Ce bon Harry Potter et Sieur Malfoy,
ou comment le serpent s'éprit du lion...à regret
Note de l'auteur : Première publication sur ce site fabuleux je trouve qu’est Manyfics ! Hello guys ! Cette fiction se trouve depuis un certain temps sur ff.net, je n’y ai pas touchée depuis longtemps mais sa publication sur ce site change tout ! Je recommencerai à publier plus régulièrement. Booon, à propos de cette fic justement : officiellement mon premier pairing yaoi ! pour dire vrai je ne sais pas du tout d’où m’ai venue l’idée de créer cette fic…bidon, parlons cruement ! C’est que c’est un grand grand n’importe quoi mais croyez-le ou non il y a une intrigue ET un plan de travail ! A la base c’était une OS, qui est vite parti en sucette donc…well. Vous verrez bien ! Ah et je profite pour dire qu’en tant que première fic de ma part HP/DM c’est également une sorte de message de tolérance(mélo quand tu nous tiens !) Ce serait sympa si tous laissait leurs jugements sans fondements sur le monde et acceptait les différences entre chaque gens… ALLEZ, séance militante des DDH over, place au spectacle ! ACTE 1 ! Enjoy ! !
Disclaimer: Et bien, à mon grand désespoir, rien n'appartient à moi mais à la merveilleuse JK Rowling qui nous prête - pour le meilleur et, j'aimerais dire surtout pour le pire - ces adorables (ou pas...) personnages le temps de quelques lignes. On dit quoi? Merci madaaame ! :)
« Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois. »
Acte 1 :
« Tu pourrais répéter ? »
Dean Thomas soupira, après tout ce ne serait que la quarante neuvième fois qu'il le lui dirait.
« - Harry, intervint Hermione en levant les yeux au ciel, excédée. Remets-toi en, à la fin. Ce n'est pas non plus une nouvelle si surprenante.
- Ce n'est pas une nouvelle si surprenante ? Répéta, incrédule, le jeune homme en regardant tour à tour sa meilleure amie et son camarade de dortoir, qui semblait on ne peut plus d'accord sur les dires de la Gryffondor. Non mais tu rigoles !
- Absolument pas, répliqua-t-elle, piquée au vif. D'ailleurs, si tu veux tout savoir, tu dois bien être le seul dans cette école à ne pas être au courant. »
Le garçon-qui-avait-survécu-vécu-et-récemment-vaincu regarda, hébété, la jeune fille retourner à ses œufs brouillés d'un air parfaitement désintéressé. Comment ça il était le seul à ne pas être au courant ? Il pivota sur sa gauche et, implorant, demanda à son comparse de toujours, à savoir Ronald Weasley, si, lui, était déjà au courant. La rougeur soudaine sur les joues du rouquin ne lui laissa aucun choix de réponse et ses bredouillements finirent d'achever le brun à lunettes.
Il revint sur son assiette avec lenteur et fixa un instant la saucisse à moitié entamé au milieu de sa purée de pommes de terre. Puis, dans un sursaut, il se leva de table, livide.
« Je crois que je vais vomir... »
Et il s'enfuit en courant hors de la grande salle sous les yeux éberlués de la population Poudlarienne qui se demandaient sans aucun doute la raison pour laquelle le survivant courait comme un dératé ayant le diable à ses trousses : fallait-il s'inquiéter d'une quelconque menace ?
Hermione le suivit elle aussi du regard avant se secouer la tête avec accablement.
« Idiot. »
&&
« - Et donc tu dis qu'il venait juste de l'apprendre quand il est partit en courant de la grande salle, énonça Draco Malfoy d'un ton neutre en dardant son regard anthracite sur le grand Serpentard qui lui faisait face.
- Oui, acquiesça ce dernier en jouant avec un mini-souaffle qu'il s'amusait à lancer en l'air. On aurait dit qu'il avait le feu aux fesses et qu'il n'allait pas manquer de s'évanouir dans l'instant tant il était pâle. »
Le sourcil droit de son camarade se releva en une expression dédaigneuse tandis que sa mâchoire se crispait légèrement.
« Tout ce cirque pour ça ? » siffla-t-il avec humeur.
