Note de l'auteur : Hey guys !! :D Bon je peux pas rester vingt ans, donc pas de blabla de cent cinquantes lignes; je vais éécourter et ne dire que le nécessaire soit : merci, merci, et merci pour l'enthousiasme et les sweet reviews que vous avez eu la bonté de m'offrir :) J'ai presque fini le chapitre 5 (oui je me suis avancé) donc le 3e chapitre devrait arriver plus vite que prévu! Bref je vous laisse déguster ce chapitre, et vous me direz ce que vous en pensez..!

Toujours mettez-vous en tête que c'est mon premier Drarry et qu'il m'arrive d'être très...ben...jsais pas mais en gros si ça rentre pas dans les normes, ce sont des milliers de pardon que je vous donne! Bonne lecture !

Disclaimer : Made in JKR ;P

« Knowin' you can always count on me, for sure that's what friends are for. In good times, And bad times, I'll be on your side forever more. That's what friends are for »

(Stevie Wonder - That's what friends are for)

Acte 2 :

Ron poussa avec un soupir fatigué la porte du dortoir des septièmes années de Gryffondor au même moment où Neville sortait de la salle de bain. Ce dernier lui adressa un sourire que le rouquin lui répondit d'un air évasif avant de s'écrouler sans grâce sur son lit. Il resta ainsi à contempler le plafond tout en appréciant l'instant.

« - Fatigué, mec ? fit Dean Thomas en jetant un œil au jeune homme alors qu'il enfilait son pyjama.

- Complètement, murmura-t-il avant de se redresser en position assise. Horrible journée.

- Je comprends », compatit le métis avec un léger sourire, saisissant l'allusion à ce qu'il s'était passé le matin même.

Ron opina doucement de la tête alors qu'un léger pincement au cœur le prenait. Il n'aimait vraiment pas la situation dans laquelle il était avec Harry. Mais même en tant que meilleur ami, il ne pouvait décemment pas laisser passer ce genre de paroles. Harry l'avait blessé pour une raison précise, et surtout, cela le décevait beaucoup de sa part. Pas une seconde il n'aurait cru que le brun pouvait tenir ce genre de discours. C'était Ron qui, du trio, avait par habitude quelques difficultés à accepter certaines situations. Harry représentait la neutralité face à deux façons de penser opposées tels qu'Hermione et lui. Oui, il l'avait terriblement déçu, plus qu'autre chose...

La porte du dortoir des garçons s'ouvrit de nouveau et cette fois-ci sur une tête brune. Ron leva la tête à cet instant et il croisa le regard figé de son meilleur ami. Celui-ci n'avait pas enlevé sa main de la poignée et semblait visiblement mal à l'aise. Au bout d'un instant de flottement, il ouvrit la bouche, prêt à parler, lorsque le rouquin le devança.

« Je vais prendre une douche. »

Trop surpris pour ajouter quelque chose, Harry le laissa rejoindre d'un pas guindé la salle d'eau. Lorsque la porte de celle-ci se ferma dans un claquement sourd, le jeune homme poussa un long soupir. Ron lui en voulait toujours.

Il s'avança les mains dans les poches jusqu'à son propre lit et s'y assit tout en plaçant un oreiller derrière son dos. Il ferma les yeux un instant mais dû les rouvrir en sentant un regard planer sur lui. Ses émeraudes claires s'accrochèrent aux iris chocolat de Seamus. Ce dernier le regardait avec attention comme si il voulait comprendre quelque chose. Et malgré lui, cela irrita profondément Harry.

« - Quoi ? demanda-t-il d'un ton plus sec qu'il ne l'aurait voulu alors que le garçon détournait les yeux, visiblement gêné.

- Tu n'as pas besoin d'agresser tes propres amis, Harry, intervint Neville en prenant place sur le lit de Ron.

- Je ne l'agresse pas, rougit le brun sous le reproche calme de son camarade.

- A peine », répondit Dean sans même le regarder.

Cela blessa Harry plus qu'il ne le montrait à cet instant. Ce dédain dont ils faisaient tous preuve depuis le matin même. Il n'avait pas besoin de voir la moue contrariée de Dean pour saisir le sarcasme derrière cette réplique et sans s'en empêcher ses yeux se posèrent sur la porte close de la salle de bain par laquelle on pouvait légèrement entendre l'eau couler. Malgré tout, leur hostilité était bien plus facile à supporter que l'indifférence dont Ron faisait lieu.

