Chapitre 14 : Un anniversaire surprise
Déjà mi-juillet et je n’arrive toujours pas à croire à ma chance. Je suis nourri, logé et même aimé, que demander de plus dans ma vie ? Surtout après toutes ces années à Azkaban. Le souvenir de cette période me donne toujours froid dans le dos mais les cauchemars qui hantaient mes nuits en prison ne m’ont pas quitté, bien au contraire. La présence d’Harry à mes côtés dans la maison abandonnée m’avait calmé et les cauchemars ne s’étaient manifestés que très peu, mais maintenant qu’il a sa propre chambre, ils reviennent encore plus fort que jamais.
Il s’agit toujours du même scénario, les fautes et les erreurs qui ont provoquées la mort de James et Lily me hantent. Je vois souvent James me reprochant d’avoir choisi Peter pour me remplacer et Lily m’accusant d’avoir maltraité Harry par l’intermédiaire de sa sœur. De plus toutes les nuits je revois une autre terrible nuit, celle où j’ai fait la plus grosse bêtise de ma vie, la nuit où j’ai suggéré à James de changer le gardien du secret. Je me revois encore si confiant, si sûr de moi à propos de cette idée géniale. Puis vint ensuite un plan sur la famille Potter au grand complet, Harry dans les bras de sa mère et James tenant sa femme par taille. Cette image éphémère ne dure que quelques secondes car quelques instants après Peter assassine sauvagement Lily et James à l’aide d’une dague m’ayant jadis appartenue. Je sais bien sûr que Voldemort est responsable de leur mort mais, pour moi, tout est de la faute de Peter et donc par extension, de la mienne. Une fois mon meilleur ami et sa femme mort, Harry se fait battre par une ombre sans apparence et je le revois comme lorsque je l’ai vu pour la première fois depuis mon évasion d’Azkaban, c'est-à-dire pratiquement mort.
En général je me réveille bien avant d’arriver à cette dernière image. Etrangement, c’est d’ailleurs celle-ci qui me fait le plus regretter ma bêtise. Par ma faute Harry a eut une enfance malheureuse. Un enfant ne devrait jamais avoir eu l’enfance qu’il a eue, et j’en suis le principal responsable.
Cependant ce n’est pas le seul cauchemar que je fais, maintenant que je vis aux côté de Snape mes cauchemars varient un peu. Je me revois en cinquième année lui indiquer la direction du saule cogneur et je m’imagine ce qui aurait pu arriver si James ne l’avait pas rattraper à temps. Plusieurs fois il m’est arrivé de voir Snape en sang pointer un doigt tordu vers moi et me traiter d’assassin. Ce soir là, c’est bien ce que j’ai failli devenir, un assassin. A l’époque j’avais trouvé cela injuste d’avoir eu une punition aussi sévère, deux mois de détention avec Rusard et de nombreux devoirs supplémentaires à faire pour différents professeur. Aujourd’hui je me demande pourquoi Dumbledore ne m’a pas directement renvoyé de Poudlard ou livré immédiatement à Azkaban. A la place de Snape j’aurais été furieux devant cette injustice. Il y avait eu quelques cas d’exclusion d’élèves de Poudlard et pour des faits moins grave que ce que je venais de commettre.
Les cauchemars m’empêchent de dormir plus de deux heures d’affilées. En général je me réveille avant de commencer à hurler, mais il est facile de voir que mon sommeil est agité puisque les couvertures de mon panier sont en générale sans dessus-dessous et le panier lui-même n’est plus à sa place d’origine. Dans ces cas là, je range tout le plus discrètement possible et je pars visiter le château. Je ne veux pas rester dans l’appartement de l’homme que j’ai failli tuer il y a bien longtemps maintenant, la culpabilité m’étouffe et il me faut de l’air frais. Au début c’était amusant de revisiter le château et tous les passages secrets qu’on avait découvert étant jeunes. Mais après deux semaines de cauchemars ininterrompus je connaissais le château par cœur et cela commençait à sérieusement m’énerver. Je me sentais oppressé et je n’arrivais pas à extérioriser. Je me refusais à partager mes cauchemars avec Remus, je lui avais déjà causé tant de peine.
Il m’est arrivé de nombreuses fois de vouloir simplement sauter de la tour d’astronomie mais je ne pouvais pas. Pas par lâcheté mais parce qu’à chaque fois je vois un petit garçon aux yeux d’émeraude qui pleure en découvrant la mort de son chien. Finalement il s’agit sûrement de lâcheté, moi l’un des plus grand Gryffondors que Poudlard ait connu je suis un grand lâche, c’est d’un pathétique…
Les seuls moments heureux de ma vie sont ceux que je partage avec cette petite boule d’énergie qu’est mon filleul ainsi que quelques commentaires sarcastiques de mon ennemi ou plutôt de ma victime.
Qui peut me regarder dans les yeux sans éprouver du dégoût ou de la haine ? Une chose est sûre, moi je n’en suis pas capable.
Remus était le seul à voir Sirius sous sa forme humaine et depuis les deux dernières semaines il était heureux de constater que son ami semblait avoir repris un petit peu de poids, rien de flagrant, mais un peu était toujours mieux que rien. Cependant Remus ne voyait aucune amélioration au niveau des yeux de Sirius. Autrefois si joyeux et pleins de vie, ils vibraient alors d’une couleur argent éclatante, aujourd’hui ils étaient ternes et semblaient presque blanc ce qui rendait Sirius effrayant. Bien sûr jamais Remus ne le lui aurait dit, il espérait qu’avec le temps ses yeux redeviendraient ceux qu’ils avaient été…
Remus sentait que le comportement de Sirius n’était pas normal, mais après quelques années à Azkaban on ne pouvait pas le lui reprocher, cependant il sentait qu’il y avait un autre problème. Le problème c’est qu’il n’arrivait pas à identifier le malaise de son ami et cela le frustrait au plus haut point. Pourtant au bout de deux semaines et après de nombreuses discussions entre eux, Remus voyait bien que son ami semblait aller de mieux en mieux ou alors il avait un talent d’acteur que Remus ne lui connaissait pas.
Dumbledore avait réuni l’ordre du phénix déjà deux fois en deux semaines et aucune bonne nouvelle ne parvenait à égailler un peu la situation. Les deux précédentes réunions avaient réunis tous les membres du phénix au grand complet, même ceux qui avaient été affectés en mission hors de l’Angleterre, ce qui prouvait à quel point la situation était exceptionnelle et grave. Seule la famille Wesley n’avait pu être présente lors de ces deux réunions, Arthur à cause du nombre croissant d’accidents d’objets magiques, qui augmentaient toujours en période des grandes vacances scolaires et Molly à cause du nombre d’enfants à garder, elle n’avait pu trouver quelqu’un d’assez courageux pour s’occuper de ses jumeaux.
