce traître de Pettigrow ait cette condamnation mais il avait aussi très peur que Sirius, une fois complètement innocenté, s‘en aille avec Harry, le laissant seul derrière. Sirius se sentit blessé que Severus parte ainsi de la conversation, apparemment le fait qu’il soit enfin innocenté ne l’intéressait pas le moins du monde et cela faisait mal.
Remus avait réussi à parler avec Cybèle à la fin du procès et cette dernière avait accepté avec plaisir de dîner à Pré-au-Lard ensemble, ce qui avait remplit de joie le loup-garou. Son statut étant connu maintenant par toute la société sorcière il avait du mal à croire que quelqu’un comme Cybèle veuille quand même sortir avec lui. Il se dépêcha de se changer afin de faire le meilleur effet possible sur la jeune médicomage.
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Une fois de retour au manoir Narcissa se retourna vivement et lui mit une gifle retentissante. Lucius trop surpris par le geste de sa femme se figea.
« La prochaine fois que tu fais ainsi amendement tu serais prié de me prévenir avant. J’ai cru que j’allais mourir d’angoisse pendant toute la séance. Et qu’est-ce que serait devenu Draco sans son père ? Et moi ? Je sais qu’on n’a jamais été vraiment un couple Lucius mais saches que depuis quelques temps tu es devenu très important pour moi. »
Lucius encore plus surpris par la déclaration de sa femme n’osa pas ouvrir la bouche.
« Tu pourrais au moins dire quelque chose pour ta défense ? Depuis combien de temps complotes-tu avec Dumbledore ? Qu’est-ce qu’il t’offre vraiment pour ce témoignage ? »
Devant l’inaction de son mari, Narcissa se retourna et partit en direction de la chambre de son fils lorsqu’elle sentit qu’on la retenait par son poignet.
« Je n’ai pas répondu parce que tu ne m’en a pas laissé le temps. Si j’ai fait tout ça c’est pour toi et Draco. Toi aussi tu es devenue importante pour moi, bien plus que tu ne peux l’imaginer. J’ai échangé votre protection contre mon témoignage. Je ne souhaitais pas qu’il puisse t’arriver quelque chose. -Pourquoi n’avoir rien dit ? -Je ne pensais pas que tu m’estimais autant, peut-être pourrions nous être ami ? -Oh Lucius, tu as beau être très intelligent des fois tu es vraiment stupide. Je t’aime et cela depuis que tu as changé. Mais tu paraissais si distant, si inaccessible parfois. Je… »
Narcissa ne put continuer puisque son mari venait de poser délicatement ses lèvres sur les siennes et s’en suivit un baiser passionné retenu par de longs mois de frustration de la part des deux protagonistes. C’est cet à cet instant que Draco sortit de sa chambre pour saluer ses parents. La journée se passa merveilleusement bien pour la famille Malfoy. Lors du dîner Draco fut le seul à parler mais cela ne le gênait absolument pas, il aimait être le centre de toute les attentions.
Une fois le dîner terminé, Narcissa alla comme tous les soirs dans la grande bibliothèque et continua le livre qu’elle avait commencé la veille. Cependant elle s’aperçut très vite qu’elle n’avait absolument pas la tête à ça. Elle lisait sans s’en apercevoir une même ligne depuis déjà cinq bonnes minutes.
« Ce n’est pas la peine de continuer, marmonna-t-elle en reposant le livre à sa place habituelle. »
Elle se réfugia dans sa chambre mais se sentit vraiment seule. Elle ne savait pas ce que faisait son mari ce soir mais elle trouvait l’idée intéressante d’aller lui rendre visite.
« Non ! J’ai déjà fait le premier pas, c’est à lui maintenant de venir. Et s’il ne venait pas ? Et si tout n’avait été que paroles en l’air ? »
Ne sachant pas quoi faire, elle s’effondra sur son lit en tentant de démêler un peu ses pensées. Elle ne se rendit même pas compte qu’elle .s’ endormait
Lucius, après avoir couché Draco, s’était installé à son bureau et réfléchissait à la façon d’aborder sa femme. Après tout cette dernière lui avait tout de même annoncé qu’elle aimait et il ne s’était jamais senti aussi heureux qu’à ce moment là. Mais n’étant pas du tout un Gryffondor dans l’âme, le courage lui manquait pour aller la rejoindre à la bibliothèque où il savait qu’elle lisait un des livres qu’elle aimait tant. Ce ne fut qu’une heure plus tard et un verre vide de Firewisky, qu’il franchit les portes de la bibliothèque pour se retrouver face à face avec…rien. Les chandelles avaient été soufflées et sa femme n’était pas en vue. Déçu il se dirigea vers ses appartements. Une fois arrivé devant sa porte et enhardit par l’alcool qu’il venait d’ingurgiter il fit demi-tour et se dirigea vers les appartements de sa belle. Une fois devant la porte il se sentit un peu bête et songea même à faire demi-tour puis, contre sa propre volonté, sa main frappa doucement à la porte. Aucune réponse ne vint. Il voulut faire marche arrière lorsque à nouveau sa main décida pour lui et entre-ouvrit la porte. Curieux il regarda à l’intérieur et vit Narcissa allongée sur son lit, n’ayant même pas prit la peine de se changer pour la nuit. Hypnotisé par sa beauté il s’allongea à ses côtés et la prit dans ses bras.
Ce fut la sensation des bras autour de sa taille qui la réveilla, elle n’était pas franchement habituée à avoir quelqu’un qui la serra dans ses bras la nuit. Elle se retourna doucement et découvrit sans surprise qu’il s’agissait de Lucius.
« Si je te dérange je peux très bien… -Ne bouge pas, j’aimerais que tu restes. -Toujours, répliqua-t-il en l’embrassant. »
Narcissa eut une bouffée de chaleur, jamais elle ne s’était sentie aussi vivante qu’à cet instant dans le regard de son mari.
« Aime-moi, lui dit-elle sans vraiment réfléchir. »
Lucius ne se fit pas trop prier, cela faisait longtemps qu’il en avait envie. Doucement ses mains déshabillèrent Narcissa sans cesser de caresser chaque bout de peau qu’il mettait à nu. Narcissa sombra dans un abîme de plaisir.
En ouvrant les yeux le lendemain elle s’imagina avoir rêvée sa soirée mais ce fut des petits baisers dans le cou et sa propre nudité qui lui rappela que tout ceci n’était pas du tout un rêve.
