Chapitre 5 : La rencontre
Au début du mois de mai, Harry écrivait enfin ses premiers mots. L’écriture était quelque chose qu’il avait maîtrisé bien moins rapidement que la lecture. Ne pouvant pas s’entraîner chez lui à cause du manque de support, il ne s’entraînait que chez Isabelle et progressait avec un peu de lenteur. Il faut dire que, Harry préférant savoir lire qu’écrire, y mettait beaucoup moins de passion. Il préférait dévorer ses deux livres de lecture qu’il connaissait désormais par cœur.
Harry avait cherché un peu partout de nouveaux livres à lire, mais il ne trouvait rien. Ce fut Ted qui lui fit son premier cadeau un soir où la chaleur commençait doucement à revenir.
« Encore en train de lire ton livre Harry, je croyais que tu le connaissais par cœur. -Je le connais mais j’en ai pas d’autre. -Tu as cherché ? -Oui mais y a jamais rien dans les poubelles…ou sinon les livres sont tout déchirés. -Je ne connais pas la date de ton anniversaire alors voilà c’est ton cadeau, dit-il en sortant un sac plastique qu’il maintenait caché derrière son dos. -Qu’est-ce que c’est, s’excita Harry. -Ouvre le c’est un cadeau, tu n’en as jamais eu avant ? -Non, sourit timidement Harry. -Alors ça sera ton premier. »
Harry ouvrit le sac en plastique noir et découvrit son premier trésor, un magnifique petit livre noir. Harry les larmes aux yeux le sortit doucement de peur de l’abîmer. Le livre était tout noir, sur le dessus on voyait la silhouette d’un homme dans une sorte de robe et au dessus le titre du livre.
« Essaie de lire le titre, je suis sûr que tu vas être content. -D’accord. La lé…ge...n…de….de…Mer…lin. La légende de Merlin ? -Oui, tu m’as toujours dit que tu étais un magicien, eh bien j’ai pensé que ce livre là te ferait énormément plaisir. -Pourquoi ? -Parce que Merlin est un magicien très connu, je dirais même le plus connu. -Il est vivant en ce moment ? -Non, aujourd’hui on ne croit plus aux vrais magiciens tu sais, mais Merlin a vécu il y a très longtemps. -Et toi, tu crois en la magie ? »
Devant le regard implorant d’Harry, Ted ne put lui dire ce qu’il pensait réellement de la magie.
« Oui, dit-il un peu mal à l’aise, je crois en la magie. -Je savais que tu y croirais, sourit Harry, parce que moi je suis un vrai magicien. -Tu me l’as très souvent répété Harry. -Je peux te montrer un tour de magie si tu veux. -Je veux bien. »
Harry regarda autour de lui et voulut ouvrir la porte de leur petite chambre. Il se concentra très fort, mais rien ne se passait. Comme il avait fait la dernière fois, il pointa son petit doigt vers la porte et dit en murmurant :
« Abracadabra »
Mais malgré la formule et toute la volonté d’Harry, la porte ne s’ouvrit pas.
« Ça ne marche pas tout le temps c’est pour ça, se justifia Harry, mais des fois ça marche. -Je pense surtout qu’il est l’heure de manger tu dois avoir faim. -Un peu, dit Harry. »
Ils mangèrent tout les deux tranquillement dans un silence bienvenu. Ted tentait vainement de ne pas rigoler face à l’essai d’Harry à la magie. Il ne croyait pas en la magie, mais il ne voulait surtout pas casser les espérances d’Harry…il n’était pas aussi cruel que l’oncle de malheur.
« Harry, il faut que je te dise quelque chose de très important. Je…Tu sais quand mon père est mort, eh bien je suis allé travailler dans l’usine, tu te rappelles de cette histoire ? -Oui. -Eh bien peu de temps après, l’usine a renvoyé tous les ouvriers… -Pourquoi ? -Parce qu’elle fermait ses portes. -Mais pourquoi ? -Je suppose qu’elle ne gagnait pas assez d’argent et qu’employer autant de personnes devait lui en faire perdre beaucoup. -Pourquoi ? -Ecoute Harry, si tu me demandes à tout bout de champ pourquoi, je ne vais pas réussir à finir mon histoire. Alors tu ne va rien dire jusqu’à ce que j’ai fini de parler d’accord. -D’accord, sourit Harry. »
Devant l’innocence d’Harry, Ted voulut faire demi-tour et n’avoir jamais commencé cette conversation. Peut-être qu’il ne comprendrait pas, après tout il n’avait que six ans…
« Bon…donc je me suis retrouvé sans travail et ma mère ne travaillait pas non plus. Au bout d’un moment, on n’avait plus rien à manger et j’ai dû trouver de l’argent pour qu’on puisse se nourrir. J’ai fait des choses mauvaises Harry, pour gagner de l’argent. J’étais prêt à tout tu sais. -Mais tu n’es plus méchant hein ?! -Je n’étais pas vraiment méchant à l’époque, mais j’ai fait des choses que je regrette aujourd’hui. Mais vois-tu peu après, ma mère est morte à cause d’une maladie et je n’ai pas pu payer le médecin. -Tu n’as plus de parents comme moi alors. -Oui, c’est exact, mais je suis devenu vraiment méchant après, j’ai fait des choses terribles et j’ai été puni. -Puni ? Tu as été en prison ? -Oui Harry, j’ai fait quelques années de prison, mais j’ai beaucoup appris là-bas et j’en suis sorti peu avant de te rencontrer. -Pourquoi tu n’as pas de maison alors ? -Eh bien j’étais surveillé par quelqu’un au niveau de mon travail mais pour nous nourrir tous les deux, j’ai dû faire d’autres choses pas très légales. -Légale ? -Ca veut dire qu’on a le droit de le faire. Donc quand on fait quelque chose de pas légal c’est interdit. -Tu as fait des choses interdites ? -Presque pas tout à fait, mais maintenant je peux avoir quelques problèmes. -Tu vas pas me laisser hein, dit Harry les larmes coulant doucement sur ses joues. -Non Harry bien sûr que non, mais je vais devoir me cacher un petit peu pendant l’été parce que je risque d’être retrouvé par quelqu’un de méchant et je ne veux pas te mettre en danger, mais je repasserai très souvent ne t’inquiète pas surtout. -Mais je ne vais plus manger avec toi tout les soirs ? -Non, c’est pour ça que je vais cacher tout l’argent que j’ai gagné. Il y en a quand même pas mal Harry, je veux que tu n’achètes que de la nourriture n’est-ce pas ? -D’accord, mais tu ne pars pas maintenant ? -Non, pas tout de suite. Mais je voulais te prévenir, je risque des fois quelques soirs de ne pas revenir, mais je ne veux pas que tu aies peur d’accord ? -Je…je vais essayer. -Promets moi que tu viendras dormir tous les soirs ici, et que tu achèteras de la nourriture, tu ne te laisse pas mourir de faim n’est-ce pas. -Promis, sourit Harry. »
Pour la première fois depuis longtemps, Harry n’arrivait pas à dormir. Il n’osait pas vraiment dormir de peur de perdre pour toujours son ami Ted. Lorsque Ted se coucha, Harry fit semblant de dormir et quand il sentit la respiration lourde de Ted devenir paisible, il rouvrit les yeux. Quand il fut absolument sûr et certain que Ted dormait, il se leva et s’assit dans un coin pour réfléchir. Il s’était vraiment habitué à vivre avec quelqu’un qui l’aimait et que lui aimait en retour. Aujourd’hui, Harry avait peur de perdre son grand ami, même si ce dernier lui avait certifié que tout irait bien pour lui.
