Bon, ben une fois n'est pas coutume, un petit speech inutile. Hmmm, je sais pas vraiment quoi dire. A part que ça fait 4 chapitres avec une sortie régulière. Diantre, qui donc m'a jeté un sort ? [Réponse : mzchoco è_é] Ah, si... Je fais une précision : Ca se passe en 1887.
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Le lendemain fut pour le moins agité. Pour une fois levé à la même heure qu'Holmes, je pris mon petit déjeuner en sa compagnie. Aucun mot ne fut prononcé et, bientôt, nous nous trouvâmes à éplucher les vieux registres d'Holmes. Je pense le moment bien choisi pour exprimer mon étonnement. En effet, il me paraissait étrange qu'Holmes n'ait pas connaissance d'une ou plusieurs affaires ayant un lien avec celle-ci. Surtout si elles n'avaient pas été résolues, il semblait complètement impossible que cet homme, parmi tant d'autres, ait pu l'oublier, la laisser en suspens, sans réflexion. Cependant, je me rappelais qu'il m'avait un jour dit qu'il était inutile d'échafauder des théories quand on avait pas de faits. Il restait donc possible que les enquêtes en question n'aient eu que de trop maigres indices pour qu'il puisse si pencher sérieusement. La matinée fut entièrement consacrée à éplucher l'ensemble des documents qu'Holmes avait recueillit depuis plus de dix ans, alors même qu'il n'avait pas commencé à dispenser ses conseils. Le tout constituait une pile immense de paperasse, allant des simples articles des journaux à des comptes rendus de procès, et je le soupçonnais donc de n'avoir emporté, lors de son aménagement, que ces registres de crime et son violon. A midi passé, je me levais pour aller prendre mon déjeuner. Holmes grogna quand je lui demanda s'il voulait m'accompagner, sans un regard. Je compris donc aisément qu'il jeûnerait jusqu'à avoir trouvé ce qu'il cherchait. Mois d'une heure après, je lui ramenais cependant une assiette composée de pommes de terre au four, de rôti d'agneau et de carotte et champignon eux-mêmes rôtis. Alors que je me remettais à rechercher quelques indices en lien avec notre crime, je vis qu'Holmes piochait dans l'assiette sans quitter des yeux le document devant lui. Et sans couvert. Au moins, il mangeait.
Ce n'est finalement qu'après deux heures de recherche en plus qu'enfin je trouva un article intéressant. "Meurtre irrésolu : Un banquier brûlé". Le journal était daté du 3 Avril 1879, et ne contenait que de très maigres détails, comme je m'y étais attendu. Un élément attira cependant mon attention : Le nom de l'inspecteur chargé de l'affaire. Je tendais donc l'article à Holmes, en lui signalant ce fait.
« L'inspecteur Lefort est mort en 1883, Watson... Malheureusement, il ne pourra pas nous aider. Et vous savez les habitudes de Scotland Yard : Quand un inspecteur meurt, tous ses documents doivent être brûlés. »
Nous retournions donc à notre point de départ, et bien que la motivation venait à me manquer, j'avais encore bon espoir.
La nuit arriva plus tôt que nous ne nous y étions attendu. Il ne nous restait presque plus rien à lire, et nous n'avions rien trouvé de plus. Holmes lui même semblait ne plus avoir la force de continuer. A raison, d'ailleurs : Une fois la dernière feuille tournée et retournée, rien n'avait changé. Le dîner fût de fait morose, malgré mes tentatives d'éclairer l'humeur de mon ami. Finalement, chacun de nous partit dans sa chambre, et j'entendis jusqu'à une heure tardive le son du violon d'Holmes, tanguant entre les notes mélancoliques et les lugubres, s'aventurant parfois vers des notes plus claires, stridentes, semblant soulever mille interrogations.
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Je fus vite réveillé par quelques coups discrets frappés à ma porte. Je soulevais une paupière, non sans effort, et apercevais l'horloge fixé en face de mon lit. Quelques rayons de lumière filtrant par la fenêtre me permirent de lire l'heure : il était presque quatre heures. Je me retenais de pester contre Holmes, difficilement je dois l'avouer. Une fois ma robe de chambre enfilée, j'ouvrais la porte.
« Watson ! J'ai trouvé ! Vous rappelez-vous cette affaire, il y a quelques mois, dans la banlieue de Londres ? Ne me regardez pas comme ça Watson... Je vous parle de cet homme retrouvé brûlé aux troisième degré quoiqu'encore en vie. Comme l'affaire c'était passée dans les quartiers pauvres, elle n'avait pas fait beaucoup de bruit et le papier du Guardian n'avait pas donné d'indication quant aux brûlures mais... Sur la photo, il apparaissait clairement qu'il y avait de fortes chances que celles-ci aient été dues à l'acide ! »
Je gardais un regard vide encore alourdi par le sommeil, mon cerveau tentant désespérément de rétablir toutes les connexions nécessaires à ce qu'il venait de me dire. Un court silence s'installa, pendant le quel aucun de nous ne bougea. Avant de lui répondre, je constatais cependant qu'il n'avait pas encore mit sa tenue pour dormir, signe qu'il avait donc veillé jusqu'à maintenant.
« Bien, oui... Je crois me souvenir que vous m'en aviez parlé... Probablement. Eh bien quoi ?
- C'est très simple ! L'homme est encore en vie, il est probable qu'il est vu son ou ses agresseurs ! Reste cependant à trouver son adresse... De fait, Watson, nous partons du côté de Kennington Lane ! »
Nouveau silence. Holmes m'observa quelques minutes avant que je ne pointe du doigt l'horloge sur le mur. Quelques secondes passèrent, pendant lesquelles Holmes ne sut trop quoi dire.
« Eh bien... Oui, demain, je suppose ? Bonne nuit Watson... »
Il repartit presque sur la pointe des pieds, avec une gêne que je lui avais rarement vu. Je refermais alors ma porte, retournais à mon lit et réfléchissais. Kennington Lane ? Le trajet serait relativement long. Plus que ça, c'était ma connaissance très floue du quartier qui me tracassait... Après tout, n'était-ce pas un endroit où un homme pouvait se faire agresser, en pleine journée, par une ou plusieurs personnes s'amusant avec des acides ? Je tentais cependant de me rassurer quelque peu : ni Holmes ni moi n'étions mauvais combattant, et plus d'une fois déjà nous nous étions retrouvés pris dans une escarmouche. Au pire, il me faudrait considérer ça comme un peu plus d'exercice... Et il y avait beaucoup de chances aussi que rien ne se passe. Ces histoires ne s'entendaient pas tous les jours non plus... Finalement rassuré, je me tournais dans mon lit, en direction de la fenêtre. Là, l'ombre fugitive de quelque animal me fit sursauter. Je n'avais de toute évidence pas encore l'esprit tranquille. Après quelques minutes, je parvenais cependant à trouver le sommeil.
Mes rêves, cette nuit là, me parurent étranges au réveil. Je revoyais sans cesse la vitre de Garrard brisée, le corps retrouvé chez miss Castilla, et l'éclat aperçu à la South Villa. Finalement, vers 10 heures, je me levais enfin, baillant longuement à cause du manque de sommeil. J'enfilais ma robe de chambre avant de descendre prendre mon petit déjeuner, déterminé à me venger de quelque façon que ce soit du petit tour que m'avait joué Holmes.
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Y'a des chapitres qui s'écrivent tous seuls et y'a... Ça. Enfin, j'y suis arrivé dans les temps... Hourra, hourra ! |