Chapitre 12 : Confrontation
Le lendemain, lorsqu’Harry se réveilla, il ne vit que Severus.
« Harry, il faut qu’on parle tous les deux de la soirée d’hier. Il faut que tu comprennes pour le moment que tu ne dois dire à personne que tu as revu Sauveur d’accord ? Ca sera notre petit secret. -Pourquoi ? Les autres ils aimeront aussi Sauveur tu sais. -Non justement Harry, pour l’instant il faut que ça reste notre petit secret. Tu comprends ? -D’accord Severus, je dirais rien. »
Severus savait qu’Harry ne parlait pas aux autres mais qu’il pouvait leur faire comprendre de nombreuses choses. Si Dumbledore apprenait qu’il avait fait entrer Black dans l’infirmerie, il ne donnait pas cher de sa place en tant que professeur.
Le mois de juillet venait de faire son apparition et les élèves avaient déserté Poudlard. Harry et Severus pouvaient enfin se balader sans faire attention aux horaires. Dumbledore avait voulu une discrétion absolue sur la présence d’Harry Potter à Poudlard. Aucun élève n’avait pénétré dans la petite chambre annexe à l’infirmerie qu’Harry occupait et aucun d’entre eux n’avaient aperçu un petit garçon de sept ans dans les couloirs de l’école. Le directeur avait jugé primordial de tenir le ministère éloigné du petit garçon, il ne ferait que le brusquer et il n’en résulterais que des mauvaises choses.
Tous les dimanche soirs, Dumbledore réunissait un conseil où étaient présents les membres de l’ordre du phœnix au grand complet. Tous, pour le moment, étaient en train de rechercher activement Sirius Black.
« Le ministère recherche toujours Sirius Black, mais ils n’ont aucune piste. -D’après mon contact au ministère, il semblerait que le ministre envisage de relâcher les Détraqueurs. -Ce n’est pas possible, il ne peut pas faire cela tout de même. -Je crains hélas que le ministre soit capable de tout, il en a le pouvoir. -Mais…Ce sont les Détraqueurs, ces créatures sont une horreur, on ne peut admettre qu’ils se promènent librement dans les quartiers sorciers ou Moldus. -Pour le moment rien n’est fait, je veux que ton contact garde ses oreilles bien ouvertes et qu’il t’avertisse sur les faits et gestes du ministère. Personne n’est au courant pour Harry ? -Non, une équipe est toujours à sa recherche mais ils recherchent plus un cadavre qu’un garçon vivant. Le ministre pense que la rue a été plus forte. -Tous des idiots, marmonna Severus. -Tant qu’Harry n’ira pas mieux, je ne veux pas que Fudge soit au courant, il serait capable de nous l’enlever. -Et ce ne serait définitivement pas une bonne idée, il est encore très fragile et a déjà une puissance magique qu’il ne contrôle pas pleinement. J’admets cependant que sa maîtrise de la magie sans baguette est épatante, qu’en est-il en potions Severus, demanda Pomfresh. -Il se débrouille, lâcha Severus froidement. -Pour l’instant, j’aimerais savoir où vous en êtes des recherches sur Sirius Black. -Il a été aperçu à trois endroits différents. A pré au Lard, à Londres et à Paris, mais nous ne savons pas avec certitude si les faits sont véridiques ou non. -Qu’attendez vous pour le vérifier, s’écria Dumbledore avec moins de patience qu’à l’accoutumé. -Vous avez été remarquable Snape pour la recherche du petit Potter, pourquoi ne pas pister Black ? Demanda Maugrey suspicieusement. -Parce que vous croyez que j’ai le temps pour la recherche de Black ? Je dois m’occuper des cours de l’année prochaine et je suis le seul avec qui Potter parle. -C’est vrai, admit l’infirmière, Severus est très important pour Harry, s’il disparaît trop longtemps j’ai peur qu’Harry nous fasse une rechute et je ne veux pas que cela arrive. Il faut qu’il s’habitue à nous et seul Severus peut l’aider. -Très bien, dit Dumbledore, je veux être informé de tout ses progrès quels qu’ils soient, dit-il avec une étincelle de culpabilité. -Ce n’est pas de votre faute Albus, tenta Minerva. -Bien sûr que si, moi seul aie pris cette décision, même vous n’étiez pas d’accord avec mon choix, j’aurais dû vous écouter. Aujourd’hui Harry serait un petit garçon joyeux et sans problèmes de santé ou souffrant de brutalité de la part de sa famille. Comment ai-je pu être aussi aveugle. -Ce n’est pas le moment de s’apitoyer, nous devons l’aider. Je vais de ce pas voir comment il va. -Dumbledore laissa sortir Severus du bureau. -Je le trouve louche Dumbledore, il serait temps d’écouter les autres comme vous le dîtes si bien et ne pas laisser trop longtemps ce mangemort trop près du petit. -Severus a mon entière confiance, je confierai ma vie à cet homme, ne l’insultez plus jamais devant moi ainsi Alastor. -Très bien, mais restez vigilant tout de même. -Ce n’est pas de lui que vient mon inquiétude mais de Mr Black, il connaît parfaitement ce château ainsi qu’une grande partie des passages secrets. Je veux que vous continuiez à chercher en suivant les différentes pistes, mais je veux que quelques personnes restent ici à veiller sur le château et sur Harry. Si je devais le perdre à nouveau, je ne sais pas si je pourrais m’en remettre. -Tu n’as rien vu Remus de bizarre ? -Non, mentit-il. »
Remus avait honte de son geste mais il possédait une haine bien trop grande pour Sirius, il ne voulait pas que Dumbledore sache que Sirius s’était trouvé ici à un moment donné, il voulait l’attraper lui-même et lui dire sa façon de penser. Jamais il n’avait eu le courage d’aller le voir à Azkaban et même s’il avait voulu on ne lui aurait pas permis. Alors avant qu’il ne soit renvoyé là-bas, il voulait se défouler. Il en avait sérieusement besoin.
