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Intime correspondance
Par Mailyn
Harry Potter  -  Romance/Humour  -  fr
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    Chapitre 4     Les chapitres     8 Reviews    
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Faire plus intime connaissance

 

 

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Chapitre 4 – Faire plus intime connaissance

 

 

 

 

 

 

Albus se réveilla le lendemain matin de bonne heure, complètement perdu.

Il regarda autour de lui et reconnu son bureau sur lequel il s’était endormit.

Un peu plus loin, Fumseck dormait sur son perchoir, la tête sous l’aile.

Le vieil homme passa une main sur son visage pour se réveiller et regarda son horloge qui indiquait bientôt six heures.

Il se leva péniblement, encore barbouillé et fila faire un brin de toilette non sans avoir oublié d’ingurgiter un paquet de bonbons aux citrons.

Quelques minutes plus tard, il avait revêtu une robe verte aux motifs de lune argentés qui lui donnait un air autrement plus majestueux que son pyjama dépareillé. Il se fit la réflexion d’en acheter de nouveaux pour agrandir sa collection.

Il sortit de son bureau à pas de loups pour ne pas troubler le phénix qui était d’une humeur de chien le matin s’il n’était pas réveillé par sa peluche Winnie l’ourson.

Bien que le château tout entier soit encore plongé dans un profond sommeil, une seule personne ne dormait pas.

Severus Snape.

C’est pourquoi Dumbledore se dirigea vers l’infirmerie.

Depuis que Madame Pomfrey avait décidé de s’exiler en République Dominicaine, estimant qu’il faisait meilleur qu’ici, et que Snape avait avoué au Directeur qu’il en avait assez d’enseigner, il avait remplacé l’infirmière.

Ce qui lui permettait de continuer à préparer ses précieuses potions tout en martyrisant les étudiants, ses deux passions.

Le sorcier poussa doucement la porte et entra sans un bruit dans l’infirmerie silencieuse.

Seul le bruit d’une plume qui grattait sur le parchemin troublait la quiétude des lieux. Snape se tenait de dos à Dumbledore, assis devant son bureau.

« Que me vaut le plaisir de votre venue Albus ? demanda-t-il d’une voix neutre.

Flûte ! pensa le vieil homme. Moi qui voulait le surprendre !

- Bonjour Severus, j’espère que je ne vous dérange pas dans vos travaux.

- Si ç’avait été le cas, la porte vous l’aurait fait savoir à sa manière.

Dumbledore ricana. Il avait toujours adoré l’humour mordant de son protégé.

- Je suis venu pour vous parler de quelque chose qui me tient très à cœur depuis quelques jours.

- Enseigner aux élèves comment faire des bonbons moldus ?

- Non je… Quelle bonne idée ! s’exclama le vieillard avec un sourire ravi. Je n’y avais pas pensé mais cela pourrait constituer une formidable manière d’approcher le monde moldu ainsi que le comportement de…

- Albus !

- Hum. Pardon je m’emporte. Mais je retiens votre idée !

Snape poussa un soupir discret mais profond et se tourna pour faire face à son supérieur qui lui adressa un sourire rayonnant.

- Et si vous me disiez pour quelle raison vous êtes venu ? proposa-t-il en faisant apparaître une chaise.

Le sorcier s’y installa et croisa ses doigts.

- Et bien en fait, cela concerne votre filleul.

- Draco ? s’enquit Severus en fronçant les sourcils. Qu’a-t-il ?

- Oh rien de grave, simplement je sais que vous et lui êtes très proches. Vous devez donc avoir remarqué l’animosité qui règne entre lui et Harry Potter.

- Albus, je crois que tout le monde sorcier sans exception s’en est rendu compte depuis qu’ils sont élèves, répliqua-t-il avec sarcasme.

- Oui, bon, fit Dumbledore d’un air piteux. Mais est-ce que vous savez pour quelle raison exactement ces deux hommes se détestent ?

- Ai-je du temps à perdre avec les querelles stupides de deux idiots ?

