Merci une fois encore pour vos reviews, ça me fait vraiment très plaisir. Bonne lecture ! ~o~o~o~o~o~o~o~o~o~o~o~o~o~ Chapitre 3 – Quand la sauce prend Albus faisait les cent pas dans son bureau, dans son joli pyjama rose à fleurs et pantoufles assorties que lui avait offert Maugrey Fol Œil pour son anniversaire. Près de lui, perché sur un portemanteau, Fumseck le regardait d’un air désespéré enfourner frénétiquement des bonbons au citron dans sa bouche comme si ç’avait été des chips tortillas. Quand sa main se referma sur du vide, Albus regarda avec effroi le fond de son paquet vide, poussa un grognement et le balança par-dessus son épaule. Le paquet alla rejoindre la montagne de paquets vides qui s’entassait derrière lui et menaçait de submerger son bureau. Il soupira profondément et regarda par la fenêtre. Il avait reçu en fin d’après-midi une lettre de l’agence de rencontres, qui lui apprenait que les profils qu’il avait envoyés avaient été retenus pour le concours. Depuis, Albus se demandait comment les deux idiots avaient réagi et surtout, surtout s’ils avaient décidé de s’écrire. Il se précipita vers son placard, incapable de rester trois secondes sans citron dans la bouche, mais poussa un cri déchirant en voyant qu’il n’y avait plus d’esquimaux. Fumseck recracha un petit bâtonnet en bois, avala ce qui restait de glace et s’envola rapidement, n’ayant aucune envie de se faire changer en rôti par son maître. Le lendemain matin, Draco se réveilla, le visage éclairé par les rayons du soleil qui filtraient à travers ses rideaux. Il ouvrit les yeux doucement, se redressa sur son lit et se passa la main sur le visage pour chasser les derniers signes de sommeil. Il avait très bien dormi, ce qui ne lui était pas arrivé depuis un moment. Il avait fait des rêves délicieux. Il eut un soupir bienheureux, sourit à son plafond puis se tourna vers son réveil qui affichait 7H49. « YAAAAAARGH !!!!!!! hurla-t-il en bondissant plus haut qu’un Kangourex sous Prosac. Jsuis en retard !!!!! » Ni une ni deux, il se leva en trombe, s’empêtra dans ses draps et tomba lourdement au sol. Il se tortilla trois secondes pour parvenir à se relever, balança ses vêtements par-dessus son épaule et se rua dans la salle de bain. Il prit une douche de cinquante secondes exactement, se jeta un sort de séchage pour aller plus vite et retourna dans sa chambre. Il s’habilla en quatrième vitesse et regarda à nouveau son réveil. 7H52. Une formule pour ranger la pièce et il se dirigea vers la sortie. Il fit apparaître un croissant qu’il croqua voracement et traversa son salon pour sortir de ses appartements. Ses yeux préoccupés tombèrent sur une lettre rose posée sur la table de son living. Il s’arrêta une seconde, surpris. Puis il s’approcha, la prit et découvrit avec étonnement qu’il y avait « DrakyChou » marqué dessus. Aussitôt, il songea que ce devait être la personne avec laquelle il devait correspondre dans ce fichu jeu. Il la tourna mais rien d’autre n’était écrit. Il n’avait pas le temps de s’en occuper pour l’instant, alors il la fourra dans sa poche et prit les copies qu’il avait corrigées la veille. Il sortit de chez lui, marmonna un sort pour verrouiller l’entrée et couru pour ne pas arriver en retard à ses cours. Harry referma la porte de la classe sur les gamins bruyants qui courraient au réfectoire. Il s’effondra sur sa chaise, derrière son bureau et posa sa tête sur la table. Il était épuisé, il n’avait pas pu dormir la nuit dernière à cause de sa chouette qui avait fait une intoxication alimentaire en finissant les restes de la pizza quatre saisons. Il avait dû passer la moitié de la nuit à s’occuper d’elle et n’avait pas pu dormir correctement. Il tenta de se redonner du courage en se disant qu’il ne lui restait que quatre heures de cours avant de pouvoir se reposer. Décidé, il se leva péniblement de sa chaise et sortit de la pièce pour aller manger. Dans le couloir menant à la Grande Salle, il tomba nez à nez avec Draco Malfoy. Il se figea, regarda dans tous les coins et recoins si Dumbledore s’y trouvait alors que Draco faisait de même, tels deux fouines aux aguets. Ils plongèrent leurs regards l’un dans l’autre avec une lueur de folie. Ce qui était normal après