Chapitre 1 : La fugue.
« Espèce de bon à rien… espèce de monstre… comment oses-tu nous faire ça à nous… ? -Mais… je… je ne comprends… pas, dit le petit garçon sentant les larmes couler le long de ses joues. -Et en plus il pleure… tu n’es qu’un monstre, dit Vernon Dursley en frappant le petit garçon. »
Harry ne disait rien, les coups, il en avait toujours eu droit, aussi loin que remonte sa mémoire ; pour lui c’était normal d’être giflé quand il avait fait des bêtises. Et des bêtises, il en faisait énormément, il ne faisait que ça d’ailleurs, un verre cassé, c’était sa faute, un cadre cassé, c’était sa faute… une porte qui s’ouvre toute seule, c’était sa faute… des clés qui disparaissent, c’était sa faute… Dudley qui pleurait, c’était sa faute… en un mot, dès qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas, c’était sa faute. Il en avait toujours été ainsi aussi loin que remontait sa petite mémoire. Sa chambre ? Un simple placard où il était enfermé la plupart du temps, enfin quand il n’était pas occupé à faire les corvées de la maison. Dudley ne faisait pas les corvées mais c’était normal, après tout lui était le vrai fils de Vernon et Pétunia. Harry avait de la chance d’être chez eux, enfin ça, c’était le point de vue de son oncle.
Harry avait toujours enduré les coups et les repas qui sautent, le ventre qui faisait mal parce qu’il n’avait rien à faire, les étourdissements à cause du manque de vitamines, les malaises qui devenaient de plus en plus fréquents.
Harry Potter était comme certains autres enfants, un enfant battu et pour quelle raison ? Lui-même n’avait jamais compris les raisons pour lesquelles Vernon le frappait, après tout si Dudley faisait tomber le verre de la table de la cuisine et que celui-ci se cassait… ce n’était pas sa faute, pourtant il se faisait frapper.
Si un enfant du quartier avait mal visé et avait cassé une vitre avec sa balle de tennis… ce n’était pas sa faute, pourtant il se faisait frapper. Et cette fois, pourquoi se prenait-il des coups ? Ah oui ! Parce que Dudley s’était fait piquer par une guêpe et Vernon avait dit que c’était de sa faute. Une fois de plus, il saignait au niveau de sa lèvre, ses lunettes étaient comme à leur habitude complètement cassées et sa mâchoire lui faisait mal… mais ça, il n’avait pas le droit de le dire et encore moins de s’en plaindre. S’il avait le malheur de s’en plaindre, il s’en prenait encore plus. On pouvait même dire que Harry, à force d’encaisser les coups de Vernon, n’avait plus la même notion de la souffrance et de la douleur, il encaissait les coups de mieux en mieux mais le résultat était là : il avait du mal à marcher, ses bras lui faisaient continuellement mal et sa respiration se dégradait peu à peu.
Qu’avait-il fait pour mériter cela ? Il ne le savait pas, longtemps il avait prié pour que ses parents viennent un jour le chercher… ou même un ami de ses parents… ou simplement quelqu’un qui veuille bien l’aider… une personne qui veuille bien s’occuper de lui… quelqu’un pour le sauver. Mais cette personne tant attendue ne venait pas, c’était toujours pareil, Harry priait très fort mais personne n’entendait sa prière…
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Cela faisait déjà 5 ans… cinq ans qu’il se morfondait dans son coin, refusant toute l’aide que voulait lui apporter Dumbledore. C’était pourtant le dernier contact qu’avait Remus avec le monde de la magie mais il s’en moquait éperdument, cela faisait cinq ans qu’il avait tout perdu… absolument tout. Seule la pensée que Harry soit toujours vivant et vive heureux l’aidait à tenir, il avait souvent songé à lui rendre visite mais il ne le pouvait pas pour une excellente raison… Dumbledore lui avait dit que Harry était en sécurité mais il ne lui avait pas dit où.
Pourtant cette seule pensée arrivait à le maintenir en vie, il avait décidé de se laisser mourir mais Dumbledore l’en empêchait, Dumbledore veillait sur lui… pourquoi ? Il n’en avait aucune idée mais le vieux sorcier était toujours là quand il se sentait craquer et qu’il voulait sauter le pas.
Cette fois encore, il se sentait prêt à affronter la mort, cette fois il se trouvait en haut d’une falaise d’où il avait une vue admirable, plus qu’un pas et il serait enfin de nouveau avec James et Lily, mais comme d’habitude…
« Remus… réfléchis je t’en prie, arrête de t’enfoncer encore plus dans ta dépression, je peux t’aider, je pense qu’il est temps pour toi de t’en sortir. -Pourquoi ? Répondit Remus au vieux professeur. -Parce que tu ne mérites pas de finir d’une telle façon, je t’en prie… -Pourquoi ? -Crois-tu réellement que si tu meurs de cette façon, James sera content ? -Pourquoi les a-t-il trahis ? -Je n’ai pas la réponse à cette question Remus mais crois-tu que Lily veuille que tu gâches ta vie ? -Ma vie est finie depuis leur mort. -Crois-tu que Peter voulait que tu te laisses dépérir ? James ne le permettrait pas non plus, je t’en prie Remus, je peux t’aider, je peux t’offrir un poste, une responsabilité, tu as toujours été très intelligent… -Je n’ai pas envie de travailler, je n’ai pas envie de vivre… -Remus, Dumbledore s’approcha de Remus et le prit dans ses bras ce qui était un rare signe d’affection de sa part. »
Et pour une fois, Remus craqua complètement, pleurant comme il n’avait jamais pleuré, après tout ne disait-on pas de lui qu’il était un monstre et qu’il n’avait aucun sentiment ? Et bien tous ceux qui avaient osé dire cela devaient le regarder en ce moment même. On pouvait voir un homme brisé qui mettrait beaucoup de temps à s’en remettre.
