Chapitre 6 : Un été plein de surprises.
Severus était bien décidé à ne pas écouter ce que lui avait dit Albus. Non seulement il n’irait pas dans le centre de Londres, mais en plus il ferait toutes les potions qu’il avait prévu de faire. Ce n’était pas ce vieux directeur qui allait contrôler sa vie tout de même, ce serait un comble, un espion manipulé par un papy gâteau citron !! Seulement voilà, quand Albus Dumbledore décide quelque chose, on ne peut pas y échapper malgré toute notre bonne volonté, et cela Severus l’apprit à ses dépends. En ce merveilleux et doux jour de premier juillet, Draco Malfoy, fils unique du grand et très respectable Lucius Malfoy arriva pile à l’heure, avec une petite valise rétrécie dans sa main, dans la cheminée du très craint professeur de potions. Ne voyant personne, Draco s’assit tranquillement dans un fauteuil et attendit sans bruit. Il avait fait la promesse à son père de se tenir correctement et de faire honneur à son nom. Seulement, pour un gamin de six ans, même s'il s’appelle Draco Malfoy, rester en place est très difficile. Après plus d’une heure de patience, il se décida à fouiller un peu l’appartement de son parrain. Contrairement aux croyances des étudiants de Poudlard, qui pensaient que Rogue dormait dans un recoin froid et sombre des cachots, un endroit où seul un être pire que l’enfer pouvait dormir, Rogue vivait dans un sympathique petit appartement. Ce n’était pas le grand luxe, mais tout était simple et agréable Un petit chez soi où il faisait bon de vivre. Draco sentit tout de suite la différence avec les murs froids et sans vies du manoir Malfoy. La première pièce dans laquelle il tomba après le salon était une salle de bain ni aussi luxueuse ni aussi grande que celle du manoir. Elle était simple et accueillante. Pourtant elle ne possédait ni tous les robinets, ni toutes les options de sa propre salle de bain privée, mais il la préféra de suite. Il referma la pièce et continua sa petite recherche. Il tomba ensuite dans la chambre de son parrain mais n’osa pas y rentrer. La seule chose qu’il remarqua fut que la couleur verte et argent était largement dominante, et que le bout du lit était orné du blason des Serpentard. Pour Draco, le serpent était majestueux et inspirait le respect. Déçu de n’avoir trouvé personne dans l’appartement, il se décida à partir en vadrouille dans le grand château. Il ne croisa pas âme qui vive pendant un bon quart d’heure Il était définitivement perdu. Les tableaux n’étaient d’aucune aide et il se sentait maintenant très seul. Pour rien au monde il n'aurait lâché une larme, mais il espérait que quelqu’un se soucie un peu de lui. Aussi loin que remontait sa mémoire, il avait toujours été très seul. Il ne voyait pas forcément ses parents tous les jours, sauf peut-être aux repas et encore, il n’avait de contact qu’avec ses précepteurs qui obéissaient aux doigts et à l’œil de son père. Draco s’était toujours senti seul et éloigné des autres. Il n’avait jamais pu jouer avec les autres enfants ou même s’amuser avec des jeux pour enfants. Désespéré, il s’assit près d’une grande statue qui représentait un énorme phoenix et attendit.
Ça y est, il avait enfin réussi à finir cette potion qui lui avait pris la plupart de son temps. Il regarda l’heure et s’aperçut avec horreur que son filleul devait être arrivé depuis plus de quatre heures. Il se maudit lui-même et fonça vers ses appartements sans trop y croire. La petite valise abandonnée près de l’âtre de la cheminée confirma ses soupçons. Mais pourquoi est-ce qu’il fallait que ça tombe sur lui !! C’est un Malfoy, il aurait pu au moins rester en place pendant quatre heures !! Enfin, il dû admettre que si quelqu’un avait osé le faire patienter quatre heures, il aurait pris le large aussi. Mais où pouvait-il être maintenant ? Il n’aurait jamais osé sortir de l’appartement, n’est-ce pas ?! Après une rapide fouille de son appartement, il admit que si, le gamin avait osé sortir de l’appartement !
Lorsqu’il descendit de son bureau, il fût étonné de voir un petit garçon recroquevillé sur lui-même attendant sûrement quelqu’un.
« Draco Malfoy je présume, demanda-t-il. -C’est moi, dit le garçon en relevant la tête. -Je suis le professeur Dumbledore, où est le professeur Rogue ? -Je le cherche monsieur, mais je n’ai pas réussi à le trouver. Je me suis perdu. -Je te raccompagne, nous allons chercher Severus à deux. -D’accord, dit Draco en frottant ses habits devenus un peu noirs par la poussière. »
Dumbledore dirigea le jeune Malfoy vers les appartements de Severus. Il ne pouvait être qu’étonné de la prestance du gamin de six ans. Lucius avait forgé son fils exactement comme un digne Malfoy. Il se demanda si le garçon connaissait le mot jouer ou s’amuser entre amis. Il en doutait sérieusement.
Arrivé à l’appartement de Severus, Dumbledore comprit tout de suite que ce dernier était sûrement parti à la recherche de son filleul. Ils attendirent donc tous les deux patiemment que le propriétaire des lieux revienne. Il ne fut pas très long et quand il vit son filleul bien gentiment assis à l’attendre, il ne put s’empêcher de pousser un léger soupir de contentement.
« Severus, j’aurais espéré de vous d’être plus attentif à vos invités. J’ai trouvé le jeune Malfoy perdu dans les couloirs du château. Heureusement il ne lui est rien arrivé de fâcheux. Le portoloin ne va pas tarder à s’activer, j’ai pris soin de faire préparer vos affaires par des elfes de maison. Vous connaissant vous avez dû oublier de les faire, je me trompe ? -Je n’ai aucune intention de partir dans Londres, vous le savez pertinemment… -On en a déjà discuté Severus, et puis quelques semaines de vacances ne peuvent que vous faire du bien, j’en suis sûr. »
Une valise apparut aux pieds de Severus, qui laissa échapper un grognement.
« Mr Malfoy, avez-vous votre valise sur vous? -Oui, monsieur, répondit mécaniquement Draco en montrant la petite valise qui reposait toujours près de l’âtre. -Allez la chercher, je vous prie, et Severus attrapez cette valise. -Je me répète….je n’ai aucunement l’intention de… -Tant pis, si vous voulez vivre sans affaires pendant plusieurs semaines, cela ne regarde que vous après tout. »
Severus supposait que le portoloin était sa valise et se décida donc à ne pas la prendre.
« Mr Malfoy, je vous souhaite un agréable séjour dans Londres, j’espère que vous apprendrez beaucoup de choses intéressantes. Les moldus peuvent être des personnes fascinantes. Attrapez la robe de votre parrain. »
Malfoy saisit un pan de la robe et il sentit la sensation que font tous les portoloin. Il se sentit tiré par le nombril et ils se retrouvèrent tous les deux dans une pièce qui ne pouvait être que le salon.
« Espèce de vieux fou gâteux…comment peut-il oser me faire ça à moi, dit Severus en perdant complètement son self contrôle. Ensorceler ma robe…ma propre robe…il va me le payer….je vais… »
Il ne put finir sa phrase puisqu’il entendit un ‘pop’ caractéristique. Un elfe de maison apparut avec sa valise et disparut aussitôt la valise déposée aux pieds de son propriétaire. Draco n’osait rien dire devant l’éclat de colère de son parrain. Il l’avait toujours connu avec un contrôle de soi toujours parfait….mais apparemment le vieux gâteux arrivait à le lui faire perdre. De rage, Severus prit sa valise et alla s’enfermer dans la première chambre qu’il trouva. Draco, quant à lui, décida de faire un petit tour pour voir un peu à quoi pouvait ressembler une maison Moldue, parce que celle-ci en était assurément une. Comparé à Poudlard ou son propre manoir, cette maison était vraiment minuscule. Il n’y avait qu’un étage et une cave. Vraiment, ces Moldus ne savaient pas vivre dans la grandeur.
Draco trouva rapidement la chambre qui lui était réservée. C’était une petite chambre au premier étage. La salle de bain et les toilettes se trouvaient à l’étage ce qui lui convenait parfaitement.