« J’ai demandé à nouveau une grande réunion afin de savoir si vous avez des nouvelles de Pettigrow. -En ce qui concerne le département des Aurors il n’y a aucun changement, j’ai beau envoyer de nombreuses patrouilles dans les différentes maisons de familles sorcières, on a rien trouvé pour l’instant. -Et en ce qui concerne les orphelinats ? -Vous savez qu’il est difficile de savoir exactement quels enfants possèdent des pouvoirs, je ne vois pas comment Pettigrow peut se trouver dans un orphelinat. -On ne sait jamais, peut-être a-t-il trouvé un enfant par hasard, proposa Remus. -Soyons logique, s’il veut se tenir au courant de la situation il faut qu’il se trouve obligatoirement dans une famille de sang pur, grogna Maugrey. -Qu’en est-il du ministère ? Après tout il aurait accès à toutes les informations dont il a besoin, tenta Minerva. -J’ai déjà fouillé plus de la moitié du ministère, s’exclama Sonia Ernet, magistrate réputée grâce aux condamnations obtenues contre les mangemorts. Cependant je dois bien admettre qu’il existe de nombreuses parties dont les portes me sont fermées. -J’ai le même problème, s’écria fortement Maugrey, ces imbéciles me refusent l’accès au département des mystères et aux appartements de Fudge. -Je vois mal comment Pettigrow aurait pu pénétrer dans le Département des mystères. -Vous n’y connaissez rien Snape, s’il est sous une forme de rat personne ne l’aurait vu. -Au cas où vous ne le sauriez pas Fol œil toutes intrusions dans le département des mystères est enregistré dans le registre central du ministère, dans la chambre interdite. Une mouche ne pourrait y rentrer sans se faire repérer. -Calmez-vous messieurs. Severus a raison, continua Remus, Peter ne pourrait pas rentrer dans cette partie du ministère sans que son nom soit indiqué dans le registre. Si tel avait été le cas, le gardien du registre l’aurait remarqué et son certificat de décès aurait immédiatement été réduit en cendre. On aurait donc entendu Mme Pettigrow au sujet de la bonne nouvelle. -Tu parles d’une bonne nouvelle, murmura Sirius dans sa barbe inexistante. -Il ne faut pas oublier que c’est un puissant sorcier qui possède une connaissance étendue en magie noire. -Pettigrow est un faible qui s’est rangé derrière le plus fort et qui aujourd’hui pait les conséquences de ses actions, répliqua Remus calmement. -C’est un animagus. -Uniquement parce qu’il a été bien entraîné, explosa Sirius, c’est lui qui a mit le plus de temps à le devenir, on l’a aidé pendant une très longue année alors que James et moi avions maîtrisé notre transformations au bout de six mois. -Mais il a quand même réussi, ce n’est pas donné à tout le monde à ce que je sache. -Uniquement parce qu’on l’a aidé à développer ses pouvoirs en lui donnant de l’énergie magique. Cette énergie s’est dissipée avec le temps mais une fois la transformation maîtrisée, on ne peut pas perdre cette aptitude. -Je ne savais pas qu’une telle chose était possible, marmonna Minerva en pleine réflexion. -On a trouvé cette solution dans un des livres qui se trouvaient dans la réserve parce qu’on ne savait plus quoi faire pour aider ce traître, il n’aurait jamais réussi sans cela. C’est pourquoi je doute qu’il réussisse à tromper le registre central. -C’est une magie puissante et dangereuse. -Nous le savions mais James et moi étions inconscients et nous nous croyions invincible à l’époque. »
Les yeux dans le vague Sirius semblait avoir perdu toute sa colère envers Pettigrow et avait l’air d’être parti dans un autre monde. Remus remarqua qu’à nouveau ses yeux étaient voilés, il savait qu’il était maintenant impossible de demander quoi que ce soit à Sirius. Tous paraissaient d’ailleurs l’avoir compris.
« Bien on abandonne donc l’idée du département des mystères, résuma Dumbledore, mais pour les appartements de Fudge cela me semble une excellente idée. Qui pourrait y avoir accès ? -Je crois qu’il n’y a que vous Albus qui puissiez y entrer, et encore je doute qu’il vous y invite. Je n’ai jamais compris pourquoi il était aussi sensible au niveau de son appartement, expliqua Sonia. Selon les rumeurs il y cacherait son secret le plus infâme mais je n’y crois guère. -Venant de Fudge on pourrait s’attendre à tout, je suis sûr qu’il y cache de nombreux objets de magie noire. -Celle dont il faut que nous nous méfions est son assistante, elle va être bientôt promue, c’est une vraie vipère. Elle se nomme Dolorès Ombrage. -Pourquoi est-elle une vraie vipère ? Demanda Minerva curieuse. -Parce que ses opposantes se sont toutes retirées de la course dans des conditions douteuses, l’une est d’ailleurs toujours portée disparue. -Des rumeurs de vieilles sorcières encore. -Peut-être avoua Sonia, cependant la dernière était vraiment plus compétente qu’Ombrage et elle est apparue livide le jour où elle s’est retirée de la course. -Pour quelle promotion ? -Directrice générale des affaires du monde sorcier. -Bien, il faut donc qu’on se prépare à subir une attaque de sa part. -Pour le moment non, mais si jamais ils découvrent la présence de Black ici… »
La réunion s’éternisa deux heures de plus puis tous reprirent le chemin du retour. La grande salle fut soudain beaucoup plus silencieuse. Seuls étaient restés Albus, Minerva et Remus.
« Pourquoi Arthur n’a pas pu venir cette fois-ci ? -D’après ce qu’il m’a dit il y a eu plusieurs manifestations de carafes danseuses lors d’un grand bal donné en l’honneur d’une vente de charité. -Et Molly est toujours débordée avec ses enfants ? -Imaginez Remus que vous ayez à charge, quatre enfants dont deux sont de vraies terreurs ! -Je vois où vous voulez en venir. -De toute façon tout l’ordre du phénix au complet rechercher Pettigrow, je ne pense pas qu’Arthur ou Molly nous soit d’une aide supplémentaire. Molly pour une raison évidente et Arthur parce qu’il ne travaille que dans le monde Moldu ou au ministère… -Or Ernet et Maugrey fouille déjà le ministère, termina Remus. -Si Arthur se présente à la prochaine réunion il sera mit au courant. »
« Concentre toi encore un petit peu Harry. -Je suis fatigué, répliqua le petit garçon les larmes aux yeux. -Juste ce dernier exercice et après tu pourras aller te reposer. -On pourra faire des potions ? -Non, pas si tu es fatigué, ce serait beaucoup trop dangereux. -Mais ça y est je ne suis plus du tout fatigué, s’écria Harry en sautant un peu partout dans la salle de classe. -Tu peux donc faire cet exercice sans problème. -Je suis encore fatigué… -Je n’aimerais pas me fâcher contre toi Harry mais si tu m’y oblige je n’hésiterais pas à te punir. »
Severus regretta immédiatement ses paroles lorsqu’il vit couler de silencieuses larmes le long des joues du petit garçon.
« Excuse moi Harry, mais il faut que tu réussisses cet exercice, ensuite je pourrais continuer à te lire de nouveaux livres, mais il est très important que tu contrôles ta magie. -Mais à chaque fois que j’en fais beaucoup comme aujourd’hui je me sens tout vide et tout froid. Moi j’aime pas quand j’ai tout froid. -Après ça je ne te demanderais rien d’autre promis et tu pourras te réchauffer contre moi d’accord ? -D’accord répondit Harry le sourire aux lèvres. »
D’un léger coup de poignet Harry souleva les quatre livres disposés sur une table qui lui faisait face. Il ne put maintenir le sortilège, les quatre livres s’écroulèrent d’un coup, provoquant un lourd fracas et réveillant par la même occasion le chien qui s’était assoupi.
« Pardon Severus, je suis désolé dit Harry en pleurs. -C’est pas grave, au contraire, c’était très bien Harry, viens là. »
Harry se précipita dans les bras de Severus et nicha sa tête dans le cou du maître des potions. Sans s’en rendre compte Harry c’était endormi dans les bras réconfortant de Snape. Severus porta Harry jusque dans sa chambre et le mit bien au chaud sous sa couverture. Quelques instants plus tard il entendit du bruit provenant de sa cheminée. Fermant doucement la chambre d’Harry, Severus se dirigea vers le salon et entre-aperçu une tête blonde familière.
« Lucius, que me vaut le plaisir de te recevoir dans mes appartements ? -Tu appelles ce fourbi des appartements ? Passons. Je viens t’informer que Narcissa et moi quittons le pays pour affaires. -Qui a la garde de Draco ? -Son parrain bien sûr, nous partons dès demain et nous ne reviendrons que dans un mois. L’année dernière Draco est revenu ravi de ses vacances alors je me suis dit qu’une nouvelle année ne pourrait lui faire que du bien. Bien que je ne vois pas vraiment ce qu’il peut trouver à tes appartements. -Tu aurais pu me consulter avant. Tu crois que je suis à ta disposition comme tes elfes ? -Toi et moi savons que tu ne prends jamais de vacances alors je ne vois pas où est le problème. -Ca fait toujours plaisir d’être traité de la sorte, marmonna Severus. -Ne fait pas semblant d’être blessé Severus, toi et moi savons que tu adores Draco et il n’a pas l’occasion de te voir pendant l’année scolaire. Il arrivera demain matin. Je n’ai pas vraiment le temps de traîner, j’ai encore de nombreuses choses à régler avant le départ, certains idiots au ministère ont fait encore de nombreuses erreurs et je dois encore passer derrière eux. -Tu vas les faire virer si tu dois passer derrière eux. -Vrai. -Je suppose que c’est le moment où je suis censé te souhaiter bonne vacance ? -Je sais déjà que mes vacances seront bonnes, j’espère que les tiennes seront bonnes, bien que j’en doute sérieusement. -En effet. »
Sur ce cours échange, Lucius Malfoy disparut par la cheminée.