Dumbledore transplanna et ils se retrouvèrent à Pré-au-lard, rien de mieux qu’une petite boisson chaude non alcoolisée pour parler. Remus vida son sac à Dumbledore, ce dernier l’écoutait attentivement, il n’émit aucun jugement et Remus l’en remercia grandement.
Dumbledore avait proposé à Remus de rester à Poudlard durant le mois de juillet et d’août afin que ce dernier prenne son temps pour s’installer et apprendre à revivre en société. Il lui avait aussi trouvé un travail, quoi de mieux que de travailler dans un laboratoire afin de faire avancer la recherche dans différents domaines ? Mais le domaine dans lequel Remus travaillait n’était autre que le domaine de la santé.
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Et voilà, l’école reprenait, Harry venait d’avoir sept ans et il entrait directement en classe de CP, il était très fier parce que c’était la première fois qu’il quittait la maison ; pendant ses années de maternelle, les Dursley n’avaient pas voulu qu’Harry sorte de la maison sauf pour tondre le jardin, il n’avait jamais rencontré d’enfants de son âge et il avait hâte de se faire des copains. Dudley, lui par contre, avait eu le droit à ses années de maternelle et il parlait très souvent de ses copains, Harry l’enviait mais il n’avait absolument pas le droit d’en dire un mot.
C’était le premier septembre et Harry était en compagnie de Pétunia et de Dudley, en direction de l’école primaire qui se trouvait dans le quartier. C’était une bâtisse assez accueillante, il y avait un grand toboggan et même des balançoires, Harry était pressé d’entrer dans cette école. Pétunia le lâcha pratiquement tout de suite mais alla directement parler avec la maîtresse, la mettant en garde contre Harry qui, d’après elle, avait tendance à mentir et pour la prévenir que son Dudley était un amour.
« Vous comprenez bien que ses parents étant des criminels, leur fils ne vaut guère mieux et ce n’est pas faute d’avoir essayé. Mon mari et moi l’avons éduqué du mieux que nous le pouvons mais cela doit venir des gènes, ils sont pourris, son père naturellement. -Vous ne pensez pas que votre jugement est un peu trop pessimiste ? -Pessimiste ?! Vous ne pensez pas ce que vous dîtes voyons ! Méfiez-vous de lui, n’allez pas vous plaindre après, je vous aurai prévenue. -Je suis vraiment heureuse d’être au courant alors, fit la maîtresse avec un sourire forcé. -Je venais aussi vous prévenir que mon fils est vraiment un garçon extraordinaire, je pense qu’il a certains dons, il ne faut surtout pas le brusquer, c’est un ange. -Oui… Je vais devoir vous laisser Mme Dursley, je dois faire sonner la cloche et répartir les élèves dans leurs classes respectives. -Très bien, et prenez soin de mon fils surtout. -Pas de problème. »
La jeune femme attendit que cette mégère sorte de son école pour lever les yeux au ciel.
« Je crois que tu viens de faire la connaissance de la pire personne du quartier. -Tu la connais ? -Oh oui, j’ai eu son fils l’année dernière et je peux te dire qu’il est tout sauf un amour comme elle aime le croire, je dirais même que c’est l’opposé. -Et le neveu ? -Quel neveu ? -Eh bien, elle vient de faire scolariser son neveu, la petite tête noire en bataille là-bas. -Le garçon seul sur le banc ? -Oui. -Je ne l’avais jamais vu, et qu’est-ce qu’elle t’en a dit ? -Elle a quasiment affirmé que c’était un criminel bon à enfermer à vie dans une prison de haute sécurité. -Pauvre gamin, vivre avec une telle femme ; il me semble bien maigre en tout cas. -Il a surtout l’air très solitaire je trouve. -Je suis sûre qu’il ne doit pas être aussi horrible qu’elle le prétend ; bon, faudrait qu’on fasse rentrer les enfants, qu’est-ce que tu en penses ? -Oui, je suis sûre que tu arriveras à le faire un peu parler. -J’espère… »
Les deux jeunes femmes firent retentir la cloche et classèrent les élèves par classes. Harry, au son de la cloche, releva la tête et s’avança d’un pas léger vers la foule qui se rassemblait autour des deux jeunes femmes. Une fois dans la classe, Harry s’assit directement au fond, prenant soin de ne gêner personne et surtout de ne pas se faire remarquer comme lui avait si souvent répété son oncle.
« Bonjour les enfants, je m’appelle Lucie et je serai votre maîtresse pendant un an, j’espère qu’on s’entendra bien tous ensemble. Je vais faire l’appel et dès que vous entendez votre nom, levez la main pour que je puisse me souvenir de vous. Je ne garantis pas de me souvenir de vos prénoms du premier coup. »
Harry en profita pour observer sa maîtresse. Elle était jeune et avait une chevelure blonde mais foncée, des yeux doux et de couleur noisette. En apparence, elle avait l’air d’être une personne très gentille mais Harry avait appris à ne pas se fier aux apparences. La matinée se passa sans problème, Harry n’avait aucun problème pour suivre le cours de Lucie même si ses lunettes n’étaient pas en très bon état. Lorsque midi sonna, Lucie laissa les élèves partir sauf un.
« Harry, j’aimerais que tu restes un peu avec moi. »
Gêné, le garçon n’osa rien dire et baissa la tête timidement, se demandant ce qu’il avait encore fait comme bêtise.
« Je tenais juste à te dire que j’ai remarqué l’attention que tu portes à ce que je dis et que ça me faisait très plaisir. -Merci, dit Harry doucement en rougissant. -Si jamais tu as un problème Harry, tu n’hésites pas à m’en parler d’accord ? -Oui, murmura-t-il. -Je te laisse aller à la cantine, à tout à l’heure alors. »
Harry fila aussi rapidement que ses jambes lui permirent à la cantine et percuta un garçon de son âge.