Severus fulminait tranquillement dans sa chambre. Non seulement il n’y avait pas de laboratoire ici, mais en plus il était condamné dans un endroit Moldu…Si Lucius apprenait que son fils allait passer deux longs mois dans le Londres Moldus il aurait, à coup sûr, piqué une crise. Ne voulant pas s’énerver trop devant son filleul, il se calma et décida d’aller au chaudron baveur afin de refaire son stock de potions et d’aller acheter un certain nombre de livres afin qu’il ne puisse pas s’ennuyer. Lucius lui avait aussi laissé un certain nombre de gallions pour que Draco ne meurt pas de faim. Comme s'il allait laisser son filleul mourir de faim…
Ils traversèrent Londres en prenant le métro…autant Draco cherchait à comprendre le fonctionnement de cet étrange moyen de transport autant Severus commençait à se sentir claustrophobe. Il faut bien sûr savoir que le métro de Londres n’est vraiment pas fait pour les claustrophobes. C’est vraiment un tube où le quai est assez petit et à l’intérieur on s’y sent renfermé. Severus détestait se sentir prisonnier quelque part, et là il n’était pas à l’aise, mais comme d’habitude, il n’en montra rien. Plusieurs personnes dévisageaient les deux inconnus.
« Pourquoi ils ont des robes maman ? Demanda un gamin pas très discret. »
Severus le regarda avec un regard glacial.
« Parce qu’ils viennent d’un pays où les gens portent des robes, je présume… »
Severus se maudit de ne pas avoir pensé à mettre des vêtements Moldus. Il se sentait maintenant parfaitement ridicule. Draco quant à lui se contentait de lever la tête et de regarder les personnes présentes de haut, comme si elles étaient inférieures à lui. Arrivé enfin face à l’enseigne, Severus poussa un léger soupir de contentement et entra dans le bar, suivi de près par Draco.
« Professeur Rogue, quel plaisir de vous revoir, lança Tom, le serveur du fameux bar. -Pas moi. Mr Malfoy, vous serez prié de me suivre au lieu de jeter de tels regards au bar. -Bonjour Mr Malfoy, dit alors très solennellement Tom. »
Draco se sentant d’un coup très important traversa la salle d’un pas princier et rejoignit Severus qui était déjà entrain d’ouvrir le passage vers le chemin de traverse. Une fois les deux personnes passées et le passage refermé, toute la salle se remit à parler de plus belle.
« Eh bien, le p’tit Malfoy, il va être comme son père. -Tu as vu comment il se prend pour un prince ? -Si tu veux pas d’ennuis tu as intérêt à ne jamais te retrouver l’ennemi des Malfoy, c’est bien connu. -Rogue est toujours aussi poli. -Pourquoi ils venaient du côté Moldu ? -Aucune idée, mais ce n’est pas moi qui irait leur demander. -Moi non plus si c’est pour me prendre un sortilège bien senti. »
Draco n’était jamais venu sur le chemin de traverse. Son père faisait toujours venir des personnes pour l’habiller. Pas non plus la peine d’acheter de livres, la bibliothèque des Malfoy était l’une des plus complètes du monde, tous les livres qui s’y trouvaient faisaient sûrement le double de ceux qui se trouvaient dans ces boutiques. Ils entrèrent chez le marchand de potion et Draco regarda attentivement chaque ingrédient avec curiosité. Bien sûr il savait déjà lire, son père y avait veillé, mais il n’avait commencé que très récemment à étudier les potions et il n’y connaissait strictement rien.
« Je te conseille très fortement de ne toucher à rien, précisa le professeur Rogue quand il vit l’intérêt que portait Draco pour les ingrédients. -A quoi servent les poils de licornes ? -A faire des potions. -Je sais, mais ça sert à quoi dans une potion ? -C’est un ingrédient rare qui sert dans la confection des potions de guérison. -Ca fait guérir plus vite ? -On peut voir ça comme ça. -A quoi sert la peau de grenouille d’Amazonie ? -C’est un poison qui double l’efficacité d’une potion. -A quoi servent les dents de vampires ? -Ca sert à faire taire les petits garçons qui posent trop de questions, répondit glacialement Rogue. -A quoi servent les plumes de corbeaux ? -A tuer un petit Malfoy si se dernier ne se tait pas, craqua Rogue. -A quoi sert… -Muto, prononça Rogue sur le gamin. Béni soit le fait d’être un sorcier dit-il doucement. »
Le marchand qui avait vu la scène préféra ne pas remettre en colère l’homme sous peine de subir bien pire que le jeune garçon. Draco était furieux contre son parrain. Il allait se plaindre à son père. L’homme avait osé jeter un sortilège sur lui….sur sa petite personne…il se vengerait.
Une fois sortit de la boutique, Severus annula enfin le sort et Draco trop furieux pour crier décida de faire la tête. Sans y prêter la moindre attention, Severus emmena le gamin à la boutique de Quidditch. Il savait que Draco trop intéressé par les balais arrêterait de faire la tête.
‘’’C’est trop facile à manipuler les gamins, j’en prendrais presque plaisir !!’’’
Effectivement, une fois devant la boutique, Draco oublia de faire la tête pour admirer les balais et les différents équipements.
« Dis parrain, tu pourrais m’offrir le plus beau et plus cher balai rien que pour moi s’il te plaît ! -Non, demande ça à ton père. -Il veut pas, il dit que je suis trop petit encore. -Sur ce point il n’a peut-être pas tort. -Alors tu peux m’acheter ça ? Dit Draco en désignant un cognard d’entraînement. -Non. -Alors ça, dit-il en désignant des gants de batteur. -Non. -Je me vengerais, dit doucement le gamin de six ans. »
Ils sortirent ensemble et rentrèrent directement à la maison. Severus offrit un livre pour les débutants en potions à Draco qui lui sourit et s’enferma dans sa chambre pour lire sa nouvelle trouvaille.
Cela prit deux longues semaines à Draco pour lire entièrement le livre, qui n’était pas bien gros, et deux nouvelles semaines pour le comprendre. Mais maintenant on était en août et il connaissait le livre par cœur. Il voulait s’amuser…mais avec son parrain, la chose était difficile.
Pendant deux jours sans relâche Draco fit tourner Severus en bourrique, lui parlant à longueur de temps ou, quand Severus n’écoutait plus, lui hurlant dans les oreilles. Bien sûr, Severus ne se laissait pas faire, mais il abdiqua le premier et tous les deux retournèrent sur le chemin de traverse. Pendant que Severus lisait les livres intéressants, Draco en profita pour s’échapper discrètement de la boutique et alla découvrir par lui-même le chemin de traverse.
Il découvrit ainsi les différentes échoppes qui semblaient pleines de vie. Il préféra le marchand de glace, mais n’ayant pas d’argent sur lui il continua sa route. Tout au fond de l’allée, il découvrit un vieil antiquaire, qui vendait de très vieux objets. Apparemment, c’était un endroit assez sombre. L’homme qui tenait l’échoppe semblait complètement gâteux, et Draco en profita pour lui parler avec son regard d’aristocrate.
« Pas de ça avec moi gamin, railla le vieil homme. »
Draco, outré de se faire ainsi reprendre, appliqua l’un des nombreux principes de son père.
« Je suis un Malfoy et vous me devez un certain respect. -Je ne te dois rien du tout, et encore moins à un petit morveux comme toi. -Je vais le dire à mon père, il vous punira. -Parce que tu crois que j’ai peur ? Sache bonhomme que personne et surtout pas ton père ne me fait peur. »
Draco était à court d’arguments. D’habitude ces deux petites phrases suffisaient à ce que tout le monde fasse ce qu’il voulait, sauf Rogue, mais c’était son parrain alors… Par contre ce vieux bonhomme ne semblait nullement affecté.
« C’est un honneur que je vienne dans votre boutique toute vielle. -Cette boutique a une belle histoire comparée à la tienne si tu continues sur cette voie. »
Draco était tiraillé entre son envie de connaître l’histoire de la boutique et ainsi montrer que le vieux monsieur avait su capter son attention ou simplement sortir d’ici. Un Malfoy ne pouvait pas être intéressé par de vieilles histoires, mais pour la première fois, Draco n’écouta pas les principes de son père et s’assit sur une chaise.
« Le monde de la magie est rempli d’objets tous plus précieux les uns que les autres et chacun ont leur histoire. Certaines sont des histoires magnifiques, d’autre très communes mais chacune est différente. »
Draco jeta un regard autour de lui et remarqua un bandeau blanc nacré encadré.