« Satané Malfoy qui préviennent jamais quand ils débarquent. Je pourrais avoir à dire mon avis mais non bien sûr…Dumbledore et Lucius sont à mettre dans le même panier, je n’ai jamais mon mot à dire. Tu as intérêt à avoir un goûteur Lucius parce qu’on ne s’attaque pas impunément à Severus Snape, s’écria Severus sur une fausse colère. »
Un aboiement confirma ses dires. Severus se retourna d’un bond, il avait complètement oublié la présence du chien…enfin de Black.
« Si tu répètes ne serait-ce qu’un mot à qui que ce soit, tu vérifieras à deux fois avant de prendre ton prochain repas, ne crois pas que je me sois ramolli ou quoi que ce soit envers toi. Je te déteste, tu as ruiné mes années à Poudlard et je te tiens responsable de tous mes malheurs alors il serait bon pour toi de te faire oublier. »
Sirius avait été scandalisé par la façon dont Malfoy avait traité Severus, il n’arrivait pas à croire que Lucius et Severus puisse être ami, ou du moins censé l’être. C’était peut-être une amitié ‘’à la Serpentard’’…qu’est-ce qu’il y connaissait d’ailleurs à ces serpents ? Il c’était rendu compte qu’il c’était bien trompé étant jeune alors maintenant il s’attendait à tout. Par contre il ne c’était pas du tout attendu à ce que Severus s’exprime haut et fort sur la façon dont Lucius lui avait imposé son fils. Il avait été fier du maître des potions et n’avait pu retenir un jappement de joie. Il n’avait pas vraiment compris ce qui lui était tombé dessus. Pourquoi Snape s’en était prit à lui ainsi ? La culpabilité de ses actions passées resurgit d’un coup et il se sentit très mal. Il sortit en vitesse de l’appartement la queue entre les jambes.
En regardant partir le chien Severus eut un léger sentiment de culpabilité.
‘’’Il m’a torturé pendant sept longues années, je ne vais tout de même pas culpabiliser pour lui avoir dit la vérité ?! Je me demande même pourquoi je me remets en question. De toute manière ce n’est pas comme s’il allait tout prendre sur lui, il s’agit de Black dont je parle tout de même. Ce monologue intérieur est ridicule j’ai d’autres chats à fouetter, dont un petit blond qui devrait arriver demain.’’’
Sonia Ernet était une jeune femme de 30 ans qui avait intégré l’ordre du phénix que l’année précédente, lors des recherches du jeune Harry Potter. Lors de la guerre, elle n’était alors âgée que d’une vingtaine d’années et avait préférée resté enfermée chez elle à étudier le plus de livres possibles sur les lois et la justice sorcière qu’à combattre le mal. Sur le moment elle s’était traitée de lâche mais aujourd’hui sa connaissance de la loi et de la justice lui avait permis d’enfermer pour de bon de nombreux mangemorts, ce qui lui avait valu de bonnes promotions et depuis l’année dernière, une place au sein de l’ordre du phénix. Sonia savait qu’aujourd’hui il était primordiale de retrouver Pettigrow, pour le bien d’Harry mais aussi pour qu’il paie pour la destruction d’une des plus grandes familles de Sang Pur. Elle espérait aussi qu’elle serait désignée pour défendre la partie civile dans le procès du traitre. Il ne serait pas bien difficile d’obtenir une confession sous Véritasérum, surtout quand toute l’histoire touchait de près ou de loin au sauveur du monde sorcier.
Mais pour le moment tout ceci n’était que du domaine du rêve, il fallait qu’elle trouve le rat et pour cela elle était prête à tout, même si elle devait séduire Fudge pour parvenir à ses fins. En effet, seules les conquêtes du ministre avait été autorisée à visiter les appartements de ce dernier et elle comptait bien, elle aussi le visiter.
‘’’Qu’est-ce que je suis entrain de faire ? Gardons en tête seulement le résultat, pas les moyens pour y arriver, cela importe peu tant que je capture Pettigrow. Juste garder en tête le résultat, ne pas penser à autre chose.’’’
Tout en prenant bien soin à s’habiller de manière irréprochable, en rajoutant un petit côté sexy qui attirerait sûrement le regard du ministre, Sonia se répétait sans cesse ce qu’elle devait faire. Il était de notoriété public que Fudge avait très peu de conquête, il ne faisait pas confiance à n’importe qui. De ce point de vue là, Sonia était chanceuse, elle voyait le ministre au minimum une fois par semaine pour la signature de certaines nouvelles lois, ou requête, ou autre papier concernant le département de la justice. Elle pouvait donc facilement le voir au moins trois à quatre fois par semaine si nécessaire. De plus cela faisait déjà sept ans qu’elle travaillait pour Fudge et ce dernier la connaissait déjà. Il fallait maintenant espérer qu’elle soit le type de femme que Fudge aimerait avoir dans son lit. Elle priait intérieurement qu’elle ne soit pas obligé d’en arriver jusque là, mais elle savait qu’elle serait capable de faire n’importe quoi pour permettre de réparer une injustice qui avait eu lieu alors qu’elle venait d’être diplômée par la grande école de magistrature anglaise sorcière. Elle savait de toute manière, qu’en tant que nouvelle recrue du ministère, elle n’aurait jamais pu avoir la possibilité d’avoir le dossier Black entre ses mains, mais voir la justice bâclée à ce point là la rendait malade.
Comme tous les lundis matin, elle arrivait la première de son département et commençait déjà à trier tous les dossiers dont elle devait s’occuper. Elle vit avec plaisir qu’elle avait trois documents à faire signer par le ministre lui-même. Si elle s’y prenait bien, elle pourrait donc le voir trois fois dans une même journée ce qui était énorme. En générale elle avait toujours été très organisée et elle prenait toujours tous les documents ensemble pour aller les faire signer. Il ne fallait pas non plus que tout le monde se doute qu’elle draguait ouvertement le ministre. Bien qu’il n’y ait aucune interdiction à le faire, c’était très mal vu par les supérieurs. Elle n’irait le voir que deux fois, cela semblait un bon compromis. Sachant que Fudge n’arrivait pas avant deux bonnes heures, elle se consacra à ses dossiers en attente.
« Bonjour Sonia, toujours aussi matinale à ce que je vois. Vous avez passez un bon week-end ? -Très bien Marie, et vous ? -Comme d’habitude, mon garçon m’a fait tournée en bourrique mais c’est comme ça qu’on les aime. Vous ne songez pas à une famille ? -En vérité non, avoir des enfants n’est pas dans mes projets. Je n’ai jamais eu aucune patience avec eux et je ne me sens pas non plus très à l’aise quand ils sont dans mon entourage. Je préfère enfermer les criminels, au moins eux je sais les gérer. J’ai une audience dans un peu moins de deux heures et il faut absolument que j’ai terminée ses dossiers avant. -Pas de problème, je disparais. Vous devriez au moins sortir pour rencontrer quelqu’un, cela vous détendrait sûrement. Vous semblez un peu stressée aujourd’hui. -Pas plus que d’habitude. -On se voit alors à l’heure du déjeuner ou vous ne mangerez rien encore ce midi ? -Je passerais sûrement déjeuner. -Très bien, je vous attendrais alors. Bonne chance pour votre audience. -Merci, à tout à l’heure. »
Une fois sa secrétaire en dehors de son bureau, Sonia se permit de se détendre un peu. Elle aimait beaucoup Marie, cette dernière prenait toujours soin d’elle, lui apportant quelque chose à manger quand elle oubliait de déjeuner, mais elle était aussi très bavarde. Au moins pourrait-elle la renseigner sur les derniers potins qui concernaient le ministre. Toutes les informations étaient bonnes à prendre pour son projet.