« Attention où tu marches… tu m’as fait mal, répondit un garçon brun qui se frottait le ventre vigoureusement. -Je… je suis désolé, je ne t’ai pas vu, tenta Harry qui sentait les larmes lui monter aux yeux. -Ca va… je n’ai pas si mal que ça, je m’appelle Tom et toi ? -Harry, dit tout doucement ce dernier. -Si tu veux que je te comprenne faut que tu parles plus fort… mais j’ai compris ton prénom au moins. J’allais à la cantine, tu viens avec moi ? »
Harry acquiesça de la tête et suivit Tom, légèrement en retrait par rapport à lui.
« J’ai une copine tu sais, elle s’appelle Katrina et elle doit sûrement m’attendre, tu peux manger avec nous si tu veux. -Je veux pas déranger. -Tu as des copains ? -Non, dit doucement Harry. -Alors viens manger avec nous. »
Harry lui fit un magnifique sourire et alla avec Tom rencontrer Katrina. Il vit une petite tornade aux cheveux noirs se diriger vers eux et aborder Tom.
« Tu es toujours en retard Tom et même que la maîtresse elle m’a dit de t’attendre à l’intérieur mais je n’ai pas voulu parce que sinon tu n’allais jamais me retrouver. Donc je suis restée là et j’ai attendu… ça fait au moins des heures que je t’attends tu sais. -J’ai rencontré un ami tu sais, il s’appelle Harry, il mange avec nous. -Salut, dit Katrina en s’adressant à Harry. »
Harry préféra lui faire un petit sourire timide et n’osa pas ouvrir la bouche. Pendant tout le repas, Katrina n’arrêta pas de parler de sa première matinée de classe et de ses camarades de classe, sans oublier sa maîtresse. Harry quant à lui jetait des regards dans toutes les directions possibles et constata que Dudley ne lâchait pas du regard ses deux nouveaux amis. Les copains autour de Dudley ne semblaient pas vraiment sympathiques et Harry se dit mentalement qu’il devait en rester éloigné aussi loin que possible.
« Tu regardes qui ? Demanda soudainement Katrina. -Dudley et ses copains. -Faut que tu te méfies d’eux, il ne faut surtout jamais leur causer des problèmes tu sais. -Ils n’ont pas l’air sympa. -Un conseil, répondit à son tour Tom, ne traîne jamais avec eux et surtout ne fréquente pas ceux qu’ils prennent comme victimes. -Pourquoi ? Demanda Harry angoissé. -C’est mieux pour toi, lui sourit Tom, tu l’aimes bien toi la maîtresse ? -Oui, sourit Harry, elle est gentille. »
La journée passa très vite, même trop vite et Harry se résigna à attendre sa tante pour qu’elle les ramène à la maison. Le soir même, lorsqu’ils furent tous à table, après qu’Harry ait nettoyé toutes les vitres de la maison et qu’il ait mis la table, Dudley raconta sa journée avec ses copains. Il appuya sur le fait que la maîtresse était très belle et super sympa, ce qu’Harry approuvait mentalement. Bien sûr, pas la peine de dire que Harry n’eut pas le droit de dire quelque chose, il dut débarrasser la table, faire la vaisselle et nettoyer le sol de la cuisine avant de pouvoir enfin aller dans son placard pour dormir. La journée avait été épuisante mais c’était la plus belle journée de toute sa vie.
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Les vacances étaient passées à une vitesse phénoménale, même Remus n’avait même pas pris conscience du temps qui passait, il se reposait la plupart du temps et tentait de reprendre goût à la vie, mais le plus bizarre dans toute cette histoire, c’est que la personne qui l’aidait le plus était Severus Rogue.
Oui, le même Severus qui, étant gamin, était carrément le souffre-douleur de James, ce dernier l’aidait. Il lui montrait combien il le détestait et combien sa vie était foutue mais ce que Severus n’avait pas conscience, c’est qu’il faisait revivre une partie de Remus déjà complètement enterrée, une époque heureuse de sa vie, ses sept années à Poudlard.
Quand Remus se sentait repartir dans une dépression, Severus était toujours là pour lui botter les fesses et le faire ‘revivre’ et rien que pour cela, Remus en serait éternellement reconnaissant à Severus Ce dernier lui faisait même la potion tue-loup qui lui permettait de n’être qu’un simple loup lorsque la lune était pleine. Ce n’était pas vraiment de bon cœur que Severus faisait cette potion, plus par obligation envers Dumbledore.
Septembre était enfin arrivé et Remus avait trouvé un appartement à Pré-au-Lard, Dumbledore ayant insisté pour qu’il soit proche de Poudlard, et il commençait à revivre seul, il redevenait indépendant.
Il s’était promis de ne plus craquer, d’aller de l’avant, d’être un nouvel homme, il est vrai que James, Lily et Peter n’auraient jamais voulu qu’il se laisse abattre, ils auraient voulu qu’il se batte, et bien dès aujourd’hui, Remus se battrait, il en avait fait le serment sur la tombe de James et Lily.
Son travail commençait le lendemain, le laboratoire était proche du ministère de la magie à Londres, il lui suffisait de transplanner pour arriver au labo. Il était stressé, Dumbledore n’avait pas menti au directeur du laboratoire, il lui avait dit que Remus était un loup-garou et le directeur avait accepté de l’engager, du moins pour un essai d’un mois ; si le tout était assez concluant, alors il serait engagé définitivement. Dire que Remus était anxieux était un euphémisme mais il tentait de se contrôler le mieux possible. Cette nuit-là, il ne ferma pas l’œil de la nuit et pour couronner le tout, il arriva au laboratoire avec deux heures d’avance…
Il entra dans la petite boutique d’antiquité, façade qui cachait le laboratoire et arriva devant un guichet derrière lequel se cachait une petite femme brune, bien en chair avec des lunettes beaucoup trop grandes pour elle apparemment.