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Sirius était de plus en plus angoissé par l’approche du jugement, Dumbledore avait négocié un jugement à huis clos pour la fin de la semaine prochaine, et depuis Sirius ne dormait quasiment plus. Au début Severus trop pris dans ses propres problèmes n’avait pas fait attention à l’état de Sirius, ce fut Harry qui le mit sur la voie.
« Tu sais je trouve que Sirius a une mine affreuse. -Il a peut-être mal dormi ? Suggéra Severus. -C’est ce que je lui ai dit mais il m’a dit de ne pas m’inquiéter. Tu sais Ted lorsqu’il avait des problèmes, lui aussi il me disait de ne pas m’inquiéter. Tu vas aller voir ce qu’à Sirius hein ? -Promis Harry, j’irais lui parler. -Je pense qu’il t’écoutera, tu sais je crois qu’il t’aime beaucoup. »
Harry sortit de la pièce avant que Severus ait pu ajouter quoi que ce soit, trop choqué par ce que le petit garçon venait de dire.
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Cybèle avait décidé de venir le plus souvent possible à Poudlard afin de voir Remus et Harry. Sa relation avec Remus avançait tranquillement, un peu trop tranquillement à son goût et elle comptait bien faire avancer les choses.
« Bonjour Harry, tu es prêt à passer un peu de temps avec moi demanda-t-elle interrompant un cours donnée par Mme Malfoy. »
Elle avait eu l’autorisation du directeur pour interrompre les cours d’Harry quelque soit le professeur qui les lui donnait.
« De toute façon les garçons avaient besoin d’une pause, répliqua Narcissa le sourire aux lèvres. »
Bien qu’étonné de voir sa mère si peu…elle-même. Draco sembla un peu triste de voir partir son ami sans lui mais ne dit rien.
« Alors Harry, comme d’habitude j’ai quelques test à te faire faire. Est-ce que tu peux me transformer cette carte en quelque chose de plus grand ? De plus petit alors ? Quelque chose de vivant ? »
Cybèle fit faire plusieurs choses à Harry sans que ce dernier trouve cela impossible à faire. Elle était vraiment étonnée du pouvoir d’Harry. Lorsqu’il lui sembla que Harry montre quelques signes de fatigue elle arrêta.
« Parfait Harry, j’espère te revoir bientôt alors ? -D’accord dit ce dernier en rejoignant la salle de classe. »
Une fois Harry hors de sa vue, Cybèle perdit complètement son sourire. Elle alla attendre Remus dans ses appartements, il lui avait donné le mot de passe. En entrant Remus constata tout de suite que quelque chose n’allait pas. Cybèle leva les yeux vers lui et tenta de lui faire un sourire.
« Harry maîtrise parfaitement ses pouvoirs. »
Cette phrase tomba lourdement sur le cœur de Remus.
« Tu dois absolument l’écrire dans ton rapport ? -Je pense que je peux retarder l’échéance mais pas de bien longtemps. -Tu penses que tu peux attendre la nouvelle année alors ? Après tout on est déjà début Décembre. -Je vais essayer mais je ne promets rien. -Ne t’attire pas trop de problème non plus, je m’en voudrais si tu perdais ta place. -Avec l’étude que le juge m’a donnée à faire je suis un peu à l’abri mais il ne faudra pas trop tarder. -Oublions cela pour ce soir alors, tenta Remus en s’installant à côté de sa belle. -J’aimerais rester avec toi ce soir. -Je pense que dîner avec nous ne poseras pas de souci. -Je pensais encore à un peu plus tard Remus s’esclaffa Cybèle. -Oh ! »
Remus les joues en feu ne put rien dire de plus.
« Bien, apparemment ce n’est pas dans tes plans. Dans ce cas autant que je… -Non, s’écria Remus en lui attrapant le bras. Au contraire ça me ferait très plaisir, c’est juste que personne n’a jamais vraiment souhaité dormir avec moi, surtout en connaissant ma condition. Je suis juste très étonné qu’une fille aussi bien que toi veuille partager mon lit. -Remus tu es parfait, c’est moi qui ne comprends pas pourquoi tu as accepté en premier de venir vers moi. -On est un peu bête alors ? -Bah il y a des cas bien plus désespéré que nous de toute façon. -Tu as un exemple en tête ? -Pas encore mais j’en trouverais sûrement un. »
Ils ne passèrent même pas par la case dîner et préférèrent se coucher un peu plus tôt…
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Severus avait observé Sirius et il pouvait affirmer qu’Harry était un excellent observateur. Sirius semblait se forcer à continuer à manger mais il ne dormait quasiment plus de la nuit. Et la veille de l’audition devant le tribunal Severus se décida à faire quelque chose. Sirius faisait les cent pas dans la bibliothèque, tentant de faire le moins de bruit possible, quand une voix le fit sursauter.
« Des problèmes pour dormir peut-être ? -Severus, tu m’as fait une de ces peurs. Des problèmes pour dormir ? Non, je suis juste à la recherche d’un livre pour…D’accord, je n’arrive pas à dormir. Quoi de plus étonnant finalement quand on sait que demain je fais face à tous ces juges et Fudge va se faire un plaisir de me détruire. Et s’ils changent d’avis et m’envoient à nouveau à Azkaban ? -Ne soit pas bête, tu sais très bien que tu as été déclaré innocent. -Avec Fudge on ne sait jamais. Et puis de toute façon qu’est-ce que ça peut bien te faire ? Ca n’a pas l’air de te toucher particulièrement. -Tu m’empêches de dormir, donc ça me touche. -Excusez-moi Monsieur le maître des Potions je ne savais pas que je vous empêchais de dormir. Je vais aller dans le couloir, au moins là je ne dérangerais pas votre sommeil si précieux. -Ne sois pas bête, pourquoi tu ne m’as pas demandé une potion pour dormir ? -Et si je n’ai pas envie de dépendre d’une potion ? Je peux très bien m’en sortir tout seul. -Bien, fais ce que tu veux, après tout tes problèmes ne me regardent pas. -Excuse-moi, répondit doucement Sirius avant que Severus sorte du salon, je ne voulais pas te réveiller, je suis désolé. -Si tu as besoin de parler tu sais où est ma chambre, je ne dormirais pas. »
Sirius tenta à nouveau de dormir mais n’y arriva pas plus qu’avant. Prenant son fameux courage, il alla toquer à la porte de Severus. Ils parlèrent ensemble pendant un très long moment et ne se rendirent même pas compte de s’être endormi. Ce fut Severus qui se réveilla en premier et il fut très surpris de constater qu’il tenait quelqu’un dans les bras. Sans ouvrir les yeux il savait qu’il s’agissait de Sirius et prolongea jusqu’au dernier moment cette étreinte volée. Juste avant que Sirius ne se réveille, Severus s’extirpa du lit et alla prendre une douche.