- Bon, apparemment vous ne savez pas, s’exclama le vieil homme d’un air joyeux. Alors je vais vous expliquer… »

 

 

 

 

Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Stayin’ alive ! Stayin’ alive ! Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Stayin’ aliiiiiiiiiiiiiiiiiive !!

 

Harry se réveilla au son doux et mélodieux de son réveil, les Bee Gees dansant la java dans on pauvre cerveau embrumé. Il ouvrit paresseusement un œil et émergea des profondeurs de ses couvertures.

Les cheveux en pétard, le visage rose, la bouche pâteuse ( han c’est sex ça ), il resta un instant assis, se massant les tempes avant d’éteindre le réveil qui braillait toujours à tue-tête.

Il regarda par la fenêtre aux rideaux tirés le temps qu’il faisait. Le ciel grisâtre couvert d’énormes nuages lui fit échapper un soupir de déception.

Encore une nouvelle journée à trimer qui s’annonçait alors qu’il n’avait qu’une envie : rester dans son lit.

Il repoussa les couvertures, se leva péniblement et se dirigea vers la salle de bain.

Une bonne douche lui ferait le plus grand bien. Ainsi qu’un bain de bouche. Vite.

 

 

 

 

De l’autre côté du château, un jeune homme blond émergeait à son tour du sommeil, l’oreille agréablement dorlotée par un concerto pour piano de Mozart.

 

Il se redressa sur ses oreillers, se gratta la tête en baillant comme un hippopotame avant de se ruer dans la cuisine, son estomac grondant menaçant de réveiller tout le château si on ne le remplissait pas.

Bientôt, la table de la cuisine ressembla plus au buffet d’un hôtel cinq étoiles qu’à une modeste table de cuisine. Mais Draco ne s’en formalisa pas le moins du monde et se mit à engloutir la nourriture à une vitesse prodigieuse.

Et ce fut le ventre plein à crever que l’héritier Malfoy fila sous la douche avec majesté et dignité, se sentant pris d’envie de faire des prouesses vocales en se gargarisant.

You know I’m bawawawaaad !! I’m baawawawaaawaad !! ( bruit de bulles sur fond de Michael Jackson )

 

 

 

 

Au même instant, Albus Dumbledore, le sorcier le plus puissant, respecté et craint après Harry Potter se faisait crier dessus comme un élève pris en faute par Snape.

 

« Dites-moi que vous n’avez pas fait ça Albus !! beugla l’homme qui était d’habitude toujours maître de soi.

- Et bien…murmura le vieillard avec gêne. Si !

- Merlin vous me désespérez !! s’exclama l’ancien professeur avec exaspération.

- Mais enfin, pourquoi vous énervez-vous Severus ? C’est une excellente idée !! Cette correspondance leur permettra de mieux se connaître, et quand ils se rencontreront, ils ne pourront que tomber dans les bras l’un de l’autre !

Severus fit les cent pas, résistant tant bien que mal à l’envie de jeter un sort sur le pauvre directeur qui n’en menait pas large.

Un Dumbledore suspendu à un lustre et clignotant comme un sapin de Noël. Un sourire sournois se forma sur les lèvres de l’homme qui le chassa aussitôt. Mais il garda néanmoins l’idée bien au chaud dans un coin de son esprit.

- Albus, reprit-il. Vous avez pris la fâcheuse manie de vous mêler de la vie des autres. Que pensez-vous qu’il va se passer quand vos deux idiots vont se rencontrer ? Non ils ne vont pas se jeter l’un sur l’autre, à moins que ce ne soit pour s’étrangler ! Ils auront honte Albus ! Honte par rapport aux confidences qu’ils se seront fait avec ce stupide jeu. Ce n’est pas comme ça que deux personnes peuvent s’avouer leur attirance mutuelle !

Dumbledore garda le silence.

- Pourquoi croyez-vous qu’ils jouent le jeu de la haine, Albus ? Parce qu’ils ne sont pas encore prêts à accepter leur sentiments. Parce que le fait même d’accepter leur homosexualité est difficile. Vous avez vu dans quel monde nous vivons ? Avec toutes ces personnes haineuses et intolérantes, surtout chez les sorciers, comment voulez-vous que deux hommes puissent s’aimer ?