« Bonjour, est ce que je peux faire quelque chose pour vous ? Vous avez rendez-vous peut-être, c’était pour quelle heure ? »
La petite femme enchaînait tellement vite les réponses que le pauvre Remus n’arrivait pas à suivre.
« Je suis là pour mon premier jour de travail, je suis à l’essai pendant un mois, je m’appelle Remus Lupin. -Ah… attendez, je regarde sur ma liste… euh… oui ça y est, je vous vois, dîtes donc, vous êtes vraiment en avance !! -Euh… oui je sais… -A mon avis, vous auriez du dormir beaucoup plus, vous avez une tête à faire peur… enfin bref, suivez-moi, je vais vous montrez où vous vous changer et vous allez devoir patienter un peu. »
La petite dame était franche, au moins Remus savait à quoi il ressemblait… un épouvantard vivant…
« Alors… oh je suis désolée, j’ai oublié de me présenter, franchement là je suis impardonnable, je m’appelle Jeanne, si vous avez n’importe quel problème en ce qui concerne vos absences pour maladie ou raison personnelle, c’est moi qui m’en occupe ; si vous avez un problème dans votre travail, là par contre il faut s’adresser à l’un de vos collègues… »
Quand Jeanne parlait, il était pratiquement impossible de l’arrêter, Remus en rit intérieurement… oui ça faisait définitivement du bien d’être enfin sorti de son trou, comme disait si bien Severus
Ils avaient maintenant dépassé l’accueil bien éclairé pour passer dans un couloir un peu moins éclairé, ils arrivèrent devant une porte avec sur le côté une belle boîte aux lettres rouge, Remus s’en étonna mais attendit patiemment.
« Alors là, vous êtes devant l’entrée des employés, quand vous aurez votre badge de travail, vous l’insérerez dans cette jolie boîte rouge, elle validera votre temps de travail et surtout, n’oubliez pas de reprendre votre badge ensuite. -D’accord. »
Jeanne prit sa carte marron et l’inséra dans la boîte aux lettres, quelques secondes plus tard, la boîte aux lettres recracha la carte et la porte s’ouvrit.
« Alors sur votre droite, vous avez les vestiaires, vous devrez enlever votre manteau et changez vos chaussures, et bien sûr mettre des gants, ces deux protections sont enchantées, elles vous permettront de rester complètement stérile dans la pièce suivante. La pièce suivante est bien sûr le laboratoire, je ne sais pas encore exactement quel sera vôtre rôle mais ici nous étudions les différentes potions existantes et nous les améliorons. Les plus gros projets étant des potions curatives pour les malades de St Mangouste, nous travaillons en étroite collaboration mais on cherche aussi des potions pour lutter contre les vampires, les loups garous, quoique pour cette dernière catégorie on fasse aussi de la recherche sur la potion tue-loup. -Je vois… dit Remus un peu plus blanc qu’à l’ordinaire !! -Bon, il faut que je retourne à l’accueil, le bureau du directeur est juste a côté du vestiaire, la porte au fond à droite, il vous attend sûrement, à ce soir alors. -A ce soir. »
Remus n’était pas vraiment rassuré mais apparemment, le petit bout de femme prénommée Jeanne n’était pas au courant de sa lycanthropie, le directeur devait ne pas avoir divulgué cette information et Remus lui en était déjà reconnaissant. Il toqua à la porte du directeur et attendit quelques minutes avant de le voir sortir.
« Ah je suppose que vous êtes Mr Lupin ? -Oui c’est moi !! -Eh bien Remus vous avez drôlement changé. -Vous… vous me connaissez ? -Oh franchement, qui dans Poudlard ne vous connaissait pas ?! J’étais en septième année à Serdaigle quand vous étiez en quatrième année et on ne parlait que de vous et de vos blagues aux Serpentards, enfin cette époque est bien loin. -Oui… répondit Remus en repensant à tout ce qu’il avait perdu depuis ce temps. -Je… je peux te poser une question ? -Oui, allez-y. -Déjà, tu dois me tutoyer quand on est que tout les deux et ensuite, tu étais déjà loup garou à Poudlard ? -Oui, je le suis depuis que j’ai 4 ans. -Dumbledore le savait ? -Bien sûr, j’avais un endroit dans le parc sous l’arbre cogneur pour mes transformations ! -Eh bien, tu as vraiment bien gardé le secret. -James, Sirius et Peter m’ont bien aidé on va dire. -Ils étaient au courant ? -Disparaître une fois par mois, oui ça se remarque, James était intelligent, il a tout deviné. -Bon… parlons de ton travail maintenant, laissons le passé là où il est. D’après les dires de Dumbledore, tu souhaites travailler dans la recherche mais je voudrais savoir où exactement. Il y a plusieurs types de recherches, soit dans les traitements des maladies incurables, soit… -J’aimerais participer aux recherches concernant la potion tue-loup, le seul problème étant que je n’ai pas touché aux potions depuis ma septième année à Poudlard, donc il va surtout me falloir un temps d’adaptation… enfin si c’est possible… parce que… -Je comprends parfaitement, pas la peine d’angoisser à ce point, de plus j’ai pris la liberté de consulter vos ASPIC et j’ai constaté que vous aviez un niveau largement supérieur à la plupart des chercheurs qui travaillent ici. -Je… Merci. -Pour débuter, je vais vous fournir plusieurs livres de Potions que vous devez absolument lire et je vous donnerai quelques rapports à étudier. -Des rapports ? -Oui, les rapports que me fournissent les chercheurs, vous savez, des fois il suffit d’un œil nouveau pour trouver une solution. Souvent je donne les dossiers des chercheurs à d’autres afin d’avancer plus encore. Si votre travail me satisfait je vous ferai entrer dans le laboratoire pour que vous puissiez faire vos propres recherches. -D’accord, sourit Lupin en serrant la main de son nouveau patron. »
Remus passa sa journée dans la bibliothèque du centre de recherches afin de remettre ses connaissances à jour. Le soir tombé, il emprunta quatre gros livres et étudia encore chez lui, pas question pour lui de se faire virer, le travail pour les loups-garous était bien trop rare.