Harry finit par oublier la conversation qu’il avait eue avec Ted lorsqu’il constata que tous les soirs Ted revenait et mettait un peu d’argent dans leur endroit secret. Il retournait tout les jours chez Isabelle, cette dernière était d’ailleurs très contente de son travail et de sa concentration.
« Tu vois Harry, à force de persévérer tu vas finir par aussi bien écrire que lire, mais il y a quand même encore pas mal de choses à revoir. -Quoi par exemple ? -Eh bien on va faire en sorte que ton écriture soit un peu moins paquet comme tu fais, il faut que tu trembles un peu moins maintenant. -Mais c’est dur, soupira Harry. -Je ne t’ai jamais dit que c’était facile, bien au contraire, tu ne vas pas te décourager si vite quand même. -On peut lire ? -Non Harry, je sais que tu aimes lire, mais il faut que tu fasses un peu plus d’effort avec l’écriture d’accord ? -Oui, dit Harry en se concentrant à nouveau sur la feuille. -Et cette fois sans fautes hein ! -Je vais essayer, dit Harry en mordant son petit bout de langue qui sortait. »
Ted finit par disparaître certain soirs aux alentours de mi-juin et Harry ressentit énormément de peine en ne le voyant pas arriver…ce soir là il ne se fit pas à manger, les magasins étant fermés à une heure aussi tardive et de toute manière il n’avait pas très faim. Il tomba sur son petit livre noir et décida de l’ouvrir pour la première fois. Il avait toujours voulu le lire chez Isabelle, mais cette dernière préférait qu’il apprenne d’abord à mieux écrire. Il ouvrit la première page et cette fois il vit un homme avec un grand chapeau et une longue robe et au bout de sa main se tendait un bout de bois. Harry trouva qu’il ressemblait beaucoup au petit dessin du magicien qu’il avait dans son livre d’école.
Il arrêta sa lecture quand il sentit que ses yeux se fermaient tous seuls et qu’il n’arrivait plus à comprendre ce qui y était écrit. Il n’avait lu que deux petites pages mais l’histoire le passionnait déjà.
Il avait appris que Merlin n’était pas un magicien, mais un enchanteur (Harry ne connaissait pas la différence) et qu’il était né d’un démon et d’une humaine. Harry se demandait si les vrais démons existaient, mais au fond de lui il en était persuadé. Il apprit ainsi qu’il avait apprit à parler dès le lendemain de sa naissance et qu’il pouvait se transformer en différents animaux. Rien qu’à cette idée, Harry fut tout excité. Il espérait lui aussi un jour réussir à se transformer en différents animaux…cela pourrait être vraiment bien de pouvoir se transformer en chien ou en chat. Harry ne connaissait que ces deux animaux là et les rats et souris qui peuplaient les rues et les lieux lugubres.
Juin se déroula ainsi tranquillement, Ted étant là quasiment un jour sur deux…puis sur trois…vers la mi juillet, Harry pouvait ne pas voir Ted pendant une longue semaine, même s'il continuait à aller tout les jours chez Isabelle. Il commençait à bien maîtriser l’écriture, ses lettres n’étaient plus complètement de travers et étaient moins tremblantes. En définitive elles étaient plus droites et plus jolies. Isabelle lui avait même permit de commencer à lire quelques uns de ses propres livres. Harry les dévorait avec lenteur et délectation. Le soir il lisait son livre sur Merlin…l’été passait ainsi dans cette routine. Quand il sortait de chez Isabelle, il allait toujours sur la place des lions, regardait les enfants monter sur les lions et se rappelait du jour où Ted l’avait monté dessus.
Remus avait finalement décidé de partir en voyage aux Etats-Unis et plus précisément en Transylvanie afin d’étudier le comportement de ses congénères. Il aurait cependant un portoloin qui l’emmènerait à Pré-au-lard afin d’y prendre sa potion tue-loup le soir de pleine lune. Il avait grâce à Dumbledore quelques contacts sur place, afin de ne pas démarrer ses recherches seul. Il avait eu vent de l’affaire Severus, enfin plutôt de l’affaire Draco Malfoy. Jamais il n’avait rencontré le rejeton de Lucius et pourtant il pouvait déjà dire que le gamin ne devait pas être tout gentil et dégoulinant de bons sentiments…ce n’était pas vraiment le genre de la maison.