Severus fit une pause, reprenant sa respiration.

- De plus, ajouta-t-il, vous ne savez pas ce que Draco ressent. Il a honte. Honte d’avoir eu un père Mangemort, auquel on le compare toujours dès qu’on le croise. Vous croyez que c’est facile pour lui ? Et qu’il soit, comme vous le dites, amoureux de Harry Potter, ne fait que rendre les choses plus difficiles pour lui. Un fils de Mangemort amoureux du Survivant !

Dumbledore allait ouvrir la bouche pour protester mais Severus le coupa :

- Je le connais bien Albus, c’est ce qu’il se dit et c’est pour cela qu’il n’avouera jamais son attirance pour Harry Potter. Qu’importe le nombre de voyages dans les îles que vous pourrez lui offrir car il est sûr que Harry le rejettera pour cela. Toute cette mascarade ne fera que rendre les choses entre eux plus compliquées.

Le vieux sorcier resta muet. Depuis quand son protégé était-il devenu aussi perspicace en matière de sentiments ?

Néanmoins, ce qu’il venait de lui dire lui avait ouvert les yeux. Il n’avait pas réfléchit aux conséquences que pourrait avoir ce qu’il avait fait sur les deux jeunes hommes. Sa vision idyllique du monde l’avait empêché d’envisager un possible échec. Et Dumbledore s’en voulait.

- Vous devriez y aller Albus, lui dit Severus d’une voix un peu plus douce. Il va bientôt être l’heure du petit-déjeuner.

Le vieux sorcier se retrouva derrière la porte close de l’infirmerie en deux secondes. Son plan était à l’eau ! Nom d’un chien qu’est-ce que ça pouvait être frustrant d’admettre qu’il s’était trompé et que Snape avait raison !

- Brrlllll !! fit-il en tirant puérilement la langue à la porte obstinément fermée.

- Je vous ai vu !! gronda la voix narquoise de Snape derrière le panneau de bois. »

Avec un couinement apeuré, le vieux sorcier fila sans demander son reste.

 

 

 

 

Harry Potter s’était découvert un ennemi plus redoutable que tout ce qu’il avait connu auparavant.

 

Quelque chose de plus dangereux que Malfoy, Snape et Voldemort réunis...

Hedwige.

Depuis qu’il avait découvert que la chouette était allergique à la pizza, il l’empêchait par tous les moyens d’en manger ne serait-ce qu’un croûton, afin d’éviter de passer la nuit à la soigner et pour pouvoir dormir un peu.

Malheureusement pour lui, l’animal était têtu, et accessoirement friand de pizza.

Surtout la jambon-fromage-câpres-poivrons-lardons-champignons-œuf-crème-et-petite-olive-verte-sur-le-dessus…

C’est ainsi qu’une guerre froide s’engagea entre le maître et la chouette.

Pour protester contre le traitement injuste dont elle était victime, Hedwige refusa désormais de porter le courrier de Harry à ses destinataires.

Ainsi, quand Harry rentra le soir dans ses appartements, fourbu, après une journée épuisante, il vit cinq hiboux dehors, perchés sur le rebord de sa fenêtre, une lettre au bec.

Hedwige se tenait devant eux et refusait apparemment de les laisser entrer.

Harry se précipita vers la fenêtre et l’ouvrit en grand malgré les coups de bec furieux de la chouette et fit entrer ainsi les pauvres oiseaux.

Ils déposèrent chacun leur lettre sur la table de Harry puis s’envolèrent, non sans avoir jeté un coup d’œil méprisant à la chouette blanche.

Restés seuls, les deux compères se regardèrent avec fureur.

« Pourquoi tu fais ça ? demanda Harry avec colère. Passe encore que tu refuses de porter mon courrier, mais n’empêche pas les autres de faire leur boulot !

L’animal lui tourna ostensiblement le dos, semblant considérer que ses paroles valaient moins qu’une crotte de rat.

Cela ne fit qu’augmenter la colère de Harry qui fila dans sa cuisine.

