Chapitre 16 : Revirement de situation
Comme à la fin de chacune de ses journées, Lucius rentrait chez lui heureux d’avoir manipulé comme il le souhaitait le ministre.
Le pouvoir et la puissance avait toujours été siens, et cela depuis sa naissance. Après tout être un Malfoy apportait forcément ces deux notions, elles étaient indissociables de son nom depuis maintenant quelques générations. Il avait reçu une certaine éducation et tentait d’enseigner la même à son fils. Draco était à son image, sérieux en public, jamais pleurnichard, un vrai Malfoy. Jusque là il ne c’était jamais posé aucune question, après tout il avait eu la même éducation. Pourtant quelque chose avait changé, Draco tentait de le cacher bien sûr, mais il avait toujours su lire les émotions de son fils. Ce changement avait commencé il y avait déjà de cela un an, peu après les vacances mais ce n’avait pas été flagrant. Il n’y avait donc pas vraiment fait attention, de plus ce changement n’avait pas eu d’influence sur ses études avec son tuteur.
Cependant après ces vacances là, Lucius ne pouvait plus ignorer le changement de son fils. Lorsque ce dernier se croyait seul dans sa chambre il se mettait à rire, chose qu’il n’avait jamais faite. Lucius l’entendait même chanter quand il prenait son bain. Sans s’en apercevoir son visage était moins sévère et beaucoup plus enfantin. A sa plus grande horreur Lucius se rendait compte qu’il commençait à préférer voir son fils rieur que sérieux, cela lui allait beaucoup mieux. Un seul problème, il ne savait pas comment encourager cela et le voulait-il vraiment ? Cette attitude allait à l’encontre de toute son éducation. Comment pouvait-il vouloir cela à une éducation qui prévalait depuis de nombreuses générations de Malfoy. Il avait détesté son père lors de ses plus jeunes années mais avec le temps il avait enfin compris qu’Abraxas Malfoy n’avait fait cela que pour son bien. Draco comprendrait lui aussi sûrement plus tard. Mais voulait-il vraiment effacer l’éclat qu’il avait vu pour la première fois dans les yeux de son fils ?
Lucius se sentait un peu perdu lorsqu’il rentra chez lui ce soir là, il ne savait même plus comment agir avec sa femme. Cette dernière ne se comportait pas non plus comme à son habitude. Au lieu de son attitude glaciale habituelle, il la voyait parfois sourire tendrement à Draco et quelque part il devenait un peu jaloux de son propre fils. Il aurait aimé que ces sourires là lui soient dédiés. En réalité aucun sourire ne lui avait été dédié tout au long de sa vie et pour la première fois il découvrait vraiment ce que cela voulait dire. Il ne s’était jamais senti aussi seul qu’en ce moment. Un peu perdu il alla s’installer sur le fauteuil de son bureau et posa sa tête sur ses mains. En fermant les yeux il se revit lui-même à l’âge de Draco.
Flashback
Un coup de canne s’abattit violement sur la table en face du jeune garçon qui semblait rêvasser en regardant le soleil qui filtrait au travers des fenêtres du grand manoir.
« Lucius, si tu n’es pas assez attentif tu sais ce que tu risques. -Oui père, répondit le petit garçon blond en baissant les yeux. »
Un autre coup s’abattit sur la table, manquant de quelques centimètres la main du garçon.
« Que t’ai-je enseigné à propos de tes yeux Lucius ? -Ne jamais les baisser, répondit le petit blond qui n’osait toujours pas lever les yeux. »
La cane ne rata pas la main du jeune garçon lorsqu’elle frappa une troisième fois la table.
« Lève les yeux et affronte-moi du regard fils. »
Le petit garçon leva les yeux mais ne réussit pas à les garder secs. Une larme traitresse s’échappa de son œil gauche et alla s’écraser sur sa main endolorie.
« Sèche moi ces yeux, je ne veux pas d’un fils pleurnichard. Etudie le prochain chapitre de chacun de tes livres. Lorsque je reviens je veux que tu ais tout assimilé parfaitement. »
Lorsque la porte se referma, les larmes retenues par le gamin s’échappèrent.
« Non, tu ne dois pas pleurer, se grondait-il lui-même. Je n’ai pas le droit de pleurer. Pleurer c’est pour les faibles. Je ne suis pas un faible. »
De rage il se frotta les yeux afin que ces derniers soient à nouveau secs.
« Je suis un Malfoy, par conséquence je ne dois pas pleurer. Je ne suis pas faible. Je dois rester fort. Je suis un garçon puissant parce que tous les Malfoy sont puissants. »
Après avoir répété pour la dixième fois tous les principes des Malfoy, Lucius ouvrit le premier livre et se mit à lire avec une grande assiduité. Il savait qu’il n’avait pas le droit à l’erreur lorsque son père reviendrait pour l’interroger. Une erreur coûte en général une réplique acide de son père voir des exercices supplémentaires ou au pire un coup. Tout dépendait de la gravité de l’erreur. Heureusement pour lui il ne fit pas une seule faute lorsque son père revint trois heures plus tard. Avoir raison à chaque question ne rapportait rien, pas un sourire, pas un seul compliment mais Lucius y était habitué maintenant, après tout un Malfoy ne montre aucune affection, cela faisait partie des principes de la famille.
Le repas se passa dans un silence rompu seulement par les quelques discussions politiques qu’entretenait ses parents entre eux. Il n’était pas encore assez âgé pour parler à table. Cet honneur ne viendrait qu’après sa première année à Poudlard. Avant cela il ne pouvait espérer exprimer ses opinions ou simplement parler de sa journée. Il attendait donc sa première année avec une certaine impatience. Une fois le repas terminé, il devait impérativement retourner dans sa chambre et s’occuper jusqu’à ce qu’il soit l’heure de se coucher. A neuf heures tapante, son père éteignait les lumières, qu’il soit prêt ou non. La seule fois où il n’avait pas été prêt il lui avait fallu se mettre en pyjama et se laver les dents dans le noir le plus complet. Il ne s’était pas fait avoir une deuxième fois.
Les contacts avec sa mère ne se faisaient uniquement lorsqu’il devait apprendre la botanique, domaine dans lequel sa mère excellait. Elle ne laissait transparaître jamais aucune émotion, un vrai mur de glace. Jamais un sourire ou un câlin. En réalité Lucius ne connaissait pas sa mère, c’était seulement une présence féminine dans le manoir. Ses parents dormaient dans des chambres séparés et très éloignées l’une de l’autre. La sienne se trouvait au milieu. Cependant il n’avait jamais eu l’autorisation de pénétrer dans aucune des deux. Il avait bien eu envie de désobéir à cet ordre mais n’en avait jamais vraiment trouvé le courage, la punition peut être bien pire que le délit.
Les journées se déroulaient toujours ainsi, Lucius n’avait encore jamais vu un enfant de son âge, il n’avait eu que très peu de jouets, ses parents avaient toujours préféré lui offrir des vêtements ou des livres. D’après eux, il avait bien le temps de découvrir les jeux lors de sa première année à Poudlard.
Fin du Flashback
En y repensant aujourd’hui, cette période de l’enfance n’avait pas été joyeuse mais lui avait apporté toute la culture qu’il avait eu besoin de connaître pour affronter le monde. Il était préparé à entrer à Poudlard en sachant tout de la politique, des hommes et des coutumes. Il connaissait les principes de la famille et il savait se comporter en public. Pas comme les autres enfants de première années voire plus qu’il rencontra dans le Poudlard Express. Quand il repensait à son premier voyage un fin sourire fit son apparition sur ses lèvres.
Flashback
Tout excité mais déterminé à ne rien en laisser paraître, un jeune Lucius de onze venait de faire son apparition sur le quai 9 ¾ de la gare de King Cross. Le fait que le départ se fasse dans une gare moldu dégoutait profondément son père, et donc lui-même par la force des choses.
« Je veux que tu fasse honneur au nom des Malfoy. Je ne veux aucun commentaire de la part des professeurs. Je veux que tu sois le meilleur de l’école, tu ne connaîtras pas l’échec. Les enfants de toutes les années doivent te respecter pour ce que tu es. Tu leur est à tous supérieur, ne l’oublie jamais. -Oui père, dit Lucius en fixant son père. -Les alliances se font dès la première année mon fils, il faut qu’ils soient tous à tes ordres, je ne te permets aucune autre place. -Bien père. »
Lorsque son père transplanna, Lucius ressentit un immense vide. Pour la première fois il n’avait pas son père pour le surveiller ou sa mère pour lui enseigner quelque chose. Il se trouvait seul dans une foule d’enfant qu’il ne connaissait pas mais qui tous connaissaient son nom. La peur ne le paralysa que quelques secondes, après tout il était l’héritier des Malfoy et un Malfoy n’a jamais peur, encore moins devant des enfants qui ne savait pas la moitié des choses qu’il connaissait. D’un pas sûr il s’avança vers le train et se plaça dans le premier compartiment vide qu’il trouva. Bien rapidement il fut rejoins par un groupe d’enfant de première année comme lui. Tous semblait attendre quelque chose venant de lui mais il ne savait pas quoi.