Au grand dam de Severus l’été se rapprocha à une vitesse !! Lui qui avant l’épisode Lucius se demandait si on n’avait pas arrêté le temps se disait maintenant qu’il y avait un vrai disfonctionnement !! Ce n’était pas qu’il n’aimait pas Draco, bien au contraire, mais supporter un gamin de six ans pendant deux mois…les deux mois de vacances…les seules vacances qu’il ait ! Bon c’est vrai qu’il ne partait pas, mais était-ce une raison pour le faire souffrir autant ? Le destin était décidément bien cruel avec sa personne, lui qui ne demandait rien à personne…mais c'est bien connu, un malheur n’arrive jamais seul, et le deuxième arriva sous la forme du Directeur de Poudlard, Albus Dumbledore.
« Mon cher Severus »
Severus qui était penché sur un chaudron dans lequel il essayait une nouvelle potion révolutionnaire n’osa même pas lever le regard et répondit par un grognement.
« Toujours autant occupé sur ton travail. Il faut savoir prendre le temps de vivre Severus, et je pense que le jeune Malfoy te sera très favorable. -Ce qui veut dire, soupira Severus en sentant la catastrophe venir. -Eh bien pour un petit garçon de six ans, je ne pense pas que rester à Poudlard, surtout pendant l’été, soit une bonne idée. »
Severus leva des yeux meurtriers vers Albus lui signifiant de ne pas oser envisager la suite.
« C’est pour ça que j’ai pensé que ce serait une bonne idée d’aller habiter ailleurs, juste le temps d’un été. -Vous plaisantez j’espère. -Mais pas du tout, j’ai un ami qui possède une maison dans la banlieue de Londres, vous pourrez un peu en apprendre plus sur le monde Moldu et je pense que ça ne peut être que meilleur pour le jeune Malfoy. -J’ai beaucoup de travail à faire Albus, je n’ai le temps de découvrir le monde Moldu. -Vous n’allez pas l’enfermer dans les cachots pendant deux mois. -Il y a plein de livres, il pourra se distraire. -Severus, vous ne pensez pas qu’un enfant de son âge doit rester enfermé. Il doit l’être déjà bien assez pendant l’année. -Mais, et mes potions et… -Vous n’avez que deux mois avec lui, tenez voici l’adresse et le portoloin qui vous y emmènera tout les deux. Je vous recommande certaines sorties sympathiques. Le muséum d’histoire naturelle est tout simplement magnifique. -Albus, grogna dangereusement Severus. -On est bien d’accord, vos potions ne partiront pas sans vous, elles resteront sagement ici, j’y veillerai personnellement. -Ce que vous ne comprenez pas… -Je sais que le jeune Malfoy arrive le premier juillet, toutes vos affaires seront prêtes j’espère à cette date précise. -Mais… -Passez de bonnes vacances et profitez en. »
Severus fulminait. Non seulement le directeur ne lui avait pas laissé le temps de parler mais en plus il s’était lâchement enfui après son dernier commentaire…il imagina avec un certain plaisir comment il pourrait achever Albus.
‘’’ L’empoisonnement pas assez discret, il reniflerait tout de suite…quoique avec la vieillesse aidant... Un avada bien placé…pendant son sommeil…pas mal un seul problème, je ne sais pas où est la chambre de ce vieux fou. Une attaque surprise de serpents…pas terrible s'ils se retournent contre moi. Il va le regretter toute sa vie, je pourrais ne pas revenir travailler…il lui manquerait un professeur…pas mal mais il serait toujours vivant. Un Albus vivant dans la nature c’était toujours très dangereux. L’enfermer dans une pièce sombre des cachots…bonne idée mais si ce maudit château lui obéit c’est moi qui vais finir par me perdre. Et si je me tuais…ce serait trop bête après ces années d’espionnage de finir par se suicider.’’’
Pris dans ses pensées Severus ne remarqua pas tout de suite l’apparition d’un hibou portant une enveloppe qui lui était adressée. N’aimant pas être ignoré, le hibou commença à voler dans tout les sens dans le laboratoire de potion manquant de renverser plusieurs fioles.
« Espèce d’oiseau stupide, rugit Severus. »
Il attrapa le hibou, prit la lettre et le laissa partir. Se massant légèrement les tempes, il s’affala dans son canapé et entreprit de lire la lettre provenant de Dumbledore.
Severus, voici l’adresse et le plan du quartier. J'ai pris la liberté d’indiquer toutes les distractions qu’offre Londres. J’espère que vos vacances se passeront bien. Je transférerai aussi certain de vos livres pour vous distraire le soir.
