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au 31 Mai 21 :
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pour 4075 fics écrites
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Manhattan Gold World
Par TheMagician
Originales  -  Romance/Drame  -  fr
5 chapitres - Rating : K+ (10ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 3     Les chapitres     1 Review    
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Let's go to the Fashion Show [Dress Code : Treason, Glory and Beauty]

 

La légende dit que les seules chaussures à talons sur lesquels on peut cavaler sans se ruiner les pieds sont les merveilles hors de prix de Christan Louboutin. Sarah la vérifie ce matin, courant à en perdre haleine sur les trottoirs de Manhattan pour attraper un ''cab''. Pas question de paraître prétentieuse en arrivant en limousine! En cette fraîche matinée de septembre, notre héroïne se la joue working girl en babies jaune canari CL, jupe plissée à carreaux gentiment arrêtée au genou Ralph Lauren, veste de costume ample noire BCBG, polo couleur soleil YSL et cravate déserrée noire de chez Chanel. Pour la touche personnelle, la fashion victim s'est permis d'ajouter ces adorables lunettes mouche Balenciaga achetées cet été dans les Hamptons et son indispensable sac Prada très old shool. Le rendez-vous est approximativement dans 10 minutes et le lieu se situe à peu près à l'autre bout de l'Upper East Side. Autant dire que pour Sarah, la journée est loin de bien commencer...

-

James, quant à lui, boit un scotch dans un ravissant café au nord de Manhattan, en compagnie de sa petite-amie actuelle, dont il lui est en ce moment impossible de se rappeler le nom. Monica? Non. Alexandra? Non. Blake? Non. Rosa? Non. Leighton? Non. Sarah? James rit intérieurement. S'il avait eu Sarah en face de lui, il ne doute pas qu'il aurait été capable de se souvenir de son nom, ou du moins qu'elle le lui aurait rappelé. Non pas qu'il aie envie, ne vous trompez, d'avoir une telle peste sur le dos dès le petit-déjeuner, mais il faut admettre que l'Impératrice du lycée le plus chic de Manhattan ne manque pas de piquant. James se reconcentre sur le décolleté de sa voisine. Bianca? Non. Amanda, peut-être...

-

Anna Pavlova a un fort accent russe célèbre dans le monde du mannequinat. En effet, elle ''coache'' ses models avec une virtuosité devenue légendaire, accomplissant presque toujours des sans-faute à la pointe du fashion. La maison Versace lui a donc confié le soin d'organiser un défilé pour l'élite de Manhattan, utilisant comme mannequins les jeunes filles des bonnes familles, par ailleurs susceptibles de devenir acheteuses.
Anna attend, et elle en a marre. Elle a 40 mannequins à briefer, et cette petite peste d'héritière des Foch n'arrive pas. Anna consulte nerveusement ses fiches. Sarah Foch, Elise Ark, Caitlin Andrews, Victory Vondermeij, Kaya Mell, Sunshine Lenny... Un bruit de pas la sort de ses réflexions. Sarah, à bout de souffle, se plante devant Anna.

-Vous êtes en retard, Miss Foch.

-Je sais, Miss Pavlova.

Sarah ne s'excuse jamais. Elles s'affrontent, regard bleu contre regard vert, acier dur contre verre glacé.

-C'est bon.

La femme indique à Sarah le chemin des loges. Tandis que la jeune fille s'y dirige, Anna prend le temps de l'observer. Cheveux ébènes mi-longs, courte frange effilée, make-up et dressing parfaits, longs cils noirs, bouche fine, silhouette longue et petite poitrine. Bien.
Anna note quelques mots sur son dossier, le referme et quitte la pièce.

-

Sarah s'immerge dans cet univers qui jusqu'ici lui était inconnu, s'imprègne de la perfection apparente de cette machine à broyer les corps et à élever les âmes. La jeune fille sait sentir le parfum de l'absolu, et elle mesure combien le danger est grand de succomber aux attraits de l'apparence, pourtant elle est persuadée qu'elle est plus forte que tout cela. Alors oui, elle se laisse tomber dans cet océan de volupté, respire des fleurs au parfum de mort et aux pétales de soie. Organza, laine, brocart, vinyle, lin... Ces mots la frôlent, tourbillonnent entre les jambes ultra-fines des mannequins, et s'échappent par la fenêtre, surplombant la pièce de leurs parfums moqueurs. Sarah inspire une bouffée d'air vicié. N'est-ce pas un avant-goût du Paradis?

