Chapitre 8: L’échappé
Le début de journée fut particulièrement mouvementé à Poudlard. Le ministre lui-même débarqua en plein milieu du petit déjeuner et exigea des explications à propos de l’article paru dans la Gazette.
« Dumbledore, je vous ordonne de me dire ce que cela signifie, dit-il en brandissant le journal du matin. -Il serait préférable monsieur le ministre que nous continuions cette agréable conversation dans mon bureau. -Non, je veux des explications et je les veux maintenant. -Il m’est impossible de vous en fournir ici. -Vous osez vous rebeller contre l’autorité du ministre, je pourrais vous faire enfermer pour outrage à la loi. -Si vous voulez bien me suivre monsieur le ministre, dit Dumbledore en se levant et en se dirigeant vers son bureau. »
Ne croyant pas au toupet du vieil homme le ministre resta quelques instants cois avant de courir pour rattraper le retard qu’il avait sur le vieux directeur. Dire que le ministre fulminait était un doux euphémisme, mais apparemment le directeur n’était pas inquiet de son sort. En même temps, qui oserait s’attaquer à Dumbledore ? Même si Fudge était idiot, il n’était pas suicidaire. Fumseck accueillit son maître en chantant lorsqu’il vit se dernier franchir la porte mais se tût lorsqu’il aperçut Fudge.
« Bien maintenant j’espère pouvoir avoir mes réponses, qu’est-ce que cela signifie Dumbledore ? Une mauvaise blague de votre part ? -Un bonbon au citron monsieur le ministre ? -Vous plaisantez…je ne suis pas d’humeur pour faire de l’humour. -Je prends ça pour un non alors, mais je vous en prie asseyez-vous ! -Je…je…je veux des réponses Dumbledore. »
Fudge virait au rouge cramoisi, il était sur le point de faire une crise de nerf, mais Dumbledore semblait toujours aussi imperturbable !
« Monsieur le ministre, je pense qu’il serait préférable que vous preniez un siège, dit doucement l’un des hommes qui accompagnait le ministre. -Je vais faire ça, merci euh…Jack. -C’est John, monsieur. -Peu importe, Dumbledore, j’attends. Dîtes moi que tout est faux. -Vous savez pourtant que la Gazette ne raconte jamais de mensonges, n’est-ce pas ? -Vous jouez avec mes nerfs, je pourrais vous faire destituer de votre poste, je pourrais même vous exiler, vous ne pourriez jamais remettre un pied en Angleterre. -Franchement Cornélius, vous ne ferez jamais cela, soyons raisonnable. Nous avons un problème certes, mais pas la peine d’en venir à de telles extrémités ! -J’en déduis que Potter est dans la nature, n’est-ce pas ? -Effectivement, le jeune Harry Potter s’est enfuit de chez lui, voilà maintenant plus d’un an et demi, la surveillance sous laquelle il avait été placé n’a pas été suffisante. -Ce n’est pourtant pas dur de surveiller un gamin de 4 ans, même si c’est le survivant. -Harry vient d’avoir 7 ans monsieur le ministre et il a été aperçu en été, c’est à ce moment que l‘on a constaté sa disparition ! -Et pourquoi ne pas avoir averti le ministère ? -Parce que c’est un garçon qui n’a confiance en aucune personne, et encore moins en des étrangers. Vous lui auriez fait peur et il aurait certainement quitté Londres, voilà pourquoi je n’ai prévenu personne. -Il est en vie n’est-ce pas ? Dit d’un ton peureux Fudge. -Vous inquiéteriez vous de votre position en tant que ministre si Harry Potter venait à mourir à cause de négligence ? -Vous seriez dans le même cas que moi. -C’est vrai. -Et on peut savoir pourquoi vous n’avez pas voulu le mettre dans une famille sorcière, on aurait pu avoir un œil sur lui. -Je regrette ma décision, mais il était plus évident qu’il soit dans sa famille. -Et pourtant il s’est enfui. Je vais mettre toutes les patrouilles d’Auror disponible à sa recherche, ils vont retourner Londres de fond en comble. -N’en faîtes rien, je vous suggère plutôt de fouiller Londres le plus discrètement possible, sinon le garçon va prendre peur et on risque de le perdre pour de bon. Je pense que cela ne peut que vous nuire. -Très bien mais cette fois c’est moi qui dirige les recherches, parce que vous êtes incapable de retrouver un gamin de 7 ans. »
Sur ce, Fudge se leva et sortit brusquement du bureau directorial, Minerva en profita pour y rentrer.
« Il ne va tout de même pas vous démettre de vos fonctions, n’est-ce pas Albus ? -Non, Fudge n’est pas un imbécile quand il s’agit de garder son poste, il sait que si je coule, il coule avec moi. Il ne fera donc rien contre moi. Peut-être m’accuser de garder des informations et encore je n’en suis pas sûr. Il sait que je peux le faire tomber de son poste. -Eh bien vous devriez, il n’est pas un bon ministre, cela se voit qu’il ne saura pas gérer les Aurors pendant les recherches. -John, le chef des Aurors, est un vieil ami, il sait ce qu’il faut faire et surtout il me transmettra les informations qu’il aura. -J’espère qu’on le retrouvera rapidement, je me fais beaucoup de souci pour Harry. -Moi aussi Minerva, mais il est plein de ressources. Je suis sûr que la magie l’aide à survivre, on en a eu la preuve lors de notre dernière rencontre avec lui. -C’est vrai, qu’allons nous faire quand nous l’aurons retrouvé ? Chez qui va-t-il vivre ? -Chaque chose en son temps, pour le moment il nous faut d’abord le retrouver. -Vous avez raison, je dois y aller si je ne veux pas être en retard pour mes cours. »
Minerva salua le directeur et partit en direction de sa classe. Depuis le début de l’année elle enseignait la métamorphose, mais le cœur n’y était pas. Elle était inquiète et cela se ressentait beaucoup en classe. Elle laissait passer certains comportements que normalement elle n’aurait jamais acceptés.
