Chapitre 22 : Et ils vécurent heureux…
Narcissa avait toujours été une très bonne manipulatrice, c’était inscrit dans ses gènes, bien que ce don ait été longtemps mis sous silence il n’en était pas moins présent. Depuis sa réapparition sur la scène politique il s’était brusquement réveillé et elle ne comptait plus le brider. Une fois par semaine, elle recevait les femmes des grands hommes, politiques ou non, du monde sorcier. Au cours de ces soirées, elle en apprenait beaucoup sur chacun des hommes et parvenait à introduire de nombreuses idées chez les épouses. Il est de notoriété publique que derrière chaque grand homme se cache bien souvent une femme. Et aujourd’hui, Narcissa était très contente d’elle-même, grâce à ses petites réunions son mari avait une très forte popularité auprès de toutes ces femmes. Elle espérait secrètement que son mari se fasse élire nouveau ministre afin qu’il puisse changer les choses tout comme il avait changé de personnalité, tout en espérant que le pouvoir ne le rende pas aussi froid qu’autrefois, mais cela seul le temps pourrait lui répondre…
Aujourd’hui cependant c’était une toute autre histoire, en effet, afin de fêter l’arrivée du futur Malfoy, elle avait organisé une grande fête, marquant au passage les esprits sur la fortune des Malfoy qui était toujours au beau fixe.
Ce fut une fête très réussie où Draco et Harry durent faire bonnes figures, ce qui ne leur plût pas plus que ça. Le pire de tout fut la rencontre entre Harry et Pansy Parkinson, bien sûr Draco s’était fait un devoir d’informer Harry sur le rôle qu’il devait tenir face à cette sangsue et il eut beaucoup de mal à ne pas envoyer la jeune fille dans le gâteau. Même si cela aurait été très drôle il redoutait un peu la réaction de Narcissa, des fois très instable, et surtout celle de son seul père présent à cette petite fête. Quoique Sirius aurait sûrement tenté de cacher son sourire derrière sa main, ce qui n’avait jamais été très discret. Sirius était la seule présence masculine de l’assemblée et il semblait parfaitement dans son élément. Les mois passés avec Severus avaient fini par réveiller l’ancien Sirius, la présence d’Harry à nouveau avec lui n’était pas non plus étrangère à ce changement. Il n’était plus rare de voir l’ancien Gryffondor sourire avec sincérité ce qui faisait immanquablement rougir l’assistance même si toutes savaient qu’il appartenait à quelqu’un d’autre.
« Je vois que tu t’amuses comme un fou, mon cher cousin, déclara Narcissa en voyant une autre femme tomber sous le charme de Sirius. -Beaucoup, répliqua ce dernier. -Je ne pensais jamais revoir cet air là plaqué sur ton visage, contrairement à notre amie médecin qui semble bien morose. -J’ai tenté de lui arracher la baguette du nez, mais elle n’a rien voulu me dire, dit Sirius un brin dépité. -Ça, c’est parce que tu n’as pas été à Serpentard et que tu ne connais rien à la subtilité. -Je te laisse faire dans ce cas là, s’exclama Sirius en faisant une révérence des plus comiques. -Qu’est-ce que je gagne ? -Faut-il toujours qu’il y ait quelque chose à gagner avec vous les Serpentards ? -Toujours Sirius, on ne fait jamais rien sans rien… -Je me disais aussi, mon éternelle gratitude ? Je sais seulement qu’elle s’est disputée avec Remus à propos de ses ennuis mensuels, mais j’ai comme l’impression que ce n’est qu’une partie du problème. »
Narcissa s’avança doucement vers Cybèle qui se trouvait en retrait devant la porte vitrée qui donnait sur le grand jardin, un sourire mélancolique plaqué sur le visage. Après avoir salué quelques connaissances, elle rejoignit le médecin.
« Je vous trouve bien mélancolique aujourd’hui, c’est une fête après tout. -Je suis désolée Mme Malfoy, répliqua Cybèle toujours dans ses pensées une main posée sur son ventre. -Il n’y a pas de quoi être désolée, d’après la commère qui me sert de cousin il paraît que vous êtes en froid avec Mr Lupin. -En froid ? Dit Cybèle avec un petit sourire ironique, je dirais plutôt que nous n’avons plus rien à nous dire. -Et pourquoi ça ? Pourtant, vous devriez vous aussi fêter l’évènement non ? S’exclama Narcissa en posant un regard insistant sur le ventre de Cybèle. Vous ne pourrez plus le cacher pendant très longtemps. -Comment avez-vous su ? -Vous posez toujours l’une de vos mains sur votre ventre et vu que je fais souvent la même chose il n’a pas été très difficile de deviner votre état. Mr Lupin ne l’accepte-t-il pas ? -Remus n’accepte pas sa condition de lycanthrope, il refoule cette partie de lui-même au lieu d’en prendre pleinement conscience et le problème c’est que le petit est lycanthrope lui aussi et Remus… -Ne supporte pas d’en être responsable ? -Oui. Je ne demande pas à ce qu’il s’accepte du jour au lendemain, mais seulement qu’on puisse en parler librement entre nous et que j’essaie de lui faire voir les choses autrement… -C’est un Gryffondor. -Je sais, ils sont parfois si obtus que ça m’exaspère. -Vous pensez donc que l’éloignement est la bonne solution ? -C’est une solution un peu radicale, mais j’ai besoin qu’il comprenne vraiment. -C’est sûr qu’ils n’ont pas besoin de subtilité, si jamais vous vous sentez un peu seule, n’hésitez pas à venir me voir, Harry sera également très heureux de vous revoir, enfin quand il n’est pas en classe. -Pour le moment je consacre mes moments de liberté à… »
Cybèle regarda attentivement toute la salle jusqu’à ce que son regard se posa sur Sirius qui se trouvait à l’autre bout. Ce comportement étonna Narcissa qui voulut instantanément en savoir plus.
« Je m’entraîne à devenir un animagus, je sais que c’est la seule façon pour que je puisse être avec mon bébé pendant ses transformations. -C’est une décision courageuse, surtout qu’il faut parfois des années pour y parvenir. -Je sais, mais je suis particulièrement motivée et puissante, il n’y a aucune raison que je n’y arrive pas. -N’est-ce pas dangereux pour le bébé ? -Non pas tant que je m’en tiens à la théorie, je recherche pour le moment mon alter ego animal depuis deux mois maintenant et je ne l’ai pas encore trouvé… -Peut-être que vous cherchez trop et qu’il vous suffit de le laisser vous trouver. -Merci du conseil, dit Cybèle avec un vrai sourire. -Bien ! Voilà qui vous va beaucoup mieux. Venez nous rejoindre nous allons ouvrir les cadeaux, où sont passés les enfants ? -Je crois les avoir vus se cacher, de la jeune Parkinson répliqua, Sirius. -Pas étonnant marmonna Narcissa pour elle-même. »
L’après midi se déroula dans une relative bonne humeur, ce qui permit à Cybèle d’oublier pendant un moment ses soucis personnels et elle prit grand soin à ne pas se toucher le ventre, seulement Mme Malfoy avait raison, dans un mois il lui serrait impossible de cacher son état à qui que ce soit.
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Un mois s’écoula avant qu’enfin Cybèle ne rencontre son animal et elle ne put empêcher une larme de couler en la contemplant.
C’était lors de l’une de leur séance dinatoire avec Cécile, après le repas elles s’étaient plongées dans une transe comme à leur habitude et elle avait patiemment attendu. Elle se sentait observée depuis quelques jours lors de ses transes et avait décidé de suivre le conseil de Mme Malfoy et d’attendre que son alter ego se montre. Elle fut récompensée lorsqu’une belle louve entra dans son champ de vision. Elle était magnifique, blanche sur le ventre et les pattes et grise sur le dos avec de magnifiques yeux marron qui contrastait le tout. Elle ne fit aucun geste brusque et attendis que la louve fasse le premier mouvement. Ce fut à ce moment-là qu’elle sentit les larmes couler le long de ses joues, après tout elle ne pouvait pas être plus heureuse de pouvoir se transformer en louve. Lorsque la louve s’assit en face d’elle, elle tendit son bras pour la toucher, mais cette dernière recula brusquement avant de s’élancer sur elle. Bizarrement il n’y eut aucun choc un peu comme si la louve n’avait été qu’un fantôme et elle sortit instantanément de sa transe. Cécile était toujours concentrée, afin de ne pas la déranger Cybèle alla leur préparer du thé. C’était une sorte de rituel qui s’était instauré entre les deux femmes depuis trois mois, la première qui se réveillait de sa transe préparait le thé. Cybèle dut attendre une heure avant que Cécile n’ouvre à nouveau les yeux.
« Alors demanda Cybèle impatiente de partager son rêve. -Rien n’a changé, toujours rien pour moi, mais tu m’as l’air surexcitée, dis-moi tout. -Je crois que je l’ai vu, j’en suis presque certaine, c’est une louve. -C’est marrant on pourrait croire que tu étais prédestinée à être avec Remus Lupin non ? -Je ne sais pas si c’est parce que je l’aime et que je l’accepte tel qu’il est ou parce que je suis enceinte d’un lycan ou tout simplement parce que c’est ainsi depuis toujours. -Rien n’a été réellement écrit sur ce sujet, il serait intéressant que quelqu’un de très doué en métamorphose se penche sur le sujet. Enfin, je m’égare, c’est super que ce soit une louve, il faudrait maintenant que tu la revoies encore pendant les transes pour en être certaine. On pourra attaquer la métamorphose dans trois mois quand tu auras accouché. -J’ai tellement hâte de pouvoir me transformer. -Au risque de faire la rabat-joie, la transformation peut mettre des années à être complète, il faudra que tu prennes ton mal en patience. -Je suis certaine d’y arriver rapidement, je n’ai pas le choix de toute façon, je n’ai pas revu Remus. Des fois j’ai l’impression que c’est terminé entre nous, je ne sais plus où j’en suis. -Les Gryffondors ont la tête dure je suis certaine qu’il va revenir, mais tu lui demandes d’accepter quelque chose qu’il rejette depuis tant d’années. -Si seulement il pouvait venir juste m’en parler…Il faut que j’arrête de m’apitoyer sur mon sort. Qu’en est-il pour toi ? Est-ce que tu as vu ton animal ? -Je n’en suis pas certaine, je sens une présence, mais rien de concret, c’est une situation très frustrante, je suis bien contente pour toi que tu l’ais enfin découvert. -Si tu sens une présence, il ne devrait pas tarder à se manifester visuellement à toi. Une fois que tu l’auras rencontré, on pourra peut-être bosser la théorie de la transformation, qu’en dis-tu ? -Attention Cybèle je te vois venir, seulement la théorie, ce serait vraiment dangereux pour le fœtus tu sais. -J’en suis parfaitement consciente, je ne risquerais pas la vie de mon bébé, promis. -On verra, encore faut-il que l’animal se présente. -Laisse le approcher ne vas pas à sa rencontre tu risquerais de l’effrayer. -Oui chef, allez il faut que je file, il se fait tard. Merci pour le thé. -À la prochaine fois alors. -Promets-moi de ne rien tenter sans moi. -Promis, s’exclama Cybèle en soupirant bruyamment, on ne vous a jamais dit que vous étiez du genre lourd chez les Serdaigles ? -Assez souvent, mais je ne comprends toujours pas pourquoi répliqua Cécile un sourire innocent plaqué sur le visage. »
Cécile partit, mais se promit d’entrer plus souvent en transe afin de trouver son animal avant que Cybèle ne tente toute seule quelque chose qu’elle regretterait.
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Severus regardait avec un regard satisfait les élèves monter dans les calèches qui les emmenaient très loin de Poudlard, c’était enfin les vacances d’été ce qui signifiait qu’il allait pouvoir passer tout son temps avec sa petite famille. Il eut un bref sourire, ce qui passait pour un rictus mauvais aux yeux de tous, en songeant à Harry qui s’était parfaitement habitué à leur routine même si le petit garçon n’était pas ravi de leur arrangement. Faute de mieux, Severus restait à Poudlard la semaine et passait ses week-ends à la maison. Harry avait toujours beaucoup de mal à le laisser partir, lui-même était à chaque fois tiraillé entre sa profession et sa famille. Il comprenait mieux pourquoi tous les enseignants de Poudlard n’avaient pas de famille. Harry suivait toujours des cours avec Mme Malfoy, mais ces derniers se faisaient directement au manoir, ce qui permettait à Sirius de s’octroyer quelques heures pour lui et son petit commerce très florissant de boutique de farces et attrapes. Pour Harry c’était l’occasion de passer du temps avec son seul et meilleur ami de son âge.
C’est pourquoi Severus avait démissionné, l’argent accumulé par son travail de professeur lui avait permis de racheter la moitié de la boutique d’ingrédient de potion du chemin de traverse, permettant à Severus de préparer de nombreuses potions que son associé revendait. Tous deux avaient trouvé cet arrangement plus que profitable puisque l’ancien propriétaire était toujours le vendeur et s’occupait de sa boutique tandis que Severus recherchait les ingrédients rares et préparait de nombreuses potions. De plus, cet achat lui permettait en grande majorité de pouvoir travailler chez lui, ce qui lui allait grandement. Il ne voulait pas voir Harry grandir de loin et il avait passé la moitié de sa vie seul, il voulait aujourd’hui profiter du petit garçon et de l’homme dont il était tombé amoureux, même si bien sûr il ne l’avouerait pas à voix haute…sauf peut-être au concerné lui-même et encore…
« Encore plongé dans vos pensées Severus, lui demanda Minerva. -Heureux que cette bande d’écervelés soit enfin sortie de mes pattes, rien de plus ma chère. -Ne vont-ils pas vous manquer ? Quand allez-vous nous quitter ? -Le temps de faire tous mes cartons. -Ne regretterez-vous pas Poudlard ? »
Severus salua d’un signe de tête Minerva et partit en direction de ses appartements. En rentrant dans ses quartiers un petit tiraillement se fit sentir au niveau de son cœur. Oui Poudlard allait lui manquer, après tout c’était toute une partie de sa vie, pas la meilleure, mais cette école signifiait beaucoup pour lui.
« Triste à l’idée de partir ? S’exclama une voix tout juste à côté de son oreille. -Qu’est-ce que tu crois ? -Je crois que c’est le cas, répliqua Sirius en enlaçant Severus. -Pourquoi es-tu là ? -Je pensais que ce serait une bonne chose que tu ne sois pas tout seul pour dire au revoir à cette école. -Merci, marmonna doucement Severus. »
Sirius préféra ne pas répondre, Severus n’était pas du genre sentimental, ce petit merci signifiait déjà beaucoup de choses. Les Serpentards avaient leur mode de pensée bien à eux et il était parfois difficile de le décoder, mais Sirius commençait à en comprendre quelques ficelles.