Il en revint deux minutes, prenant l’air d’un pizzaiolo, avec un plat à la main qui embaumait. Une pizza.

- Mmmmmmmmmm !! fit-il avec délice en reniflant le plat. De la pizzaaa !! Olalaaaaa qu’est-ce qu’elle a l’air booooonne !!

Il tourna autour de la chouette avec son plat, les yeux papillonnant de plaisir.

L’animal faillit s’étrangler en voyant sa pizza préférée décrire des cercles autour d’elle. Elle se mit à la suivre des yeux, hypnotisée.

- C’est pour qui la bonne pizza ? poursuivi le jeune homme en approchant l’assiette du bec salivant de l’oiseau. C’est pour qui ?? C’est pour qui ??

- MOI MOI MOI !! faisaient les yeux du volatile qui semblait à deux doigts de faire un infarctus.

Elle allait refermer son bec sur la pâte tendre et épaisse de la pizza lorsque l’assiette disparut et son bec claqua dans le vide.

Elle eut un croassement désespéré quand elle vit Harry qui l’engloutissait en se dandinant et, les yeux brillants de colère, elle s’envola sans demander son reste par la fenêtre.

Harry ricana puis recracha violemment ce qu’il avait dans la bouche.

- C’est chauuuuuud !! beugla-t-il en se tordant les mains et en sautillant.

Il avala rapidement un verre d’eau et poussa un soupir de soulagement.

Puis, enfin débarrassé de la-méchante-chouette-empêcheuse-de-correspondre-en-rond, il prit les missives que les oiseaux lui avaient apportées et s’installa confortablement dans son canapé.

- Alors voyons voir… Publicité… Publicité… Publicité… SexyRiri… Publi… Hein ??

Il reprit la lettre sur laquelle s’étalait son pseudonyme et l’ouvrit fébrilement. Avec ses cours et Hedwige, il avait complètement oublié le jeu ! Mais il lui suffit d’imaginer une île ensoleillée pour s’en rappeler parfaitement. Il en sortit un parchemin et lut ce que son correspondant lui avait écrit.

Lorsqu’il eut terminé, il resta un instant immobile, les yeux dans le vague. Il essayait d’imaginer qui pouvait bien être cet homme. Ce qu’il venait de lui révéler l’avait rendu pensif. Même s’ils ne se connaissaient pas du tout, il éprouvait une espèce de sympathie pour lui. Mais il ne savait pas pour quelle raison.

Il émergea alors de ses penses et fit venir à lui le bloc de papier à lettres fleuri dont l’odeur aurait suffit à décimer un régiment de mouches. Il détacha une feuille, inscrivit le pseudonyme de l’autre homme sur l’enveloppe et commença à écrire.

 

Cher DrackyChou,

Je suis tout à fait d’accord pour que l’on se tutoie, ça nous facilitera les choses.

Je ne me suis pas endormi à la lecture de ta lettre, je te rassure. En fait, je me suis surtout dit que ça devait être intéressant de te connaître et que nous avions plusieurs points en commun.

Je me lance à mon tour : je vis également à Londres pendant les vacances d’été mais je travaille le reste de l’année ailleurs. Je pense pouvoir me qualifier aussi de sportif parce que je joue énormément au Quidditch, du moins autant que je peux avec mon métier.

Au niveau éducation, j’ai perdu mes parents quand j’étais bébé et j’ai été élevé par ma famille moldue ( du côté de ma mère ). Je n’ai découvert la magie que lors de mon entrée à Poudlard, donc je n’ai pas bénéficié des enseignements primaires que les jeunes sorciers ont quand ils sont petits.

Pour ce qui est de mes goûts, j’aime beaucoup le Quidditch, faire la cuisine ( d’ailleurs les beignets aux myrtilles dont tu raffoles sont ma spécialité ) et me promener. J’aime aussi beaucoup les voyages, découvrir de nouvelles cultures, de nouveaux gens…

C’est ce que je souhaite faire de ma vie, connaître le monde, les cultures, les gens… Même si ça semble irréalisable, j’aimerais beaucoup faire ça.