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Le lendemain matin, Harry se leva presque avec joie quand Pétunia tambourina à sa porte de placard. Comme tous les matins, il dut préparer le petit-déjeuner sous l’œil vigilant de sa tante qui guettait ses moindres faits et gestes. Une fois prêt, Harry eut le droit de manger un bout de pain et de boire un verre de jus d’orange, c’était déjà beaucoup pour lui. Son oncle lisait son journal tranquillement tandis que Dudley vantait les mérites de sa nouvelle maîtresse et l’intelligence de ses copains. Sur ce dernier point, Harry avait tout de même des doutes, d’après les dires de Tom, les copains en question n’étaient que des brutes… comme Dudley d’ailleurs.
Une fois délivré de la corvée du débarrassage de table et du lavage de vaisselle, Harry put enfin prendre les cahiers et le stylo fournis par l’école et courir pour être en avance afin de pouvoir parler avec ses nouveaux copains. Pétunia et son cousin partaient pour n’être que pile à l’heure à l’école. Une fois devant les grilles vertes de l’école, Harry fut déçu de constater que contrairement à lui, ses amis n’étaient pas arrivés en avance et il dut attendre une bonne dizaine de minutes avant de voir Katrina arriver avec sa mère.
« Bon, je te laisse en bonne compagnie alors, sourit la mère de Katrina, je viens te chercher à quatre heures et demi comme d’habitude. -Oui maman… tu peux partir maintenant s’il te plaît… -Dis tout de suite que tu ne veux plus me voir. -Bah… à ce soir, dit Katrina en faisant un rapide baiser sur la joue de sa mère et en courant vers Harry. »
Cette dernière attendit encore cinq bonnes minutes avant de laisser sa fille seule devant l’école avec son nouveau copain. D’après ce qu’elle voyait de ce garçon, il semblait timide comparé à l’excentricité de sa fille et il faisait assez petit ; de plus, ses habits semblaient bien trop grands pour lui et ils n’étaient pas des plus propres. Comment pouvait-on oser envoyer son fils à l’école dans une telle tenue ?!
« Alors Harry comment vas-tu depuis hier ? Tu sais hier soir, j’ai regardé un dessin animé, il était vraiment fabuleux ça s’appelait ‘les Aristochats’, tu vois ce sont des chats très riches. -Un chat ne peut pas être riche. -Bien sûr que si, et là il y en a quatre qui sont riches et qui finissent à la campagne tu vois et ils rencontrent un chat pauvre qui va les ramener chez eux. -Tu es sûre que c’était bien ? demanda Harry méfiant. -Oui et même qu’il y avait des chansons et… après je suis allée me couchée, fit-elle la mine un peu plus sombre. -Tu devrais être contente de l’avoir vu alors. -Bah oui évidemment, tu ne regardes pas de dessins animés toi ? -Si évidemment, mentit Harry, mais je ne connais pas le tien c’est pour ça. »
Ils furent interrompus dans leur conversation par l’arrivée de Tom qui était accompagné par son grand frère qui lui était en CM2, c’était un ‘grand’.
« Salut, vous parliez de quoi ? -Devine quoi, j’ai vu un dessin animé hier soir et… -Oh non… on va en entendre parler toute la journée, gémit Tom. -Tu n’es vraiment pas drôle tu sais, dit-elle en faisant mine de bouder. -Oh allez, c’était pour rire, tu as vu quoi comme Disney cette fois ? Je suis sûr que tu as pleuré encore une fois. - Même pas vrai, je ne pleure pas d’abord. -Si tu pleures, je t’ai vu quand on avait regardé en classe ‘Rox et Roky’. -Oui mais là c’était parce que c’était vraiment triste. -Ah les filles… Comment vas-tu Harry ? -Bien, répondit ce dernier doucement. -Tu as fait les lettres qu’on devait écrire ? -Je… je… j’ai oublié, s’exclama ce dernier les larmes aux yeux. -C’est pas grave tu sais, s’exclama Tom, je ne pense pas que la maîtresse t’en voudra mais bon. »
La grille s’ouvrit à ce moment-là et la petite foule qui commençait à s’amasser se dispersa en deux, d’un côté les parents qui faisaient un dernier baiser à leur progéniture et d’un autre, les enfants qui commençaient à entrer dans la cour de l’école. Ils rentrèrent immédiatement en classe et Lucie demanda à voir la colonne de A majuscules qu’elle avait demandé de faire. A son plus grand soulagement, Harry constata qu’il n’était pas le seul à avoir oublié mais que tous faisaient partie de la bande à Dudley. Ce dernier ayant fait ses devoirs quand Harry avait été obligé de nettoyer la cuisine avant de dîner. Lorsque Lucie passa près d’Harry, il lui sembla apercevoir une lueur de déception dans ces yeux. Harry s’en voulut mais il n’avait vraiment pas eu le temps de faire ce qui avait été demandé.
« J’aimerais que tu restes avec moi pendant la récréation Harry, j’aurais quelques mots à te dire. »
Harry avait bien remarqué qu’elle n’avait pas dit cela aux deux autres élèves qui n’avaient pas fait leurs devoirs et il se sentit puni au fond de lui-même. Il fit de son mieux pour écouter le cours et comprit tout ce qui avait été dit mais le moment tant redouté de la récréation arriva bien trop vite à son goût. Lorsque tous furent sortis de la classe, Harry alla voir Lucie qui était assise derrière son bureau.