« Où est Harry ? -Il est avec Draco pour leur dernière leçon de l’année, je pense qu’ils vont être intenables. Pauvre Narcissa. -N’est-ce pas trop fatigant de garder deux enfants à presque 8 mois de grossesse ? -Essaie d’enlever les enfants de la vue de Narcissa et tu comprendras qu’une femme enceinte d’un sorcier est particulièrement dangereuse. Mais elle a dit qu’elle laisserait Harry partir plus tôt pour qu’il nous rejoigne ici. »
Severus ne répondit rien, mais embrassa Sirius comme ci demain n’existerait pas et se mit à faire ses cartons. Sirius quant à lui mit un peu plus de temps avant d’aider Severus, un grand sourire plaqué sur le visage. Severus était heureux de revoir cette petite étincelle dans les yeux de Sirius, surtout qu’elle lui était entièrement destinée, enfin à lui et à Harry. Une fois tous les cartons terminés ils eurent le plaisir de voir Harry, accompagné de Dumbledore, entrer dans les appartements. Le petit garçon se précipita dans les bras de Severus.
« Alors maintenant tu seras toujours à la maison ? -Oui Harry, je resterais à la maison, même si j’aurais tout de même quelques missions à l’extérieur. -C’est bien alors. -Moi aussi j’aime beaucoup cet arrangement, dit Sirius en s’incluant au câlin. -Bien je vais vous laisser. Sachez Severus que si jamais vous souhaitez revenir à l’enseignement il y aura toujours une place de professeur de potion à Poudlard. -Un jour peut-être, mais pas avant quelques années. »
Dumbledore sortit et la petite famille chargea un elfe de maison de faire transporter toutes les affaires directement dans leur nouvelle maison.
« Je vais aller voir Remus, dit Sirius, il est grand temps maintenant de régler certaines histoires. -Il est parfois dangereux de se mêler des affaires des autres Sirius. -Je sais, mais les voir aussi malheureux, je ne comprends pas… »
Sirius sortit de l’appartement et se dirigea vers les appartements de Remus tandis que Severus et Harry rentraient directement à la maison. Sirius arriva rapidement devant la porte d’entrée des appartements de Remus, il n’était qu’à deux étages des appartements de Severus. Lorsqu’il frappa à la porte, il fut étonné de constater qu’il n’y avait personne. Un peu frustré de ne pas trouver son ami, il tenta sa chance chez le garde-chasse, après tout Hagrid était une personne des plus sympathique. En arrivant à la cabane du garde-chasse, il fut heureux de constater que ses suppositions étaient justes, Remus était bel et bien là, en train de prendre le thé avec le demi-géant.
« Sirius, content de vous voir, s’exclama Hagrid heureux d’avoir autant de visite le jour de départ des élèves. Ça fait un petit moment que nous ne nous étions pas vu. -Eh oui Hagrid, j’ai déménagé. -J’espère que tout se passe bien pour vous ? -Je ne vois pas comment cela pourrait aller mieux, mais j’étais venu voir notre petit lycan préféré. -Très drôle le clébard, répondit Remus du tac au tac habitué aux frasques de son ami. -Oh, je vois que Severus déteins un peu sur toi, dit-il un petit sourire au coin des lèvres, je crois que je vais commencer à m’inquiéter. -Ne t’inquiète pas, je n’ai pas de vue spécifique sur ton homme, répliqua-t-il en poussant un soupir à fendre l’âme. -Depuis combien de temps ne l’as-tu pas revu ? Demanda Sirius un peu inquiet pour son ami. -Deux mois dans quelques jours. -Alors, ça y est c’est fini ? Tu ne te bats pas ? Tu ne vas pas la chercher ? -J’aimerais beaucoup Sirius, plus que ce que tu imagines, mais elle m’a posé une condition qui est irréalisable. -J’ai encore deux animaux à aller voir dans le fond du jardin, je reviens dans un petit moment, n’hésitez pas à vous resservir en thé ou en petit gâteau, je les ais fait moi-même. -Merci Hagrid, marmonna Sirius. Alors ? Demanda-t-il une fois Hagrid hors de la maison. -Alors quoi ? -Quelle est cette condition insurmontable ? En tant qu’ancien maraudeur tu sais bien que rien n’est insurmontable. -Elle veut que j’accepte complètement ce que je suis, cette partie sauvage de moi que je ne supporte pas. Je ne veux pas en parler. -Je la comprends tu sais, tu n’as jamais voulu t’étendre sur le sujet et nous avons eu tort de ne pas te forcer Remus, nous étions jeunes et irresponsable. On aurait dû te forcer à nous en parler. -Mais pourquoi personne ne comprend que je ne veux pas en parler, point final. -C’est une partie de ta vie que tu ne partages pas et elle te bouffe petit à petit voilà pourquoi il faut que tu en parles et je pense que la plus qualifiée pour t’aider c’est la femme que tu aimes. Elle sait que tu es un lycan et pourtant elle est toujours à tes côtés, comme moi, pourquoi ne veux-tu pas comprendre que tu n’es pas un monstre Remus. -Parce que c’est faux, j’en deviens un une fois par mois et tu le sais très bien. -Une relation se construit sur une confiance mutuelle, tu ne peux pas lui cacher cette partie de toi et espérer fonder une relation durable. Commence par le début Remus, en général c’est toujours la bonne solution. »
Irrité que son ami ne comprenne pas son dilemme Remus décida de fuir et fut soulagé lorsque Sirius ne le suivit pas. Il s’enferma dans son appartement et décida qu’il n’était jamais trop tôt pour un petit remontant.
La soirée avait commencé comme toutes les autres, par un dîner très simple et fut suivi par une lecture intense des méthodes de transformation physique. Cécile avait finalement trouvé son animagus, qui s’était révélé être un cheval, ou plutôt une jument en l’occurrence, deux semaines après Cybèle et elles avaient étudié les transformations. Cécile tentait de se transformer tandis que Cybèle se contentait de lire, ce qui la frustrait au plus haut point.
« Alors, tu as senti une différence, demanda impatiemment Cybèle voyant que Cécile sortait de transe. -Non, mais ça ne fait que deux semaines qu’on s’entraîne, on savait que ça allait prendre du temps. -Je sais, mais il faut vraiment que tu y arrives pour que tu puisses me dire tes ressentis afin que je me transforme le plus rapidement possible une fois l’accouchement passé. -Cybèle il te reste quatre mois on a encore largement le temps d’y arriver tu ne crois pas ? Où au moins que j’arrive à me transformer en partie. -Il reste plutôt trois mois et quelques jours… »
Leur conversation fut interrompue par le bruit de la sonnette d’entrée.
« Tu attends quelqu’un ? -Non, range tout dans l’endroit habituel je vais voir qui est là. »
Cécile se dépêcha de miniaturiser tous les ouvrages présents sur la table et les cacha dans le tiroir qui leur servait de cachette. Elle fut surprise en entendant une voix d’homme à l’entrée. En s’approchant, elle vit que ce n’était que Remus et qu’il ne semblait pas vraiment pouvoir tenir debout tout seul.
Cybèle ouvrit la porte et fut tiraillé entre l’étonnement, l’inquiétude et la joie de voir Remus sur son palier…enfin, un Remus qui semblait se tenir à l’encadrement de sa porte pour ne pas tomber semblait être une description un peu plus juste de l’attitude du père de son enfant.
« Remus ? Quelque chose ne va pas ? Demanda Cybèle inquiète de le voir ainsi. -Si quelque chose ne va pas ? Ricana Remus. Non va parfaitement bien, au poil, c’est la première fois que je te vois depuis deux mois, mais à part ça tout va bien. -Remus, tu es ivre ? -Non ! J’ai juste bu quelques verres, rien de bien méchant, continua-t-il en ricanant. -Je crois qu’il est l’heure pour moi de te laisser Cybèle, ce fut une soirée très agréable, mais j’ai une journée chargée demain qui m’attend. Merci beaucoup pour ce dîner. Bonsoir Mr Lupin. »
Cécile partit aussi vite qu’elle le put en souhaitant de tout cœur que le couple arrive à recoller les morceaux, mais vu l’état de Remus ce n’était pas vraiment gagné.
« Ça se voit maintenant, constata Remus. -De quoi ? -Tu es enceinte ! -Remus, viens t’asseoir, l’alcool ne te va pas très bien tu sais. -Tu es belle, encore plus qu’avant. -Je vais te faire un peu de thé en espérant que ça te fasse un peu décuver. »
Cybèle retourna dans la cuisine pour faire chauffer de l’eau, mais elle sentit la présence de Remus dans son dos. Quelques minutes plus tard, il l’enlaça et posa sa tête sur son épaule tandis que ses mains touchaient son ventre.
« Remus, tu sais que ce n’est pas possible, soupira Cybèle qui n’avait pas la force morale de repousser Remus, pas après autant de temps si loin de lui. Elle sentit, pour la première fois, bouger le bébé et Remus le perçut aussi. -Il bouge, dit-il en déplaçant ses mains sur le ventre. -C’est la première fois, dit-elle toute excitée, j’étais inquiète, normalement j’étais censé le sentir depuis un peu moins d’un mois. Remus, il faut qu’on parle. -Non, ne bouge pas lui murmura-t-il à l’oreille tout en la maintenant fermement dans ses bras. Encore quelques minutes s’il te plait, tu m’as tellement manqué. »
Ils restèrent ainsi enlacer jusqu’à ce que la bouilloire siffle, signifiant ainsi que l’eau était prête pour le thé.
« Allons dans le salon, soupira-t-elle en prenant la bouilloire avec grand soin. -D’accord. »
Une fois assis dans le canapé, Cybèle avait pris soin de s’assoir dans un fauteuil à l’opposé de Remus afin de ne pas être trop tentée, elle servit le thé et un long silence s’installa. Au bout d’un long moment, Cybèle s’apprêtait à renvoyer Remus chez lui puisque ce dernier ne semblait pas prêt à parler quand ce dernier ouvrit la bouche.
« Enfant j’ai grandi dans un petit village dans le Yorkshire, proche du parc national qui porte le même nom. Mon père était un sorcier itinérant qui est tombé amoureux de ma mère lors de l’un de ses voyages. Il n’a plus jamais quitté le Yorkshire après cette rencontre. Ils se sont mariés rapidement et un an plus tard je suis arrivé. J’ai eu un début d’enfance très agréable, ma mère m’adorait et mon père avait été très fier lorsque j’ai commencé à faire de la magie accidentelle. Bien sûr seule ma mère était au courant de ses pouvoirs, personne d’autre ne s’en doutait. Il était devenu berger. Pas loin du village se trouvait une grande forêt, appartenant au parc national et mon père adorait y faire de longue balade avec moi. Mais cette petite vie tranquille s’est terminée quand j’eus cinq ans…quand Fenrir Greyback s’est invité dans nos vies sans qu’on ne lui demande rien. »
Remus continua de regarder sa tasse vide et se resservit un verre d’une main tremblante, autant par l’alcool que par l’émotion de raconter cette partie de sa vie. Il continua sur une voix monotone.
« La première fois que Greyback a débarqué au village on le prenait seulement pour un rustre qui ne ferait que passer si on ne lui posait aucun problème. Seul mon père a reconnu en lui le loup-garou déjà connu à l’époque pour son caractère violent. Bien vite les gens eurent peur de lui, tant par ses accès de violence au pub que par son regard de tueur. Les hommes se regroupèrent et décidèrent de virer eux-mêmes le loup-garou. Un soir, alors que Greyback buvait au bar, les hommes sont entrés et ont réussi à le traîner dehors. Après de multiples menaces et de coups Greyback décida de partir en se sentant humilié de s’être fait battre par des humains. Mon père fit l’erreur de le traiter de bête sanguinaire et de lui lancer un sort pour l’immobiliser pendant que les autres se défoulaient sur lui. Greyback est bien parti ce soir-là et nous ne l’avons plus revu. Mon père était certain de s’en être débarrassé, mais c’était sans connaître le caractère revanchard de Greyback. Il a patiemment attendu la pleine lune pour revenir chez nous. Sachant que mon père était un sorcier il avait décidé de lui faire payer l’humiliation qu’il avait subi au travers de ce qu’il avait de plus précieux…moi. »
Cybèle resta un long moment assise dans son fauteuil ne sachant pas vraiment si Remus avait terminé son histoire ou s’il allait lui en dire plus. Finalement, Remus continua son récit.
« Cette nuit-là, il est venu me mordre pendant que je dormais, le temps que mon père comprenne la situation il était déjà trop tard. Mon père fut très affecté par cette morsure, bien plus que moi dans un premier temps, car je n’ai pas compris tout de suite les conséquences de cette dernière. Un mois plus tard, mon père m’enfermait dans la cave de notre maison et m’attachait avec de lourdes chaînes au mur. J’ai beaucoup pleuré dans un premier temps, ne comprenant rien à l’attitude de mes parents puis ma première transformation a eu lieu. C’était…horrible, je n’avais alors jamais vraiment eu mal dans ma vie, mais là c’était…insoutenable. Ma vie s’est arrêtée à ce moment-là. »
Remus arrêta son récit et leva les yeux vers Cybèle. Ces yeux exprimaient un tel mal-être, une telle détresse et surtout un profond sentiment de solitude. Cybèle, les larmes aux yeux, alla prendre Remus dans ses bras et le consola du mieux qu’elle put.
« Viens, allons nous coucher, lui murmura-t-elle à l’oreille. »
Remus la suivit tant bien que mal, l’alcool toujours bien présent dans son organisme, provoquait des rencontres malencontreuses avec les meubles et même la porte ce qui provoqua un sourire désabusé de la part de Cybèle. Était-il vraiment obligé de boire autant pour enfin se livrer ? Si c’est qu’il fallait à Remus Lupin pour se livrer alors elle aurait toujours une bonne bouteille de Firewhisky caché dans son appartement. Le lendemain, Remus ouvrit douloureusement les yeux se demandant ce qu’il avait bien pu faire la veille pour avoir un tel mal de tête. Lorsqu’il se releva, le monde sembla tanguer pendant quelques secondes ce qui le fit se rallonger et se sentir horriblement mal.
« Qu’est-ce que j’ai bien pu boire pour avoir une telle gueule de bois ? Marmonna-t-il pour lui-même. -Je ne sais pas, mais l’alcool ne te réussit pas très bien. »
Remus mit quelques secondes avant de reconnaître la douce voix de Cybèle. Un linge frais se posa sur son front ce qui le força à ouvrir les yeux. Cybèle se tenait bien devant lui, un ventre qu’on ne pouvait plus ignorer se distinguait au travers de sa robe sorcière.