« C’est quoi ça, dit-il en pointant du doigt le cadre. -C’est un bandeau de mariage. Autrefois, lorsqu’on mariait les gens, ont leur liait une de leur main. Cela signifiait qu’ils s’appartenaient mutuellement. Cette cérémonie était gouvernée par la magie. Un mage mariait les deux personnes et la magie choisissait si les deux époux étaient complémentaires ou non. C’est d’ailleurs pour cela que cette cérémonie à disparue. De nos jours, on ne se marie plus avec un amour pur. -A qui appartenait ce bandeau, demanda Draco de plus en plus curieux. -Il a été transmit de génération en génération dans la famille… -Mais on peut être marié que avec un bandeau. On peut pas se marier avec le même, si ? -Non, tu as raison, il paraît que ce bandeau était celui de mariage entre deux grande familles de l’époque mais qui aujourd’hui ont disparu. -Je connais les familles par cœur, je suis sûr que je les connais. -Ces deux familles étaient les Elkletard et les Narchelon. »
Draco, perplexe, réfléchissait à vive allure, mais il avait beau se creuser la tête, ces deux noms de familles ne lui disaient rien du tout.
« Ces familles existaient avant même l’existence de Poudlard, tu ne peux pas les connaître. -Comment avez-vous eu ce bandeau alors ? -C’est une longue histoire, mais pour faire simple, disons simplement que je trouve toujours ce qui a de la valeur et une histoire. Je ne suis pas un descendant de cette famille. Toute la descendance a été perdue depuis bien longtemps. En réalité, je reste persuadé que de nombreuses personnes sont les descendants de cette famille. -Elle était puissante et avait le pouvoir ? -Oui, cette famille était la plus puissante de son époque. Leur descendance possédait d’incroyables pouvoirs, mais ils ont toujours œuvré pour le bien des gens. Avant la création des écoles pour sorciers, on devait toujours vivre caché. C’est à cette famille que nous devons des lieux cachés comme le chemin de traverse. On dit même que Serdaigle et Poufsouffle descendaient de cette famille. Mais ce ne sont que des suppositions. -Les bandeaux ont des pouvoirs ? - On ne sait pas, certains disent que oui et d’autre affirment le contraire. -Vous avez jamais essayé ? -Non, je préfère admirer cette beauté. Cela fait des années et des années que ce bandeau existe et il semble toujours aussi pur et blanc qu’au jour de sa fabrication. »
Draco s’approcha encore plus près du bandeau et il put jurer qu’il sentit une onde magique émaner de cette merveille.
« Je ne pense pas que tu sois seul ici. -Quoi ? -Tu as quelqu’un qui t’accompagne, n’est-ce pas ? -Oui. -Tu devrais alors peut-être le rejoindre, je suis sûr qu’il doit s’inquiéter. -Non, il s’inquiète jamais, vous ne le connaissez pas. -Sors vite d’ici. -Je pourrais revenir ? -Peut-être affirma le vieux énigmatiquement. »
Draco sortit de la boutique, retourna dans la partie la plus fréquentée du chemin de traverse et tomba sur un Severus très furieux.
« Et je peux savoir où tu étais, demanda-t-il très calmement. »
Draco pouvait sentir qu’il était très en colère…tout le monde autour d’ailleurs sentait que Severus Rogue était en colère, et tout le monde l’évitait. Draco se sentit alors tout petit. Habitué aux réprimandes de son père, il se demandait juste de quelle manière son parrain allait le punir.
Draco ne répondit pas. Il garda son regard baissé et ravala les larmes qui tentaient de sortir. Un Malfoy doit savoir se tenir en public et surtout ne jamais pleurer. Il attendit donc sans rien dire sa punition. Severus, furieux de ne recevoir aucune réponse, prit Draco par la main et rentra à grand pas chez eux. Tiré par Severus, Draco courait presque derrière lui. Severus lui faisait un peu mal à la main, mais il ne dit rien.
« Très bien, puisque tu ne veux rien dire, dans ce cas tais-toi. Tu resteras enfermé dans ta chambre jusqu’à ce que j’aie des explications sur ton comportement. J’avais confiance en toi Draco, apparemment je n’aurais pas dû. »
Severus ferma alors la porte par un sort et alla s’enfermer dans la sienne. Draco n’avait jamais été puni de la sorte.
Son père obtenait ses réponses par un sortilège de vérité, jamais il n’avait été enfermé de la sorte. Quelque part, les paroles de Severus lui firent encore plus mal que tout ce qu’avait pu dire son père. C’était la première fois que quelqu’un lui disait qu’il avait confiance en lui. Draco sans pouvoir se retenir se mit à pleurer sur son lit et s’endormit. N’entendant rien dans la chambre, Severus monta et l’ouvrit discrètement. Le petit garçon de six ans dormait à poing fermé. Il avait eu tellement peur. Jamais il ne l’avouerait, bien sûr, mais ne plus voir Draco derrière lui… Pendant un moment il avait craint le pire. Après tout les Malfoy ne sont pas franchement aimé et si il était arrivé quelque chose à Draco il ne se serait jamais pardonné et Lucius l’aurait sûrement tué ! Il prit conscience qu’un enfant de cet âge là, même si c’est un Malfoy, ne peut rester enfermé ainsi dans une maison. Le quartier était sympa, peut-être qu’ils iraient se promener quand Draco lui aura avoué où il avait passé l’heure pendant laquelle il avait disparu. Mais un Malfoy peut être parfois très têtu, et il fallu trois jours à Draco pour enfin avouer à Severus qu’il avait visité une vieil boutique d’antiquaire et que le vieux monsieur lui avait raconté une histoire. Bien que sûrement habitué à mentir un petit peu, Severus sut que Draco ne lui avait pas menti. Il se promit d’ailleurs d’aller jeter un coup d’œil à cette fameuse boutique.
Quelques jours plus tard, Draco s’ennuyait de nouveau à mourir, mais cette fois ci il n’osa pas vraiment aller embêter Severus. Il restait alors devant la fenêtre qui donnait sur la rue et regardait les Moldus jouer ensemble. Il avait cherché, mais il ne voyait pas vraiment la différence entre sorciers et Moldus. Et pour le moment, il ne demandait qu’une seule chose, pouvoir jouer avec eux.
« Au lieu de faire cette tête d’enterrement, je propose qu’on aille se balader, j’ai remarqué un parc sympa. Enfin, sauf si tu préfères rester enfermé, c’est toi qui voit. -Pour de vrai, s’exclama Draco ravi. -A une seule condition. -Laquelle ? Demanda Draco méfiant. -Que tu t’habilles en Moldu. -Mais…je n’ai aucun habit Moldu ! -Dans ce cas, nous passerons chez Mme Guipure en premier. »
Quelques heures plus tard, Draco était habillé comme un garçon normal, et il se sentait assez à l’aise dans ses nouveaux vêtements. C’était quand même une sensation nouvelle de porter ces habits là. Ils visitèrent tous les deux ainsi le quartier, ils rentrèrent même dans le grand marché de Camden. C’était immense, et Severus détesta. Avec tout ce monde Severus crut qu’il allait défaillir. Draco, quant à lui, s’amusait comme un fou, sans le montrer bien sûr. Il adorait tout ce qu’il voyait. Tous semblaient si contents et heureux, il n’avait jamais connu autant de joie en même temps. Draco passa une merveilleuse journée et lorsque le soir arriva, ils durent rentrer. Jamais il ne l’avouera haut et fort, mais Severus avait aimé faire plaisir à son filleul. Il doutait qu’un jour Draco ait été aussi heureux et cela grâce à lui. Il était fier de lui.
Les jours suivant, Draco eut le droit de sortir seul à une condition, qu’il reste uniquement dans le parc qui était proche. C’est avec joie qu’il acceptait les conditions de son parrain, qui n’était pas bien difficile, contrairement à celles de son père. Mais il avait beau essayer de parler avec les autres enfants, il y avait toujours quelque chose qui n’allait pas. Les autres le trouvait trop arrogant et supérieur, chacun ne l’aimait pas, il faisait souvent des trucs bizarres. Draco se retrouvait donc souvent seul assit sur un banc à regarder les autres jouer. Ils les étudiaient et cherchaient un peu à quoi pouvait servir les différents jeux.
Après son unique sortie au zoo, Harry était très heureux. Il relisait sans cesse son livre, qu’il connaissait maintenant par cœur. Il se posait toujours sur la grande place des lions mais pour l’été, la ville de Londres avait organisé un grand concert et c’était sur cette place là qu’avait été érigée la scène et les gradins. Ne pouvant pas se poser tranquillement dans ce coin là, il chercha un autre endroit tranquille. Après avoir déambulé pendant longtemps, il tomba sur un grand marché. Il en profita pour chiper quelques petits objets, dont une écharpe, un porte-clés, une paire de moufles, et enfin une bougie parfumée. A vrai dire il ne savait pas vraiment pourquoi il avait volé cette bougie, mais elle était très jolie, et ainsi il pourrait l’offrir à Isabelle par exemple. Le porte-clés représentait un serpent et cela lui rappelait celui qu’il avait tenu pendant des heures au zoo. Quelque part il aimait déjà ce porte-clés.