L’article ne tarda pas à mettre en effervescence toute la communauté sorcière. De nombreuses beuglantes arrivèrent à Poudlard, il ne se passait plus une journée sans entendre une voix d’une mère indignée ou d’un père en colère. Mais malgré cela Dumbledore paraissait imperturbable et complètement imperméable aux insultes.
« Ne peut-on pas mettre un filtre pour qu’il cesse de nous cassez les oreilles ? Demanda un Snape en colère. -Voyons Severus, on ne peut pas empêcher les gens de s’exprimer, même s’ils ne le font pas de la bonne manière, répondit la directrice des Gryffondors. -Vous les lions et votre moral... -Si cela peux vous aider je connais un très bon sort pour vous rendre sourd, répondit avec un sourire malveillant McGonagall. -N’essayez même pas, vous risqueriez de détruire mes oreilles. -Si seulement cela pouvait vous rendre plus aimable. -Très drôle, rigola Sinistra. »
Severus lui lança un regard noir qui la figea sur place…elle aurait dû y être habituée mais non, après plusieurs années, elle avait toujours redouté ce fameux regard. Seul Dumbledore semblait immunisé !
« DUMBLEDORE COMMENT POUVEZ-VOUS PERMETTRE UNE TELLE ABOMINATION ! AVEZ-VOUS PERDU VOTRE CŒUR ? LAISSER UN PAUVRE ENFANT DANS LES RUES ? JE ME DEMANDE ENCORE COMMENT J’AI PU UN JOUR AVOIR CONFIANCE EN VOUS ! -Et c’est reparti, grimaça Severus. -Il faut les comprendre Severus, ils n’ont que la mauvaise partie de l’histoire, peut-on en vouloir à des gens ignorants ? Je ne pense pas. -Au risque de me répéter, vous les Gryffondors et votre moral. -Qui vous dit que j’ai été à Gryffondor, sourit malicieusement Dumbledore. -ALORS C’EST DE CETTE MANIERE QUE VOUS REMERCIEZ NOTRE SAUVEUR ? EN LE LAISSANT MOURIR A PETIT FEU DANS LA RUE ? J’ESPERE QUE VOUS AVEZ HONTE DE VOTRE COMPORTEMENT ! »
Severus, n’en pouvant plus, décida de fuir, comme tous les matins depuis peu, sans avoir pu finir son petit déjeuner. Bien heureusement, une grande majorité des enfants n’avaient pas été retirés de l’école, mais le conseil au contraire n’avait pas été tendre avec Dumbledore et il l’avait compris en voyant Lucius Malfoy entrer dans Poudlard d’un pas conquérant une semaine après l’éclat !
« Mr Malfoy, que me vaut le plaisir de votre visite, demanda Dumbledore alors qu’il était tranquillement assis derrière son bureau. -Le conseil m’envoie, Dumbledore. -Et qu’est-ce que le conseil souhaite ? -Il souhaite que je vérifie tous les dossiers et que j’interroge tous les professeurs, afin de pouvoir leur faire ma conclusion sur votre aptitude à être le directeur de cette prestigieuse école. -Bien, je prendrais donc les dispositions nécessaires afin que vous puissiez faire votre travail correctement. Je vous attends donc dès la semaine prochaine, afin de vous aménager une salle nécessaire et vous ouvrir les dossiers. -Mais c’est un ordre avec effet immédiat. -Et je n’ai pas refusé, mais je suis pour le moment incapable de vous trouver une salle. Il suffit que je réarrange quelques détails, vous ne pourriez pas faire votre travail de façon correcte. Je ne pense pas que le conseil en serait très heureux. -Très bien Dumbledore, dit Lucius en serrant les dents, je serais donc là la semaine prochaine. »
Sur ce, il partit furieux du bureau du vieux fou, mécontent qu’il n’ait pas eu plus de réaction de la part de Dumbledore en ce qui concernait l’investigation dont il était l’objet.
Albus soupira bruyamment. Cette investigation tombait vraiment au mauvais moment, enfin ce n’était pas comme s’il ne s’y était pas attendu. Malheureusement tout semblait l’empêcher de continuer les recherches du jeune sorcier ; les membres du corps enseignant qui partait régulièrement dans Londres pour surveiller les rues devaient absolument ne plus partir à leurs recherches, du moins le temps de l’enquête. Il décida donc de faire une réunion avec ceux qui avaient été dans la confidence.