Lorsque Sirius se réveilla il se sentait vraiment bien, cette sensation n’était pas fréquente et c’est pourquoi il chérissait ces moments là. Il se réveilla vraiment lorsqu’il entendit quelqu’un rentrer dans sa chambre. En ouvrant les yeux il constata que premièrement il n’était pas dans sa chambre et deuxièmement il avait dormi dans le lit de Severus. Une belle rougeur s’étala sur ses joues.
« Dépêche-toi il te reste une demi-heure pour te préparer avant le tribunal. -Quoi ? Mais pourquoi tu ne m’as pas réveillé avant ? -Je viens tout juste de me réveiller moi-même. Cesse de discuter et dépêche-toi. »
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Le stress de Sirius revint d’un coup et ce fut encore pire, quand une demi-heure plus tard il se retrouva devant les grandes portes de la salle 10 du ministère de la magie. Il entra dans la grande salle et sentit le regard de tout le Magenmagot braqué sur lui. Fudge trônait en maître à nouveau et promut à sa droite se trouvait nulle autre que Ombrage. C’était la première fois qu’il la voyait et il sut dès cet instant qu’il ne l’aimerait jamais. Ces yeux de crapauds semblaient vouloir le tuer sur place et cela ne l’encourageait pas vraiment.
« Monsieur Black, résonna la voix du juge, pour des raisons d’impartialité nous vous avons attribué le même avocat pour la partie civile sorcière, il s’agit de Mademoiselle Ernet. Asseyez-vous. Acceptez-vous de prendre du Véritasérum afin que toute la vérité sur ce qui s’est passé soit révélée ? -Oui, j’accepte Madame le juge répliqua Sirius avec une voix tremblante. »
Sirius avala les petites gouttes qu’il redoutait tant.
« Très bien, nous allons commencer par des questions simples avant d’enter dans le vif du sujet. Votre nom ? -Sirius Orion Black. -Votre date de naissance ? -13 Mars 1959. -Avez-vous des frères et sœurs ? -Un frère décédé. -Etiez-vous le gardien du secret des Potter ? -Oui. »
Sonia fut déstabilisée par la réponse de Sirius avant de continuer.
« Excusez-moi je repose ma question. Etiez-vous le gardien du secret des Potter le 31 Octobre 1981 ? -Non, j’avais suggéré à James de changer. -Pourquoi avoir fait ça ? -C’était la ruse parfaite. En changeant de gardien James aurait été encore plus en sécurité, les mangemorts auraient été après moi alors que je ne pourrais rien dire. J’avais pensé que Peter serait le candidat idéal, personne ne le regarde, il est si discret. Personne n’aurait soupçonné l’échange et…Et tout s’est retourné contre nous. -Quand avez-vous compris que Pettigrow était un traitre ? -Quand j’ai pu dire à haute voix où se trouvaient James et Lily. J’ai compris qu’il y avait un problème. Je suis allé directement chez eux et c’est là que j’ai trouvé Hagrid avec Harry dans les bras. J’ai voulu le prendre avec moi puisque j’étais son gardien mais Hagrid a refusé. C’est en découvrant le corps de James que j’ai craqué. J’ai compris qu’il n’y avait qu’une seule personne qui avait pu donner l’adresse de James à Voldemort. J’ai donc pris en chasse Peter afin de comprendre pourquoi il avait fait ça. -Une fois que vous l’avez vu, qu’avez-vous fait ? -Je lui aie demandé pourquoi. Il m’a répondu et a lancé ce sort que je ne connais même pas mais qui a eu un effet dévastateur sur les moldus qui nous entourait puis il s’est coupé un doigt avant de se transformer en rat. -Pourquoi n’avoir pas fui avant l’arrivé des Aurors ? -J’ai perdu les pieds, je venais d’avoir la confirmation qu’un des mes amis les plus proches était un traître et qu’il n’avait pas hésité à vendre toute une famille à Voldemort pour un peu plus de puissance. Je crois que je me suis mis à rire, rire sur l’ironie de la vie. A cause de moi, deux de mes meilleurs amis sont mort et Harry a vécu un enfer pendant son enfance. -Est-ce pour cela que vous vous êtes échappé d’Azkaban. -En lisant le journal que le ministre m’avait donné, j’ai appris qu’Harry était sévèrement maltraité par sa famille. Il ne méritait pas ça, après tout c’est mon filleul, je n’avais pas le droit de lui faire ça. Pas après lui avoir retiré ses parents. -Je n’ai plus de questions. -Pourquoi arrêtez-là les questions Mademoiselle Ernet ? Il me semble que la liste n’est pas terminée. -Monsieur le ministre nous sommes ici pour juger Monsieur Black sur ce qui s’est passé en Novembre 1981 et non sur ce qui s’est passé de nos jours. Je ne pense pas avoir le droit de poser ces questions là. -Si vous ne les posez pas, je vais me faire un plaisir de les poser moi-même s’écria Ombrage. Comment vous êtes-vous échappé d’Azkaban ? Hurla-t-elle. -Je suis un animagus non déclaré, je me transforme en chien. Après toutes ces années à Azkaban je suis devenu assez maigre sous ma forme animale pour passer au travers des barreaux. -Je souhaite que cette question soit retirée du compte-rendu, s’exclama Madame Bones. Madame Ombrage, la juge Ernet a fait entendre son point de vue et je le trouve juste. Toutes autres questions envers Monsieur Black sont proscrites, ce serait une violation de la vie privée. Pour cela Madame Ombrage vous recevrez un blâme. -Quoi ? Mais c’est un comble, s’exclama Ombrage hors d’elle. -Si vous continuez d’hurler ainsi je me verrais dans l’obligation de vous faire sortir est-ce bien clair ? -Très clair. -Bien. Monsieur Black vous êtes lavé de toutes les accusations qui ont été portées contre vous. Cependant après avoir passé autant de temps à Azkaban je souhaite que vous consultiez un psychomage. Si il vous déclare apte à vous occupez d’enfants alors vous pourrez obtenir la garde définitive d’Harry Potter. -Merci beaucoup Madame le juge, s’exclama Sirius les larmes aux yeux. -C’est à nous de nous excuser Monsieur Black pour l’injustice dont vous avez souffert toute ces années. L’accès à vos biens vous sont rendus, vous redevenez l’héritier légitime de la famille Black et avez accès au coffre familial. »
Sirius s’empressa de se rendre au département des mystères où sa baguette et ses effets personnels étaient conservés. Grâce à l’ordonnance du juge il put enfin sentir sa baguette entre ses doigts. Sa baguette émit une gerbe d’étincelles, signe qu’elle reconnaissait son véritable possesseur et Sirius n’aurait pas pu être plus heureux. Il rentra à Poudlard sous sa forme humaine, plus besoin de se cacher maintenant. En le voyant arriver Severus sut que tout c’était bien passé et attendait avec angoisse le moment où Sirius annoncerait qu’il partait de Poudlard avec Harry.