« Tu comptes me fixer ainsi pendant tout le voyage ou tu te présentes enfin à moi ? -Je m’appelle Goyle et voici Grabbe. Nos parents sont au service des Malfoy depuis longtemps et nous sommes à ton service. »
Lucius étudia très longuement ce qui semblait être ses deux nouveaux protecteurs. Grâce à leur carrure ils pouvaient lui être très utiles.
« Dans ce cas j’aimerais que vous mettiez ma valise dans le filet plus haut et asseyez vous, vous ne comptiez pas rester debout tout de même. »
Sans le savoir le jeune Malfoy venait de faire exactement ce qu’attendait son père de lui. Convaincre les autres premières années de le respecter ne fut pas bien difficile. Bien sûr quelques personnes émirent des objections mais furent très rapidement tus par le regard glacial et la prestance de Lucius. La cérémonie de répartition se passa comme dans un rêve pour le jeune garçon. Il ne fut pas admiratif de la grandeur de la salle comme la plupart des autres enfants, mais par contre fut captivé par la magie du vieux chapeau bien qu’il eut un air de dégout lorsqu’il dû le mettre sur sa tête.
« Serpentard, hurla le vieux chapeau avant même de toucher les cheveux du garçon. »
Sa façon de marcher et de regarder les autres fît qu’il rencontra très peu de personnes capables de lui résister. Tous les enseignements de son père prenaient enfin vie au travers de son attitude et il aimait la soumission qu’il voyait dans les yeux des autres. Bien sûr les gryffondors le regardèrent avec mépris mais il les ignora superbement. De toute manière il n’avait pas besoin d’eux pour pouvoir atteindre le statut de chef dans sa maison. Pour la première fois de sa vie ce n’était pas à lui d’obéir aux ordres de son père mais aux autres d’obéir aux siens et il trouvait ça très amusant. Ainsi commença sa vie au sein des Serpentards. S’imposer sur toute sa maison ne lui fut pas très difficile, seules les septièmes années ne supportèrent pas son attitude mais ils avaient bien trop à faire pour s’occuper du petit tyran en herbe. Lorsqu’un élève voulait un peu trop faire entendre sa voix contre Malfoy, il y avait toujours un problème dans sa famille quelques jours après. Tous cessèrent alors de s’opposer à lui.
Fin du Flashback
Lucius se leva et alla prendre un bon verre de Firewisky. Après en avoir bu quelques gorgés il alla s’asseoir dans le fauteuil qui faisait face au feu, qui n’était pas allumé en cette période estivale. Ses premières années se passèrent sans aucun accro, il avait toujours dominé tout le monde au niveau scolaire et au niveau social. La vie continua son cours sans problème, ce ne fut que lorsqu’il entra en sixième année qu’il se passa quelque chose qui attira son attention sur les premières années. Severus Snape venait d’entrer dans sa vie et il s’en rappelait comme si c’était hier.
Flashback
La répartition était comme à son habitude : très longue. Le Choixpeau chantait encore et toujours la même chanson depuis trois ans, à croire qu’il ne trouvait plus vraiment d’inspiration. Les premières années étaient tous aussi petits et bruyants, aucun ne méritait son attention. Par habitude les premières années se mettaient à table ensemble et se présentait tous entre eux mais cette année l’un d’entre eux restait dans son coin et semblait étudier chacun de ses camarades. Lorsque le regard noir croisa le bleu glacial de Lucius il mit un peu plus de temps que les autres à se baisser. Sans savoir vraiment pourquoi ce nouvel élève plaisait à Lucius, il se promit d’enquêter sur lui et de le faire espionner par ses ‘amis’.
Grâce aux renseignements extérieurs à Poudlard il apprit que le jeune garçon provenait d’une famille de sang-mêlé ce qui le fit un peu grimacer, cependant sa mère n’était autre qu’une Prince (hein ?) et cela ne pouvait pas être négligé. D’après les autres élèves Severus Snape était ce qu’on appelait un solitaire. Il ne parlait avec personne et ne faisait aucun effort pour se lier avec une autre maison. Seules les potions semblaient avoir grâce à ses yeux. Ce n’était pas un Prince pour rien. D’après leur professeur de potion Severus semblait avoir un don certain dans cette matière, il savait déjà beaucoup de choses et ses potions étaient toujours parfaites. Ce fut au détour d’un couloir qu’il comprit pourquoi aucun Serpentard de première année ne c’était lier d’amitié avec lui.
« Alors le graisseux, toujours le nez dans tes potions ? -Sors de mon chemin Black. -Oh, tu entends James ? Cela mériterait une petite correction de notre part. »
Lucius leva les yeux au ciel, ces gamins allaient vite se faire calmer par Severus. A sa plus grande surprise se fut le contraire qui arriva. Severus termina à terre recouvert d’une substance verte gluante.
« Allez viens Sirius, on a d’autres choses plus importantes à faire. »
Les deux garçons s’éloignèrent laissant Severus seul.
« Tu comptes les laisser faire ? »
Surpris Severus leva les yeux vers la personne qui s’adressait à lui. Il fut étonné de constater que le Prince des Serpentard pouvait ne serait-ce que de poser les yeux sur lui. Il avait entendu tout ce qu’on disait sur Lucius Malfoy et il était persuadé qu’un tel personnage de la haute société ne s’intéresserait jamais à lui. Encore moins après avoir été ridiculisé par deux Gryffondors.
« Tu ne m’as pas répondu et je ne supporte par qu’on m’ignore. »
Le ton était menaçant et Severus sut qu’il devait répondre et ne pas chercher à énerver Malfoy.
« Je n’avais pas ma baguette en main. -Où est-elle ? -Dans ma poche. -Tu avais le temps de la sortir. -Ils étaient deux contre moi, je ne pouvais rien faire. -Le fait qu’il soit deux ne devrait pas t’arrêter. Tu es un Serpentard, nous sommes fiers, on ne se laisse par marcher ainsi sur les pieds. -Cela vaut peut-être pour toi mais ça ne marche pas ainsi pour moi. Je ne suis rien pour eux. -J’ai entendu dire que tu te débrouillais bien en potion. Il suffit de te venger ce n’est pas bien difficile de verser quelque chose dans le gobelet d’un stupide Gryffondor. »
Severus ne répondit pas mais Lucius vit qu’il venait de faire mouche. Il avait décidé qu’il aimait bien ce jeune garçon solitaire à l’apparence froide et il avait décidé de l’aider.
Approcher Severus sans que ce dernier soit sur ses gardes n’était pas chose facile mais le garçon commença à s’habituer à sa présence. Son esprit critique et piquant amusa beaucoup Lucius.
« Tout à un prix. Pourquoi souhaiterais-tu m’aider ? Je n’ai rien à apporter, ni argent, ni expérience, rien. -Tu t’y connais en potion, tu es de loin le meilleur en première année et je suis certain que je pourrais même te demander de faire des potions avancés sans que cela te pose de problèmes. Et puis disons que je suis dans un grand jour de bonté. -Pourquoi m’apprendre à me défendre ? -Je ne supporte plus de voir Serpentard traîné dans la boue par le traitre et Potter. De plus c’est une honte que tu te laisses faire ainsi. -Je n’ai pas le choix. -On a toujours le choix entre se faire ridiculiser et combattre. C’est indigne d’un Serpentard de se laisser faire ainsi. -Je réplique à ma manière. -Oh oui, une potion de temps à autres dans leur verre, ce n’est pas ce que j’appelle répliquer. Ils ont besoin de savoir que tu n’es pas une proie facile. -Facile pour toi de dire cela, tu possèdes tout depuis ta naissance. Tu es puissant, respectés, personne ne t’a jamais fait quoi que ce soit. -Tu crois que tout est inné ? Détrompes toi Snape, rien n’est acquis dans la vie et j’ai du me battre moi aussi, mais d’une autre façon. »
Severus fut un excellent élève, il ne se plaignait jamais, il faisait ce qu’on lui disait de faire et se soumettait à tout ce que Malfoy lui disait. En très peu de temps il fit beaucoup de progrès mais ce ne fut jamais assez. La bande des maraudeurs lui menait la vie dure et à quatre contre un le combat n’était jamais égal même si Severus se défendait bien, ce n’était jamais assez, surtout contre les deux meilleurs élèves en Défense contre les forces du mal.
Lucius ne se mêlait jamais des problèmes de Severus, d’un parce que cela ne le regardait pas et de deux parce qu’il savait que le garçon ne le supporterait pas, son orgueil était en jeu.