« Albus, on peut savoir ce qui se passe, demanda Minerva au début de la réunion. -Il se passe que le conseil de l’école a décidé d’enquêter sur ma façon de diriger cette école. -Quoi ? Mais c’est une honte, s’écria Remus. -Cela tombait sous le sens railla Severus. -Exact, ils ont envoyé une personne qui sera chargé de vérifier les différents dossiers des élèves ainsi qu’un interrogatoire du corps enseignant. -Il est hors de question que je me fasse interroger par… -Mr Malfoy est l’émissaire du conseil. -Quelle surprise, lança sarcastiquement Remus, il est toujours là quand il y a des problèmes. -Je suspends donc toutes les recherches dans Londres… -Alors on abandonne Potter dans la rue, dit Severus sur un ton de mépris. -Non, je n’ai jamais dit cela, seulement le ministère a déjà pris des mesures, et je pense qu’il est préférable de faire profil bas pour le moment dit Dumbledore en souriant malicieusement. -Je suppose que nous n’avons jamais fait de recherches dans Londres, soupira Minerva. -Il n’est pas conseillé de mentir au conseil, mais moins ils en savent mieux c’est. -Mentir à un Malfoy n’est pas évident, dit Severus. -Je ne me fais pas trop de souci pour vous Severus, mais ce que vous dîtes est juste. -J’espère pour la première fois que le ministère réussira là où j’ai échoué. -Potter est débrouillard, assura Severus, je sais qu’il a un endroit quelque part où il dort et je sais aussi que quelqu’un s’occupait de lui, je ne pense pas qu’il soit quelque part mourrant. -J’espère, soupira Remus. »
Remus s’était toujours senti coupable d’avoir été aussi faible. Il avait été détruit après la mort de ses amis et il n’avait pas su prendre soin du fils d’un de ses meilleurs amis. Aujourd’hui il ne ferait qu’une chose, il n’aurait plus qu’un seul objectif : retrouver Harry et lui assurer une vie des plus heureuses, parce que pour le moment le pauvre n’avait enchaîné que malheur sur malheur !
Une salle fut aménagée spécialement pour Lucius Malfoy et ce dernier entra d’un pas conquérant dans Poudlard à la date et heure prévue, sans une seule seconde de retard…désolant avait discrètement pensé Severus.
« Très bien Dumbledore, je suis là et j’aimerais voir mes aménagements personnels qui ont été promis pour ces deux semaines d’enquêtes. -Si vous voulez bien me suivre Mr Malfoy, dit Dumbledore un sourire collé sur le visage. »
Le directeur se leva tranquillement et pris son temps pour emmener Lucius tout en lui refaisant une petite partie de l’histoire de Poudlard. Severus riait intérieurement, d’après la tête de Lucius, ce dernier avait envie de commettre un meurtre et pour une fois, Severus était d’accord avec les méthodes de Dumbledore. Rien n’était pire que la torture mentale faîte par Dumbledore. Lucius ne s’en sortirait pas vivant.
« Vous voyez, ici c’est le portrait de Lady Hammington, elle fût une généreuse donatrice pour Poudlard, elle a même été nommé au conseil d’administration de l’école de l’époque et elle a beaucoup fait avancer la renommé de cette école. Elle a participé au développement de certaines matières, par exemple saviez-vous que l’arithmancie n’était pas enseigné à son époque et qu’elle l’a inséré au programme. De même elle a mis en place quelques hectares en plus pour la forêt interdite afin de favoriser le développement des plantes phénixytian. Vous connaissez j’en suis sûre cette variété de plante, très utilisée en potion, mais sur ce point Severus en connaît beaucoup plus que moi. -Vous n’avez pas bientôt fini avec votre charabia, montrez moi juste les logements que vous avez aménagés, dit Lucius en sentant poindre en lui une douce envie de meurtre. -Oui, bien sûr, mais saviez-vous que cette plante justement, lorsque l’hiver arrive voit ses feuilles mourir, ces dernières deviennent marron mais ne tombent pas comme l’auraient fait toutes autres plantes caduques. Lorsque l’été revient à nouveau, ce ne sont pas de nouvelles feuilles qui poussent mais bien les anciennes qui reprennent vie. Un peu comme un phoenix renaît de ses cendres, d’où le nom de cette plante. C’est d’ailleurs aussi la raison pour laquelle elles sont très rares. Ah nous voici arrivé, quel dommage j’aurais tellement voulu vous parler de Sir Condrig, c’est aussi un personnage très intéressant… -Le mot de passe, suggéra Lucius sur un ton très calme…trop calme pour Lucius Malfoy. -Ah oui…où avais-je la tête. Le mot de passe est ‘abandonné’ »
Lucius n’attendit pas que Dumbledore rouvre à nouveau la bouche, il se faufila le plus rapidement possible dans son nouveau petit monde et referma bien vite le tableau avant que Dumbledore n’ait l’envie subite de lui faire visiter l’endroit.
« Ce vieux fou va finir par me rendre dingue, le tout est de trouver un moyen de le faire renvoyer. »
L’espace aménagé par les soins de Dumbledore était spacieux, il y avait deux grandes armoires de chaque côté de la chambre, la première contenait tous les dossiers des élèves et la seconde contenait les emplois du temps de chaque année ainsi que les dossiers des professeurs et leur emplois du temps. Lucius prit un malin plaisir à relire son propre dossier scolaire ainsi que celui de Severus et il fût satisfait de constater qu’il avait de bien meilleurs notes que ce dernier, à part bien sûr en potion. Ils n’avaient pas été dans la même classe à cause de leur différence d’âge mais savoir qu’il avait de meilleures notes prouvait bien qu’il était le meilleur. Au plus profond de lui-même il savait très bien qu’il ne trouverait rien dans les dossiers ou dans les emplois du temps. Dumbledore était peut-être fou, mais il n’était pas suicidaire, il n’allait pas remettre à Lucius des dossiers lui permettant de le faire renvoyer. Il fut particulièrement heureux de pouvoir interroger à son bon vouloir les professeurs de Poudlard.