-

James pose une main sur le dos de sa compagne endormie, caresse doucement sa peau satinée. Il se lève, se vêt d'une chemise légère et d'un pantalon, prend une cigarette. Il tire des bouffées longues et tranquilles, comme s'il avait tout son temps. Le miroir encadre son visage aux traits presque féminins de son bois d'ébène. James ne se trouve aucun défaut, et il n'en a pas. Il est comme ça; parfait, quoi qu'il y fasse. Quel ennui, My God. Une petite pilule souriante disparaît dans sa bouche; et le soleil n'est même pas encore levé. Il est l'heure de laisser le jour étendre son empire sur la ville, l'heure de laisser cette fille dormir en paix jusqu'à son réveil difficile, l'heure de se jeter dans le fleuve, sous les lumières. Eh bien, allons-y.
La porte se ferme sans bruit.

-

James est un homme qui n'a pas -plus- de préjugés. Il ne fait que cheminer dans les rues new-yorkaises, il slalome entre ses désirs multiples, il s'accorde à la pourriture de son monde. Il virevolte, coups bas et couteaux, enfant à la dérive dans cet univers de géants immondes. Il se met à la portée des lumières; celles qui brûlent, les lumières du cabaret les soirs d'hiver, les lumières perdues dans la neige ou un fond d'un manteau de vison. James est beau, c'est l'Apollon de Big Apple, dieu des fourbes et des faibles. Le jeune homme sanctifié laisse les ruelles le perdre avec joie. Aujourd'hui, il fera jour.
Peut-être.

-

Sarah regarde les tissus s'accorder sous ses yeux comme une musique. Rien ne réveille la jeune Lady de son sommeil artificiel, mais elle se tourne quand on pose la main sur son épaule; le charme est rompu. Une femme en costume d'homme -Versace, of course- lui donne son emploi du temps de la journée et lui agrafe à la poitrine un papier où est inscrit un numéro -7-. Les jeunes filles de la bonne société, dans la pièce où Sarah entre, croisent et décroisent leurs jambes parfaites, nerveuses Aphrodites. Tour à tour, elles disparaissent dans l'office d' Anna Pavlova, et en ressortent aussitôt, le visage neutre. Sarah frémit.

-

-Foch, Sarah!

C'est bien son nom qui retentit dans la pièce, froid et princier. Sarah se lève, entre dans la pièce et referme derrière elle une porte d'acajou aux lourdes dorures. Anna Pavlova, assise dans son fauteuil, pose son regard sur elle, le jauge comme dans un marché aux esclaves, et sourit. Oh, un sourire fugace, sourire-éclair, une traînée de rouge traversant un tableau noir, un sourire moqueur et mauvais augure, mais malgré tout une forme d'approbation. La Barbie Russe dévoile d'un geste de main une housse beige postée dans le coin du bureau. Le son de la fermeture éclair qui s'ouvre, et Sarah se trouve éblouie. La robe qui se trouve ici, c'est la robe dont toute les petites filles rêvent, la robe de bal. Immaculée, longue et droite, son bustier coupé recouvert de tissu transparent et pailleté, c'est le symbole du luxe et de la vertu que la jeune femme perd chaque jour. C'est la mariée. Sarah sera The Bride.

-Vous pouvez sortir, Miss.

Mais en réalité, c'est une entrée qu'elle lui offre, dans la cour de la grandeur et de la pureté factice.

-

Peau laiteuse, regard enjôleur, James repose sur son lit, Adonis à la dérive. Dans sa main, une lettre. Une invitation. Le défilé Versace. Pourquoi ne pas y aller, rien que pour avoir le plaisir de remplir une de ces journées vides de sens? James aime la beauté. C'est un esthète. Il construit sa propre collection au fil du temps, taillée dans la pourriture de sa vie, tressée de fil d'or. Des splendides pièces de chair sans âme, qu'il assemble dans son ennui, incessant poète. La nuit enveloppe le jeune artiste. Elle lui rend son enfance volée. Les tentures disparaissent dans l'ombre, ne laissant que l'homme en proie à ses démons nocturnes. Il se débat quelques instants, puis quoi? Sans doute se rend-il compte que son combat est vain, et il abandonne son cœur à Morphée. Un monstre se réveille dans ses entrailles.
''Sarah sera là.''
C'est sur cette pensée qu'il sombre.

-

Sarah ôte ses lunettes et scrute le petit groupe de futures mannequins. Une inconnue s'en éloigne et sort de son sac Missoni une boîte de Camel Pink. Elle s'approche de la jeune Foch.