« Je suppose que tout s’est bien passé ? -Oui, c’était Sonia qui posait les questions, elle m’a permit de sauver de nombreux secrets que je n’aurais pas aimé divulguer. -Tu as la garde d’Harry ? Demanda-t-il l’air de rien. -Non. -Pourquoi ? Demanda-t-il en relevant les yeux du livre qu’il tentait vainement de lire. -Après autant d’années d’emprisonnement le juge a souhaité que je consulte un psychomage pour qu’il puisse affirmer si oui ou non je suis capable de m’occuper d’Harry. -C’est une sage décision. -Tu trouves ça normal toi ? Je pense être tout à fait capable de m’occuper d’Harry, surtout si tu es là aussi. »
Severus ne dit rien mais intérieurement il jubilait, ainsi Sirius envisageait qu’il fasse parti de la vie d’Harry même après avoir obtenu sa garde. C’était la meilleure nouvelle qu’il puisse entendre .Sirius quant à lui n’avait jamais envisagé de séparer Harry de Severus, il avait bien vu que ces deux là étaient devenus inséparables, presque comme père et fils.
« Quand dois-tu consulter un psychomage ? -Le plus rapidement possible, ainsi la menace de Fudge arrêtera de peser sur nos têtes. Pour une fois que je me sens utile tu ne peux pas savoir comme ça me fait du bien. »
Severus le savait très bien, il avait vu cette petite lueur dans les yeux de Sirius qui lui disait que son ennemi n’était plus si loin désormais et intérieurement il ne savait pas s’il devait en être ravi ou attristé. Après tout, son ennemi de toujours n’avait que haine pour lui et Severus savait qu’il était très attiré par Sirius, bien trop pour son propre bien. Il fallait absolument qu’il en parle à Lucius et se dernier ferait bien de lui expliquer ce qui l’avait pris de faire une telle confession au tribunal.
« J’aimerais qu’on en fasse pas mention devant Harry, je préfère tout lui expliquer une fois que nous serons sûr d’avoir la garde définitive. Qu’est-ce que tu en dis ? -Que c’est une de tes meilleures idées jusqu’ici Black. -Merci de reconnaître mon génie mon cher maître des potions. »
Severus ne tenta pas d’analyser son changement brusque de rythme cardiaque à l’évocation du ‘cher maître des potions…’
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David Tackley était un médicomage particulièrement renommé et il en était fier. Cependant, il arrivait systématiquement à la seconde place, encore et toujours derrière Cybèle Gates. Il n’attendait qu’une seule chose de la vie, passer enfin premier. Pour cela il fallait que Cybèle fasse une erreur et bien que ça le peinait de l’admettre elle était irréprochable. Pourtant il avait très rapidement constaté que son attachement pour le cas Potter était des plus louches. D’abord elle avait appuyé avec grande force Severus Snape comme gardien pour le jeune Potter et lui rendait visite bien plus souvent qu’elle ne devrait. De plus il avait aussi remarqué qu’elle sortait avec l’un des professeurs de Poudlard, le Loup-garou, rien de moins. Peut-être son attachement était-il trop important aujourd’hui et qu’elle commettrait surement une erreur. Il n’attendait que cela.
C’est pourquoi il la questionnait sans cesse et toujours elle lui démontrait par A + B qu’Harry ne maîtrisait toujours pas sa magie. Mais depuis quelques jours ses arguments n’avaient pas l’aplomb qu’ils auraient dû avoir. Il avait senti une légère panique dans sa voix quand elle lui affirmait qu’il ne maîtrisait toujours pas sa magie. Sans parler de cette persistance qu’elle avait à ce que ce soit uniquement elle qui aille contrôler le jeune Potter. Tout cela pour dire que depuis quelques jours David sentait qu’il y avait quelque chose de louche. Il se décida alors à aller voir lui-même le jeune Potter, il en avait le droit d’après l’ordonnance du juge et souhaitait vraiment que Cybèle ait fait une erreur. Il se voyait déjà en train de l’humilier devant ses supérieurs. Il serait alors récompenser comme il l’aurait dû l’être de nombreuses années auparavant.
« Bonjour, excusez-moi de vous déranger en plein cours mais on m’a dit que je pouvais trouver le jeune Potter dans cette salle. -C’est exact et vous êtes ? -David Tackley, médicomage à Ste Mangouste je m’occupe avec Cybèle Gates du jeune Monsieur Potter. -Très bien, Harry, tu peux y aller, Draco et moi allons t’attendre ici d’accord ? -D’accord déclara Harry le sourire aux lèvres. »
Ils entrèrent dans une pièce vide et le test commença. Tout se passa extrêmement bien au plus grand plaisir de David. Il avait eu raison, Harry maîtrisait parfaitement ses pouvoirs et Cybèle ne l’avait pas déclaré. C’était une grave erreur et il se ferait un plaisir d’en parler au directeur de Ste mangouste ainsi qu’au juge Bones et pourquoi pas même au Ministre. Mais tout ça allait prendre un peu de temps, il ne voulait pas précipiter les choses, il fallait qu’il organise tout avec soin et peut-être que son cadeau de noël serait un blâme pour Cybèle.