« Alors professeur McGonagall, n’avez-vous aucune requête spéciale à faire pour le conseil d’administration de l’école ? -Non, aucune, je n’ai pas de quoi me plaindre. -Pourtant d’après votre emploi du temps vous pourriez demander à ce qu’il soit allégé ! -Et pourquoi ferai-je une telle chose ? J’aime mon emploi du temps. -Avec l’âge on aurait pu penser que… -Insinuez-vous que je suis trop vieille pour enseigner Mr Malfoy ? -Jamais je ne me serais permis une telle offense professeur. Depuis quand savez-vous qu’Harry Potter a disparu ? -Depuis cet été comme l’a si bien dit cette jeune journaliste. -Vous ne niez pas avoir eu ses informations ? -Non, en effet, je ne suis pas une menteuse Mr Malfoy. -Bien sûr, et vous avez lancé des recherches ? -Oui, quelques personnes et moi-même avons lancé nos propres recherches, car nous avions constaté que Mr Potter était terrifié par les personnes en général, c’est pour cette raison que nous avions décidé d’attendre un peu avant de prévenir le ministère. -Vous comptiez vraiment l’avertir, demanda dangereusement Lucius. -Bien sûr, dit McGonagall sans aucune hésitation. »
En réalité il avait été question d’en parler au ministère mais seulement s’il n’y avait eu aucun progrès, ce qui était présentement le cas, elle ne mentait donc pas.
« Je ne vais pas vous retenir plus longtemps, j’ai vu que vous avez cours dans 30 minutes, allez donc vous préparer. -Merci Mr Malfoy, bonne journée à vous, dit-elle en lui faisant un demi-sourire. »
Lucius était mécontent, il pensait réellement que le personnel allait nier et ainsi il aurait pu prouver qu’il s’agissait d’une conspiration contre le ministère. Avec un autre ministre cet argument ne serait jamais passé, mais avec Fudge, tout était dans la manière de le dire, il fallait savoir le prendre comme il fallait pour lui faire faire tout ce qu’on voulait. Lucius était un de ces hommes qui savait parfaitement manipuler tout le monde, enfin presque… Les autres professeurs ne furent pas plus bavards et certains n’avaient même pas été mis dans la confidence. Avec un peu de chance Lucius se dit qu’il pourrait dresser le personnel de l’école contre eux.
« Severus, pour toi je ferais une exception de cet ennuyeux interrogatoire. -Et en quel honneur ? Demanda Severus sur un ton ennuyé, son ton habituel en réalité. -Tu es le parrain de mon fils voyons. -Comment va-t-il ? -Bien, je compte renforcer un peu son éducation, il me semble dans la lune de temps en temps, mais ses professeurs ne se plaignent pas de lui. -Tu devrais être fier de lui. -Je le serais quand il aura fait ses preuves, pour le moment ce n’est qu’un gamin même s’il sait se tenir comme un Malfoy, quoiqu’il faille encore que je lui donne certaines leçons. Mais parlons d’autre chose, étais-tu au courant de la disparition de Potter ? -Je l’étais. -Et tu ne m’a rien dit, après tout ce qu’on a partagé ces dernières années ? -Je voulais être sûr que ce n’était pas encore un coup de vieillesse de la part de Dumbledore. Je pensais qu’il aurait un peu mieux à l’œil ce ‘héros’, dit-il en crachant ses derniers mots. -Cela pourrait être drôle de le retrouver avant Dumbledore. -Pour en faire quoi ? Un martyr ? Non merci, comme si il n’était déjà pas assez adulé par les foules. -Tu le détestes déjà, tu n’as pas changé Severus, cette haine que tu entretiens envers Potter, tu la diriges vers le fils. C’est tellement Serpentard, mon vieil ami tu ne changeras jamais. -Si tu le dis, répliqua Severus toujours sur le même ton. -Tu es invité à dîner au manoir, je suppose que Draco va être heureux de ta visite. Passe en fin de semaine. -Ce n’est pas comme si j’avais le choix ! -Tu préfères rester enfermé sous le nez du vieux fou ? -Je n’ai jamais dit ça, mieux vaut n’importe quel endroit que Poudlard. -Il y aura une réunion avec la famille Parkinson au manoir, que dirais-tu de nous rejoindre ? -Avec joie. Ce n’est pas que ta compagnie n’est pas agréable, mais je dois aller m’efforcer de faire rentrer quelques notions dans la tête de ce qu’on appelle ici des élèves. -Enlève le plus de points à Gryffondors ! -Comment peut-il en être autrement. »
Severus partit avec un petit claquement de cape si caractéristique à sa personne et alla s’enfermer dans sa salle de classe encore vide d’élèves.
‘’’Oh Lucius comment peux-tu être aussi insensible à ce que ton fils attend de toi. Tu es vraiment sans espoir. Toute ma vie n’est que faux semblant et solitude. Toujours à faire semblant d’être quelqu’un que ce soit devant Dumbledore ou Lucius et il fût même un temps où c’était devant le maître. Il n’y a eu que ma mère pour me comprendre, quand elle arrivait à me parler…’’’
Severus poussa un profond soupir. Sa vie ne se résumait à rien. Il n’avait été qu’un pion tout au long de sa vie, d’abord le pion de son père, puis celui du maître pour finir par être celui de Dumbledore, jamais il n’avait pu faire ce que lui voulait. Toujours emprisonné dans un rôle derrière un masque comme un acteur. La seule chose qu’il aurait voulu aurait été d’avoir eu quelqu’un qui le connaissait lui, Severus Snape et non le professeur graisseux de Poudlard ou encore l’espion de l’ordre du phoenix ou même le mangemort.
« Je suis pathétique, pire qu’un Poufsouffle, soupira-t-il doucement. »
Cinq petites minutes plus tard sa solitude fut interrompue par des cris joyeux d’élèves de troisième année, enfin joyeux jusqu’à ce qu’ils rentrent dans la salle de classe sous le regard noir du professeur de potion.
