(Mars 2012)
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Un soir après l’amour et l’esprit dans le brouillard, elle m’a dit ça comme ça, sans préambule ou détour.
- On devrait se marier toi et moi.
- Avec qui ?
Je jure que je n’ai pas fait exprès. Vraiment. Je n’ai compris ce qu’elle voulait dire qu’en voyant son air blessé, et alors j’ai saisi la portée de ce que j’avais répondu.
- Je ne sais pas, elle a répondu.
Et moi je savais soudain pertinemment qu’elle le savait. Et si j’avais été moins lâche, si j’avais cessé de me laisser faire par une fatalité à laquelle je ne croyais même pas, alors j’aurais pu lui répondre que moi je savais très bien et que si elle voulait on pouvait se marier, comme ça, pouf.
L’idée ne me déplaisait pas. Je ne sais pas si j’en avais vraiment envie, mais ça ne risquait pas trop de bouleverser ma vie pour que ça me repousse, et après… Après j’ai regretté de ne rien avoir dit. Parce que je ne voulais pas la blesser. Et puis que peu importait, je tenais à elle et je n’ai jamais voulu qu’elle m’abandonne. |