« J’ai dit que je ne me sentais pas bien à l’hôpital, j’ai pris ma journée. -Pourquoi ? Demanda-t-il faiblement histoire de ne pas trop réveiller sa tête endolorie. -Parce que j’ai un patient chez moi et que je compte bien m’occuper de son cas. -Ah bon ? -Je parlais de toi Remus, qu’est-ce qui t’a prit de boire autant ? -Tu me manquais. -Ah bah c’est une super raison, répliqua ironiquement Cybèle. »
Cybèle soupira et changea le linge, apparemment le froid faisait du bien à Remus. Dommage qu’elle n’ait pas de potion anti-gueule de bois, mais au moins ça le dissuaderait de recommencer…ou pas.
« J’ai fait quelque chose d’embarrassant hier ? -Tu t’es seulement ridiculisé devant une de mes collègues, mais je pense qu’elle s’en remettra. Mais je ne sais pas ce que tu as fait avant de venir ici alors je ne sais pas trop. -J’ai mal à la tête. -Jusqu’ici rien d’anormal. Tu ne te souviens de rien du tout ? Pas même un petit passage ? -Non, c’est le grand trou noir. Pourquoi as-tu accepté de me garder ici ? -Dans l’état dans lequel tu te trouvais Remus, mieux valait pour toi que tu restes ici. -Mais pourquoi dans ton lit ? -Si j’avais su que tu préférais le canapé, je te l’aurais laissé. -Merci, dit Remus avec un petit sourire. -Repose-toi on en reparlera lorsque tu iras un peu mieux. »
Ne se sentant pas d’entrer dans une grande conversation, Remus hocha la tête et s’endormit rapidement. Il fit plusieurs rêves où il se voyait prendre la bouteille qu’il avait soigneusement cachée dans son bureau et se servir un verre, puis un autre…il se vit aussi sonner chez Cybèle et il se vit sur le canapé en train de parler de lui. Se réveillant brusquement il prit conscience de ce qu’il avait osé dire à Cybèle et cette dernière l’avait pourtant invité à dormir avec elle…
« Tu te sens mieux ? Demanda une petite voix à côté de son oreille. -J’ai parlé hier soir… -Ah les souvenirs reviennent, c’est plutôt bon signe. »
Remus ouvrit les yeux et regarda Cybèle. Cette dernière lui souriait et s’était allongée à côté de lui, une main était en train de lui caresser doucement les cheveux tandis que l’autre caressait son ventre protégeant ainsi l’enfant à venir. Remus tendit lui aussi ses mains vers le ventre de Cybèle et le caressa doucement.
« Ne te ferme plus jamais à moi Remus, je ne te demande pas d’accepter tout de suite le loup qui est en toi, mais je te demande de partager tes peurs, tes doutes avec moi. Je veux seulement savoir ce que tu ressens et par-dessus tout je souhaite vraiment te connaître sous toutes les coutures. -Il va falloir être patiente alors, mais je te promets d’essayer si tu fais la même chose. -Il ne serait pas très juste que ça ne marche que dans un sens. -Comment te sens-tu ? -Rassurée, je croyais que j’allais élever ce petit loup toute seule et ça me faisait peur. Il a bougé pour la première fois hier soir quand tu as posé tes mains sur mon ventre. -J’espère qu’il va recommencer alors. »
Ils passèrent l’après-midi à parler de ce qu’ils avaient fait pendant ces deux mois d’absence, mais Cybèle garda pour elle ses entraînements avec Cécile pour devenir animagus, après tout ce ne serait pas une surprise sinon. Lorsque les mots furent épuisés, ce fut alors le langage des corps qui parla pour eux et Remus montra alors à quel point Cybèle lui avait manqué tout en prenant grand soin de ne pas y aller trop fort, ne souhaitant pas blesser l’enfant.
« Je t’aime lui murmura Remus à l’oreille, transpirant, mais heureux. -Je t’aime aussi, lui répondit-elle en nichant sa tête dans son cou et en respirant son odeur qui lui avait tant manqué. »
Remus en profita pour la serrer dans ses bras tout en essayant de ne pas comprimer le ventre, manœuvre pas si évidente que ça…
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Le soleil venait à peine de se lever, mais Severus était déjà réveillé, les habitudes avaient la vie dure, il profitait souvent de ce calme pour réfléchir. Depuis qu’il s’était définitivement installé dans son nouveau chez lui Severus était vraiment heureux, ce qu’il ne montrait qu’à une petite poignée de personnes. Il n’allait pas non plus s’afficher avec un sourire niaiseux face à des sorciers qu’il ne connaissait pas, il restait malgré tout la terreur des cachots. Tous les matins il avait le bonheur de se réveiller à côté d’un Sirius endormi, accroché à lui comme un gamin à son doudou et il en était enchanté. Il s’amusait souvent à le réveiller de la plus merveilleuse des façons, il était devenu complètement accro au corps de Sirius, il ne se lassait jamais de le redécouvrir aussi bien le soir que le matin au réveil…
Il caressa distraitement le dos de Sirius tout en pensant à la joie pure d’Harry quand il lui avait dit qu’il restait à la maison pour de bon, qu’il ne retournerait pas à Poudlard en semaine. Le petit garçon avait sauté partout et ne s’était calmé que plusieurs heures plus tard. En l’honneur des vacances Harry et Draco avaient vu leur cours interrompu. Autant cela avait fait plaisir à Draco autant Harry était un peu déçu, ce gamin avait une telle soif d’apprendre que Severus continuait de lui donner quelques cours sous forme de lectures ou d’expérience dans son laboratoire. Harry l’avait d’ailleurs grandement remercié lorsqu’ils avaient pu continuer de faire les potions de son petit livre.
« À quoi penses-tu ? Marmonna Sirius encore dans les brumes de son rêve. -À notre petite famille. -Mais encore ? Demanda-t-il en posant sa tête son le torse de Severus. -À la joie d’Harry quand on a recommencé à faire des potions ensemble. -Je ne comprendrais jamais cette fascination pour les potions, bougonna Sirius, mais il se débrouille à merveille sur un balai. -Il fallait bien qu’il ait quelque chose de Potter Senior tout de même. -Ça ne sonne pas vraiment comme un compliment quand tu le dis sur ce ton là. -Ne me demande pas d’apprécier Potter Senior, je ne le pourrais jamais. -Je sais Severus, je ne te le demanderais jamais, je sais déjà l’effort qu’il t’a fallu faire pour voir Harry tel qu’il était réellement au lieu d’un James miniature. -Il ne m’a pas fallu tant de temps que ça, Harry est un garçon exceptionnel qui a déjà vécu énormément de chose au vu de son âge. »
Sirius caressait distraitement le ventre de Severus tout en se remémorant tout ce qui était arrivé à leur petit bout’ chou, il est vrai qu’Harry n’avait jamais vraiment été heureux avant sa rencontre et il espérait bien pouvoir changer ça. Un grondement provenant de Severus lui fit relever les yeux. Il ne s’attendait pas à voir autant de désir dans les deux onyx du maître des potions.
« Si tu n’arrêtes pas tout de suite tes caresses, je ne réponds plus de moi, rétorqua Severus d’une voix étrangement rauque. »
Un sourire plaqué sur le visage, Sirius continua ses caresses, bien conscient cette fois des effets de ces dernières. Ne résistant pas davantage, Severus embrassa Sirius et inversa les rôles, se retrouvant au dessus de Sirius qui souriait davantage. Hélas pour notre couple ils furent interrompus par un petit coup à la porte. Severus grogna pour la forme et après avoir conjuré des bas de pyjama pour lui et Sirius, permit à l’intrus d’entrer. Harry entra, les yeux encore bouffis de sommeil et une peluche en forme de serpent dans la main, cadeau de Lucius et de Narcissa.
« J’ai fait un cauchemar, murmura-t-il d’une petite voix. -Allez monte Harry, dit Sirius »
Harry ne se le fit pas dire deux fois et s’installa bien confortablement entre ses deux papas avant de se rendormir. Severus ne put empêcher un petit sourire d’apparaître sur son visage face au tableau qu’ils devaient donner ainsi tous les trois dans le lit. Oui, il avait enfin une famille et il était heureux.
Ce ne fut que deux heures plus tard que Severus se décida à se lever et entraîna la petite famille dans la salle à manger.
« Alors Harry que veux-tu faire aujourd’hui, demanda Sirius tout en se servant une tasse de café. -Une potion, s’exclama le petit des étoiles plein les yeux. -J’abandonne, marmonna Sirius en se tapant théâtralement la tête sur la table. -Je dois préparer quelques potions simples pour le magasin, tu pourras m’assister si tu fais exactement tout ce que je te dis d’accord ? -Oh oui ! S’écria Harry, conscient qu’il allait devoir être très sérieux, ce qui était habituel à chaque fois qu’il entrait dans le laboratoire de Severus. -Cet après-midi en revanche nous avons été invités au manoir Malfoy et si je ne me trompe pas, le médecin que tu aimes bien y sera aussi. -On va voir Draco, s’exclama Harry ravi à l’idée de revoir son ami. -Va t’habiller Harry avant toute chose, déclara Sirius une petite moue boudeuse. »
Harry se précipita dans sa chambre pour aller s’habiller à toute vitesse.
« Tu boudes ! Constata Severus un sourcil relevé. -Non…Un peu… -Je suis certain que si tu lui proposes un tour de balai il ne dira pas non. -Peut-être, mais il veut avant tout faire des potions. Je ne comprendrais jamais cette fascination. -Moi non plus, je n’étais pas aussi assidue que lui à son âge, quoique... Il en sait déjà beaucoup et il est d’un sérieux pendant la préparation, ce sera un grand maître des potions. -Ça, ce sera à lui de décider. Au fait comment sais-tu que Cybèle sera présente chez les Malfoy ? -Entraide féminine pendant cette période délicate je suppose. -Ce qui signifie ? -Tu n’as pas encore remarqué ? -Remarqué que quoi ? -Rien, marmonna Severus un sourire en coin, ça risque d’être intéressant. »
Face au mutisme de Severus, Sirius préféra se retirer dans la chambre afin de pouvoir prendre une bonne douche et se changer. N’ayant rien de particulier à faire il prit son balai et alla se défouler dans leur jardin. Une fois le déjeuner terminé, Harry fut prêt en moins d’une minute pour aller chez son ami. Sirius se contenta de lever les yeux au ciel avec un petit sourire en coin.
« Bonjour Mr Malfoy, bonjour Narcissa, dit Harry, lorsque le couple Malfoy leur ouvrit la porte. -Bonjour, Mr Potter, répliqua Lucius un léger rictus au coin des lèvres. -Allons Mr Malfoy, marmonna Severus à Lucius, est-ce que je vois un léger sourire, se profiler sur ta tête d’aristocrate ? -Je dirais mon cher maître des potions que vous passez bien trop de temps dans votre laboratoire et que les fumées vous font délirer. »
Sirius, ne comprenant décidément rien aux manières des Serpentards, embrassa sa cousine et alla directement s’installer dans le salon.
« Draco n’est pas là ? Demanda Harry lorsqu’il constata que le salon était vide. -Il est dans sa chambre, je pense qu’il t’attend, dis-lui de venir dire bonjour, murmura Narcissa à son oreille rendant alors le sourire au petit garçon. »
Harry se précipita à l’étage, mais ralentit l’allure lorsqu’il passa dans la grande galerie des portraits. Il était certain d’avoir encore entendu ce sifflement si particulier. Il savait exactement d’où venait le bruit, mais lorsqu’il arriva face au portrait du premier des Malfoy et de Serpentard, il n’entendit plus aucun sifflement. Il attendit de longues minutes et ce fut Draco qui le trouva dans le couloir.
« Harry ? Qu’est-ce que tu fais encore là ? -Rien, répondit-il le sourire aux lèvres. Narcissa m’a dit de te dire qu’il fallait que tu descendes dire bonjour. -Très bien, tu viens ? »
Harry hésita, mais après un dernier regard vers le portrait, il haussa les épaules et suivit Draco qui le regardait avec inquiétude. Lorsqu’ils arrivèrent dans le salon, Harry constata que Cybèle et Remus Lupin étaient présents. Il remarqua immédiatement que son ventre semblait plus gros, un peu comme Narcissa, mais en moins volumineux.
« Mais pourquoi n’avoir rien dit plus tôt, s’exclama Sirius, en regardant Cybèle avec ce qui semblait être des étoiles plein les yeux. -C’est de ma faute, répliqua Remus les joues rougies par l’embarra. -Mais c’est du passé, continua Cybèle, seule Narcissa était dans la confidence et au vu de la réaction peu surprise de Severus, je dirais qu’il était lui aussi au courant. -Tu savais et tu ne m’as rien dit, cria Sirius mécontent. -Tu devrais apprendre à contrôler ton compagnon Severus, il a failli me percer un tympan. -Certaines races d’animaux sont plus difficiles à contrôler que d’autres. »
Sirius, mécontent de l’attitude de Severus, alla s’asseoir entre Cybèle et Narcissa et commença à leur demander ce qu’elles avaient prévu pour l’arrivée prochaine des bébés. Severus en profita pour passer du temps avec Lucius et les deux petits garçons. L’après-midi passa à une allure folle et Harry fut déçu de devoir retourner chez lui.
« Ne t’inquiète pas trop, répliqua Draco, je vais faire en sorte que tu puisses venir ici aussi souvent que possible et je pourrais venir chez toi moi aussi. »
Harry, trop heureux pour parler, enlaça fortement son ami et lui murmura un petit merci. Épuisé malgré tout par sa journée, Harry s’endormit sur le canapé peu après le dîner. Sirius le prit dans ses bras et alla le mettre au lit. Il rejoignit Severus, qui était plongé dans une revue de potion, une petite demi-heure plus tard.
« Il n’y a pas que les potions dans la vie, tu sais, marmonna Sirius en posant sa tête sur les genoux de son amant et en s’allongeant sur le canapé. -Ah bon ? Et qu’est-ce qu’il peut bien y avoir d’autre ? -Moi ? -Jaloux ? Demanda Severus en détachant enfin les yeux de sa revue. -D’un bout de papier ? Non, tu me connais quand même, comment peut-on songer une seule seconde à me comparer, moi le grand Sirius Black à une vulgaire revue !! Répliqua-t-il en balançant la revue sur la table basse et en se plaçant face à Severus sur les genoux de ce dernier. -Eh ! Un peu de considération pour mes affaires s’il te plaît ! C’est un exemplaire très rare et… »
Severus ne put continuer sa phrase puisque sa bouche était actuellement occupée par celle de Sirius qui se fit un plaisir d’approfondir son baiser en caressant doucement la langue du maître des potions. Severus ne put retenir un léger, très léger même, soupir de contentement.