Tous les matins il allait vérifier son piège, et chaque matin pour le moment il était déçu du résultat. Sirius n’était pas retourné dans la cabane hurlante car elle évoquait bien trop de souvenirs heureux que son imbécilité avait détruite. Faire confiance à Peter, pourquoi avait-il fallu que Peter soit le traître ? Pourquoi avaient-ils cru que Remus était le traître, jamais Remus ne leur pardonnerait d’avoir douté de lui. Enfin, peut-être que Remus pardonnerait à James mais sûrement pas à lui, lui-même n’arrivais pas à se pardonner.
Harry pliait le peu d’affaire à lui joyeusement. Il était tout excité. Bien sûr, Severus n’était pas là mais aujourd’hui était un merveilleux jour. En effet, c’était aujourd’hui qu’il déménageait, il allait enfin vivre chez Severus. Il ne pouvait pas être plus joyeux, Severus lui avait dit que maintenant ce serait leur maison à tous les deux. Harry espérait que ce serait pour toujours. Mais la rue lui avait appris de nombreuses choses, entre autre de profiter de ce qu’on avait, car tout pouvait disparaître d’un coup. Harry repensait très souvent à Ted, ce dernier était peut-être revenu dans leur maison et l’avait trouvé vide. Avait-il été soulagé ou le cherchait-il ? Il fallait qu’il dise à Ted qu’il avait trouvé une nouvelle famille. Mais il ne pouvait s’empêcher de penser que peut-être Ted s’était enfui pour ne plus le voir. Isabelle lui manquait aussi. Même si maintenant il avait un nouveau professeur, personne ne pouvait remplacer isabelle dans son petit cœur. Sans se l’expliquer, Harry sentit Severus arriver avant que ce dernier ne franchisse les portes de l’infirmerie. Il mit cela sur le compte de l’excitation et sauta dans les bras de Severus.
Ce dernier, surprit par l’attitude de l’enfant, le prit dans ses bras et l’emmena vers ses quartiers. Harry avait prit avec lui son livre de potion et commençait à le feuilleter à nouveau alors qu’il était confortablement installé dans les bras de Severus. Lorsqu’ils arrivèrent à l’appartement, Harry descendit et regarda attentivement le salon. Il n’avait pas fait attention au tableau qui gardait l’entrée de la maison de Severus.
Le salon était assez bien, bien plus grand que son ancienne maison et plus grand que son placard. Il y avait un canapé confortable en face d’une cheminée et une grande table à côté d’une bibliothèque où plusieurs livres étaient soigneusement rangés. Harry s’y précipita et tenta de déchiffrer le premier titre. Bien sûr, il s’agissait d’un livre de potion.
« C’est que des livres de potions ? -En très grande majorité, oui. -Alors tu aimes encore plus les potions que moi parce que moi j’ai que un seul livre. -On peut voir ça comme ça, dit Severus en souriant. -Je pourrais faire toutes les potions de tous les livres tu crois ? -Il faut d’abord que tu apprennes bien les potions, il faut bien connaître chaque ingrédient avant de pouvoir les mélanger ensemble. -Tu pourras m’apprendre ? -On verra, mais je suis sûr que je pourrais t’aider, du moins pour le moment. »
Harry continua sa visite sous l’œil attentif de Severus. L’unique pièce qui lui était interdite était un bureau avec d’autres livres et un petit nombre de copies qui traînait sur le bureau.
« Ici, c’est l’endroit où je travaille Harry, pendant l’année. -Parce que tu es professeur ? -Oui, et c’est dans cette pièce où je corrige toutes les copies des élèves, c’est pourquoi je serais très mécontent si tu y allais, on est bien d’accord ? »
Devant l’air si sérieux de Severus, Harry hocha positivement la tête et passa à la pièce suivante. Il trouva la chambre sombre et triste de Severus ainsi que sa chambre. Au contraire, cette dernière était lumineuse et un grand lit trônait au milieu de la pièce. Il remarqua quelques étagères ainsi qu’une grande armoire et pour finir un coffre.
« Ici c’est ta chambre, tu vas pouvoir y ranger tout ce que tu possèdes. Même si pour le moment tu n’as pas grand-chose, tu verras on finira bien par remplir tout ça. -Je vais avoir des habits ? -Oui, ce serait une très bonne idée, dit Severus avec un petit sourire. -Des vrais habits à ma taille et pas trop vieux ? -Oui, mais pour le moment tu resteras à Poudlard, quelqu’un ira te chercher des vêtements. -Pourquoi je peux pas sortir dehors ? -Je t’expliquerais cela un peu plus tard d’accord ? -D’accord. »
Harry reçut de nombreuses visites de la part de Dumbledore ainsi que quelques autres personnes. Pour le moment, le directeur tenait à ce que Harry ne rencontre pas trop de monde, on ne connaissait pas encore tout à fait tout l’étendu de ses pouvoirs et c’était l’une des missions de Severus, ainsi que de veiller à l’éducation d’Harry. Le mêler à d’autres enfants était bien évidemment hors de question, mais Harry n’avait pas l’air de s’en plaindre. Apparemment, il n’avait jamais vraiment eu affaire avec d’autres enfants. Bien sûr, le changement d’appartement d’Harry ne plût pas à tout le monde…
Comme tous les soirs, Sirius se dirigeait tranquillement vers l’infirmerie en faisant bien attention à ne rencontrer personne. Quelle ne fût pas sa surprise en constatant qu’Harry et Snape n’étaient plus là. Ne sachant pas où Harry pouvait se trouver Sirius, rentra, la tête basse, vers le seul endroit qui lui remémorait de bons souvenirs.