Après avoir vadrouillé dans le quartier, il remarqua un parc sympa. Les enfants jouaient à des jeux auxquels il n’avait jamais eu le droit de jouer et pour une fois il pouvait y aller. Il s’installa sur une balançoire et se balança doucement. Il remarqua bien vite un garçon d’à peu près son âge, assez bien habillé qui regardait les autres enfants jouer. Intrigué de la voir seul, il s’avança et alla lui parler.
« Pourquoi tu joues pas avec les autres. »
Draco sortit de sa rêverie et observa le jeune garçon qui se trouvait devant lui. Il avait l’air plus jeune et plus petit que lui. Il était habillé avec aucun goût, des affaires trop grandes et surtout très sales. Draco reprit alors son air supérieur et toisa le garçon.
« C’est parce que je n’ai pas envie de jouer avec des gamins. -Tu as pourtant le même âge, répliqua Harry. -Je ne parlerais pas avec quelqu’un comme toi. -Et je peux savoir pourquoi. -Parce que tu es inférieur à moi. -En taille peut-être, mais moi je dis que tu as un sale caractère. -C’est même pas vrai, s’offusqua Draco. Je suis un Malfoy et on ne me parle pas comme ça -Je comprends pourquoi tu joues pas avec les autres. -Et dis moi pourquoi vu que t’es si intelligent. -Parce que t’es méchant, dit Harry en s’asseyant à côté du blond. -Et pourquoi alors tu pars pas. -Parce que tu es le seul à bien vouloir me parler je suppose. -Pourquoi les autres ne te parlent pas si tu es si gentil contrairement à moi. -Parce que je suis un clochard. -Un quoi ? -Tu sais pas ce qu’est un clochard ? -Bah non. -Je n’ai pas de maison, je vis dans la rue, je suis libre. -Tu n’as pas de parents ? -Non. -Pourquoi ? -Ils sont morts et toi, tu vis avec tes parents ? -Oui, mais je suis en vacances avec mon parrain. »
Au fur et à mesure de la conversation, Draco se détendait petit à petit face à ce petit garçon sympathique. Il n’avait pas une vie facile et pourtant, il était si souriant. Draco tentait de comprendre comment il arrivait à rester si heureux. Harry quant à lui était heureux d’avoir enfin un garçon de son âge avec qui parler librement. Ils finirent à aller jouer ensemble, ou simplement se balancer. Lorsque ce fut la fin de la journée, Draco dû rentrer chez lui, mais il avait du mal à dire au revoir à ce garçon qui lui avait bien plu.
« Je m’appelle Draco. -Moi c’est Harry, mais il se fait tard, je pense que ton parrain risque de s’inquiéter. -Tu…veux bien revenir demain, demanda Draco timidement. -Avec plaisir, répondit-il. Tiens Draco, c’est mon livre préféré, je te l’offre, comme ça tu penseras un peu à moi chez toi. -Je…merci, dit Draco avec un sourire. A demain alors. -D’accord, rigola Harry devant la tête qu’avait Draco. »
Harry partit le sourire aux lèvres, il rentra dans sa vieille maison, et se fit un petit feu. Contrairement à d’habitude où il mettait souvent longtemps pour avoir de la lumière, cette fois-ci le feu prit instantanément, mais pour Harry ce n’était que ces pouvoirs de magicien qui se manifestaient.
‘’’Peut-être que la bonne formule n’est pas abracadabra, peut-être faut-il que je trouve une autre formule…ou que je me concentre mieux. Je verrais ça plus tard.’’’
Harry ne s’était jamais endormi si heureux depuis que Ted l’avait quitté. Il se promit d’être dans le parc dès la première heure. Severus revoyait rentrer tous les soirs Draco assez tôt. Il savait qu’avec l’éducation qu’avait reçue son filleul il allait être très dur de lier quelques liens avec les autres enfants. D’autant plus avec des enfants Moldus, et Severus voyait bien à la tête de Draco qu’il n’arrivait pas à se faire des amis. Mais ce soir, Draco était différent, bien qu’essayant de faire comme si de rien n’était, il avait cette petite étincelle que les enfants ont toujours au fond des yeux et Severus était content pour lui. Bien sûr, ils n’en parlèrent pas. Une fois dans sa chambre, Draco regarda de plus près le livre. Il était dans un sale état, les pages étaient abîmées, et sur certaines on voyait même quelques traces de nourriture. Quelque part ce livre ressemblait à Harry…complètement négligé, mais peut-être qu’à l’intérieur il y découvrirait un trésor. Ironiquement, ce livre parlait du plus grand magicien qui avait vécu dans son monde. Harry avait-il deviné ou tout ceci n’était qu’un pur hasard ? Au bout de quelques pages, il s’endormit le sourire aux lèvres.
Le lendemain, Draco sortit rapidement de son lit, se lava rapidement, s’habilla bien et alla prendre son petit déjeuner en compagnie de Severus. Ce dernier remarqua que Draco s’était levé plus tôt que d’habitude et semblait aussi de bonne humeur, ce qui n’était définitivement pas normal.
« Tu sort encore aujourd’hui ? Demanda doucement Severus. -Je ne peux pas ? Commença doucement Draco. -Si, je ne manque jamais à ma parole, n’oublie pas de rentrer pour déjeuner. -Je rentrerais. »
Draco mangea autant qu’il pu et piqua quelques crêpes, des pommes et sortit. Severus, intrigué ne dit rien, mais se posa de nombreuses questions. Draco avait remarqué combien son ami était chétif et maigre, c’est pourquoi il prit de la nourriture supplémentaire. Il était quasiment sûr que cela ferait plaisir à Harry.
Ayant beaucoup de trajet avant d’arriver, Harry arriva bien après Draco, mais en le reconnaissant il souriait.
« Tu habites à côté pour être la de si bonne heure. -Harry, je t’attendais. Tu as pris un petit déjeuner ? -Euh…je suis habitué à ne pas manger tu sais, du moins pas le matin. -Tiens alors, dit Draco en sortant les crêpes et deux pommes. -Merci, dit Harry en acceptant les crêpes. Elles sont délicieuses. C’est toi qui les as faites ? -Oh non, on a quelqu’un qui nous fait la cuisine, parce que mon parrain est nul en cuisine. -Moi je devais faire la cuisine chez…Harry s’arrêta, pouvait-il faire confiance à quelqu’un aussi tôt ? -Chez qui ? -Personne, oublie ça. Que dirais-tu que je te fasse découvrir Londres, tu m’as dit que tu ne connaissais pas. -Je n’ai pas le droit de sortir du parc. -Oh…ton parrain n’est pas obligé de le savoir, il n’est pas dans le coin n’est-ce pas ? -Si jamais il s’en aperçoit, je passerais ma vie enfermé dans les cachots de mon père. -Ton père a des cachots ? Tu es une sorte de prince en fait ? -Euh…prince…ça me plaît, j’aime bien. -Ouais et tes chevilles ?! -Elles vont bien, pourquoi tu demandes ça ? -T’es trop marrant, ça veut dire que tu es prétentieux. -Même pas vrai ! -Allez, viens Draco, ça va être drôle, il y a des lieux vraiment super quand on connaît bien. -Faut que je rentre déjeuner, d’accord ? -D’accord, allez c’est parti, dit Harry en rigolant. »
Devant l’entrain de son ami, Draco esquissa un petit sourire. Harry le forçait à être celui qu’il n’avait jamais été. Ils rigolèrent comme des fous tous les deux. La journée fut coupée lorsque Draco dû rentrer à midi, mais lorsqu’il revint il était chargé de nourriture pour Harry. Ce dernier lui fit un éclatant sourire, Draco venait de faire une bonne action et il en était fier.
L’après-midi se passa comme dans un rêve, Draco ne voulait pas lâcher Harry, lui qui pourtant était anti-sociable il s’était découvert une amitié solide pour Harry, bien qu’il ne le connaissait que depuis deux jours.