Blaise Zabini, confortablement avachi sur un des fauteuils en cuir de leur salle commune, posa un instant son regard sur son interlocuteur avant de retourner à son souaffle.
« Il faut croire que oui. Potter semble être le genre de personne qui se sent perdu dès que quelque chose n'entre pas dans l'ordre des choses qu'il s'est établi et qui lui permet de ne pas perdre les pédales. »
Draco se tourna vers lui, narquois. Interceptant son regard, Blaise ne fit qu'hausser les épaules.
« J'ai entendu Granger dire ça à Thomas. » déclara-t-il, nonchalant.
Un ricanement moqueur lui répondit, suivi d'un grognement étouffé. Le Serpentard reposa avec tranquillité son jouet et se redressa afin d'observer avec attention son meilleur ami. Ce dernier avait plongé son visage dans ses mains dont ne filtrait que de fines mèches de cheveux blonds. Il semblait étrangement las et vaguement en colère, ou alors était-ce de l'agacement.
« - Draco...
- Crétin de Gryffondor ! s'exclama-t-il en relevant soudainement la tête, les yeux brillants. J'étais au courant de son inaptitude à comprendre les choses les plus simples, mais là, Blaise, ça dépasse l'entendement ! Je ne le savais pas si fermé d'esprit, Monsieur qui défend avec toute sa foutue verve la veuve et l'orphelin ! »
Son ami ne répondit pas, se contentant d'opiner doucement de la tête, attendant que le blond se calme de lui-même.
« – Je ne sais pas quoi faire, avoua Malfoy au bout d'un instant, légèrement mal à l'aise quand il s'agissait de déballer ses vrais sentiments.
- Je te conseille d'attendre, conseilla le mûlatre, prudemment. Il ne doit pas être habitué à...ça. Attend qu'il...et bien, qu'il digère la nouvelle et tu verras par la suite. »
Draco soupira et afficha un sourire amer, retrouvant son air froid et fermé.
« Ouais, murmura-t-il, d'une voix qu'il aurait voulu moins faible, j'imagine qu'il n'y a que ça à faire. »
Il se saisit de son sac de cours avec brusquerie et, après un bref signe de tête envers son ami, se dirigea vers les dortoirs d'un pas raide. L'autre Serpentard le regarda partir, les sourcils froncés. Draco pouvait lui dire et lui montrer ce qu'il voulait, il restait intimement persuadé que cela l'avait touché plus que de raison. Blaise laissa sa tête retomber mollement sûr l'accoudoir de son fauteuil et avec un bref claquement de langue, pesta mentalement contre ce Gryffondor beaucoup trop...saint, bon, pur et qui voyait le mal là où il n'y en avait pas. Tellement pas. Il soupira. Il y avait des jours où il haïssait vraiment Potter. Vainqueur du Seigneur des Ténèbres ou pas.
&&
Harry Potter avait toujours été un garçon tolérant. Il avait toléré, avec néanmoins certaines réserves, le traitement que les Dursley lui infligeaient depuis son plus jeune âge. Il avait toléré les coups de son cousin parce qu'il s'était persuadé que cette violence sadique ne reflétait qu'un mal être profond (et il s'était dit qu'il fallait vraiment chercher très profondément). Il avait toléré le fait d'être orphelin, parce que pleurer sûr son sort n'auraient sans aucun doute pas fait revenir ses parents. Il avait toléré - subît en fait aurait plutôt été le mot exact - les attaques répétés de Lord Voldemort parce qu'au final, celui ci présentait le même mal être que son cousin et qu'il était triste que quelqu'un manque autant d'amour (mais dans ce cas-là, il fallait aussi dire qu'il manquait – vraiment – beaucoup d'amour pour l'excuser). Aussi, il avait toléré des années durant les moqueries de ses camarades de chez Serpentard, parce qu'il fallait leur excuser leur stupidité ambulante. Il avait toléré Severus Snape et ses multiples humiliations – et au final, il avait eu raison (encore un homme qui avait manqué d'amour !). Oui, il avait toléré chaque jour d'être le garçon-qui-avait-survécu, toléré l'adulation de nombres de sorciers qu'il ne connaissait même pas, toléré d'avoir été un vulgaire pantin dirigé par Dumbledore dans le but de gagner cette foutue guerre, toléré d'avoir à porter un lourd fardeau sûr ses épaules de gamin de 16ans...au delà du mélodrame de ces choses, Harry Potter estimait avoir été tolérant tout au long de sa courte -mais qui lui semblait avoir été si longue! - vie. Mais là, son seuil de tolérance venait d'être atteint. Il aurait même dit, largement dépassé. Un peu comme lui tout compte fait.