« Merci beaucoup Harry. Si tu le veux bien on va dire à Cybèle que tu n’as pas tout réussi, c’est une blague que je veux lui faire. Tu pourrais lui dire ça ? -J’aime pas mentir, répliqua Harry en fronçant les sourcils. -Très bien mon garçon, on oublie alors ce que je viens de te dire. Tu peux retourner dans la salle de cours. -Merci, dit Harry en sortant de la salle. »
Finalement David n’aurait pas autant de temps qu’il aurait aimé mais ce n’était pas grave, il avait une vengeance à mettre en place.
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Lorsque Severus pénétra dans le manoir il sentit tout de suite que l’atmosphère n’était plus du tout la même. Il y avait comme un parfum de joie dans toute la maison que Severus n’avait d’ailleurs jamais envisagé trouver ici.
« Severus ? Je suis très étonné de te voir ici. -Eh bien je suis venu discuter. Je pense que nous avons beaucoup à nous dire. -Je crois pourtant avoir tout dit pour ma part. Allons dans le salon. »
Severus pouvait facilement dire que Lucius était tendu, normal pour lui il était un mangemort fidèle passé au travers des mailles du filet.
« Ne t’inquiète pas autant mon ami je ne suis pas là en ennemi bien au contraire. -Comment te croire ? Tu sais bien qu’une parole est facile à donner. -J’aimerais juste savoir ce que Dumbledore t’a promis pour te découvrir ainsi. Tu sais, j’imagine, que si le Seigneur des Ténèbres revenait, tu serais dans une très mauvaise situation, et encore c'est peu dire. -Et toi Severus ? Comment prendra-t-il le fait que tu n’ais pas été enfermé grâce à la parole de Dumbledore ? -Moi je suis en mission pour espionner Dumbledore, j’ai une excellente raison. -Si tu fais quoi que ce soit à ma famille Severus… -Je t’arrête tout de suite, j’ai toujours été du côté de ta femme et de Draco. Pourquoi crois-tu que j’ai accepté qu’il passe cet été aux côtés de Potter ? Même Narcissa était au courant. -Depuis quand es-tu passé du côté de Dumbledore ? -Les tueries étaient devenues trop difficiles pour ma conscience, je ne supportais plus ce que je faisais et ce que j’étais devenu. A l’époque tout semblait être une bonne idée, une vengeance parfaite sur Black et Potter mais c’est devenu une guerre. Je n’ai jamais partagé tes vues sur les Sang-pur, n’étant pas moi-même Sang-pur. -Bien avant que bébé Potter entre en scène alors. -Oui. Et toi ? Je pensais devoir toujours me méfier de toi ? -J’ai été sous les ordres de quelqu’un toute ma vie, mon père d’abord puis le Seigneur des Ténèbres. Je n’avais jamais vraiment réfléchit par moi-même, enfin je n’ai jamais été parfaitement libre de mes actes et je ne voyais pas l’intérêt de désobéir. -Qu’est-ce qui t’a fait changé ? -Draco et Narcissa. D’abord la joie de Draco lorsqu’il rentrait de vacance, puis j’ai surprit une conversation complice entre mon fils et ma femme et pour la première fois de ma vie j’ai compris ce que je ratais. -Tu fais dans le sentimentalisme ? Pincez-moi je crois rêver. Merlin se serait-il réincarner pour effectuer ce miracle ? -J’ai vraiment été idiot à propos de Narcissa et je m’en suis rendu compte. -Mieux vaut tard que jamais. C’est une femme extraordinaire qui ne te méritait pas mais je pense que tu es en bonne voie pour retrouver ses grâces. -Si tu savais, dit-il un petit sourire en coin. -Je crois que je ne préfère pas. -Alors à part ça, maintenant qu’on a étalé ma vie sentimentale sur le tapis qu’est-ce qui t’amène ? -Rien d’autre, je tenais juste à connaître tes sentiments profonds. -Ca n’aurait rien à voir avec Sirius Black par hasard ? Après tout il habite avec toi depuis un certain temps d’après ce que j’ai appris ! -Et je peux savoir comment tu peux connaître ce détail si particulier ? -Draco nous raconte tout de ses journées et raconte un peu la vie d’Harry chez toi. -Je vais tuer mon filleul. -J’ai donc raison, ta venue n’est pas uniquement dû à ma vie mais à la tienne aussi. -J’ai toujours haï Black. Il m’a pourri la vie à Poudlard et je ne rêvais que d’une chose c’était de le tuer. -Tu parle au passé. -Il a changé, Azkaban l’a profondément changé. -Ce n’est pas si étonnant que ça. -Je sais et ça m’énerve. Ce n’est pas l’ennemi que j’ai toujours connu, s’énerva Severus. Il ne va pas bien, il fait des cauchemars terribles et… -Et toi tu as des sentiments pour lui. -Je ne sais pas si j’ai des sentiments pour lui mais je n’arrive pas à penser clairement quand il est dans les parages et… -Vas-y crache le morceau. -Pourquoi te ferais-je confiance ?! -Tu n’as que moi Severus et apparemment ça fait trop longtemps que ça te travaille. -…et je ne dors jamais aussi bien que lorsque je dors avec lui. Enlève-moi ce sourire de ta figure tout de suite. -C’est pire que ce que je croyais, pouffa Lucius tout en restant maître de lui-même, tu es tombé amoureux de Sirius Black. -J’ai pas dit ça, se défendit Severus. -Tu ne l’as peut-être pas encore remarqué tout simplement. Et lui a-t-il des sentiments ? -Qu’est-ce que tu veux que j’en sache ! Peut-être…je ne sais pas, on n’en a pas vraiment parlé. -Et nous voilà, nous, si maître de nous même et de nos émotions complètement et irrévocablement amoureux de quelqu’un d’autre. -Je pense que tu vas un peu trop loin. Tu dramatises la situation. -J’aime ma femme Severus et je ne veux que son bonheur. -Tu tournes dangereusement Poufsouffle Lucius, je ne suis plus si sûr que venir te parler était une bonne idée. -Au contraire ça te rassure un peu, ça fait de nous des hommes normaux. -Si tu le dis. Cette conversation était bien agréable mais je dois m’occuper d’un petit bonhomme qui doit avoir terminé ses cours. -Draco et Narcissa ne devrait pas tarder effectivement. Ce fut une visite des plus plaisantes et je suis ravi de te compter parmi mes amis. »
Severus s’inclina avant de sortir et de prendre le chemin de la sortie.