13 Camden Street Londres
« Tu parles en banlieue, on est presque à côté du centre de Londres, il est hors de question que j’aille là bas, il peut toujours rêver…
Août fût l’occasion pour Harry d’accéder à une promesse qu’il s’était faite. Il lui arrivait plusieurs fois de venir traîner près du grand zoo de Londres. Ce lieu le fascinait, enfin le portail le fascinait puisqu’il n’avait jamais pu y mettre un pied à l’intérieur. Il voyait souvent ressortir des enfants avec des peluches, ou des bonbons, ou simplement avec un grand sourire et sûrement de bons souvenirs. Lui n’avait pas encore eut l’occasion de voir l’intérieur. Plusieurs fois il avait voulu utiliser l’argent de Ted pour y rentrer mais il connaissait aussi maintenant la faim et il savait que l’argent qu’il dépenserait ici pourrait lui permettre de survivre jusqu’à ce que Ted revienne. Mais voilà déjà deux semaines que Ted n’était pas revenu et Harry commençait sérieusement à s’inquiéter…il avait peur pour son ami et celui qu’il considérait comme son protecteur. La plupart du temps il essayait seulement d’oublier Ted, du moins pendant la journée, sinon il déprimait tout le jour et il ne voulait pas inquiéter Isabelle. Celle-ci étant très fière de son élève lui avait dit la semaine dernière de prendre des vacances…
Flash-back
« Harry, on est en été tu sais, et les enfants de ton âge s’amusent à cette période de l’année, pourquoi n’irais-tu pas passer ton temps dehors ? -Je préfère apprendre à mieux lire et écrire…tu sais maintenant j’arrive à lire ce qui est écrit sur les magasins, dit-il fièrement. -Mais tu ne veux pas prendre juste quelques jours de vacances ? -Pourquoi ? Tu ne veux plus de moi ? -Oh si Harry, bien sûr que je veux encore de toi…tu es bien trop sérieux pour un petit garçon de six ans c’est tout, dit-elle tristement. -Les gens ne veulent pas que je joue, murmura alors Harry doucement. -Pourquoi tu dis ça petit bout de chou ? -Je suis pas un bout de chou, bouda Harry. -D’accord, tu es un grand garçon, pourquoi les gens ne veulent pas que tu joues ? -Ils me l’ont dit, quand je vais jouer avec d’autres enfants, ils ne veulent pas que j’approche. -Où cela t’est-il arrivé ? -Au parc, répondit calmement Harry toujours en gardant les yeux baissés. -Et ils t’ont dit pourquoi ? -Pas de mendiant dans les parcs, c’est les mots que le monsieur à dit. -Mendiant ? À cause de tes vêtements ? -Sais pas, Ted dit que les gens ils aiment pas les mendiants. -C’est vrai, les gens n’aiment pas voir la pauvreté. -Pourquoi ? -Certain trouvent cela sale, d’autres éprouvent juste de la pitié, et certaines personnes aident ces pauvres gens. -C’est pas de notre faute si on peut pas se laver. -Tu m’avais dit que tu avais une maison Harry. -J’ai une maison, mais que pour dormir, pas pour se laver, je vais au centre de survie pour me laver. -Centre de survie ? Tu parles d’un refuge ? -Sais pas. -Mais tu as de quoi manger n’est-ce pas ? -Oui, dit Harry. -Bon, si jamais tu as des problèmes, tu n’hésiteras pas à venir me voir n’est-ce pas ? -Des problèmes ? -Oui, si tu n’as plus à manger, ou si tu ne peux pas te laver, ou tout autre chose, tu n’hésites surtout pas n’est-ce pas ? -Euh… -Tu me le promets Harry. -Promis, dit Harry en souriant. -Bien, dans ce cas, je souhaite que tu passes une semaine de vacances avec Ted d’accord ? -D’accord, dit Harry en sachant pertinemment que Ted ne serait pas avec lui. -Tu me le présenteras un jour n’est-ce pas ? Il existe vraiment hein ?! -Oh oui il existe, mais il travaille beaucoup, il m’a même offert un livre sur merlin. -Sur merlin ? Et tu arrives à le lire ? -C’est dur, mais j’essaie dur dur. -D’accord, allez file, je ne veux pas te revoir de cette semaine, profite du temps libre que tu as. -Oui, sourit Harry en rangeant ses livres et ses feuilles. Je peux avoir un livre ? -D’accord, sourit-elle, je vais t’en donner un qui est légèrement plus compliqué que ceux que tu as déjà lu, c’est un recueil de contes, je suis sûre que tu vas aimer, il y a pleins de magicien et de sorcière dedans. -Merci, dit Harry en sautant au cou d’Isabelle. -A la semaine prochaine Harry. »
Fin du Flash-back
Harry avait fini cette fameuse journée sur la place des lions et aujourd’hui il venait juste se détendre dans Regen’s parc, mais ses pas l’avaient mené jusqu’à l’entrée du zoo qui se trouvait à côté du parc. A l’entrée il pouvait déjà voir une volière et cela ne l’attira que davantage. Alors qu’il allait faire demi-tour, il se fit attraper par son sac à dos et mis dans une file d’enfant.
« Reste avec le groupe voyons, sinon nous allons te perdre. »
Harry regarda la dame qui parlait puis regarda le groupe d’enfant. Personne ne remarqua qu’il ne faisait absolument pas partie du groupe et il tenta de s’échapper doucement.
« Reviens-là toi, je t’ai déjà mis dans le rang une fois. Ce n’est pas parce que tes parents t’ont confié au centre aéré que tu peux t’échapper ainsi, allez re-rentre dans le rang. »
‘’’Mais de quoi elle me parle cette dame’’’ Pensa Harry très fort.
« C’est la première fois que je te vois toi, je m’appelle Max. -Euh…je m’appelle Harry. -C’est la première fois que tu viens au zoo ? -On va au zoo ? Demanda Harry avec un petit sourire. -Bah oui, sinon pourquoi tu serais là. -J’avais oublié mentit Harry. -Alors c’est la première fois que tu viens ? -Oui. -Moi non, ça va faire au moins la cinquième fois que je viens dit-il en montrant ses dix doigts. -Pourquoi tu me montres tes dix doigts ? -Attend…un…deux…trois…quatre…cinq, dit-il en comptant lentement sur ces doigts. Voilà, dit-il en ne montrant que cinq doigts cette fois-ci. Tu es fort à l’école toi ? -Ca va mentit Harry à nouveau. -En tout cas tu sais mieux compter que moi, mais je suis plus fort que toi aux billes, je suis un champion. -J’ai jamais joué aux billes. -Tu joues à quoi pendant la récréation ? -Je lis. -Moi j’aime pas lire, ça sert à rien et c’est trop dur. »
A cet instant les enfants entrèrent tous dans le zoo en file indienne, Harry avec son nouvel ami du jour, Max. Les dames repartirent les enfants en plusieurs groupes, et hélas pour Harry lui et max furent séparés. La dame avec qui Harry était n’était pas très attentive au groupe mais plus aux animaux, il lui fut donc assez facile de s’esquiver discrètement. Il retomba sur la grande place qu’ils avaient passée peu après les caisses, c’était à cet endroit là qu’il avait été séparé de Max. Harry regarda les panneaux et réussit à lire ce qu’il y avait marqué dessus après deux bonnes minutes de concentration. Il comprit ainsi qu’en face se trouvaient les singes et que sur sa droite se trouvaient les reptiles. Il suivit la direction des singes. La zone réservée aux singes était disposée en carré avec de nombreuses volières d’où il pouvait apercevoir les singes sauter d’une corde à une autre, ou d’autre préférant fait un somme sur une poutre. Après un certains nombre de couloirs, il entra enfin dans la maison des primates. On les voyait au travers de grandes vitres. Harry s’émerveilla devant un singe qui épluchait une banane. À côté de lui une jeune femme servait de guide à un groupe de touristes anglais, il en profita pour s’insérer discrètement dans le groupe. Il apprit ainsi de nombreuses choses très intéressantes telles que le nom des deux chimpanzés âgés qui se nommaient Koko et Johnny. La visite dura un certain moment et Harry, trop fatigué, fini par s’asseoir sur un banc. Son estomac se mit à sérieusement gargouiller…seulement il y avait un gros problème, il n’avait pas assez d’argent sur lui pour s’acheter à manger pour le déjeuner et le dîner à la fois. Il devait faire un choix. Il fut très tenté de s’acheter tout de suite à manger puis, finalement, il préféra regarder les autres manger. Il s’installa près d’une petite buvette, où beaucoup de monde faisaient la queue pour manger. Il remarqua aussi que certaines personnes jetaient des morceaux de sandwich. Aussi discrètement que possible, Harry s’approchait discrètement près des poubelles où il avait vu des gens jeter leur fin de sandwich. Il prit dans ses petites mains la nourriture plus que bienvenue et fila sans demander son reste. Il réitéra sa petite ruse deux ou trois fois, jusqu’à ce que son estomac arrête de se plaindre. Enfin rassasié, il continua la visite du zoo et à chaque fois il fut plus émerveillé que la précédente.
