manyfics
     
 
Introduction Les news
Les règles Flux RSS
La Faq Concours
Résultats ManyChat
Plume & Crayon BetaLecture
Nous aider Les crédits
 
     

     
 
Par date
 
Par auteurs
 
Par catégories
Animés/Manga Comics
Crossover Dessins-Animés
Films Jeux
Livres Musiques
Originales Pèle-Mèle
Série ~ Concours ~
~Défis~ ~Manyfics~
 
Par genres
Action/Aventure Amitié
Angoisse Bisounours
Conte Drame
Erotique Fantaisie
Fantastique Général
Horreur Humour
Mystère Parodie
Poésie Romance
S-F Surnaturel
Suspense Tragédie
 
Au hasard
 
     

     
 
au 31 Mai 21 :
23295 comptes dont 1309 auteurs
pour 4075 fics écrites
contenant 15226 chapitres
qui ont générés 24443 reviews
 
     

     
 
L'heure du thé
Par Origine
Harry Potter  -  Romance/Général  -  fr
4 chapitres - Complète - Rating : T+ (16ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 4     Les chapitres     5 Reviews    
Partager sur : Facebook | Twitter | Reddit | Tumblr | Blogger
L'heure du thé - Part IV - FIN
Warning : L’histoire que vous allez lire décrit TRES précisément des relations amoureuses et sexuelles entre hommes. Si cela vous dérange, merci de quitter cette page.

Pairing : HPxDM

Disclaimer : L’univers de HP appartient à JKR et le titre est à Vincent Delerm.

Dédicace: Pour Delphine (Raya) et Elizabeth (Lemoncurd).

Résumé: Potter m’a fait venir chez lui pour reconnaître mon rôle dans la guerre qu’il vient de gagner. L’orage qui m’empêche de repartir ne durera pas toute la nuit, n’est-ce pas?

Note: Ce texte a été publié en EXCLUSIVITÉ dans le numéro un du Fanzine HP "Le Troisième Oeil".

Note 2: Cette histoire a déjà été mise en ligne sur ffnet, il y a plusieurs années.  

Bonne lecture à celles et ceux qui découvrent ou redécouvrent cette (vieille) histoire. 

+++

Titre :  L’heure du thé

Part IV

Ça n’a duré que quelques courtes minutes. Ma dernière expérience sexuelle étant trop lointaine pour que je m’en souvienne précisément. Mais ce que je sais, c’est que n’ai jamais connu autant de violence et de… rapidité dans mes orgasmes.

Mes bras s’affalent, mon dos cogne contre le dossier du canapé et mon menton se pose complètement sur ma poitrine essoufflée.

« Tu as aimé. »

Ce n’est pas une question.

Il n’y aucun besoin de poser une pareille question.

 

Potter s’est relevé, il porte toujours sa chemise et son pantalon. Je ne peux pas faire qu’imaginer sa propre impatience, bosse explicite, derrière les boutons défaits de sa braguette.

Mes yeux gris toujours flous observent tout ceci péniblement. Je suis assez perturbé par toutes les nouvelles constatations – dont la découverte adjacente de ma bisexualité – qui me sautent à l’esprit.

« Je ne voudrai pas que tu t’endormes ici… «  commence Potter à voix basse.

Je ne sais pas si ce qui a étiré mes joues est un sourire mais je sais pertinemment que je ne veux pas m’endormir. Pas après ça. Pas devant lui.

Pas devant toi.

« …ce n’est pas très confortable » finit-il dans un murmure.

Respirant le plus calmement possible, je me redresse sur le divan, m’aidant de mes mains et de mes avants-bras.

Potter a raison. Je relève le visage vers lui :

Tu connais un endroit plus confortable ?

Nu, je ne suis pas crédible du tout dans mes déclarations à double sens.

Autant avoir posé la question « Où est ta chambre, qu’on baise un coup ? »

J’ai une conscience précise de la situation et des habits pas assez débraillés de Potter.

J’ai aussi conscience de la proposition qu’il venait de me faire et que j’ai reprise. Ai-je assez lâché prise pour me retrouver dans le même lit que Potter ? Ai-je assez de lucidité pour comprendre ce qu’il – non – ce qu’on va faire ? Mais la question la plus terrible est celle-ci : en aurai-je le courage ?

Le courage de le laisser faire. Le courage de laisser à Potter ma nouvelle virginité.

Il y a au fond de moi, une curiosité mêlée de désir qui trépigne. Mais il y a aussi ma fierté, énorme œdème de vanité qui rejette en bloc cette idée.

