Une nuit sur son épaule (Véronique Sanson – 1973)
Je l'ai regardé sourire Il m'a parlé de la vie Maintenant je peux m'endormir Une nuit sur son épaule Une nuit sur son épaule
Je le veux calme et tranquille Je le veux tout simplement Je voudrais qu'il s'abandonne Une nuit sur mon épaule Une nuit sur mon épaule
Je lui dédie mes sourires Et même tous mes éclats de voix Il me donne sans me le dire La violence de son regard
Voilà
Tout simplement
Je l'aime
Quand je lui joue du piano Ses cheveux caressent mon dos Je lui donnerais ma musique Une nuit sur son épaule Une nuit sur son épaule
________________________________________________________________________________
Chapitre 3
- Bordel Harry mais t’es cinglé ! Malefoy n’est pas fiable !
- Ron, calme-toi, j’ai confiance en lui.
Le roux manqua de s’étouffer sous la surprise.
- Quoi ?? Tu fais confiance à ce serpent ! Mais qu’est ce qu’il t’a fait ?
Hermione décida d’intervenir avant que les choses ne s’enveniment trop.
- Il a raison Ron. Il a changé et il nous aidera en échange de notre protection, on ne te demande pas d’être ami avec lui, juste d’accepter son aide et de l’aider en retour le moment venu.
- C’est déjà trop. Vous êtes tombés sur la tête tous les 2 ou quoi ? Comment pouvez-vous en être aussi sûrs, il ment comme il respire, c’est un Serpentard ET un Mangemort ! Il a faillit tuer Dumbledore, vous avez reçu l’oubliette, c’est pas possible autrement !
- RON ! cria la jeune fille.
Instinctivement ce dernier rentra sa tête dans ses épaules.
- Nous savons que nous pouvons lui faire confiance, alors crois nous.
- Je ne vois pas en quoi il pourrait nous être utile d’abord.
Hermione leva les yeux au ciel, ce qui l’agaça encore plus.
- Sert toi de ton cerveau pour une fois ! On parle de Malefoy, sa famille est proche de Voldemort et il connaît tous les Serpentard !
- Ben c’est justement pour ça qu’on peut pas se fier à lui… grogna le rouquin qui commença à regarder son amie avec méfiance.
- Tu s’rais pas tombé amoureuse de lui, hein ?
Ginny entra sur ces entrefaites, empêchant Hermione de répliquer vertement et avisant leurs mines sombres compris immédiatement.
- C’est pas gagné… lui murmura Harry.
- Qu’est ce que tu fais là Ginny ? aboya presque Ron.
- Bonjour à toi aussi, mon très cher frère ! Répondit-elle doucereuse.
- Ouais, ‘jour.
Elle regarda tour à tour Harry et Hermione.
- Vous ne lui avez encore rien dit ?
- On avait espéré que la première étape se passe mieux…
- Dit quoi ? Demanda Ron soupçonneux.
- De toute façon il faudra bien qu’il le sache… ajouta Harry.
- Bon vous allez cracher le morceau oui !
Ginny prit une grande inspiration et regardant son frère droit dans les yeux, asséna :
- Tu veux tout savoir ? Alors accroche-toi à ton slip ! Drago et moi sortons ensemble depuis plusieurs mois, je l’aime et lui aussi, et c’est pour moi qu’il change de camp.
Ron pâlit et s’écrasa plus qu’il ne s’assit sur le canapé. Hermione se précipita vers lui et prit sa main. Elle fit signe aux 2 autres de partir, ce qu’ils firent sans demander leur reste.
- Ca va Ron ? Respire, tu veux un verre d’eau ? Attend, j’arrive.
Elle lui tendit le verre qu’il bu d’un trait. Il fit la moue.
- T’aurais pas un truc plus fort, genre whisky pur feu ?
- Mouais, mais c’est juste pour cette fois.
Elle repartit pour revenir aussitôt avec un autre verre. Elle lui tendit et le regarda l’avaler, rougir, puis tousser, avant de se calmer. Elle prit à nouveau sa main dans la sienne.
- Malefoy aime vraiment Ginny tu sais. Tu te rappelles comme il était mal en point il y a 3 mois ? Ginny l’avait quitté pour Harry avant de se rendre compte qu’elle ne l’aimait plus et de revenir vers lui.
- La fouine… avec Ginny. C’est pas possible, ‘Mione, dit moi de que c’est une blague, s’il te plait ! Gémit piteusement le pauvre Ron.
- Ca n’est pas si catastrophique…
- Hein ? Non mais tu rigoles là ! Les Weasley et les Malefoy sont comme chiens et chats depuis des siècles !
