Bon alors, voilà, je suis inexcusable, même si je pense que pas grand-monde attendait la suite de cette fiction, mais je suis décidée à la terminer coûte que coûte.

J'ai décidé de l'écrire à la oneagain, ce qui signifie que je ne me relis pas, et que je sors ce qu'il y a à sortir comme ça; donc un peu d'indulgence svp =). 

Chapitre 2  

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POV : Harry

oOo 

Je suis morose.

J'ai jamais compris pourquoi le mot "morose" était composé comme ça. Il y a le mot "rose", dedans, comme si c'était doux et chaud. Ou alors, rose comme le PQ, et tout aussi rugueux (ndA : notre héros ne connaît pas moltonel.).

Je suis morose et à l'ouest. Ca fait à peut près deux semaines que je gobe des somnifères comme des smarties. Je m'anesthésie le cerveau, j'ai l'impression que tout est recouvert de coton. J'ai mal aux yeux, je tombe parfois en plein couloir, mais je m'arrange toujours pour que ça se produise ailleurs qu'à la vue de tous. Je suis un dépendant discret.

J'ai arrêté de manger, je digérais plus. Je vomissais tout, je crois que c'est à cause du médicament.

Tout le monde s'inquiète. Dumbledore m'a fait convoquer, sa face toute fripée m'a dégoûté. Habituellement je lui trouve l'air sage ; là, je me suis désespéré à trouver quelque chose d'agréable dans son faciès.

Il avait juste l'air d'un vieux. Un vieux inquiet, comme si il venait de se faire dessus.

Je ne me rappelle de rien, à part qu'il a parlé, parlé, parlé... Il a fini par un truc, genre, "on compte sur toi, Harry, ressaisis-toi". Quelque chose comme ça. Alors je lui ai gueulé dessus, je lui ai dit des inepties, dont je n'ai aucun souvenir non plus.

Foutues "sleeping pills".

Le seul qui a l'air de s'en foutre est Malfoy. Enfin, il n'a pas l'air vraiment de s'en foutre, il a juste l'air agacé. Agacé, c'est le mot. Sa bouche aristocratique se tord en une moue tout aussi aristocratique quand il me croise, et ses yeux remontent vers le haut. On dirait qu'il voit un gosse barbouillé de chocolat et de boue, quand ça arrive.

Ca m'énerve, d'une manière pas aristocratique du tout.

Et en même temps je me sens un peu mieux quand il fait ça. Comme si, au fond, c'était le seul qui comprenait vraiment. Pourtant, il ne comprend probablement que ce qu'il voit : le super-héros qui devient super-naze grâce à de super-pillules.

J'ai envie de dormir, ce couloir n'en finit pas...

oOo

POV : Draco

oOo

Un zombie. Un foutu zombie.

Il est ridicule, à traîner sa peine de couloir en couloir.

Là, c'est trop. Je l'ai vu arriver depuis le bout de ce corridor, et il ne regarde que ses pieds, juste assez pour ne pas tomber en avançant. 

Il vient de me rentrer dedans. Il me demande vraiment de faire quelque chose pour lui, en fait. Même inconsciemment.

J'en ai trop marre, je dois lui parler.

Lui, quand il m'a heurté, a produit un espèce de borborygme, quelque chose comme "Hnk, Malfoy, fouine, encore toi...". Sans même me regarder.

J'attrape sa manche et je l'emmène rapidement dans une salle vide. Personne ne nous a vu, et c'est une chance.

Je murmure un sort, et je vois le médicament sortir doucement de ses veines ; je le recueille dans une fiole. Pendant ce temps, lui, il a l'air de revenir à lui, et pas qu'un peu : il grogne, prend sa tête dans ses mains, le topo du mec qui a la migraine du siècle.

En bref, ça a l'air douloureux.

Bien fait.

Il relève la tête dans un râle, et me voit enfin.

"Malfoy ! Putain, pourquoi t'as fait ça ? Va falloir que je me rachète des comprimés, maintenant !"

-Potter", je lâche, négligemment. "Enfin. Ça fait plus de deux semaines que je n'ai pas vu un réel Potter, aussi en forme que cela."

Il n'a bizarrement pas l'air ravi, lui, d'être à nouveau lui-même.