« Tu devrais lui parler, Harry », fit avec douceur la voix de Neville en face de lui.

Le brun pivota sa tête vers le jeune homme et afficha un air accablé.

« - Il ne veut pas m'adresser la parole, répliqua-t-il en croisant les bras. Combien même j'irais lui présenter des excuses, buté comme il est il ne voudra pas les écouter.

- Tu les penses vraiment au moins ? » s'exclama Seamus en se tenant près de Neville.

Son silence répondit à sa place. Il s'en voulait, il le jurait, mais seulement il ne se sentait coupable que d'avoir agit comme un parfait crétin. Insulter quelqu'un d'une manière si perfide comme il l'avait fait...oui, il s'en voulait. Regretter le mal qu'il avait visiblement fait à Malfoy...jamais.

« Enfoiré ! » s'écria Dean en le pointant du doigt, le faisant sursauter.

Choqué, Harry ne sut que dire bien qu'il se retenait de se lever et de se jeter sur lui pour lui faire ravaler son injure.

« - Dean ! s'indigna Neville en se levant face au jeune homme.

- Arrête de le défendre, répliqua avec verve le Gryffondor en le fusillant du regard, il fait le gentil à tout va quand il s'agit des choses qui lui tient à cœur mais il n'a aucun respect pour les autres autour ! Tu fais honte à ton nom Potter ! »

Harry sentit son sang se chauffer et d'un bond il se leva de son lit, les poings serrés. Seamus se redressa lui aussi en le voyant faire sous l'œil désespéré de Neville.

« - Je t'interdis de me parler comme ça ! siffla le survivant, les yeux brillants. J'ai conscience d'avoir été un peu trop loin dans ce que j'ai dit mais c'est Malfoy par Merlin ! Depuis quand le défendez vous avec autant de force ?

- Depuis que tu as décidé d'insulter tous les homosexuels à travers lui.» répondit froidement Dean avant de partir d'un pas rapide de la pièce.

Eberlué, Harry se retourna vers les autres garçons, certainement dans le but de chercher dans leurs regards ou leurs expressions quelque chose qui pourrait lui expliquer ce qu'il venait de se passer. Seamus soupira légèrement avant de prendre appui sur le lit à baldaquin.

« - Il est..., formula Harry avant de s'interrompre en voyant le regard de défi qu'il lui lançait.

- Non, répondit l'irlandais après un moment. Mais moi, oui. »

Neville regardait avec appréhension ses deux amis dont l'un était prêt à mordre à la moindre parole déplacée de l'autre. Le brun à lunettes, lui, ne parvenait pas à réfléchir correctement, trop sonné par tout ce qu'il venait d'entendre. Et, en fait, au fond de lui, quelque chose le dérangeait.

L'autre fois, dans la grande salle, lorsque Ron avait lancé une blague au sujet de la taille d'un certain attribut de Draco Malfoy, après que ce dernier avait une fois de plus refusé les avances d'une fille de leur année, Dean s'était exclamé en riant que le Serpentard préférait en faire profiter une toute autre population de Poudlard que celle féminine. La tablée l'avait suivi dans son rire sauf Harry. Il saisissait la blague mais refusait de comprendre ce que cela signifiait. Alors Dean lui avait révélé ce que tous savaient à part lui : Draco Malfoy était gay. Et quel gay ! Il se souvenait alors du premier sentiment qui avait pris place en lui : un mélange de colère et d'incrédulité. Le dégoût n'était apparu qu'après, quand il avait brièvement posé les yeux sur le vert et argent à l'autre bout de la salle.

Pourtant, chose tout à fait étrange, à l'instant précis, alors qu'il venait juste d'apprendre que Seamus Finnigan, son ami depuis plus de six ans maintenant, était lui aussi gay et tout ce que cela impliquait - par extension que ce dernier devait l'avoir vu dans le plus simple appareil des dizaines et des dizaines de fois - le seul sentiment qu'il ressentait était une profonde culpabilité. Aucune haine, aucun dégoût. Mais un désir intense de se pendre à l'aide de la première corde.