Une fois l’audience terminée et un criminel de plus enfermé dans la prison du ministère, Sonia rejoignit sa secrétaire et elles partirent toutes deux en direction de la cafétéria du ministère. Il s’agissait d’une très grande pièce composée uniquement de tables et de chaises. Le choix des tables allait d’une place jusqu’à une quinzaine de places voir plus. Il suffisait de s’assoir à une table et le menu apparaissait, il ne fallait plus que choisir et manger. Pour les personnes extérieures au ministère, l’addition se faisait à la sortie de la cafétéria, pour celles travaillant au ministère, le repas était déduit au niveau de leur carte repas. Ces dernières se rechargeaient d’elles-mêmes tous les mois. Lorsque le crédit était dépassé, il fallait alors payé de sa poche. Sonia n’aimait pas beaucoup la cafétéria à cause du manque d’intimité, leur conversation pouvait être entendue par les voisins et si par malchance elle venait à ériger une bulle de silence les gens lançaient des rumeurs plus folles les unes que les autres.
« Savais-tu que la secrétaire de Barney, passe très souvent dans le bureau de son chef, un peu trop souvent à mon goût. Hélène m’a même dit qu’elle y était restée plus d’une heure et qu’elle avait entendu des bruits très subjectifs, si tu vois ce que je veux dire. -Tu portes intérêt à tout ce qui se dit. Tu sais que la moitié n’est que du bavardage, surtout en ce qui concerne Hélène. -Comment ça ? -Tout le ministère sait qu’Hélène entend tout et n’importe quoi aux portes de chacun, à croire qu’elle ne travaille jamais. -Si tu le dis, en tout cas moi je pense vraiment qu’il se passe quelque chose entre Barney et sa secrétaire. C’est comme l’ancienne secrétaire du ministre, Ombrage, répliqua Marie, beaucoup plus doucement. -Il ne fait pas bon de parler d’Ombrage à voix haute, murmura Sonia. -Je sais mais il paraît qu’elle souhaite être la personne la plus proche du ministre si tu vois ce que je veux dire. Maintenant qu’elle a eu sa promotion… -Seul le pouvoir l’intéresse. -Et quoi de mieux que d’être dans les très bonnes grâces du ministre pour avoir le pouvoir. -Je vois mal Fudge entraîner Ombrage chez lui. -Vu le crapaud ce n’est pas bien difficile de trouver mieux de toute manière. Mais qui voudrais de Fudge ? Franchement côté charismatique il n’a pas grand-chose. -Je le vois mal avec une femme de toute manière, dit innocemment Sonia. -Tu rigoles ? En ce moment justement il sort avec cette petite blonde qui travail dans le département de la règlementation moldu, qu’est-ce qu’elle est laide. Mais bon, un homme à bien des besoins à satisfaire n’est-ce pas ? -Quelle horreur, murmura Sonia en fronçant le nez. -Tu pourrais avoir n’importe qui je ne vois pas pourquoi tu ne cherches pas. -Tu passe toujours de Gryffondor à Serpentard toi ! Depuis quand ma vie sentimentale t’intéresse-t-elle. -Tout le ministère cherche des potins sur toi, tu n’imagine pas le nombre d’homme qui viennent me voir pour chercher quelque renseignement sur toi ! -Arrête tu veux, ce n’est pas très drôle de ce moquer de moi ainsi. -Mais je ne me moque pas, si tu sortais le nez de tes dossiers pendants quelques minutes tu verrais le nombre d’homme qui passent plus lentement devant ton bureau espérant apercevoir ton regard. -Arrête Marie. De toute façon je dois y aller, j’ai encore pas mal de choses à faire. -Jamais je ne me moquerais de toi Sonia, d’une parce que tu es ma patronne et de deux parce que j’ai beaucoup d’affection pour toi. Te vouvoyer tous les matins me mets toujours très mal à l’aise tu sais. Enfin, si tu relevais les yeux de temps en temps… -Dans ce cas ne me vouvoie plus, j’ai toujours détesté cela de toute manière et je ne comprends pas pourquoi on continue alors que le reste de la journée tu me tutoie. -En général tu es mal réveillée le matin, c’est pourquoi je… -Eh bien il faut que cela cesse. De plus je te signale que je suis toujours très bien réveillée le matin. -C’est toi qui le dit. -J’y vais, je ne t’écoute plus. »
Sonia partit de la cafétéria et se remit directement dans ses dossiers. Une fois Sonia sortit de la cafétéria Marie soupira.
« Prend le temps de vivre Sonia… »
Elle fut vite rejointe par trois hommes qui lui demandèrent des nouvelles de Sonia.
Sonia n’avait jamais vraiment recherché de relation depuis bien longtemps, le peu d’amant qu’elle ait eu n’avait jamais compris son envie de réussir et de toujours travailler. Tous lui avaient reproché de passer son temps dans ses livres et de ne pas prendre le temps de vivre. Elle avait d’ailleurs toujours mis un terme à ses relations. Puis lasse, elle avait décidé de laisser de côté ses amours et avait préféré la compagnie des livres. Même aujourd’hui elle n’avait jamais regretté son choix. Une fois ses dossiers achevé elle releva enfin la tête et s’aperçut avec surprise qu’un homme se tenait dans le couloir et l’observait. Il lui fit un vague sourire et partit comme s’il avait été pris en flagrant délit de vol. Son regard se posa alors sur le dossier qui contenait les documents qu’elle devait transmettre au ministre. Elle déboutonna les deux premiers boutons de son chemisier, histoire de mettre un peu en valeur sa poitrine, se saisit du dossier et alla directement au bureau du ministre. Elle était si concentré sur sa mission personnelle qu’elle ne remarqua même pas les quelques regards d’envie de certains hommes qu’elle croisait dans les couloirs.
« Bonjour Miss Ernet. -Bonjour Catherine, est-ce que le ministre peut me recevoir, j’ai quelques documents à lui faire signer. -Il est encore en réunion, mais elle devrait bien se terminer, tu peux attendre cinq minutes ou revenir plus tard. -Je vais attendre, je préfère que ces documents soient signés le plus rapidement possible. -Toujours aussi rigoureuse à ce que je vois. -Si je veux que le travail soit bien fait, je n’ai pas vraiment d’autres choix. -Depuis que tu es là, le département de la justice n’a jamais été aussi à l’heure au niveau administratif depuis au moins une cinquantaine d’années. -Tant que ça ? -Oui je crois bien. »
A ce moment là, Dolorès Ombrage sortit du bureau du ministre avec un mauvais sourire plaqué sur le visage et passa son chemin sans adresser un seul regard aux deux jeunes femmes.
« Ca fait déjà trois semaines qu’elle entre et sort du bureau du ministre. Je n’aime pas les potins, mais je suis sûre qu’elle cherche les bonnes grâces du ministre. Ce que je peux la détester cette bonne femme. -Tu n’es pas la seule, je crois bien que personne ne l’aime vraiment d’ailleurs. -Si seulement tu pouvais avoir raison… -Quoi certaines personnes l’aiment ? -Certaines personnes suivraient n’importe qui pour avoir une part de pouvoir, elle sait s’entourer, il ne lui reste que le ministre à sa botte. -A ce point ? -Presque, elle n’a pas encore mis mains basse sur ton département, je pense qu’elle n’ose pas s’attaquer encore à toi. -Quelle chance… -Le ministre peut te recevoir si tu veux. -J’y vais de ce pas. A tout de suite. »
Sonia frappa à la porte du bureau et entra, sachant que Catherine l’avait déjà annoncé magiquement.
« Ah Miss Ernet, encore des papiers à me faire signer ? Je suis sûr que c’est une façon détourné d’avoir mon autographe, plaisanta Fudge tout en admirant au passage la jeune femme. -J’ai été découverte, rigola faussement Sonia, n’appréciant que moyennement le manque de sérieux de Fudge à l’égard du département de la justice. »
Fudge fut surpris du changement de comportement de la jeune femme, elle n’avait jamais rigolé à l’une de ses blagues avant et pourtant il avait essayé de la faire rire.