« Ce n’est pas très poli de couper la parole des sorciers ainsi je te signale, répliqua Severus une fois sa bouche libérée. -Bien, je vois donc que je ne t’intéresse pas, je vais donc me coucher. -Reste là, dit Severus en maintenant Sirius en place. Je n’ai pas dit que je n’avais pas apprécié, d’ailleurs j’ai bien envie de continuer, dit-il en embrassant la peau fine du cou de Sirius. »
Severus passa ses mains sous la chemise de Sirius et commença à le caresser doucement comme si c’était un objet rare et précieux. Sirius, quant à lui, s’était attaqué au cou de Severus, souhaitant ardemment y laisser une marque. Il suçota la peau blanche de son amant jusqu’à ce qu’une belle couleur rouge apparaisse ce qui le satisfit pour le moment. Il commença ensuite à déboutonner la chemise de Severus, qui heureusement pour lui était bien moins compliqué que ses robes noires qu’il portait en tant qu’enseignant.
« Je propose qu’on termine ce petit intermède dans notre chambre. -Mmmm, marmonna Sirius bien trop occupé à embrasser le lobe de l’oreille, qu’il savait très chatouilleux chez Severus. »
Voyant que Sirius ne réagissait pas, Severus le porta en haut et le déposa délicatement sur le lit, prenant ainsi la position dominante qu’il affectionnait tant. La chambre fut alors emplie de soupirs, de gémissements puis enfin par des cris de plaisir. Une fois l’orgasme atteint Severus prit Sirius dans ses bras et respira l’odeur de ce dernier.
« Tu sais que tu as cette manie de me « respirer » à chaque fois que nous faisons l’amour, c’est étrange. -Je trouve que tu sens bon, particulièrement à ce moment précis juste après que tu ais crié mon nom, supplié je dirais même. -Tout de suite les grands mots, je ne supplie pas, c’était juste une demande express, rien de plus. »
Severus préféra ne rien répondre, mais commença à caresser doucement le ventre de Sirius tout en embrassant son cou. Sirius poussa alors un soupir à fendre l’âme ce qui surprit Severus.
« Tu es bien pensif depuis qu’on est rentré du manoir Malfoy. -Est-ce que c’est mal d’être jaloux ? -Jaloux de qui ? -Des femmes. -Des femmes ? Là tu m’as perdu. -Tu sais Sev, je t’aime, même si ça ne fait pas très longtemps qu’on est ensemble. Ne pense pas que c’est une déclaration dîtes sans le penser vraiment parce que ce n’est pas le cas. Je me sens si bien avec toi. -Mais ? -Comment sais-tu qu’il y a un mais ? -Je commence à bien comprendre comment marche ton cerveau de Gryffondor. -Mais voir ces deux femmes enceintes…je ne sais pas, je suis jaloux. J’aime Harry comme si c’était notre fils, mais une partie de moi souhaite encore plus. J’aimerais tellement qu’on ait un enfant à nous. Laisse tomber, dit-il en poussant un énième soupir, bonne nuit. »
Sirius s’endormit en quelques minutes contrairement à notre ténébreux maître des cachots. Une foule d’émotion le traversait. Severus n’avait jamais été aussi heureux qu’aujourd’hui, après tout l’amour qu’il portait à Sirius était réciproque, mais il n’avait jamais pensé à une famille bien à eux. Bien sûr Harry faisait partie de cette famille, mais un bébé ? En souhaitait-il vraiment un°? Ils étaient bien ainsi tous les trois, pourquoi changer cette routine avec un bébé en plus dans leur vie ? Severus avait toujours été persuadé qu’il finirait ses jours seul, alors une famille…
Il regarda Sirius dormir entre ses bras, il avait bien vu que ce dernier avait passé son après-midi entre Narcissa et Cybèle, il avait bien vu le regard envieux qu’il avait posé sur leur ventre et sur leur signification. Mais surtout, il avait vu un instant de la tristesse, il n’avait juste pas compris pourquoi. Il voulait vraiment rendre Sirius aussi heureux qu’il l’était, mais serait-il un bon père ? Après tout, Harry était un enfant peu turbulent qui ne lui avait causé que très peu d’ennui contrairement à la multitude d’élèves qui avaient franchi les portes de sa salle de classe. Sur ces pensées il s’endormit, songeant que demain serait un autre jour.
Il se trouvait dans son laboratoire, comme d’habitude aurait répliqué Sirius, et tentait de se concentrer sur sa potion. Tentait seulement, car un énorme bruit pas possible retentit pendant la phase clé de la potion, ce qui provoqua la chute d’une goutte de trop…et donc l’anéantissement de sa création. Severus soupira, rangea tous les ingrédients, nettoya son chaudron et sortit comme une furie de son antre.
« Je peux savoir ce qu’il se passe, dit-il sur un ton polaire, provoquant un silence de mort dans le petit salon. »
Il remarqua que Sirius était en train de lire une revue de Quidditch tandis qu’Harry et Draco jouaient à se courir après, ne faisant pas attention aux objets fragiles. Lorsque Severus avisa des morceaux de verres dans le couloir, sa colère explosa.
« On peut savoir exactement ce qui vous a pris tous les deux ! Depuis quand est-ce qu’on vous a autorisé à jouer ainsi dans la maison ? »
Severus attendit patiemment une réponse qui ne vint pas, au lieu de ça il fronça les sourcils, depuis quand Harry et Draco était aussi grands ? Il n’avait plus vraiment l’air de deux garçons de neuf ans. À ce moment-là, une autre tête blonde entra dans la pièce en hurlant, un plumeau à la main.
« Je vous ais trouvé, hurla-t-il heureux de sa découverte. »
Ne comprenant rien à ce qui se passait Severus étudia plus en détail la situation, une autre réplique Malfoy se trouvait dans son salon, il sut à partir de ce moment là que quelque chose n’allait pas. Au moment où il reprit sa respiration normale, un autre enfant entra, il ne saurait dire si c’était une fille ou un garçon, car il commençait à faire une crise de panique, d’où sortaient tous ces gamins ? Avaient-ils invité des amis de Draco ou d’Harry ? Et d’abord, quels amis ?
« Ça va Severus ? Demanda un Sirius un peu inquiet, délaissant sa lecture pour venir le voir. -Non, franchement je crois que ça ne va pas du tout, il faut que j’aille m’asseoir. »
Ce fut à ce moment-là qu’un autre gamin entra dans le salon et Severus pensa vraiment à se taper la tête contre la table.
« Severus tu es sûr que tout va bien ? Commença à s’alarmer Sirius. -Quelque chose ne va pas papa ? Demanda une petite voix. »
Severus releva la tête et constata qu’une petite chose, un autre gamin quoi, s’était accroché à ses jambes.
« Papa ? Depuis quand Papa ? Mais c’est quoi cette histoire ? J’ai dû rater un sacré un train. »
Le petit bout’chou alla se réfugier dans les bras de Sirius qui lui fit un magnifique sourire, un sourire qui réchauffe l’âme et c’est exactement ce que ressentit Severus. Puis soudainement deux regards argentés se tournèrent vers lui.
Severus ouvrit brusquement les yeux, il faisait encore nuit, la chambre était encore plongée dans le noir. Il prit une profonde respiration et tenta de calmer les battements de son cœur, à côté de lui Sirius dormait paisiblement.
« Et voilà, à me parler de gamins j’en vois jusque dans mes rêves, espèce de… »
Severus laissa retomber sa tête sur l’oreiller et repensa à ces deux regards argentés qui le regardaient avec…amour, oui c’était définitivement de l’amour qu’il avait vu et il avait ressenti, pendant une fraction de seconde, de la joie, de la fierté et un immense bonheur. Un grand sourire illumina son visage, il serra Sirius un peu plus dans ses bras et lui embrassa le front.
« Je ferais tout mon possible. »
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Le mois de juillet fut particulièrement éreintant pour Narcissa, en effet être enceinte de huit mois n’était pas si facile que ça. D'une part, son dos et ses chevilles souffraient le martyre, mais en plus elle ne pouvait plus faire ce qui lui plaisait sans avoir Lucius, Sirius ou un elfe de maison sur le dos, même lorsqu’elle lisait tranquillement un livre elle sentait le regard inquiet de Sirius.
« Sirius arrête de me regarder ainsi. Je ne vais pas m’envoler… -Ça va ? Tu as besoin de quelque chose ? -J’ai besoin d’air frais, mais vu que je n’ai pas le droit de me déplacer à mon aise dans mon jardin je suppose que je vais devoir me contenter d’un courant d’air. -Mais tu n’as pas besoin d’autre chose ? Tu sais que je peux t’apporter tout ce que tu souhaites. -Pourquoi n’irais-tu pas jouer avec Harry et Draco ? -Et les déranger dans leurs jeux enfantins ? Non je ne pense pas que ce soit une bonne idée. -Dommage, marmonna-t-elle. -Qu’est-ce que ça fait ? D’être enceinte ? -Franchement ?! Là tout de suite maintenant je n’ai qu’une hâte c’est que ça se termine et il me reste encore un mois, soupira-t-elle. -Je t’envie, tu sais, c’est un vrai cadeau du ciel de pouvoir donner la vie. -Je sais, dit-elle en se caressant le ventre. Mais ce petit est bien trop énergique pour mon propre bien. Tu sembles bien nostalgique depuis quelques jours. -Je crois que j’ai fait peur à Severus. Je lui ais parlé de mon désir d’avoir d’autres enfants à nous et depuis il semble que son laboratoire est plus intéressant que la vie de famille. Je ne veux pas le perdre. -Est-ce que vous en avez parlé ? -Pas vraiment, j’ai juste abordé le sujet il y a trois semaines et depuis il s’enferme dans son laboratoire n’en sortant que pour manger, même Harry est peiné par cette attitude. -Le plus important dans un couple c’est de parler, regarde Mr Lupin et Cybèle, depuis un mois ils filent le parfait amour et pourtant ce n’était pas gagné d’avance. -Oui, mais c’est différent, Severus est une personne bien plus complexe. -Parle en avec lui, c’est la seule solution, plus tu attendras plus l’abcès sera dur à percer. »
À ce moment-là, Draco entra dans la bibliothèque seul.
« Eh bien, où est Harry ? Demanda sa mère. »
Draco se retourna et fronça les sourcils.
« Il était juste derrière moi, je suis sûr qu’il est encore devant le portrait. -Lequel, demanda Sirius avec intérêt. -Le premier portrait de la famille Malfoy. -Cette vieille toile ? Qu’est-ce qu’il trouve à ce tableau ? -Je ne sais pas, mais il est très souvent devant, comme s’il était hypnotisé. C’est possible ? -Non pas que je sache, répliqua Narcissa tout en essayant de se mettre debout. -Cissa, tu es sûre que… -Sirius je t’arrête tout de suite, je compte aller voir si Harry est effectivement devant le portrait et si c’est bien le cas il faut que j’en parle à Lucius. »
Sirius aida Narcissa à se relever et ils avancèrent tranquillement jusqu’à la galerie des portraits. Comme Draco l’avait prédit, Harry était effectivement devant le portrait et semblait attendre quelque chose.
« Tu sais, commença Narcissa, personne n’a jamais réussi à faire parler ce tableau, même si tu le fixais pendant des années, et crois-moi, certains ont essayé. »
Harry détourna son regard du tableau et sourit à son père et Narcissa. Il préféra ne pas dire que le portrait lui avait parlé, car le langage qu’il avait utilisé était celui des serpents et jusqu’à ce qu’Harry trouve une autre personne capable de parler avec eux il préférait ne rien dire, du moins pour le moment.
« C’est pas grave, répliqua-t-il un sourire sur les lèvres qui trompa tout le monde sauf Draco. »
Une fois de retour chez eux, Sirius constata avec peine que Severus était toujours dans son laboratoire et contrairement à ce que lui avait dit Narcissa il préféra ne pas discuter pour le moment. Il ordonna à Harry d’aller se laver avant que le dîner ne soit prêt et alla s’allonger sur le canapé. Depuis trois semaines cette idée d’enfant l’obsédait complètement, mais face à la première réaction de Severus il n’avait pas osé ramener le sujet sur le tapis. Il avait aussi songé à l’adoption, mais même s’il avait été innocenté personne ne confierait la garde d’un enfant à un ancien prisonnier et un ancien mangemort même si ces derniers avaient obtenu la garde d’Harry Potter. Il s’était donc fait à l’idée qu’Harry serait leur unique enfant et l’avait d’autant plus dorloté ces trois dernières semaines. Il sortit de ses pensées lorsqu’il sentit deux lèvres se poser sur les siennes.
« À quoi pensais-tu ? Demanda doucement Severus. -À rien, marmonna Sirius tout en offrant un pauvre sourire à son amant. -Tu sais que le mensonge ne te va pas. Viens il faut que je te montre quelque chose. »
Severus semblait presque impatient ce qui provoqua un froncement de sourcil chez Sirius, après tout Severus n’était jamais impatient…pour rien alors il y avait de quoi se poser des questions. Le plus curieux fut que son amant l’amena directement dans son antre, lieu que Sirius n’avait jamais approché de peur de causer des catastrophes.
« Tu sais je ne suis pas très à l’aise d’entrer ici, surtout que depuis quelques temps tu préfères t’enfermer ici plutôt que de passer du temps avec nous. -Je sais, mais regarde dit-il en lui montrant un chaudron dans lequel une bouillie noire reposait. Je t’accorde que l’aspect n’est pas très engageant. -Et à quoi sert cette potion ? -Elle va nous permettre d’avoir un enfant à nous. J’ai bien réfléchi Sirius et avoir notre propre famille est quelque chose que je souhaite, mais seulement avec toi et je ne répèterais cette phrase sous aucun prétexte devant quiconque. -Faut que je m’assoie, dit Sirius soudain très pâle. Tu peux répéter ? On peut…on va avoir…notre famille ? Mais…je…impossible….potion…jamais fait. -Reprend toi Sirius, cette potion a été créée il y a un certain temps, mais n’a jamais fonctionné, après trois semaines d’acharnement j’ai trouvé la composante qu’il manquait. -Et comment ça marche ? Je veux dire, un enfant ne va pas sortir du chaudron… -Je sais que je suis un maître, mais à ce point…non, cette potion une fois mélangée avec notre essence doit être placée dans une mère porteuse. En fait, cette potion permet seulement de créer un œuf à partir de deux essences masculines. -Essence ? Notre sang ? -Depuis quand faut-il du sang pour faire un bébé Black ? On ne t’a donc rien appris à Poudlard, dit-il un petit rictus amusé sur le visage. -Oh….Quoi ?! Tu veux qu’on mette notre….enfin tu vois dedans ? -Oui Sirius nous mettons notre sperme dans ce chaudron et laissons reposer la potion pendant deux semaines le temps que la magie opère. -Et il ne va pas y avoir plusieurs œufs ? -Non il a fallu déjà beaucoup d’ingrédients magiques pour assurer la formation d’un seul œuf viable malgré le nombre de spermatozoïdes. De même, j’ai rendu impossible la création d’un œuf à partir de deux spermatozoïdes d’une même personne ou la création d’un œuf non viable, d’où le délai de deux semaines. »
Sirius, trop heureux par l’intérêt que Severus avait finalement porté à sa demande, sauta dans les bras de ce dernier et l’embrassa avec tout l’amour qu’il possédait pour cet homme. Severus, bien trop frustré par ces trois semaines loin de son amant répondit avec plaisir au baiser.