Remus se trouvait dans une petite auberge en Pennsylvanie, l’accueil avait été chaleureux et ses vacances se déroulaient au mieux. Bien sûr, les gens ne connaissaient pas sa condition, mais au moins il avait trouvé un endroit où il pouvait se reposer. Son seul problème avait été le soir de la pleine lune. Il s’était enfermé dans une cabane perdue dans la forêt et y avait passé la nuit. Heureusement, il n’y avait pas eu de problème. Sa seule mésaventure avait été une jeune femme qui l’avait collé d’un peu trop près. Il ne pensait pas qu’un jour les femmes lèvent à nouveaux les yeux sur lui. Il lui avait gentiment demandé d’aller voir ailleurs.
C’est d’ailleurs après cette fameuse rencontre qu’il fit un rêve des plus étranges de sa vie. Bien sûr sa condition devait y être pour beaucoup.
‘ Il se reposait tranquillement sous un arbre, accompagné des ses quatre compagnons de toujours. James jouait comme d’habitude avec son vif d’or, Sirius parlait de sa nouvelle conquête et Peter regardait avidement James. Lui tenait son livre de potion dans les bras et était passionné par sa lecture. D’un coup le vent sembla beaucoup plus frais, des moutons venaient d’arriver dans le pré qui était juste quelques mètres plus bas. Après avoir observés ces animaux Remus se refocalisa sur son livre, mais il n’en avait plus dans ses mains. Il regarda James, mais il avait lui aussi disparu, à sa place se trouvait une tombe. Peter n’était plus là, mais il y avait un rat à sa place auquel il manquait un doigt. A la place de Sirius se trouvait un homme triste avec un numéro de prisonnier. D’un coup, une rafale de vent balaya tout. Les montons courraient vers lui, ils avaient les yeux rouges et des dents assez tranchantes, chose inhabituelle chez des moutons.
« Ce sont des moutons garous, ils sentent que tu es comme eux, s’écria une vois à côté de lui. »
Remus se retourna et se trouva face à la jeune femme qu’il avait croisée dans la journée. Sans savoir pourquoi il se mit à courir, et les montons se rapprochaient de plus en plus. Il courait mais il lui semblait faire du sur place. D’un coup il se retrouva dans une rue avec des maisons identiques, il courait toujours et tomba devant l’une de ses maisons. Le numéro 4, un jeune garçon sortit de la maison et pleura devant lui. Il lui semblait que ce garçon ne lui était pas étranger mais avant de pouvoir l’identifier, un mouton lui sauta dessus et le mordit violemment à l’épaule.’
Il se réveilla alors en sursaut. Et compris alors que ce n’était qu’un rêve…mais très étrange. Il en avait eu des rêves sur ces anciens amis, mais des moutons qui lui couraient après c’était très nouveau. Le plus étrange était peut-être le fait soit de ne pas avoir vu de tombe à la place de Peter comme dans ces anciens cauchemars, ou la présence de ce petit garçon inconnu.
En tout cas pour lui les vacances étaient finies, il avait envie de revoir Poudlard, même si on était seulement en mi-août et, chose incompréhensible, il avait besoin du cynisme de Rogue pour ne pas replonger dans le désespoir. Cela faisait déjà plusieurs mois qu’il n’avait plus fait de cauchemars à propos d’eux et cette rechute n’était pas pour lui plaire.
Le changement de Draco ne pouvait plus passer inaperçu bien au contraire. Le garçon était souriant, ce que n’avait jamais vu Severus. Mais maintenant Draco s’ouvrait de temps en temps à lui, ou simplement rigolait seul dans sa chambre. Finalement Dumbledore avait eu une bonne idée, tout du moins en ce qui concernait Draco parce que pour lui, il s’ennuyait loin de ses potions. Même s’il prenait enfin des vacances reposantes, il n’irait jamais remercier Dumbledore…plutôt mourir. Mais il était aussi très curieux de savoir quel gamin avait eu le courage de passer la personnalité difficile de Draco et de s’en faire un ami. A moins que Draco soit entré dans un groupe. Sur ce point là, Severus était assez curieux. Il se promit d’aller y jeter un coup d’œil.
Draco découvrait la ville grâce au guidage d’Harry. Il savait vraiment tous les différents quartiers sur le bout de ses doigts.
« Ca fait combien de temps que tu vis dans la rue ? Demanda Draco curieux. -Je sais pas, on est quel mois ? -On est en Août et c’est bientôt Septembre, tu sais la rentrée scolaire. Sauf que moi je ne vais pas à l’école. -Moi non plus, j’y suis allé juste quelques jours, après je suis parti, ça va faire donc un an. -Et tu vis depuis tout ce temps tout seul, tu sais vraiment lire ? -Oh oui, j’ai rencontré une amie qui me fait apprendre à lire et à écrire. Tu sais j’adore lire, mais je n’ai jamais de beau livre, juste celui que je t’ai donné. -Tu aimes l’histoire de Merlin ? -Oh oui, tu sais c’est un magicien. -Tu aimes la magie ? »
Harry ne sachant pas si son ami aimait ou pas la magie ne dit rien sur son statut de magicien.
« J’adore la magie. -Tu y crois alors ? -Bien sûr que je crois en la magie. -Alors il faut que tu saches qu’un bon magicien ne fait rien sans faire de potion. -C’est vrai ? Je ne savais pas, tu en connais beaucoup sur les magiciens ? -Oh oui, j’en connais énormément. »
Ravie par le fait que Draco ne soit pas effrayé par la magie comme l’était son oncle, Harry continua de lui poser des questions.
« Dis moi Draco c’est quoi ton animal préféré ? -Je n’y aie jamais vraiment pensé, j’aime beaucoup les serpents, mais je n’en aie jamais vraiment touché. Le blason de ma famille représente un serpent. -Moi aussi j’adore les serpents. J’en ai déjà touché tu sais, c’était une femelle et elle était vraiment sympathique. -Comment pouvais-tu le savoir ? -Elle me l’a dit. -Oui c’est ça. »
Il était déjà tard et Harry montrait son endroit préféré.
« Tu vois je l’appelle la place des lions. -Y a pas de lions ! -Si, mais ils sont cachés, à cause de la scène. Quand tu reviendras un autre jour, tu les verras. Je suis souvent ici d’ailleurs. -Tu aimes les lions ? -Oui, ceux là je les trouve magnifique. -Ce sont les ennemis des Serpents tu sais. -Mais non, rigola Harry, ou est-ce que tu vas chercher des histoires pareilles. -C’est bien connu pourtant, on me l’a toujours dit. -Eh bien moi je demande à voir, je ne crois pas si j’ai pas vu d’abord, tu devrais faire pareil. »
Devant la naïveté d’Harry, Draco décida de ne rien dire. Son père lui avait toujours rappelé que les Lions étaient les ennemis mortels des Serpents. La journée, comme toutes les autres se termina bien trop vite aux goûts des deux garçons. Lorsque Draco rentra Severus n’était pas seul dans la maison, apparemment une personne qu’il n’affectionnait que très peu était avec lui.
« Alors Lupin, tu ne peux plus te passer de moi ? -Non, j’ai juste rencontré des vampires qui m’ont fait penser à toi, alors j’ai voulu te revoir. -Je ne te supporte déjà pas pendant l’année scolaire mais alors si en plus tu viens me pourrir les vacances. -Tant d’amour pour ma personne, ça me fait vraiment chaud au cœur. Tu vas trouver cela ridicule, mais je suis revenu à cause d’un rêve, ou plutôt d’un cauchemar. -Oh non, ne me dis pas que tu vas me raconter tes rêves maintenant Lupin…je ne risque pas d’y survivre. -Je te rassure, je voulais juste savoir si tu t’en sortais avec le jeune Malfoy. »
En entendant son nom, Draco entra dans la pièce et prit instantanément son regard hautain et supérieur.
« Le jeune Malfoy va très bien, répondit Draco à la place de son parrain. -Eh bien, Severus, il n’est pas mort. Je suis étonné d’ailleurs que tu restes dans cette maison, et ce depuis plus d’un mois et demi. -Mon parrain s’occupe très bien de moi. Je vais me laver. -N’oublie pas le dîner, nous aurons sûrement un invité. »
Draco quitta la pièce et monta se laver, il prit soin aussi de mettre le livre de potion bien en évidence afin de ne pas l’oublier. Il allait l’offrir à Harry. C’était le premier cadeau qu’il offrait à quelqu’un en dehors de sa famille et il était très excité. Lorsqu’il redescendit, il constata que l’homme était toujours présent.
Le dîner fût comme à son habitude très calme et Draco remarqua que l’homme n’était pas du tout à l’aise avec cette ambiance.