Remus avait mis plus d’une semaine à trouver le sortilège parfait pour attraper Black et avait mis encore deux autres semaines pour le maîtriser parfaitement. C’était un sortilège de haut niveau tout juste à sa portée, mais ainsi il était sûr que Black ne pouvait pas s’échapper, malgré sa maîtrise de la magie noire sans baguette. Il avait toujours eu beaucoup de réserve à cette rumeur. Il connaissait Sirius, son ancien ami, et ce dernier détestait tout ce qui touchait de prêt ou de loin à la magie noire. Pourtant, pour être un mangemort, il fallait avoir des connaissances en magie noire, et par conclusion Black devait savoir la pratiquer.
Son piège portait le nom de filet enchanté, un nom bien dérisoire pour un sort si puissant. Il s’agissait en réalité d’un espace où l’on pouvait rentrer mais d’où il était impossible de sortir. Remus avait enchanté la petite pièce de la cabane hurlante où il avait senti l’odeur de Black. Il avait enchanté la moitié de la pièce, là où se trouvait le tapis où apparemment Black s’était endormi. Une fois sur le tapis, il serait impossible au traître de pouvoir s’en sortir. Il devrait alors attendre que Remus veuille bien ôter le sortilège, et il ne le ferait que pour remettre Black en prison. Même si Remus avait des envies de meurtre, il savait bien qu’au fond de lui il ne pourrait jamais se rabaisser au même niveau que son ancien ami, jamais il ne pourrait commettre un meurtre.
Sirius s’étala de tout son long sur le bon vieux tapis plein de poussière de la cabane hurlante. Cette maison était pour lui un refuge, un vestige d’un passé glorieux qui, aujourd’hui, ne pouvait plus exister. Son dernier espoir, sa dernière joie, venait de lui être retirée. Harry n’était plus à l’infirmerie et il n’avait aucune idée d’où il pouvait se trouver. Il espérait que ce dernier était toujours avec Snape, ce dernier semblait vraiment prendre à cœur le bien de son filleul.
‘’’Non mais tu te rends compte de la tournure que prennent tes pensées ? Maintenant tu es rassuré si Severus Snape se trouve auprès d’Harry… C’est à n’y plus rien comprendre, j’ai presque envie de dire que j’ai presque confiance en lui en ce qui concerne le bien d’Harry. Oh pauvre de moi, Azkaban m’a vraiment rendu complètement dingue. Si ça se trouve, aujourd’hui, je suis toujours enfermé dans ma cellule et tout ceci n’est qu’une hallucination, certes très réussie mais seulement le fruit de mon pauvre cerveau…Sinon pourquoi Snape jouerait-il le rôle du gentil ?’’’
Las de ses pensées sans queue ni tête, Sirius s’endormit en se remémorant le visage heureux de son filleul, le sourire charmeur de James, la mine excédé de Remus et le visage sérieux de Lily. Sans surprise, il fit de nouveau de nombreux cauchemars qui le maintinrent éveillé une grande partie de la nuit.
Lorsque les rayons du soleil commencèrent à éclairer la cabane hurlante, Sirius se leva et se dirigea vers la porte. Sans comprendre ce qui lui arrivait, il se cogna durement contre un mur. Totalement éveillé, il se transforma dans sa forme humaine et à tâtons, il plaça ses mains devant lui jusqu’à ce qu’il rencontre à nouveau le mur. Il sentait qu’il s’agissait d’un mur magique, quoi d’autre à Poudlard de toute manière ? Mais ce qu’il ne comprenait pas, c’est la présence de ce dernier. Il était venu régulièrement se cacher ici et jamais ce mur n’avait été présent. Il commença à tenter de délimiter la fin du mur et se rendit compte, à sa plus grande horreur, que ce dernier était une demie sphère et qu’il se trouvait à l’intérieur. Aucune sortie pour lui n’était possible. Ne possédant pas le don de magie sans baguette, il lui était impossible de faire quoi que ce soit.
Comprenant qu’Azkaban serait sa prochaine destination, Sirius s’effondra en pleurs sur le plancher. Il ne voulait pas retourner là-bas, il ne voulait pas revivre l’enfer dans lequel il avait été enfermé bien trop longtemps. Sans s’en rendre vraiment compte, il se transforma à nouveau en Patmol et alla dans le coin le plus reculé qu’il lui était possible d’atteindre. Il dut attendre quelques heures avant d’entendre des pas montant l’escalier.
Harry n’avait pas passé une très bonne nuit, il ne connaissait pas bien la chambre et se retrouver tout seul lui faisait penser à ces longues nuit dans son placard ou à ses longues nuit seul dans sa cachette. Il avait peur qu’à son réveil, Severus ait disparu pour de bon. Au beau milieu de la nuit, trop angoissé pour rester dans cette chambre, il se leva et alla discrètement dans la chambre de Severus. Il trouva ce dernier tranquillement installé dans son lit, il semblait dormir profondément et Harry ne voulait pas le réveiller, il ne savait pas comment il allait réagir. Rassuré de le voir là, Harry s’installa par terre et commença à s’endormir.
« Qu’est-ce que tu veux Harry ? »
Surpris, le petit garçon se releva et regarda vers Severus. Il faisait noir et il ne distinguait pas bien sa figure, il ne savait pas si ce dernier était en colère ou pas.
« Tu as fait un cauchemar ? Parles-moi Harry. -Je…je…j’ai peur tout seul dans ma chambre et je… -Monte dans le lit, soupira Severus rassuré que ce ne soit que cela. »
Harry sourit et monta dans le grand lit de Severus. Il sentit se dernier rabattre la couette sur ses épaules. Il en profita pour se caler dans les bras protecteur de Severus et s’endormit tranquillement. Severus attendit qu’Harry se soit endormi pour partir à son tour au pays de Morphée.