« Merci murmura Sirius à l’oreille du sombre maître des cachots. -Je t’aime. »
Ils restèrent de longues minutes ainsi enlacés, savourant simplement la présence de l’autre. Cependant, ce petit moment de bonheur prit fin lorsqu’un petit garçon de neuf ans entra dans le laboratoire en mentionnant le fait que le dîner était prêt et qu’il avait très faim. Severus prit le petit garçon dans ses bras et ils allèrent tous les trois se restaurer dans une ambiance festive.
Trop excité par la nouvelle potion de Severus, Sirius s’était alors précipité dans la nouvelle maison de son ami, relié au réseau cheminette, quelques jours plus tard.
« Remus, je vais être papa, s’écria-t-il en arrivant dans le petit salon. -J’ai dû rater un épisode, aurais-tu mis Severus enceinte ? Répliqua-t-il moqueur. -Non, tu sais bien que c’est impossible, mais Severus a inventé une potion qui va nous permettre d’avoir un enfant ensemble. -Intéressant, dit Cybèle en rejoignant les deux amis dans le salon. -Tu es sûr que c’est prudent de te lever ? -Remus je suis enceinte de plus de 6 mois, je ne compte pas rester au lit les trois derniers mois. -Ah on dirait Narcissa, marmonna Sirius discrètement à Remus. »
Sirius expliqua en détail la potion et son fonctionnement en leur disant qu’à l’heure d’aujourd’hui il leur suffisait simplement de trouver la mère porteuse idéale, qui ne dirait pas non pour porter l’enfant de Severus et de Sirius.
« Avec votre réputation, ce n’est pas gagné, marmonna Cybèle -Surtout que Severus veut la personne parfaite, il ne souhaite pas prendre n’importe qui et j’avoue que je suis d’accord, après tout cette personne va porter notre enfant alors… -Je n’arrive pas à croire que Sirius Black va être père… -Oh ça va Lunard, tu seras bien père avant moi je te signale. D'ailleurs, vous avez pensé à un prénom ? -C’est en pleine discussion, répliqua Remus, nous ne sommes pas tout à fait d’accord. -Sirius, je suis sûre que tu aimerais qu’on l’appelle Salazar n’est-ce pas ? Moi je trouve ce prénom très sympathique, s’exclama Cybèle. -Salazar ? Euh…comment dire… -Je plaisante, répliqua Cybèle prise d’un fou rire, si tu avais vu ta tête…impayable. -Très drôle ! Marmonna Sirius dans sa barbe. Au fait, c’est bientôt la décision finale des élections pour le nouveau ministre non ? -Oui dans deux semaines, j’ai hâte de voir le résultat, dit Cybèle un petit sourire taquin aux lèvres. D'ailleurs, nous serons au ministère lorsqu’ils annonceront le nom du nouveau ministre. Est-ce que tu y seras toi aussi ? -Oui, Severus m’a dit que vu que Narcissa l’avait obligé à être présent il n’y avait aucune raison pour que je me défile, le traitre, j’aurais préféré resté à la maison, mais bon. -Tiens c’est marrant, Narcissa aussi m’a obligée à être présente, répliqua Cybèle, d’ailleurs ce ne sera pas très sérieux dans son état, elle pourrait accoucher d’un jour à l’autre. -Oui, mais c’est une Black et elle est assez têtue comme femme. -On se demande bien pourquoi, marmonna Remus peu discrètement. »
Sirius préféra ne pas répondre à la provocation de son ami. Ils passèrent ainsi une bonne partie de l’après-midi avant que Sirius ne rentre profiter de sa petite famille. Ils se retrouvèrent tous deux semaines plus tard au ministère.
« Alors, tu as parié sur qui ? Marmonna Severus discrètement à l’oreille de Lucius. -Eh bien le choix n’est pas fameux, j’aurais plutôt parié sur Charplin mais au vu du scandale de la semaine dernière j’ai peur de perdre quelques gallions. -Charplin ? Voyons Lucius, sous ses airs assurés ce n’est qu’un ignorant des manigances du ministère il se ferait manger en deux semaines. -Eh bien puisque tu es si intelligent je peux savoir sur qui va ta préférence ? -J’ai entendu certaines rumeurs à propos d’un bon candidat, mais qui ne s’est pas officiellement présenté. -Ah bon ? Qui est-ce ? -J’attends de voir mes soupçons se confirmer avant de cracher le morceau. -Quoi tu ne vas rien dire à ton meilleur ami depuis toujours ? -Taisez-vous les garçons, marmonna Narcissa, le Magenmagot va faire part de sa décision finale. »
En effet sortant d’une salle de réunion, de nombreux hommes portant la tenue traditionnelle du Magenmagot s’avançaient vers la foule qui s’était réunie pour l’occasion dans le hall du ministère, non loin de la fontaine. L’un d’entre eux, sûrement leur représentant se dit Severus, s’avança et lança un sort Sonorus sur sa gorge.
«°A temps exceptionnels, mesures exceptionnelles. Il n’est pas rare de constater au cours des millénaires qui se sont écoulés que la décision du Magenmagot et donc au travers de lui de toute la population sorcière, peut se porter sur un candidat qui ne s’est pas présenté, mais qui a su démontrer à la communauté sorcières ses qualités. Un tel évènement s’est déroulé aujourd’hui, les sorciers de Grande-Bretagne ont choisi, en majorité un homme qui ne s’est pas présenté officiellement. Ce dernier peut accepter ce poste ou le refuser dans ce cas le choix se portera sur le candidat suivant dans les suffrages. »
Narcissa avait un léger sourire aux lèvres, bien caché derrière son air impassible, pour elle cet homme ne pouvait être que son mari. Maintenant qu’il s’était défait de ses liens envers le Seigneur des Ténèbres, il était le meilleur candidat possible. Cependant, ce moment de joie passa très vite à de l’inquiétude lorsqu’elle sentit couler quelque chose le long de ses jambes. Sachant très bien ce qui était en train de se passer elle tenta de garder son calme et de maintenir, aussi bien que possible, son attitude.
« L’homme choisi par la communauté sorcière est Mr Lucius Malfoy. Acceptez-vous la responsabilité de ce poste, Mr Malfoy ? »
Un peu surpris, bien que son visage n’exprime qu’une légère surprise, Lucius prit son temps avant de répondre.
« J’accepte avec joie les responsabilités qui vont avec ce travail et je jure d’agir pour le bien de la communauté magique de Grande-Bretagne. »
Le hall s’emplit alors d’applaudissement poli et de nombreuses personnes vinrent saluer Lucius et le féliciter de sa victoire. Narcissa tenta de se retirer aussi discrètement que possible, laissant la foule engloutir son mari. Severus s’était attendu à ce dénouement, il en avait brièvement discuté avec Narcissa et il avait trouvé que Lucius était parfait pour ce nouveau rôle. Il espérait seulement que lorsque le seigneur des ténèbres réapparaitrait, si jamais c’était le cas, Lucius garderait intacte son allégeance avec l’ordre du phœnix. Il ne fut pas étonné par le mouvement de foule qui s’amorça vers son ami lorsque ce dernier accepta sa charge, mais leva un sourcil interrogateur face à l’attitude de Narcissa. En général elle se tenait toujours à côté de Lucius, surtout lorsque ce dernier pourrait avoir besoin d’elle, mais aujourd’hui elle semblait fuir la foule.
« Madame Malfoy ? Demanda Severus un sourcil levé, signe d’interrogation ou d’inquiétude. -Je vais bien. »
Narcissa savait très bien qu’il était inutile de mentir à Severus, l’homme possédait un sixième sens infaillible pour détecter les mensonges, mais elle ne voulait pas faire de scandale quand son mari était ainsi reconnu pour ses qualités propres plutôt que celles de sa famille. Elle sourit intérieurement cependant au fait que son ami respectait le protocole lorsqu’ils étaient en public.
« Vous êtes un peu pâle, toute cette agitation autour de votre mari je suppose ? Ou vôtre état plutôt ? -Il serait peut-être préférable de faire une visite à Sainte Mangouste mais sans faire de vagues. »
Severus ne fut pas le seul à remarquer l’étrange attitude de Narcissa, en effet Lucius sentit tout de suite que la présence forte et rassurante de sa femme était absente, mais il ne pouvait pas reconduire poliment les personnes présentes, surtout pas après l’annonce de son nouveau poste. Il jeta un regard rapide et constata que Narcissa discutait avec Severus, cela ne le rassura qu’à moitié en constatant que Narcissa semblait préoccupée.
« J’ai bien peur que cette visite ne doive se faire plus rapidement que prévu, dit-elle en contractant les poings et en tentant de ne rien laisser paraître. »
Lucius avait toujours su observer les moindres détails, d’autant plus lorsqu’il s’agissait de sa femme et le fait que ses poings se soient contractés ne pouvait signifier qu’une chose : elle avait mal. Le fait que Severus et sa femme quittent aussi discrètement que possible le ministère ne put que confirmer son analyse.
Trop abasourdi par la nomination de Lucius en tant que ministre et l’acceptation de ce dernier, Sirius ne remarqua même pas l’absence de Severus, il ne parvenait juste pas à enregistrer tout ce qui venait exactement de se passer. Il remarqua son absence que lorsque Lucius s’approcha de lui.
« Mr Black, salua poliment Lucius. -Mr le ministre, répondit Sirius pas très à l’aise avec tous ces faux-semblants, Severus était bien meilleur que lui à ce petit jeu là. Je vous félicite pour votre nomination. »
Ce fut à ce moment qu’il réalisa que Severus ne se trouvait plus à ses côtés, alors pourquoi Lucius venait-il lui parler ?
« J’ai entendu dire que vous aviez finalement obtenu la garde de notre jeune héros. -En effet, Mr Snape et moi-même avons la garde d’Harry. -Savez-vous où puis-je trouver Mr Snape afin de lui faire part de mes félicitations ? »
Sirius comprit immédiatement que quelque chose n’allait pas, il constata alors que Narcissa ne se trouvait pas non plus aux côtés de Lucius ce qui était impossible surtout lorsqu’il l’avait vue peu avant l’annonce. Il se mit alors à craindre le pire, Lucius était donc inquiet pour sa femme.
« Il n’a pas pu aller bien loin, je vais le chercher et vous donner de ses nouvelles au plus vite. »
Sirius se précipita chez lui, mais n’y trouva que Cybèle avec les deux enfants. Légèrement inquiet il raconta rapidement la disparition soudaine de Narcissa et de Severus à Cybèle.
« Je savais bien qu’elle était trop proche du terme pour se montrer en public, je lui avais répété au moins quinze fois mais cette femme est plus têtue qu’un dragon. -On va donc à Sainte Mangouste ? -Oui je sais que mon amie est de garde aujourd’hui, si jamais Narcissa est allée à Sainte Mangouste elle l’aura prise en charge. -On emmène les enfants ? -Si elle est en train d’accoucher, il est préférable que Draco soit là et je ne me vois pas laisser Harry seul chez vous. -Bien sûr que non, je suis juste tout excité…enfin, il faut absolument aller vérifier. -Au lieu de continuer de parler, il faut agir Sirius. »
Ils partirent donc tous les quatre pour Sainte Mangouste. Ils se retrouvèrent très rapidement confinés en salle d’attente où se trouvait déjà un Severus particulièrement irrité.
« Que se passe-t-il ? Demanda Sirius prudemment. -Il se passe que Narcissa est en train d’accoucher, elle est légèrement en avance. -Ne t’inquiète donc pas, Cécile s’occupera bien d’elle, enchaîna Cybèle. -Tu connais l’obstétrimage ? -C’est une excellente amie qui m’a suivie tout au long de ma grossesse, tu peux lui faire confiance. -Je vais prévenir Lucius, proposa Sirius, en espérant qu’il puisse se soustraire à cette bande de vautours. -Je vais voir comment se passe l’accouchement, dit Cybèle en pénétrant dans la salle. -Je reste donc avec Harry et Draco marmonna Severus toujours aussi stressé par la situation. »
Lorsque Sirius pénétra dans le ministère, il constata pour son plus grand malheur que personne ne semblait prêt à partir et tous semblaient vouloir parler avec Lucius. Ce ne fut qu’au bout d’une dizaine de minutes qu’il parvint à atteindre le nouveau ministre.
Lucius commençait à se faire du souci, Narcissa n’avait pas réapparut et Severus non plus, son degré d’anxiété monta d’un cran lorsqu’il croisa le regard inquiet de Sirius Black. Il réussit à se débarrasser de la foule et entraîna Sirius dans un recoin de la salle.
« Qu’est-ce qui se passe Black ? -Narcissa est à Sainte Mangouste, elle est en train d’accoucher ! -Pourquoi est-ce que je suis prévenu que maintenant ? Ça fait combien de temps ? -Je ne sais pas vraiment, mais si tu veux être à l’heure pour la naissance de ton deuxième garçon il va falloir te dépêcher. »
Lucius s’excusa d’une manière calme et posée qui mit les nerfs de Sirius au défi.
« Comment peux-tu paraître aussi calme ? Tu n’es pas humain ! -Ça s’appelle se tenir en public Black, les gens ne se fient qu’aux apparences, alors je leur donne exactement ce que je veux qu’ils voient. -Dépêche-toi, si tu n’arrives pas à l’heure Severus et Narcissa vont m’étriper vivant. -Rectification Narcissa m’étripera, je te laisse Severus. -Vu que je n’ai pas envie de savoir, je ne vais pas m’attarder ici et attendre que tu me suives ou non. »
Une fois arrivé à Sainte Mangouste, ils se firent conduire en salle d’attente où se trouvaient déjà Severus, Draco et Harry. Lucius eut l’autorisation d’entrer dans la salle d’accouchement où étrangement peu de bruit en sortait. Quelques minutes plus tard, Cybèle sortait de ladite salle.
« Alors ? Demanda anxieusement Sirius. -Tout se déroule bien, les contractions sont de plus en plus rapprochées et Narcissa gère très bien la douleur. -On n’entend rien, rétorqua Sirius. -Comme je l’ai dit, Narcissa gère très bien la douleur elle se refuse à hurler devant tout le personnel médical. -Les Malfoy ont un sérieux problème avec les apparences. -C’est pas vrai, protesta Draco. »
Sirius leva les yeux au ciel, mais ne continua pas la conversation. Severus, toujours stressé, faisait les cent pas dans le fond de la salle d’attente devant les yeux inquiets d’Harry. Une heure plus tard et quelques gémissements plus ou moins bruyants de la part de Narcissa, Cécile sortit de la salle un bébé dans les bras. Aussi étonnant que cela puisse paraître ce fut Severus qui prit le dernier né Malfoy dans ces bras.