Harry avait son monde. Et dans ce monde, chaque chose avait sa place. Draco Malfoy n'avait donc pas le droit de tout chambouler. Et encore moins si celui-ci s'avérait être son ennemi attitré. Pas que sa vie amoureuse l'intéressait, si on lui demandait. Non, c'était une question de principes. Et Draco Malfoy aimant les hommes, ne faisait pas parti de ceux-là.
« - Enfin Harry, tu ne vas pas te rendre malade pour cette fouine, fît la voix grave de son meilleur ami à ses cotés, alors qu'ils se dirigeaient tous ensemble à leur cours de métamorphose, tout les deux un peu à l'écart.
- Je ne me rends pas malade, Ron, répliqua sèchement le brun sous l'oeil sceptique de son vis-à-vis. C'est la vérité ! Je suis juste...
- Choqué? Surpris? Coupa le rouquin avec calme. Je l'ai été moi aussi, crois moi. Comme nous tous, j'imagine.
- Vois-tu, j'aurais plutôt dit dégouté » grinça le survivant.
Il continuait d'avancer sans se rendre compte que Ron s'était figé quelques mètres plus loin, et lorsqu'il s'en aperçut, le regard noir qu'il lui adressait, lorsqu'il revint sur ses pas, le cloua sûr place.
« - Ron ?
- C'est vraiment ce que tu penses? Demanda-t-il, visiblement sidéré, le défiant de répondre par l'affirmative.
- Euh… commença Harry, incertain face à la carrure qui lui sembla soudain menaçante.
- Je n'arrive juste pas à croire que tu puisses penser ainsi, s'exclama le rouquin en pointant un doigt accusateur envers lui.
- Mais, je n'ai rien dit de mal !
- De tous ceux que je pensais ne pas posséder de jugements hâtifs, tu étais le premier sur la liste Harry !
- Mais je...
- Je ne te croyais pas aussi con !
- Les garçons? »
Ils se tournèrent d'un même bloc vers la silhouette menue qui leur faisait face, et qui les regardait avec attention. Hermione sentît aussitôt la pression qu'elle avait senti quelques secondes auparavant retomber doucement.
« - Je ne voudrais pas vous affoler, dit-elle avec douceur, mais le professeur McGonagal va nous tuer si on ne se dépêche d'aller à son cours maintenant.
- On arrive, acquiesça Harry dans un murmure alors que Ron le fusillait du regard.
- De quoi parliez-vous? » Demanda-t-elle soudain, en les observant tour à tour, méfiante.
L'un aurait bien voulu lui répondre mais même lui ne savait pas trop ce qui venait de se passer, et l'autre était trop en colère pour pouvoir fournir une quelconque explication à la préfète. Hermione croisa les bras sûr sa poitrine, en attendant visiblement que l'un d'eux s'exprime, tandis qu'Harry avait décidé de soutenir le regard flamboyant de son meilleur ami, ne comprenant pas ce reproche visible qu'il lisait dans ses yeux bleus. Ce dernier se décrispa légèrement en entendant la première sonnerie.
« Nous ne parlions de rien d'important, fît-il alors. N'est ce pas Harry ? » Le regard de Ron n'aurait pas pu être plus meurtrier et, sûrement peu habitué à cette animosité venant de son camarade, le brun ne pût s'empêcher de répondre plus sèchement qu'il ne l'aurait voulu.
« Parfaitement. Rien d'important. »
Tout cela sous l'œil de plus en plus suspicieux de leur amie qui décida cette fois d'abandonner. Pour l'instant.
« On va être en retard, bougez-vous. »
Ils emboitèrent son pas dans un silence religieux et parvinrent à arriver pile à l'heure en salle de métamorphose. Mais chacun, pas même Hermione, ne pût réellement suivre le cours avec la même attention exemplaire que semblait avoir Neville ce jour-là.