‘’’Il y a tellement d’animaux, je n’arrive même pas à les compter sur tout mes doigts.’’’
Il s’émerveilla en particulier face aux félins, il y avait un lion et deux lionnes magnifiques. Une des lionnes traînait derrière elle, une petite boule de poils, un magnifique lionceau. Le lion était majestueux, il se trouvait légèrement en hauteur par rapport aux deux femelles et dormait, ignorant le bruit des nombreux flashs. Harry réussit à comprendre que le lion se nommait Lucifer, et que l’une des femelles se prénommait Ruchi. Ensemble ils avaient dix lionceaux, le dernier étant la petite boule de poils qu’Harry pouvait voir. Harry resta très longtemps devant le lion espérant le voir faire autre chose que dormir, mais il fût déçu, le lion était bien décidé à ne pas vouloir bouger d’un poil, sauf peut-être pour se retourner et continuer sa sieste. Il décida alors de passer à un autre enclos. Il fut enchanté de découvrir deux tigres. Ces derniers ne dormaient pas, bien au contraire ils passaient et repassaient devant les yeux des spectateurs. Ils semblaient attendre quelque chose. Harry se dit qu’il n’aimerait pas tomber dans cette fosse avec eux…ils ne feraient qu’une bouchée de son maigre corps. Plus loin il découvrit les panthères, les pandas, il découvrit même une étrange créature…le chameau, cet étrange animal avait deux bosses sur le dos. Harry ne vit pas le temps passer. Il était bien trop émerveillé par toutes ces nouvelles découvertes. Après les girafes, les hippopotames et les oiseaux, Harry arriva finalement dans la seule partie du zoo qu’il n’avait pas encore visité, la maison des reptiles. L’aspect extérieur ressemblait à une grande maison, et beaucoup de monde y entraient, apparemment des animaux passionnant devait y être enfermés. Harry entra dans la maison et y découvrit de petites cages possédant des vitres d’où on pouvait voir des crocodiles, des varans, des tortues et au fond des serpents. Tout le monde était agglutiné devant les différentes vitrines. Les serpents remportaient un franc succès. Harry s’arrêta devant la vitrine d’un boa, il le cherchait depuis quelques secondes quand quelqu’un l’interpella.
« Il est là, tout au fond, sa couleur se confond avec son environnement. -C’est tout ça ? Demanda-t-il. -Oui, c’est très long un serpent. Celui là peut atteindre jusqu’à 2 mètres. -C’est beaucoup. -Oui, mais ce n’est pas le plus long, les anacondas sont d’immenses serpents qui peuvent mesurer jusqu’à 9 mètres et peser 200kg. -Ca existe pour de vrai ? -Oui, mais il n’y en a pas dans ce zoo. -Dommage, j’aurais bien aimé en voir pour de vrai. -Je suis sûr que tu peux avoir sa photo en regardant dans certains livres, il suffit que tu ailles à la bibliothèque. -J’ai le droit d’y rentrer ? -Bien sûr que tu as le droit d’y entrer, tout le monde a le droit d’aller à la bibliothèque. C’est un endroit où on peut trouver tout les livres qu’on cherche. -J’irai alors, dit Harry les yeux pleins d’étoiles en pensant à tous les livres qu’il pourrait y trouver. Vous aimez les serpents vous ? -Oui moi j’aime beaucoup les serpents, je les étudie, j’essaie de comprendre comment ils fonctionnent. -Vous les avez déjà…touché ? -Oui, rigola l’homme, j’en manipule tous les jours, je travaille de temps en temps ici et des fois dans mon laboratoire. -Vous avez de la chance. -J’aime beaucoup mon travail, tu es ici tout seul ? -Oh non, ma tante déteste les reptiles alors elle reste dehors et elle m’attend. -Ah tout le monde n’aime pas forcément ces petites bêtes, pour ma part je les trouve fascinantes. -Pourquoi les gens ont-ils peur des serpents ? -Eh bien certain ont peur de leur aspect, quand tu les touches ils sont aussi tout froids. Et puis le serpent à toujours représenté le mal, surtout dans la religion catholique. De plus certains serpents possèdent un poison mortel qu’ils t’injectent en te mordant. -Ils mordent ? -Oui, avec leurs crochets. Ce sont deux longues dents, ici on ne les voit pas parce qu’ils se rétractent quand la bouche est fermée. -Moi je les trouve très calme et beau, j’aime bien leur façon de se cacher. -Tu sais, si tu veux, demain je travaille au zoo, je dois travailler sur une femelle boa, donc si tu veux…tu peux passer me voir en début de matinée et on travaillera tous les deux, si ta tante ou quelqu’un de ta famille veut venir, il n’y a pas de problème. -Vrai ? Demanda Harry tout content. -Oui, ça te dirais alors ? -Je…dois payer l’entrée ? -Je vais te faire faire un badge juste pour une journée. -Oh oui, et je serais tout seul parce que ma famille à peur des serpents, c’est pour ça, ils m’amèneront et viendront me chercher. -Ca marche alors, je m’appelle John et toi ? -Harry. -Enchanté Harry, viens avec moi pour que je puisse te faire un badge. »
Harry suivit John et il se bénit d’avoir mis des vêtements à peu près propre et de s’être lavé l’avant-veille…les gens venaient tellement plus facilement lui parler. Ils arrivèrent tout les deux dans une sorte de petit bureau adjacent à l’entrée principale du parc. John serra la main de ce qui semblait être le patron et ce dernier le regarda avec respect.