« Alors qu’ai-je à signer aujourd’hui ? -Il me faut votre signature sur deux documents, l’un sur le jugement d’hier et l’autre sur l’application de la nouvelle loi. -Très bien dit-il ne prêtant aucun intérêt aux documents que Sonia lui présentait et s’attardant plutôt sur le léger décolté de la jeune femme. -Merci beaucoup, il faut que je file, j’ai encore de nombreux dossiers à traités. Passez une bonne fin de journée. -Vous aussi Miss Ernet, vous aussi. »
Sonia sortit lentement du bureau, tout en balançant légèrement des hanches. Elle se détestait pour cela mais elle n’avait pas le choix. Rien que d’avoir surpris le regard de Fudge sur elle l’avait dégouté. Elle l’avait l’impression d’être une aguicheuse, comportement qu’elle avait toujours détesté. Elle ne comprenait pas comment Fudge pouvait toujours être ministre alors qu’il ne posait pas les yeux sur ce qu’il signait. Elle aurait pu lui faire signer n’importe quoi, comme une exécution ou une loi injuste… Préférant ne pas penser au comportement irresponsable du ministre elle retourna bien vite à ses dossiers. Pour l’une des premières fois sa journée lui avait apparut interminable et le pire de tout, c’est qu’elle n’était pas terminée. Elle avait encore un autre document à faire signer à Fudge mais l’idée même qu’il repose les yeux sur elle la dégoutait, elle irait lui faire signer demain. Autant ne pas trop forcer son approche, elle préférait rester discrète.
Après la lecture de quelques dossiers, Sonia décida de rentrer chez elle, trop épuisé psychologiquement par sa journée.
« Tu pars en même temps que moi ? -Aucun commentaire Marie, je t’en remercie d’avance ! -Je constate c’est tout, tu as l’air crevée ! -C’est bien pour ça que je rentre, je ne me sens pas très bien, ça ira mieux demain j’espère. -Je l’espère pour toi aussi parce que malade ou non je sais que tu te présenteras quand même au bureau. -Les criminels n’attendent pas. -Rentre bien et à demain alors. -Merci beaucoup Marie, à demain »
Une fois sortie du ministère, Sonia transplanna directement chez elle et après une bonne douche chaude, elle s’endormit comme une masse dès que sa tête toucha son oreiller.
La prison n’est jamais un endroit agréable, surtout lorsqu’on ne mérite pas d’y finir. Les clans se forment et si jamais tu as le malheur de finir seul…tu sors plus vite mais les pieds devant. Bien heureusement toutes les prisons ne sont pas aussi dangereuses, Ted en avait connue deux et celle-ci avait été plus agréable que la première. Sa carrure lui avait permit de s’intégrer rapidement et de ne pas se prendre trop de coups. Les gardiens étaient plus vigilants et surtout moins corruptible. Ted avait sympathisé avec l’un d’entre eux, sans toutefois trop s’en vanter. Mais tout cela prenait enfin fin, aujourd’hui on lui rendait sa liberté et il espérait ne pas revoir son ancien patron crapuleux. Il espérait surtout revoir une petite bouille sympathique aux yeux d’émeraudes qui aurait pu amadouer n’importe qui.
Cependant il ne fut pas surpris en constatant qu’Harry n’était pas là, de toute manière une prison n’était pas faite pour un enfant, même lorsque ce dernier attendait à l’extérieur. Il ne remarqua pas tout de suite l’homme en noir qui l’attendait au coin de la rue et fut surpris lorsque ce dernier lui posa une main sur son épaule.
« Désolé de vous avoir fait peur mais je venais vous chercher. -Severus ? Vous êtes venu finalement ? -Oui, sans Harry, il faut qu’on parle, il y a beaucoup de choses que vous devez savoir et je ne peux pas vous en parler ici, suivez-moi. -Où allons-nous ? -Dans un bar que je connais bien, le chaudron baveur. -Je n’en ai jamais entendu parler. -Rien d’anormal, peu de personnes connaissent ce bar. »
Après une bonne demi-heure de marche, Severus sourit en voyant l’enseigne du bar. Il y rentra et laissa la porte ouverte afin que Ted puisse lui aussi passer.
« Je ne l’aurais jamais remarqué si vous ne vous étiez pas arrêté. -Ce n’est pas étonnant, et cela aurait été anormal que vous le remarquiez. Il est caché magiquement pour les moldus, seul un sorcier peut ouvrir le bar à un moldus tel que vous. -C’est une sorte d’insulte ? -Non, pas pour moi. Allons nous asseoir et mangeons un peu. -Vous savez je n’ai pas… -Je vous offre le déjeuner, ce sera ensuite à vous de me prouvez que vous méritez l’amour qu’Harry vous porte. -Comment ça ? -Commençons par le début. -Oui, la magie existe vraiment n’est-ce pas ? -Exact, vous êtes d’ailleurs entouré de sorciers. -Vous en êtes un aussi ? -Oui. Ceux qui ne possèdent pas de magie sont appelés Moldus. Le monde sorcier est caché tout en étant complètement intégrés aussi bien à Londres que dans le monde entier. -Je vois ça, dit-il en regardant un balai faire le ménage tout seul. -Vous comprenez bien que si jamais tous les Moldus apprenaient notre existence certains chercheraient à nous éliminés par peur de nos pouvoirs. -Oui, je peux le comprendre. C’est quand même incroyable qu’un tel lieu existe à Londres tout de même. -Vous ne voyez que le bout de la barbe de Merlin, il existe de nombreux endroits sorciers à Londres, dont notre ministère. -Vous êtes tous de grand fan de Merlin ? -Merlin était le sorcier le plus puissant de sa génération, il n’a pas hésité à se montrer aux Moldus de son époque, mais il est vrai qu’au moyen-âge la magie était moins crainte. -Harry est un sorcier n’est-ce pas ? Il me l’a tellement répété, bien sûr je n’y croyais pas mais il était tellement heureux que je ne voulais pas le blesser. -Harry signifie énormément de chose pour le monde sorcier et il est toujours officiellement disparu, il est donc dangereux de le mentionner à vois haute. Mais c’est, je pense, un des sorciers les plus puissants d’Angleterre et il n’a que 7 ans, bientôt 8. C’est encore une autre histoire, je vous donnerais des livres d’histoires afin que vous puissiez vous y retrouver. -Pour le moment je n’ai pas d’endroit où… -Je sais et j’y aie déjà remédié, vous habiterez dans un village entièrement sorcier à côté de Poudlard, l’école où Harry et moi vivons. Je vais vous lancer un sortilège afin que les repousse-moldus ne vous affectent pas, vous pourrez ainsi vivre plus facilement à Pré-au-Lard. -Attendez, si j’ai bien tout compris, vous m’offrez un toit proche de l’endroit où vous et Harry vivez ? Qu’ai-je fait pour mériter autant d’aide de votre part. -Vous avez sauvez Harry et vous m’êtes sympathique. Sachez que même sous la torture je ne le répéterais à personne. -Je vous aime bien aussi, répliqua Ted en souriant. -Ce sera à vous de trouvez du travail dans le village, je ne connais pas vos qualifications. Bien sûr vous ne pourrez pas faire une grande majorité de travaux vu que la plupart demande de la magie mais je vous fais confiance, vous êtes débrouillard et honnête. -Comment pourrais-je payer le loyer ? -La maison dans laquelle vous logerez appartient à un vieil ami qui ne vous fera rien payer, cependant c’est à vos d’achetez vos bougies pour la lumière. L’ami en question aime beaucoup tout ce qui est moldus, la cuisine est donc entièrement moldus. Seul, l’élekricité n’est pas installé, mais dans un village sorcier rien d’étonnant à cela. -L’électricité plutôt. C’est étrange de pouvoir faire de ma magie et ne pas avoir de technologie. Mais pour ma part je ne regretterais pas l’électricité, je sais m’en passer. -Très bien suivez-moi. -C’est loin ? -C’est une petite maison en Ecosse, mais pour le moment je vais vous ouvrir un compte à Gringotts, la banque des sorciers. -Même si je ne suis pas sorcier, je peux avoir un compte ? -Bien sûr, les petits comptes sont protégés magiquement mais aucune détection de magie est nécessaire pour les ouvrir, il vous faudra seulement garder votre clé précieusement. Le salaire que vous aurez sera directement mis sur ce compte et il vous sera possible de voyager par cheminette pour aller en retirer. -En quoi ? -Par le réseau de cheminée, c’est rapide et accessible facilement aux moldus. -Mais le voyage dure combien de temps ? Je vais devoir faire des allers-retours à Londres c’est loin tout de même. -Par cheminette il ne vous faudra que quelques minutes. -Waouh ! Ca c’est de la vitesse, je sens que je vais me plaire dans votre monde. -Ne criez pas sur tous les toits que vous êtes moldus, certains pourraient en profiter pour s’amuser sur vous. -Oh, la tolérance est une chose rare de nos jours, je suis déçu de voir que la nature humaine est la même que ce soit dans votre monde que dans le mien. -C’est bien vrai. Mais il existe des sujets sur lesquels les sorciers sont plus tolérants que les moldus. -Comme ? -L’homosexualité, vous pouvez afficher vos tendances sans souci. -Ca tombe bien, mais je préfère tout de même les femmes. -Les sorciers sont par contre très en retard sur la pureté du sang, certains pensent toujours que le sang pur rend plus puissant. -J’espère ne pas trop en voir alors, parce que je n’ai pas une once de sang sorcier. »
Après avoir payé l’addition Severus emmena Ted dans le chemin de traverse et lui fit visiter les nombreuses boutiques en lui expliquant les us et coutumes du monde sorcier. Ils passèrent à la banque et bien que surpris par les gobelins, Ted n’afficha aucune mine de dégoût et s’adressa poliment à ces derniers. Après avoir ouvert le compte de Ted, ils repassèrent ensemble au chaudron baveur.