« Ce que je ne comprends pas Harry, c’est que tu es un petit garçon qui s’intéresse à ce que je dis en classe et pourtant tu ne fais pas tes devoirs. Je trouve ça très étrange. -J’ai oublié, dit Harry tout bas. -Je ne t’en veux pas Harry parce que je sais que tu es quelqu’un de très intelligent, tu me l’a prouvé aujourd’hui en comprenant tout ce que je disais. Promets-moi que tu n’oublieras pas la prochaine fois. -Promis, fit Harry avec un grand sourire aux lèvres. -Allez, file avant que la récréation ne se termine. »
Harry sortit de la classe en courant et retrouva ses deux amis dans la cour.
« Alors tu t’es fait gronder ? -Non, pas tant que ça, dit Harry, elle m’a juste dit de ne pas oublier de faire les devoirs ce soir. -Il va falloir que tu fasses ceux pour aujourd’hui et ceux pour demain ce soir. -C’est vrai que ça va te prendre du temps, compléta Katrina. -C’est pas grave, je saurai les faire je pense. »
La journée se passa comme dans un rêve, Harry voyait enfin sa vie devenir heureuse petit à petit et il remerciait les Dursley de lui avoir permis d’aller à l’école. Tout le monde, bien sûr, ne voyait pas cela d’un très bon œil, Dudley avait bien remarqué que son cousin était heureux d’aller à l’école et il se promit de lui faire regretter ce bonheur. Demain, Harry Potter n’aimerait plus aller à l’école. Il n’y avait que lui qui pouvait s’amuser avec son cousin, personne ne lui enlèverait son jouet préféré.
Ce soir-là, comme à son habitude, Harry fit ses corvées avec le sourire et après le dîner, il alla lui-même s’enfermer dans son placard pour aller faire ses devoirs. Contrairement à ce qu’avait dit Katrina, Harry ne mit qu’une bonne demi-heure pour faire ses deux colonnes. Il avait essayé d’être aussi soigneux que possible mais ce n’était pas très évident en sachant qu’il se trouvait dans un petit placard et qu’il avait comme unique support son matelas tout fin. Il s’endormit le sourire aux lèvres, heureux comme jamais.
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Le lendemain, Harry se leva avant que sa tante ne tambourine à sa porte mais le verrou étant mis, il ne pouvait sortir tout seul. Il réfléchit pendant ce qui lui sembla des heures à comment ouvrir cette porte de placard quand celle-ci s’ouvrit toute seule dans un ‘clac’ sonore. Harry resta un instant surpris et osa passer la tête au travers de la porte, personne en vue. Malgré son envie, il n’osa pas bouger de son placard. Ce ne fut qu’une quinzaine de minutes plus tard qu’il entendit sa tante descendre les escaliers. Celle-ci s’arrêta brusquement en constatant que la porte du placard était grande ouverte.
« Qu’est ce que tu as encore fait ? Je suis sûre que tu as fais des bêtises… -Non… je n’ai pas bougé… la porte s’est ouverte toute seule… comme par… -Non, non, je ne veux pas entendre ce mot sous ce toit et tu le sais très bien, tu n’es qu’un monstre… tu resteras toujours un monstre. File préparer le petit déjeuner avant de faire d’autres bêtises et estime-toi heureux que je n’en dise rien à ton oncle sinon tu sais ce qui t’attend. -Oui, tante Pétunia, répondit Harry en baissant la tête. »
Harry prépara tout, mangea en quatrième vitesse et fila à l’école, il n’entendit pas les hurlements de sa tante qui lui disaient qu’il n’avait ni débarrasser, ni fait la vaisselle. Comment pouvait-il faire ces deux corvées-là quand Dudley et son oncle n’étaient même pas levés ? Il ne pouvait pas. Il arriva avec plus d’une heure d’avance à l’école et en profita pour sortir son livre de lecture et tenta de déchiffrer quelques lettres sans y parvenir. Il n’avait appris que la lettre A et B, comment pouvait-il même songer à vouloir réussir à lire ?! Katrina, elle, savait lire parce que ses parents lui avaient apprit très tôt à lire, lui n’avait pas de parent.
Lucie aimait arriver en avance à l’école, elle avait ainsi le temps de préparer la classe, marquer les premières leçons au tableau et choisir l’atelier du jour. Ce fut donc pour elle une grande surprise quand elle vit Harry, assis sur le banc à l’entrée de l’école, qui tentait apparemment de lire quelque chose dans son livre. Cette image la fit sourire puis elle s’interrogea, comment sa tante pouvait-elle le laisser là, seul, aussi tôt ? Surtout qu’en plus, son cousin n’était même pas là, étrange. Elle s’approcha du garçon en faisant assez de bruit afin qu’il ne soit pas surpris.
Entendant des pas, Harry releva la tête et fut heureux de voir sa maîtresse se diriger vers lui.
« Harry, pourquoi es-tu là si tôt ? -J’aime être ici, lui répondit-il simplement. -Tu ne vas pas attraper froid ? Tu n’as même pas de pull. -Non je n’ai pas froid, j’essaie de lire… mais je ne connais que deux lettres. -Tu veux venir préparer la classe avec moi ? -D’accord, répondit Harry avec un grand sourire. -Tu as fait tes devoirs ? -Oui, dit-il en sortant son cahier bleu. -Ce n’est pas très propre mais tu fais des efforts, je suis contente de toi, lui répliqua-t-elle en lui rendant le cahier. »
Une fois en classe, Harry reconnut qu’il y faisait meilleur que dehors, le temps se dégradait alors qu’on n’était pourtant que début septembre, l’hiver risquait d’être difficile.
« Tiens, voici les paquets de crayons de couleurs, j’aimerais que tu en poses un sur chaque table, d’accord ? » Harry hocha la tête et se mit au travail. « Tu veux que je t’apprenne quelques mots quand on aura fini ? -Oh oui, je veux bien, sourit Harry. »
Lucie marqua la leçon du jour au tableau puis alla chercher son propre livre et l’ouvrit à la page des ‘A’. Harry s’installa à côté d’elle dans le petit coin tranquille que comportait la classe.