« Je peux le voir, s’écrièrent les deux garçons en même temps. »
Severus se baissa pour se mettre au niveau des enfants et leur montra le petit garçon.
« Il n’est pas vraiment beau, marmonna Harry avec un froncement du nez. -Un Malfoy est toujours beau, continua Draco, mais…, dit-il lui aussi avec un petit froncement du nez. -Il vient juste de naître Draco, toi aussi tu étais ainsi le jour de ta naissance, dit Lucius qui s’était joint au petit rassemblement autour de son dernier né. -Alors comment allez-vous l’appeler ? Demanda Sirius encore tout excité. -Alexandre Severus Malfoy. »
De surprise Severus faillit lâcher l’enfant, inquiet Lucius le prit dans ses bras.
« C’est joli, dit Sirius un petit sourire en coin. Un joli hommage, heureusement que vous ne l’avez pas appelé avec le prénom des grands-pères, imaginez un peu Alphard ou Abraxas. -Sirius ton humour à propos des prénoms de mon père et du père de Narcissa ne sont que moyennement apprécié. -Ne lui en veut pas, Sirius reste un éternel blagueur incompris, s’exclama Severus une touche d’ironie dans sa voix. -Est-ce que je peux le tenir ? Demanda Cybèle toute excitée. -Il est mignon, dit Remus, et dire que dans deux mois ce sera à notre tour. »
Le petit Alexandre se réveilla et se mit à pleurer.
« Je pense qu’il est temps que je le rende à sa mère, dit Lucius en prenant son fils avec précaution. Il rentra alors à nouveau dans la salle d’accouchement où l’attendait une Narcissa épuisée.
« Alors est-ce que je peux enfin le tenir ? demanda-t-elle un petit sourire aux lèvres. -Tu te sens assez forte ? -Maintenant oui. »
Pendant ce temps dans la salle d’attente l’ambiance était maintenant au soulagement et à la fête. Cybèle en profita alors pour présenter Cécile à Sirius et Severus.
« Voilà j’ai parlé de votre projet à Cécile, commença Cybèle. -Notre projet, demanda Severus en haussant un sourcil. -Oui, Sirius m’a parlé de ta potion et… -Laisse-moi parler veux-tu, continua Cécile. Votre histoire me touche beaucoup et j’ai l’impression de bien vous connaitre au travers de tout ce que me raconte Cybèle. -Ce qui n’est pas notre cas… -Arrête avec ce ton Severus, tu vas finir par lui faire peur, dit Sirius en donnant un coup de coude à Severus. -Ce que je vous propose c’est qu’on apprenne à se connaître et ensuite vous pourrez juger si oui ou non je peux être votre mère porteuse. »
Severus inclina légèrement la tête, signe d’accord de sa part tandis que Sirius avait un grand sourire collé au visage. Severus dut bien avouer au bout d’un mois que Cécile l’avait convaincue, la jeune femme était charmante et surtout elle était médicomage. Elle savait exactement tout ce qu’il fallait pour mener une grossesse à terme sans mettre en danger l’enfant. Sirius et lui avaient décidé de le lui annoncer lors d’un dîner durant lequel ils avaient invité tous leurs amis.
« Quand est-ce qu’ils arrivent ? Demanda Harry qui avait décidé d’attendre les invités devant la porte, le seul problème étant qu’ils n’arrivaient pas avant deux heures. -Pas encore Harry, marmonna Sirius pour la vingtième fois. Pourquoi n’irais-tu pas voir Severus ? -Il m’a interdit d’entrer dans son laboratoire. -Le traitre, j’aurais dû faire pareil avec la cuisine…murmurra Sirius pour lui-même. -Quand est-ce que Draco arrive ? -Dans un long moment encore Harry… »
Il ne put achever sa phrase que la sonnette de l’entrée retentit. Très étonné Sirius alla ouvrir et tomba sur un Lucius au visage un peu fatigué et un Draco particulièrement excité.
« Harry ! J’ai réussi à convaincre mon père de m’amener plus tôt chez toi. -Tu as craqué, dit Sirius un gros sourire sur le visage. -Ne te moque pas de moi, tu ne vis pas avec un bébé. -Quoi il n’y a pas une armada d’elfes de maison pour vous assister ? -Non parce que pour Alexandre, Narcissa souhaite tout faire elle-même, elle a fait mettre la nurserie dans la chambre d’à côté et encore elle voulait mettre le bébé dans la chambre avec nous. »
Sirius ne résista pas et éclata de rire sous les yeux blasés de Lucius. Ce fut à ce moment-là que Severus débarqua dans l’entrée.
« Je savais que tu n’arrivais jamais en retard, mais arriver à ce point en avance… -Draco, dit Lucius comme si ce seul mot pouvait tout expliquer. -Allez viens Draco, on va dans ma chambre. »
Une fois les enfants montés dans la chambre d’Harry, Severus offrit un verre à boire à Lucius qui s’effondra dans le canapé d’une manière un peu moins élégante qu’à son habitude.
« À ce point-là, dit Severus en haussant un sourcil. -Non seulement le poste me prend beaucoup de temps, il a fallu purger tout le ministère de fond en comble, et j’ai dû étudier tous les dossiers que Fudge avait traités et croyez-le ou non il y en a beaucoup. J’en ais seulement traité la moitié. -Oh arrête tu vas me faire pleurer, critiqua Sirius. -Et le pire, c’est qu’une fois chez soi on pourrait penser être enfin au calme et tranquille… -Tu t’attendais à quoi avec un nouveau-né, remarqua à juste titre Severus. -Exactement. -Tu ne vas pas me dire que tu regrettes quand même, répliqua Sirius tout d’un coup très sérieusement. -Non, Alexandre a juste une voix très puissante pour un si petit corps. Enfin, je suppose que vous aurez tout le loisir de le voir ce soir. -Et Draco ? -Narcissa me dit qu’il se sent un peu délaissé à cause d’Alexandre, il n’a jamais eu besoin de partager sauf avec Harry, mais c’est complètement différent. -Les premiers moments ne sont jamais faciles dans la vie de l’ainé. Et ça restera ainsi un petit moment il suffit juste que tu le rassures je suppose, dit Sirius sur un ton très philosophique. -Par moment Black tu me fais peur, répliqua Lucius. -Pas qu’à toi, marmonna Severus le plus bas possible. -Je t’ai entendu je te signale Severus. »
Boudeur, Sirius monta directement dans la chambre avec dans l’idée de prendre une douche et de s’habiller correctement pour la soirée.
« Je l’ai vexé ? Demanda Lucius -Non il se cherchait juste une excuse pour nous laisser tranquille je suppose. -Et sinon comment va la vie de famille ? -Plus facile que je ne l’aurais cru, bien sûr on a souvent des disputes, mais peu de choses par rapport à ce que j’avais imaginé. -C’est bien, je suis content pour toi Severus, tu méritais vraiment d’être heureux. -On le méritait tous les deux je crois bien. Et si tout se passe bien Sirius et moi serons parents, mais n’en parle pas trop encore rien n’est sûr. -Parents ? -Une potion et une mère porteuse. -Je savais que tu pouvais tout faire au moyen de potions, mais des enfants, je suis très impressionné. -Nous ne l’avons pas testé encore, mais nous avons trouvé la mère porteuse, il s’agit de l’obstétrimage qui a mis ton second fils au monde. -Tu la connais bien ? -On l’a invité à de nombreuses reprises et elle a répondu à toutes nos questions. -Elle ne demande rien en compensation ? -Seulement les frais pour le bébé, rien d’autre. Et Cybèle est garante de son amie alors nous allons tenter l’aventure. -Severus va devenir papa, jamais je n’aurais pensé ça. -Je suis déjà papa je te signale même si Harry est l’enfant parfait, il ne fait jamais de bêtises et obéis toujours. -Ça risque de ne pas être la même chose… -J’espère bien si jamais c’est aussi un fan de potion Sirius risque de ne pas s’en remettre. »
Ce fut à ce moment-là que les deux enfants revinrent rigolant de leur dernière blague.
« Quand est-ce que Narcissa et Alex arrivent, demanda Harry un grand sourire aux lèvres. -Pas avant une heure au moins Harry. »
Draco quant à lui fit une moue contrite face à la question d’Harry. Severus le vit aussitôt et tandis que Lucius parlait tranquillement à Harry, il prit Draco à part.
« Que t’arrive-t-il ? Demanda Severus sachant très bien de quoi il s’agissait. -Rien. -Je vois bien que non. Je te propose une chose, on n’en parle qu’une seule fois et après je n’en ferais plus jamais mention. -Est-ce que tu crois que mes parents vont moins m’aimer maintenant ? Tu sais ça fait pas longtemps qu’ils m’aiment vraiment et maintenant… -Maintenant il y a Alexandre qui ne fait que pleurer et occupe ta mère tout le temps. -Quand il dort, elle dort aussi et il ne peut même pas jouer avec moi. -C’est normal dans un premier temps, il est tout petit, il faut du temps pour qu’il grandisse, mais il faut que tu saches une chose tes parents t’aiment beaucoup et ça ne changera jamais. Laisse-leur le temps de s’adapter aux nouveaux changements et n’hésite pas à discrètement demander de l’attention. -Discrètement ? Demanda Draco en soulevant un sourcil dans une pâle imitation de Severus. -Je te fais confiance là-dessus. »
Ils retournèrent s’asseoir et Draco emmena Harry faire un tour dans les couloirs. Une bonne heure plus tard les autres invités arrivèrent et tous, sans exception, s’extasièrent sur le petit Alexandre.
« Il est le portrait craché des Malfoy, blond et yeux gris, marmonna Cybèle. -Oui, mais autant Draco est le portrait craché de son père, autant Alexandre a les traits beaucoup plus fins, il ressemblera un peu plus à Narcissa. -Il en fallait bien un qui me ressemble un peu, dit Narcissa le sourire aux lèvres. Et puis les yeux gris c’est la marque de fabrique des Black après tout. -Elle a bien raison sur ce point-là, dit Sirius un grand sourire aux lèvres. »
Le repas s’engagea sur des discussions légères et des blagues plus ou moins drôles de la part de Sirius, surenchérit par Cécile à la surprise générale.
« Je te trouve bien nerveux Mumus, qu’est-ce qui se passe ? -N’y fais pas trop attention, plaisanta Cybèle, il est comme ça depuis le début de la semaine, il me rendait nerveuse au début, mais je m’y suis habituée. -J’ai juste une mauvaise impression… -Le bébé n’arrive pas avant un mois pourtant, tu devrais te relaxer, tu n’en auras plus le temps après, plaisanta Sirius. -Je te rassure, les hommes sont toujours très stressés le mois précédent l’accouchement, dit Cécile, l’attitude de Remus ne m’étonne pas du tout. -Me voilà rassurée, rigola Cybèle… »
Cependant, son rire se tut brusquement lorsqu’elle sentir les eaux se rompre. Le son étranglé qu’émit Cybèle fit s’interrompre les rires et les discussions et tous se retournèrent vers elle.
« Je crois que je viens de perdre les eaux… -Je savais que j’avais raison, je sentais que quelque chose n’allait pas… -Soyons sérieux, ces choses-là sont imprévisibles, répliqua Cécile. Cybèle je t’emmène tout de suite à Sainte Mangouste, les autres finissez votre repas. -Sûrement pas, s’écrièrent les autres en question. -C’était bien tenté, dit Cybèle un léger sourire aux lèvres. »
Malgré les apparences Cybèle n’était pas vraiment d’humeur à rire, elle était inquiète, la naissance n’était pas prévue avant un mois et elle avait peur que le bébé ait un problème. Elle sentait que Remus était lui aussi très inquiet, mais comme elle, il tentait de garder les apparences sauves. Une fois tous arrivés à Sainte Mangouste, Cybèle et Remus furent emmenés dans une salle de consultation pendant que les autres devaient patienter dans la salle d’attente. Seuls Narcissa et Alexandre n’avaient pas suivi la petite troupe.
« Alors Cécile quelque chose ne va pas ? -Non, le bébé arrive juste un peu plus tôt. Je ne décèle aucune anomalie, mais il va falloir attendre encore un peu, le bébé n’est pas encore descendu. -Combien de temps ? Demanda Remus légèrement anxieux. -Personne ne peut vraiment vous répondre, je reviendrais dans une demi-heure. -Une demi-heure ? Mais j’ai mal… -Respire bien pendant les contractions et défoulez-toi sur Remus si tu veux… »
Pendant ce temps dans la salle d’attente on attendait des nouvelles. Tous sautèrent de leurs fauteuils lorsque Cécile entra dans la salle.
« Alors ? Demanda Sirius proche de la crise de nerfs. -Tout va bien, le bébé arrive, mais ça va prendre du temps, je pense qu’elle en a pour quelques heures… -Je ferais mieux d’aller coucher les enfants, dit Severus, reste là pour Remus et Cybèle. »
Sirius fut le seul à rester toute la nuit, remplaçant Remus de temps en temps au chevet de Cybèle.
« Comment vas-tu ? Une contraction arrive ? -Non Sirius, mais j’en ai marre, quelle heure est-il ? -Il est huit heures. -Quoi ?! Ça fait dix heures de travail, mais quand est-ce qu’il va enfin sortir ?! -Reste zen surtout, respire bien ! -Ça fait dix heures que je tente de rester zen alors tes conseils tu sais où tu peux te les mettre ? Quand est-ce que ce petit loup va enfin se décider à sortir… -D’après Cécile ça ne devrait plus être long ! -Ça fait deux heures qu’elle dit que ça ne sera plus très long, à mon avis elle n’est pas aussi bonne médicomage qu’elle a bien voulu me le faire croire… »
Heureusement pour Sirius, Remus entra dans la chambre et Cybèle prit soin de le harceler comme seule une femme sur le point d’accoucher sait le faire. Cécile entra à nouveau dans la chambre.
« Alors comment la future maman se porte ? -Elle ira bien mieux quand le bébé sera enfin dehors, si tu vois ce que je veux dire… -L’humeur est toujours aussi tendue à ce que je vois. -M’en parle pas, marmonna Sirius. -Tu es sûre que tu veux passer par cette épreuve là toi aussi ? Lança Cybèle en sueur et bien fatiguée. -Oui, il faut croire, dit Cécile en rigolant. J’ai une bonne nouvelle, le bébé arrive, on va t’emmener dans la salle d’accouchement, dans quelques heures tu vas être maman. -Vivement dans quelques heures alors… »
Comme promit Lucas Remus Lupin vit le jour trois heures plus tard, au plus grand soulagement des parents et de Sirius.
ÉPILOGUE
Juillet 1991 :
Cybèle portait sur sa hanche un Lucas d’à peine 2 ans tout excité par l’ambiance festive de la maison dans laquelle il se trouvait. Remus, posté non loin de sa petite famille, les regardait amoureusement.