Une amitié très étrange commença à se lier entre les deux jeunes garçons. Dans la tête de Lucius, Severus n’entrait dans aucune des sous hiérarchie qui composait sa cour, c’était un être à part. Il savait qu’il n’avait pas le droit d’avoir d’égal, mais Severus n’était pas son égal, loin de là, le jeune garçon avait un sacré potentiel et Lucius le savait. Severus quant à lui voyait Lucius comme quelqu’un d’intouchable, de puissant, une sorte de bienfaiteur qui lui avait été d’une très grande aide. Il savait que les cadeaux qu’il avait reçus récemment provenaient de son ami mais jamais ils n’avaient été évoqués. Lucius lui demandait de temps en temps des potions difficiles et il n’en était que plus ravi de prouver ses talents.
Les deux dernières années de Lucius furent donc remplies grâce à son rôle de protecteur de Snape, il ne touchait pas aux maraudeurs, c’était après tout les préférés de Dumbledore et il savait qu’il n’avait pas encore assez de pouvoir pour se battre contre Dumbledore, mais les autres qui osaient s’attaquer à ce dernier l’avait chèrement payé. Sa Septième année fut pourtant bouleversée par un grand évènement, l’arrivé au pouvoir d’un mage noir : le seigneur des ténèbres. Son père avait tout de suite été séduit par ses idéaux de puissance et de grandeur du monde. Lucius n’attendait alors plus qu’une seule chose : être gradué afin de pouvoir rejoindre les rangs.
Fin du Flashback
Puis après Poudlard il avait enfin rendu son père fier de lui, il avait été admis chez les mangemorts avec brio et avait apporté au seigneur des ténèbres de nombreux alliés, ce qui l’avait placé dans les mangemorts de premier rang. La cérémonie, pourtant, n’avait pas été si facile que ça.
Flashback
Le jeune Lucius de 17 ans se trouvait aux côtés de son père et regardait ses camarades de classe se faire marquer. Une grande majorité d’entre eux étaient ravis d’entrer au service du Seigneur des Ténèbres et pourtant la plupart avait peur de se faire apposer la marque. A chaque nouvelle marque apposée il y avait eu des cris et même pour certains des larmes. D’autres étaient restés sereins mais avaient tout de même grimacé lorsqu’elle avait été apposée. Lucius voyait bien que le Seigneur Noir prenait un malin plaisir à tester ainsi ses nouvelles recrues. Son père avait demandé à ce qu’il soit marqué en dernier pour qu’il voie les autres souffrir, c’était encore et toujours un test, mais Lucius comprenait.
« Alors qui est le prochain sur la liste ? demanda mielleusement Voldemort. »
Il ne restait déjà plus qu’une seule autre personne en plus de Lucius mais cette dernière semblait complètement terrorisée. Ayant décidé que finalement prendre la marque n’était pas une si bonne idée, l’homme tenta de s’enfuir en assommant le mangemort le plus proche. Il se retrouva mort dans la seconde, par un sort de Voldemort.
« Quel dommage, un mangemort en moins, de toute manière je ne veux pas de lâche dans mes rangs. Alors notre dernier candidat ? -Il s’agit de mon fils mon maître. -Je ne t’ai pas adressé la parole à ce que je sache Malfoy. Doloris. »
Pour la première fois de sa vie Lucius vit son père se tordre de douleur à terre. Il se demanda pendant un instant où était passé toute la dignité des Malfoy, où était passé leur puissance et pour la première fois de sa vie il douta. Il douta de tous les enseignements de son père, il douta que servir quelqu’un de puissant nous rendait nous même puissant.
« Approche jeune Malfoy et arrête de douter. Saches que si tu me sers fidèlement, et j’insiste sur ce point, je pourrais te rendre encore plus puissant que ton père. Viens à moi jeune Malfoy et tes rêves se réaliseront.»
Lors du discours du seigneur des ténèbres Lucius sentit en lui un changement, il savait que son futur maître disait la vérité, grâce à lui le monde sorcier le respecterait encore plus qu’aujourd’hui. Le nom des Malfoy serait alors en toute première ligne de l’aristocratie. Cette conviction profonde lui suffit, il présenta son bras au seigneur noir et attendit que ce dernier appose sa marque.
« Je savais que l’on pouvait avoir confiance en toi, s’exclama Voldemort un sourire aux lèvres. »
Lorsque Voldemort prononça le sort Lucius sentit une profonde déchirure dans son bras et une brulure intense. Bien qu’habitué à endurer les coups de son père cette brûlure l’avait prit par surprise. Il ne se mit pas à hurler comme un fou comme l’avait fait la plupart des mangemorts mais ne put retenir un cri lorsque la brûlure fut insupportable. Une fois la marque apposée, Lucius s’agenouilla.
« Je suis là pour vous servir mon maître, demandez moi n’importe quoi et j’obéirais. -Relève toi Lucius, je sais que tu me serviras comme il se doit, j’ai confiance en toi. Pour le moment je te chargerais, en mission principale, de me ramener le plus d’enfants possibles lors de leur sortie de Poudlard. J’ai besoin de nouveau mangemorts avant de passer aux choses plus sérieuses. »
Lucius eut alors une pensée pour Severus Snape qui entrait maintenant en troisième année.
Fin du Flashback
Il ne savait toujours pas pourquoi, encore aujourd’hui, il s’était tellement inquiété pour ce garçon distant et froid mais il n’avait jamais regretté son geste. Severus lui avait été très précieux en tant qu’allié. Après tout avoir un maître des potions dans son camp ce n’était pas négligeable. Il avait passé tout de même quelques années sans avoir de nouvelles de sa part. Bien sûr il avait ses espions dans Poudlard mais ça n’était pas pareil. Il avait continué d’envoyer de nouveaux livres à Severus et ce dernier envoyait toujours les potions qu’il avait demandées. Il avait été très heureux lorsque Severus obtint ses ASPIC avec une mention d’excellence en potion. Ce fut grâce à lui que Severus occupa un rôle très important au sein des mangemorts dès qu’il eut la marque. Ce souvenir aussi resterait à jamais gravé dans sa mémoire, il avait été tellement fier de lui.
Flashback
Lucius attendait depuis déjà cinq minutes que Severus fasse son apparition, mais ce dernier semblait prendre un malin plaisir à le faire attendre. Bien sûr Severus ne savait pas qu’il serait là à l’attendre sur le quai 9 ¾, quai d’ailleurs qu’il pensait ne pas revoir si tôt.
« Lucius ? Que me vaut l’honneur d’une telle visite à la sortie du train. »
Severus avait définitivement changé, il possédait ce masque impénétrable que Lucius avait commencé à lui enseigner. Son regard était dur et inflexible. Pour en arriver là les maraudeurs ne l’avaient surement pas laissé tranquille.
« Il faut qu’on parle. Des connaissances à moi sont très intéressées par tes compétences en potion. -Je veux passer maître dans l’art des potions. -Ce ne sera sûrement pas un problème. J’ai des relations très haut placées. -Que veux-tu ? -Je ne répondrais pas à cette question ici, viens chez moi »
N’ayant pas vraiment d’endroit où aller, Severus suivit son ami sans difficulté. Bien sûr à l’époque Lucius savait que Severus n’avait rien pour lui, sauf une vieille maison cachée quelque part dans Londres, mais il ne voulait pas attirer son ami par l’appât du gain mais par amitié. Severus était le seul dont il voulait l’opinion, il ne souhaitait pas que ce dernier reste pour son argent mais pour lui.
Une fois au manoir Lucius entra directement dans le bureau de son père, mort depuis quelques mois, et proposa à Severus de s’asseoir en face.
