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L'échiquier
Par Yuu-chuu
Harry Potter  -  Romance/Angoisse  -  fr
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    Chapitre 2     Les chapitres     5 Reviews    
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Chapitre 1 : Tout commence...

Note de début : Et vlouf, un deuxième chapitre posté (oui, deux pour le prix d'un, pourquoi ça ne voux mettrait pas en joie ? ^^). Je l'ai continué juste après avoir relu mon prologue (ça datait xD), et voilà...

 

Bonne lecture !

 

 

Chapitre 1 :Tout commence...

 

oOo

POV : Harry

oOo

 

12 janvier 1999

 

Terminale. Couloirs bondés. Les gens ont des yeux de merlans frits en me regardant. Encore.

Aujourd’hui ça ne m’atteint plus : j’ai juste envie de gerber ces globes oculaires à moitié sortis de leurs orbites.

 

Il fut un temps où ils ne me dérangeaient pas, ces regards. Au tout début, ils m’intimidaient ; après quoi, je les ai aimés. Et puis, de fil en aiguille, l’amour est devenu dégoût…

 

Un peu comme envers moi-même. Je me rappelle tellement bien cette époque où j’étais content d’être moi-même, sans même en être conscient. J’étais équilibré, il me semble : dans notre société, existe-t-il un seul môme sain d’esprit qui ne soit pas équilibré ?

 

Tout cela n’a plus d’importance, je ne les subirais plus longtemps. Je fais partie des forces du « Bien », je suis même en tête de cette ligue, c’est pourquoi je serai le dernier à mourir à la fin de cette pseudo guerre froide.

 

Forces de Bien, forces du Mal… Finalement, ce ne sont que des foutaises. Voldemort aura eu raison sur au moins un point : les seuls rapports qui existent ne sont pas des rapports Bien/Mal, mais des rapports Fort/Faible. Tous les puissants tirent leurs épingles du jeu, à la fin. Les seules pertes seront pour le petit peuple, pour les pauvres gens, pour les soldats, les miséreux, et les moldus (qui sont finalement considérés, de la part des deux camps, comme des animaux intéressants à étudier. Vive Dumby).

 

Les petites gens, cela ne les dérange pas maintenant. Actuellement, ce sont eux qui adulent le camp du Bien et qui diabolisent le camp du Mal. Mais à la fin de la guerre, ce seront eux les premiers à pleurer les pertes, car ce seront les seuls : les plus puissants auront eu de quoi se protéger…

 

Moi j’ai compris tout ça. Ce stratagème à la con, auquel tout le monde participe sans le savoir, et en se bouchant les yeux d’une force inouïe. Mais je sais aussi que je ne suis pas censé survivre à tout ça.

 

J’ai compris que le Ministère a pour but de terminer cette guerre avec ma mort et celle du Lord noir, ce qui ne devrait pas poser de problème, car je pense que nous nous entre-détruirons.

 

Mais au cas où je sortirai victorieux et –plus ou moins- indemne, j’aurais beaucoup trop d’influence sur la population sorcière. En fouillant dans le bureau de Dumbledore, je suis tombé sur un papier expliquant en long, en large et en travers pourquoi et comment il faudrait m’éliminer si je venais à survivre.

 

Autant dire que ma confiance envers le monde entier en a pris un coup, même si je me doutais ce que qui allait arriver.

 

Alors plutôt que de mourir par la baguette d’un de mes anciens confrère, je préfère encore crever au combat ou m’immoler.

 

De toutes manières, on verra bien comment ça va se passer. Je n’ai aucune crainte puisque je sais que je vais mourir ; j’ai fait mon deuil il y a bien longtemps.

 

Il faut que je cesse de rêvasser dans les couloirs, je viens de heurter quelqu’un…

 

… qui se révèle être Draco Malfoy. J’ai réellement la poisse, aujourd’hui.

 

Je le regarde en biais : il a les yeux complètement noirs, la bouche serrée en une fine ligne, les manches retroussées et les mains dans les poches. Ah, j’oubliais, il est décoiffé aussi. Depuis quelques temps, il se laisse aller : fini les uniformes bien repassés, les cheveux gominés en arrière et les pompes cirées, il ne s’occupe visiblement plus de son apparence.

 

Le Sauveur de l’Humanité suicidaire et Draco Malfoy négligé, tout fout le camp, ma bonne dame.

 

Je pose mon regard sur le cercle qui s’est formé autour de nous : il ne s’est encore rien passé, et pourtant on dirait que l’école entière s’est précipitée ici afin de nous voir nous battre. On n’est pas loin du Moyen-Âge…

 

Pendant mon observation, il semble avoir dit quelque chose. Je suppose que c’était une insulte ; aussi, je lui crache quelque chose d’autre en retour.

 

C’est stupide, mais c’est toujours comme cela que ça se passe, c’est l’une des seules choses qui soit restée constante dans ma vie. L’eau bout à cent degrés, Armstrong est le premier homme à être allée sur la Lune, je déteste Draco  Malfoy. C’est comme ça, ça ne changera visiblement pas.