Et en y réfléchissant, lorsque plus tôt il en était venu à la même conclusion pour Terry Boots, Harry ne se rappelait pas avoir ressenti une once de répugnance mais toujours cette vicieuse culpabilité. Alors que s'il repensait un tant soit peu à ce qu'il s'était passé avec Malfoy, aucun remords ne l'étreignait. A n'y rien comprendre !

« Tu es en train de penser que je te dégoûtes aussi ? » retentit la voix de Seamus brisant la réflexion confuse du brun.

Celui-ci vit dans les yeux du jeune homme une tristesse contenue qui contrastait étrangement avec l'air sûr de lui qu'il affichait. Harry sentit son corps se détendre.

« Non... »

Il se rassit sur son lit dans un bruit mat sans aviser la surprise de son ami. La tête dans les mains, Harry essayait de rassembler un semblant d'idées.

« - Harry...

- Je suis vraiment désolé Seamus, murmura le brun dans ses mains, n'ayant pas le courage d'affronter son regard. J'ai été...con. Je n'ai jamais voulu blesser personne, ni toi, ni Dean, je... Ce que j'ai dit à Malfoy, je le regrette. Mais c'est Malfoy. Comprend que j'ai du mal à avoir des remords. Je n'ai rien contre...contre les gays, les homosexuels ou qui que ce soit. Je te le jure. J'ai été con, je te demande pardon... »

Un nouveau silence s'abattit sur la pièce brisé quelques secondes plus tard par le soupir de Seamus. Harry l'entendit se diriger vers la sortie au même instant où Ron sortait de la salle de bain, une serviette autour du cou. Avant de franchir le seuil, il l'entendit dire d'une voix calme :

« Ce n'est pas à moi que tu dois des excuses Harry. »

Et la porte se referma une nouvelle fois.

&&.

Draco ferma son livre dans un claquement sourd, levant les yeux de l'ouvrage, un air pincé sur son beau visage d'albâtre. Se rappelant mentalement que le meurtre était puni d'emprisonnement à Azkaban, il esquissa un sourire suintant l'hypocrisie.

« Granger, dit-il d'une voix polaire. Que me vaut le déplaisir d'être dérangé par ta si agréable personne ? »

Hermione leva les yeux au ciel en prenant une chaise en face de lui. Elle passa outre la grimace qui apparut chez le Serpentard alors qu'elle s'installait et décida d'en venir droit au fait.

« Il faut qu'on parle. » s'exclama-t-elle d'un air si sérieux que Draco s'en sentit, presque, mal à l'aise.

Evidemment, tout était dans le « presque ». Il haussa un sourcil pour la forme et ne pipa mot, la laissant s'exprimer, dans une attitude des plus dédaigneuses existantes à ce jour.

« - Je voulais te parler de ce qui s'est passé ce matin, commença-t-elle d'une voix plus incertaine que tantôt, provoquant comme elle s'y attendait un recul évident de la part du jeune homme. Ecoute, je sais que...

- Tu ne sais rien du tout, coupa-t-il froidement, les yeux sombres.

- Je ne suis pas venue pour me disputer avec toi, Malefoy, répliqua-t-elle vivement, faisant fi de la crispation du Serpentard. Harry a vraiment été stupide et je...

- Si c'est de Potter dont tu viens me parler, tu peux t'en aller, siffla le blond, les dents serrés. Mais, effectivement, il est stupide et crois moi j'aurais choisi un adjectif bien plus coloré si je n'avais pas pitié de ta vertu. Cela dit, j'ai cru comprendre que vous ne vous parliez plus actuellement et même si j'en suis très satisfait, je me fiche totalement de lui. Maintenant, tu peux disposer. »

Le regard du jeune homme se fit tellement noir que pendant un moment elle se demanda si sa théorie était fondée, avant qu'elle n'aperçoive dans tout ce visage hargneux au possible une lueur qu'elle ne pensait pas vraiment voir sur le visage de Draco Malefoy un jour. Hermione soupira et croisa les mains sur la table. Un léger silence s'établit avant qu'elle ne se décide à parler.

« Je veux t'aider. »

Un ange passa.