« Une connaissance à moi à entendu parler de toi et de tes dons exceptionnels en potion. Après que tu m’ais envoyé les dernières il a été très satisfait. -Vas droit au but. -Je souhaite que tu rejoignes les rangs du Seigneur des Ténèbres. Tu as une place assurée à ses côté en tant que maître des potions. Payer ta formation ne sera pas un problème. -Je ne veux devoir rien à personne. -Ne souhaites-tu donc pas vengeance envers tout ce que Black et Potter t’ont fait pendant toutes ces années à Poudlard ? -Plus que tu ne le penses, murmura dangereusement Severus. -A nos côtés tu auras toute la puissance que tu veux, tu seras imbattable. -Je ne veux pas être imbattable, je veux me venger de ces larves. Je veux les réduire à néant. -Si tu deviens mangemorts tu seras entouré d’amis puissants qui pourront t’aider à te venger de tout ce qu’ils t’on fait subir. Je peux parfaire ton entraînement en Défense afin de faire de toi un fin duelliste. A partir de ce moment personne ne pourra se battre contre toi et gagner. -Tu savais très bien que je te suivrais, pas la peine de me promettre ce genre de choses. -Un Malfoy tient toujours ses promesses. Et puis j’ai grand besoin d’un maître des potions à mes côtés. -Quand aura lieu la cérémonie ? -Il me reste encore à convaincre quelques personnes mais elle aura lieu la semaine prochaine. En attendant je t’invite à demeurer chez moi, depuis la mort de mes parents le manoir est bien vide et je m’ennuie. -Je ne suis pas… -Je sais, tu n’es pas là pour m’amuser. Franchement Severus depuis le temps que tu me connais, tu penses vraiment que je t’aurais demandé de rester juste pour que tu me divertisses ? Non, j’ai une des plus grandes bibliothèques du monde sorcier, tu peux étudier n’importe quels livres. -N’importe lequel ? Demanda Severus en levant un sourcil. -Tu m’as bien entendu. »
La semaine se passa comme dans un rêve pour Severus, il pouvait enfin étudier en paix sans que les maraudeurs de malheur s’amusent encore à ses dépends. Lucius avait une conversation intéressante et raffinée, ce qui changeait vraiment par rapport à ses anciens camarades de classes qui ne pensait qu’à s’amuser ou aux filles, les deux allant généralement ensemble d’ailleurs. Deux sujets frivoles qui n’avaient jamais intéressé Severus. Lucius commençait à connaître un peu Severus, bien qu’il n’ait jamais vraiment réussit à lire en lui depuis sa sortie de Poudlard. L’homme s’était construit des barrières impénétrables mais une seule chose l’animait vraiment, la vengeance. C’est pourquoi Lucius savait qu’il serait fidèle au maître. Le soir même Severus ne parut pas une seule fois stressé ou hésitant, il était comme à son habitude, stoïque et illisible. Lucius compris en cet instant qu’il avait bien fait de prendre ce petit garçon solitaire sous son aile. Une fois arrivé sur le lieu de l’admission Severus se retrouva entouré de personnes comme lui qui n’attendaient que ce joli tatouage. Tous semblaient stressés ou attendant cette marque avec impatience. Une femme en particulier semblait très excitée par cette réunion mais cela ne l’étonnait pas trop, après tout Bellatrix Black avait toujours dit qu’elle ne souhaitait qu’une seule chose dans la vie : entrer au service du maître.
« Que le premier avance. »
Sans aucune hésitation ce fut Bellatrix qui s’avança en première regardant de haut tous ceux qui osaient croiser son regard. Lorsque la marque lui fut apposée par Voldemort, elle n’hurla pas, bien au contraire, elle se mit à rire. Quelques autres passèrent juste après pensant que l’apposition de la marque était sans douleur et tous furent désillusionnés en sentant la morsure dans la chair que provoquait cette apparition. Lucius n’attendait qu’une seule chose, c’était le passage de son ami. Il savait que ce dernier ne crierait pas comme le dernier qui venait de prendre la marque.
« Alors qui vient après, demanda doucement Voldemort. »
Severus s’avança et tendit son bras en fixant le sol. Lucius prit cela comme un signe de soumission.
« Alors Lucius, voici notre nouveau prodige en potion ? Sache jeune Snape que j’ai été très intéressé par la qualité de tes potions. Cet art se perd et c’est bien dommage. J’ai accepté à ce que tu poursuives tes études afin d’obtenir ton titre de maître mais je veux en contrepartie que tu assistes à chacune des actions qui seront prises contre les sorciers inférieurs. Bien sur, j’ai entendu dire que le jeune Black était un ennemi personnel depuis longtemps. En guise de ma bonne foi je te le laisse, tu pourras faire ce que tu veux de lui. -Merci maître. Je serais présent à chacune des offensives que vous prendrez contre Dumbledore et ses adorateurs des moldus. -Voilà une réponse comme je les aime. »
Sans une parole de plus Voldemort lança le sort mais pas une seule grimace n’apparut sur le visage de Severus. En réalité tous eurent l’impression qu’il ne s’était rien passé et que le sort n’avait pas marché. Ils comprirent leur erreur lorsque la marque apparût sur le bras de Severus, mais ce dernier ne sembla pas du tout affecté. Severus salua son nouveau maître et alla s’installer dans le rang à côté de Lucius. Une fois revenu au manoir Lucius ne put s’empêcher de lui faire une réflexion.
« Impressionnant ta petite prestation, je dois dire qu’aucun mangemort avant toi n’avait affiché une telle indifférence à être marqué. Tu n’as donc rien senti ? -Bien sur que si, ce n’est pas pour autant que je vais le montrer à tout le monde. N’est-ce pas toi qui m’as appris à rester impassible quoi qu’il arrive ? -Tu as appris tout seul à être aussi dur que cela, je n’ai fait que t’enseigner les bases. »
Ils restèrent silencieux pendant toute la soirée, puis chacun alla se coucher dans sa chambre respective.
Fin du Flashback
Une fabuleuse année avait alors commencé pour eux deux. Severus n’était finalement jamais parti de chez lui et une amitié était née. Bien sur ni l’un, ni l’autre ne parlait d’amitié. Encore maintenant il ne parlait pas d’amitié, pourtant Lucius savait qu’il pouvait confier son fils sans problème à Severus. Il était le seul en qui il ait assez de confiance pour Draco, il en était d’ailleurs le parrain et aucune marraine n’avait été choisie. Lucius était vraiment heureux, la puissance que son maître lui donnait le rendait fier et son amitié avec Severus lui permettait d’avoir quelqu’un d’une intelligence piquante avec qui parler. Severus avait obtenu son titre de maître des potions en un temps record, enfin jamais vu dans le monde sorcier. Le maître était donc très satisfait des qualités de son nouveau maître des potions. Il se souvenait encore de la fois où Severus avait enfin pris une belle vengeance sur Black lors d’une attaque sur un petit village.
Flashback
Lucius et Severus étaient toujours les premiers arrivés lorsque la douleur dans le bras se déclenchait. Après tout il n’avait personne autour d’eux à qui cacher leur identité ou leur masque d’argent. Lucius avait déjà atteint le rang de bras droit du maître et il ne s’était jamais senti aussi heureux de sa vie.
« Nous allons attaquer ce quartier, je ne veux aucun survivant. »
L’attaque se déroula au tout début avec une facilité déconcertante, comme toutes les autres attaques puis vint alors les empêcheurs de tourner en rond, plus connus sous le nom d’adorateurs des moldus ou encore Ordre du Phénix. Lucius avait tout de suite repéré Black, faut dire que ce dernier ne se cachait pas, bien au contraire, toujours en première ligne avec son fidèle ami de toujours James Potter. Mais il ne fut pas le seul à avoir repéré Black, Severus le remarqua aussi et fonça sur lui tel un aigle sur sa proie.
« Oh un petit mangemort qui vient me chercher ? Je suis honoré. Viens là face brillante que je t’apprenne à lécher les bottes d’un autre. »
Severus savait bien que parler ne provoquait que des problèmes mais il savourait cet instant. Pour une fois qu’il était en face de son adversaire il allait lui prouver qu’il pouvait être le plus fort.
Un combat acharné prit forme entre les deux protagonistes sous le regard attentif de Lucius.
Severus ne cherchait pas à avoir l’avantage mais il contrait systématiquement tous les sorts de Black, ce qui énervait ce dernier. Severus n’attaquait pas il attendait que Black se fatigue tout seul.
« Tu ne veux donc pas combattre ? Lâche que tu es, réponds au moins. »
Black semblait être à court d’idée et c’est à ce moment que Severus enchaîna les sorts qui touchèrent tous sans exception Black. Le dernier sort de Severus mit Black au tapis. Lucius pensait que Severus allait le tuer simplement mais au lieu de ça il le laissa là et partit.
« Tu t’es amusé ? -Bien plus que ça ! -Pourquoi ne pas l’avoir tué ? -Et ne pas pouvoir m’amuser une prochaine fois ? Non, je compte bien me venger de nombreuses fois. -Quel Serpentard tu fais ! »
Fin du Flashback
Lucius se rappelait bien qu’effectivement Severus avait prit plaisir à mettre systématiquement Black au tapis. Cette année avait été bénie puis Voldemort lui avait confié une mission d’une toute autre envergure. C’est à partir de ce moment là que Severus avait quitté son manoir afin qu’il puisse mener à bien sa mission.
Flashback
Le Seigneur des Ténèbres l’avait fait mander seul et Lucius ne savait pas si cela était bon ou mauvais.
« Vous m’avez demandé mon maître ? -Oui Lucius, tu es un fort bel homme pourquoi ne jamais avoir prit une femme ? Je croyais que tu avais besoin d’un hériter ! N’est-ce pas là le but de toute grande famille sorcière ? -C’est bien notre but mais je n’ai… -Je n’ai pas fini de parler Lucius, tu sais à quel point je n’aime pas être interrompu. -Bien maître. -Je me suis donc chargé d’arranger ton mariage. Je veux que tu unisses ta famille avec celle des Black. Deux familles aussi puissantes ne peuvent me donner qu’un hériter puissant. -Avec qui en particulier ? -Je m’en fiche, je te laisse le choix. Je veux que tu sois marié dans moins de deux mois et je souhaite voir arriver un héritier le plus rapidement possible bien sûr. -Il en serait fait selon vos désirs maîtres. -Bien, disparais maintenant. »
Lucius partit alors mais assez préoccupé par cette nouvelle. Il raconta tout ce qui venait de se passer à son ami.