&&
La tension palpable entre Ron Weasley et Harry Potter se fit nettement sentir durant le chemin que les septièmes années de Gryffondor menaient vers les cachots pour leur prochain cours. Hermione, même, fut totalement dérouté de l'attitude de ses deux meilleurs amis, ne comprenant aucunement la cause de cette soudaine guerre froide. D'autant plus que c'était Ron qui semblait en vouloir à Harry, qui, lui, ne parvenait pas non plus à saisir les réels motifs de la colère du rouquin, cela l'irritant plus qu'autre chose. Tout cela pour dire que, au milieu de cette bande de Gryffondor, un malaise certain avait pris place et ce, parmi les piliers même de ce groupe. Leur arrivée dans le couloir menant à la salle de Potions se fit alors plutôt remarquée par, justement, leur manque de...réactivité. Et ça n'allât pas en s'arrangeant avec l'arrivée, cette fois, d'une autre troupe bien connue menée par l'objet même de la discorde entre le survivant et son meilleur ami.
Draco Malfoy remarqua instantanément Potter et sa clique, de la même façon qu'il nota l'ambiance glaciale qui semblait venir d'eux. Un sourcil relevé, il tourna son regard vers Blaise qui, lui aussi, semblait avoir capté cela et, par conséquent, n'était pas vraiment enclin à venir les titiller ce jour-là. Evidemment, le blond, lui, avait une tout autre manière de penser car, inévitablement, il alla à leur rencontre, un sourire en coin rien de bien avenant sur les lèvres. Blaise Zabini soupira alors mentalement sur les enfantillages sidérants de son meilleur ami.
« Mon cher Potter, susurra-t-il, provoquant un sursaut de la part du concerné qui ne l'avait pas vu arriver. Que me vaut le plaisir de ne pas entendre ta voix piailler avec douceur à mes oreilles ? »
Le ton était clairement ironique et le Serpentard savoura, presque avec jouissance – il devait se faire soigner, c'était prévu dans ses plans – l'éclat de haine pur qu'il vit briller instantanément dans les yeux si verts de son vis-à-vis. Blaise soupira de lassitude derrière lui et il vit Granger froncer les sourcils tandis que Weasley avait les yeux braqués sur le survivant, comme pour noter ses moindres faits et gestes, le regard dur.
« - Va te faire foutre, s'exclama-t-il avec hargne, ne cherchant même pas à entrer dans son jeu de sarcasmes débiles.
- C'est très vilain de dire ces mots-là, Potty, fit le Serpentard avec une indignation feinte.
- Ah oui ? Et moi qui pensais pourtant qu'ils avaient un sens précis pour toi, répliqua Harry, mauvais.
- Qu'est-ce que tu veux dire ? menaça Draco, en s'avançant de quelques pas, sentant l'insulte venir.
- Tu le sais bien, Malfoy, commença-t-il, dans un état de rage que seul ce crétin péroxydé pouvait le mettre et bien avant qu'il ne puisse réfléchir à ses paroles. Se faire foutre, tu connais, sale tappe... »
Il sentit plus qu'il ne vit arriver le jeune homme se jeter sur lui pour le plaquer sur le mur juste à ses côtés, entendant les murmures et les cris étouffés des autres élèves qui n'esquissaient pourtant aucun geste : ils attendaient un affrontement entre lui et Malfoy depuis des mois maintenant, les pauvres fous.
« Essaie, pour voir », murmura dangereusement la voix de ce dernier à quelques centimètres à peine de son visage, son haleine chaude se perdant dans son souffle à lui.
Le blond semblait comme hors de lui, dément, tenant à deux mains la chemise du Gryffondor dans un geste tremblant et visiblement rageur. Ses yeux gris n'étaient plus que deux orbes sombres qui transcendaient son adversaire avec un mépris inimaginable. Blaise sentit sa main se crisper sur sa baguette. Au moindre dérapage il interviendrait, que cela vienne de Potter ou de Draco. Le venin de la haine et un fourmillement inconnu, lui, remonta le long de la colonne vertébrale d'Harry qui sentait son cœur pulser horriblement vite dans sa cage thoracique. Il avait envie de l'étrangler, de lui faire mal. Tant sa fureur était grande. Puissante. Aveuglé par la colère, il n'avisa pas le regard figé de Ron qui attendait lui aussi, comme tous.