Potter plaqué contre mon corps, une partie tubulaire de son anatomie plongée en moi.

Pour la première fois de mon existence, j’essai de me mettre à la place d’une fille encore pucelle et je n’y arrive pas, considérant que ne possède pas de vagin mais seulement un...

Rectum.

Et accessoirement un pénis.

Je remarque à peine que je surjoue le désabusé mais je me rappelle sans difficulté toute l’adresse avec laquelle Potter s’est occupé justement de mon pénis il y a tout juste une minute.

Je me lève et je me rends compte que Potter m’a méticuleusement déshabillé. Mes vêtements et mes chaussures sont négligemment posés près de ses lunettes et des verres de cognacs. L’un est réellement cassé et je fais très attention où je pose mes pieds nus.

Le carrelage me semble glacé mais se doit être moi qui suis chaud alors que mon regard s’attarde sur la partie haute du pantalon de Potter.

Je n’ai jamais regardé un gars avec cette manière-là mais je n’ai plus rien à dire sur mon ancien comportement. Je me suis assez abusé comme cela.

Un coup de tonnerre retentit brusquement et l’éclairage de la pièce vacille. Ça rend l’ambiance un peu plus étrange. Si c’est possible.

Potter s’est retourné vers moi, son ombre se découpe dans l’embrasure d’une porte. Je vois dans sa posture courbée qu’il me laisse le choix mais il est bien trop tard pour prendre une décision contraire. Ma vie a tourné autour de Potter et elle continuera de le faire.

Je suis à peine choqué par ce qu’implique cette pensée.

J’entends une de mes articulations claquer quand je passe devant Potter, pénétrant le territoire moquetté de sa chambre. 

J’ai pu sentir ses yeux le long de mon corps, traçant le contour abrupt de mes hanches un peu trop larges et de ma taille un peu trop fine.

La chambre de Potter est singulièrement chaleureuse. Un orbe de lumière tout ce qu’il y a de magique éclaire d’une lueur jaune-orangé la pièce aux murs sobres. Le lit, composé d’un matelas d’une largeur honorable posé à terre, est surmonté d’un baldaquin en forme de cloche d’où tombe un voile léger.

Aucune décoration superflue n’orne les lieux.

Je m’approche du lit et remarque une unique table de chevet à tiroir.

Potter m’a suivi d’un pas silencieux et j’entends à peine le cliquettement lorsqu’il ferme la porte. Je n’ai pas les ressources nécessaires pour penser que mon passé aussi vient de se verrouiller et qu’une nouvelle phase de mon existence vient de s’ouvrir. 

Il s’approche lentement de moi et j’entends mon cœur qui frappe dans ma cage thoracique. Le martèlement saccadé est accordé avec ma respiration irrégulière.

La boule de lumière projette une ombre ronde sur le visage de Potter. Il est étonnement sérieux dans ses gestes.

Il pose une main sur mon épaule et je sens son pouce appuyer légèrement au niveau de ma clavicule. Je fais un pas vers lui. Un pas semblable à une autorisation

Potter semble sourire maintenant. Sourire dans notre baiser. C’est curieusement sensuel. Nos langues se meuvent avec douceur l’une près le l’autre, je goûte à ses dents lisses et à son palet bosselé. Sa salive se mélange à la mienne et d’un mouvement du menton je me plais à faire glisser ma langue plus loin dans sa bouche.

Quelque chose me paraît familier…

Et je m’aperçois qu’il s’agit du goût de nos langues emmêlées. Une saveur sèche et neutre, une saveur intime en fait ; celle de mon sperme.

Je me demande un instant de quelle façon Potter a-t-il qualifié ma semence… et de quelle façon je qualifierai la sienne le cas échéant…

Je m’imagine une seconde, agenouillé devant ses jambes minces, mon souffle sur son pubis, prêt à prendre dans ma bouche son érection.

Potter s’est rapproché de moi, les pans de sa chemise ouverte frottant contre mon ventre. A chaque inspiration, ma poitrine semble vouloir effleurer la sienne. Et puis c’est le cas, son torse s’accole au mien, une fine pellicule de sueur nous séparant.

Les rares poils recouvrant ses pectoraux frôlent ma peau claire dissimulant mon cœur affolé. Je mets une main sur sa nuque, faisant disparaître dans sa chevelure noire le bout de mes doigts. Ses cheveux humides se démêlent sans problème sous mes caresses et lorsque que je fais un minuscule pas pour me rapprocher encore un peu plus de lui, je sens contre mon aine, le tissu tendu de son boxer.