« Il veut te marier ? Eh bien j’espère qu’il n’aura pas cette brillante idée pour moi, se moqua Severus. -Très drôle, je dois me marier. Honnêtement j’y avais déjà pensé mais je pensais avoir encore le temps. -Tu cherches l’amour peut-être ? -Bien sur que non, les Malfoy ne se marie pas par amour mais par puissance, par naissance. -Il t’a dit laquelle des Black tu dois épouser ? -J’ai le choix. -Bellatrix ? -Surement pas, Black ou pas je tiens encore à mon esprit. -Combien de temps tu as déjà ? -Deux mois. -J’ai hâte d’assister à la cérémonie. »
Lucius avait bien réfléchi et la famille Black était la famille la plus puissante qui vivait en Grande Bretagne après les Malfoy ce mariage était avantageux sur tous les plans. Etonnant même que son père n’ait pas arrangé de mariage dès sa naissance. Il ne lui restait plus qu’à choisir sa nouvelle proie et faire une demande avantageuse à la famille Black.
« Alors quel sera ton choix ? Demanda Severus. -Eh bien après étude très approfondie de l’arbre généalogique des Black il n’est pas très difficile de choisir. -C'est-à-dire ? -Narcissa Black, voilà mon choix. -Que sais-tu d’elle ? -Elle était discrète, pour tout te dire je ne l’ai pas vraiment remarqué, mis à part le fait qu’elle était très belle. -Glaciale tu veux dire, se remémora Severus. -Eh bien elle ne fera pas d’histoire, quoi de mieux ? Après tout je cherche juste une femme pour un héritier, c’est son seul rôle. -Charmant, marmonna Severus. -Tu as dit quelque chose ? -Non. Quand te mettras-tu en quête ? -En quête ? Quel chevalier tu fais Severus. Il me suffit juste de convaincre ses parents et ça ne sera pas bien difficile. Je connais déjà sa mère, elle sera plus qu’enchanté qu’une de ses filles s’allient à la famille Malfoy. Après tout il n’y a pas plus grand prestige que d’appartenir à la famille Malfoy. »
Severus secoua la tête.
« Fais comme tu veux. -Tu n’approuves pas ? -Je…je n’ai rien à dire sur ce sujet. »
Lucius ne prêta pas attention à l’attitude bizarre de Severus. Il réfléchissait déjà aux conséquences d’une vie à deux dans le manoir. Ce fut un mois après cette discussion que Severus quitta le manoir pour s’installer dans cette vieille maison qu’il appelait son chez lui.
Fin du Flashback
Le mariage avait été magnifique, tous les sorciers de la plus haute importance étaient présents et les cadeaux affluaient de partout. Bien sûr Sirius Black avait été invité par obligation mais au plus grand ravissement de Lucius il ne c’était pas montré. Narcissa avait été magnifique, Lucius se souvenait du jour de son mariage comme du jour où son maître l’avait félicité et non de la beauté de sa femme ni de sa profonde détresse.
Flashback
Lucius se tenait dans une partie éloigné de son manoir. Pour l’occasion le seigneur des ténèbres était venu en personne féliciter son bras droit de son action rapide et du succès de sa mission.
« Je suis fier de toi Lucius. Ton choix est d’ailleurs excellent, Narcissa est magnifique. L’héritier n’en sera que plus beau. Je ne veux qu’un enfant Lucius et je le veux dans très peu de temps bien sûr. -Tout serait fait selon vos désirs maître. -Bien. »
Sur ce, Voldemort partit par le réseau de cheminée ouvert pour l’occasion. Lucius alla enfin se préparer, il était très fier de lui, son maître avait approuvé son choix et rien ne pouvait l’en réjouir plus. Lorsque la cérémonie commença il avait encore en tête les compliments de son seigneur et rien ne semblait pouvoir le faire penser à autre chose. Bien sûr lorsque la mariée entra dans la salle Lucius ne put s’empêcher d’approuver son choix, au moins il passerait la fin de sa vie avec quelqu’un de magnifique à ses côtés. Aucune émotion ne semblait transparaître de la mariée, elle était comme d’habitude, fermée. Lucius savait qu’elle accomplissait son devoir tout comme lui et qu’une fois le mariage consommé ils feraient leur vie chacun de leur côté. L’infidélité était bien sûr hors de question mais qui voudrait d’une femme à l’apparence de glace ? Quand à lui il ne vivait que pour satisfaire son seigneur, les autres femmes ne l’intéressaient pas du tout.
Le mariage se passa très bien, les invités se régalèrent au magnifique buffet dressé pour l’occasion. Lucius resta avec son ami tout au long de la journée, il était très rare d’apercevoir les nouveaux époux ensemble.
« Eh bien je vois que tu as remplis ta mission. -Rien de bien compliqué, Druella, sa mère, était ravie d’apprendre que la famille Black allait rejoindre l’arbre généalogique des Malfoy. -Et qu’en pense la mariée ? -Elle est ravie bien sûr. -Tu ne lui a pas adressé encore la parole n’est-ce pas ? -Il m’est arrivé de lui parler lors de notre scolarité…enfin je crois. »
Severus secoua légèrement la tête, les mariages arrangés était définitivement pas une chose qu’il souhaitait à quelqu’un. Il se promit de protéger Narcissa, il ne savait pas très bien pourquoi mais il lui semblait qu’elle n’était pas ce qu’elle semblait être. Il en connaissait un rayon sur les apparences pour savoir que Narcissa, tout comme lui, portait un masque. Le pire était de constater que son ami était complètement aveuglé par le Seigneur des Ténèbres pour vraiment apprécier sa propre femme.
Fin du Flashback
La présence de Severus avait beaucoup manqué à Lucius, surtout que tout n’avait pas été aussi bien qu’il l’avait prévu. En effet Narcissa ne tombait pas enceinte et cela contrariait très fortement le maître.
Flashback
« Comment ça pas enceinte ?! -Je ne suis pas enceinte, répliqua Narcissa comme si cela ne l’affectait aucunement. »
Le manque de réaction de sa femme énerva encore plus Lucius.
« J’espère pour toi que tu n’es pas stérile sans quoi je romprais le mariage qui nous lie. -Fais ce que tu dois faire. »
Lucius n’aimait pas sa femme et cette dernière le lui rendait bien tout en restant toujours de glace et impassive. Ce fut à ce moment là que Severus débarqua.
‘’’Comme d’habitude Severus arrive toujours au bon moment.’’’
« Severus tu tombes bien, je veux que cette femme tombe enceinte. -Toujours pas enceinte malgré la potion Narcissa ? -Non, cela fait déjà un mois et tout est parfaitement normale. -J’aimerais examiner ta femme Lucius. -Fais ce que tu veux j’ai d’autres chose à faire. »
Lucius sortit furieux. Cela faisait tout de même une année qu’il était marié et sa femme n’était toujours pas enceinte malgré les traitements de potions qu’elle suivait avec Severus. Lui-même avait dû prendre une potion au cas où le problème viendrait de son côté. Bien sûr le test revint négatif, il était parfaitement fertile, le problème ne pouvait alors venir que d’elle.
Fin du Flashback
Il ne sut jamais la fin de la conversation qui eut lieu entre Severus et sa femme.
Flashback
Une fois Lucius sortit de la pièce, Narcissa soupira et offrit un petit sourire à Severus.