« Alors mon p’tit loup ? Tout va pour le mieux, lui dit Sirius en lui sautant dessus… -Tu aurais pu me faire peur Sirius si je ne t’avais pas entendu depuis l’escalier qui se trouve de l‘autre côté du couloir… -Tu aurais pu faire semblant d’avoir peur en bon ami que tu es. »
Remus lui lança un regard exaspéré puis revint sur son fils et sa femme.
« Il grandit vite ton petit louveteau. -Oui, déjà deux ans j’ai ‘impression qu’il est arrivé hier. -J’ai entendu dire que les sorties lunaires se font en famille depuis un an maintenant ? -Oui, elle est incroyable n’est-ce pas ? -C’est ça l’amour, chantonna Sirius. -Sale cabot, comment va Lily ? -Notre petit soleil se porte à merveille, je ne réalise pas vraiment qu’elle a eu un an le mois dernier et je n’aurais jamais cru que Severus puisse être aussi gaga de sa fille. -Narcissa aussi je crois bien. -Oui, mais Alex semble n’est pas du même avis. -C’est normal à son âge il ne comprend sûrement pas ce que signifie le partage. Et Harry comment gère-t-il le partage ? -C’est Harry, il partage sans même y penser, Lily sera une fille gâtée aussi bien par son père que par son frère. J’espère juste qu’elle a hérité de mon esprit blagueur ! -Je ne suis pas certain que Severus soit d’accord avec ça. -Il a déjà Harry fan de potion et Lily qui le regarde avec adoration quand il lui parle de potion faut bien que j’ai quelque chose. -Imagine un esprit blagueur et un don en potion, à mon avis vous n’êtes pas sorti du chaudron. Où est Harry ? -Il ne devrait pas trop tarder, il voulait être beau pour son anniversaire. De toute façon tant que Draco n’est pas là tu ne verras pas Harry. -Toujours aussi inséparable ? -Oui, mais je pense que ça ne sera pas pareil à Poudlard. Nous avons eu l’autorisation de Dumbledore pour assister à leur répartition. -Tu crois qu’ils ne seront pas ensemble ? -J’y ai bien réfléchi, il y a une possibilité pour qu’ils finissent tous les deux à Serdaigle mais je pencherais plutôt pour Draco à Serpentard et Harry à Gryffondor. -C’est ce qui semble logique, mais parfois la vie réserve quelques surprises. -Tu paries ? -Non. -Toujours aussi raisonnable, tu n’es pas drôle Mumus. »
La sonnette d’entrée raisonna dans la maison et une tête brune sortie précipitamment d’une des pièces de l’étage pour se précipiter vers les nouveaux arrivants.
« Draco, s’exclama Harry en courant vers son ami. Joyeux Anniversaire. -À toi aussi Harry, s’écria tout aussi joyeusement Draco. »
En effet les deux enfants avaient décidé cette année qu’ils fêteraient leurs anniversaires en même temps, une lubie que les parents leur accordèrent.
« Bonjour Alex, Mr et Mme Malfoy. Viens Draco il faut absolument que je te montre ce que j’ai réussi à faire comme potion. »
Et sur ce, les deux enfants disparurent dans la pièce qu’Harry avait quittée quelques secondes plus tôt.
« Il ne changera jamais, pleurnicha Sirius en posant sa tête sur l’épaule de Remus. -Je crains que non, mais tu as de la chance un maître des potions et un autre en devenir sous le même toit, tu n’auras pas à aller chez l’apothicaire pour acheter des potions. -C’est censé me rassurer ? -Un peu. »
Sirius s’éloigna de Remus en lui tirant la langue et alla voir Narcissa qui avait le ventre déjà bien arrondi par sa troisième grossesse.
« Si un jour on m’avait dit que les Malfoy auraient autant d’enfants que les Wesley je ne l’aurais fait admettre à Sainte Mangouste ! -Black tes commentaires désobligeants on s’en passera, marmonna Lucius peu heureux d’être comparé à un Wesley. -Pile à l’heure marmonna Severus en guise de salutation. -Moi aussi je suis très contente de te voir Severus, dit Narcissa un léger sourire au coin des lèvres. Nous ne sommes pas les derniers j’espère. -Non, Ted n’est pas encore présent ainsi que Cécile. »
Ils passèrent au salon et quelques minutes après les deux derniers invités arrivèrent. Le repas se passa dans une très bonne ambiance, les garçons riaient dans leur coin et les trois bébés avaient été placés dans une autre pièce pour leur sieste.
« Au fait s’exclama Cybèle tu connais enfin le sexe de ton bébé ? Demanda-t-elle en s’adressant à Narcissa. -Oui je l’ai appris hier, dit-elle avec un sourire qui sonnait faux. -Que se passe-t-il ? Demanda Severus voyant clair dans l’attitude de Narcissa. -Il semblerait que Lucius ne soit capable que de me donner des garçons, marmonna-t-elle avec une petite moue contrite, ce qui fit rire les autres convives. Je vais devoir me venger sur Lily… -Pas besoin, dit Harry un grand sourire aux lèvres, tu as toujours Draco il passe plus de temps à se coiffer qu’une fille. -Hé ! Espèce de traitre. -Remarque il n’a pas tort marmonna Sirius à l’oreille de Severus qui esquiva un petit sourire. »
Les autres convives n’osèrent pas rire devant Draco qui semblait contrarié par la remarque d’Harry, mais tous avaient un petit sourire en coin.
« Et si on passait aux cadeaux, claironna Cybèle pour redonner un peu le sourire à Draco. -Ouiiii, s’exclama Draco joyeusement »
Les garçons allèrent s’installer sur le grand canapé s’asseyant ainsi devant les deux piles de cadeaux qui y trônait fièrement.
Les garçons déballèrent les cadeaux avec entrain, Harry découvrit des livres de potions de la part de Remus et Cybèle, un livre sur les potions utilisées dans la médicomagie par Cécile et un balai de la part de Sirius. Draco avait eu sensiblement la même chose, sauf qu’il avait eu des livres sur la défense contre les forces du mal, matière qu’il aimait beaucoup étudier pendant les cours. Les balais provoquèrent une exclamation de joie chez les deux garçons qui proposèrent d’aller les essayer immédiatement.
« Vous aurez tout le loisir de les essayer plus tard, s’exclama Severus, pour le moment il reste des cadeaux et vous avez des invités. -Rabat joie, je suis certain que si Harry avait eu envie de faire une potion tu l’aurais autorisé marmonna Sirius. -Non, il n’est pas poli de fausser ainsi compagnie aux invités et je l’aurais fait remarquer pour n’importe quelle demande. -Mouais, continua Sirius pas convaincu pour une mornille. »
Severus se contenta de lever les yeux au ciel pendant que Lucius amenait deux boites très étranges, un léger rictus au coin des lèvres ce qui n’augurait rien de bon…
« Il a un air sadique sur le visage, glissa Sirius à l’oreille de Severus, ça ne va pas être une bonne surprise pour nous ça ! »
Severus ne répondit rien, mais était parfaitement d’accord avec son conjoint.
« J’ai trouvé ces deux merveilles et elles m’ont fait penser à vous deux, bien sûr vous ne pourrez pas les emmener à Poudlard, mais ça me semblait être un bon cadeau. »
Harry avait une vague idée de ce que contenaient les boîtes, il avait souvent entendu ce langage sifflé que ce soit au zoo de Londres ou dans le tableau des Malfoy et il ne savait pas comment agir dans ce cas là.
« Oh s’exclama Draco, un serpent ! -Un quoi, s’exclama Sirius avec une voix légèrement plus dans les aigus que sa voix habituelle. -Lucius, souffla Severus mi amusé mi-inquiet, je ne suis pas certain que ce cadeau soit apprécié à sa juste valeur… -Tu m’étonnes, cria Sirius debout sur sa chaise, il est hors de question qu’on ait un serpent dans la maison, surtout avec une enfant en bas âge… -Qu’est-ce que je disais, continua Severus un léger sourire au coin des lèvres en voyant un Sirius aussi peureux. -Elle est magnifique s’exclama Harry en prenant le serpent dans ses bras. -Attention Harry elle est peut-être dangereuse, remarqua Sirius. »
Draco regardait Harry avec fascination, lui n’avait pas osé prendre le serpent dans les bras, il ne savait pas comment allait réagir l’animal alors qu’Harry n’avait pas peur du tout au contraire il était juste émerveillé.
« Non elle ne me fera rien du tout, dit Harry tout sourire… -Tu n’en sais rien Harry, manipule là avec précaution quand même, marmonna Severus, il faut être très attentif avec un serpent. -Ne t’inquiète pas, dit-il en la posant autour de son cou, ce n’est qu’un bébé. -Qui pourrait très bien t’étrangler si l’envie lui en prenait, dit Sirius très sérieux. -Comment sais-tu que tu as une femelle ? Demanda Lucius intrigué. »
Harry ne savait pas trop quoi répondre, il ne pouvait pas vraiment dire que c’était évident puisqu’elle parlait d’elle au féminin, il choisit d’opter pour un silence un peu gêné ce qui intrigua très fortement Severus. Au moment où ce dernier allait poser une question, le serpent de Draco sortit de sa boîte et partit en quête d’un autre endroit plus confortable semant la panique parmi les invités. En bon Serpentard, Lucius, Severus et Narcissa ne bougèrent pas tandis que les autres invités commencèrent à monter sur tout ce qui se portait à portée de main, seuls Alex, Draco et Harry tentèrent de retrouver le serpent. Ce dernier leur fila entre les doigts et alla se cacher dans un petit espace où personne ne put l’atteindre.
« C’est malin, il va camper là maintenant se lamenta Sirius. -Je pense que tu peux l’appeler Harry pour qu’il sorte, dit Lucius avec un petit clin d’œil. »
Harry le regarda pendant un long moment avant de se décider à appeler le serpent.
« Viens ici s’il te plaît, personne ne te fera de mal et on te trouvera un endroit plus confortable pour toi… »
Bien que l’ayant deviné Lucius ne put s’empêcher de frissonner en entendant le fourchelangue. Entendre ce sifflement rappelait de très mauvais souvenir à Severus qui se figea, tout comme tous les invités de la salle à part Ted qui ne comprit pas pourquoi tout le monde s’était tu. Étrangement ce fut Sirius qui s’en remit le premier.
« Harry tu ne nous avais jamais dit que tu pouvais comprendre les serpents, dit-il d’un ton doux afin de ne pas effrayer l’enfant qui gardait le regard rivé par terre n’osant pas affronter les adultes présents. -Quand j’ai compris que j’étais le seul à pouvoir leur parler j’ai décidé de ne pas le dire, c’était une autre anormalité comme disait mon oncle. -Oh non Harry parler aux serpents n’est pas une anormalité tu sais, juste que c’est très rare, continua-t-il, mais je comprends pourquoi tu ne l’as pas fait. -Tu n’es pas en colère ? -Oh non Harry, dit Severus à son tour, bien sûr que non nous ne sommes pas en colère après tout c’est un don que tu possèdes là. Tiens regarde, le voilà qui sort. »
En effet le serpent n’entendant plus de bruit sortit doucement de sa petite cachette et Draco en profita pour le remettre dans sa boîte. La conversation reprit de plus belle et Ted profita de ce moment pour offrir son cadeau à Harry.
« Tiens j’ai réussi à trouver ce livre-là pour toi, je pense qu’il te fera très plaisir. -Merci Ted, dit Harry en lui sautant dans les bras. »
Toujours dans les bras rassurants de Ted il ouvrit son cadeau, il s’agissait d’un livre, mais il était particulier, en effet, il s’agissait du tome deux du livre sur Merlin que Ted lui avait offert lorsqu’ils vivaient dans leur petite maison bancale. Harry serra Ted très fort en ne cessant de le remercier.
« Tu sais, dit Harry, sans toi je… -Ne t’inquiète pas Harry, tu as été un vrai cadeau du ciel tu sais, tu as été ma rédemption c’est grâce à toi que j’ai voulu être honnête et tu m’as apporté bien plus que je ne l’aurais imaginé. Aujourd’hui j’ai une maison, un travail que j’aime beaucoup et j’ai découvert la magie. Sans toi moi aussi je serais sûrement mort dans les rues. Il n’est pas question de remerciement, je suis vraiment heureux pour toi Harry, tu méritais tout ça ! -Toi aussi Ted, tu as été le premier adulte qui ne m’a pas traité de monstre tu sais, le premier que j’ai considéré comme un ami et même parfois comme un père. »
Les larmes aux yeux Harry et Ted finirent par se séparer et à rigoler de leur propre bêtise.
« Regarde-moi un adulte en train de pleurer comme un bébé, dit-il un sourire sur les lèvres. »
Harry se mit à rire d’autant plus jusqu’à ce que Draco vienne le chercher.
« Severus a dit qu’il fallait que tu ailles ranger tes cadeaux après avoir remercié tout le monde, marmonna Draco. -D’accord. »
Après un dernier câlin avec Ted, Harry alla remercier tout le monde et décida de tout emmener dans sa chambre.
« Tiens, dit Draco qui avait suivi Harry, c’est mon cadeau, enfin c’est plutôt mon père qui m’a donné l’autorisation de te l’offrir, mais il faut que personne ne le sache à part Severus et Sirius. -D’accord dit Harry très intrigué par le cadeau. »
Il tendit le paquet bien enveloppé à Harry en lui faisant un grand sourire.
« Merci Draco, dit Harry. -Attends de voir ce que c’est… »
Harry ouvrit le paquet et constata qu’il s’agissait d’un livre, mais pas de n’importe lequel, il s’agissait d’un livre avec une belle couverture verte en velours un peu abîmée et une écriture qu’Harry ne reconnut pas. Il ouvrit le livre et constata à quel point il était vieux, les pages jaunies semblaient être sur le point de se déchirer tant le papier était fragile. Harry constata qu’il ne reconnaissait toujours pas le langage. Il releva la tête et Draco devança sa question.
« Il s’agit d’un livre très ancien, il fait partie de la famille Malfoy depuis la première génération, mais aucune n’a été capable de le déchiffrer, étrangement Père pense que ce livre te revient de droit. Je pense qu’un jour tu comprendras ce qui est écrit. »
Harry referma doucement le livre un sourire sur les lèvres, il adorait les défis et celui-là en était un de taille.
Le mois d’août passa à une vitesse folle pour les deux garçons qui passaient leur temps à voler, faire des potions et à jouer avec leurs serpents. Au plus grand dam de Sirius, Lily semblait bien aimer jouer avec le serpent d’Harry, que ce dernier avait nommé Khensit, mais toujours sous la surveillance de son grand frère. Septembre arriva et Sirius regarda Harry faire ses valises pour Poudlard. Il se revoyait à son âge, heureux de quitter sa famille de fous et espérant qu’il ne serait pas réparti à Serpentard. Harry lui n’était pas vraiment heureux de partir, il ne souhaitait pas quitter ses deux pères et sa sœur, Sirius le voyait bien dans son attitude plus renfermée qu’à son habitude.