« Alors jeune homme, que fais-tu de tes journées ? -Je vais au parc. -Tu as trouvé des amis ? -Je ne vois pas en quoi cela vous regarde. -J’essayais juste d’avoir un dialogue, on ne peut pas dire que l’ambiance soit chaleureuse. -Mais on n’a peut-être pas envie que l’ambiance soit chaleureuse Lupin, déclara Rogue. -Que d’amour chez les serpents. -Que d’humour chez les lions. »
Lorsque Lupin partit enfin, Severus soupira lourdement. Décidément, ce loup garou allait le rendre complètement cinglé. Revenir à cause de rêves…qu’est-ce qu’il ne fallait pas entendre. Même si Severus savait qu’il ne fallait pas sous-estimer ses rêves, il ne pouvait pas croire que Lupin ait été sérieux. Il avait cependant trouvé que le loup garou était changé. Ce rêve l’avait apparemment bien chamboulé, et il savait que Lupin ne tenait le coup que parce que Dumbledore et lui-même était là. Ironique en pensant qu’il avait failli le tuer…à cause de ce cabot de Black. Rien qu’en repensant à Black, il sentit une bouffé de haine le traverser. Comment pouvait-on autant haïr une personne ? Même s’il n’était pas coupable, pour Severus, du meurtre des Potter, il méritait Azkaban pour toutes les humiliations qui lui avait faite ! Mais au fond de lui, il savait que personne ne méritait Azkaban. A l’heure qu’il était, il devait déjà être devenu fou à cause des Detraqueurs.
Draco était déjà monté se coucher. Il semblait encore une fois très heureux de sa journée. Lupin n’avait apparemment pas du tout été convaincu par le fait que le petit passait toute sa journée dehors sans surveillance. Connaissant la stupidité des Gryffondors, il était persuadé que ce dernier allait espionner Draco. Au moins. il pourrait lui dire qui il fréquentait et ce qu’il faisait de ses journées et s’il se faisait prendre Draco en voudrait à Lupin et non à lui. C’était le plan idéal, seulement il ne s’était absolument pas préparé à la conclusion de l’enquête.
Comme à son habitude Draco était toujours pile à l’heure pour leur rendez-vous quotidien. Il avait pris soin de prendre son gros livre de potion avec lui. Au moins, cette fois, Harry ne pouvait pas dire qu’il n’aurait pas de lecture. Il ne remarqua pas que Lupin le suivait discrètement. Comme à son habitude, il se mit à la balançoire et attendit son ami. Au bout d’une heure, Remus, persuadé que Draco restait toute ses journées seul, abandonna la surveillance. Malheureusement pour lui, une petite demi-heure plus tard Harry arriva enfin les joues en feu.
« Tu es plus rapide que d’habitude. -Oui, j’ai couru, j’ai découvert un super endroit, c’est un grand musée gratuit, je suis persuadé que tu vas adorer. Viens vite ! »
Contaminé par l’enthousiasme d’Harry, Draco le suivit le sourire aux lèvres. La demi-journée passa trop rapidement et Draco fut en retard au déjeuner. Remus alors présent pour le déjeuner décida de le suivre à nouveau et remarqua alors que Draco prenait de la nourriture alors qu’il sortait de table et il retrouva ce petit garçon. Il était à coup sûr plus jeune que Malfoy, il était plus petit et plus chétif, mais son sourire fit fondre Remus. Quelque chose en lui hurlait qu’il connaissait ce garçon, mais d’où ? Il suivit les deux garçons au muséum d’histoire naturelle et fut étonné que le petit sache très bien lire. Remus savait que Malfoy savait lire, ce n’était pas étonnant ayant déjà plusieurs précepteurs, mais un enfant de 5 ans, c’était déjà une autre histoire. Ce qui l’intriguait le plus était ce qu’un gamin aussi petit faisait dehors sans parents, il savait déjà que Draco avait désobéi Severus en ne restant pas dans le parc. Il vit tout de suite que c’était le petit qui menait Draco au travers de ce muséum. Etrange qu’un garçon si jeune connaisse ce lieu et ait envie d’y aller. Quand ils sortirent, le jeune dirigea Draco jusque devant le palais de la reine d’Angleterre. Ce garçon connaissait apparemment très bien Londres, pas une seule fois il n’avait hésité sur le chemin à suivre. Ils rentrèrent pile l’heure. Il vit alors Draco offrir un livre au garçon et ce dernier se jeta dans ses bras. Il vit alors pour la première fois, un Malfoy rendre une étreinte avec un sourire sincère. C’était le monde à l’envers. Il capta alors le regard triste du jeune et cette image le frappa. C’était le jeune garçon de son rêve, enfin de son cauchemar. Pourquoi avait-il rêvé de ce garçon ? Cela le marqua alors d’un coup, des yeux émeraude et des cheveux noirs. Pourquoi n’y avait-il pas pensé plus tôt !! Ce petit garçon pouvait-il être le fils de son meilleur ami ?
Dumbledore lui avait pourtant assuré qu’Harry était en sécurité dans sa famille, que faisait-il alors seul dans les rues de Londres ? Pourquoi était-il si maigre ? Mais lorsqu’il sortit de sa rêverie, Draco était déjà rentré et l’autre garçon était déjà hors de vue. Il fallait absolument qu’il en parle à quelqu’un, et la personne la plus proche n’était autre que Severus.
Remus sonna alors à la porte de Severus.
« Lupin, de retour parmi nous, tu peux me dire par quel déplaisir j’ai l’honneur de te voir ? -Tu sais que j’ai espionné Draco n’est-ce pas ? -Je m’en suis douté. Ne reste pas dehors, entre. -Tu connais l’hospitalité, je n’arrive pas à le croire ! -Tu préfères donc parler sur le palier. -Je n’ai jamais dit ça, dit Remus en entrant et en se dirigeant vers le salon. -Alors, tu vas me dire que Draco s’est intégré dans un groupe d’enfant et qu’il martyrise les autres ? -Etrangement non, sourit Remus, il n’a qu’un ami, un enfant plus jeune que lui et tous les deux visitent Londres. -Ils ne restent pas dans le parc ? L’autre enfant n’a pas de parents ? -Non, répondit tristement Remus, si mon hypothèse est exacte cet enfant est orphelin et il est l’emblème du monde sorcier depuis qu’il a tue le sorcier le plus craint d’Angleterre. -Tu te fous de moi j’espère Lupin, c’est définitivement une mauvaise blague. -Cet enfant ressemble à James mais il est tellement maigre et petit que j’ai pensé qu’il n’avait que 4 ou 5 ans et non 7 comme il devrait logiquement avoir. -Je ne vais pas te suivre dans ton délire, Lupin. -Viens vérifier s’il te plaît, si c’est Harry, dans ce cas nous avons un sérieux problème sur les bras. Dumbledore a placé Harry dans sa famille… -Qui doit d’ailleurs l’idolâtrer jour et nuit. -Mais cette famille se trouve à des lieues du centre de Londres Severus, qu’est-ce qu’un enfant peut faire dans les rues de Londres seul ? »
Severus ne voulait pas se l’avouer, mais un jeune enfant seul dans les rues ne le laissait pas indifférent même s’il restait persuadé que cela ne pouvait pas être Potter. Comme à son habitude, Draco déjeuna tôt, prit de la nourriture avec lui et partit en direction du parc. Comme d’habitude Draco attendit longtemps l’arrivée de son ami si bien que Severus devint particulièrement irritant.
« Lupin, si par malheur ce n’est pas vrai, je te jure que tu vas passer un très sale quart d’heure. -La première fois je n’ai pas attendu aussi longtemps et je suis parti, j’ai eu tort. Il arrive plus tard que Draco mais je ne sais pas pourquoi. »
Quelques minutes plus tard, ils virent arriver le petit garçon que Remus avait déjà vu. Severus vit tout de suite que le garçon était très maigre et les traits assez tirés. Il avait au moins une tête de moins que Draco et semblait même assez sale. Il se demanda comment Draco avait pu devenir ami avec lui. Ils virent que Draco donnait le surplus de nourriture au gamin, ce dernier lui sourit. Severus vit alors pour la première fois Draco sourire et rigoler avec le gamin.