« Tapette. » dit-il clairement en détachant chaque syllabe, haineux.
Et il accusa le coup qui vint juste après, distinct et violent. En plein sur l'œil droit. La puissance l'étonna presque et il se vit tomber pitoyablement au sol, incapable de se relever sur l'instant, s'attendant à d'autre coups. Qui ne vinrent pas.
Il leva la tête pour voir le dos tremblant de son ennemi, les poings serrés, faisant face à un Blaise Zabini, baguette levée. Mais ce ne fut pas tellement ça qui l'interpella tout de suite. Ce fut plus le soupir fatigué de Ron, juste à quelques pas de lui. Et derrière, Hermione qui avait plaqué une main sur sa bouche, horrifié et...déçue ? Son cœur manqua soudain un battement quand le rouquin se détourna de la scène et se posta devant la porte de la salle, comme désintéressé. Ses autres camarades l'observèrent un moment et, hésitant sur la marche à suivre, décidèrent de se détourner eux aussi d'Harry. Les Serpentard ne firent aucune remarque, bien qu'ils en mouraient surement d'envie – il n'y avait qu'à voir la bouche pincée de Pansy Parkinson et les sourcils incroyablement froncés de Théodore Nott. Mais Harry ne vit pas tout cela. Il vit juste Hermione abaisser lentement la main. Se diriger vers son sac et l'empoigner fermement pour se diriger avec lenteur mais résolue, vers Ron. Elle lui adressa un petit sourire et, après une œillade glaciale envers Harry, lui tourna le dos. Il en resta coi mais ne put s'attarder d'avantage sur le comment du pourquoi de la situation plus que rocambolesque car des bruits de pas attirèrent soudain son attention. Il se releva tant bien que mal, encore chancelant et repassa sa chemise avec la paume de sa main, tremblante. Il arrêta son geste et passa la même main dans ses cheveux déjà bien désordonnés.
La silhouette du professeur Snape se découpa dans la pénombre des couloirs des cachots et, imposant, n'adressa aucun regard à l'assistance, continuant son avancée à pas rapides. Toutefois il eut un léger mouvement de tête vers Malfoy et Potter, surtout en considérant l'état douteux de l'œil de ce dernier mais ne fit aucun commentaire. Harry en remercia Merlin. D'une voix autoritaire, il leur ordonna d'entrer dans la salle en silence – inutile de le préciser, le silence régnait déjà en maître depuis quelques minutes. Harry avança, hésitant, remarquant les regards lourds qu'on portait sur lui et non sur Malfoy, encore en retrait avec ses « amis », un peu plus loin. Amer, il se dirigea vers le fond de la classe et jeta son sac sur la table, ne jetant qu'un regard bref vers Ron et Hermione, à leur tablée habituelle. Il s'assit avec brusquerie et plongea sa tête dans ses bras avant de retenir un cri douloureux en se rappelant de son œil blessé.
Snape ferma la porte et se dirigea vers son bureau, à laquelle il s'appuya légèrement tout en observant ses élèves. Quelque chose n'allait pas. Entre Weasley et la Miss-je-sais-tout installés tout les deux à leur table, à l'apparence calme – trahis par leur regards soucieux – , Draco qui semblait ruminer une colère profonde sous l'œil inquiet de Zabini et Potter qui avait décidé de se la jouer solo au fond de la salle...sans oublier les airs mi-accablés, mi-perdus des autres. Qu'avait-il bien pu se passer ? se demandait le professeur de Potions, en regardant Pansy Parkinson fusiller du regard Harry Potter tout en serrant le bras de Nott qui ne semblait même pas s'en être rendu compte. Sentant les maux de crâne arriver, il mit tout cela de côté et écrivit les consignes pour la préparation de leur potion du jour, sans mots.