"Pourquoi tu m'as fait ça ?" Il parle toujours aussi fort... C'est d'un tel vulgaire. "Tu pouvais pas, juste... Me laisser tranquille ? Il a fallu que tu viennes me faire chier jusque dans ma propre tête !"

Alors là, moi aussi, j'explose.

"C'est toi, qui te fous de moi, Potter ! Te laisser tranquille ? Mais tu ne te rends pas compte que c'est toi qui viens me chercher depuis que tu prends cette merde ! Même pas moi, spécifiquement, mais quelqu'un qui comprendra tout simplement ce qu'il se passe dans ta tête ! Et visiblement, je suis le seul dans cette école à ne pas avoir peur pour toi. C'est pathétique ! Moi, la seule chose que je vois quand tu erres dans les couloirs, c'est un monstrueux appel à l'aide !"

Il ne comprend pas. Il roule des yeux.

"Mais j'ai jamais rien demandé à personne, moi ! rétorque-t-il.

-Si, Potter. Ce n'est même pas conscient, mais tu réclame de l'aide et de l'attention. Comme un gosse. C'est pitoyable, et je ne voulais pas t'en donner, moi, de l'attention, mais aujourd'hui tu m'as quasiment renversé par terre en me bousculant. Tu cherches juste quelqu'un pour te dire ce que tu sais déjà, à savoir que ce que tu fais n'est pas sérieux."

-Pas sérieux ?" Il s'étrangle à moitié. "Pas sérieux ? Ecoute moi bien, petite merde, je suis voué à mourir, je me rends compte que l'humanité entière n'est qu'une pourriture immense, je me bourre de cachets pour ne plus ressentir grand-chose et toi tu dis que c'est "pas sérieux" ? Mais vas te faire foutre !

-Ce n'est pas sérieux, parce que justement, ta petite vie n'a jamais compté. Tu le sais. Il ne s'est jamais agit de toi, mais du monde entier. Il ne s'est jamais agit de ta survie, mais de celle de tous les autres. Pour ce que est de la mort, ne m'en parle pas ! Toi, tu pourras toujours fuir après avoir tué Voldemort. Partir très loin. Alors ne me fais pas rire avec tes imbécillités. Tu as toujours su que la survie de la masse primait sur la tienne ! Là, tu fais juste un caprice ridicule, histoire que tout le monde sache que le Héros de la Nation ne va pas bien. Mais sache qu'après coup, personne ne s'en souviendra. Dans les livres d'histoire, il y aura écrit que tu étais brave et généreux. Même ton couple de super-potes diront toujours à leurs enfants que tu étais génial. Alors arrête ton numéro de tragédienne."

Je le plante là. Je m'en retourne à l'aile Serpentard. Je n'ai plus rien à dire à ce petit prétentieux pleurnichard.

oOo

Harry resta une heure dans cette salle. Puis une autre. Il semblait pensif.

Il quitta la salle le soir, s'installa à la table de ses amis dans la Grande Salle.

"Harry ?" Hermione avait l'air désarçonnée. "Que se passe-t-il ?

-Ecoutez, répondit-il. Je tenais à m'excuser pour mon comportement de ces dernières semaines. J'ai conscience que j'étais invivable, alors euh... Vraiment, désolé, quoi. Enfin, je vois pas trop quoi dire d'autre...

-T'inquiète, Harry, on comprend. Et puis après tout, on est frangins, quoi, dit Ron d'un ton assuré.

-Harry, tu es sûr que... que ça va mieux ? s'assura Hermione, inquiète.

Harry laissa planer un temps. Puis il sourit, simplement, et dit à son amie :

"Ça ira beaucoup mieux, à partir de maintenant." 

A suivre

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Je suis pas fière-fière de la fin... Mais bon. Au moins ça avance.

Je suis pas très sûre d'avoir réussi la réplique de Draco, mais je me suis vraiment démenée pour réussir à lui faire dire ce que je voulais qu'il dise juste comme il fallait qu'il le dise (clarté ? Où es-tu ?). Euh, j'espère que je me fais bien comprendre.

Bref, le prochain chapitre est une ellipse de plusieurs jours et contient un passage des Mémoires du blondinet.

Voilà voilà, à bientôt !

Yuki