Faut bien que je me fasse pardonner de mon retard.
Donc voilà, tentative.
On verra ce que ça donnera.

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        Je restais enfermé jusqu'au soir, jetant parfois un coup d'oeil par la fenêtre. Les rideaux étaient peu épais, trop peu pour pouvoir me protéger du regard incisif qui me scrutait, me rendant nerveux. De fait, la nuit fut extrêmement longue, et plus d'une fois je me réveillais avec la certitude qu'un homme était dans ma chambre. Mais il n'en était rien.

        Le lendemain, je descendais tôt. Je sentais de multiples courbatures me tirer dans le bas de la nuque, séquelles des crispations incessantes de la nuit. Je demandais un café en accompagnement de mon petit déjeuner et jetais un oeil aux nouvelles, lesquelles n'avait rien de réellement nouveau. Au bout d'une demi-heure, je me levais et sortais au moment ou quelques personnes passaient par là, de manière à ce qu'il y ait des témoins dans le cas où je venais à me faire agresser. A mon grand soulagement, il n'en fut rien, et je pus déambuler dans les rues, en faisant bien attention de ne pas aller dans celles où il n'y avait personne.
J'espérais croiser Holmes, mais il n'en fut rien. Après plusieurs heures à errer sans autre but et sans rien trouver, j'abandonnais la recherche et rentrais à l'auberge. Là, après avoir contemplé pendant quelques minutes le vide sans fin de mon porte-feuille, je demandais au gérant s'il pouvait peut-être m'embaucher contre l'auspice. Il accepta, mais je fus changé de chambre.

        Je commençais donc mon travail par faire la plonge, puis il me fallu nettoyer les tables du réfectoire une fois les clients passés.
On m'avait ensuite assigné à deux chambres à l'étage, où j'avais dû ranger, faire les lits et la poussière, des tâches auxquelles je n'avais jamais prêté attention lorsque j'allais dans des hôtels ou des auberges avant. Et je reconnaissais dans le capharnaüm des clients le même désordre que ce qu'il m'était arrivé de mettre parfois. Je me faisais la leçon en me promettant d'être plus soigneux à l'avenir et sortais de la deuxième chambre. Je fis craquer mon dos en songeant aux courbatures qui viendraient s'ajouter à celles de la nuit passée. Ce qui me fit immédiatement penser à l'ombre. Je n'avais plus senti son regard passé quatorze heures. Était-ce dû au fait que j'avais été trop occupé, ou s'était-elle lassée ? Mais avant même que je pus réfléchir à la question, un autre employé vint me chercher pour que je retourne à la plonge.

        C'est avec soulagement que je vis la nuit tomber. Après avoir nettoyé les cuisines, je pus finalement rejoindre ma chambre. J'étais épuisé - même si j'avais récupéré des forces ces six dernières années, mon endurance était encore bancale - mais fier de moi : je pouvais encore faire le travail d'un homme normal. Il me fut aisé de m'endormir ce soir là, et mes rêves ne furent perturber par aucun cauchemars.

        Le lendemain commença mal. Tout à mon habitude de me lever tard, il fallut plusieurs minutes pour que Millia, une femme travaillant comme serveuse, parvienne à me réveiller. La journée avait déjà commencé et j'étais le seul à ne pas avoir pris mon poste, alors que tous habitaient chez eux et non à l'auberge. De fait, mon deuxième jour de travail démarra par une sévère réprimande du patron, qui passa pourtant rapidement l'éponge. Quinze minutes après mon réveil, je travaillais déjà en cuisine.
La journée se poursuivit jusque vers treize heures, moment où je pus prendre ma pause. Le chef me tendit une assiette, et je pus manger dans une annexe derrière la bâtisse. Je profitais du calme ambiant, long du bruit incessant des cuisines, pour penser à Holmes. Où pouvait-il être ? Était-il tout proche, déjà sur ma piste ?
Je fus tiré de mes rêveries quand Millia m'appela. Apparemment, un homme avait demandé à me voir. Je me levais d'un bond et filais jusque dans la salle d'accueil.
Ce n'était pas Holmes qui m'attendait, mais je dois dire que jamais je n'avais été aussi heureux de voir l'homme qui se tenait devant moi, l'air boudeur. De toute évidence, Gregson avait dû jouer à pile ou face avec Lestrade pour savoir qui viendrait me chercher, et il avait perdu. Avec son aide, j'expliquais à mon employeur qu'il me fallait partir d'urgence, et celui-ci fut quelque peu intimidé. Je crois, du reste, qu'il regrettait un peu de m'avoir fait plus tôt la leçon, mais je n'aurais su à ce moment lui en teneur la moindre rigueur.
Holmes m'avait retrouvé, et je pouvais reprendre l'enquête à ses côtés.

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        Sur le chemin du retour, Gregson m'expliqua rapidement ce qu'il s'était passé les jours précédents. Apparemment, Holmes avait retrouvé ma trace quelques jours auparavant, alors que je me précipitais de rentrer d'Hanover Square. Il avait tout de suite compris la raison de ma panique, et était resté caché jusqu'au soir, sans pour autant voir celui qui me suivait. Le lendemain, il avait fait appeler le central et demandé à ce qu'on me fasse surveiller la journée. La personne me surveillant était alors apparu un court instant, sans laisser à Lestrade (en fait, ils avaient décidé que Lestrade ferait une journée, puis Gregson l'autre) le temps de la courser. Lorsqu'Holmes avait apprit ça, il avait demandé aux inspecteurs de me ramener.
Quant à l'affaire en elle-même, les avancées avaient été maigres : Il était maintenant sûr que Gary Helver avait été de mèche avec les voleurs, mais qu'il y avait eu un désaccord entre eux et qu'il leur avait donné la chasse. Le corps retrouvé chez Miss Castilla semblait appartenir à l'une de leurs poursuivants ; Ceci mis à part, l'enquête était restée au point mort, d'autant qu'Helver avait déserté son habitat sans laisser de trace. Il n'y avait maintenant plus que l'espoir que quelqu'un se manifeste en ayant reconnu le portrait de Miss Castilla...
Je gardais pour moi le fait que j'avais peut-être une piste quant à la personne qui m'avait espionné tantôt. Ce serait ma petite victoire personnelle sur Holmes et il me fallait donc la préparer soigneusement.
Le fiacre continua son chemin lorsque notre discussion fut finie. Je n'avais pour ma part que peu de choses à raconter à Gregson, et une fois les sujets traditionnels - météo, nouvelles - taris, l'habitacle fut plongé dans le silence, et seuls résonnaient les bruits des sabots des chevaux, venant du dehors.
Après quelques minutes supplémentaires, le cocher fit arrêter les animaux, et je pus descendre. Remerciant encore l'inspecteur pour son aide, je me dirigeais vers notre appartement, heureux de le retrouver après les conditions dans lesquelles j'avais passé les derniers jours. J'arrivais sur la troisième marche, et le fiacre tournait déjà vers Regent's Park quand Holmes ouvrit la porte. Son visage me sembla de suite fatigué, et les cernes cerclant ses yeux ne faisaient que confirmer mes soupçons. Pour autant, je ne fis aucune remarque.
Dans un grand sourire, il ouvrit ses bras et me donna un tape sur l'épaule.

« Bon retour à la civilisation, Watson ! »

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Walà.
Rien à rajouter, le bas de page la dernière fois était assez long pour deux :p !