Lorsqu’il se réveilla, il sourit en voyant Harry roulé en boule dans ses bras. Il semblait si petit et si fragile, plus il veillait sur Harry et plus il avait envie de tuer sa famille. Comment pouvait-on être aussi cruel ? Pour sa part, même si son père avait toujours été cruel il n’avait commencé à le frapper que vers ses dix ans et sa mère avait toujours été son refuge. Harry n’avait eu personne comme refuge et sa maltraitance remontait à loin d’après les examens de Pomfresh. Jamais Harry n’aurait une taille ‘normale’. Severus espérait donner une famille aimante pour ce petit garçon qui avait déjà gagné son cœur de pierre.
‘’’Eh voilà que je m’imagine passer ma vie avec Harry. Mon pauvre Severus, crois-tu vraiment que le ministère va te laisser sa garde toi qui est un ex-mangemort, un sorcier sans aucune fortune et en prime célibataire… Sans parler du fait que je sois homosexuel, le ministre en ferait une syncope. Et pourtant tu t’accroches à cet espoir si mince d’obtenir la garde d’Harry. Mon pauvre la bêtise des Gryffondors déteint gravement sur toi.’’’
Il se leva doucement afin de ne pas réveiller Harry et alla prendre une douche. C’est à ce moment là qu’il se rappela de Black, ce dernier avait sûrement été inquiet de la disparition d’Harry. Il fallait absolument qu’il retrouve ce sale cabot et qu’il lui montre où il pourrait les rejoindre.
‘’’Voilà maintenant que tu prépares des rendez-vous secret avec Black, c’est définitif tu es bon pour la partie psychiatrique de l’hôpital Ste Mangouste.’’’
Une fois prêt, il alla réveiller doucement Harry. -Il est l’heure de se lever. Viens te laver ensuite, on ira manger un bon petit déjeuner dans la grande salle. Tu vas voir, c’est très beau à voir le matin. -Pourquoi maintenant ? Je veux dormir encore moi, dit-il d’un ton suppliant. »
Severus Snape, reconnu comme étant le professeur le plus cruel et le plus sadique que Poudlard ait connu, fondit complètement devant cette petite bouille si touchante, mais ne craqua pas pour autant.
« Tu te coucheras un peu plus tôt ce soir, et tu pourras faire une sieste mais pour le moment c’est l’heure de te lever, viens prendre ta douche. -Je peux encore dormir quelques heures d’accord ? -Non Harry, viens, après on pourra faire des potions si tu veux. -Vrai, s’écria Harry, fou de joie. »
Harry sauta à terre, se déshabilla rapidement sous les yeux étonnés de Severus et courut dans tout l’appartement nu jusqu’à ce qu’il atteigne la salle de bain.
« Il est pire que moi quand on parle de potions, soupira Severus avec un fin sourire. »
Ils retrouvèrent de nombreuses personnes lors du petit déjeuner, Harry persista dans son mutisme mais se permit quelques sourires envers Remus ainsi que Pomfresh. Ces deux personnes avaient aussi prit soin de lui, l’infirmière en le soignant et Remus en le regardant avec son regard miel. Il avait un regard captivant et calmant, il se sentait bien avec lui. Mais bien sûr, personne ne pouvait remplacer Severus pour lui.
Il déjeuna peu et sembla étudier les personnes autour de la table. Depuis qu’il était là, personne ne lui avait parlé de sa famille. Ils devaient sûrement penser qu’il n’en avait aucune, et il était décidé que jamais ils n’apprennent l’existence de son horrible oncle.
Une fois revenu dans l’appartement, Harry se précipita dans sa chambre et alla prendre sa seule possession, son livre de potion.
« C’est bon on peut y aller, dit Harry en souriant de toutes ses dents. -Alors allons-y, monsieur le professeur de potion. -Je pourrais moi aussi devenir professeur de potions comme toi ? -Eh bien pour être professeur, il va falloir que tu parles aux autres Harry, si tu ne parles pas, tes élèves ne pourront pas t’écouter. -Oh…mais je peux pas, murmura faiblement Harry. -Bien sûr que tu le peux, tu parles bien avec moi, dit Severus en se mettant à genoux de façon à pouvoir être en face d’Harry. -Je…je… -On en reparlera plus tard, dit Severus, peiné de constater qu’Harry lui cachait encore quelque chose. »
Severus savait qu’Harry cachait de nombreux secret et il savait que l’un d’entre eux était sa famille, mais il avait espéré qu’Harry aie assez confiance en lui maintenant pour lui en parler. Hélas, ce dernier se taisait toujours. Pourtant, la nuit dernière lui prouvait qu’Harry se sentait vraiment en sécurité lorsqu’il était avec lui, et il avait eu assez de courage pour venir le voir jusque dans sa chambre.
Ils passèrent toute la matinée à faire des potions faciles, mais Harry commençait à bien maîtriser les gestes simples et Severus fut content de lui. Il était au moins sûr d’une chose, Harry serait l’un de ses meilleurs élèves dans son cours lorsqu’il serait en âge d’aller à Poudlard.
Remus était las, il en avait assez de chercher sans cesse Black dans les moindres recoins, vivable, de la forêt interdite. Il y avait passé toute la nuit et jamais l’odeur de Black ne lui avait sauté aux narines. En désespoir de cause, il alla tout de même vérifier à nouveau son piège, ce ne fut que lorsqu’il pénétra dans le souterrain qui le menait à la cabane qu’il sentit l’odeur de Black de plein fouet.
‘’’Peut-être que cette fois-ci je vais enfin pouvoir le regarder en face et lui dire à quel point il a détruit notre vie. Je veux savoir pourquoi…James était son frère, Lily sa meilleure amie féminine. Pourquoi les avoir tué en les trahissant ?’’’
