Prologue
Halloween…James avait toujours adoré cette fête…il se rappelait surtout que chaque année, lorsqu’il était encore à Poudlard, la Grande Salle était toujours décorée en conséquence, les bougies qui flottaient habituellement au-dessus des tables étaient emprisonnées dans de gigantesques citrouilles qui trônaient aux quatre coins de la pièce, entretenues avec affection par Hagrid, le gardien de Poudlard. James n’avait que de bons souvenirs de sa scolarité à Poudlard…enfin, pas tout à fait, il y avait toujours eu quelques incidents malencontreux…le plus important d’entre eux…la rencontre entre Rogue et Remus lors de sa cinquième année. Remus était un loup garou et Rogue l’avait vu de très près sous sa forme la moins sympathique…tout cela à cause de Sirius. Sirius était comme son frère, aussi blagueur et charmeur que lui-même… James sourit à cette pensée…oui, Poudlard était bien loin maintenant. Cela faisait maintenant quatre longues années qu’ils avaient eu leur diplôme, cela faisait aussi trois ans qu’il avait proposé à Lily Evans de devenir sa femme et il était devenu papa depuis un an et trois mois du plus mignon de tous les bébés du monde magique. James détourna le regard de la fenêtre pour regarder Lily s’affairant à décorer leur maison en l’honneur de cette fête et Harry, à ses pieds, qui avait les mains dans un grand saladier rempli de chair de citrouille fraîchement évidée. Harry semblait transporté de joie d’avoir ses mains dans ce saladier et il décida de faire partager ce bonheur avec son père : il prit donc une généreuse poignée de chair et alla embrasser son père, traçant son chemin à quatre pattes. Il s’accrocha à la robe de son père qu’il secoua. Mais ce dernier regardait toujours sa femme amoureusement quand il vit la formidable traînée de citrouille qui serpentait…jusqu’à ses pieds. Il prit son fils dans ses bras et ce dernier éclata de rire, barbouillant de citrouille la figure de son père.
« Harry Potter, tu ne crois tout de même pas que tu vas t’en tirer à si bon compte, s’écria Lily Potter en remarquant la traînée de chair de citrouille qui sillonnait son salon. Et regarde un peu ce que tu as fait à ton père…je ne l’approche plus, s’exclama-t-elle, tentant vainement de ne pas éclater de rire en voyant la figure de son mari. »
Harry fit une moue adorable et Lily n’y résista pas, elle l’embrassa doucement sur le front et ce dernier en profita pour barbouiller soigneusement sa mère.
« Alors là non, je ne suis pas d’accord jeune homme, on va aller prendre un bain directement…regarde- moi, je suis toute sale par ta faute, fit -elle, faussement en colère. -Moi, je te trouve plus belle que jamais, protesta James en l’embrassant. -Dans ce cas, tu as un goût de citrouille, se moqua-t-elle, une fois le baiser rompu. »
Harry en profita pour embrasser aussi son père et sa mère tout en les barbouillant davantage. Lily le prit dans ses bras et alla directement dans la salle de bain, afin de laver son fils. James les regarda partir tous les deux, un sourire plaqué sur son visage…oui, il était le plus heureux des hommes, et pourtant, une ombre planait sur sa famille…une ombre portant le nom de Voldemort. Il savait qu’en étant Auror, il s’exposait au danger, il savait aussi qu’il exposait sa famille, mais Lily n’ignorait pas ce qu’elle risquait, et elle avait tout de même accepté de devenir Auror elle aussi et tout deux était membres de l’Ordre du Phœnix, ce qui était encore plus dangereux… et à tout cela se rajoutait une chose…un traître. Dumbledore l’avait en effet informé qu’il y avait un traître dans son entourage, mais pas n’importe quel entourage…son entourage le plus proche. Par mesure de sécurité, Dumbledore lui avait demandé d’utiliser le sort Fidelitas, mais James doutait…qui pouvait être le traître ? Il n’y avait que trois choix qui s’exposaient à lui…Sirius, Peter ou Remus. Pour lui, il était inconcevable qu’un de ses trois amis soit un traître et pourtant… Sirius et lui avaient beaucoup réfléchi et en était parvenu à une seule conclusion…Remus était le traître, et il fut donc décidé que Sirius soit son Gardien du secret. Enfin, jusqu’à il y a deux jours…au dernier moment, Sirius lui avait dit que tout le monde se douterait que ce serait lui le Gardien et l’avait donc convaincu de choisir Peter. Etrangement, James avait eu un mauvais pressentiment…il regarda de nouveau par la fenêtre. Il était à peine cinq heures de l’après midi et déjà la nuit commençait à tomber…le froid du crépuscule s’installait doucement…
James alla rejoindre Lily et Harry dans la salle de bain et tomba sur un tableau qu’il n’oublierait jamais…Lily était trempée et Harry riait comme un bienheureux. Ce dernier vit son père et le regarda avec un petit sourire enfantin. James trouva que son fils avait les plus beaux yeux qui lui aient été donnés de voir…ceux de Lily mais un éclat de malice y était présent, il savait que son fils serait lui aussi un blagueur comme son père. Il ne comprit pas ce qui lui arrivait mais se retrouva lui aussi trempé, sans que Harry n’ait cherché à l’éclabousser. Il regarda Lily qui éclata de rire.