&&
Dire qu'Harry fulminait était un euphémisme, faute de termes. Il était en colère, furieux, blessé et, par-dessus tout, curieusement coupable. Mais cette culpabilité ne prenait pas le pas sur son incompréhension. Il avait beau tourner, tourner, et retourner la scène du matin dans sa tête, il ne comprenait toujours pas les réactions – qu'il jugeait excessives – d'Hermione et, surtout, de Ron. Il pouvait admettre avoir dépassé les bornes en insultant ainsi Malfoy devant tout le monde sur ses...préférences. C'était bas, il en avait conscience maintenant la fureur du moment passé, et totalement digne d'un vil Serpentard, ce qu'il n'était pas... Mais il n'arrivait pas à se juger totalement coupable tant la haine pour cette fouine le tailladait. Il se fichait bien de ses penchants sexuels - la seule chose qui l'importait c'est qu'en route dans sa croisade contre lui, il avait perdus ses amis sur le chemin.
Il secoua la tête. Il n'était pas encore question de les avoir perdus, se morigéna-t-il, néanmoins sans pouvoir empêcher son cœur de se contracter douloureusement dans sa poitrine. En soupirant, Harry se leva de son lit où il avait élu domicile après les cours de la journée, fuyant les autres et particulièrement Ron et Hermione qui, de toute façon, ne semblaient enclin à lui reparler de nouveau. Il grogna légèrement en avisant son reflet dans le miroir : le contour de son œil ainsi qu'une partie de sa pommette supérieure avait viré à un bleu-rouge douteux et cela l'élançait à tel point que sans sa légendaire tête de mule il aurait accouru au pas de course dans le bureau de Pomfresh à quémander les larmes aux yeux une de ses miraculeuses potion calmante…mais cette fierté aiguisée l'en empêchait alors il prenait son mal patience.
Le jeune homme descendit du dortoir d'un pas mortellement lent ne faisant aucunement attention à ce qu'il se passait autour de lui et puis, de toute façon, il ne verrait que des regards noirs et des gens murmurant sur son passage, alors… Il sortit de la salle commune, les mains dans les poches et le regard braqué vers le sol ruminant ses sombres pensées. Il ne fit pas tellement attention à son chemin et, de ce fait, ne vit pas la carrure imposante foncer droit sur lui. Un violent choc à son épaule le fit sortir de sa bulle et il leva la tête, hagard, massant mécaniquement l'endroit douloureux.
« C'est trop te demander de t'excuser Potter ? Tu te crois trop important pour prononcer un simple pardon à quelqu'un? » claqua une voix dans l'air d'un ton hargneux.
Harry posa ses yeux verts sur le garçon qui lui faisait face et faillit ne pas le reconnaître. Sa réplique mordante – la force de l'habitude – mourut sur ses lèvres. Le visage habituellement calme et souriant de Terry Boots était déformé par une rage silencieuse et le sombre éclat qui brillait dans ses yeux marron était loin de lui être familier. Déstabilisé, il ne sut pas quoi dire.
« - Je, excuse-moi Terry, je ne…
- Laisse tomber.» coupa-t-il sèchement, en détournant le regard, les poings visiblement serrés.
Il amorça un mouvement pour partir probablement dans le but de s'éloigner le plus rapidement possible afin de s'éviter de frapper sur le jeune homme. Seulement, Harry ne sembla pas s'en rendre compte. D'abord immobile, il revint soudainement sur terre puis fit volte face. Il agrippa le garçon par un pan de sa chemise le forçant à s'arrêter.
« Attends ! »
Boots se figea et se dégagea presque violemment de la poigne du Gryffondor, ce dernier fronçant les sourcils face à l'attitude du garçon.
« - Quelque chose ne vas pas Terry ? demanda-t-il, confus. Ecoute, je suis désolé, je ne regardais pas devant moi, je pensais à autre chose et je ne pas réellement fais attention alors je…
- Je me fiche de tes excuses Potter, cracha-t-il en reculant d'un pas.
- Potter ? répéta Harry, légèrement exaspéré. Mais enfin qu'est-ce qui te prend ?