Ses lèvres happent alors les miennes sous une impulsion soudaine, et à la sensualité se substitue l’empressement. Sa langue s’étale, s’enroule, se déplie et se démène pour attirer la mienne, masse chaude et terriblement excitée.

Puis Potter gémit entre nos langues. Un bruit indistinct, un peu aigu.

Un courant ascendant se déverse dans tout mon corps, remplissant mon bas-ventre d’un désir effervescent.

Je le veux en moi.

C’est l’unique pensée qui est capable d’affecter mon cerveau.

Mes mains s’attaquent à sa chemise, que je fais glisser sur ses épaules, ses bras, ses avant-bras et ses mains pour qu’elle s’échoue à terre. Je me colle à lui, coinçant ensemble nos deux torses et faisant buter l’une contre l’autre nos deux érections.

L’un de nous a étouffé un cri.

Les doigts de Potter malaxent mon dos  et, rapidement, je m’abaisse pour faire tomber son pantalon et ses sous-vêtements au sol. D’un mouvement de pieds, d’orteils et de talons, les chaussures et les chaussettes de Potter se défont, sa bouche entrouverte exhalant un soupir de bien-être. 

Et il y a une pause. Nous ne bougeons plus. Comme surpris de la proximité indécente dans laquelle nous nous trouvons et sûrement, comme abasourdis par l’inévitable approche de l’acte.

Je le regarde, d’abord ses yeux, puis par dessus son épaule, j’observe la vallée courbée de son dos menant jusqu’à ses deux fesses. Je fais descendre ma paume de main sur cette peau brûlante et je sens parfaitement Potter se crisper et se détendre alternativement. Il est certainement un peu émotif en ce moment. Je crois l’être aussi.

Quand j’atteins ses reins, il se cambre un peu, rapprochant involontairement son sexe du mien et je sens mes mains hésiter avant de gravir l’épiderme velouté des fesses de Potter. J’ai l’impression presque furtive, que mes mains sont faites pour cela, et plus encore mes doigts qui se faufilent dans la fente entre les deux montagnes de chair.

Potter s’est rapproché de moi, et je sens aussi ses mains sur mon corps, et surtout une, dont le pouce taquine mon nombril.

La jambe droite de Potter avance, m’obligeant à reculer vers le lit, mes chevilles butant doucement contre le matelas. Potter alors, prend une de mes fesses en coupe, et il me bascule très lentement contre la couverture faisant lieu de dessus-de-lit. 

Il est donc au dessus de moi, lui, toujours debout et moi mi-assis mi-allongé sur la literie.

Je remarque que la lumière a baissé, et dans la pénombre les arceaux du baldaquin se projettent sur la silhouette dénudée de Potter.

Je me dis que les minutes qui vont suivre vont être totalement inédites pour moi. Mais je n’ai pas peur. Plus maintenant. Je suis allé trop loin maintenant et nous allons aller plus loin. Lui et moi. Ensembles.

Potter est désormais à genoux sur la moquette. Il s’avance un peu, déposant ses mains sur mes cuisses et massant lentement ma peau offerte. Ses mains glissent jusqu’à mes genoux et il me les fait plier, chatouillant le pli sensible de derrière mes articulations. Je m’appuie sur les coudes pour l’observer, mes pupilles énormément dilatées ne voulant rien rater de cette situation sans précédent.

Il trace des dessins sans forme sur l’épiderme chaud de mon corps. Ses doigts me plaisent. Sa bouche aussi qui laisse de légères traînées humides sur mes tibias, mes chevilles et mes pieds. Je crois qu’il aimerait que je le touche aussi. Que je lèche la peau tendre de son cou, que je mordille doucement ses tétons en faisant jouer mes cheveux blonds contre son torse. Je suis sûr qu’il aimerait cela mais…

Mais je ne suis pas prêt. Je suis seulement prêt à comprendre le fait qu’il va me… faire l’amour.

Je tressaille. Et je me relève subitement en m’appuyant sur mes mains. Comment ai-je osé employer une telle expression ?

« Ça… ça ne va pas ? » bredouille-t-il. Je suis trop scandalisé pour noter sa voix rauque.

Je minaude une réponse qui ne ressemble ni de près ni de loin à une phrase grammaticalement correcte. Je vois alors Potter qui se détend et qui pose doucement sa joue contre mon front.