Draco crut, au début, que la jeune fille se fichait royalement de lui – et donc qu'elle souhaitait réellement mourir le plus rapidement possible; cela dit, lorsqu'il avisa le sérieux et la détermination profondément gryffondorienne ancré sur le visage de la préfète, il finit par se dire que, oui, les hyppogriffes possédaient peut être bien des dents. Il se redressa légèrement sur son siège et croisa ses mains sur la table. Puis, il vissa son regard dans celui de la rouge et or, la mâchoire crispée.

« - Arrête moi si je me trompe Granger, commença-t-il lentement, mais il me semble avoir entendu que tu voulais...m'aider ? J'espère vraiment pour ta petite personne que c'est juste une de vos blagues de bas étages ou alors je peux t'assurer que...

- Bon sang mais tais-toi un peu ! » s'énerva à son tour Hermione en levant les mains au ciel.

Sa brusque exclamation ne laissa pas au jeune homme de répliquer et elle en profita pour continuer d'un ton plus calme.

« Ecoute, pour la énième fois je ne viens pas te parler pour chercher des ennuis! Je voulais juste te dire que je sais ce que tu ressens face au comportement d'Harry et – ne me coupe pas ! s'écria-t-elle en voyant l'indignation se peindre sur le visage du garçon qui dorénavant la fusillait du regard. Je sais Malefoy, n'essaie pas de me faire croire le contraire ! Et avant que tu ne montes sur tes grands chevaux, je tiens à te dire que je suis loin d'être dupe, mais que je ne cherche pas à te nuire, sinon je ne serais jamais venu te voir. Si je suis là, c'est pour t'aider. Sans mauvaises intentions, aucunes. »

Le Serpentard se contenta d'inspirer profondément avant de se lever sans plus de regards envers la jeune fille qui en soupira de désespoir. Quelle tête de mule ! Elle le regarda ranger avec brusquerie ses affaires dans son sac et se leva à son tour dans le but de l'arrêter.

« Malefoy ! » s'exclama-t-elle en essayant d'attirer son attention. Elle le voyait trembler doucement de rage mais ne pensait pas une seconde s'arrêter là.

« Peux-tu cesser d'être aussi buté, par Merlin ! Ecoutes moi ! Ce n'est pas comme ça que tu réussiras à avoir Har... »

Avant même de finir sa phrase, une main agrippa son bras avec violence.

« Je te le répètes une dernière fois petite idiote, murmura-t-il dangereusement, les dents serrés et une poigne trop importante sur le bras de la Gryffondor, je n'en ai rien à faire de ce que tu penses. Je t'interdis de raconter ce genre d'ignominies, ne serait-ce qu'en pensées ! Prétend encore ce genre de conneries sur moi et crois moi que je te détruis Granger. Ai-je été assez clair pour ton cerveau de moldu ? »

Il ne la laissa pas le temps de répondre qu'il lâchait brusquement son bras avant de se saisir tout aussi violemment de son sac de cours. Adressant un ultime regard givrant à la jeune fille qui était restée immobile et mortifiée par la colère ahurissante du Serpentard, il fit volte face et sortit précipitamment et à grandes enjambées de la bibliothèque. La rage suintait de chaque parcelle de sa peau et il sentait que s'il ne se calmait pas il risquait de provoquer un léger carnage. Il mordit violemment l'intérieur de sa bouche tandis qu'il essayait désespérément de calmer les battements assourdissants de son cœur.

Fermant les yeux un bref instant il tenta d'oublier les dernières minutes. Granger et sa visité inopinée et indésirable. Il aurait pu l'étrangler. Serrer de ses mains puissantes son fin cou gracile. Pour qu'elle ne puisse jamais dire à qui que ce soit cette triste vérité qui l'effrayait et le soumettait en même temps ; qu'il était indéniablement fou amoureux de Potter. Le con.

&&.

« Silencio ! » s'exclama Neville, baguette levée.

Il adressa un regard noir aux deux jeunes hommes rendus soudain muets, fait exceptionnel de la part du garçon habituellement si doux. Il rangea sa baguette magique dans sa poche et fit volte face alors qu'il pouvait parfaitement entendre les bruits que faisaient les deux Gryffondors, apparemment indignés. Neville se retourna une seconde pour les observer, blasé.