« Tu sais Harry Poudlard est formidable. Tu vas t’y faire de nombreux amis et ça sera les meilleures années de ton enfance, enfin adolescence même. -Mais je n’ai pas envie de vous quitter… -Ne t’inquiète pas, déjà nous serons là ce soir pendant la répartition et tu pourras nous écrire aussi souvent que possible et au moindre problème tu pourras nous contacter par cheminette d’accord ? »
Harry hocha la tête et serra Sirius très fort dans ses bras.
« En plus, il y aura Draco… -Dans quelle maison je vais être ? Et si je suis dans une maison qui ne te plaît pas ? -Ne t’inquiète pas pour ça Harry, je serais fier de toi quelque soit la maison à laquelle tu appartiendras ! -Pour de vrai ?! -Oui promis. »
Sirius lâcha Harry qui continua sa valise. Sirius savait qu’il y avait une grande chance pour qu’Harry aille à Gryffondor mais quelque part au fond de lui il savait que cette maison n’irait pas pour son caractère. Il était certain qu’Harry terminerait à Serdaigle, studieux comme il était. Il sentit deux bras entourer sa taille et sut que Severus venait d’arriver.
« Alors, le grand garçon est prêt à partir ? -Oui, sourit Harry en fermant sa valise. »
Sirius soupira et Severus lui embrassa la tempe avant d’accompagner Harry dans le hall d’entrée. Ils arrivèrent à l’heure sur le quai 9 ¾ et y retrouvèrent Draco et sa petite famille.
« Enfin vous voilà, marmonna Draco tout bas se cachant derrière son masque aristocratique qu’Harry n’aimait pas. Viens j’ai deux amis qui ont réservé nos places. -J’arrive, je dis au revoir d’abord. »
Draco acquiesça d’un signe de tête et monta dans le train rouge. Harry se retourna vers Sirius et Severus et se retint de pleurer devant tout le monde. Sentant son malaise Severus et Sirius le serrèrent dans leurs bras et Lily lui fit un bisou mouillé sur la joue. Ne souhaitant pas faire plus de sentiments devant tant d’inconnu Harry entra à son tour dans le wagon. Sirius et Severus rejoignirent Lucius et Narcissa qui se trouvaient un peu plus en retrait.
« Alors ? Demanda Sirius à Narcissa. -Mon fils va entrer à Poudlard, marmonna cette dernière retenant au maximum les larmes qui voulaient sortir… -Eh oui, ils grandissent si vite, dit Severus qui tentait de ne rien montrer de son angoisse à laisser Harry partir. »
Lorsque le train démarra, ils quittèrent le quai et rentrèrent chez eux. Sirius et Severus confièrent ensuite Lily à Cécile qui leur servait de baby-sitter en cas de besoin et transplanèrent directement devant les grilles de l’école encore vide d’élèves.
« Ah Sirius, Severus comment allez-vous ? Les accueilli Dumbledore. Ce n’est pas donné à tout le monde d’assister à la répartition de son enfant. -Et nous vous en sommes très reconnaissants dit Sirius. -Après tout ce que vous avez fait pour Harry, il est normal que vous puissiez assister à cette étape dans sa vie. »
Dumbledore les fit entrer dans son bureau et leur proposa du thé et des bonbons au citron que les deux hommes refusèrent poliment. La conversation s’étala sur une bonne partie de la journée, puis Severus prit congé du directeur, suivi de près par Sirius.
« Anxieux ? -Un peu, marmonna Severus. -Je pense qu’il va gérer très bien la pression d’être le Sauveur. -J’espère, ce n’est qu’un enfant et je suis certain que les autres vont… -Il sait se défendre, bien mieux que n’importe quel gamin de onze ans. De plus, Harry maîtrise particulièrement bien sa magie, tu n’as aucun souci à te faire et si quelque chose arrive Dumbledore nous préviendrait immédiatement… »
Ils passèrent leur temps à revisiter Poudlard tout en se racontant des anecdotes sur ce que leur remémoraient les différents lieux. Puis, lorsque vint le moment de la cérémonie, ils s’installèrent à la table des professeurs ce qui fit frissonner certains élèves qui avaient eu Severus en cours et qui ne souhaitaient pas forcément le voir revenir.
Lorsque le train démarra, Harry se sentit un peu oppressé, il n’avait jamais vraiment été séparé de ses pères depuis le fiasco de l’ancien ministre. Draco lui se sentait parfaitement à l’aise de se retrouver dans ce wagon rempli des enfants des connaissances de ses parents qu’Harry n’aimait pas forcément. Pansy le regardait avec un regard d’admiration qui écœurait Harry, Vincent et Grégory ne parlaient pas vraiment, mais leur présence imposante intimidait un peu le jeune garçon. Deux autres garçons étaient présents Blaise qu’Harry connaissait que de nom et Théodore qu’il ne connaissait pas du tout. Au bout d’une heure, il craqua et sortit du wagon prétextant une envie pressante. Comme à son habitude Draco voulut le suivre, mais Harry l’en empêcha.
Une fois dans le couloir Harry prit une grande inspiration avant de se faire renverser par une furie brune.
« Oh désolée, je ne t’avais pas vu. Je cherche Trevor… -Trevor ? Qui est-ce ? -C’est le crapaud de Neville et il est malheureux de l’avoir égaré. -Je veux bien t’aider à le chercher si tu veux. -C’est vrai ? Ce serait vraiment gentil de ta part. Au fait je m’appelle Hermione Granger. -Enchanté, moi c’est Harry Potter. -J’ai lu beaucoup de choses sur toi, j’adore lire ! -Moi aussi, j’ai plein de livres et je ne me lasse jamais d’en découvrir plus. -On va bien s’entendre alors, lança-t-elle joyeusement. J’ai déjà presque tout lu de nos livres de première année, je ne connaissais pas le monde sorcier avant alors j’ai aussi acheté quelques livres qui en parlent. -Tu viens du monde moldus ? -Oui mes parents sont tous les deux dentistes. »
Harry acquiesça et ils se mirent à la recherche de l’animal de ce fameux Neville. Ils arrivèrent dans le compartiment à côté de celui qu’Harry avait occupé avec Draco et ses amis et toquèrent doucement à la porte. Une tête rousse leur ouvrit.
« Bonjour, commença Hermione, vous n’auriez pas vu Trevor ? -C’est un crapaud, continua Harry. -Non, marmonna le garçon roux. -Nous non plus, dirent en cœur les autres élèves du compartiment. -Vous êtes tous des premières années ? Demanda Hermione. -Oui, dit le roux, voici Dean Thomas, Terry Boot, Susan Bones et moi c’est Ron Wesley. -Voici Harry Potter et moi c’est Hermione Granger. -Pour de vrai ? Demanda Ron en fixant intensément le front d’Harry. -C’est mal poli de fixer les gens, se défendit Harry un masque froid sur le visage comme le lui avait tant de fois enseigné Draco. -Excuse-moi, c’est juste qu’on a tellement entendu parler de toi, dit Ron en baissant les yeux. -Ce n’est pas grave, dit Harry un léger sourire aux lèvres. -On ne va pas vous déranger plus longtemps, dit Hermione, on a un crapaud à trouver. »
Ils fouillèrent le train de fond en comble, dérangeant de nombreux élèves, pas toujours sympathiques, avant de retourner dans le compartiment que la jeune fille occupait avec le fameux Neville qu’Harry n’avait pas encore rencontré.
« Je suis désolée Neville mais je n’ai pas trouvé ton crapaud, par contre je te présente Harry, il m’a aidé à chercher. -Je l’ai retrouvé dans le compartiment des futurs Serpentards, ils n’ont pas été vraiment sympathiques à mon encontre…Bonjour Harry moi c’est Neville. -Enchanté Neville, il faut que j’y aille Draco va finir par s’inquiéter. -Draco Malfoy ? Dit Neville un rictus de dégoût sur le visage, c’est lui qui n’a pas été agréable justement. -Il faut apprendre à le connaître dit Harry un petit sourire en coin. On se reverra lors de la cérémonie de répartition alors. »
Une fois Harry hors de leur compartiment Neville continua.
« Si tu veux mon avis, ton ami va finir lui aussi à Serpentard, il n’y a qu’un Serpentard pour être ami avec Malfoy. Il est arrogant et imbu de sa personne… -Harry Potter n’est pas comme ça, il a vraiment été gentil avec moi. -Potter ?! On verra bien… »
Harry rejoignit Draco qui semblait rire d’une blague qu’il venait de faire. Le voyage se termina rapidement et Harry fut soulagé de sortir enfin de ce moyen de locomotion. Draco et lui partagèrent une barque avec Théodore et Blaise. La barque les mena vers le grand château qu’Harry connaissait déjà.
« C’est beau ainsi, murmura Harry fasciné malgré lui par la vision de ce magnifique château éclairé de nuit. -Oui dit Draco les yeux ébahis par l’apparition. »
Ils arrivèrent dans une caverne où ils purent tous débarquer. Ils suivirent Hagrid qui les mena jusqu’à la grande porte d’entrée du château où il frappa trois grands coups. Quelques instants plus tard, le professeur McGonagall ouvrit cette dernière et permit aux élèves de la suivre en silence. Hagrid resta à la porte d’entrée et la referma lorsque le dernier élève fut entré. Bientôt ils furent tous conduits dans une salle où ils pouvaient entendre le bruit des autres élèves qui devaient finir de s’installer. Le professeur McGonagall commença alors à présenter Poudlard et son fonctionnement. Tous les élèves l’écoutèrent religieusement, aucun bruit ne se faisait entendre, même de la part des élèves qui connaissaient déjà Poudlard. Une fois McGonagall partie les langues se délièrent et Harry entendit les suppositions toutes aussi abracadabrantes les unes que les autres que racontait les élèves sur la façon dont se déroulait la répartition. Même si lui-même ne savait pas comment se déroulait cette dernière, il était certain qu’il n’aurait aucun troll à combattre.
L’attente lui parût interminable et il laissa échapper un léger soupir de soulagement en voyant McGonagall réapparaître, les lieux clos n’étaient définitivement pas faits pour lui.
« Suivez-moi »
Les élèves se mirent d’eux-mêmes deux par deux et avancèrent en silence. Quelques élèves laissèrent échapper quelques exclamations de surprise en découvrant la grande salle et son plafond magique. Harry, qui connaissait déjà la salle, se focalisa sur la table des professeurs et sourit en constatant que ses deux pères étaient présents. La colonne d’élèves s’arrêta lorsque les premiers ne furent plus qu’à quelques pas de l’estrade où se situaient un tabouret, un vieux chapeau et le professeur McGonagall. À la plus grande surprise des élèves de premières années, le choixpeau se mit à chanter vantant chacune des qualités de chaque maison. Même Harry fut légèrement surpris par cela, ses deux parents ayant refusé catégoriquement de lui dire comment se déroulait la répartition. En jetant un regard discret à Draco il comprit que les Malfoy avaient eux aussi tenu leur langue. Une fois la chanson terminée, le professeur commença à les appeler par ordre alphabétique.
« Alors, tu ne veux toujours pas parier dans quelle maison va aller Harry ? Demanda discrètement Sirius à son conjoint. -Je ne préfère pas. -Oh allez Severus, si tu gagnes je te promets de réaliser un de tes fantasmes… »
Severus leva un sourcil et regarda Sirius pendant de longues minutes avant qu’un léger sourire vienne fleurir au coin de ses lèvres.
« N’importe lequel ? -Franchement il te reste beaucoup de fantasmes non réalisés ? -Quelques un, répliqua Severus. -Bien sûr si je gagne la réciproque est vraie. Alors ? -D’accord, je parie qu’Harry sera reparti à Serpentard. -Jamais de la vie, ricana Sirius, tu vas souffrir ce soir. Je parie sur Serdaigle. -Pari tenu dans ce cas. »
Ils s’interrompirent lorsque la répartition commença.
« Abbot, Hannah ! S’exclama McGonagall »
La jeune fille en question sortit du rang et alla s’installer sur le tabouret où McGonagall lui mit le chapeau sur la tête.
« POUFSOUFFLE ! S’écria le choixpeau. »
La jeune fille alla s’asseoir à la table qui venait d’applaudir.
« Bones, Susan ! -POUFSOUFFLE ! »
La répartition continua ainsi de suite jusqu’à ce que…
« Malfoy, Draco ! »
Draco s’avança d’un pas royal, la tête haute ce qui fit sourire Harry, Draco faisait toujours ça en public. Il s’assit sur le tabouret tel un prince sur son trône. Au moment où le chapeau lui effleura la tête, il cria.
« SERPENTARD ! »
Draco se leva, regarda tout le monde avec son air hautain et alla s’asseoir à la table de sa maison. Harry secoua la tête tout en levant les yeux au ciel.
« Bon ça n’est pas vraiment une surprise, marmonna Sirius pour lui-même. -Prépare-toi à porter ce que je t’ai offert à ton dernier anniversaire. »
Sirius ne répondit rien, mais ne put empêcher ses joues de rougir. La répartition continua et Harry ne put s’empêcher d’être stressé. Draco n’avait jamais caché son envie d’être à Serpentard comme tous ceux de sa famille, mais lui n’avait aucune idée d’où il voulait aller. Sirius lui avait dit que sa maison importait peu, mais il savait que son père espérait qu’il aille à Gryffondor. D'un autre côté, son autre père était un Serpentard dans l’âme, il avait bien songé à Serdaigle mais là encore il ne savait pas trop…
« Potter, Harry ! »
La grande salle jusque-là légèrement bruyante se tut d’un coup.
« LE Harry Potter ? s’exclama doucement quelqu’un. -C’est lui ? dit alors une seconde voix. »
Mal à l’aise Harry s’avança vers le tabouret en espérant sincèrement que personne ne verrait sa nervosité. Une fois le chapeau sur la tête ce dernier lui tomba sur les yeux l’empêchant de voir tous les regards curieux tournés vers lui.
‘’’Très intéressant ! Tu es capable de grande chose et tu possèdes une force morale que peu de personnes possèdent. Je vois même que pour ton jeune âge tu es capable de maîtriser ta magie. Très impressionnant ! Tu as une grande soif de savoir Serdaigle pourrait-aller, mais tu es destiné à faire bien plus et une seule maison pourra t’y aider. Tu iras à…’’’
« SERPENTARD ! »
Il y eut un moment de battements avant que finalement quelques serpentards se mirent à applaudir, encouragé par les applaudissements de Severus et Sirius à la table professorale. Poussant un soupir de soulagement au sourire que lui offrit Sirius il alla s’asseoir à côté de Draco qui ne cachait pas son sourire.
« Prépare-toi Sirius, car ce soir je t’emmène au septième soir et tu me supplieras toute la soirée… »
Fin |