quatre jours sans avoir échangé la moindre insulte. Ils étaient comme les drogués qui avaient besoin de leur dose régulière. Draco allait ouvrir la bouche pour parler ( ou plutôt lancer une insulte ), lorsqu’il vit du coin de l’œil une longue barbe blanche se trémousser. Il poussa un glapissement et se retourna pour voir le directeur qui les regardait avec des yeux pétillants. « Et bien alors ? Vous venez manger ? Il leur adressa un large sourire, et les deux jeunes hommes n’eurent pas d’autre choix que de le suivre dans la Grande Salle, se jetant par en dessous des regards haineux. Et meeeerde !!! Raté !!! pensèrent-ils à l’unisson. Ils prirent place l’un de chaque côté du vieil homme qui jubilait intérieurement devant la tête qu’ils tiraient. Harry se servit brutalement des frites pendant que Draco vidait le plat de macaronis avec rage sous le regard attristé de Flitwick. - Euh… Draco ? tenta-t-il prudemment. Le blond se tourna brusquement vers lui avec un regard mauvais, lui faisant échapper un couinement de peur. - Euh…Je…Je pourrais… avoir les macaronis…si bien sûr ça ne vous dérange pas je n’oserais jamais perturber votre repas soyez-en sûr…débita-t-il d’une voix suraiguë. - Hein ? Ah ouais ! Allez-y ! grogna le jeune homme en lui balançant le plat qui l’écrasa à moitié. - Merci, couina le petit homme sous le lourd plateau. Pendant ce temps, Dumbledore avait engagé la conversation avec Harry. - Je te trouve une petite mine, Harry. Tu n’es pas trop surmené au moins ? - Ne vous inquiétez pas, Hedwige a eu un petit problème digestif, j’ai dû passer la nuit à m’occuper d’elle. - Comment cela ? - Elle a mangé de la pizza et a eu une sorte d’indigestion. - Tu parles, elle a plutôt tenté de se suicider, marmonna Draco. Normal avec un maître comme celui-là… - Vous disiez Draco ? demanda Dumbledore en se tournant vers lui. - Non je disais juste que ces macaronis sont excellents, mentit le blond. N’est-ce pas Filius ? - Délichieux, balbutia le professeur de sortilèges la bouche pleine. Albus eut un sourire. - En tous cas je suis content que vous soyez redevenus raisonnables tous les deux. Vous ne trouvez pas que c’est beaucoup mieux maintenant que lorsque vous passiez pas votre temps à vous chercher des noises ? - En effet, accorda Harry avec complaisance. A propos, Malfoy, vous avez réussit à vous débarrasser de votre problème de dents ? J’espère que vous avez pû assurer vos cours malgré ce léger désagrément. Draco serra les dents mais parvint à garder un sourire bienveillant. - En effet, vous êtes très physionomiste Potter. Cependant, je vous en prie, évitez désormais de prendre du porridge au petit-déjeuner si cela peut nous épargner vos hurlements comme hier. Quoique ce rouge piment vous allait à merveille au teint. Ce fut au tour de Harry de serrer les dents et il allait répliquer vertement lorsque Dumbledore intervint, agacé par leur manège : - Et si nous passions aux desserts ? » Minerva avait définitivement raison, il était trop optimiste d’avoir cru qu’ils allaient finir par s’apprécier. Mais, foi de Albus, il allait y arriver ! Lorsque Draco réussit enfin à lire sa lettre, il était neuf heures du soir. Il avait tenté durant toute la journée de se trouver un endroit tranquille pour lire en paix. Mais entre Dumbledore qui surgissait toujours au mauvais moment, Rusard qui l’avait pris pour un élève, Peeves qui lui avait lancé un vase à la tête et Potter qui le narguait sans arrêt, il avait renoncé et s’était réfugié à la fin de la journée dans son appartement sans même avoir dîné dans la Grande Salle. Dumbledore allait sans doute le presser de questions le lendemain pour connaître la raison de son absence, mais de toute façon, il s’en foutait royalement. Après s’être gavé d’huîtres et de crabe ( le mois d’avril ne l’empêchait pas d’avoir gardé ses goûts luxueux ), il s’était lavé en quatrième vitesse, avait terminé ses corrections et s’était glissé dans son lit. Il s’installa confortablement et décacheta l’enveloppe qui puait toujours autant les fleurs. Il déplia la lettre avec tout de même une petite appréhension quant à ce qu’il allait lire. Cher DrakyChou, Comme vous le voyez, je prends l’initiative d’écrire la première lettre de ce