« Je ne lèverais pas le sort tant que vous n'aurez pas trouvé un moyen pour parler sans vous lancer les pires insultes à la tête et sans agir comme des idiots! » expliqua calmement le garçon alors qu'au fond, il était exaspéré.

Le regard de Ron parla pour lui, à comprendre par cela qu'il considérait que le seul idiot ici était le brun qui se tenait non loin de lui. Neville leva les yeux au ciel.

« Toi aussi, Ron, affirma-t-il sous l'air offusqué du rouquin. Je sais que Harry a été un parfait crétin sur ce coup là mais ne pas écouter ce qu'il à te dire est tout aussi stupide. Je vous connais, et c'est dommage d'en arriver à là. »

Une fois de plus le visage de Ron exprimait mieux sa façon de pensée qu'une simple phrase : pour lui, le seul responsable était Harry. Ce dernier émit – enfin, c'était sûrement ce qu'il avait voulu faire car ses lèvres se retroussèrent sans faire passer un bruit – un reniflement dédaigneux faisant se retourner le rouquin, la mâchoire crispée au maximum.

« Hé ! Je vais pas vous figer non plus pour ne pas que vous vous sautiez à la gorge ! s'exclama Neville alors que les garçons se fusillaient du regard. Bien, bonne soirée. »

Et avant qu'ils ne puissent réagir, le Gryffondor avait fermé la porte et le bruit d'un verrou qui se scelle parvint distinctement à leurs oreilles.

Harry fixa la porte avec fureur en se jurant de faire payer ceci au jeune homme lorsque Ron et lui... BAM !

Le brun tenta de se redresser, chancelant. Il releva la tête et, la main posée sur sa joue, s'écria :

« Non mais ça va pas ! »

Avant de se rappeler qu'il ne pouvait plus parler. Furieux, il fit un pas en avant mais se stoppa rapidement lorsqu'il vit Ron dégainer sa baguette. Ahuri, il observa Ron fermer les yeux – probablement pour effectuer un sort informulé – et pensa qu'il était vraiment bête de mourir de la main de son meilleur ami après avoir vaincu un mage noir avec une certaine folie des grandeurs. Sans s'en rendre compte, il avait retenu son souffle et lorsqu'un rayon pourpre se dirigea vers lui il ferma les yeux, refusant de voir l'image de Ron le tuer de sa propre main. Ce n'est qu'une seconde plus tard, voyant qu'il n'était pas mort, qu'il se risqua à ouvrir les yeux. Devant lui se tenait un Ron Weasley, les bras croisés et le regard moqueur, pointant à ses côtés quelques mots qui flottaient magiquement dans l'air : « Maintenant, j'accepte de t'écouter. »

Evidemment, après m'en avoir foutu une ...pensa ironiquement Harry en s'insultant mentalement juste après pour avoir oser croire que Ron pouvait lui jeter un sort. Il sortit lui-même sa baguette et écrivit à l'aide de celle-ci : « Je suis désolé. » Autant ne pas passer par quatre chemins. Tout à l'heure, avant que Neville ne leur jette le sort de silence, il avait eut du mal à présenter ses excuses à Ron. Du coup, son discours s'était éternisé et il s'était emmêlé les pinceaux maladroitement, disant des choses qu'il était, au final, bien loin de penser. Ron n'avait pas apprécié et de là avait débuté une belle dispute. Et comme il faisait parfois preuve d'une certaine mauvaise foi, Ron n'avait jamais eu ses excuses.

Le rouquin sembla soupirer et agita sa baguette. « Tu es désolé pour quoi, au juste ? »

Harry fut déconcerté par la question et mit du temps avant de répondre. « Désolé pour avoir agis comme un con, j'imagine. Je t'assure que je n'ai pas des préjugés stupides. Je n'ai même rien contre les gays. Je ne sais pas trop ce qui m'a pris. »

Ron lui lança un regard sceptique. « Alors ce tapette à Malfoy, c'était en quel honneur ? »

Le survivant rougit et lentement du bout de sa baguette apparut en lettres dorées : « Tu sais à quel point il peut me pousser à bout... »

Son ami l'observa un instant puis son regard s'adoucit légèrement. Il s'agita pendant un moment puis écrivit dans l'air : « Charlie est gay. »

Lorsqu'Harry lut les trois petits mots qui venaient de s'afficher il faillit se prendre la tête et gémir. Qu'avaient-ils tous à devenir gay du jour au lendemain ? D'accord, il n'avait rien contre eux mais pourquoi est-ce que tous ceux qu'ils fréquentaient s'avéraient en être un ? Etait-il si aveugle pour n'avoir rien remarqué ces dernières années ?