Enfin bref, c’était un petit extrait de la vie passionnante de SexyRiri, tous commentaires sont les bienvenus sauf menaces de morts, demandes rançons et autres trucs de psychopathes…

SexyRiri.

 

Il plia son parchemin après s’être relu, le glissa dans l’enveloppe et prononça le « Mandatio » qui fit disparaître la missive dans un désormais familier Pop !

 

 

 

 

La lettre de Harry arriva chez Draco alors que ce dernier était affalé sur son lit, en train de lire un livre.

 

La mélodie annonciatrice le fit sursauter et il se précipita dans son salon pour saisir la lettre encore violette. La lumière se dissipa et Draco retourna dans sa chambre.

Il s’installa confortablement, déchira l’enveloppe et sortit le parchemin qu’il déplia.

Ses yeux parcoururent rapidement la missive. Il fronça les sourcils quand il apprit que le jeune homme avait perdu ses parents jeunes et avait été élevé par des Moldus. Il eut un élan de compassion à son encontre. Ça ne devait pas être facile de vivre sans avoir jamais connu son père et sa mère.

Arrivé à la fin, il ne pû s’empêcher d’éclater de rire. Ce SexyRiri était décidément trop drôle !

Il se leva de son lit, sortit d’un tiroir de son bureau le papier à lettre et les enveloppes qui le rendaient malade et commença à rédiger la réponse.

 

Cher SexyRiri,

J’ai bien reçu ta lettre, en effet nous avons certains points en commun qui me font penser que, toi aussi tu dois être une personne intéressante.

Je ne vais pas te lancer de menaces de mort, rassure-toi, j’ai juste quelques questions.

Comment se fait-il que tu n’aies connu la magie que lors de ton arrivée à Poudlard ? Ta famille ne t’en avait jamais parlé ?

A quel poste joues-tu au Quidditch ( moi je suis Attrapeur, d’ailleurs je suis assez bon sans vouloir me vanter ) ?

Quel est le pays qui t’attire le plus et que tu aimerais le plus visiter et pourquoi ?

Réponds d’abord à celles-là, on verra par la suite si tu en as.

Amitiés,

DrackyChou.

 

Il se relut attentivement, puis, satisfait, plia le papier qu’il fourra dans l’enveloppe.

Un « Mandatio » suivit et la lettre disparut, laissant Draco seul trépignant d’impatience.

 

 

 

 

Harry était en train de se préparer un plat de pâtes à la sauce tomate lorsqu’il entendit la désormais célèbre mélodie de berceuse.

 

Il s’essuya rapidement les mains et se dirigea dans le salon où l’attendait la lettre.

Il s’en saisit, déchira le cachet de l’enveloppe avec impatience et sortit la feuille de papier qu’il déplia.

Se redressant, il attrapa une plume et une feuille et écrivit.

 

Si nous nous trouvons tous les deux intéressants, une rencontre serait la bienvenue.

Pour ce qui est de tes questions, voilà les réponses :

Je n’ai eu connaissance de la magie à onze que parce que ma famille déteste le monde sorcier, elle nous considère comme des gens anormaux et a tout fait pour que je ne sache pas que j’étais sorcier. Imagine le choc quand je l’ai finalement découvert !

Je suis également Attrapeur, je peux dire aussi que je joue bien, je crois que c’est l’une des seules choses pour lesquelles je sois doué.

Quant au pays qui m’attire le plus… Il en a tellement mais j’ai une préférence nette pour le Japon, j’adorerais visiter ce pays. Pourquoi ? Parce que c’est un mélange étonnant de modernité et de tradition et la culture japonaise en générale me fascine. En fait, c’est surtout les villes plus « traditionnelles » qui m’attirent comme Kyoto.

Et j’espère vraiment pouvoir y aller un jour, d’ailleurs, je commence à économiser, le voyage n’est pas donné !

Moi aussi j’aurais bien quelques questions à te poser :

Dans une de tes lettres tu parlais des préjugés que tu avais de par ton éducation, mais de quel genre de préjugés tu parlais ?