Pendant que Lucius s’amusait à interroger tous les professeurs, de son côté Dumbledore ne s’était pas tourné les pouces. Ne pouvant envoyer pour le moment ses professeurs en investigation à Londres il avait repris contact avec un vieil ami qui comme par le plus grand des hasards se trouvait être le chef des Aurors. John Broder était un homme d’un certain âge qui trouvait le métier d’Aurors très ennuyant depuis la fin des procès des mangemorts. En effet la communauté sorcière n’avait pas posé trop de problème, elle-même trop heureuse de pouvoir enfin goûter à une période de paix. Il ne se plaignait pas, mais détestait toujours devoir rester enfermé dans son bureau à remplir des papiers sur quelques vols mineurs. Il fût donc très étonné de recevoir dans son bureau le fameux directeur de Poudlard au moment du déjeuner le jour où l’article d’une certaine journaliste débutante, Rita Skeeter, était paru.
« Bonjour John. -Si le grand directeur de Poudlard se déplace en personne dans mon bureau c’est qu’il s’agit d’une affaire grave. -Effectivement, puis-je m’asseoir ? -Bien sûr, je reçois si peu de monde que j’en oublie les bonnes manières. Alors pourquoi êtes-vous ici ? -Avez-vous lu le journal ? -Cela fait déjà bien longtemps que j’ai arrêté de lire le journal, si je devais croire toutes les inepties qui y sont écrites… -Eh bien vous auriez dû, pour une fois il n’y a pas que du faux. -Il y a toujours une part de vérité, mais elle est tellement bien cachée que j’ai arrêté de chercher. -Harry Potter a disparu. -… »
Un long silence s’installa dans le bureau.
« J’ai bien entendu n’est-ce pas ? -Je le crains hélas, et je suis prêt à parier que d’ici quelques heures le ministre vous charge de retourner Londres entièrement afin de le retrouver. -N’était-il pas censé être dans sa famille ? -Censé est hélas bien choisi, il a fugué, on pourrait choisir ce terme. Le problème est qu’il n’a que 7 ans et qu’il a peur des gens, enfin ceux qui le recherche du moins. Je pense qu’il connaît bien Londres. -Vous voulez que je vous fasse part des avancées des recherches ? -J’aimerais beaucoup en effet être tenu au courant, cela bien entendu restera entre nous. -Bien sûr. -Avant de partir j’oubliais…si vous le retrouvez ne lui faîtes pas peur, il risque de transplanner. -A 7 ans ? -J’en suis témoin. -Pourquoi ne pas le localiser avec sa magie ? -Le système de chouette ne fonctionne pas, il est incartable et hélas il y a beaucoup trop de magie dans Londres pour qu’on puisse le repérer grâce à cela. De plus il ne l’utilise pas consciemment, elle se déclenche quand il a peur. -J’en prends note, je vais enfin pouvoir sortir de ce bureau. -Comment va ton petit-fils ? -Il grandit, il va devenir aussi beau que son grand père. -Bonne journée John, dit Dumbledore en esquissant un sourire bienveillant -Merci de me donner enfin du travail professeur. »
Sur ce Dumbledore disparut dans la cheminée. Une petite heure plus tard Fudge débarquait en grande pompe dans son bureau, accusait Dumbledore de tous les noms et le chargeait de retrouver le héros du monde sorcier.
Depuis maintenant deux semaines tous les Aurors étaient à la recherche d’un petit garçon de 7 ans qui se cachait hélas très bien. Les quelques années de calme avaient laissé des marques de paresse et une non organisation affligeante. Le chef des Aurors Mr Border dût réveiller tous ses hommes et refaire toute une organisation pour les recherches. Ils devaient être obligatoirement déguisé en Moldus, et certains Aurors infiltrèrent même la police Moldus afin d’être au courant de leurs avancées par rapport à un petit garçon trouvé. Mais toujours la même réponse, Harry Potter était introuvable.
De son côté, le ministre Fudge faisait comme à son habitude sa visite annuelle des endroits stratégiques de la communauté sorcière, tels que Pré au lard, Poudlard, le chemin de traverse et hélas pour lui Azkaban. Cette prison était lugubre et faisait froid dans le dos, le directeur Mr Marbot était un homme sinistre, peut-être le fait d’être toujours près de cette prison et de l’effet néfaste des Détraqueurs. En effet le directeur de la prison disposait d’une petite maison légèrement en retrait de la prison de façon à n’être pas toujours à côté des Détraqueurs lui permettant ainsi de rester saint d’esprit, et encore…
« Mr le ministre, je vous attendait justement. -Bonjour Mr le directeur, aucun problème à déplorer ? -Non, mis à part certains prisonnier qui hurle la nuit, à part cela rien de spécial. -Vous serez bientôt remplacé, cela fait déjà combien de temps que vous êtes à ce poste ? -Ca va bientôt faire dix ans. -Bien trop long je vous le concède, mais la communauté magique vous sera toujours reconnaissante de garder ces montres ici. -Vous voulez faire un tour ? -Si cela n’était pas obligatoire je rejetterais ce petit tour, mais je dois vérifiez que tout est bien en règle et j’ai un prisonnier à voir. -Vous avez le journal Mr le ministre ? -Oui, je n’ai eu le temps que de le survoler. -Qui est le prisonnier à voir cette fois-ci ? -Il s’agit de Kudnane, il demande à avoir un procès de nouveau sous Véritasérum. -Ce meurtrier ? -Hélas, mais je ne compte pas le laisser sortir. -Il est enfermé dans la partie la mieux surveillée d’Azkaban. -Je sais, là où sont enfermé tous les mangemorts. »
Ils continuèrent leur avancé sans échanger de mots, l’ambiance était de plus en plus lugubre, Fudge ressentait son mal être augmenter. Il se sentait mal. Il ne voyait pas comment arrivait à survivre les personnes enfermées ici, toutes devaient finir par devenir folles.