-Un briquet?

Elle a une voix légèrement traînante qui lui donne le chic d'une actrice des années 90. Sarah lui tend son briquet en acajou et la dévisage. Ses cheveux blonds tombent en boucles régulières sur ses épaules, où les bretelles grège de sa saharienne reposent. Le tout complété par des escarpins blanc cassé, dans un bon goût très safari. La Reine s'est trouvée une amie dans sa course vers nulle-part.

-

Shaï. Elle s'appelle Shaï, fille de bonne famille, élevée comme toutes entre sexe, mensonges et trahisons. Égarée dans la recherche d'un absolu qu'elle sait inaccessible. Étoile de l'ombre. Elles étaient faites pour s'entendre, n'est-ce-pas? Étrange monde où l'on crée des liens sur le podium. A les voir ainsi, noyées dans ce nuage de fumée et de mystère, on croirait deux égéries antiques au sourire épars. La vie est une histoire sans fin.
Deux petites araignées. Qui aura le plus de venin?

-

Casino. Casino écrit en grandes lettres sur le front du Bellagio, dans le parking duquel la Porsche noire de James se gare dans un glissement feutré. Las Vegas. Enfin. Il doit avouer que cela lui a manqué, les jetons de couleur, l'exaltation des joueurs, la sueur... L'argent. Il a bien essayé de s'échapper, oui, mais il n'a pas pu s'empêcher de revenir. On revient toujours à Las Vegas. L'héritier des Waste ajuste son costume Dior et pousse les portes du Casino. Le Jeu. Partout il la sent, l'excitation du Jeu, la passion qui anime ces corps vides de sens. Il se dirige vers le Black Jack, interpelle le croupier. Il jouera au poker plus tard. Oui, cette nuit, c'est décidé, il aura le Jackpot.

-

Un vigile le rejette au dehors, tard dans la nuit et pour une raison obscure, et tout à coup les lumières disparaissent. Dans les yeux du jeune homme allongé sur le béton, il n'y a que le néant. Il a sûrement perdu beaucoup d'argent ce soir, mais tant pis. Tant pis? Puisque il le faut. Il voudrait vomir sa médiocrité au visage de ceux qui lui répètent du matin au soir que l'argent fait le bonheur. Le bonheur? Il rirait, s'il en était capable. Il se sent tellement, tellement inutile. Sa perfection désespérée cachée derrière un masque d'arrogance, il se relève, les joues gangrenées de larmes acides. Il se remet en marche, parce que c'est un battant. Il ne laissera pas tomber. Non. Quand il tombera, le monde tombera avec lui. Il se fond dans la nuit avec l'agilité d'un chat et la grâce d'une fée.
''This is how I disappear...''

-

Sarah rejette la tête en arrière pour rire à une plaisanterie de Shaï. Ses cheveux noirs étincèlent sous les spotlights. Beauté. Elle est si sûre de sa supériorité que rien ne peut l'empêcher de rire. Naïveté. Non, non elle n'est pas naïve, loin de là. Mais enfin. Elle devra apprendre à se battre, elle aussi. Bec et ongles. Son sourire vermillon défie le monde entier. Elle bat presque la mesure de son pied estampillé Louboutin, mais un pressentiment, léger comme un souffle vicié, l'en empêche.

-Mell, Shaï.

La jeune blonde se lève, et avec un petit geste de la main en direction de sa compagne, rejoint l'onéreux bureau. Le regard de Sarah la suit avec la précision d'un scalpel. Elle est splendide. Oui, mais elle n'est pas Elle, elle n'est pas Sarah. Ironie.

-

Sarah est appelée dans la pièce quelques instants plus tard. Le dos tourné, elle ferme la porte. Le loquet émet un bruit de carillon. La jeune fille se tourne pour saluer Anna, mais sous ses yeux, une forme enveloppée de tulle lève la tête vers elle. Moulée dans une robe blanche, outrageuse de magnificence, les cheveux gracieusement disposés sur ses épaules pâles, une jeune fille lui sourit. Shaï.

Sarah ferme les paupières.

Anna étire ses lèvres en un rictus pervers, avant de tenter de lui expliquer la situation.

Sarah la stoppe d'un geste de main.

Elle serre les poings, enfonce ses ongles dans sa main jusqu'au sang.

Respire, Lady.

Un souffle.

Trahison, gloire et Beauté.

***

 
 
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