jeu. Je vous avoue tout d’abord ne jamais au grand jamais m’être inscrit, ce fut une surprise totale en voyant ce paquet arriver. Néanmoins, seule la perspective d’un voyage dans les îles me pousse à participer à ce concours. Je vous propose donc, afin qu’il n’y ait aucune ambiguïté entre nous, de faire croire à la fin du mois que nous sommes tombés sous le charme l’un de l’autre grâce à cette formidable agence de rencontres, tout cela pour partir à la Réunion. Je n’ai rien contre vous, seulement je suis déjà amoureux de quelqu’un. Vous comprenez donc bien que ce jeu ne vous apportera pas le grand amour si je suis déjà en quelque sort « pris », si je puis dire. Autant vous consoler sur cette île. J’attends votre réponse avec impatience, notez que j’en espère une positive, mes valises étant déjà prêtes SexyRiri. Le blond en resta comme deux ronds de flan aux pruneaux. Il relut la lettre, n’en croyant pas ses yeux. Puis il ricana. Il l’aimait bien, ce SexyRiri, même si son pseudo était ridicule. Il était direct et sincère, c’était déjà ça. Et il était marrant avec son histoire de valises. Draco l’imagina assis sur une énorme valise, attendant avec inquiétude qu’il dise oui et ricana à nouveau. Il s’étira dans son lit, de bonne humeur. Son correspondant avait eu une idée géniale, car Draco aussi crevait d’envie d’aller se baigner à l’île de la Réunion. Mais il aimait déjà quelqu’un et ne voulait pas s’engager avec une autre personne qu’il ne connaissait pas. Et oui, pourquoi pas faire semblant après tout ? Ce serait très facile, Draco était un bon comédien et il pourrait aller farnienter tranquillement. Il fit venir à lui une plume et une des feuilles roses et commença à rédiger sa missive. Cher SexyRiri, Tout d’abord, merci pour votre charmante lettre, et votre honnêteté. Je dois ensuite vous avouer que, moi non plus, je ne me suis jamais inscrit à ce jeu stupide, je ne savais même pas que ça existait, les agences de rencontres. D’ailleurs je trouve mon pseudonyme complètement stupide et ce papier à lettre mièvre, pas vous ? Pour en venir à votre proposition, je suis tout à fait d’accord avec vous. Vous n’aurez pas à défaire vos valises, remerciez-moi ! Etant moi-même amoureux, je ne souhaite pas avoir une relation avec un autre homme, aussi charmant et beau soyez-vous. Jouer la comédie me paraît une bonne idée, j’espère néanmoins que vous ne changerez pas d‘avis devant ma beauté surnaturelle et mon charisme animal. En attendant de vous lire, recevez mes salutations, DrackyChou Il plia la lettre, la mit dans une enveloppe sur laquelle il inscrivit le pseudonyme du jeune homme. Puis il la tapota avec sa baguette et murmura « Mandatio ». La lettre s’envola dans les airs, puis disparut avec un petit Pop ! Lorsque la lettre se posa chez Harry avec une mélodie semblable à celle d’une berceuse, le jeune homme était dans son bain et jouait avec son canard nommé Couin. Il le faisait plonger dans l’eau et le faisait voler avec une telle détermination qu’on aurait pû craindre pour sa santé mentale. Il tira le rideau d’un coup sec, coiffé d’un bonnet à froufrou rose ridicule, certain d’avoir entendu quelque chose. Il abandonna Coin dans l’eau et sortit de son bain. Il s’enveloppa dans une serviette et se dirigea vers le salon. Il faillit se payer une table avec ses pieds mouillés et arriva dans la pièce d’où le bruit semblait lui être parvenu. La première rose qu’il vit fut la lettre rose, nimbée d’une délicate couleur violette. Il s’essuya les mains sur sa serviette et prit la missive. Il y avait « SexyRiri » de marqué dessus. Harry eut un sourire, certain que c’était la réponse de l’autre homme. Il se laissa tomber dans son canapé, tout excité de lire ce que son correspondant avait écrit. Il décacheta l’enveloppe, sortit la lettre qu’il déplia et la lut. Arrivé à la fin, il avait un sourire jusqu’aux oreilles. Ce gars avait l’air marrant. En tous cas il avait un humour spécial. Harry était soulagé que son plan lui ait convenu, il n’aurait pas su que faire si il avait refusé et puis, il voulait aller en vacances dans les îles. Il détacha donc une feuille du bloc et prit une enveloppe sur laquelle il marqua « DrackyChou », puis rédigea sa réponse. Cher