Je me rends compte des gouttes humides qui constellent le haut de mon visage et je peux découvrir combien les lèvres de Potter semblent assoiffées. Je ferme les paupières et sa bouche embrasse la racine de ma chevelure en bataille. Puis, je sens le passage de son menton contre mon nez et un soupir satisfait s’enfuit de ma gorge.

Je suis religieusement passif. Je suis immobile et je n’ose même pas dire que c’est par pur égoïsme.

J’entends à peine le bruit discret d’un tiroir qui s’ouvre puis se referme.

Une de ses mains soudain s’aventure au sud de mon corps incandescent et l’imminence de notre rapprochement se fait encore une fois pleinement sentir.

J’agrippe de mes dents ma lèvre inférieure quand précisément je prends conscience de l’index presque arrogant qui taquine l’entrée la plus inviolée de mon être. Une pommade tiède diffuse dans mes reins une chaleur douce qui me délasse.

Oui, Potter, tu as gagné, tu m’as vaincu.

C’est la redoutable formule qui tourne dans mon crâne et qui me force à accepter l’idée que je suis sur le point de confirmer physiquement ma soumission envers Potter au travers d’un acte définitif.

Les doigts mutins s’accrochent au-dessous de mes cuisses et glissent jusqu’à la jointure située derrière mes genoux. Ensuite, il se redresse et relève dans un mouvement fluide mes tibias à la hauteur de ses épaules. Ma tête est tirée vers l’arrière et ma poitrine semble vouloir basculer vers mon cou. Je peux voir mon sexe et le rythme affolé de mon thorax ainsi que l’air concentré de Potter.

Il paraît déterminé mais il me semble aussi assez inquiet. Moi, moi je sais pour la première fois de ma vie peut-être ce que je désire exactement. Et il s’agit de son sexe. Ce sexe que je devine derrière mon corps soutenu à bout de bras par Potter.

Je veux sentir son sexe et sa puissance. Je veux goûter à ce qui fait de lui d’une façon pleine et sans ambiguïté un véritable homme. 

Je vois la bouche de Potter s’ouvrir et ses yeux se fermer l’espace d’une demi-seconde. D’un coup je comprends l’inquiétude qui le traverse, je comprend qu’il se soucie de moi, de ce que je suis en train de ressentir, de ce je veux.

J’aurai envie de lui dire qu’au point où nous en sommes, il est un peu tard pour tout arrêter mais quelque part, je suis presque… soulagé… que nous n’ayons plus le choix. Ma lâcheté est parfois tellement soudaine...

Potter ajuste ses épaules qui soutiennent mes mollets et mes chevilles, puis il bouge ses hanches. Je peux presque entendre les mots d’apaisement qu’il aimerait dire. Ses mots rassurants, ses mots interdits qui bouchonnent juste derrière ses incisives. Comment réagirais-je s’il les disait tout de même, s’il passait outre le « qu’en dira-t-il? » et s’il osait donc me murmurer tout bas : « Tout va bien se passer, Drago. Tout va bien. »

Je fais lentement glisser mes paupières sur mes yeux gris noyés de sensations et je m’imagine la chaleur exquise qu’auraient ses mots là et l’effet brûlant qu’ils auraient sur mes sens.

Alors là, à ce moment précis, je le sens. Je sens l’extrémité ronde de son sexe buter contre mes fesses et l’une de ses mains écarter la chair bombée. Je prends une inspiration nerveuse et brusquement tout explose.

J’ai mal. Vraiment trop mal. Mal de voir la gorge de Potter s’étirer vers l’arrière en exhalant un bruit de pure satisfaction. Mais mal aussi de prendre conscience de l’énormité de ce qui est en train de se passer.

La douce tiédeur qui se diffusait en moi semble avoir simplement disparue.

J’ai l’impression d’être scié en deux et des informations de douleurs assaillent mon cerveau. Pourtant. Pourtant quand je revois dans l’ombre qui nous entoure deux pupilles vertes étinceler d’excitation et que je sens contre ma hanche droite une main me retenir plus fermement, je suis incapable de crier mon malaise.

Potter se recule un peu et la douleur s’enfuit emportant quelque chose d’autre avec elle. Je veux parler mais je me rends compte de combien je suis essoufflé. Il faudrait que je me calme.

« Détends-toi » la voix de Potter semble venir de très loin. Mes yeux n’arrivent pas à soutenir la lueur émue de son regard. « Tout va bien se passer, Drago. Tout va bien. »

Le ton chaud et doucement protecteur me fait frissonner. Je me sens faible et plus soumis que jamais.