« Tu n’as pas prit ta potion ? -Non, dit-elle en agrandissant son sourire. -Tu sais que tu risques de faire annuler ton mariage. -Justement, c’est bien ce que je cherche. -Tu devrais réfléchir un peu plus tu sais. -Que me proposes-tu ? -Un héritier te permettra d’avoir une situation fixe et surtout ne plus subir les foudres de ton mari. -Je ne voulais pas de ce mariage, j’aurais juste aimé avoir du courage et tourner le dos à ma famille. -Aller chez le Vieux fou ? -Non, surtout pas, juste partir loin d’ici et loin de cette guerre que je n’ai pas demandé. -Où que tu ailles le maître pourrait très bien te retrouver et… -Je n’ai pas de marque Severus et je ne compte jamais en avoir. Je déteste cet homme devant qui mon mari s’agenouille tous les jours. -Ne parle pas trop fort Narcissa, si quelqu’un t’entendait tu pourrais mourir pour ce que tu viens de dire. -Et toi ? Pourquoi ne m’as-tu pas dénoncé depuis le temps ? Tu ne crois pas non plus en ses idéologies. Je le sais, je le vois dans ton regard. -Disons que je crois en ce qu’il dit mais que je n’approuve pas les choses qu’il fait. -Pourtant toi aussi tu tues régulièrement des gens. -Je n’ai plus le choix. -On a toujours le choix Severus, toujours. Certains sont juste plus difficiles que d’autres. -Prends les potions et arrête de lancer des sorts de contraception. Si jamais… -Tu sais que je n’arrêterais pas, je n’attends qu’une chose c’est qu’il annule notre mariage. Je pourrais enfin être libre de partir. -Tes parents t’en empêcheront, sans oublier ta sœur… -Bella ? Cette pauvre fille est folle, j’ai une autre sœur tu sais, elle a eu le courage que je n’ai pas eu. J’irais la rejoindre et je lui expliquerais tout. -Tu crois qu’Andromeda t’accueillera à bras ouvert ? Simplement sur ta bonne foi ? -Je sais qu’elle m’écoutera, elle est aussi passée par là et puis j’ai appris qu’elle avait eu une petite fille. Je sais qu’elle m’accueillera, peut-être pas à bras ouvert mais elle finira par me faire confiance. -J’aimerais tellement te convaincre. -Et tu n’y arriveras pas. »
Severus préféra changer de sujet. Il avait découvert très facilement le petit manège de Narcissa, d’autant plus qu’il était son médicomage personnel et qu’il avait parfaitement confiance en ses potions. Il avait su qu’elle n’était pas stérile en lui faisant un simple test et avait aussi découvert que Lucius non plus n’était pas stérile, la conclusion s’était imposée d’elle-même. Il savait que Narcissa jouait un jeu particulièrement dangereux, si jamais on découvrait le pot aux roses il ne donnait pas très cher de sa peau. Il avait eu raison en pensant que Narcissa portait un masque, elle c’était montré à lui sous son vrai jour lorsqu’il l’avait surprise à pleurer dans la bibliothèque.
Fin du Flashback
Lucius avait subi de nombreuses punitions de la part de son maître pour n’avoir pas su mettre sa femme enceinte. Voldemort ne voulait pas qu’il rompe le mariage, Narcissa était un trop bon parti pour être simplement mise à l’écart. Bien sûr Severus aussi avait lui aussi subit de nombreuses punition mais pas aussi sévère que celle de Lucius. Narcissa découvrit l’étendue des dégâts de son entêtement lorsqu’un soir Lucius ne parvint pas à lui cacher son état.
Flashback
Lucius était resté un peu trop longtemps sous le sort Doloris et monter les escaliers lui semblait mission impossible. Il se décida alors à dormir dans le salon, il n’aurait qu’à se réveiller un peu plus tôt que d’habitude afin que sa femme ne le voie pas dans cet état. Il était bien trop fier pour que cette dernière le voit ainsi. Il arriva tant bien que mal jusqu’au salon mais il fut surpris de constater que sa femme était toujours débout et qu’elle lisait un livre. Il était trop tard pour reculer maintenant, son entrée n’avait pas été très discrète.
« Que vous arrive-t-il ? -Rien qui te regarde, va te coucher ! -Sache que je ne reçois d’ordre de personne et surtout pas de mon mari. »
Lucius était bien trop mal en point pour répliquer quoi que ce soit et encore moins pour prendre sa baguette. De toute façon il n’aurait pas fait de mal à sa femme, même s’il la détestait, il ne pourrait pas lui faire de mal. Il tenta d’arriver jusqu’au canapé mais s’effondra sur le sol bien avant.
« Lucius ? Que se passe-t-il ? »
Narcissa courut alors jusqu’à son mari pour constater que ce dernier semblait souffrir mais elle ne voyait aucune blessure apparente. Grâce à sa baguette elle emmena son mari sur le canapé et s’empressa d’appeler Severus. Ce dernier ne mit pas longtemps à arriver.
« Je m’en doutais, c’est déjà un miracle qu’il ait réussi à transplanner jusqu’ici. -Que s’est-il passé ? -Je ne suis pas sûr que Lucius apprécie si je t’en parlais. -C’est mon mari, j’ai le droit de savoir. -Et c’est aussi mon ami malgré tout… -Dis le moi s’il te plaît Severus. -Il a reçu une punition. -Du maître ? -De qui d’autre ? Oui du maître, il a reçu de nombreux Doloris pendant une période de temps un peu trop longue à mon goût. -Pourquoi ? -Parce qu’il a désobéi. -Qu’a-t-il fait ? -Il n’a toujours pas d’héritier malgré ses 2 ans de mariage. -C’est à cause de moi ! -Ecoute Narcissa… -C’est ma faute, je ne voulais pas…ça ne devait pas se passer ainsi. »
Elle partit en courant dans sa chambre pour pleurer face au choix qui s’imposait à elle. La vie n’était pas juste, elle en était maintenant convaincue. Lucius aurait dû annuler le mariage comme il le lui avait mainte fois promis, il aurait dû la libérer et prendre une autre femme qui aurait été ravie de porter son héritier… Après plusieurs heures de méditation elle sut que finalement elle n’avait plus le choix.
Elle descendit au salon et alla voir son mari qui semblait dormir paisiblement. Severus était parti mais il lui avait laissé des instructions avec des potions à donner à Lucius. Elle commença alors son rôle d’infirmière et prit soin pour la première fois de son mari. Lucius ne s’éveilla que le lendemain soir.
« Narcissa ? Que fais-tu là ? J’ai trop dormi ? -Non, dit-elle avec son masque d’indifférence. Tu t’es juste effondré après ta dernière réunion. Severus est venu pour te soigner et je t’ai veillé depuis. -Merci, répliqua-t-il doucement. »
Elle lui fit un signe de tête puis partit s’enfermer dans sa chambre. Le soir même Lucius vint la rejoindre afin de remplir son devoir de mari puis partit après. Pour la première fois depuis 2 ans Narcissa ne jeta aucun sortilège et avait prit soin de boire la potion que Severus lui avait préparé. Elle se savait maintenant condamnée dans ce mariage mais il était hors de question que Lucius souffre autant, même si elle le détestait elle ne voulait pas qu’il paye à cause d’elle. Au bout d’un mois, sans grande surprise de son côté, elle découvrit qu’elle était enceinte. Severus s’empressa alors de l’annoncer à Lucius qui sourit pour la première fois depuis deux longues années. Son maître allait enfin être à nouveau fier de lui, il attendait ce moment depuis déjà si longtemps. De plus il n’avait maintenant plus besoin de rejoindre sa femme dans sa chambre tous les soirs.
Fin du Flashback
La grossesse de Narcissa se déroula très bien, et le 5 juin elle donna naissance à Draco Lucius Malfoy. Lucius s’était empressé d’aller annoncer la bonne nouvelle à son maître, il avait eu un fils. Le maître l’avait alors félicité et Lucius était remonté grandement dans l’estime de ce dernier. Pendant plus d’un an Lucius écoutait religieusement tout ce que le maître disait et faisait appliquer ses ordres à la lettre. Durant cette période il ne vit plus Severus, ce dernier, engagé à Poudlard en tant qu’espion, ne donnait que très rarement de nouvelles et même après les réunions, Severus devait rentrer le plus rapidement possible. Leur amitié en subit les conséquences. Jusqu’à cette nuit horrible où Lucius perdit ce qu’il avait de plus cher : son maître.
Flashback
Le maître était partit tuer l’enfant des Potter depuis quelques heures et toujours aucune nouvelle de sa part. La mission en elle-même était simple. Il rentra chez lui et attendit avec impatience des nouvelles. Le lendemain ce fut Severus qui le mit au courant.
« Le maître a été détruit par l’enfant Potter. Déclara-t-il de but en blanc. -Non…ce n’est pas possible ! Par un enfant d’un an ? Un bambin ? -J’ai bien peur que si. -Où est l’enfant ? -Dumbledore l’a pris avec lui et personne ne sait ce qu’il en a fait ! -Mais ce n’est pas possible, tu étais sensé l’espionner ?! -Il est très malin j’ai beau le suivre à la trace je l’ai perdu lors d’un transplannage. -Quel espion pathétique tu fais. Qu’allons-nous faire ? -Je ne sais pas, admit honnêtement Severus. Je pense que je vais être jugé. »
Fin du Flashback
Lucius s’était alors débrouillé à merveille pour passer au travers des mailles du filet. Au début de la mort du maître il était dévasté, ne sortait plus et n’avait plus goût à grand-chose. Il avait toujours attendu des ordres ou des félicitations de personnes plus puissantes que lui, son père puis son maître. Aujourd’hui il n’avait plus rien. C’était bien sûr impossible à voir en public, Lucius Malfoy était toujours la personne la plus puissante au niveau du monde sorcier et sa fortune n’était égalé par aucune autre. Mais chez lui il n’était plus rien, sa femme l’ignorait complètement et Draco était encore trop jeune. Sa crise existentielle passa lorsque Draco commença à grandir et aujourd’hui il avait prit en main sa propre vie et n’attendait qu’une seule chose, le retour de son maître.