« Le premier mot que tu vois là c’est ‘Aboyer’, tu connais déjà le ‘A’ et le ‘B’, il suffit de relier les mots en faisant des sons. Tu connais ton alphabet ? -Je ne connais que le début, dit Harry timidement. -Un mot un peu plus facile que tu devrais connaître ‘Abracadabra’. C’est un mot magique sourit-elle. »
Harry blanchit un peu au mot ‘magique’, toute son enfance, on n’avait pas arrêté de lui répéter que ce mot était une insulte et qu’il était interdit.
« Qu’est-ce qu’il y a Harry ? -On… on m’a toujours dit que la magie n’existait pas et qu’il ne fallait jamais prononcer ce mot. -Même si la magie n’existe pas, on a le droit d’y croire tu sais, moi j’y crois toujours et pourtant je suis une grande personne. -Vous croyez en la magie ? -Oui, tu n’as jamais vu de magicien, ceux qui font sortir le lapin d’un chapeau ? -Non, dit Harry émerveillé. -Tu as le droit d’y croire Harry, si certaines personnes disent que la magie n’existe pas et que tu n’as pas le droit de prononcer ce mot, ne les écoute pas. On a tous le droit d’avoir nos rêves et si pour toi c’est de croire en la magie… alors il faut que tu y croies. -D’accord, murmura Harry. Où peut-on voir des magiciens ? -Eh bien… je ne sais pas, on en voit parfois à la télé, je pourrais peut-être faire une sortie un jour pour qu’on aille tous voir un spectacle de magie, qu’en dis-tu ? -J’aimerais beaucoup, sourit Harry. -Il faudra que j’en parle au directeur alors, mais c’est une excellente idée. »
Harry n’avait même pas vu le temps passer, il constata qu’il était l’heure seulement quand il comprit que les autres élèves entraient dans la classe, Katrina et Tom lui sautèrent dessus.
« Pourquoi tu étais avec la maîtresse ? Lui demanda directement Tom. -Eh bien je suis arrivé en même temps qu’elle alors je l’ai aidée pour la classe et j’ai mis les crayons de couleurs sur chaque table. -Oh ! C’est tout, fit Katrina une pointe de déception dans sa voix. -Oui, c’est tout. »
La classe eut le droit de découvrir l’alphabet entièrement, au plus grand plaisir d’Harry qui connaissait maintenant les dernières lettres même si parfois tout s’embrouillait encore dans sa tête. La récréation arriva et il suivit Tom et Katrina dans un petit coin de la cour.
« Ici, c’est notre repère, déclara Katrina, fière de sa trouvaille. -Non, il faut que tu apprennes une chose, ici c’est notre repère à nous, lança une voix que Harry ne connaissait que trop bien. - Laisse-nous Dudley, dit Harry ayant pris son courage à deux mains. -Est-ce que je t’ai parlé à toi minus ? J’aimerais déjà régler un problème qui se pose dans mon territoire. -Va-t-en espèce de… tenta Tom mais il se prit un coup dans les jambes par l’un des copains de Dudley. -Tom ! s’écria Katrina en allant vers son ami qui était tombé par terre. -Si vous ne voulez pas de problèmes avec nous, je vous conseille fortement de ne plus jamais vous approcher de ce monstre. -C’est pas un monstre, s’emporta Katrina. »
Elle aussi eut le droit à un croche-pied méchant, elle tomba violemment sur les fesses et les larmes lui montèrent aux yeux.
« Arrêtez, cria Harry, mais ce dernier ne vit pas arriver le coup de poing de son cousin qui lui coupa le souffle. »
Harry mit ses deux mains sur son ventre et laissa couler quelques larmes, à cause de la douleur il se mit à genoux. Il regarda s’éloigner ses deux seuls amis, Tom et Katrina. Il sut alors à cet instant qu’ils ne reviendraient pas le voir.
« Tu vois espèce de monstre, les gens comme toi n’ont pas besoin d’ami ; quand on est comme toi, on n’a pas le droit d’avoir d’amis. Je vais veiller à ce que jamais personne ne s’approche de toi. -Je ne t’ai rien fait, lâcha alors Harry. -Si… tu es un monstre et c’est comme ça qu’on traite les monstres, pas vrai les gars ?! -Ouais, approuva Pierce, un copain de Dudley. »
Harry fut sauvé par la cloche qui rappelait les élèves en classe, il essuyas ses larmes du revers de son pull bien trop grand et alla dignement en classe. La journée en classe n’avait jamais paru aussi longue Harry ; lors du déjeuner, Tom et Katrina s’étaient installés loin de lui et bizarrement, personne n’osait manger avec lui ou même lui adresser la parole. Lors de la récréation de l’après midi, Dudley et sa bande avait montré à tout le monde que Harry était leur jouet et qu’il ne fallait pas l’approcher. Et tout cela s’était fini par le jeu préféré de Dudley, la course à Harry. Le premier qui l’attrapait avait le droit de le taper. Harry courait le plus vite qu’il pouvait et n’avait qu’une seule chose en tête : échapper à Dudley, seule cette idée l’obsédait. Sans comprendre vraiment ce qu’il se passait, Harry se retrouva sur la bordure rectangulaire du toit de l’école. Jamais une chose aussi bizarre que celle-ci ne s’était passée, c’était comme si son corps avait disparu de la cour pour réapparaître sur le toit. Il entendait les cris de plusieurs enfants dans la cour et il fût soulagé de voir Lucie sortir de l’école pour le regarder d’en bas. Les pompiers arrivèrent pour le descendre du toit et il fût accueillit avec soulagement sur la terre ferme. Lucie se précipita sur lui.