« Prenez cette poudre au dessus de la cheminée. Je vais vous montrer et vous ferez exactement ce que j’ai fait d’accord ? -D’accord, répliqua Ted plus si sûr de lui. »
Severus jeta une poigné de poudre dans le feu et celui-ci devint vert. Il fit un pas dedans, sous le regard horrifié de Ted et lâcha une autre poignée.
« Maison Félix »
Severus disparut brusquement. Ted ne savait pas vraiment que faire, mais il fit confiance à Severus et reproduit à l’identique les gestes de ce dernier. Il arriva dans une cheminée noire de suie mais dans un état passable. Il sortit de l’âtre et remarqua que Severus l’attendait.
« Bienvenu en Ecosse. -Nous sommes en Ecosse là ? -Oui et vous vous trouvez actuellement dans votre nouvelle maison, il faut faire quelques réparations mais elle est en bon état. -Vous plaisantez, c’est une maison exquise, à part quelques carreaux cassés je ne vois aucun défaut. Merci Severus, et merci pour le livre d’histoire que vous m’avez achetez. Je ne sais comment je peux… -Je ne suis pas celui qui vous paie tout ceci, il n’est pas utile de me remercier. Prouvez-moi juste que je n’ai pas eu tort de plaider votre cause. -Je vous le prouverais ! -Une dernière chose, je viendrais vous chercher la semaine prochaine, c’est l’anniversaire d’Harry et j’aimerais beaucoup que vous puissiez y être présent. C’est une surprise, je suis sûr qu’il sera plus que ravie que vous soyez là. -Comptez sur moi pour être présent, jamais je ne raterais une telle occasion. -J’ai encore beaucoup de choses à faire, à la semaine prochaine. -Encore merci. »
Une fois que Severus fut partit dans un pop sonore qui surprit Ted, ce dernier se mit en tête de visiter sa nouvelle maison. Il y avait déjà de la nourriture de côté et un stock de bougies assez conséquent. Il partit alors visiter la nouvelle ville.
La ville était à la fois la même que toute celles qu’il connaissait et à la fois très différente. Les hommes autour de lui portaient tous des robes, ce qui leur donnait un style assez particulier mais pas forcément horrible, seulement un peu démodé. Les femmes portaient toutes de longues robes fines avec des manches plus ou moins longues. Ted semblait voir ses personnes du moyen âge mais avec tout de même une coupe un peu plus moderne. Il faisait un peu tâche dans ce paysage, mais il se dit qu’il devrait s’y habituer s’il voulait continuer à voir Harry et Severus.
Il avait toujours été doué en menuiserie, dû à sa pratique en prison mais aucun métier ne correspondait vraiment avec cette qualité. Cependant il trouva un travail à la volière où il devait envoyer les lettres par hiboux. Il avait toujours affectionné les animaux, ses parents possédant une ferme il avait eu l’habitude d’en fréquenter beaucoup.
Il comprit rapidement son erreur, les hiboux n’était pas forcément tous gentils, dès son premier jour de travail il eut droit à quatre morsures et cinq coup de bec, mais malgré tout il aimait beaucoup ce travail là. Le sorcier qui travaillait avec lui était un vieux bonhomme nommé Icar. Il racontait à longueur de journées ses différentes aventures avec ses hiboux. Il les connaissait tous et tous l’aimaient énormément. Ted écoutait toujours avec attention les histoires de son patron avec un sourire en coin. Le vieil homme le faisait bien rire et travailler avec lui s’annonçait passionnant.
Lorsque Severus rentra au château il retrouva Harry plongé dans son livre de potion et Sirius allongé à côté entrain de dormir. Au moment où il allait interpeller le garçon Remus entra à son tour dans l’appartement.
« Il y a un paquet cadeau blond qui t’attend dans la grande salle.et il ne voulait aller nulle part tant que tu n’es pas là. -J’arrive, surveille Harry pendant ce temps là. »
Severus n’osait pas rire face au comportement de son filleul mais intérieurement le côté Malfoy le faisait toujours sourire. Une fois arrivé dans la grande salle il vit Draco assis sur un banc et qui attendait patiemment son parrain. Lorsqu’il remarqua Severus, Draco se leva et lui offrit un sourire éclatant. Après avoir vérifié qu’il n’y avait personne aux alentours il se permit d’ouvrir la bouche et dit d’un ton tout excité.
« On retourne chez les moldus comme l’année dernière dis ? -J’ai bien peur que cette année nous ne puisions pas. J’ai beaucoup de responsabilité au château et tu seras obligé de rester ici. -Oh. Et je peux pas y aller tout seul ? -Non Draco, le monde moldus peut être dangereux pour un petit garçon de 8 ans. -Ce n’est pas juste. Je veux y aller. -Si tu continus comme ça je ne te montrerais pas ta surprise. -J’ai une surprise ? Pour de vrai ? -Seulement si tu arrêtes de faire des caprices. -D’accord, pas de problème. On peut y aller ? -Viens. »
Lorsque Severus entra dans l’appartement, Harry ne releva pas la tête, il était bien trop concentré sur son livre de potion, il ne vit pas arriver Draco. Ce dernier au contraire remarqua tout de suite son ami mais le gros chien couché à ses côtés était plus qu’impressionnant.
« Harry j’ai quelqu’un à te présenter. »
Le petit garçon leva enfin la tête de son livre et remarqua Draco.
« Draco, s’écria Harry, fou de joie de revoir son ami. »
Il referma brusquement son livre et sauta dans les bras du blond. Draco serra très fort son ami et rigolant comme il ne l’avait jamais fait. Severus fut pour une fois très heureux de voir les deux petits garçons qu’il aimait le plus aussi content.
« Vous pouvez aller jouer dans le château si vous voulez, à une condition. -Laquelle parrain ? -Vous emmenez sauveur avec vous. -Sauveur ? -Oui c’est mon chien, il est très gentil viens voir. »
Harry réveilla doucement son chien qui semblait pour une fois bien dormir et lui présenta son ami. Lorsqu’il vit une tête blonde le premier reflexe de Sirius aurait été de lui sauter dessus et lui reprocher les actes de son père mais son instinct de chien lui disait autre chose. Il sentait la peur du petit garçon, il se coucha donc sur le dos et gémit doucement.