OoOoOoOoO
Consulter un psychomage fut une épreuve terrible pour Sirius, il savait qu’Azkaban l’avait changé mais il ne savait pas à quel point et que quelqu’un qui soit capable de le déterminer le mettait mal à l’aise. Et si on lui interdisait à vie de s’occuper d’Harry ? Il avait passé une demi-journée à Ste mangouste dans le cabinet du psychomage qu’on lui avait attribué et il connaîtrait la réponse seulement le lendemain. Il devait à nouveau se présenter devant le Magenmagot et il angoissait. Il avait envie d’une chose mais il lui semblait qu’il n’aurait jamais le courage de le faire. Après tout, comment demander à Severus de parler avec lui comme ils l’avaient fait juste avant le tribunal et peut-être même à nouveau dormir ensemble. Etrangement ce fut Severus qui vint dans sa chambre.
« Je fais du bruit ? Demanda un peu ironiquement Sirius. -Hagrid fait moins de bruit à côté de toi. -Je suppose que tu viens me faire la conversation puisque je t’empêche de dormir ? -Parfaitement. Raconte moi comment s’est passé ton entrevu avec le psychomage. »
Trop content de pouvoir parler avec Severus , Sirius ne se fit pas prier et ajouta autant de détails qu’il le pouvait afin de pouvoir faire durer la conversation toute la nuit. Sans s’en rendre compte, ou plutôt ne voulant pas s’en rendre compte, ils s’endormirent à nouveau enlacés.
« Black réveille-toi, il est l’heure. Espèce de flemmard y a bien que les Gryffondors pour être si peu matinaux. -J’arrive, j’arrive. -Il te reste 15 minutes avant ton audition je te signale. -Quel rabat-joie tu fais. »
Sirius se prépara tant bien que mal et ne sut jamais comment il réussit l’exploit d’arriver à l’heure devant les portes du tribunal.
«Monsieur Black, prenez place. »
Il fut très étonné de constater que seulement Madame Bones et Monsieur le ministre étaient présents.
« D’après les dires de votre psychomage vous souffrez d’un complexe de culpabilité énorme, et de nombreux cauchemars vous empêchent de dormir. Est-ce exact ? -Oui, mais pas toutes les nuits. -Je m’en tiendrais au jugement du psychomage. Il préconise un long repos d’au moins 3 mois afin que vous puissiez vraiment faire le point et tenter de vous reconstruire. A la fin de cette période vous reverrez votre psychomage et selon vos progrès nous statuerons sur la garde de votre filleul : Si vous vous sentez mieux avant la fin de cette période vous pourrez revoir votre psychomage et nous nous réunirons a ce moment. -Très bien Madame Bones. »
Sirius sortit sous le regard triomphant du ministre. Il avait envie de pleurer, de hurler sa frustration mais il savait qu’il n’en ferait rien. Il rentra à Poudlard et alla directement s’enfermer dans sa chambre ne souhaitant voir personne. Ce fut Severus qui osa ouvrir la porte en premier.
« Alors ? Demanda-t-il sachant très bien que la réponse était mauvaise. -Je dois prendre un repos forcé de 3 mois et un nouvel examen devant le psychomage avant de pouvoir redemander la garde d’Harry. Enfin sauf si par miracle tout va mieux d’un coup et que le psychomage approuve. -Ce n’est pas si grave que ça. Le tribunal m’a accordé la garde d’Harry pendant un an, tu as largement le temps de te remettre avant l’expiration de cette date. -Tu as sans doute raison, mais j’avais vraiment envie d’avoir Harry ou au moins qu’on m’en croit capable. -Tu es parfaitement capable de d’occuper d’Harry mais passer autant de temps à Azkaban a forcément un effet négatif sur ta santé. Tu n’es plus le même et c’est bien normal. Alors arrête de t’apitoyer sur ton sort et réagit. On dirait le loup-garou s’apitoyant sur son sort lorsque tu étais encore là-bas. -Ne parle pas de Remus ainsi, répliqua Sirius fatigué. -Comme si tu allais me faire changer d’avis. »
Sirius sauta sur Severus et le plaqua contre le mur.
« Ne parle plus ainsi de Remus. -Tu vois, c’est ça que je voulais voir, l’ancien Black n’est pas très loin tout dépend de toi. »
Severus s’arracha facilement des bras maigrelets de Sirius et sortit de sa chambre un sourire aux lèvres et une légère rougeur sur les joues.
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A la fin de l’un de ses cours Narcissa fut surprise de voir qu’Harry ne sortait pas alors que Draco était déjà dehors.
« Qu’est-ce qui se passe Harry ? -C’est bientôt noël et j’aimerais beaucoup faire des cadeaux à Severus et Sirius et même Draco mais je n’ai pas d’argent. Est-ce que tu pourrais m’en prêter mais je te rembourserais tout promis. -Voilà ce que je te propose, on part ensemble pendant une demi-journée à Pré-au-Lard, on ne dit rien à personne et on revient pour le déjeuner. Comme ça tu auras tout le loisir de choisir tranquillement tes cadeaux et je les achèterais pour toi. D’accord ?! -Et Draco ? -Je demanderais à son père de le garder pour une fois. -Je pourrais le voir aussi un jour le père de Draco ? -Bien sûr, on n’a qu’à dire que toi, Severus et Sirius veniez dîner chez nous pour le réveillon de noël ça te va ? -Oh oui alors, s’écria Harry tout heureux. »
Harry rejoignit Draco et tout deux retournèrent aux appartements de Severus. Narcissa prit soin d’informer le directeur de ce changement de programme et ce dernier sembla ravi de cette idée. Ce ne fut qu’une semaine plus tard que cette demi-journée de shopping eut lieu. Harry était ravi de pouvoir enfin sortir un peu dehors. Etant avec Narcissa Malfoy il ne fut pas dérangé par des hordes de journalistes ou de sorciers souhaitant lui serrer la main ou simplement le toucher. Narcissa, pour sa part, les vit très bien et fit un regard si menaçant que personne n’osa les déranger.
« J’aimerais acheter un livre de potion pour Severus mais il en a déjà tellement. -Qu’est-ce qui pourrait lui faire plaisir et qui ne soit pas dans le domaine des potions ? »
Harry réfléchit longuement mais ne sembla pas trouver d’idée.