Face à son silence, Ronald poursuivit : « Mes parents sont au courant. La famille entière, en fait. Il ne s'en cache pas mais ne vas pas le crier sur tous les toits. Je n'ai absolument rien contre, et tu sais pour faire taire les préjugés, Charlie peut être l'exemple parfait. C'est l'homme viril et macho à l'extrême donc tu vois...tapette, je l'ai un peu mal avalé. »

Harry sentit un élan immense de culpabilité lui étreindre l'estomac, encore pire que tantôt lors de la révélation de Seamus. Il se sentait aussi bêtement stupide. Il adorait les Weasley. Sans exceptions, vraiment. Et pour avoir côtoyé Ron durant des années, il savait que Charlie Weasley était son modèle. Quand il lui parlait de son grand frère, on ressentait toute l'admiration et l'amour fraternel qu'il lui portait, alors il eut un peu mal quand il lut ses mots. Mal car au-delà de la déception qu'il avait put lui donner, Harry prenait conscience qu'il l'avait aussi blessé.

Il s'avança gauchement vers celui qu'il avait toujours considéré comme son frère de cœur et agita doucement sa baguette : « Je suis vraiment désolé. Tu sais combien j'aime ta famille et comment j'apprécie Charlie. Je ne sais pas quoi dire à part ça, donc vraiment Ron, excuse moi. »

Ron eut un léger sourire et répondit : « C'est moi qui suis désolé de t'avoir laissé toute la journée exposé au mépris de tout le château. Même si en fait, je voulais que tu culpabilises à mort pour ce que tu as dit et comme ça a marché... »

Il se prit le poing du brun dans le bras alors qu'il était secoué d'un rire silencieux. Harry laissa un sourire flâner sur ses lèvres. Dans un élan de tendresse, il prit soudain le rouquin dans ses bras pour lui donner une accolade sincère. Ron referma ses bras sur lui mais quelques secondes plus tard, gêné malgré lui par ce geste trop...féminin, le relâcha. Puis il le regarda de nouveau et, un peu hésitant, traça des courbes devant lui : « Je peux te demander quelque chose ? – Harry opina lentement de la tête – Pourquoi ça t'as rendu si fou de savoir que Malfoy était...gay ? »

Surpris par les mots qui flottaient devant lui, Harry resta littéralement sans voix – et ce n'était pas un euphémisme. Ron attendit sa réponse mais il n'eut pas le temps d'avoir ce loisir car la porte du dortoir s'ouvrit pour la énième fois de la soirée et ils purent voir Dean, Seamus et Neville sur le pas de la porte. Ce dernier souriait ouvertement.

« - Je vois que vous avez décidé d'agir en adultes ! s'enthousiasma-t-il en faisant mine de ne pas voir les airs de fauves prêts à bondir sur leurs proies qu'ils arboraient à l'instant même.

- Ils n'ont pas l'air d'accord, plaisanta Seamus en voyant les regards noirs des deux Gryffondors.

- Finite Incatatem. »

Harry se retint de leur lancer à tous une remarque acerbe et se contenta de lever les yeux au ciel avec néanmoins un sourire aux lèvres, tandis que Ron menaçait les trois garçons avec un oreiller. Une bataille s'en suivit rapidement et ce fut comme si il n'eut jamais aucun conflit auprès de ces Gryffondors habituellement si unis. En allant se coucher, exténué, Harry se sentit plus apaisé que jamais, se rendant alors compte à quel point il avait eu peur de perdre l'amitié de gens comme Ron, Seamus, Neville et Dean, et combien il pouvait être con par moments. En se sentant partir au pays des songes, il se promit de remédier à sa répulsion envers le fait d'un Draco Malfoy aimant les hommes. Et il se mit à penser, étrangement, qu'il pouvait après tout bien faire avec.

J'ai HATE d'avoir vos commentaires sur ce chapitre (qui est mon 2e préféré de toute l'histoire ;D) To be continuèdeuh...