 

Le plus crétin dans cette histoire, c’est que depuis quelques temps, je me mets à apprécier Malfoy. En tout cas, à la supporter mieux que la plupart des élèves dans cette école. Il semble être le dernier à être franc envers moi. Mes amis me promettent qu’on s’en sortira tous vivants et heureux – même si ils ne sont pas au courant des intentions du Ministère, et encore moins des miennes, ils pourraient ouvrir un peu les yeux…-, les gens que je ne connais pas mais qui sont pour les Forces du Bien m’adulent sans me connaître alors qu’ils me détesteraient sûrement si ils me fréquentaient vraiment, et même les Mangemorts & autres enfants des Forces du Mal me détestent sans trop savoir pourquoi.

Les seuls à savoir pourquoi ils m’aiment ou me détestent et à ne pas mentir, ce sont le Lord noir et Malfoy. C’est étrange, non, que les seuls à être honnêtes soient les deux personnes que je hais le plus ? La vie a de drôles de manières de me signifier ma solitude.

 

Malfoy me regarde fixement, de ses prunelles sombres ; je sens quelque chose qui se tord à l’intérieur, dans mon ventre, et ma migraine qui fuit comme si les yeux de ma Némésis la poursuivaient.

 

Je ne sais pas pourquoi, mais ce type est l’un des seuls qui me soulage. Voir la masse grouillante des élèves circuler dans ce château comme des cellules sanguines dans une artère me rend malade, j’ai l’impression d’être une cellule anormale, cancéreuse, qui est trop consciente de sa situation merdique pour circuler comme les autres. Malfoy me donne l’impression de faire partie du groupe des cellules cancéreuses.

 

Et ça, aussi égoïste que ce soit, ça me fait un bien fou.

 

Nos amis respectifs se chargent du reste : se balancer des insultes sur notre sang, nos partis, nos choix, nos familles respectives, c’est très facile étant donné que nos vies sont étalées dans les journaux.

Nous, pendant ce temps, on se regarde en chien de faïence, et j’ai l’étrange impression que chacun de nous se revigore dans ce duel oculaire.

 

Puis, fatigué, je me détourne : je n’ai pas envie de gagner contre lui. Mes amis, étonnés, me suivent vers la Grande Salle, mais je les plante devant ma chambre personnelle –cadeau de l’administration du château pour mon nouveau statut de Combattant.

 

Je m’allonge et sombre rapidement dans un sommeil comateux.

 

 

oOo

 

Dans la Grande Salle

 

« Enfin Ron, il faut faire quelque chose. Ce n’est plus possible, cette situation.

-Quoi, nous deux ? répondit le rouquin, la bouche pleine d’un aliment non-identifié.

-Mais… mais… de quoi parles tu, bégaya la jeune fille en rougissant.

-Euh, non rien, oublie, répliqua le garçon en plongeant dans son bol de céréales. Qu’est ce qui n’est plus possible ?

-Enfin, c’est la troisième fois cette semaine que Harry sèche le petit déjeuner. Il a déjà considérablement maigri depuis quelques mois, on ne peut plus le laisser faire !

-Et tu veux faire quoi pour y remédier ? L’attacher à son lit et le nourrir à la seringue de gavage ?

-Mais non enfin, s’emporta-t-elle, lui parler est un minimum à faire, surtout de ta part, tu es son meilleur ami ! Tu es censé l’aider dans les coups durs, le réconforter, et surtout le faire parler quand ça ne va pas !

-Tu me vois aller toquer à sa porte, le réveiller et lui sortir : « Salut mon vieux, j’ai remarqué que depuis quelques mois t’es anorexique, et puis je trouve que t’as mauvaise mine, c’est pour ça que je suis venu te réveiller en pleine sieste, alors raconte-moi tout ! » ?

-Ronald Weasley, ne te fais pas plus crétin que tu ne l’es déjà, soupira Hermione en levant les yeux au ciel. Tu sais ce que signifie le mot tact, n’est-ce pas ?

-Oui, Mione…

-Hé bien tu vas te servir de ce mot et de son sens rapidement si tu ne veux pas que ta figure rencontre sous peu mon assiette ! clama-t-elle.

-D’accord ! C’est bon ! » capitula Ron.

 

Si il avait été si réticent à aller parler à Harry, c’était qu’il avait déjà essayé : plus facile de tirer des sons d’une huître morte que de son meilleur ami. Il n’avait pas décroché un mot de toute leur entrevue. Ron supportait mal d’être ignoré, aussi ne jouait-il pas autre chose qu’un rôle de figurant dans la bande d’amis du Sauveur depuis ce jour-là.

 

Mais si il y avait une chose que Ron supportait encore moins que d’être ignoré, c’était de recevoir de la nourriture en pleine face. Aussi se leva-t-il de table et partit en direction de la chambre personnelle de son ex-meilleur ami.