Je crois aussi que je vire totalement de personnalité.

Je cambre mon dos et je peux deviner l’effort qu’endurent mes muscles en se moment étant donné la position insolite dans laquelle je me trouve. Il fait si chaud… Et Potter me pénètre à nouveau.

Et j’ai mal. Encore. Mais cette fois, je peux mettre un mot sur le quelque chose de tout à l’heure. Il s’agit du plaisir. Une sorte de bulle de chaleur bouillonnant au creux de mon ventre et menaçant d’engloutir mon diaphragme, mes poumons et mon œsophage. Je suis fébrile et pourtant je tiens bon à chaque nouvelle poussée du bassin de Potter au fond de moi.

Je sens son sexe, j’en ressens chaque veine et chaque palpitation. La sensation est impressionnante. Je suis totalement envahit. Physiquement et psychologiquement. Il n’y a que lui. C’est lui que je vois même lorsque je ferme les paupières mais c’est moi que je vois quand je les ouvre et que se reflète mon corps tendu dans ses yeux brillants.

Je vois Potter. Je sens Potter. Vraisemblablement que je suis devenu Potter. Ou qu’ensemble nous sommes devenus une sorte d’être hybride.

Il est là. Il est ici. Il est dedans et dehors. Il est tout. Et quand il bouge, je hoquète, je meurs et je vis tout à la fois.

Sa voix gémit, la mienne s’accorde et la douleur a disparu.

Mes cheveux se sont collés à mon front. La paume de main de Potter glisse brusquement à cause de la sueur et il manque de lâcher l’angle de mon bassin.

Je remarque un bout de langue perdu au coin de ses lèvres et je regrette un peu de ne pouvoir l’embrasser ou même qu’elle ne puisse atteindre mon membre érigé dans cette position. La pomme d’Adam de Potter monte et descend, elle m’hypnotise. Et j’entends de plus en plus fort ses gémissements, ses soupirs et d’autres cris sans forme. J’admire tout ce mal qu’il se donne. Tout ce mal que nous sommes en train de faire. Celui de nous lier d’une façon ou d’une autre. Celui de nous perdre…

Car cette fois ce n’est pas un discours qui arrangera les choses. Il n’y aura pas d’excuse à donner. Il n’y aura rien à expliquer. Où est partie ma fierté ? ma conscience ? ma raison ?

Quelque chose me souffle qu’elle est partie aussi loin que mon passé, c’est-à-dire quelque part du côté du néant.

En cette seconde, le goût de la bouche de Potter encore sur la langue, je me sens plus exposé que je ne l’ai jamais été ; plus même que le jour où le Seigneur des Ténèbres a sondé mon esprit en m’apposant la marque sombre. Aujourd’hui, je viens de me faire arracher ma carapace par une terrible prise de conscience, je viens de perdre ma peau et de me laisser soigner par le seul responsable de mon malheur.

Je suis ailleurs. Mon corps bouge en rythme, mon sexe vibre et de temps en temps même, la main audacieuse de Potter s’aventure autour de mon érection étonnamment épaisse, gorgée, gonflée, remplie de sang. 

L’air devient de plus en plus étouffant. Je transpire sous l’effort que nous faisons. Je trouve Potter magnifique dans cette pénombre où luisent seulement ses yeux verts et l’éclat orangé de l’orbe de lumière sur nous. Peut-être que je suis beau moi aussi, encore plus que naturellement. Beau dans ma plus folle décision. Beau peut-être aussi comme le nouvel homme que je découvre en moi. J’aime lever mes hanches, j’aime murmurer des sons rauques aux sous-entendus obscènes, j’aime sentir le pubis de Potter cogner contre mes fesses, j’aime baiser avec un gars.

Baiser… Cela fait bizarrement écho à l’expression folle que j’ai pensé tout à l’heure. Est-ce que nous baisons ? ou est-ce que nous faisons l’amour ? Je crois que c’est ni l’un ni l’autre, ou alors un truc entre les deux. C’est l’expression de nos vies minables, de nos destins pitoyables, de notre insatisfaction. Et je sais déjà qu’il n’y aura rien de plus.

Oui, pas grand chose de plus que cette jouissance qui arrive à vagues lourdes et fougueuses chamboulant mon ventre et contractant mes muscles autour de lui.

Brusquement, j’écarquille les yeux, Potter vient de murmurer mon nom.