Mais aujourd’hui tout était remis en question. Tout ce qu’il avait appris depuis sa plus tendre enfance était remis en question. Il avait besoin de réfléchir. Il s’était alors enfermé dans sa chambre pendant une longue semaine en remuant un peu tous les souvenirs qu’il avait de son père puis ensuite de son maître. Narcissa ne le dérangea pas une seule fois et pourtant, pour la première fois, Lucius aurait aimé qu’elle s’inquiète au point de venir le voir. Mais Narcissa n’avait que faire de lui, il faut dire qu’il n’avait pas vraiment fait attention à elle durant toute ces années, elle n’avait été qu’une mission, un objet qui ne comptait pas à ses yeux.
Aujourd’hui il avait les yeux bien ouverts et il comptait en profiter pour observer d’un œil nouveau toute sa petite famille.
OoOoOoO
Depuis déjà 2 jours, Lucius s’était enfermé dans sa chambre. Narcissa savait très bien qu’il valait mieux ne pas le déranger sous peine de subir sa colère. De toute façon son mari ne l’avait jamais vraiment regardée, il ne savait pas le sacrifice qu’elle avait consenti à faire pour qu’il ait la vie sauve. Mais malgré tout elle ne regrettait pas, quand son mari n’était pas dans les parages elle pouvait s’occuper elle-même de Draco comme toute bonne mère. Ce dernier était maintenant habitué à ses sourires lorsqu’on son père n’était pas à côté. Il avait changé aussi son comportement avec elle, ce n’était plus le petit Lucius miniature qu’elle avait en face d’elle mais bien son fils.
Narcissa entra dans la salle de cours de son fils et le regarda étudier avant d’intervenir.
« Nous n’aurons plus besoin de vous pour la journée, expliqua-t-elle à Simon. »
Ne cherchant pas vraiment à comprendre, Simon rangea ses affaires, salua Draco d’un signe de la tête que ce dernier lui rendit, puis partit. Une fois la porte refermée derrière son tuteur Draco se permit un grand sourire envers sa mère.
« Pas de leçon aujourd’hui ? -Si mais autrement, ce n’est pas très drôle de rester enfermé ainsi. Viens avec moi, dit-elle en lui tendant la main. »
Le petit garçon ne se fit pas prier, abandonna ses livres poussiéreux et attrapa la main de sa mère. Narcissa emmena Draco dans la serre et lui expliqua les différentes plantes qui s’y trouvaient ainsi que leur utilisation dans les potions. Draco passa ainsi une matinée inoubliable. Il fut surpris de constater qu’une fois de plus son père ne fut pas présent avec eux pour déjeuner mais au moins dans pareil occasion il avait le droit de parler à table avec sa mère et il ne put se taire sur son nouvel ami.
« Tu sais j’ai passé quelques jours avec mon ami et on s’est vraiment amusé. Lui il peut faire un peu de magie tu sais. Et puis on a fait aussi pleins de potions, il adore ça mais moi j’aime un peu moins. Par contre Severus il aime beaucoup les potions. -Oui ça je le sais, il doit être content d’avoir ton ami avec lui alors. Il ne s’appellerait pas Harry par hasard ? -Comment le sais-tu ? -Je lis les journaux. Harry Potter est à Poudlard depuis quelques mois, je suppose donc qu’il était avec toi. -Tu m’en veux ? -Non, bien au contraire, je suis contente que tu ais réussi à te faire un ami, en particulier celui-là. »
Narcissa caressa la chevelure doré de son fils avant de reporter son attention sur son dessert.
« Qu’allons-nous faire cet après-midi ? -Il me reste quelques travaux à faire dans la serre, mais après j’aimerais bien qu’on joue ensemble qu’en dis-tu ? -Ca me parait très bien, s’esclaffa Draco en offrant un magnifique sourire à sa mère. »
La semaine se déroula comme dans un rêve pour le petit garçon, son père semblait avoir disparu de la circulation, il pouvait profiter au maximum de sa mère. Cette dernière avait fait quelques potions avec lui, puis ils avaient travaillé un peu de métamorphose, mais surtout sa mère lui lisait de belles histoires et jouait souvent avec lui. Draco se permettait d’être vraiment lui-même avec elle, il rigolait et souriait. Il redécouvrait vraiment sa mère et il adorait ce qu’il voyait. Intérieurement il souhaitait que son père ne réapparaisse pas, il ne voulait pas à nouveau trouver sa mère distante.
La première chose que Lucius voulut faire fut de regarder son fils étudier, il fut surpris de constater que son tuteur n’était pas là et que la salle était vide. Intrigué il fouilla discrètement chaque pièce du manoir. Il finit par trouver son fils dans la grande bibliothèque avec sa femme. Cette dernière lui parlait de l’histoire de la magie et Draco écoutait religieusement sa mère avec un petit sourire d’admiration. Lucius constata que Narcissa prenait un très grand plaisir à être avec son fils, elle avait un sourire auquel il n’avait jamais fait attention et ses yeux avaient un éclat joyeux qu’il ne lui connaissait pas.
Elle avait toujours été très froide, même lors de leurs nuits, on ne pouvait bien pas parler d’amour, cela n’avait été qu’un acte en vu d’une mission et jamais elle ne c’était plainte, jamais non plus un sourire ou une lueur de plaisir…rien. Aujourd’hui il lui semblait voir une autre personne. Il fut enchanté de constater que Draco avait parfaitement retenu sa leçon lorsque Narcissa lui posait des questions de temps en temps pour voir s’il arrivait à suivre.
Il préféra ne pas intervenir, le spectacle devant lequel il était tombé était trop beau pour être brisé. Il décida de se présenter à table tout de même, mais attendit le dîner, il préféra que Draco et Narcissa profite encore de l’un l’autre. Par son éducation il avait éloigné son fils de sa mère et il venait de comprendre que cela avait été une erreur. Il en voulait aujourd’hui à sa mère pour ne pas avoir été aussi aimante que sa femme pour son fils.
Lorsque l’heure du dîner sonna, il entendait les voix joyeuses de Narcissa et de Draco parler depuis le couloir où il se trouvait. Au moment où il entra Draco cessa immédiatement de parler et baissa la tête, Narcissa lança un regard déçu envers son garçon et se mura dans le silence. Il avait toujours été habitué à ce qu’on ne parle pas à table mais aujourd’hui cela lui semblait invivable.
« Comment s’est passé ta journée ? -Bien, répondit machinalement Narcissa. -Et toi Draco ? As-tu appris de nouvelles choses aujourd’hui ? »
Draco lança un regard surpris envers son père, il lui était pourtant interdit de parler à table jusqu’à ses onze ans. Il hésitait un peu à répondre.
« Je t’ai posé une question, répliqua un peu plus froidement Lucius. »
En voyant l’air blessé que prit Draco, Lucius s’en voulut immédiatement…mais les vieilles habitudes avaient la rengaine facile et le fait que son fils ne lui ait pas répondu immédiatement l’avait un peu blessé.
« J’ai appris de nombreuses choses aujourd’hui. J’ai étudié l’histoire de la magie et quelques notions d’enchantements. -Bien, répliqua Lucius. »
Il avait fait un premier pas, pour le moment il n’en referait pas d’autres, il ne pouvait tout de même pas changer comme ça, les principes de son père avait été inscrits dans sa mémoire tel une marque au fer rouge, les détourner ne pouvait pas lui prendre qu’une soirée.
Narcissa jeta de temps en temps quelques regards interrogateurs à Lucius mais ne sembla pas décidé à parler.
Le lendemain au plus grand désespoir de Draco, son tuteur revint et Narcissa ne le prit pas en charge. Lucius se rendit tout de suite compte que son fils apprenait moins bien, il était beaucoup moins passionné par ce que son tuteur disait que par les enseignements de sa mère. C’était pourtant la même chose. Il alla aussi espionner sa femme et trouva cette dernière à la bibliothèque entrain de relire le même passage qu’elle avait lu hier à Draco. Sans vraiment savoir pourquoi son cœur se serra à cette vue et cette sensation le rebuta, il ne voulait plus ressentir ça. Il préférait la douleur, au moins il savait la gérer, mais cette nouvelle sensation…il ne savait pas comment la faire taire. Il décida de sauter le déjeuner et d’aller se promener à Pré au Lard, être chez lui, lui faisait ressentir un certains malaise qu’il n’arrivait pas vraiment à identifier.
En passant devant une librairie, il acheta quelques livres pour Draco, certains traitant des défenses contre les forces du mal pour jeunes enfants, d’autres d’enchantements ou encore sur les potions. Pris par une soudaine impulsion et ne cherchant pas à comprendre il acheta un livre sur l’étude des moldus et un vieux livre des contes et légendes oubliées du monde sorcier.
Lorsqu’il fut de retour chez lui il cacha le livre sur l’étude des moldus dans sa chambre et alla poser les autres livres dans la chambre de Draco. En repartant il se décida à prendre avec lui le vieux livre sur les contes et légendes.