 

 

Dans la chambre de Harry

 

Harry entendit, du fond de sa torpeur, de lourds coups frappés à la porte. Les yeux à demi-fermés par le sommeil, il se leva et alla ouvrir.

 

« Ron ? Qu’esstufoulà ? demanda-t-il, la voix enrouée par la fatigue.

-Sympathique, comme accueil. Je peux entrer ?

-Euh, si tu veux. »

 

Le roux entra dans la grande pièce vide, puis fit face à son ami en se tortillant.

 

« T’as un peu de temps, là ?

-Pourquoi faire ?

-Ecoute Harry, il faut qu’on parle. »

 

Ron lâcha cette phrase comme une pierre, les yeux affermis par sa volonté.

 

« Ron… Tu sais, je ne pense pas avoir grand-chose à dire…

-Au contraire ! Tu crois que personne ne remarque ton petit manège ? Tu te renferme de plus en plus sur toi-même, tu tournes en rond toute la journée dans  le château, tu ne parles à personne, tu ne manges plus, ton reg… »

 

Il avait failli dire « ton regard a le même éclat que celui de Sirius sur ses derniers jours, enfermé dans son Manoir ». Il ne l’avait pas dit de peur de retourner le couteau dans la plaie, depuis la mort de Sirius, Harry avait changé. Heureusement il ne semblait pas l’avoir remarqué.

 

« Peut-être simplement que tu le remarque parce que je ne te parle plus, répliqua sèchement Harry.

-P… Pardon ? bégaya Ron.

-Tu m’as tout à fait compris. Peut-être que nous nous éloignons parce que notre amitié est moins forte qu’avant, qui sait ?

-Tu es ridicule. Tu es mon frère, je te considère toujours tel quel, même si en ce moment tu ne vas pas bien…

-Qui te dit que je ne vais pas bien ? Et puis, cette histoire de fraternité, tu peux arrêter. On n’est plus aussi proches qu’avant, c’est un fait. Ca ne sert à rien de s’accrocher à des lambeaux d’amitiés passées… »

 

Le poing de Ron partit tout seul ; il alla s’enfoncer dans la mâchoire de Harry, qui lui-même fut projeté en arrière par la violence du choc. Se retenant au lit, il se massa la pomette en regardant le roux.

 

« Je ne veux plus jamais avoir à te parler. Tu deviens comme Malfoy, un petit con insensible. Tant mieux si ça te va », articula Ron d’une voix blanche.

 

Puis, pivotant sur ses pieds, il sortit de la pièce.

 

Harry laissa échapper quelques larmes qu’il réprima bien vite. Il était en fait plutôt content d’avoir fait cela : ça éviterait à Ron bien de la tristesse au moment de sa mort.

 

Il avala un somnifère et se rallongea. Sa dernière pensée avant de s’endormir fut la comparaison de Ron entre lui et Malfoy ; plutôt amusant, lui qui s’était comparé à sa Némésis un peu plus tôt. Bien qu’il ne lui ressemble absolument pas : des parents riches et présents, la maison Serpentard, Les Mangemorts, et puis même son physique, ses cheveux d’or blanc toujours coiffés avec soin, ses muscles fins, son visage sans défaut, ses paupières légères comme des papillons…

 

Il s’égarait : ce devaient être les médicament qui avaient cet effet. Il se retourna en grognant et partit pour un sommeil sans rêves.

 

De son côté, Ron, furieux, frappa dans un mur avant de se retenir du hurler de douleur (NdA : bah oui, il a pas tous les neurones là où il faut le Ronny, faudrait lui rappeler que le béton c’est comme qui dirait dur). Il partit directement dans les dortoirs où il frappa son oreiller de toutes ses forces (NdA : bah voilà, gentil garçon.) avant de s’écrouler.

 

Il ne devait surtout pas en parler à Hermione. Jamais.

 

A suivre 

oOo

 

Voilà, fin de ce chapitre (c’est pas trop tôt hein ?).

 

J’avais retrouvé ce début de fic qui date d’environ l’an mille (oui j’exagère), que j’ai relu et trouvé pas mal. Après avoir apporté quelques modifications, j’ai décidé de le continuer… et voilà ce que ça donne.

 

Un Harry et un Draco suicidaires, une Hermione sans personnalité et un Ron-chien-fidèle (youpi) : on croirait une fic écrite par une emo en manque de yaoi x)

 

Néanmoins je garde espoir : avec de la chance (et du boulot) je réussirais à donner à cet fiction un aspect à peu près présentable (je l’espère).

 

Bon, j’arrête mes notes de fin de fictions qui vont finir par prendre plus de place que la fiction elle-même, et place aux –éventuelles et rares et souvent inexistantes- reviews =D

 

PS : je cherche une bêta-lectrice très attentive pour corriger mes mini-fautes qui m’exaspèrent mais que je ne vois qu’en relisant des mois après mes fictions, qui veut ? Je mords pas =D

 

Bisous, et à bientôt sur Many Fics.

 

Yuki [mendori]

 

 

 
 
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