Il fut sûr de sa capture lorsqu’il pénétra dans la pièce, bien qu’il ne voyait pas encore Sirius il le sentait et c’est pourquoi il commença directement à l’attaquer verbalement.
« Tu étais un maraudeur, tu étais son frère, peut-être pas par le sang mais vous étiez toujours comme deux frères. Pourquoi, explosa-t-il, pourquoi l’avoir condamné ainsi, pourquoi vouloir la mort de ta propre famille. Et pire que tout pourquoi vouloir la mort de ton propre filleul ? Je suis même étonné que tu ne l’ai pas déjà tué, ça fait bien longtemps que tu rôdes par ici. »
N’entend aucune réponse à ses question, Remus n’en fut que plus furieux.
« TU POURRAIS AU MOINS AVOIR LA DESCENCE DE TON MONTRER, AFFRONTE TES ACTES BLACK ! »
Sirius ne savait pas quoi faire, il avait été soulagé de voir apparaître Remus mais dès qu’il avait vu la fureur qui habitait les yeux de son ami, habituellement si doux, il avait préféré se taire. Remus lui avait reproché ses fautes en pleine figure. Voilà des années qu’il rêvait de James et que ce dernier ne cessait de lui dire que tout était de sa faute. Aujourd’hui, Remus avait fait remonter ses plus grandes terreurs à la surface. Comment pouvait-il se défendre ? Il avait bien tué sa seule famille et avait détruit l’amitié sincère qu’il portait à Remus. Il n’osait même pas se montrer. Il savait que Remus ne l’avait pas encore vu.
Une fois que Remus eut fini de hurler, il consentit à s’avancer prudemment au centre de la sphère, la tête basse.
Remus vit une forme bouger, il s’attendait à voir un Sirius sûr de lui avec un sourire mauvais, une lueur de haine dans les yeux et il fut profondément déstabilisé de voir apparaître ce pauvre Patmol tête basse et aussi voir plus squelettique qu’Harry. Sans le vouloir, toute sa fureur fondit comme neige au soleil. Il n’avait jamais su être en colère contre James ou Sirius, mais une profonde amertume était ancrée en lui.
« Pourquoi as-tu fait ça Sirius, dit-il les larmes aux yeux, j’essaie de comprendre, j’ai vraiment essayé de comprendre mais je n’y arrive pas. Qu’avaient fait James et Lily pour mériter ça ? Par merlin, qu’est-ce que t’avais fait Harry pour mériter ça ? »
Sirius détestait voir ses amis tristes, et en ce moment même Remus avait dépassé ce stade là. Il semblait anéanti, il ne pouvait pas rester muet plus longtemps. Il se transforma en lui-même et affronta le douloureux regard de Remus.
« Harry est le plus gentil et mignon garçon qui m’ait été donné de connaître. Tu savais qu’on avait cohabité pendant longtemps ensemble ? Enfin juste quelques semaines, mais j’ai été touché au plus profond de moi-même devant son innocence. Il a vécu de nombreux mois seul dans la rue et pourtant il existe toujours cette petite parcelle d’innocence cachée sous une profonde détresse. »
Remus, choqué par l’apparence de Sirius puis après par ses paroles, ne sut quoi répondre, jusqu’à ce que la colère surgisse à nouveau plus forte.
« C’est de ta faute ce qui lui est arrivé. Si James et Lily étaient toujours en vie, il aurait eu une enfance normale. Réponds à ma question, pourquoi les avoir menés à leur perte ? Je ne comprends pas ce qui s’est passé dans ton crâne ! Après avoir voulu tuer Snape pendant notre scolarité par mon intermédiaire, tu as voulu savoir si tu pouvais tuer James et sa famille c’est ça ? »
Remus fulminait, il faisait les cent pas en attendant la réponse fatidique qui n’allait pas tarder à tomber. Mais Sirius le regardait juste d’un regard las, hanté par une tristesse sans nom. Comment ce traître pouvait être triste alors qu’il était la cause de sa tristesse à lui ?
« Jamais je n’ai voulu tuer Snape, aujourd’hui je le regrette encore plus qu’à l’époque de notre sixième année. Après tout ce qu’il a fait pour moi, murmura-t-il douloureusement. -Tu ne déments pas mes affirmations à propos de James. Je te déteste Sirius Black pour avoir détruit notre amitié, pour avoir détruit notre ami quand il avait tellement confiance en toi. Je te déteste pour avoir fait croire à James que j’étais le traître. »
Sirius regarda à nouveau douloureusement Remus.
« Cette colère ne te ressemble tellement pas Lunard, tu étais le calme de notre petite bande, comment a-t-on pu croire que tu étais le traître. Cette erreur là aussi je ne me la pardonnerais jamais. -Tu as tué Peter, s’écria furieusement Remus, comment as-tu pu tuer Peter, c’était le plus faible de la bande, celui qu’on était censé protéger, le bébé de la bande et tu l’as assassiné de sang froid, avec une dizaine de Moldus. Comment as-tu pu ? Tu disais que tu détestais la magie noire, tu détestais ta famille, tu détestais Tu-sais-qui. »
Sirius se leva brusquement furieux, une lueur de haine dans ses yeux et alla aussi près de Remus que la sphère lui permettait.
« Jamais, ne me parle jamais de Pettigrow, il nous a tous eu, ce traître s’est fait passé pour mort. C’est de ma faute, comment a-t-on pu être aussi imbu de nous même, comment a-t-on pu être aussi aveugle. Le gentil petit Peter, le bébé de la bande. Ce traître nous a bien eus. Nous étions indestructible, James et moi se plaisions à le croire, la guerre ne nous avait pas encore atteint de plein fouet. -Mais de quoi tu parles, s’exclama Remus furieux que Black puisse ainsi accuser Peter de traîtrise. »
Sirius soupira et céda devant le regard emplis d’interrogation de Remus, il commença alors par raconter le moment où tout avait commencé.