- Ce qui me prend ? susurra le Serdaigle, haineux. Ce qui me prend, Potter, c'est l'envie que j'ai de dégueuler sur celui qui prétend être le sauveur de la veuve et l'orphelin mais qui au final n'est qu'un pauvre abruti sans aucune ouverture d'esprit. Un hypocrite qui se cache derrière ses faux airs de bon samaritain et un type qui me dégoute. Voilà ce qui me prend. Alors tu sais quoi ? Passe ton chemin, oublie-moi, et je pourrais mourir tranquille. »
Sur ce, il s'en alla d'un pas rapide sans un regard en arrière, auquel cas il aurait aperçu l'air consterné du Gryffondor. Car Harry n'arrivait pas à croire ce qui venait de se passer et qui avait – par Merlin encore ! – attiré les regards. Il était certain que Terry avait eu vent de son altercation avec Malfoy et de ses propos – et puis, de toute façon, qui n'en avait pas eu vent maintenant ? – voilà ce qui pouvait expliquer l'attitude. Seulement, la seule chose qui expliquerait l'hostilité serait l'hypothétique possibilité que Terry Boots soit aussi...
« Gay ? » s'exclama-t-il à haute voix, regardant sans le voir le couloir où le Serdaigle avait disparu.
&&
Ronald Weasley parcourait d'un pas lent le chemin menant droit à la salle commune des rouge et or, l'air ailleurs. Il ne fit pas tellement attention à une petite Serdaigle de seconde année à qui il fit tomber ses livres par faute de l'avoir bousculée. La jeune fille lui adressa une œillade indignée mais voyant clairement que le Gryffondor ne l'avait pas remarquée, soupira d'exaspération et ramassa ses affaires sans aucun bruits. Elle était en train de se demander à quoi pouvait bien penser le jeune homme pour être aussi distrait et inattentif quand des éclats de voix retentirent au bout du couloir la faisant brusquement sursauter.
« - Ferme là ! s'exclamait une voix d'où on pouvait parfaitement noter l'irritation.
- Il faut bien que quelqu'un te fasse comprendre que tu agis comme un idiot ! répliquait son vis-à-vis d'un ton beaucoup plus calme bien qu'une légère exaspération transparaissait franchement.
- Un « idiot » ? répétait la première voix, au bord de l'hystérie. Je suis l'idiot alors que c'est lui qui m'a insulté et provoqué ?!
- D'abord, tu l'as cherché en premier, il n'a fait que te répondre, stupidement je l'entends, mais tout de même. Ce n'est surement pas comme ça que tu arriveras à quelque chose avec lui.
- Comment tu... »
La personne ne put pas terminer sa phrase puisqu'il venait tout juste d'arriver près de la jeune Serdaigle et donc de remarquer que, non, ils n'étaient pas seuls dans ce foutus couloir. Curieuse, cette dernière n'avait pas bougée de l'emplacement où elle était, par conséquent elle ne put pas détaler assez vite pour qu'ils ne la remarquent pas. Maintenant, c'était la panique qui lui prenait à la gorge car elle venait d'identifier les propriétaires de ces jolies voix et, eux, étaient loin d'être...jolis.
Draco Malfoy dardait de son regard anthracite la seconde année qui recula d'un pas. Le jeune homme qui l'accompagnait leva les yeux au ciel.
« - Qu'est-ce que tu fiches ici, toi ? tonna-t-il, froidement, les yeux brillants de colère contenue. Le couvre feu...
- N'est pas passé », compléta son camarade en posant une main conciliante sur le bras du blond qui se retint de lui en mettre une par respect envers leur longue amitié.
Blaise s'avança de quelque pas et se baissa pour prendre un bouquin resté à terre. Il tendit l'objet à la jeune fille qui n'osait pas esquisser le moindre geste.
« - Tiens, lui dit-il avec un sourire. Tu devrais par contre effectivement retourner dans ton dortoir, le couvre feu est dans à peine quelques minutes. »
La Serdaigle prit le livre telle une automate et acquiesça brièvement de la tête. Elle se racla la gorge et entreprit de remercier le jeune homme qui opina distraitement. Puis elle fit volte face et avança d'un pas rapide dans le but de partir de là le plus vite possible. Alors qu'elle atteingait l'angle du couloir cependant, elle entendit une phrase qui réveilla de nouveau la curiosité qui l'avait mise dans la studieuse maison de Serdaigle.
« Je crois qu'à l'avenir on devrait éviter de parler de tes sentiments pour Potter dans les couloirs. »
Avant de parfaitement distinguer le bruit d'une main qui s'abat sur un crâne.
To be continuèdeuh… |