« Tu vois regarde il aime bien qu’on lui gratte le ventre, il est pas méchant du tout du tout. »
Encouragé par Harry Draco se mit lui aussi à lui frotter le ventre. Tout content Sirius se leva d’un bond et alla renifler le petit blond. Après un examen complet il lui lécha le visage et Draco ne put s’empêcher de rire.
« Tu viens on va dans le château. -D’accord. »
Ils partirent ensemble et promirent de revenir pour l’heure du déjeuner.
« Je ne m’attendais pas à ce comportement de la part de Sirius, s’exclama doucement Remus. -Moi non plus, avoua sincèrement Severus. -Je vais te laisser tranquille, profite un peu du silence avant qu’ils reviennent. -Merci d’avoir surveillé Harry. -Il se surveille tout seul, de plus Sirius était là pour veiller sur lui. »
Remus sortit de l’appartement, laissant Severus seul. Ce dernier ne cessait de repenser au comportement du chien. Il avait eu peur lorsque le chien avait enfin remarqué la tête blonde, il avait prié pour qu’il ne fasse pas peur à Draco. Et tout c’était passé au delà de ce qu’il avait bien pu imaginer. Le comportement de Sirius le laissait sans voix, il s’était attendu à un peu de méfiance mais non, il n’avait pas hésité une seule seconde à mettre l’enfant en confiance, même si c’était un Malfoy. Plus le temps passait plus Sirius devenait pour lui un vrai mystère, mais surtout un autre homme. Un homme qu’il ne connaissait pas et qui semblait donner une chance à chaque personne sans préjugé. A sa plus grande horreur Severus constata qu’il aimait ce genre d’homme.
‘’’Faut que j’arrête de réfléchir sur ce sale cabot, je pense n’importe quoi. J’ai encore de nombreuses choses à faire avant le retour des enfants, si je ne les fait pas maintenant je ne les ferais jamais.’’’
« Je suis tellement content que tu sois là Draco, tu sais j’ai beaucoup pensé à toi. Et puis même que j’ai appris tout le livre par cœur et que j’adore les potions. Et tu sais même que Severus il m’enseigne les potions, peut-être qu’on pourra en faire tous ensemble. -Je suis aussi content de te revoir Harry. »
Draco était torturé intérieurement, il savait qu’il n’avait pas le droit de fréquenter ce garçon là, il s’agissait tout de même du garçon qui a survécu, pourtant il ne pouvait s’empêcher d’apprécier le seul garçon qui lui avait donné la chance d’être son ami. Finalement, Draco céda et décida que pour le mois qui s’écoulerait il n’écouterait que son cœur de plus il faisait confiance à Severus, il espérait que ce dernier ne dirait rien à son père.
« Viens par là, regarde ici il y a un drôle de portrait, tu vois cette grosse dame. Mais le dis pas trop fort, ici les gens dans les portraits ils sont tous vivants. »
Draco sourit, il savait qu’Harry avait vécu dans les rues moldus, il ne pouvait donc pas savoir que tous les portraits sorciers étaient ainsi. Il décida à partir de ce moment là d’enseigner tous ce qu’il savait sur les us et coutumes des sorciers à son jeune ami.
Ils continuèrent à déambuler dans les couloirs jusqu’à ce qu’ils arrivent dans un couloir inconnu.
« Regarde comment c’est tout sombre ! -Tu as peur ? Demanda Harry. -Non, un Malfoy n’a jamais peur. -Alors viens, s’écria Harry en s’élançant dans le sombre couloir. -Harry ?! Attends moi, me laisse pas trop tout seul. »
Sirius rigolait devant la peur évidente que le jeune Malfoy cherchait à cacher sans y parvenir.
« Viens voir Draco, il y a un grand portrait. On dirait qu’il bouge pas. -Ce n’est pas possible Harry, tous les portraits sorciers bougent, dit Draco e arrivant à peine. »
Les deux garçons levèrent les yeux jusqu’en haut du portrait.
« On dirait le vieux monsieur d’ici, s’exclama Harry. -Quoi tu trouve qu’il ressemble à Dumbledore ? -Bah il a la même barbe tu vois. -Tous les vieux ont une barbe Harry. -Eh bah moi je trouve qu’il ressemble au vieux monsieur. - Demande-lui alors. »
Harry sembla pendant un moment hésitant puis finalement demanda d’une toute petite voix.
« Bonjour ! »
Les deux garçons retinrent leur souffle mais rien ne se passa.
« Tu vois il est pas vivant. -Ce n’est pas possible, tous les portraits le sont. -Non pas chez moi. -Mais c’est parce que tu vivais dans le monde moldus, chez les sorciers tous les portraits sont vivants, aucune exception. -Eh bah là il ne l’est pas, c’est pas grave tu sais, c’est quand même un joli grand tableau. -Poudlard est reconnu comme étant la meilleure école de magie, c’est une école extrêmement vieille, je ne vois pas pourquoi il y aurait un portrait moldu. -Regarde sa canne, tu vois, elle a une tête de serpent. -On dirait presque celle de mon père. Mais en moins joli. -Tu as vu ses vêtements ? -Ils datent du moyen âge, père me fait prendre des cours avec un tuteur et j’ai eu de nombreux cours d’histoire. -Oh, tu en as de la chance, moi je n’ai jamais eu de cours d’histoire. -C’est assez ennuyeux. -Moi j’étudie la magie avec Severus c’est marrant mais des fois ça me fatigue beaucoup. -Comment ça la magie ? -Eh bien je fais voler des choses ou je transforme des choses. -Sans baguette ? -C’est le bout de bois de Severus la baguette ? -Oui. -Bah non alors. »
Draco regarda Harry avec des yeux ronds, il n’osait pas croire ce qu’il entendait.
« Prouve-le, le mit au défi Draco. -Qu’est ce que tu veux que je fasse voler ? -Ma chaussure, dit Draco en enlevant cette dernière. »
Draco posa la chaussure devant lui et regarda Harry. Ce dernier se concentra et fit voler la chaussure sans effort apparent.
« Tu es puissant Harry, moi j’arrive pas à faire ça, je sais même pas si ma mère est capable de faire pareil. -Bah c’est facile, je suis sûr que ta mère elle peut le faire. On continue notre recherche ? -On peut rentrer je suis fatigué. -D’accord, tu viens sauveur ? Tu dors encore ? Tu sais il faut dormir la nuit et pas pendant la journée. »
Secouer par Harry, Sirius se réveilla et suivit les enfants qui semblaient prendre le chemin du retour. Toujours aussi fatigué Sirius suivit les enfants d’un pas lourd, il ne courait pas devant comme à son habitude. Malgré toutes ses activités Harry avait remarqué que son chien semblait aller mal, mais personne ne s’en inquiétait et Harry pensa qu’il était normal d’avoir de temps en temps des coups de fatigue, après tout, lui aussi était fatigué par moment.
« Parrain, tu sais on a trouvé un portrait qui bouge pas du tout, même quand Harry lui a parlé. -Il ne voulait tout simplement pas vous parler. -Tu crois, dit Harry avec de grands yeux suppliants. -Peut-être qu’il était fatigué et qu’il ne voulait pas être dérangé voilà tout répliqua Severus plus doucement de peur de vexer Harry. -Comme sauveur c’est ça ? -Qu’est-ce qu’il a sauveur ? Demanda Severus les sourcils froncés. -Il est très fatigué en ce moment tu sais. -Tous les chiens sont fatigués mais dès qu’on les sorts ils sont contents et se réveille, c’est normal qu’il agisse ainsi. -Viens Draco on va lire des potions, regarde c’est le livre que tu m’as offert je l’ai mis dans mon étagère à moi dans ma chambre. -Tu vis ici Harry, avec mon parrain ? -Non, je vis avec Severus et Sauveur. -C’est pareil. -Viens on va lire des potions sinon j’ai un autre livre aussi que Severus il m’a offert, on peut regarder dedans aussi si tu veux. -Harry peut-être que Draco ne veut pas lire de potions tu sais. -Bah tu veux faire quoi ? -J’ai un jeu de cartes qui explosent, vient je vais t’expliquer. »
Severus regarda les deux garçons s’éloigner vers la chambre d’Harry et remarqua que Sirius ne les suivait pas, ce dernier était retourné se coucher dans son panier.