Cela fait combien d’années que tu joues du violon ? J’adorerais apprendre à en jouer, c’est un instrument tellement magnifique. Malheureusement je n’en ai pas eu l’occasion ( traduction : tu voudras bien me donner des cours ?? )

Voilà, à toi de répondre,

A tout de suite,

SexyRiri.

 

Il ne prit pas la peine de se relire et fourra la lettre dans l’enveloppe tachetée d’un peu de sauce en beuglant « Mandatio », une forte et familière odeur de brûlé se faisant sentir de la cuisine.

Harry avait beau être un excellent cuisinier, ses casseroles y étaient presque toutes passé.

 

 

 

 

Il s’était écoulé exactement 7 minutes et 34 secondes depuis que la lettre de Draco avait disparu. Depuis, il attendait avec nervosité l’arrivée de la réponse de SexyRiri.

 

SexyRiri… Il ne pû s’empêcher de ricaner. Ce pseudo était vraiment ridicule.

Tou dou dou doum ! fit la mélodie de la lettre.

Il bondit pour s’emparer de la lettre, décacheta l’enveloppe qui avait des tâches de sauce rouge. Il les regarda avec étonnement puis gloussa. Il sortit le papier froissé et lut la missive dont les derniers mots avaient été écrit apparemment à la va-vite.

Il s’empressa de prendre une feuille de papier à lettre et écrivit rapidement sa réponse, tellement vite qu’il mit de l’encre partout sur son couvre-lit en soie. Mais il n’en avait rien à faire.

 

Oui, cette rencontre serait sûrement très plaisante à mon avis.

Ce que tu m’as dit sur ta famille moldue m’a choqué parce que ça m’a rappelait le propre comportement de ma famille. Eux méprisent les moldus, ils sont de Sang-Pur et avaient une vision étriquée des gens : les sorciers dignes d’un côté, la raclure de l’autre. C’est d’ailleurs pour ça que je suis bien content d’avoir changé de mentalité. Mais ça a dû te faire drôle d’apprendre que tu étais un sorcier.

Tu es peut-être bon en tant qu’Attrapeur, mais tu n’atteindras jamais mon niveau ( modestie quand tu nous tiens… ). Il faudrait que l’on joue un jour l’un contre l’autre.

En tous cas, pour ce qui est du violon, j’ai commencé à l’âge de six ans, ça fait donc quatorze ans maintenant. Pffiou !! Ça fait long quand c’est écrit sur papier ! Et pour ce qui est des cours, je suis d’accord pour essayer de t’apprendre, mais je te préviens, à ton âge ce n’est pas simple.

Le Japon semble un pays extrêmement fascinant, en plus d’être magnifique. J’aimerais aussi beaucoup le visiter un jour ( traduction : tu m’y emmènes ?? ).

A propos : J–27 avant de bronzer tranquillou sur la plage de l’île de la Réunion !!

Cordialement,

DrackyChou

PS : Tu es en train de manger un truc à la bolognaise non ? Parce que les taches de sauce tomate sur l’enveloppe, c’est pas ce qu’il y a de plus glamour… Bon appétit !

 

Satisfait de ce qu’il avait écrit, il glissa le papier dans l’enveloppe où s’étalait le nom de « SexyRiri ». Il prononça la formule et la lettre se volatilisa dans les airs.

Il réalisa qu’il crevait la dalle, la sauce tomate l’avait mis en appétit et il fila dans sa cuisine pour se remplir le ventre une fois de plus.

 

 

 

 

« Allez allez allez alleeeeezzzzz !! gémit Harry en frottant sa casserole avec l’énergie du désespoir.

 

Il avait essayé tous les produits nettoyants qu’il possédait mais cette satanée casserole restait toujours aussi calcinée. Nom d’un pot en terre cuite ! Ça allait encore lui coûter une fortune pour en racheter de nouvelles !!

La lumière aveuglante de la lettre le détourna de son frottage et y se précipita dans le salon. Il prit la lettre, l’ouvrit et lut le parchemin, assis dans son canapé.

Quand il eut terminé, il resta un moment sans bouger, les mots de son correspondant dansant devant ses yeux.