Flashback
Sirius sautait de joie, il avait dans ses bras son filleul et ce dernier semblait bien décidé à tirer sur ses cheveux.
« Harry si je ne veux pas me retrouver chauve avant l’âge il va falloir que tu arrête de tenter de m’arracher les cheveux tu sais ? -Blablou ? -Oui, ça tu vois ce sont mes superbes cheveux et si je veux encore pouvoir draguer les filles il va falloir que tu m’en laisse. -Sirius Black, je t’interdis de parler de tes conquêtes à mon fils, s’exclama Lily mi souriante, mi soucieuse. -Promis Lily, tu vois Harry maman est une vraie rabat-joie. »
Sirius se prit une claque affective derrière la tête.
« Hé, je croyais que tu étais mon frère et mon alliés en toute circonstance, James Potter tu n’est qu’un traître. -Ma femme n’est pas une rabat-joie. -Tu vois Harry, même ton père est un rabat-joie, heureusement que Patmol est là. »
Le bébé se mit à rire face aux grimaces rigolotes que Sirius lui faisait. Soudain une odeur nauséabonde se mit à envahir l’espace vital de Sirius.
« C’est comme ça que tu remercie ton cher parrain. -Allez viens là bonhomme, il est l’heure de prendre un bon bain de toute façon. -Bioupfjj, s’écria le bambin en tendant ses petites mains vers la mère. »
Lily prit son fil dans ses bras et monta à l’étage en direction de la salle de bain.
« Alors Sirius comment vas-tu ? Bientôt Halloween, qu’as-tu prévu ? -Rien de bien intéressant, je suis toujours à disposition au ministère en tant qu’auror et en tant que membre de l’ordre du phénix. Le seigneur des ténèbres est très actif en ce moment et j’ai peur pour vous, dit Sirius d’un ton sérieux qu’il utilisait très peu souvent. -Mais grâce à toi nous ne craignons rien. -Le problème James est que beaucoup de monde savent que je suis le gardien du secret. -Tu as peur pour ta sécurité ? -Franchement James, je pourrais mourir pour toi et ta famille avec le sourire et cela sans aucune hésitation. Je donnerais ma vie pour toi Lily et Harry, mais quelques mangemorts savent que je suis le gardien du secret et j’ai pensé au plus grand coup de bluff du siècle. -Raconte, dit James tout aussi sérieux que Sirius. -Nous savons que Remus est peut-être potentiellement le traître. -Tu sais que je déteste entendre ça. -Et je déteste le dire mais c’est la seule solution, c’est pourquoi afin qu’il ne puisse pas vous atteindre j’ai pensé que changer de gardien du secret sans que personne ne le sache serait une bonne idée. -A qui penses-tu ? Tu sais que je ne fais confiance qu’à toi et uniquement toi. -Non, tu oublies une personne qui te voue quasiment un culte. -Peter ? -Exactement, il t’adore James, il serait prêt à mourir pour toi et personne ne saura que nous avons changé d’idée. -Personne ? Pas même Dumbledore ? -Non il s’empresserait de le dire aux membres de l’ordre et si jamais nous avions aussi un traître dans nos rangs ? Ce serait beaucoup trop dangereux pour toi et ta famille. Il faut que ça reste entre nous absolument. Ecoute parles-en à Lily ce soir et je reviens demain d’accord ? -Qu’est-ce qu’il se passe demain, demanda Lily. »
Sirius et James se regardèrent, puis James lui parla alors de l’idée de Sirius.
« Crois-tu que c’est vraiment prudent, dit Lily très inquiète. -Tu n’as pas confiance en Peter ? -On va dire que j’ai bien plus confiance en toi Sirius, tu es une des seules personnes en qui j’ai une totale confiance. -Mais mon idée ne peut pas échouer, on peut juste tenter quelques jours et si tu ne te sens toujours pas à l’aise alors je redeviendrais le gardien d’accord ? -D’accord on est le 29 Octobre, si après Halloween je ne me sens pas plus à l’aise alors on reviendra à la normale et on effacera les souvenir de Peter sur l’emplacement d’accord ? -Tu veux vraiment enlever ces souvenirs là à Peter ? -Oui, promet le moi, non promettez le moi tous les deux. »
James et Sirius avait acquiescé, certains que Lily changerait d’avis quand elle verrait qu’il ne se passait rien. Le lendemain, Peter fut conduis chez les Potter et on fit de lui le nouveau gardien du secret, et le surlendemain, James et Lily périssaient de la main de Voldemort en personne. Ce dernier fut alors réduit à un état de presque vivant par un petit enfant d’un an et demi.
Fin du Flashback
« Tu comprends Remus, c’est de ma faute, tout est de ma faute. J’aurais dû écouter Lily, c’est la seule, elle m’a dit qu’elle avait une totale confiance en moi et regarde ce que j’ai fait. Je les ai tués à cause de mes idées complètement stupides. J’ai tué tous ceux que j’aimais et j’ai cru que tu étais le traître. Tu dois me détester Remus, tu le dois parce que moi je me déteste, je m’exècre, j’ai tué mon frère et sa femme. »
Sirius avait les larmes aux yeux, il semblait si désespéré. Remus quand à lui était choqué, il tentait de réaliser une chose : Sirius était innocent.
« Tu n’étais pas le gardien… -J’aurais dû le rester, j’aurais dû l’être encore, James et Lily aurait dû être encore en vie. C’est me faute, tout est de ma faute. »
Incapable de voir Sirius plus misérable qu’il ne l’était, Remus enleva le sortilège et tenta de prendre Sirius dans ses bras.