« Faut dormir la nuit Black au lieu de se balader dans le château. »
Severus retourna dans son laboratoire afin d’aller finir la potion qu’il était entrain de faire.
Déjà une semaine que Draco était avec Harry et les deux garçons était maintenant inséparables, ils faisaient tout ensemble et semblait ne jamais se bagarrer. Les deux enfants se comprenaient et avaient les mêmes goûts sauf en matière de nourriture. Harry mangeait toujours de tout tandis que Draco avait ses préférences. Les deux garçons avait senti qu’il se préparait quelque chose mais ne savait pas quoi, il avait beau espionner les adultes ils ne trouvaient rien qui puisse les mener sur la piste. Ce ne fût qu’au petit matin du 31 juillet qu’ils découvrirent le secret des adultes.
« Vous êtes prêt les garçons, on va prendre le petit déjeuner. -On arrive, je suis presque prêt, s’écria Harry qui tentait d’attacher sa chaussure correctement. »
Une fois arrivé devant les grandes portes Severus laissa Harry passer en premier. Lorsqu’il fut entré, plusieurs ballon apparurent de nulle part et deux oiseaux portaient une banderole qui portait le message suivant : Joyeux Anniversaire Harry.
Paralysé par la surprise, Harry ne savait pas quoi faire et c’est avec les larmes aux yeux qu’il alla se cacher dans les robes de Severus. Ce dernier prit Harry dans ses bras.
« Regarde Harry, tout le monde est là pour te souhaiter un bon anniversaire. -C’est aujourd’hui ? -Oui Harry, aujourd’hui c’est ton anniversaire et tu viens d’avoir 8 ans. -Comment tu sais ça alors que moi je sais pas ? -Je connaissais tes parents tu sais et je sais quand tu es né. -Oh !! -Regarde qui est là Harry, dit Severus en pointant Ted du doigt. »
Fou de joie Harry se précipita dans les bras de Ted.
« Tu es sorti, tu as réussi à sortir et tu es venu ici. -Eh oui petit bonhomme, tu vois comme quoi tout arrive. -Et tu vas vivre ici aussi ? -Non moi j’ai une jolie petite maison à Pré-au-Lard et je travaille à la volière. -He pourrais venir te voir alors ? -Si Severus est d’accord il n’y a pas de problème ! -Viens regarde, je te présente mon ami, il s’appelle Draco et il est vraiment sympa avec moi. »
Une fois toutes les présentations faites, tous s’assirent à la grande table et un gros gâteau au chocolat apparut. Il était surmonté de 8 grandes bougies qu’Harry souffla sans problème. Après avoir bien mangé, la table fut débarrassée et un tas de cadeau apparut devant Harry. Harry regarda tout le monde mais n’osa pas toucher aux cadeaux devant lui.
« Qu’est-ce que tu attends Harry, s’exclama joyeusement Draco, il faut que tu ouvres tes cadeaux maintenant. -Ils sont pour moi ? Tous ? -Oui, dit Severus en souriant légèrement, ils sont tous pour toi de la part de nous tous. »
Harry eut rapidement les larmes aux yeux et alla se refugier sur les genoux de Severus. Personne ne c’était attendu à cette réaction là.
« Qu’est-ce qui se passe Harry, lui murmura Severus à l’oreille. -J’ai…j’ai…j’ai jamais eu des cadeaux pour moi. »
Severus se refusa à avoir les larmes aux yeux devant ce petit bout de chou qui ne comprenait pas pourquoi pour la première fois de sa vie on lui faisait des cadeaux.
« Ceux-là Harry ils sont tous pour toi de la part de nous tous. -Et j’aurais droit de les garder, c’est pas une blague. -Ils sont à toi pour toujours, lui répondit Draco. Vas-y maintenant ouvre, faut voir ce que c’est. »
Harry, au contraire de Draco n’était pas impatient du tout d’ouvrir ses cadeaux, il souhaitait faire durer ce moment pendant très longtemps. C’était la plus belle chose qui lui était arrivé depuis qu’il vivait avec Severus, il n’osait pas croire à sa chance d’être là et d’avoir tous ses personnes qui lui tant de choses.
Harry prit le premier cadeau qui se trouvait devant lui. Il défit doucement le ruban puis attaqua délicatement l’emballage.
« Tu sais tu peux tout déchirer, lui murmura Draco à l’oreille. -Si je déchire tout, j’aurais tout ouvert trop vite, lui répondit Harry. »
Draco se contenta d’hausser les épaules et de prendre son mal en patience. Le premier cadeau était de la part de Ted, c’était un énorme cadeau. Après qu’Harry ait patiemment ouvert le cadeau il découvrit une grande cage doré avec un hibou noir parsemé de légère tâche blanche.
« Oh Ted, elle est magnifique. -C’est un mâle Harry, lui répondit ce dernier en rigolant. -Alors il est très beau, je peux le garder avec moi ? -On le placera dans la volière avec les autres hiboux, répondit Severus, mais dès que tu souhaite envoyer un message à Ted ou n’importe qui d’autre tu pourras aller le voir sans problème. -Et même si je veux pas envoyer de message, je pourrais quand même y aller ? -Bien sûr, tant qu’il s’agit d’une heure raisonnable. »
C’est avec un grand sourire plaqué sur le visage qu’Harry alla embrasser Ted pour le remercier de son cadeau. Il ouvrit ensuite celui de Draco qui s’avéra être une belle broche pour tenir sa cape. C’était un très beau serpent argenté enroulé autour d’une plume.
Sans un mot Harry se jeta dans les bras de Draco qui le serra à son tour.
« Joyeux anniversaire Harry. C’était une broche qui m’appartenait mais je tenais à te l’offrir, je suis sûr qu’elle t’ira parfaitement. -Merci, je trouve le serpent magnifique. -Tant mieux alors. »
Harry ouvrit ensuite le cadeau d’Hagrid qui s’avéra être un livre traitant sur les animaux magiques. Harry s’empressa de l’ouvrir pour regarder les images mais Severus l’empêcha de continuer.
« Tu auras tout le temps que tu veux pour le lire, ouvre d’abord les autres cadeaux afin de savoir ce dont il s’agit. -D’accord, mais je pourrais le lire un peu avant de m’endormir ce soir. -Je n’y vois aucun inconvénient. »
Harry découvrit alors une sacrée collection de livres venant de toute la part des professeurs sur de nombreux sujets divers et variés. Lorsqu’Harry ouvrit celui de Severus il fut ravi de constater que ce dernier lui avait offert un magnifique collier vert et argent avec des serpents incrustés pour Sauveur.
« Oh regarde Sauveur, tu vas avoir un magnifique collier, tu trouves pas qu’il est très mignon ? »
Sirius fut bien sûr horrifié de constater qu’un tel collier ornerait son cou à partir de maintenant. Il se mit à gémir doucement ce qui fit rire Severus intérieurement…que la vengeance était bonne. Harry s’empressa de mettre le joli collier autour du cou de son chien sans trop le serrer afin de ne pas l’étouffer.
« C’est un très joli collier Severus, je trouve les couleurs très original, répliqua Remus un sourire aux lèvres. -Ce sont de très jolies couleurs, très bien assortis, elles sont parfaites pour Sauveur je trouve. »
Harry ouvrit un autre cadeau de Severus qui s’avéra être un kit complet pour faire des potions pour jeunes passionnés, ce qui enchanta Harry au-delà de toute espérance. Le dernier paquet était de Dumbledore et c’est sans surprise pour l’équipe enseignante qu’Harry découvrit un paquet de bonbon aux citrons. Harry en offrit un à tout le monde et personne n’osa refuser un tel cadeau devant les yeux implorant du petit garçon.
Le reste de la journée se passa comme dans un rêve pour Harry, il fit des potions toute la matinée avec Severus et Draco, il joua dans le château avec son chien et Draco et le soir il eut le plaisir de pouvoir commencer à lire l’un des 7 livres qu’il avait reçu aujourd’hui.
A suivre au prochain chapitre… |