« Regarde ce livre là, il parle de tous les serpents magiques qui existent. Je sais que Severus aime bien les serpents qu’en dis-tu ? -D’accord, soupira Harry heureux que quelqu’un ait eu une idée. -Et pour Sirius tu as une idée ? -Oui, il aime bien faire des blagues alors je vais lui acheter un livre pour en faire. -Je pense qu’il doit déjà tout savoir sur les blagues. Je pense que tu devrais acheter des bonbons farceurs et attendre qu’il en mange ! -Oh oui alors, s’exclama Harry mort de rire à l’idée de sa blague. Et pour Draco ? -Là c’est à toi de trouver, Draco est très difficile en cadeau. -Il parle tout le temps de Serpentard, il existe des livres sur lui ? -Je ne sais pas Harry, il faudrait aller voir dans la grande librairie de Pré-au-Lard. »
Lorsqu’ils arrivèrent ils croisèrent Ted et Harry se fit une joie de lui sauter dessus.
« Comment ça va Harry ? Dis donc tu as l’air en très bonne forme. -Oui, c’est grâce à Severus et Sirius tu sais et même la maman de Draco. -Vous devez être la maman de Draco je suppose. -C’est cela, Madame Malfoy. -Oh. Une grande dame alors, dit-il en faisant une petite révérence. -Oh ne vous fatiguez pas, dit-elle avec un petit sourire, je n’aime pas vraiment toute ces frasques mais je vous fais confiance pour le garder pour vous. Vous devez être Moldus pour connaître aussi bien Harry. -C’est exact, Harry et moi vivions ensemble dans les rues jusqu’à ce que Severus me sorte de là. Je lui suis reconnaissant à vie. -Derrière son masque froid Severus est quelqu’un de bien. -Il n’est pas le seul à avoir un masque d’après ce que je vois. -Dans le monde des grands il faut savoir survivre et donc ne pas montrer ce que l’on pense. -C’est pour ça que je suis parfaitement bien dans ma petite librairie. Bien sûr je n’en suis pas le propriétaire mais il me laisse souvent seul. -On vient chercher un livre sur Salazar Serpentard, s’exclama Harry. Tu sais si tu as un livre comme ça ? -Oh il y a beaucoup de livre sur lui mais je pense qu’un en particulier est beaucoup plus intéressant. Il est très vieux mais je ne peux pas dire si les faits écrits sont réel ou pas. »
Ted alla chercher le livre qu’il avait mis de côté et le leur apporta. Narcissa fut étrangement fasciné par ce livre, il semblait vraiment ancien et peut-être écrit par un contemporain de Serpentard.
« C’est du très vieux anglais mais j’ai entendu dire qu’il existait des sort de traduction. -Ces sorts marchent seulement si la langue a été connu par celui qui le lance, mais je pense pouvoir me débrouiller pour trouver cette personne. »
Ils payèrent et retournèrent à Poudlard où un Severus inquiet les attendait.
« Et je peux savoir où vous étiez tous les deux ? -C’est un secret pouffa Harry en sautant des les bras de Severus. -J’ai eu l’accord du directeur pour faire ce que j’ai fait. Ne gronde pas Harry c’est une surprise. De plus vous êtes invité tous les trois à venir dîner au manoir pour le réveillon, j’espère que vous pourrez vous libérer. -Eh bien faut demander à Sirius mais je pense que ce petit bonhomme arriverait à faire craquer n’importe qui. -Très bien, on se revoit donc la semaine prochaine Severus. A lundi Harry. -A lundi et merci beaucoup, lui chuchota-t-il à l’oreille.»
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David avait travaillé efficacement, le dossier contre Gates était prêt, il l’avait même présenté au directeur de Ste Mangouste mais ce dernier lui avait dit qu’il se chargerait de son cas après les fêtes. Il avait osé lui gâcher son noël. Cybèle pourrait passer un noël et un nouvel an tranquillement et ça il en était hors de questions pour David. Il avait travaillé trop dur pour finir ce dossier la veille de noël. Il ne lui restait qu’une seule solution : Le ministre Fudge. Ce dernier cherchait à tout prix à discréditer Dumbledore, lui fournir un tel dossier était surement un pas en avant dans sa carrière.
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Remus était encore un peu nerveux, même s’il savait qu’entre lui et Cybèle tout allait bien, il n’arrivait pas à s’en empêcher. Une table avait été dressée pour l’occasion, il avait voulu faire un joli petit dîné en tête à tête.
« Oh Remus, il ne fallait pas en faire tant ! -Notre premier noël, je voulais marquer l’occasion. -Je suis on ne peut plus d’accord avec toi, répliqua-t-elle en l’embrassant. »
La soirée se déroula à merveille jusqu’à ce que Dumbledore arrive en catastrophe quelques minutes après minuit.
« Nous avons un gros problème… »
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Harry était plus que content d’aller dîner chez Draco, il n’avait encore jamais eu le droit d’aller chez son ami. Lorsqu’il arriva devant le manoir il ne put s’empêcher de s’exclamer.
« Il n’y a qu’une seule famille ici ? -Oui, répondit Severus avec un petit sourire aux bords des lèvres. -Draco doit avoir une très grande famille alors ?! -Non, les grandes familles sorcières ont très peu d’enfants, Draco est enfant unique, il n’a ni sœur, ni frère. -Oh ! Comme moi alors. -On peut voir ça de cette façon là, répliqua Sirius. »
Ils n’eurent même pas le temps de frapper qu’un elfe de maison leur ouvrit la porte. Pour l’occasion Harry avait mis une nouvelle robe rouge et un pantalon vert. Sirius le trouvait craquant. Trop impressionné pour courir dans tous les sens Harry attendit bien gentiment que Draco apparaisse. Ce dernier apparut en haut du grand escalier. Il était habillé avec élégance, mais pour Draco ce n’était pas inhabituelle.
« Harry, s’écria Draco, viens il faut que je te fasse visiter. »
Draco entraîna Harry, laissant les deux adultes dans le hall. Bien heureusement pour eux, Lucius vint à leur rencontre.
« Ne pose pas de questions, ton fils a déjà pris Harry avec lui pour lui faire le tour du propriétaire. -Je peux au moins vous inviter au salon alors, Narcissa nous y attends. »
Harry ne revenait pas de la grandeur de la maison. Draco lui avait montré sa chambre, la grande bibliothèque et le jardin que sa mère entretenait avec un soin tout particulier.