« Non, tu ne comprends donc pas ? Je suis un monstre, tu ne dois pas m’approcher, j’apporte la mort auprès de tous ceux que j’aime. -Ce n’est pas ce qu’Harry pense. -Il t’a parlé ? -Non, il ne parle qu’à Severus mais il a demandé une ou deux fois à voir son chien. Nous avons tous deviné qu’il s’agissait de toi. -Tous ? -Après ta fracassante entrée chez Madame Figgs, j’ai révélé ta condition d’animagus. Il faut que tu viennes parler à Dumbledore, il fera tout ce qui est en son pouvoir pour te protéger. -Tu ne comprends pas Remus, je suis un… »
Remus ne le laissa pas terminé, il le gifla.
« Je l’ai mérité, dit Sirius piteusement. -Sirius Black tu vas arrêter de te morfondre, nous avons beaucoup de choses à faire et la première et de mettre au clair ta situation, ensuite il faut qu’on… -Il faut retrouver Pettigrow, c’est la seule façon de prouver ce que je dis. -Il n’est pas mort ? -Non, il a tué tous ces moldus puis s’est coupé le doigt avant de disparaître sous sa forme de rat. -Tu ne les as pas tués. -Non, mais je voulais tuer Pettigrow, je voulais le faire souffrir et après cela je voulais venir te voir et tout t’expliquer. Je voulais aussi avoir la garde d’Harry et je voulais… -Si tu es innocenté tu pourras avoir sa garde. -Pettigrow se cache, jamais on me croira sur parole. -Allons parler à Dumbledore d’abord, il nous aidera à y voir plus clair. -Tu sais que si tu me mets en présence de Pettigrow je le tuerais, c’est une promesse Remus. -Nous n’en sommes pas là, et nous sommes loin d’y être. »
Sirius suivit gentiment Remus, il était complètement perdu, avoir parlé avec Remus lui avait redonné un espoir qu’il croyait perdu à jamais. Avec un peu de chance, après tout ça, il pourrait être le gardien légal d’Harry et le ministère ne pourrait jamais le renvoyer dans cette horrible famille. Ils croisèrent Dumbledore et Minerva sur le chemin, ainsi que Maugrey et Pomfresh. Tous sans exception sortirent leur baguette, Maugrey étant le plus rapide.
« Eloigne toi Remus, c’est bon tu ne crains plus rien. »
Remus regarda Maugrey mais se plaça devant toutes les baguettes protégeant ainsi Sirius.
« Remus, qu’est-ce vous faîtes ? Vous le protégez, il est l’assassin des Potter. -Je demande à ce qu’il soit entendu par Dumbledore et après alors nous déciderons de la suite des évènements. -Très bien Remus, dit doucement Dumbledore en baissant sa baguette, mais qu’il soit entendu sous sérum de vérité. »
Sirius regarda Dumbledore dans les yeux et n’y lu aucune douleur mais une tristesse poignante, ses yeux si pétillant de vie ne scintillait plus du tout. Il sut alors que Dumbledore était inquiet, peut-être un peu en colère mais surtout très déçu de son comportement. Comment pouvait-il en être autrement de toute manière.
« Pomfresh je veux que vous aillez prendre soin d’Harry et que vous demandiez à Severus de me rejoindre dans mon bureau avec du véritasérum. -Vous savez que c’est très imprudent d’interroger quelqu’un avec une potion si puissante. -Avons-nous le choix ? -Je vais chercher Severus dit Pomfresh en jetant un regard emplis de colère et de tristesse vers Sirius. »
Harry et Severus avaient déjeuné dans l’appartement et maintenant Severus tentait d’aborder le monde de la magie avec Harry, mais il fut interrompu par une Pomfresh pas aussi joyeuse que d’habitude.
« Dumbledore souhaite vous parler dans son bureau avec du véritasérum. -D’accord, Harry je reviens dans peu de temps d’accord, Mme Pomfresh va rester avec toi. -Pas longtemps alors, dit Harry sans s’apercevoir qu’il venait de parler devant Pomfresh. -Promis pas longtemps. »
Severus embrassa le garçon sur le front et partit inquiet en direction du bureau. Il était persuadé qu’il allait se faire interroger par Dumbledore, peut-être qu’il avait découvert qu’il faisait entrer Black dans l’infirmerie. Allait-il le virer ? Ou pire…Allait-il l’empêcher de rester avec Harry ?
Il arriva au bureau et constata que de nombreuses personnes y étaient, dont une qu’il reconnu instantanément : Sirius Black. Sans savoir pourquoi le voir ainsi, seulement de dos, lui fit mal au niveau de sa poitrine. Qu’allait-il lui arriver ? Avait-il réellement trahi les Potter ? Aujourd’hui il allait avoir des réponses mais il n’était pas sûr de les vouloir. Il voulait…en fait il ne savait pas vraiment ce qu’il voulait.
‘’’Arrête de penser sans arrêt à Black ça devient une vraie obsession, n’oublie pas soit glacial, aucune émotion, rien du tout. Fais ton travail et tu n’écoutes pas ce qu’il dit.’’’
Severus, toujours aussi impassible, s’avança jusqu’à Dumbledore et lui tendit une petite fiole. C’est à ce moment là qu’il s’autorisa à plonger ses yeux dans les yeux de Sirius. Malgré Azkaban, Sirius avait toujours de très beaux yeux, d’une couleur argent pure, mais ils s’étaient ternis et plus aucune joie ou malice n’y était présente.
‘’’Je deviens dingue, Black me rends cinglé, reprends toi tu n’es pas une de ces adolescente qui lui courait sans cesse autour, un peu de fierté tout de même.’’’