« Harry, tu vas bien ? Mais qu’est-ce qu’il s’est passé ? -Il est sûrement passé par la lucarne, cette dernière est ouverte, expliqua un pompier. -C’est ce qu’il s’est passé Harry ? -Oui, mentit Harry. -Tu devrais avoir honte tu sais, tu m’as vraiment fait peur ; merci messieurs. »
Tous les élèves étaient rentrés à nouveau en classe, il ne restait que Lucie et Harry dans la cour.
« Tu sais, je crois que je suis magicien, lui dit Harry doucement dans l’oreille. »
Lucie sembla ne pas comprendre ce qu’il voulait dire et l’envoya en classe. L’évènement fût bien sûr relaté à la famille d’Harry en d’autres termes, Pétunia fût mise au courant dès qu’elle arriva devant l’école. N’osant pas faire de scandale devant l’école, elle se tut et rentra sans piper mot. Dudley, sentant la colère de sa mère n’osait rien dire, il se contentait de lancer des regards de vainqueur à son cousin qui lui n’en menait pas très large. Une fois qu’ils furent arrivés, Pétunia envoya Harry dans son placard et l’y enferma. Vernon ne rentra que quelques heures plus tard et lorsque Pétunia lui eut raconté ce qui s’était passé à l’école, il se mit dans une colère noire. Débloquant violemment le verrou qui enfermait Harry, il prit l’enfant par le col et le plaqua contre le mur du salon.
« Espèce de monstre, comment oses-tu nous faire cela alors que nous nous donnons tellement de mal à t’éduquer ?! Non seulement ce matin tu es parti sans avoir fini tes corvées mais j’apprends en plus que tu as fait… des monstruosités. -C’est… c’est pas ma faute, répondit Harry si bas que Vernon eût du mal à l’entendre. -Et tu oses me dire que ce n’est pas de ta faute, en plus d’être un monstre, tu es un menteur. -C’est à cause de Dudley, répondit Harry en colère. -Tu as en plus le culot de me dire que c’est de la faute de mon fils, espèce de vermisseau, sans nous tu serais mort de faim, nous t’avons recueilli, nourri et même habillé. »
Harry se prit une violente gifle pour son insolence et pour d’autres raisons qu’il ne comprendrait jamais soi-disant. Mais cette fois, ce n’était vraiment pas de sa faute, c’est Dudley qui l’avait fait monter sur le toit par magie. C’était aussi de sa faute si maintenant il n’avait plus d’amis dans cette école, son seul bonheur venait de partir en fumée.
« Je t’enferme dans le placard pendant deux jours ; je te préviens, tu n’iras ni à l’école ni dehors, tu vas rester à la maison et tu vas faire toutes les corvées qu’on te demande, espèce de monstre, conclut Vernon en frappant Harry à nouveau et en le jetant brutalement par terre. »
Harry alla se cacher dans son placard que Vernon prit soin de fermer. Il pleura toutes les larmes de son corps et finit par s’endormir en serrant son livre de classe très fort contre lui. Ce fût son ventre qui le tira de son sommeil, il avait faim et son corps réclamait à manger, le seul problème c’est qu’il était enfermé dans son placard et qu’il faisait nuit noire. Pétunia n’allait se réveiller que dans plusieurs heures, il avait l’habitude de ne pas manger mais il se sentait comme si son corps avait consommé beaucoup plus de calories que d’habitude.
Il avait beau se concentrer aussi fort qu’il le pouvait, le verrou refusait de s’ouvrir comme il l’avait fait la veille. A bout de forces, Harry ne souhaitait qu’une seule chose… s’enfuir, partir aussi loin d’ici qu’il le pouvait. Mais ce n’était pas possible pour le moment, le verrou faisant entrave à sa liberté.
‘’’ Allez… s’il te plaît ouvre-toi… je t’en prie, ouvre-toi’’’ suppliait-il par pensée.
Mais toujours rien, déçu, il alluma la petite lumière qui se trouvait dans son placard et ouvrit son livre. Il connaissait deux mots maintenant dans ce livre. A côté du mot ‘Aboyer’ un chien avait été dessiné. Quelques mots plus bas, Harry reconnut le mot ‘Abracadabra’ et il vit à côté un homme avec un chapeau pointu et un bout de bois dans la main d’où sortait des étincelles.
‘’’Et si je pointe mon doigt vers le verrou… ?’’’
Harry pointa donc son petit doigt vers la porte du placard et pensa très fort au verrou
« Abracadabra, murmura-t-il tout doucement »
Un petit ‘Clac’ sonore retentit dans la maison, le verrou venait de s’ouvrir et Harry observait avec stupeur la porte s’ouvrir tout doucement. La seule porte qui le séparait de sa liberté venait enfin de s’ouvrir. Il mit rapidement son livre dans le petit sac d’école qu’il possédait, il y mit également ses crayons, son stylo et alla directement dans la cuisine. Il y prit plusieurs fruits qu’il aimait et les mit aussi dans son sac. Il savait aussi que son oncle possédait de l’argent dans son portefeuille qu’il laissait toujours dans son manteau. Ce dernier étant accroché dans l’entrée, Harry ne se gêna pas et prit tous les billets qu’il y trouva (environ 30 livres*). Il referma la porte de son placard et le verrou avec.
Cette fois, il était décidé, c’était la dernière gifle qu’il recevait de son oncle, plus jamais il ne voulait remettre les pieds ici, plus jamais il ne voulait que son oncle ou sa tante ne le retrouve… plus jamais il ne voulait que quelqu’un le retrouve.
Il ouvrit la fenêtre qui donnait sur la rue et sortit discrètement, la porte d’entrée faisant beaucoup trop de bruit. Une fois les deux pieds hors de la maison, il se sentit enfin libre… enfin heureux.
* 1 livre équivaut à peu près à 1,50 euros, ce qui veut dire qu’Harry a en sa possession l’équivalent d’un peu moins de 50 euros.
A suivre... |