« Mr Kudnane, j’ai ici un papier affirmant que vous souhaitez reparaître devant un jury sous Véritasérum et il me faut votre signature. J’espère que vous comprenez tout ce qui va vous arriver par la suite ? -Je comprends, file moi ce maudit papier qu’on en finisse. »
L’homme qui était apparu était tout autre que celui qui avait été enfermé. Kudnane était connu pour être un homme avec une belle carrure, un visage sur de lui et une lueur meurtrière dans les yeux. L’homme que voyait Fudge était maigre, les yeux fuyant et une peur dans ses yeux qu’il ne lui avait jamais vue.
« Tenez, faîtes moi sortir d’ici, dit-il d’un ton presque suppliant. »
Fudge partit sans lui adresser la parole, il s’était retourné d’un coup et semblait vouloir partir en courant de ce lieu maudit. Soudain, il se sentit attraper par le bras et il ne put retenir un cri qu’on pourrait qualifier de presque féminin à cause des sons aigus qui étaient sortis de la bouche du ministre.
« Excusez moi de vous avoir fait si peur Fudge, mais ici il n’est pas facile de savoir ce qui se passe au dehors et voyant que vous possédiez la gazette j’aimerais, si cela est possible, pouvoir la lire. -Je…Black ?! -Je pourrais avoir la gazette Mr le ministre, demanda d’un ton faussement doux Sirius Black. -Euh…je…oui, tenez, dit Fudge en lui donnant le journal et en sortant de cette partie de la prison en marchant très rapidement. »
Ce qui avait fait le plus peur au ministre n’était pas tant l’état déplorable de la condition de Black mais cette lueur dans ces yeux. Autant Kudnane avait une lueur de peur et de folie autant Black semblait…normal, juste cette petit lueur de peur bien caché, il semblait parfaitement lucide et cela était encore plus terrifiant. Bien décidé à oublier cette aventure, Fudge se promit la prochaine fois de déléguer cette tache à une autre personne, même si cela était normalement interdit.
« Vous comptez vraiment relâcher Kudnane ? -Bien sûr que non, il est responsable du meurtre d’une famille entière, il suffira de bien choisir le jury qui sera présent au procès. Il restera la fin de sa vie à Azkaban. -Je préfère entendre cela, dit Marbot en souriant d’un air machiavélique. »
Les deux Aurors, qui accompagnaient Fudge depuis le début, n’avaient rien dit, mais s’empêchaient de rire au rappel du cri qu’avait poussé le ministre. Malgré cela ils étaient eux aussi pressés de sortir de ce sinistre endroit.
Lorsqu’il avait vu l’article, Draco avait espéré que son père ne fasse pas le lien entre son été et la découverte d’Harry. Heureusement Merlin l’avait entendu puisque son père avait été beaucoup trop content de s’occuper personnellement de Dumbledore, il n’avait fait aucun rapprochement. Son père n’étant pas à la maison, il avait eu le droit de ne pas avoir trop de tuteurs sur le dos. Il ne souhaitait qu’une chose, pouvoir jouer avec son ami, mais cela était bien sûr hors de question. Il s’ennuyait, les seuls enfants qu’il avait le droit de voir étaient Crabbe et Goyle, mais les deux garçons étaient si stupides qu’il préférait encore la compagnie des elfes de maison ou bien lire seul dans sa chambre. Depuis peu son père avait souvent été en contact avec Mr Parkinson qui possédait lui aussi une belle somme d’argent et était un Sang Pur. Mais voilà parfois les Sang Purs produisaient des êtres immondes et dénués d’intelligence, tel était le portrait que Draco faisait de Pansy Parkinson, aussi appelée ‘la colleuse’. Au début surpris par l’agressivité de la jeune fille il s’était fait ‘coller’ pendant une journée entière sans pouvoir respirer une seule seconde. Maintenant il savait comment il pouvait se débarrasser de l’intruse, il allait voir sa mère qui renvoyait la jeune fille. Contrairement à la croyance populaire, Narcissa Malfoy n’était pas une femme insensible et froide. Cette apparence elle la gardait pour ses sorties en public, avec son fils elle était une toute autre personne. Jamais pourtant elle ne montrait cette facette de sa personnalité à son mari. Le couple se détestait et Draco ne pouvait pas choisir entre eux. Il aimait la gentillesse, la noblesse et l’étendue de la connaissance de sa mère. D’un autre côté il avait toujours voulu être aussi respecté que son père l’était, il aimait voir les gens se faire tout petit face à son père, et par conséquent il avait toujours voulu que son père soit fière de lui, malgré le fait que ce dernier ne connaissait que paroles blessantes et autorité. Draco avait grandi rapidement, il n’avait pas eu le choix, et déjà très tôt il avait voulu que son père le regarde avec une lueur de fierté, mais jamais ce dernier ne semblait satisfait des efforts de son fils et cela peinait énormément Draco.
Lorsqu’il était un peu déprimé Draco allait toujours voir sa mère lorsque son père était absent, aujourd’hui ne faisait pas exception.