Sirius observa Severus, tout lui revint alors à l’esprit, toutes ses tortures qu’il lui avait infligé, ces humiliations, et même cette fameuse nuit qu’il ne cessait de revoir. Comment avait-il pu vouloir la mort de cet homme qui aujourd’hui l’avait aidé en silence sans le juger et sans rien lui demander en retour. Il se sentait si stupide et ridicule. Il avait toujours été aveuglé par ses préjugés et Severus en avait payé le plus cher. Il était comme ces mangemorts qui, à l’époque, faisait tout ce que le seigneur des ténèbres ordonnait.
« Ouvres la bouche Black. »
Regardant toujours Severus dans les yeux, il ouvrit la bouche et sentit qu’on déposait quelques gouttes sur sa langue. Sans se poser plus de question il avala et ne se sentit soudainement plus maître de lui-même. Il était toujours présent mais c’est comme si une autre personne parlais pour vous.
« Je m’appelle Sirius Black, répliqua la voix cassée de Sirius »
Severus s’était mis en retrait et regardait toujours attentivement Black, ce dernier répondait aux questions sans aucune hésitation et sans pouvoir arrêter lui-même ses paroles. Il espérait seulement qu’il ne viendrait pas en cause dans cette histoire.
« Pourquoi avoir donné l’emplacement de la maison des Potter à Voldemort, demanda Dumbledore sans prêter attention aux sursauts des autres personnes. -Je n’ai jamais donné l’emplacement de Godric Hollow au seigneur des ténèbres. »
Severus se permit un petit sourire en coin, ainsi il avait raison depuis le début. Bien sûr, il n’allait pas danser devant tout le monde, mais il avait eu raison. Il ne comprenait pas pourquoi son cœur s’était mis à battre deux fois plus rapidement après cette affirmation.
‘’’La présence de Black près de moi n’est définitivement pas bonne du tout pour mon self-control.’’’
« Tu étais le gardien du Secret, dit Dumbledore perplexe. -Non. »
Tous dans la salle retinrent leur respiration.
« Qui était le gardien du Secret Sirius ? Demanda Dumbledore. -Peter Pettigrow. -Quoi s’exclama Minerva, mais ce n’est pas possible, nous l’aurions su, comment cela a-t-il pu se produire ? -J’ai demandé à James de changer parce que tout le monde savait que j’étais leur gardien. Personne n’aurait soupçonné Pettigrow. C’était le plan parfait pour la survie de James et de sa famille. -Que s’est-il passé ensuite, demanda Dumbledore. -Pettigrow à vendu James à Vous-savez-qui. Je l’ai su en voyant les débris fumants de leur maison. J’ai traqué Pettigrow sans me donner de répit. Je l’ai finalement retrouvé du côté Moldus. -Et tu l’as tué, dit alors Dumbledore encore plus las. -Non. Il a lancé un sort qui a exterminé tous les Moldus autour, puis s’est coupé un doigt avant de disparaître dans les égouts sous sa forme de rat. »
Tous dans la salle semblait choqué.
« Pourquoi n’as-tu rien dit Sirius, demanda doucement Dumbledore. -J’ai eu ce que je méritais, j’ai tué James et Lily à cause de mes idées stupides. Je devais payer le prix de mon inconscience. »
Minerva avait les larmes aux yeux, Dumbledore semblait complètement abattu, Remus avait mis une main réconfortante sur l’épaule de Sirius et Maugrey semblait réfléchir à toute vitesse. Severus, quant à lui, ne savait que penser, Black croyait qu’il devait payer, lui au contraire trouvait ce raisonnement complètement stupide, mais bon il s’agissait d’un Gryffondor il ne fallait pas trop lui en demander. A cette simple remarque son cœur lui fit mal.
‘’’Voilà maintenant que j’ai des remords à le traiter de stupide Gryffondor, mais qu’est-ce qui ne va pas chez moi ? J’ai besoin de repos, je ne veux plus avoir Black sous les yeux.’’’
L’effet de la potion se dissipa au bout d’une quinzaine de minutes plus tard et Sirius se mit à pleurer sans pouvoir s’arrêter, cette épreuve là avait été particulièrement dure pour lui. Severus se fit violence pour ne pas s’approcher de lui tandis que Remus le serrait affectueusement dans ses bras.
‘’’Non, tu ne peux pas être jaloux du loup garou…tu ne peux pas l’être, remets toi bon sang, tu dois être victime d’un sortilège. Oui c’est ça, Dumbledore a réussit par m’empoisonner d’une façon ou d’une autre, aucune autre explication possible.’’’
« Il faut qu’on retrouve Pettigrow, dit alors Remus rompant le silence. -Je suis entièrement d’accord avec toi Remus, mais par où commencer ? -Pettigrow est un faible, il doit sûrement se cacher dans un endroit où il peut connaître la situation des sorciers. -Tu crois Sirius ? -Il doit attendre quelque chose et vu qu’il ne connait que le monde magique il n’ira jamais se cacher dans un endroit Moldu. -Il faut donc le chercher chez des sorciers, ça fait tout de même de nombreuses familles, dit doucement Dumbledore. Pour le moment, je veux que tu ailles te reposer à l’infirmerie, Pomfresh pourra te soigner. -Je…j’aimerais rester à côté d’Harry, sous ma forme de chien. -Il est hors de question que Black reste avec lui dans mes appartements. -Allons Severus vous savez bien que vos appartement sont les plus éloignés, il y sera en sécurité, Pomfresh viendra tous les jours. -De toute façon vous avez déjà pris votre décision. -Pensez à la joie d’Harry. »
Severus avait répliqué par habitude, parce que au fond de lui mais bien bien enfoui, il était peut-être un peu, un tout petit peu content que Black vienne avec lui. Bien sûr c’était juste pour le bien d’Harry, rien d’autre. Vraiment rien d’autre…
A suivre… |