« Drago »

C’est une supplique, un appel, une prière. Quelque chose qui me fait étirer les épaules et pousser mes hanches vers l’avant. Il me répète. Il me répète, faisant frissonner mon prénom contre ses lèvres rougies.

Et moi, je le regarde. Je le fixe. Il me fascine. Tout aussi soumis que moi au sexe, au désir, à la folie. A la chaleur. Son prénom à lui résonne dans mon esprit et se heurte à mon palet résolument étanche.

Je ne le dirais pas. Telle une ultime résistance, je ne te dirais pas.

Tu as beau faire venir ta main comme une caresse ultime sur mon érection. Tu as beau appuyer sur la peau tremblante de mes testicules. Tu as beau chuchoter encore et encore mon nom. Tu as beau avancer doucement dans le gouffre de mon être puis t’en échapper aussitôt. Tu as beau ordonner à tes muscles de tenir encore un moment dans cette position insensée. Tu as beau ruisseler de désir et obliger ton sexe à ne pas partir – pas maintenant, pas tout de suite, non pas tout de suite.

Oui, tu as beau y mettre du tien. Je ne te dirais pas. Oh non, je ne…

Harry !

Ton nom dans mes oreilles soudain. Et ton sourire, furtif, perdurant sur ton visage et s’envolant jusqu’au mien.

Je ne me reconnais plus. Je suis autre. Il y a moi… mon ancien moi et quelque chose de plus. Quelque chose que j’aurais gagner… 

« Drago… » La voix chuchote. Ta voix.

Harry… je réponds. Comme une caresse, une respiration, une odeur.

Puis, il ferme les yeux, d’une manière de plus en plus pénible. Il va venir et moi aussi.

Il pousse alors son bassin en moi faisant glisser ses mains simultanément contre ma peau sensible. Il recommence. En rythme. Encore sa main. Encore son sexe. Sa main. Son sexe.

Je…Je sens mes derniers nerfs excités s’effiler.

J… Je…

Je jouis, dans une exhalation infinie, semblant m’éparpiller dans l’espace. Une gerbe de mille couleurs et de mille images explose dans mon crâne quand je sens le sperme de Potter qui m’ensevelit.

Il grogne, et tout se corps se bande contre moi dans des sursauts libérateurs. Je le vois trembler puis s’écrouler dans un ultime mouvement. Il s’effondre tout près de moi, la respiration chaotique, les membres raidis par l’effort mais les yeux brillants, la bouche ouverte, et les paupières repues. Ses cheveux un peu longs et mal arrangés sur son visage comblé glissent sur ma poitrine et je me demande s’il va se mettre à ronronner.

Mais non, il sourit seulement et je lui répond timidement.

Déjà, ses paupières sont lourdes. Il est en train de s’endormir, épuisé et heureux. Je suis certain de ne pas me tromper en disant que peut-être cette douce sensation au fond de moi s’appelle aussi ‘bonheur’. Tout me paraît tellement nouveau…tellement incroyable… tellement insensé…

Une savoureuse sensation de plénitude me remplit.

Je ne préfère pas m’interroger sur ce qui se passera demain matin. Sur les plis des draps qui seront imprimés sur sa joue. Sur la trace de marmelade qui rendra ses lèvres sucrées. Sur le goût de café noir qui parfumera sa langue quand il m’embrassera…

Je suis fou à lier. Je n’ai même plus besoin de le regarder. J’ai l’odeur de Potter sur ma peau et autour de moi, tout me le rappelle. Sa respiration régulière assourdit l’atmosphère et je sais que son visage est calme, que sa bouche est tranquillement fermée, que sa main droite repose sur mon ventre.

Je ne le regarde pas et je sais qu’il est beau. J’ai agi toute une vie pour lui, il est forcément beau. Forcément puissant. Forcément vainqueur.

C’est forcément lui.

Nous avons toujours été l’un contre l’autre. Depuis des années… nous avons été ennemis, puis adversaires. Et cette nuit ne change pas grand chose. Nous sommes encore l’un contre l’autre… enlacés.

-

Demain, je sortirai de chez toi habillé comme hier, et pourtant plus rien ne sera comme avant.

 

++ FIN ++

 

Merci d'avoir lu jusque là. J'espère sincèrement que cette histoire vous a plu. N'hésitez pas à me laisser vos impressions avec un petit mot. A bientôt.

Origine

 
 
Chapitre précédent
 
 
Chapitre suivant
 
 
 
     
     
 
Pseudo :
Mot de Passe :
Se souvenir de moi?
Se connecter >>
S'enregistrer >>