Il aurait aimé que son père lui offre une fois dans sa vie un livre qui n’avait pas de rapport avec des cours et c’est ce qu’il venait de faire pour son fils en espérant que ce dernier apprécie.
Le dîner commença comme d’habitude dans un lourd silence, seul le bruit des couverts le brisait. Lorsque le dessert fut achevé il se décida alors à prendre la parole avant que Draco ou Narcissa ne sortent de table.
« J’ai décidé de renvoyer ton tuteur. »
Draco sembla surpris de même que Narcissa.
« Je vais prendre en main ton éducation Draco. -Je…tenta Narcissa avant de se faire couper par Lucius. -Plus précisément ta mère et moi allons prendre en main ton éducation. Je te ferais étudier l’histoire de la défense contre les forces du mal, on verra surement un peu de théorie ainsi que les sortilèges mineurs et ta mère t’enseignera ce qu’il lui semblera bon pour toi. Qu’en penses-tu Narcissa ? -Je…j’en serais ravie, dit-elle. »
Pour la première fois sa femme ne le regarda pas avec indifférence mais avec curiosité et Lucius se dit qu’il n’était peut-être pas trop tard pour lui. Peut-être pourrait-il au moins gagner son amitié.
« Je t’ai acheté de nombreux livres cet après-midi, ils sont de ton niveau dans toutes les matières dont tu as besoin. J’ai aussi trouvé ceci, expliqua-t-il en montrant le vieux livre qu’il avait prit avec lui. Il est très important de connaître nos vieilles légendes, c’est plutôt un livre de chevet. Je pense que ta mère sera ravie de t’en lire un peu chaque soir. »
Il tendit le livre à Draco, puis sortit de table. Le petit sourire que son fils lui avait adressé lui avait réchauffé le cœur, il se sentait bien, il venait de faire une bonne chose et il le sentait.
Plus tard dans la soirée, Narcissa pénétra dans son bureau, c’était bien la première fois qu’elle venait le trouver.
« Pourquoi ? Je ne te comprends plus. Qu’est-ce qui se passe ? Quelqu’un t’a ensorcelé ? »
Lucius regarda longuement sa femme, elle était vraiment belle mais son regard était toujours un peu triste, l’étincelle n’était pas présente. Seul Draco avait le droit de la voir heureuse.
« Je n’ai pas été ensorcelé. »
Légèrement blessé par ce que venait de dire Narcissa il lui répondit sur un ton qui ne souffrait aucune réponse. Cette dernière sortit du bureau vexée mais surtout blessée, elle avait cru pendant un infime moment que peut-être son mari avait changé. Mais que racontait-elle…Lucius Malfoy changer ?! Plutôt voir Merlin, ce serait déjà plus crédible.
Septembre pointait déjà son nez et Lucius avait senti que l’ambiance au manoir avait un peu changé, ce n’était pas flagrant mais c’était tout de même présent. Draco apprenait toujours aussi bien ses leçons avec sa mère. Il restait cependant encore très prudent avec son père mais il était passionné par ce que ce dernier lui enseignait et retenait toujours parfaitement ses leçons.
Aujourd’hui avait été une dure leçon pour Draco, il tentait de retenir tout ce qu’il y avait à savoir sans se tromper et son père remarqua ses efforts.
« Je suis fier de toi Draco, tu apprends vraiment vite. -Mais j’ai fait des erreurs. -Oui et je sais que tu vas encore travailler dessus mais tu n’en as pas fait beaucoup et je suis fier de t’avoir comme petit garçon. »
Pour la première fois Lucius eut un réel sourire de son fils et il ne put faire autrement que sourire à son tour.
« Tu sais, j’aime quand tu souris, glissa Draco avant de sortir rapidement de la bibliothèque où il avait étudié. »
Lucius se mit à rire de la dernière phrase de son fils. Il n’avait jamais ressentit cette plénitude et ce bonheur mais il était sûr d’une chose, il ne voulait pas que cela cesse.
Lors du dîner quelques paroles étaient échangées par toute la famille, Draco participait lui aussi à la conversation et cela lui faisait énormément plaisir, il se sentait important. Bien que Lucius ne veuille rien dire Narcissa avait remarqué que ce dernier avait changé, il ne la regardait plus du tout comme un quelconque objet de sa collection. A vrai dire elle ne savait pas vraiment comment il la regardait. Elle était presque sûre d’avoir vu l’admiration ou même de l’envie, mais elle ne savait pas si c’était elle ou son imagination qui lui jouait des tours. Sans vraiment s’en rendre compte elle se faisait plus jolie, prenait un peu plus soin d’elle et mettait des robes qui la mettait en valeur. Elle ne portait ses robes que lors des grandes soirées, au manoir elle ne cherchait à plaire à personne et surtout pas à son mari. Mais cela avait changé. Elle se sentait revivre et surtout elle se sentait retomber à sa période adolescence quand les garçons commencent à regarder les filles autrement que comme des amies. Sans oser se l’avouer cela lui plaisait énormément. Elle n’avait jamais été courtisée, ses parents avaient décidé pour elle, et cela lui avait affreusement manqué. De même elle n’avait jamais été désirée et le regard de Lucius semblait lui dire le contraire.
Après ces deux semaines de réflexion intense Lucius avait décidé de changer. Il était, pour la première fois, maître de sa propre vie, personne pour lui dire ce qu’il devait faire et il aimait ça. Il aimait voir sa femme reprendre doucement goût à la vie. Il aimait voir son fils sourire et le taquiner gentiment. Et surtout par-dessus tout, il ne voulait pas briser sa famille. Le Seigneur des Ténèbres les avait réunis pour de mauvaises raisons, mais aujourd’hui il voulait garder cette fragile cohésion qui naissait doucement. Il ne voulait plus connaître la soumission, après tout un Malfoy ne se prosterne devant personne…et pourtant c’est ce qu’il avait fait toute sa vie, devant son père puis ensuite devant le seigneur des ténèbres.
Grâce à ses sources Lucius sut que Dumbledore avait recueilli Harry Potter et que ce dernier venait juste d’être confié à la garde de son très cher ami Severus. Voyant enfin l’occasion de tourner Draco du ‘bon’ côté il se décida à aller négocier un tutorat pour le jeune Potter. De cette façon Draco pourrait se faire un ami du survivant mais surtout il serait alors aussi protéger. Lucius savait que s’il voulait vraiment une famille à aimer en sécurité alors la protection de Potter, et donc de Dumbledore était primordiale. Sachant Severus fidèle au Lord il ne lui expliqua pas les vraies raisons de vouloir son fils avec Potter. Le mensonge passa bien plus facilement que prévu et il en fut très intrigué mais ne dit rien sur le moment. Il avait réussi. Draco allait étudier avec Potter et il en était ravi. Il le lui annonça le soir même.
« D’après les dernières rumeurs Harry Potter se trouverait à Poudlard. »
Narcissa le regarda avec un regard anxieux et Draco semblait réfléchir à toute vitesse. Il savait que sa phrase allait provoquer certaines réactions mais il ne s’attendait pas à celles là.
« D’un commun accord avec Severus j’ai décidé que Draco irait désormais étudier avec Potter à Poudlard. Le directeur vient de me confirmer son accord. -A Poudlard ? Demanda Draco sans y croire. -Oui. »
Narcissa était très partagée, d’un côté elle était ravie que son fils retrouve son ami mais il allait lui manquer énormément.
« Bien sûr tu rentreras chaque soir au manoir et le week-end est réservé avec tes parents, dit-il avec une ébauche de sourire. -Quel professeur leur enseignera ce qu’ils doivent savoir ? -Un excellent professeur d’après ce que j’ai pu voir. -C’est-à-dire ? -Toi. »
Narcissa regarda Lucius avec une réelle surprise et deux petites tâches rouges firent leur apparition sur ses joues blanches.
«J’ai vu comment tu es avec Draco et je ne veux personne d’autres pour enseigner à notre fils. Il faudra que tu te montres convaincante pour que le directeur accepte mais je ne m’en fais pas trop. Qui pourrait te résister ? »
Après un rapide sourire en direction de sa femme il alla directement dans son bureau. Le sourire de sa femme lui avait fait de drôle de choses. Son cœur se mettait à battre bien plus rapidement qu’il ne le devrait, il avait chaud…et il avait rougit. Quelle honte pour un Malfoy d’être prit à rougir. Mais le jeu en valait la chandelle, sa femme et son fils pourraient, si un quelconque danger arrivait dans le futur, se réfugier à Poudlard. Il allait devoir apprendre à vivre un peu seul dans le manoir et il n’était pas sûr de vouloir. Il aurait préféré continuer à avoir Draco et Narcissa avec lui mais leur protection passait avant tout et si Narcissa éduquait le jeune Potter alors le monde sorcier aurait parfaitement confiance en elle. Lui avait déjà la marque, il était trop tard pour lui.
A suivre… |