« Mr Smith, que puis-je faire pour le directeur du département des reptiles ? -Eh bien j’aimerais que tu arrêtes de m’appeler comme ça Matt, on se connaît depuis trop longtemps et j’aimerais avoir un pass pour la journée de demain pour Harry. -Pas de problèmes, je te fais ça tout de suite. Et quelle est la raison ? -Oh tu n’as qu’à marquer ce qu’on fait quand on fait visiter les classes, Harry va me regarder travailler toute la journée, c’est un fan des serpents. -Comment peux-tu aimer les serpents, gamin ? -Ils sont beaux je trouve, dit Harry en souriant timidement. -D’accord, alors, tu attends juste quelques minutes. »
Matt sortit une carte sur laquelle il marqua le prénom d’Harry et la raison pour laquelle il venait en visite au parc.
« Tiens bonhomme, j’espère que tu passeras une bonne journée demain. -Merci beaucoup, sourit Harry. Je vais rejoindre ma tante, elle doit être inquiète maintenant. À demain. -Au revoir Harry à demain à l’ouverture du zoo d’accord. -D’accord. »
Harry mis le pass dans son petit sac à dos et fila tout droit à la maison des reptiles. Il n’avait jamais été aussi heureux de sa journée. Il retourna devant le boa et constata qu’il avait changé de place. Il était légèrement déçu de ne pas l’avoir vu faire, mais continua la visite là où il l’avait abandonnée. Il se retrouva face à des pythons, des crotales et autres serpent tous aussi beaux les uns que les autres. Il remarqua tout de même une chose étrange…il entendait des voix, plusieurs fois il s’était dit que c’était la personne à côté de lui qui avait parlée mais il n’en était pas sûr ! Harry admirait une tortue lorsqu’un gardien fit irruption dans la pièce.
« Mesdames, messieurs, le zoo va bientôt fermer ses portes, veuillez s’il vous plaît commencer à vous retirer. »
Harry regarda une dernière fois le boa qui l’avait tant fasciné et se décida à partir.
« A demain, dit Harry au boa »
Il sortit le sourire aux lèvres à l’idée qu’il allait pouvoir revenir le lendemain et regarder de plus près les serpents. Il ne vit pas le serpent ouvrir les yeux et se redresser en direction du garçon puis, finalement, le serpent baissa la tête et se rendormit.
« Si je commence à croire que les deux pattes peuvent parler c’est que je commence à être fou. »
La nuit n’était pas encore tombée, il avait à peu près deux ou trois heures de lumière devant lui. Ayant mal aux jambes, il alla s’acheter un sandwich chaud dans un magasin puis alla s’asseoir sur un banc, dans un parc qu’il aimait bien. Après avoir mangé, il se décida à rentrer chez lui. Traîner trop tard dans les rues faisait se poser des questions aux adultes, et il n’aimait pas être questionné. La maison lui parut bien triste. Ted n’était pas là aujourd’hui encore et il se sentit seul. Avoir vu tout ces animaux aujourd’hui lui avait donné envie d’en avoir un à lui et dont il pourrait s’occuper et le rendre heureux, mais les chiens ou chats abandonnés ne traînait pas beaucoup dans les rues, souvent ils étaient ramassés par des gens ou d’autres portaient des colliers. Il tenta de lire encore quelques pages de son livre mais il s’endormit dessus à la lueur d’une bougie qui finit par s’éteindre à cause d’un coup de vent un peu plus violent que d’habitude.
Le lendemain Harry se réveilla de très bonne humeur, il sentit que l’air était chaud, ce serait donc une chaude journée aujourd’hui encore, mais il s’habilla vite et alla se débarbouiller à une fontaine pour avoir un visage propre. Il vérifia au moins cinq fois qu’il possédait bien le pass que le gardien lui avait donné et partit dans la direction de Regen’s Park. Il arriva finalement à l’entrée du zoo et constata avec regret que c’était encore fermé. Il se décida pour aller se promener un peu dans le parc. Il n’y avait pas grand monde mais Harry se posa dans un coin et ouvrit son livre afin de pouvoir en découvrir encore plus sur Merlin. Plus il lisait le livre, plus il s’apercevait que la vie de Merlin n’était pas des plus simple. La légende voulait que ce dernier fût prisonnier dans une autre dimension, dans la forêt de Brocéliande. Harry se mit à penser que peut-être finalement, Merlin vivait mais il ne savait pas bien où ! Fatigué de lire autant, il décida de retourner au zoo et constata avec satisfaction qu’il y avait du monde devant l’entrée, même si celles-ci n’étaient pas encore ouvertes. Cela voulait dire que le zoo n’allait pas tarder à ouvrir.
Effectivement une dizaine de minutes plus tard, quelques personnes s’installèrent dans les petites maisons de l’entrée et commencèrent à faire passer les visiteurs. Harry montra sa petite carte et la caissière appela Matt. Ce dernier fit un signe de tête en direction d’Harry et la caissière le laissa passer.