- Oui, et bien, il faut une fin à tout. Si tu veux le bonheur de ta sœur, ne t’y oppose pas ! S’il te plait Ron… Tu comprends pourquoi on peut lui faire confiance maintenant ?
- Papa et maman vont en faire une crise cardiaque…
°oOo°
- Tu crois qu’elle va réussir à le convaincre ? Demanda Ginny.
- S’il ne l’écoute pas elle, il n’écoutera personne…
- T’as raison, j’ai confiance en Hermione, et puis il ne peut pas être si obtus quand même !
- Tu oublies un peu vite que Malefoy n’a jamais été tendre avec lui, dans le cas contraire, je ne suis pas sûr que j’aurai eu une meilleure réaction.
- Certainement, mais je n’arrive plus à le voir comme ça maintenant, il est tellement différent en privé, rien à voir avec ce rôle qu’il endosse pour la galerie. Il est gentil, drôle, prévenant, tendre…
- Oui, je sais que tu l’aimes, c’est bon là !
- … il est si beau, tellement doué, si bien foutu…
- GINNY !
Elle lui tira la langue et disparut en courant. Son rire clair résonna aux oreilles d’Harry qui soupira. Une chape de plomb s’abattit sur ses épaules et il décida de retourner au dortoir s’allonger un peu. Il avait beau être épuisé, le sommeil le fuyait, il ferma néanmoins les yeux et laissa son esprit vagabonder à sa guise. Un regard s’imposa en premier, à la fois brulant et doux, des lèvres ensuite, fines mais sensuellement pleines, puis le contour d’un visage pâle mais régulier et harmonieux et enfin les cheveux …
- Non… souffla le brun en ouvrant les paupières. Je ne dois pas penser à toi, pas de cette façon ! Tu me fais perdre la tête, je n’ai pas besoin de ça, pas maintenant, jamais…
Le Gryffondor déglutit pour empêcher les larmes qui affluaient de se répandre, mais il n’y parvint pas, il était trop fatigué pour lutter, son cœur saignait depuis des mois, il avait le droit de craquer, il était humain après tout, pas seulement une machine à tuer. C’était de plus en plus dur de donner le change, Ron et Hermione se doutaient de quelque chose, mais il ne leur dirait rien, son secret était bien trop déshonorant. Il était sale, dégoûtant, c’est sûr, il avilissait ce magnifique sentiment que devait être l’amour. Il était l’Elu, n’avait pas le droit d’être faible, et pourtant… finalement, il s’endormit.
°oOo°
Désormais, toutes les semaines, Harry rencontrait discrètement Drago dans leur petit salon de la salle sur demande. Ils s’échangeaient des informations et apprenaient à mieux se connaître. Cela étonna le Serpentard de voir que le Gryffondor n’était pas celui qu’il croyait, que ce qu’il savait de lui n’était pas toujours vrai, tellement de rumeurs courraient sur lui. Le Malefoy qu’il montra à Harry ne fut pas non plus celui qu’il avait l’habitude d’exhiber, il n’était certes pas un modèle d’humilité ni de courage, mais se révélait plus sensible, moins égoïste et assez peu concerné par les histoires de sang. Un jour, dérogeant à leurs habitudes, Drago était arrivé le premier, et n’était pas seul. Le thé était déjà dans les tasses. Assise en travers de ses genoux, une jeune rousse l’embrassait lascivement. Elle releva son visage en entendant entrer.
- Salut Harry !
- Ginny ? Mais qu’est ce que tu fais là ? Fit le brun énervé.
- J’ai pensé qu’elle pouvait venir pour une fois… Dit Drago en souriant.
- Ce n’est pas un salon de thé ici ou le dernier endroit où l’on cause. Répliqua froidement Harry.
- C’est pourtant bien ce que nous faisons. Répondit Drago tout aussi fraichement.
Ils se toisèrent en silence.
- Bon… je peux partir si je dérange…
- Non. Tu restes là, je ne vois pas en quoi ta présence est dérangeante !
- Tu ne vois vraiment pas ? Mais utilise ta tête au lieu de ta b*** ! Ginny ne fait pas partie de l’Ordre et n’a rien à faire lors d’une réunion qui le concerne, de plus, le fait qu’elle soit ici et entende certaines choses peut la mettre en danger ! C’est suffisant ou je continue ?
- Tu exagères, là Potter !
- Pas du tout et tu le sais !
La rousse se leva sentant que les choses dégénéraient.
- Arrêtez de vous engueuler, je pars, c’était une mauvaise idée de venir. Je suis désolée Harry, c’est moi qui l’ai demandé à Drago, on n’a pas pu trop se voir cette semaine… ne lui en veut pas.