« Alors tu crois que c’est Harry ? -Honnêtement, Potter est censé avoir le même âge que Draco, ce gamin doit avoir deux ans de moins. De plus je ne crois pas qu’un clochard et Potter puissent être la même personne. -Mais ces cheveux, regarde ce sont ceux de James. -Peut-être, mais les cheveux de ce gamin sont surtout très sale et très gras. -C’est toi qui dit ça ? Demanda Remus avec un sourire. -Lupin, tu ouvres encore une fois la bouche et je t’écrase. -Alors, on va en parler à Dumbledore ou pas ? -Tu lui en parles, je ne te suis pas dans ton délire. »
Même si Severus était aussi catégorique, il avouait que quelque part ce garçon ressemblait peut-être un peu à son ennemi de Poudlard. Mais voir un enfant si peu nourri et si maigre faisait quand même mal au cœur.
Le soir même, Lupin entra en catastrophe dans le bureau du directeur.
« Remus, quel plaisir de vous revoir, je vous croyais en visite chez Severus. -J’y était bien, mais j’ai des soupçons Dumbledore. Il faut que je voie Harry Potter. -Remus vous savez très bien ce que j’en pense, ce ne serait pas bon pour vous comme pour lui. -Je crois l’avoir vu aujourd’hui dans Londres Dumbledore. Seul et mal nourri, il faut que vous vérifiiez. -Enfin Remus, Harry est sous surveillance depuis que je l’ai placé chez son oncle et sa tante. -J’ai vraiment un mauvais pressentiment, je vous en prie, allez vérifier. -Je ferai le nécessaire Remus mais j’espère que vous vous rendez compte de ce que vous demandez. -Oui, je sais que ce n’est pas évident, mais je veux juste être sûr qu’il va bien. -Très bien Remus, je vais le faire dans l’heure, j’espère que ça vous rassureras. -Merci. »
Remus sortit le cœur un peu moins lourd. Il était soulagé, il espérait de tout son cœur qu’Harry vivait bien chez son oncle et qu’il était bien nourri. Lorsque Lupin sortit, Dumbledore se cala confortablement dans son fauteuil et réfléchit à ce que lui avait dit Remus. Il savait que Remus était en rechute à cause de son cauchemar donc son obsession de vouloir revoir Harry était tout à fait naturelle. Il lui avait promis de vérifier si Harry allait bien, il lui fallait donc à nouveau rencontrer Mme Figgs.
Il fit donc le chemin par cheminée jusqu’à Privet Drive. Il arriva dans le salon rempli de chats d’Arabella.
« Albus, que me vaux l’honneur de votre visite ? -Je viens juste voir si tout se passe bien, une petite visite de contrôle. -C’est bien la première fois en 6 ans que vous venez, une raison particulière ? -Non, pas vraiment, je viens juste voir si le petit Harry va bien. -Oh il va bien, ça fait maintenant longtemps que je ne l’ai pas gardé. Il est très gentil vous savez, mais il a cette drôle de lueur des fois dans son regard. Enfin je me fais souvent des idées. -S’il va bien, je suis rassuré. -Oui, enfin il ne sort pas très souvent. Au début d’année il sortait même très en avance pour aller à l’école. Mais je ne l’ai pas vu de mes propres yeux depuis longtemps. Enfin ce n’est pas comme si je le voyais tous les jours de toute manière. -Ca fait longtemps que vous ne l’avez pas vu ? Demanda Dumbledore avec une infime once de doute. -Oui, mais uniquement parce qu’ils sont aussi partit en vacances avec lui cette année. -Il ne l’emmenait pas en vacances avec eux avant ? -Oh non, ils me le confiaient, j’adorais l’avoir, mais je lui donnais quelques tâches à faire, sa tante me disait qu’il savait tout faire. C’est vraiment un garçon adorable. -Vous pourriez aller leur demander de ses nouvelles ? -Je le pourrais, maintenant ? -Non pas forcément, mais ne tardez pas, donnez rapidement de ces nouvelles d’accord ? -Oui, je le ferais dès demain. »
Dumbledore repartit un peu plus soucieux que lorsqu’il était arrivé. Même si Remus pouvait devenir un peu paranoïaque, il pouvait quand même avoir vu Harry… Il décida de ne pas s’inquiéter avant que cela ne soit nécessaire.
Après le départ de Dumbledore Arabella, ne se sentait pas très bien, si elle se trouvait ici, c’était parce qu’elle était en mission, et si elle avait échoué ? Elle n’avait qu’à surveiller un petit garçon, et si elle n’avait pas été assez vigilante ? Le remord la tiraillait et elle se promit de passer dès le lendemain matin chez les Dursley.
De leur côté, les Dursley vivaient bien heureux sans Harry. Vernon lui était heureux de vivre enfin sans cette anomalie de la nature. Pétunia s’inquiétait un peu, c’était tout de même son neveu et elle avait des remords, mais elle pouvait avoir une vraie vie de famille sans ces sorciers pour lui gâcher sa vie. Sa sœur lui avait d’abord gâché sa vie, puis maintenant son neveu. Mais sa sœur savait se débrouiller, elle était grande, Harry n’avait que 6 ans quand il s’était enfui. Même si elle avait eu peur de ne prévenir personne, apparemment personne ne se souciait d’Harry, jamais on était venu lui demander des comptes et maintenant presque un an après sa fugue, elle était sereine. Elle ne se méfia aucunement de la vieille Mme Figgs qui venait de sonner à sa porte.
« Mme Dursley, cela fait bien longtemps que je ne vous avais pas vu. Comment allez-vous ? -Bien, vous voulez prendre quelque chose, un thé ? -Oh avec grand plaisir. »
Mme Figgs entra pour la première fois dans la maison des Dursley et sa première impression était une sensation d’étouffement. Elle vit tout de suite que le cousin d’Harry était en photo partout, seul ou avec ses parents. Aucune photo par contre d’Harry, rien du tout. Entendant la porte et quelqu’un entrer, Vernon descendit dans le salon pour y retrouver sa femme entrain de parler avec leur vieille voisine.
« Oh bonjour Mr Dursley, je prenais des nouvelles, cela fait bien longtemps que je ne vous avait pas vu. J’espère que les enfants vont bien. »
Pétunia lança un regard affolé à Vernon mais ce dernier resta très calme.
« C’est si gentil de vous inquiéter pour nous, mais notre fils va très bien. Il passe d’ailleurs cette année en CE1, il est très fort, il sait parfaitement lire et écrire maintenant. -Je suis vraiment heureuse d’entendre ça pour Dudley, je suis très fière de lui. Et Harry comment va-t-il ? -Oh vous n’êtes pas au courant, s’exclama Vernon. -Non, à propos de quoi ? -Eh bien la famille du mari de la sœur de Pétunia ont voulu avoir sa garde alors nous leur avons accordé. Il n’avait pas d’enfant alors que nous avons Dudley. -Vraiment, s’exclama inquiète Arabella. Elle savait que toute la famille Potter était morte, aucune chance qu’elle soit donc venue chercher Harry. »
Arabella sentit une vague de remord la submerger, elle n’avait vraiment pas été assez vigilante. Qu’est-ce que cette famille avait fait du Survivant ? Si la communauté sorcière apprenait cela, ça allait faire un vrai scandale…
« Oh et depuis quand sa famille est-elle venu le chercher ? -Depuis bientôt un an, enfin ça fera un an en Septembre. -Depuis si longtemps, gémit-elle, mais qu’avez-vous fait de lui… -Je vous l’ai dit, grogna Vernon. -Il faut que j’y aille, j’ai beaucoup de choses à faire, oh par Merlin, il va me tuer. -Mais de quoi parlez vous… -De rien, on va bientôt se revoir croyez moi. »
Arabella quitta précipitamment la maison et courut chez elle. Elle jeta un peu de poudre de cheminette et appela Dumbledore. Ce dernier arriva dans la seconde dans la petite maison.
« Oh Albus c’est catastrophique, c’est ma faute, je regrette tellement, c’était ma mission et j’ai lamentablement échoué. - Calmez-vous Arabella et expliquez-moi tranquillement ce qui se passe, dit Dumbledore avec une légère inquiétude. -Vous aviez raison Dumbledore, ça fait un an qu’Harry n’est plus chez sa famille. -Vous pouvez répétez…. -Harry n’est plus chez sa famille depuis un an…ça fait un an et je n’ai rien vu. -Que vous ont-ils dit exactement ? -Que la famille de James était venue le chercher il y a de cela un an. -Il est temps que je leur rende une petite visite de courtoisie. -Qu’ont-ils fait d’Harry ? Croyez-vous qu’ils auraient pu le vendre à un orphelinat ou à d’autres personnes ? Albus si cela s’apprend… -Oh si cela s’apprends je risque très gros, et Cornélius risque de me tomber dessus avec grand plaisir. -Moi je m’inquiète d’abord pour Harry. -Bien sûr, il faut absolument que je vérifie sur une carte. »
Dumbledore se dirigea vers la cheminée pour repartir vers Poudlard, mais au dernier moment fit demi-tour pour aller s’expliquer aux Dursley. Il sonna à la porte, les voisins curieux de voir un si vieil homme habillé d’une robe mauve passèrent la tête au travers de la fenêtre. D’autre plus courageux, ouvrirent leur portes et regardèrent cet étrange bonhomme. Pétunia, étonnée d’avoir deux invités dans la même journée alla ouvrir la porte et faillit tomber dans les pommes quand elle vit le vieil homme.