Ainsi donc, il appartenait à une famille de Sang-Pur ? Et ses parents avaient les mêmes idées répugnantes que les partisans de Voldemort.

Mais Harry savait qu’il ne fallait pas le juger trop vite. Ses parents avaient peut-être des préjugés archaïques, mais lui apparemment n’était pas comme eux.

D’ailleurs rien que le fait qu’il soit homosexuel le démontrait bien, car c’était la pire honte qui pouvait arriver aux familles de Sang-Pur d’après Mr Weasley.

Le fait qu’il semble l’assumer montrait qu’il n’était pas étroit d’esprit.

Harry secoua la tête et se reprit. Il saisit une feuille du bloc de papier à lettres et prit sa plume qu’il trempa dans son encrier.

 

Ne parlons plus du passé, il faut se tourner vers l’avenir maintenant.

Pour ce qui est de nos capacités en tant qu’Attrapeur, j’ai bien peur qu’une défaite cuisante ne te soie fatale vu ton niveau de fierté !

Quatroze ans de violon ?? C’est absolument énorme, tu dois avoir un niveau excellent !! Mais ne t’inquiète pas, je saurais te faire honneur si tu m’apprends !

J’accepte de t’emmener au Japon avec moi ( enfin, dès que j’ai assez d’argent ! ), j’ai vraiment hâte d’y aller.

Pour être honnête, je suis entrain de manger des spaghettis à la bolognaise avec du basilic et de l’huile d’argan. Un régal ! Désolé pour les taches sur l’enveloppe…

Je vais te laisser sur cette lettre, parce qu’il est tard et demain je travaille. De plus je suis épuisé, j’ai vraiment besoin d’aller dormir.

Je te proposerai pour les jours à venir de s’écrire le soir parce que je suppose que tu travailles la journée comme moi. Ce serait beaucoup mieux, je pourrais mieux me concentrer.

Bonne nuit,

SexyRiri.

PS : oui, j’ai hâte de plonger dans l’eau azur de l’Océan Indien !

 

Il reposa sa plume avec un soupir, plia la lettre et la mit dans l’enveloppe qu’il fit disparaître. Il s’étira de tout son long, eut un gémissement et fila sans plus attendre se coucher. Il avait vraiment besoin de récupérer de ces dernières nuits blanches.

 

 

 

 

Draco était déjà en pyjama et s’était glissé dans ses draps pour s’endormir lorsque la lettre apparut et tomba sur ses genoux. Il la prit et la lut avec une impatience qu’il ne s’expliquait pas.

 

Quand il eut terminé, il eut un sourire léger.

« Bonne nuit SexyRiri, murmura-t-il. »

Il déposa la lettre sur sa table de nuit, rabattit les couvertures sur lui et souffla la flamme vacillante de sa bougie.

Il ne tarda pas à sombrer dans le sommeil.

 

 

 

 

Alors que le collège Poudlard tout entier glissait dans les bras de Morphée, seule une personne était restée éveillée.

Albus Dumbledore.

Coiffé d’une toque blanche et vêtu d’un pyjama rose à carreaux jaunes avec des petites baleines souriantes sur les manches, il se tenait dans son bureau, éclairé par une unique bougie.

La flamme tremblotante dessinait sur les murs son ombre gigantesque qui le faisait plus passer pour un savant fou que pour le directeur d’un paisible collège.

Depuis que Severus lui avait parlé de la fabrication de bonbons moldus, Albus n’avait pensé qu’à cela.

Il avait fait un petit tour dans le monde moldu et s’était acheté une boîte pour faire des expériences chimiques, malgré les regards surpris des vendeurs.

Il était en train de verser avec délicatesse une goutte d’acide dans une fiole remplie d’un liquide bleu pour fabriquer des shamallows, sous les yeux d’un Fumseck désespéré, qui avait perdu tout espoir quant à la santé mentale de son maître.

Le phénix allait discrètement faire un tour du côté des sorbets citron lorsque…

BOOOOOM !!

« Encore ratéééééé !! » pleura le vieux sorcier avec colère et tristesse en déchirant sa toque, sa barbe calcinée flambant encore légèrement.

 

 

 

 
 
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