« Ton fils est un sorcier mon chéri, il vient de t’asperger grâce à la magie, sourit-elle, il m’a fait le même coup. »
James regarda son fils avec admiration tandis que ce dernier éclatait de rire à nouveau. Son fils serait un puissant sorcier, il pouvait le sentir, faire de la magie accidentelle n’était pas vraiment un miracle pour un enfant sorcier, mais à cet âge- là c’était déjà beaucoup plus rare. Il était fier de son fils…
Le repas se passa en éclats de rire et grimaces entre James et son fils, Lily les regardait tous les deux en levant les yeux au ciel ou en participant aux fous rires.
« Mais qui m’a donné deux hommes aussi gamins l’un que l’autre. -Mais tu les aimes, tes deux hommes, lança James en lui faisant un sourire charmeur. -James Potter, sache que ton charme ne marche pas sur moi, répliqua-t-elle en rigolant. -Mon charme peut-être, mais…James la regarda comme un prédateur guette sa proie. -James, qu’est- ce que tu vas faire…s’inquiéta Lily, ayant arrêté de rire. »
Ce dernier ne répondit pas et sauta sur Lily en la couvrant de baisers tandis qu’elle éclatait de rire et embrassait à son tour son mari.
« Papa… »
Une petite voix venait de s’élever et James regarda son fils.
« Il parle…mon fils parle et il a dit papa…oh mon dieu, c’est le plus beau jour de ma vie, dit-il en regardant toujours Harry. -Maman…murmura alors la petite voix de Harry. »
Lily prit son fils dans ses bras et le câlina.
« Je t’aime, mon bébé, lui glissa-t-elle à l’oreille. »
Harry papillonna des yeux et les ferma doucement.
« Allez ! Il est l’heure d’aller au dodo mon bonhomme. »
Lily emmena son fils dans sa chambre, tandis que James rangeait la table. Il rejoignit Lily dans la chambre d’Harry, cette dernière venait d’enfiler le pyjama rouge et argent à son fils. On pouvait remarquer un Vif d’or qui se baladait sur le pyjama et Harry tentait de l’attraper.
« Tu seras un grand attrapeur, mon fils, souffla James en prenant Harry dans ses bras et lui faisant un gros bisou. »
Il coucha son fils qui ferma ses yeux dès que sa tête eût touché l’oreiller. James et Lily quittèrent la chambre. Une fois la porte refermé, Lily embrassa James.
« Je t’aime, lui glissa-t-elle à l’oreille. -Moi aussi, petite fleur…moi aussi. »
Lily alla dans le salon et prit le livre qu’elle avait déjà commencé à lire : « La plus grande des protections » Ce livre parlait essentiellement des protections magiques mais également de la protection du sang, lorsqu’on se trouvait dans une maison où une personne partageait le même sang et grâce à un sortilège spécifique, la personne était bien protégée…voire même inattaquable.
Elle commençait à somnoler quand soudain la porte d’entrée s’ouvrit brusquement dans un fracas monstre. Elle courut à l’entrée pour tomber face à face avec… Voldemort. Il leva sa baguette vers elle, mais James fut plus rapide et s’interposa et lança un puissant bouclier. Le sort de magie noire de Voldemort se fit aspirer.
James se retourna vers Lily.
« Sauve Harry, je t’en prie, sauve- le et pars le plus loin possible d’ici, sors de la propriété et transplane chez Sirius ou même à côté de Poudlard et demande la protection de Dumbledore. Dis- lui bien que le traître était Peter, cracha-t-il avec dégoût lorsqu’il prononça le nom du traître. -Et toi James ? -Moi Lily, je protège tes arrières, cours vite…je t’aime, souffla-t-il en l’embrassant avec désespoir. Il savait que lui ne survivrait pas à cette nuit. »
Lily partit, les larmes baignant son visage si doux.