« Comment ça va gamin aujourd’hui ? -Bien sourit Harry, j’ai hâte de voir les serpents de plus près. -Tu me donne la chair de poule. Je pense que Mr Smith ne va plus tarder, tu veux l’attendre avec moi ? -D’accord. »
Harry rentra alors dans la cabane non loin de l’entrée et fit un peu plus attention à tout ce qui l’entourait. Il remarqua des écrans noirs et blancs et regarda plus attentivement. Il vit que le zoo filmait les gens qui entraient et sortaient du zoo.
« Tu vois on filme les gens pour voir s'il y a un problème. Quand il y a un attroupement ou quand on voit quelqu’un s’énerver contre une caissière, on intervient. -Comme la police alors. -C’est ça, on est la police du zoo. -Harry s’amusa un peu à regarder les gens entrer et sortir, mais s’ennuya assez rapidement. -Je pense que Mr Smith devrait bientôt arriver, dit Matt en voyant Harry qui commençait à s’ennuyer. »
Deux minutes plus tard John fit son apparition.
« Ah Harry, je te cherchais justement, je n’étais pas sûr que tu aies pensé à aller te réfugier ici. Très bonne idée. On y va ? -D’accord, sautilla Harry. -Merci Matt de l’avoir gardé. -Il n’est pas vraiment trop turbulent, c’est même un enfant plutôt calme. -D’accord, à plus tard. »
Harry suivit John qui entra par une porte non loin de la maison des reptiles. Il passa son badge devant une petit machine qui lui ouvrit la porte.
« Comme ça, tout le monde n’a pas accès au laboratoire qui se trouve ici, dit-il en regardant la mine surprise d’Harry. »
Le garçon hocha la tête et suivit John dans le couloir. Ils arrivèrent ensuite dans une grande pièce où John se changea. Il enleva sa veste et passa une blouse blanche.
« Tiens, j’en ai trouvé une à ta taille hier soir, vu que je savais que tu venais. Tu peux poser ton sac à dos dans mon casier et ton pull aussi, je ne pense pas que tu aies froid en août quand même. -D’accord. »
Harry passa la blouse blanche qui était tout de même un peu trop longue au niveau des manches, John sourit et lui retroussa les manches afin qu’on puisse voir ses mains.
« Très bien. Allez viens, on va pouvoir y aller. »
Ils entrèrent tout les deux dans une grande pièce avec de nombreux aquariums. Les serpents reposaient dedans. Il y en avait énormément, pas autant que ceux qu’on voyait dans le zoo, mais quand même.
« Ceux qui sont ici, sont soit malade et attendent la visite du vétérinaire soit pour faire des recherches comme moi. -Et vous cherchez à savoir quoi. -Ca dépend, on cherche surtout des contrepoisons face à certains venins mortels, on cherche à comprendre comment il marche sur nous, comment il arrive à nous tuer. Ou alors on étudie le mode de vie de l’animal à une certaine période de l’année pour les femelles on préfère les mettre dans ce qu’on appelle les couveuses, ainsi elles sont bien plus tranquille pour veiller sur leurs œufs. -Les serpents pondent des œufs ? Comme les poules ? -Exactement. Tiens regarde voici la dame sur laquelle je vais travailler aujourd’hui. Harry je te présente Janice. »
Tout en parlant John sortait d’un des grands aquariums un énorme serpent. Il le mit autour de son cou et tendit la tête du serpent vers Harry.
« Je peux la toucher ? -Oui vas-y n’hésite pas. »
Harry approcha doucement sa petite main vers le serpent et le caressa doucement. Le contact était étrange. Ce n’était pas doux mais mou, un peu mouillé…une sensation qu’Harry ne connaissait pas.
« Mais ils vont me laisser tranquille oui, j’aimerais bien dormir moi. »
Harry s’éloigna d’un bond au son de la voix qu’il venait d’entendre.
« Ne t’inquiète pas, le serpent à juste sifflé, ils ont une petite langue fourchue, c’est pour déterminer la température du milieu, ça leur permet aussi de se repérer dit-on, mais on ne peut jamais être sûr à cent pour cent. -Ca parle les serpents ? -Entre eux ? On ne sait pas, on peut dire que les dauphins et baleine communiquent grâce aux ultrasons, mais on ne peut jamais être sûr qu’une tortue communique avec une autre par un langage. Les gestes sont essentiels, les abeilles par exemple parlent entre elle en exécutant une danse. Mais on ne peut pas savoir s'ils parlent comme je te parle à toi, tu vois ce que je veux dire ? -Oui, je crois…répondit Harry peu sûr de lui. »
‘’’En tout cas une chose est sûre, John n’a pas entendu la voix que moi j’ai entendue, et je suis sûr que c’est le serpent qui a parlé…mais pourquoi John ne l’a pas entendu ? Peut-être que je ferais mieux de ne rien dire.’’’
Harry se rappela les cruelles paroles de son oncle, comme quoi il était un garçon anormal…il avait sûrement raison, il faisait de la magie, quand elle voulait bien marcher, et maintenant il croyait entendre parler les serpents. Il n’était définitivement pas normal. Il sentit les larmes lui monter aux yeux mais se retint, il ne voulait pas pleurer devant John. Il était gentil avec lui, mais jamais il n’oserait parler du fait qu’il entendait des voix.
« Tiens, voilà une autre race de serpent. Lui il est très dangereux, s'il te mord tu peux mourir dans les minutes qui suivent la morsure. -Harry regarda le petit serpent jaune qui semblait chercher quelque chose. »
« Mais pourquoi il n’y a rien à manger, j’ai faim moi, ça fait déjà quatre jours que je n’ai rien mangé. »
« Ils peuvent rester quatre jours sans manger, s’exclama soudainement Harry. -Oh oui, certains serpents peuvent même durer une semaine ou deux sans manger, cela dépend de la proie attrapée. En captivité, on leur donne à manger plus souvent mais moins que ce qu’ils peuvent trouver dans la nature. -Je pense que celui-là a faim alors, dit Harry. -C’est possible, on va lui apporter une grosse souris. »
John attrapa une souris, dans une pièce d’à côté et ouvrit l’aquarium d’où il fit tomber la proie.