DrackyChou, Je viens tout juste de recevoir votre lettre qui m’a fait très plaisir par votre réponse positive ( merci de m’épargner la corvée de tout défaire ). Pour répondre à votre question, je trouve mon pseudonyme infâme, la personne qui en a eu l’idée doit être internée au plus vite. Quant au papier à lettre, le mot « beurk » est sans aucun doute le plus approprié pour le décrire. Suivi d’un vomissement ( mais non je ne suis pas gore ). Rassurez-vous, je ne succomberai pas devant votre « beauté surnaturelle et votre charisme animal » ( vous êtes un petit marrant vous ). Quant à vous, j’espère sincèrement que vous n’aurez pas de regrets quant nous nous rencontrerons, j’aurais trop de peine à vous rappelez que vous êtes déjà « pris ». Les formalités étant effectuées, que diriez-vous de commencer réellement ce jeu ? Je veux dire par là se poser des questions sur nos passions, nos ambitions, nos caractères et tout le tarlala ? J’ai été le premier à écrire, soyez donc le premier à me révéler tout sur vous ! Amicalement, SexyRiri Il plia le papier, le mit dans une enveloppe et la cacheta. Un « Mandatio » pour terminer, et la lettre s’évapora après s’être envolée. Satisfait, il retourna dans son bain jouer avec Coin. Draco bondit quant il entendit la musique annonçant l’arrivée de la lettre de SexyRiri. « Et ben, il a fait vite ! » se dit-il avec un sourire. Il se rua sur la lettre, l’ouvrit avec avidité pour lire ce qu’il avait écrit. Il ne pû s’empêcher de rire à certains endroits et, lorsqu’il eut fini de lire, il prit une autre feuille et une autre enveloppe. SexyRiri, En premier lieu, je pense que nous devrions nous tutoyer. Puisque nous allons devoir jouer les amoureux transit à la fin du mois, autant commencer dès maintenant. Je suis tout à fait d’accord pour commencer le jeu, j’espère ne pas t’endormir devant l’étalage de ma vie magnifiquement originale et haute en couleurs. Sachant qu’il y a des choses que nous ne devons pas nous dire et que tu as sûrement dû lire mon profil, je commencerais par te dire que j’habite Londres. Je suis très sportif car je pratique le Quidditch depuis très jeune, c’est d’ailleurs mon sport favori. Niveau goûts, j’aime les couleurs froides ( bleu et gris ), j’aime la musique de chambre moldue ( j’ai une véritable admiration pour Bach ) et la lecture. Je pratique le violon depuis presque toujours. Mon pêché mignon sont les beignets aux myrtilles, je raffole de cette saloperie. Sinon, niveau caractère, j’ai été élevé à l’ancienne, avec le respect des vieilles valeurs. J’aime travailler et m’améliorer. Je suis par contre de mauvaise foi. Autrefois j’avais des préjugés dus à mon éducation, mais ils ont disparus lorsque j’ai commencé à m’ouvrir au monde et je me considère comme une personne tolérante et ouverte d’esprit. Mon ambition est d’apprendre un maximum de choses, d’avoir des connaissances dans à peu près tous les domaines. Je crois que ça suffira pour l’instant, d’ailleurs, je viens de me relire et je m’endors déjà. A ton tour, si tu arrives à faire pire que moi, je m’inclinerai. Cordialement, DrackyChou. Content de lui, il envoya la lettre à son correspondant et se coucha, épuisé par cette journée de fous. La lettre de Draco arriva chez Harry alors qu’il se battait avec sa chouette, en petite serviette, son canard à la main. « Non Hedwige, crache cette pizza ! Crache ça !! Crache !! Nom d’un gnome des forêts crache cette saloperie de pizza !!! » …De ce fait il n’entendit pas la musique, occupé à faire recracher la pizza au volatile qui n’était pas d’humeur à se laisser enfourner une main dans le bec et à se laisser palper l’épiglotte. Pendant ce temps, Dumbledore faisait les cents pas dans son bureau, dans un pyjama rayé bleu et blanc, avec des canards verts peints dessus, ses pantoufles Mickey avec fonction chauffante aux pieds ( avec lui c’était carnaval tous les soirs ). Faute d’avoir ses bonbons ou ses esquimaux au citron, il se rongeait les ongles. « Mais qu’est-ce qu’ils font nom d’un chien ? » s’exclama-t-il avec exaspération. Si il avait pû entendre les ronflements de Draco qui dormait comme un bienheureux et les hurlements de Harry qui se battait avec sa chouette, il se serait arraché la barbe... |