« Comme c’est touchant Potter, mais crois- moi, je me charge de toi et de ton fils, il ne s’en sortira pas. »
James ne l’écoutait pas, il lança un sortilège puissant pour expulser Voldemort de sa propriété mais ce dernier l’évita facilement. Voldemort brisa en éclat le bouclier de James et lui lança : « Ne t’inquiète pas Potter, ce soir ta lignée s’éteint, tu meurs maintenant et ton fils te rejoint dans quelques minutes…je m’occuperai bien de ta sang de Bourbe de femme. »
Voldemort se recula et lança le sortilège de la mort. James s’effondra et mourut sur le coup. De son côté, Lily courut jusqu’à la chambre de son fils, le prit dans ses bras délicatement et sortit de la chambre lorsqu’elle vit avec horreur la mort de son mari et ne put s’empêcher de hurler un ‘non’ de désespoir. Voldemort leva les yeux vers elle et sourit. Lily se précipita jusque dans le salon, il y avait une porte qui pouvait lui permettre de sortir de la maison, autre que la porte d’entrée…mais elle n’eut pas le loisir de pouvoir l’ouvrir, Voldemort lui lança un sortilège qui la fit percuter un mur du salon. Harry qui n’avait jusque là rien dit, se mit à pleurer dans les bras de sa mère. Cette dernière affrontait Voldemort du regard, elle était apeurée…elle ne voulait pas que son fils meure si jeune.
« Je vous en prie…tuez- moi mais épargnez la vie de mon fils…ce n’est qu’un enfant…pitié… -Tes supplications ne servent à rien avec moi, siffla-t-il en la poussant sur le côté afin d’être face à face avec bébé en pleurs. -Non, je vous en prie, cria Lily en se jetant devant Harry, pitié, pas Harry…tuez- moi à la place… mais pas lui. -Pousse-toi idiote, tu peux avoir la vie sauve si tu te pousses. -Pitié…pas Harry, murmura-t-elle faiblement. »
Voldemort leva sa baguette une fois de plus et lança le sortilège de la mort… Lily s’écroula morte devant son fils. Harry continuait de pleurer, il ne comprenait pas ce qu’il se passait…pourquoi sa mère avait-elle si peur et maintenant ne bougeait-elle plus ? Voldemort regarda à nouveau le bébé.
« C’est vraiment trop facile, ricana-t-il avec dédain. »
Une fois de plus, il lança le sortilège. Mais l’impossible se produisit, la lumière verte qui sortit de la baguette frappa violemment Harry au front et rebondit vivement vers le Seigneur des Ténèbres. Ce dernier beaucoup trop surpris n’esquiva pas et se prit le sort en pleine poitrine. Voldemort se sentit anéanti, il ressentait la vie se retirer de son corps mais lui ne voulait pas mourir, il devait vivre, il n’était pas un vulgaire sorcier, il était le Seigneur des Ténèbres. Il sentit son corps fondre complètement…il n’était plus qu’une sorte de créature entre la vie et la mort, une sorte de parasite, il s’enfuit de la maison des Potter…
La marque des Ténèbres flottait au- dessus de la maison des Potter, enfin ce qu’il en restait : une fois que Voldemort reçut le sort, la maison avait commencé à s’écrouler, il ne restait maintenant qu’un tas de ruines, un seul bruit brisait le silence…des hurlements…des hurlements de bébé. Une fois sur place, Sirius bondit en direction du bruit et sortit Harry des décombres, une énorme planche en bois l’avait protégé lors de l’éboulement de la maison…magie accidentelle ou seulement une chance incroyable ? Sirius ne prit pas le temps de réfléchir et berça doucement Harry qui se calma : il connaissait cette voix, c’était une voix apaisante. Harry dévisagea Sirius pendant un long moment jusqu’à ce que son parrain ne sente une poigne sur son épaule, il se retourna brusquement, Harry dans un bras et sa baguette dans sa main libre. Mais il la rangea bien vite, voyant que ce n’était qu’Hagrid. Après une longue discussion, Sirius confia Harry à Hagrid avec regret et laissa sa moto à ce dernier. Sirius ne discutait pas les ordres de Dumbledore.