Elle embrassa rapidement le blond avant de sortir. Les 2 garçons étaient tendus et s’assirent sans dire un mot sur des canapés différents. Harry était confus, il n’avait pas voulu s’énerver, sa réaction avait été disproportionnée. Drago de son côté buvait son thé en se demandant quelle mouche l’avait piqué, d’habitude, leurs petites réunions étaient plutôt sympa et détendues, et les sujets abordés ne risquaient pas de mettre sa petite amie en danger, aussi sa présence n’aurait rien changé.
Harry retira ses lunettes et se renversa sur le dossier en se frottant le visage à 2 mains, avant de dire d’une voix lasse.
- Excuse moi…
Malefoy releva la tête vers lui.
- …j’aurais jamais dû m’énerver contre toi.
Le blond remarqua à quel point il semblait fatigué et ravala un sarcasme.
- C’est bon, je savais que je n’aurais pas dû céder, mais elle arrive toujours à m’entortiller. Tu es sûr que ça va Potter ?
Ce dernier souffla par le nez avant de répondre :
- Autant que ça peut.
- Qu’est ce que ça veut dire ? Je ne plaisante pas, t’as une tête à faire peur, tu dois dormir, on devrait peut-être espacer nos rencontres…
- Ca n’a rien à voir. C’est juste que… ton cher « maitre » ne va plus tarder à attaquer Poudlard.
- Il n’est plus mon « maitre », Potter ! Répondit sèchement Malefoy.
- Je sais, c’était un joke.
- Trouve des blagues plus drôles. Tu crois vraiment que c’est pour bientôt ?
- Oui et il va surement tous vous appeler, alors je voudrais être sûr de…
- De quoi ? De moi ? Que je ne t’ai pas mené en bateau ? Que mes amis me suivront ?
- Oui… non, je ne sais plus Malefoy ! J’en ai ma claque, parfois j’ai envie de tout foutre en l’air !
Il replia ses jambes contre lui et les étreignit en cachant sa tête dans ses genoux. Drago sentant qu’Harry était sur le point de craquer, se leva pour le rejoindre sur l’autre canapé. Il posa sa main sur le haut de son dos, le caressant machinalement de son pouce. Pourquoi ça tombait sur lui ? Il était vraiment mauvais dans ce rôle.
- Eh ! Tu n’es pas tout seul, il n’y a peut-être que toi qui puisse venir à bout de l’autre taré, mais nous serons là, tous, avec toi, repose toi sur nous quand c’est trop dur ! Partage tes soucis avec nous, ce sera moins lourd à porter, c’est pas le moment de laisser tomber, pas maintenant que j’ai confiance en toi, que nous sommes amis…
Harry regarda Drago, un air indécis sur le visage, son début de barbe lui creusait les joues accentuant cette impression de fragilité.
- Amis ? Tu le penses vraiment ?
- Je n’ai pas l’habitude de parler pour ne rien dire… oui, je n’aurais jamais cru ça possible, mais c’est ce que je ressens.
Harry allongea ses jambes et Drago retira sa main.
- Merci Drago, on peut s’appeler par nos prénoms maintenant, alors ?
- Bien sûr, Harry !
Le brun sourit, avant d’ajouter.
- Aller, va rejoindre Ginny, je suis désolé pour tout à l’heure…
- Arrête, c’est rien. Va te reposer, tu en as besoin. A bientôt.
- T’inquiètes pas pour ça, à plus Drago…
Mais au lieu de rejoindre son dortoir, le Gryffondor d’allongea sur le canapé et passa la nuit dans la salle sur demande entre veille et sommeil.
Le Serpentard marchait rapidement, il ne tenait pas rencontrer Rusard ou pire encore. Il pensait à Harry. Sa vision du brun avait complètement changé et c’est tout naturellement qu’il lui avait proposé son amitié. Un Malefoy n’avait pas d’amis lui avait dit son père un jour, et bien lui si. Il n’était plus un enfant qui croyait aveuglément à ce que lui disaient ses parents et le fait d’aimer Ginny l’avait forcé à s’interroger pour finalement comprendre qu’il fonçait droit dans le mur. Trahir sa famille n’était pas une chose dont il était fier, mais il pensait vraiment que c’était la seule façon qu’il avait de faire en sorte qu’il puisse les protéger le moment venu, car, aussi surprenant que cela paraisse, il était absolument certain de la victoire de Potter. Ce type le surprendrait toujours… et il venait de prendre conscience que le destin d’Elu était tout sauf enviable, il en parlerait à Ginny ou peut-être à Granger, il devait bien y avoir quelque chose à faire pour alléger cette pression…
|