« Toujours à éviter la fille Parkinson Draco ? -Je voulais juste te voir. -Je crains hélas que tu ne doives la supporter encore bien longtemps. -Pourquoi ? -Je pense que ton père souhaite arranger un contrat de mariage entre les Malfoy et les Parkinson. -Me marier ? Avec elle ? Je dois vraiment le faire ? -Oh, Draco, dit sa mère d’une voix douce, je suis désolée trésor, si je pouvais faire quelque chose, crois moi je l’aurais fait. Mais je n’ai pas le droit de choisir ce qu’il y a de mieux pour mon fils. -Et si je ne veux pas, demanda d’une petite voix Draco. -Parfois on n’a pas le choix de faire ce qu’on veut, et d’autres décident à notre place. -Et si je pars, on ne me retrouverait pas, comme mon ami. -Tu me laisserais toute seule ici ? -Tu as le droit de venir avec moi, comme ça je ne serais pas seul, c’est triste d’être tout seul. -De quel ami parles-tu Draco ? -De quelqu’un dit Draco en tentant de rester calme. »
Narcissa connaissait son fils et le fait qu’il cache ses mains dans son dos et qu’il n’osait la regarder dans les yeux trahissait son état de nervosité. Sentant la gêne de son fils et se doutant que Severus devait y être pour quelque chose. Elle sourit doucement, prit son fils dans ses bras et alla s’asseoir dans un grand fauteuil confortable. Elle le câlina doucement, sachant que son fils avait un gros manque affectif et lui parla de sa voix douce.
« Tu sais que je ne pourrais jamais t’en vouloir quoi que tu ais fait ou que tu feras n’est-ce pas ? Je suis fière de toi, tu es le plus intelligent petit garçon que je connaisse. Comment s’est passé ton été trésor ? »
Draco profitait toujours des moments d’affection que sa mère lui donnait, il se sentait si bien avec elle, il était protégé et se sentait invincible. Comment dans ces conditions là pouvait-il lui mentir ? Il lui sourit et lui raconta son été dans tous les détails possibles.
« C’est le seul qui est venu vers moi et en fait, il a même été gentil avec moi, c’est mon seul ami tu sais. Je lui ais même offert mon livre de potion et il m’a donné un livre sur Merlin, mais il est tout sale. Je l’ai bien caché tu sais, père ne pourra jamais le trouver. Je sais que s’il le trouvait il irait le jeter parce qu’il est tout corné et tout sale et que c’est un livre Moldus. -Alors comme ça, ton ami est Harry Potter, quelle ironie, ton père ne doit jamais le savoir d’accord ? Cela sera notre secret à tous les deux et si tu veux en parler tu n’auras qu’à venir me chercher ! -Mais tu sais c’est moi qui lui apportais à manger parce qu’il vit tout seul et il n’a pas d’argent, en plus tu sais, il est tout petit et tout maigre. -Le pauvre, s’il savait que dans notre communauté il est riche. Vivement que le ministère le retrouve avant que Lucius ou les autres mettent la main dessus. »
Narcissa avait remarqué que le regard de Draco était remplis d’étoiles lorsqu’il parlait de son ami, elle ne l’avait jamais vu aussi heureux et enfantin, elle en remercia Severus et Dumbledore. Elle savait très bien que Severus n’aurait jamais passé son été dans le Londres moldu, elle en venait même à se demander comment Dumbledore avait réussi un tel exploit.
« Tu sais j’aimerais qu’on le retrouve vite pour qu’il puisse bien manger. -C’est très noble de ta part trésor, mais tu sais si jamais on le retrouve je doute que tu le revoies avant ton entrée à Poudlard, je ne sais même pas chez qui le ministère va le mettre. -Il n’a plus personne ? -Non, sa famille n’a apparemment pas su faire attention à lui, je doute qu’on le remette chez eux. -Il pourrait venir ici ? -Non Draco, jamais, dit sa mère d’une voix un peu plus dure, tu sais, si ton père a ton ami sous la main je ne pense pas qu’il s’occupe bien de lui. -Si je lui dis que c’est mon ami ? -Pourquoi ne lui as-tu pas dit alors ? -Parce que…il va lui faire du mal hein ?! -J’en ai bien peur, c’est pour ça qu’il ne doit pas s’approcher de ton père, Harry sera sûrement en sécurité quelque part dans une autre famille. -Mais je ne pourrais pas lui rendre visite ? -Pour le moment non mon chéri, allez file, je dois encore faire des choses importantes pour ton père. -D’accord, dit-il à regret en quittant les genoux de sa mère. »
De son côté Harry était terrifié, il avait l’habitude de sortir souvent de sa petite maison même si c’était uniquement pour se déplacer que dans le quartier avoisinant, mais là il avait vu une personne bizarre. C’était un homme grand qui posait des questions à beaucoup de personnes. Apparemment cet homme était aussi à sa recherche, les gens du quartier avait toujours fait très peu attention à lui, de plus il avait appris durant l’année à ce que les gens ne s’intéresse que très peu à lui. De toute façon les gens instinctivement ne le regardaient jamais dans les yeux à cause de ses vêtements usés et de son odeur qui n’était pas vraiment agréable. Mais depuis ce jour là il n’osait même plus mettre un pied dehors, seule la faim le poussait à sortir et à voler quelques fruits sur le marché, il était devenu un parfait petit voleur. Plus il manquait de nourriture plus il avait faim et plus des choses bizarre se passait dans son entourage. Il avait finalement compris que s’il voulait faire de la magie il devait être très concentré sur ce qu’il voulait. Il arrivait maintenant à allumer un feu quand il le voulait, il pouvait maintenant prouver à Ted qu’il était un vrai magicien, mais ce dernier était toujours absent. Depuis maintenant six mois Ted n’était pas revenu dans leur petite maison et Harry savait au plus profond de lui-même que si ce dernier ne revenait pas c’était uniquement parce qu’il ne pouvait pas. Il devait être quelque part sans aucune possibilité de s’enfuir, comme lui lorsqu’il était enfermé dans son placard. Bien qu’il n’en prenne pas conscience, Harry devenait de plus en plus faible, son petit corps n’étant pas alimenté correctement et son utilisation quotidienne de la magie le fatiguait. S’il ne voulait pas mourir à bout de force il fallait qu’il reprenne le plus rapidement possible une alimentation saine et complète.