Quelques jours plus tard, Sirius Black fut arrêté par une bande d’Aurors et fut envoyé à Azkaban pour trahison de la famille Potter, entraînant la mort de James et Lily Potter, ainsi que meurtre de treize personnes, douze moldus et un sorcier du nom de Peter Pettigrow. Aucun procès ne lui fut accordé, il fut directement jeté à Azkaban.
Dans un même temps, Remus Lupin se morfondait dans ce qui lui servait de maison…en l’espace de cinq jours, il avait absolument tout perdu, trois de ses amis chers : Lily, James et Peter, de plus, il se sentait trahi par Sirius.
Comment Sirius avait-il pu trahi James et Lily, il était pratiquement le frère de James, c’était un maraudeur…comment avait-il pu faire une chose aussi…il n’y avait pas de mot pour qualifier la trahison de Sirius…
1 an plus tard :
Cela faisait maintenant un an que tous étaient partis, Remus était seul, personne n’était là pour lui, tout le monde avait soit peur de lui parce qu’il était un loup garou, soit à cause de son apparence de vagabond et son air maladif. Un an que tout son bonheur s’était écroulé, Sirius avait trahi James et Lily…ce n’était pas possible…Sirius avait toujours adoré James, il serait mort pour lui…pourquoi n’avait-il pas vu que Sirius avait basculé du coté des mangemorts ? Pourquoi ne l’avait-il pas senti ?
Il est vrai que James et Sirius l’évitait, peut-être que c’était cela la stratégie de Sirius, éloigner James de lui pour ne pas qu’il sente le danger. Sirius lui avait sûrement dit qu’il était lui-même du côté du mal et James l’avait cru apparemment.
Qu’est ce qu’il faisait le plus mal ? Savoir que son ami l’avait cru mauvais ou ne pas avoir senti que son autre ami était devenu mauvais ? Tout était de sa faute, si seulement il avait fait plus attention, il savait que James était une cible et il aurait dû se douter que c’était quelqu’un de proche de James…qui était le plus proche de James ? Bien sûr, c’était Sirius, le meilleur ami, le frère…et dire que James considérait Sirius comme son frère…
Qu’avait ressenti James quand il avait vu le mage noir, qu’avait-il ressenti quand il avait compris que celui qu’il considérait comme son frère l’avait trahi ?
Le monde sorcier était en fête, cela faisait un an jour pour jour que la paix régnait, tout cela grâce à Harry Potter…grâce au Survivant…mais deux personnes vivaient très mal ce jour, car depuis ce jour- là, ils avaient tout perdu. Remus Lupin se morfondait dans sa petite cabane qu’il s’était achetée loin de tous, tandis que Sirius pleurait la disparition par sa faute de son frère…
Quelque part, dans un quartier tranquille sans histoire, on entendait les pleurs d’un enfant, il provenait du numéro quatre, l’adresse exacte était en fait 4, Privet Drive.
« Mais il va bientôt arrêter de pleurer ce môme…même Dudley ne pleure pas autant, cria un homme rouge de colère. -Je ne sais pas ce qu’il a, répondit sa femme. C’est à chaque fois la même chose, dès qu’il est seul avec Dudley, il ne peut pas s’empêcher de pleurer. -De toute façon, ça ne peut plus durer…on n’aurait jamais dû accepter ce fardeau…crois-tu vraiment qu’on mérite cette punition ? -On n’a pas le choix, ils peuvent vraiment être dangereux…je suis sûre qu’ils pourraient nous faire du mal avec leur anormalité. -Eh bien soit, dans ce cas, il suffit que sa…ma…mag…magie…sorte de lui et pour cela, rien de mieux que de le traiter comme il le mérite…je ne vois pas de toute façon pourquoi il continuerait de dormir dans la chambre de Dudley, dès maintenant, il n’aura que ce qu’il mérite, le placard est largement assez grand pour lui. De plus, pour lui enlever sa …magie, rien de mieux que de le faire travailler et jamais…jamais on ne lui parlera de…magie, cracha-t-il. -Qu’est- ce qu’on lui dira à propos de ses parents ? -Qu’ils étaient des bons à rien et qu’il sont morts dans un accident de voiture, d’ailleurs sa cicatrice vient de là, voilà, il ne saura rien de plus et s’il nous questionne, eh bien il sera puni, ça devrait le dissuader de trop parler. »
Vernon Dursley prit alors le petit Harry par le col et le jeta sans ménagement dans le placard, lui expliqua que c’était sa nouvelle chambre et que s’il n’était pas content, il serait privé de repas. Le calvaire d’Harry commença réellement à partir de ce jour- là…
A suivre... |