« Ça sent bon…ça sent la nourriture… »
Le serpent se tapit dans le sable, si on ne faisait pas attention on pouvait très bien ne pas le voir.
« Approche…encore…encore »
La souris semblait percevoir un danger et ne bougeait pas…puis elle avança un peu sur le sable…elle n’eut pas le temps de s’enfuir que le serpent lui sauta dessus et lui planta ses crochet. Sous la violence de l’attaque Harry s’était brusquement reculé. La souris ne se débattit qu’un petit instant avant de ne plus bouger du tout. Sous les yeux ébahis d’Harry le serpent goba entièrement sa proie qui avait un diamètre bien plus gros que celui de sa bouche.
« Waouh. -Impressionnant n’est-ce pas. Le serpent peut avaler un animal qui fait plusieurs fois sa taille, c’est pour cela qu’il peut ne pas manger pendant plusieurs jours. -Ils n’ont pas de dents ? -Non, juste des crochets pour injecter du venin. L’anaconda possède une dentition, mais comme tous les serpents il avale entièrement sa proie. -Mais ils sont complètement déformés après, dit Harry en regardant la souris disparaître peu à peu dans l’estomac du serpent. -Oui, mais ils sont complètement digérés. J’étudie la capacité d’élongation du serpent, je cherche à comprendre comment il peut être autant élastique. Je travaille sur des petits morceaux de peau de serpent. -Tu les tues ? -Non, je prélève juste un peu de peau c’est tout. Ils sont toujours vivants après. -Tu veux bien surveiller la femelle boa qu’on a vu tout à l’heure pendant que je travaille un peu ? Après quelqu’un pourra te faire visiter les couveuses, mais elles ne marchent pas en ce moment. Les femelles pondent vers juin ou avant cela dépend. Certaines espèces rares sont gardées ici, d’autre sont renvoyées dans leur pays d’origine ou dans d’autres zoo, ça dépend. »
Harry alla alors s’installer devant le boa et regarda le serpent. Elle ne faisait rien d’intéressant. Elle dormait. Harry regarda du coin de l’œil John qui s’éloignait pour chercher sûrement du matériel dont il avait besoin. Il tenta alors le tout pour le tout, il voulait savoir si c’était son imagination ou s’il était tout simplement fou.
« Bonjour, dit-il en regardant le serpent. »
Au début, il crut qu’il ne s’était rien passé, mais le serpent avait finalement ouvert les yeux et le regardait. Harry se demanda un instant ce qu’il devait faire. Au moins il avait eu la satisfaction de voir bouger le serpent.
« Tu es très belle tu sais, tenta Harry à nouveau, sans trop y croire. -Merci deux pattes, lui répondit le serpent. »
Harry resta interdit pendant plusieurs secondes. Il venait d’avoir la confirmation que les voix qu’il entendait appartenaient au serpent mais qu’en plus de les comprendre, eux le comprenait aussi. Il se retourna vers John qui lui sourit et qui regarda dans un drôle d’engin, Harry se re-concentra sur la femelle boa.
« Tu…comprends tout ce que je dis, murmura-t-il. -Oui deux pattes, aussi étonnant que cela puisse paraître je te comprends parfaitement. -C’est étrange. -C’est ce que je pense aussi, c’est la première fois qu’un deux pattes peut parler comme moi. »
John se retourna vers Harry et vit ce dernier complètement béa d’admiration pour le serpent qui semblait l’observer lui aussi.
« Eh bien c’est un concert de sifflements, elle a l’air de t’apprécier. -Elle est belle en tout cas dit Harry en regardant John. -Oui vraiment très belle. Tu veux la prendre dans tes bras ? -Je peux ? -Oui, attends je vais te la mettre sur toi, mais attention hein pas de bêtises tu restes assis sur le tabouret et tu me préviens quand tu veux la poser, parce qu’elle fait son poids quand même. -D’accord. »
John déposa le serpent sur les genoux d’Harry, et repartit regarder à nouveau dans son microscope.
« Tu es bien sur mes genoux, demanda gentiment Harry au serpent. -Très bien. Tu as le sang chaud. »
Harry passa tout son temps à parler au serpent, sans se faire voir par John. Ce dernier trouvait tout à fait inhabituel le fait que le serpent siffle autant, mais devant la mine réjouie d’Harry, il n’osa rien dire. Il sentait que le petit fatiguait et il décida de faire une pause déjeuné.
« Allez, il est l’heure de déjeuner, on va aller s’acheter un bon sandwich et hors de question que tu dépenses l’argent que ta tante t’a sûrement donné, je t’invite. -Merci, sourit Harry qui n’avait pas vraiment prévu de déjeuner. -Allez, c’est parti, je connais la meilleure petite buvette du zoo. »
L’après midi se déroula de manière complètement différente. Un collège de John, du nom de David, s’était proposé pour lui faire visiter les derrières du zoo. Il avait ainsi rencontré le vétérinaire qui lui avait un peu expliqué ce qu’il faisait sur les serpents. Il avait découvert les couveuses, hélas vide à cette période de l’année, mais avait eu le droit de regarder un album photo. Il était fasciné par ses animaux, et cela était sûrement dû au fait qu’il pouvait parler et comprendre les serpents.
Hélas pour Harry, la journée passa bien trop vite à son goût, lorsqu’il fût l’heure de partir, Harry retint difficilement les larmes qui menaçaient de couler. Cela avait été une merveilleuse et enrichissante journée. Il avait même eu un cadeau de la part de John. Il lui avait offert une peluche en forme de serpent. Harry l’adorait et l’avait baptisé Kaa, en l’honneur d’un des noms que John avait donnés à un bébé serpent qu’il avait vu sur l’album. Harry avait appris que ce nom était tiré d’un dessin animé, mais il n’avait jamais eu le droit de regarder la télé et encore moins les dessins animés de Dudley.
A suivre... |