Severus était de plus en plus horrible à supporter, en effet il était confiné à Poudlard sans autorisation de sortie. Il détestait Lucius d’être encore à Poudlard pendant une semaine et il détestait Dumbledore pour l’empêcher de reprendre ses recherches. Il fallait absolument qu’il trouve ce fameux Ted, car grâce à lui il pourrait enfin trouver Harry. Il était persuadé que Ted connaissait la cachette d’Harry, mais le problème était de retrouver cet homme. Il savait qu’il avait peut-être des problèmes d’après le sans-abri qu’il avait vu la dernière fois, il fallait donc que lui aussi infiltre les Aurors modus afin de savoir s’il connaissait cet individus. Les élèves de Poudlard ne purent oublier les deux semaines où le professeur le plus crains avait été d’une humeur massacrante, Gryffondor avait payé chèrement cette semaine en perdant plus de 500 points, Serdaigle et Poufsouffle ne se portait pas mieux en ayant perdu plus de 200 points et même les Serpentards perdirent une centaine de points. Lorsque Lucius Malfoy eut enfin quitté Poudlard, Severus partit directement dans son investigation.
« Je n’avais jamais vu Severus aussi impliqué dans une affaire, dit un matin McGonagall au professeur Dumbledore. -Moi non plus, il prend cette affaire très à cœur. -Savez-vous pourquoi ? -Je suppose qu’il se retrouve au travers des malheurs du jeune Potter. »
Minerva n’osa pas continuer la conversation, c’était du domaine privé de Severus et elle était sûre qu’il n’aimerait pas qu’on en parle dans son dos. L’autre personne pour laquelle Minerva était inquiète n’était autre que Remus Lupin. Depuis l’article il était très calme, n’osant presque plus parler aux autres, il s’était replié complètement sur lui-même. Elle arrivait à lui parler uniquement quand ce dernier fermait les portes et plaçait un sortilège d’insonorisation. Lui aussi prenait cette affaire très au sérieux, même si l’approche de la pleine lune le fatiguait, il était prêt à repartir à la recherche d’Harry.
Cependant après l’esclandre de la disparition du Survivant, Poudlard allait subir un deuxième article choc de cette jeune journaliste alors inconnue du nom de Rita Skeeter. En effet un matin, alors que Severus allait partir préparer son prochain cours de potion le courrier arriva une bonne demi-heure plus tôt, ce qui était exceptionnel. Lorsqu’il eu la gazette sur les genoux Severus fut pris d’un affreux pressentiment, allait-on annoncer la mort du survivant ? Allait-on dire qu’il s’était fait capturer par d’anciens partisans de Voldemort ? Sur la première page on pouvait voir une grande photo d’un prisonnier, un visage que Severus reconnaissait malgré le changement qu’Azkaban pouvait faire sur les personnes. C’était la photo de Sirius Black, son pire cauchemar d’école, sa Némésis personnel, son pire ennemi, l’homme qu’il détestait du plus profond de son âme.
Sirius Black en cavale !
Après la disparition du Survivant on s’était tous dit qu’il ne pouvait pas y avoir pire pour la communauté sorcière ? Eh bien on avait tort, Sirius Black le meurtrier sanguinaire s’est échappé d’Azkaban, réputé pour être une prison dont on ne ressort jamais. Comment un tel prodige a pu avoir lieu ? N’oublions pas que Black était le bras droit de Vous-savez-qui, et qu’il a assassiné douze Moldus en pleine rue et un sorcier. Après l’incompétence du directeur de Poudlard, on constate l’incompétence du directeur de cette prison. Mais que fait notre gouvernement ? Rien, on est aujourd’hui tous en grand danger. Il faut se cacher, protéger nos enfants, on ne sait pas ce que Black a en tête, il est très dangereux ! Certaines sources sont persuadées que Black serait après le Survivant. Mécontent que ce dernier soit toujours en vie, il profite de l’occasion qu’il soit introuvable pour pouvoir l’atteindre facilement. Que fait le ministère ? Cela fait maintenant un mois qu’ils sont à la recherche d’un enfant de sept ans et ils sont incapables de le retrouver. Comment peut-on ne pas retrouver un enfant de sept ans ? Toutes nos pensées vont vers Harry Potter en souhaitant du plus profond de notre cœur qu’il arrive à se cacher du plus grand meurtrier que le monde sorcier ait connu après Vous-savez-qui. Pour plus d’informations sur Sirius Black, allez à la page 4, sur Azkaban, allez à la page 6.
Severus laissa échapper un gros soupir, aujourd’hui était un jour à marquer d’une pierre noire pour la communauté sorcière. La peur allait se propager comme un feu dans un bois, cette bonne femme allait affoler tout le monde juste pour avoir l’exclusivité.
‘’’Comme si on avait vraiment besoin que Black se mêle de notre enquête maintenant !! Il ne manquait plus que cette catastrophe pour mettre sans dessus dessous la communauté sorcière entière !’’’
A suivre… |