« C’est si grand et vous n’êtes que trois ici ?! -Poudlard est encore plus grand. -Mais il y a beaucoup plus de monde. -Si tu veux, j’ai beaucoup de jeux et on pourrait… -Je n’ai pas dit bonjour à tes parents, ce n’est pas très poli. »
Draco conduisit Harry au petit salon où les adultes prenaient un verre. Harry alla directement vers Narcissa et l’embrassa sur la joue comme il en avait pris l’habitude lors de ses cours. Puis alla vers Lucius et lui tendit la main.
« Bonjour Monsieur Malfoy, je m’appelle Harry Potter, dit-il fier de lui-même. -Bonjour Harry, je m’appelle Lucius Malfoy, enchanté de faire ta connaissance. »
Harry n’éprouvait aucune peur face à Lucius, bien au contraire il n’hésitait aucunement à prendre la parole. Le dîner fut servit et Harry était impatient que l’heure des cadeaux arrive. Il espérait que tous ses cadeaux plairaient. Lorsqu’ils furent au dessert un elfe vint chercher Lucius.
« Monsieur, je suis désolé de vous déranger mais il y a un homme qui veut vous voir en personne. -Excusez-moi je vais aller voir ce qu’il en est. »
Quelques minutes plus tard Lucius revint accompagné par Monsieur Fudge, Madame Ombrage, Madame Bones qui ne semblait pas ravie d’être là et d’une dernière personne que ni Sirius, ni Severus ne connaissait.
« Par ordonnance du juge ici présent, j’ai le droit de vous enlevez Harry puisqu’il est officiel maintenant que ce garçon maîtrise parfaitement sa magie. -Par ordre de qui ? Demanda Severus qui se mit entre le groupe et Harry. -Par ordre du médicomage David Tackley, déclara très fier de lui Fudge en donnant un papier à Severus. »
Severus le lut et sentit son sang se glacer dans ses veines. Une fois lut il le transmit à Sirius.
« Vous n’avez pas le droit, s’écria Sirius, dans trois mois j’aurais la garde d’Harry vous ne pouvez pas nous l’enlever. -Non seulement j’ai le droit grâce à cette ordonnance mais en plus vous ne pourrez pas enlever Harry de sa nouvelle famille. Il sera dans un endroit équilibré. -Non, s’écria Harry qui commençait à comprendre la situation. -Monsieur le ministre je pense que vous faîtes une grave erreur, commença Lucius. -Il a été dit par le tribunal que lorsqu’Harry contrôlerait parfaitement sa magie il devait être remis entre les mains du ministère qui se chargerait de lui trouver une nouvelle famille, déclara Madame Bones. »
Ombrage s’approcha d’Harry.
« Allez viens, dit-elle, tu vas voir tu seras bien plus heureux dans ta nouvelle famille qu’avec un ancien criminel et un ancien mangemort, sans parler de leur fréquentation. -Madame Ombrage, encore une parole de ce genre et je vous jure que vous allez le regretter amèrement, s’exclama Madame Bones. Quant à vous Monsieur le ministre me faire faire une telle chose le soir de noël, je vous trouve inhumain. Je suis contre cette procédure. -Mais elle est légale. -C’est bien pour cela que je suis ici mais ce n’est pas pour autant que j’approuve le jour. Qu’on fasse cela au plus vite j’ai une famille qui m’attends. -Ne faîtes pas cela ce soir, supplia Sirius, c’est noël et nous allions ouvrir les cadeaux. »
Madame Bones sembla vouloir capituler mais ce ne fut pas le cas de Fudge.
« On ne peut pas contredire le jugement du Magenmagot. Si vous continuez à nous résister je peux faire appel à une escouade d’Aurors. -On n’arrivera pas à une telle extrémité, contra Madame Bones. Monsieur Snape, veuillez respecter le jugement. »
Severus n’avait absolument pas envie de respecter le jugement, et il s’en fichait d’aller à Azkaban du moment qu’il gardait Harry pour lui.
« NON, hurla Harry, s’il te plaît Severus, ne me laisse pas. Je serais un gentil garçon, j’arrêterais de faire des bêtises. -Harry écoute moi. Il faut que tu suives ces messieurs. Pour le moment nous n’avons pas le choix, mais je te promets que je vais chercher une solution pour qu’on soit à nouveau réuni. -Non s’il te plaît ne me laisse pas. Je t’en prie. -Vous n’avez pas le droit de séparer Harry de sa famille, commença Draco. On ne sépare pas une famille quand ils sont heureux. -Severus Snape n’est pas la famille de Potter cracha Ombrage. -Ca suffit, coupa Bones, c’est noël et je ne veux pas rester plus longtemps qu’il ne le faut. »
Harry fut séparé par Ombrage des bras de Sirius et emmené avec Fudge. La séparation ne se fit pas sans pleurs, ni hurlement. Lorsqu’ils furent sortis un grand silence planait dans la grande salle.
« Tu aurais dû faire quelque chose, s’écria Sirius, tu n’aurais pas dû les laisser l’emmener. -Et tu voulais que je fasse quoi ? Si je m’y opposais j’aurais sûrement terminé à Azkaban et nous n’aurions pas plus Harry. -Tu aurais dû faire quand même quelque chose. Il n’avait pas le droit de nous l’enlever pour Noël, ce n’est pas juste. -Tu penses encore que la vie peut être juste Black, ouvre les yeux et regarde ta vie. -Je m’en fiche de ma vie, c’est celle d’Harry qui m’inquiète. Lui il doit avoir une vie heureuse, on lui doit bien ça. -Et tu crois que je ne le sais pas. Tu pense que je m’en fiche peut-être ? Tu me crois vraiment sans cœur. »
Severus sortit du grand salon et alla vers la cheminée la plus proche. Il ne pouvait plus supporter l’ambiance actuelle et surtout il ne voulait pas que quelqu’un puisse apercevoir les légères larmes qui s’étaient mises à couler le long de ses joues.
« Je sais que tu es triste Sirius mais ce n’était pas une raison pour en vouloir à Severus, raisonna Narcissa. -Et vous ? Vous avez énormément de pouvoir et vous l’avez laissé partir malgré tout. -Ce n’est pas une raison non plus pour t’en prendre à ma femme Black. Je te suggère de rentrer à Poudlard et d’en parler à Dumbledore. -Excusez mon attitude. Je suis désolé de devoir partir aussi prématurément. »
Sirius repartit directement vers Poudlard et alla s’enfermer dans sa chambre et ne comptait pas en sortir avant un bon bout de temps.
A suivre… |