« Pétunia Dursley, je m’appelle Albus Dumbledore et je crois que nous avons beaucoup de choses à nous dire n’est-ce pas ? -Je…je… -Puisque vous ne m’inviter pas à entrer, je suppose que nous allons parler dehors, aux oreilles de vos voisins. -Non…non bien sûr, entrez. »
Pétunia était très mal à l’aise, elle tremblait et ne savait que faire. Son mari descendit à ce moment.
« Vernon, dit-elle en le prenant à part et l’emmenant dans la cuisine. Il est là…tu sais…Lui !! -Mais de quoi tu parles ? -Je parle de Dumbledore…tu sais c’est un…un….un tu-sais-quoi… -Que vient-il faire ici maintenant ? -Tu crois qu’il est au courant ? -Bien sûr il ne serait pas là sinon… »
Albus Dumbledore s’invita dans la cuisine après y avoir entendu des voix.
« Il me semblait bien avoir entendu des voix. Je vais être très clair Dursley, je veux savoir ce que vous avez fait d’Harry et je veux le savoir maintenant. -Vous ne croyez pas qu’il est un peu tard pour ça, c’est l’année dernière que vous auriez dû surgir. -Je ne crois pas qu’il soit dans votre intérêt de m’énerver Dursley. -Il s’est enfui et a piqué de l’argent, voilà, maintenant que vous savez tout laissez nous en paix. -Et je peux savoir pourquoi vous n’avez pas prévenu vos autorités ? Je peux savoir pourquoi vous avez laissé un enfant si jeune seul ? N’avez-vous pas honte ? J’ai eu tort de croire en vous, tellement tort. »
Avant de faire quelque chose qu’il regretterait plus tard, Dumbledore sortit précipitamment de la maison et arriva à Poudlard en trombe. Il fallait agir maintenant très vite et il devait absolument parler à Remus, il se pourrait qu’il ait réellement vu Harry et si tel était le cas alors le garçon était toujours en vie.
Lorsque Remus reçut une lettre de Dumbledore le priant pour venir le voir au plus vite, il sut quelque part qu’il avait eu raison à propos d’Harry.
Minerva, Arabella Figgs, Severus Rogue, Remus Lupin furent convoqués quelques jours plus tard dans le bureau de Dumbledore qui leur expliqua la situation.
« Albus, vous vous rendez compte que ce gamin vit dans la rue depuis un an. -Si c’est bien Potter qu’on a vu avec Lupin, dans ce cas il souffre de malnutrition et je pense que cela influe beaucoup sur sa croissance, parce qu’il n’avait pas l’air d’avoir 7 ans mais plutôt 5. Sinon il va bien. -Je suis d’accord avec ce que Severus a dit, je pense que si c’est bien lui il faut le rencontrer quand il rencontre Malfoy. -Il rencontre le jeune Malfoy, s’exclama surprise Minerva. -Oui, et ils sont amis, enfin apparemment, admit Remus. -Et s’il ne vous fait pas confiance ? Demanda Minerva. -Moi il me connaît, il aura peut-être plus confiance en moi. -C’est ce que nous verrons, dit alors Dumbledore, je propose qu’on rencontre le jeune Harry dès demain. »
Severus savait que cette histoire blesserait profondément Draco. Il avait été élevé dans la haine de Potter, comment allait-il réagir quand il apprendrait que son ami était l’ennemi de sa famille ?
Le lendemain, comme à leur habitude, Draco et Harry se retrouvèrent et rigolèrent ensemble avant de vouloir encore une fois visiter une partie de Londres que Draco ne connaissait pas. Mais apparurent devant eux plusieurs personnes. Draco en connaissait la plupart, seule une vieille femme lui était inconnue.
« Bonjour Mr Malfoy, déclara alors Dumbledore. -Qu’est ce qui se passe, demanda glacialement Draco. »
Harry se retourna brusquement vers Draco, il n’avait jamais ce ton avec lui, ni ce regard glacial, apparemment ces personnes n’étaient pas les bienvenues. En examinant le groupe Harry pâlit en reconnaissant Mme Figgs, il commença doucement à reculer. Sa figure trahissait sa peur, il ne voulait pas retourner chez les Dursley…jamais, plutôt mourir de que retourner là bas.
« Harry, viens dit-elle doucement. -Non, dit-il en tremblant….je n’y retournerais pas….jamais. »
Il tremblait violemment, tous étaient ébahis par sa réaction. Des larmes coulaient doucement sur ses joues.
« Harry que se passe-t-il. -Mr Potter calmez-vous, dit doucement Dumbledore. -POTTER ? Hurla Draco, mais…mais ce n’est pas possible…Non pas toi… »
Harry ne comprenait rien du tout à la situation, sa respiration se fit de plus en plus violente, tout tournait autour de lui. Il paniquait complètement. Il recula encore un peu. Arabella voyant la peur de l’enfant s’avança doucement vers lui.
« Viens Harry, tout va rentrer dans l’ordre. »
Harry se concentra le plus possible, il était complètement tremblant et paniqué, il ne souhaitait qu’une seule chose, disparaître et se retrouver dans sa maison abandonné à l’abri de ces étranges personnes.
Pour le groupe tout se passa très rapidement. Ils virent Harry fermer les yeux et dans un ‘pop’ sonore disparaître sous leurs yeux.
« Alors ça je ne l’ai pas vu venir. Mais après tout c’est Potter, il ne peut rien faire comme tout le monde. A 7 ans il transplane forcément. -Oh, Severus !! -Draco, il faut que tu nous dises si tu sais où il vit ? -Sais pas, dit-il mécontent. -Il faudrait le retrouver grâce à une carte ou un hibou, proposa Minerva. -J’ai déjà essayé Minerva, je ne sais pas comment ni pourquoi mais le jeune Potter est incartable, et j’ai beau envoyer des hiboux ils ne le trouvent pas, il revienne à Poudlard. -Comment peut-il faire cela ? -La volonté des enfants si elle est très forte et si son pouvoir magique est grand peut accomplir des miracles. -C’est encore ma faute Albus, en me voyant il a complètement paniqué. -Mais pourquoi ? Déclara Minerva. -Je pense que les Dursley le maltraitaient, cela expliquerait sa fugue. -Et vous n’avez rien vu l’accusa Remus, c’était votre rôle… -Je sais dit-elle en baissant la tête. -Les reproches seront pour plus tard lâcha Dumbledore, il faut absolument retrouver le garçon. »
Ils partirent tous du parc. Draco et Severus retournèrent dans la maison. Draco resta calme tout au long du voyage. Il était partagé, son éducation ou son ami ? Harry lui avait appris à sourire et rigoler, d’un autre côté son père avait fait partit de sa vie. Il trouvait que Potter était une personne exceptionnelle…ça il ne l’oublierait jamais.
« Je ne pense pas que ton père devrait être au courant de ta rencontre, mais sache une chose Draco, je ne t’avais jamais vu si heureux. Et tout le monde sait combien je hais les Potter…enfin le petit dernier me fait plus pitié qu’autre chose. -Ce n’est pas mal d’avoir de l’amitié pour quelqu’un qu’on doit détester ? -Fais tes propres choix Draco, pas ceux que ton père veut que tu choisisses. -Tu sais il m’a fait un cadeau. -Lequel ? -Son livre préféré, la légende de Merlin, crois-tu que quelque part il se doutait qu’il était un sorcier ? -Potter possède de très grand pouvoir magique, il vient de transplaner devant nous. Même si tu es trop jeune pour comprendre, sache que je n’approuve pas les choix de ton père. Si jamais tu as un problème, n’hésite surtout pas à venir vers moi. -D’accord lui sourit Draco. »
La fin de l’été se déroula normalement pour beaucoup de monde, pour d’autre elle fut signe d’échec. En effet, après de nombreuses recherches, le jeune Potter restait complètement introuvable. Avec la rentrée les recherches seraient d’autant plus ralenties.
A suivre... |