2 ans plus tard

 Roxas PoV

"Naminé, où es tu ? … Le café ? … Mais tu m’as dis que tu voulais… Urgh… Ecoute… Si tu n’es pas sur le point de venir et de me laisser ici à patienter pour rien, ça ne sert à rien…
Très bien !… Je suis fatigué que tu me laisse toujours tomber à la dernière minute ! … Très bien à plus…"Je raccrochais, énervé, fourrant le téléphone dans ma poche.

Après qu’Axel soit parti, il y a de ça longtemps, j’ai fait de mon mieux pour me replacer. J’ai commencé à draguer Naminé, mais elle m’avait toujours considéré comme juste un ami et je me suis mis à penser que ça avait toujours été le cas. Je laissais échapper un soupir fatigué qui forma de la fumée dans l’air humide. Je l’avais attendu une heure mais jamais elle n’était venue.

Un vent frais me fit frissonner, et je remontais mon sac sur mon épaule pour partir. Les hivers ici étaient toujours gelés et brutaux, et ma maison, suivant le temps, n’était jamais chaude et accueillante.

Je me relevais, surpris de combien j’avais évolué pendant les deux ans. Le sol gelé crissait quand je marchais à travers la rue. Il était 5 heures et demi, d’un froid après midi de vendredi, et je n’étais pas pressé de rentrer pour un autre week-end seul.

Je m’arrêtais au passage piéton, attendant le signal. Je regardais mes chaussures quand j’eus le sentiment de lever les yeux. La semaine passée, j’étais si fatigué, rien ne m’intéressais, mais là, j’avais l’impression que quelque chose de nouveau me poussait à lever les yeux.
Le ciel nuageux commença à goutter rapidement, et je repéra un long, sombre visage de l’autre coté de la rue, avec des cheveux rouges.

‘ Il ne peut pas être…’

Axel PoV :

Je sentais la pluie gelée tomber sur moi quand j’attendais devant mon ancienne école. Je me rappelais le parfait visage de Roxas, ses cheveux blonds et ses yeux bleus dans lesquels je me suis perdu tant de fois. Je me demandais s’il était resté là, pendant ces deux années. Je me remémorais les douloureux souvenirs d’il y avait deux ans, quand j’avais du lui mentir, mentir a tout le monde.

Aussi loin que je pouvais me rappeler, j’avais toujours été un garçon malade. J’avais fais tous les hôpitaux du pays mais aucun n’avait le bon traitement. Je ne l’avais jamais montré, mais j’avais toujours été malade de l’intérieur et j’étais proche de mourir il y a deux ans.

Il y a deux ans pourtant, ma mère et moi avions entendu parler d’un hôpital très loin d’ici mais qui avait le bon traitement. Nous savions que même si nous allions là bas, mes chances de guérir étaient faibles et je savais qu’il était possible que je ne reviennes pas.

Mais le traitement avait marché, et j’étais en pleine santé, désormais.

Ce douloureux souvenir de quand j’avais embrassé Roxas pour la dernière fois à l’aéroport, et que j’ai du le laisser, pleurant, et partir sans être sur de revenir. Le souvenir de combien ses lèvres étaient salées, à cause des larmes qui coulaient sur ses joues.

Je frissonnai.

Je me rappelais, combien dans cette ville, la différence de chaleur entre l’automne et l’hiver était forte et que j’avais toujours eu froid ici, sauf avec Roxas, qui diffusait une chaleur enivrante. Le ciel était si noir qu’il faisait presque nuit et il continuait de pleuvoir de plus en plus. Il était presque 5h 40 et Roxas était sûrement rentré chez lui.

Pourtant, quelque chose me faisait attendre encore, ignorant la pluie. Juste le souvenir de son visage me donnait envie de tout offrir pour le revoir une seule et unique fois. Je soupirais, observant mon souffle se dissiper devant moi.

Dans l’obscure vision du coin de mes yeux, je pus voir un visage long et fin de l’autre coté de la rue. Je le regardai. Il portait un jean noir et un pull gris et bleu, avec un sac de livre sur son épaule. Il était difficile de reconnaître un visage avec la pluie battante qui tombait, mais je pu distinguer des cheveux blonds.

Et je réalisai que ce garçon en face de moi me regardait.