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au 31 Mai 21 :
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Urgences Médicales
Par KuroiMamba
Harry Potter  -  Romance/Drame  -  fr
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Perfusion

Voilà la suite ! ^^

[Petite explication concernant la maladie de Harry, parce que la question m’a été posée plusieurs fois.
Harry est asthénique, c’est à dire qu’il présente des signes physiques et physiologiques d’épuisement : amaigrissement, teint très pâle, anémie (baisse de globules rouges et de fer dans le sang), crises de tétanies dues à ses carences, difficultés respiratoires pouvant provoquer des crises de toux violentes.
L’asthénie ça n’est pas une maladie, seulement un symptôme d’une autre maladie qui peut être physiologique (tuberculose par exemple), parasitaire (ver solitaire), ou comportementale (anorexie, mal-nutrition, dépression).]

Disclaimer : Tous les personnages issus du roman Harry Potterainsi que l’univers (Ste Mangouste entre autres lieux) appartiennent à l’auteur JK Rowling. Les autres personnages, l'histoire etc... m'appartiennent à moi, et je ne suis pas payée pour ça...
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« Ginger, rajoutez 25 cl d’essence de Lumbus à sa perfusion. Dépêchez vous ! »

« Oui docteur ! »

Le grand blond fixa froidement son infirmière, avec laquelle il ne partageait rien d’autre que la couleur des cheveux, et surtout pas la vivacité.

« Donnez moi ça… » grogna-t-il exaspéré. « Mona, baguette prête, je veux quatre décharges successives d’intensité progressive, sur le champs ! »

Il posa sur le torse du patient inconscient la pointe de sa baguette d’ivoire, et sa collègue fit de même. Quatre éclairs successifs éclairèrent la pièce, et l’homme tressaillit, gémissant de douleur.

« Il est à nouveau parmi nous… » souffla sans le croire Mona Adrevis derrière son masque blanc.

« Oui, vous n’avez plus qu’à le réoxygéner. Je vous conseille d’ajouter à l’inhalation de la poudre de langue de Bavarine, pour amoindrir sa douleur. »

Ce furent les dernières directives du Dr. Malfoy qui quitta la pièce sans un regard pour les deux femmes.

Il avait horreur de rester trop longtemps avec les patients mal en point, bien que ses études de médecine l’y aient un peu habitué. Et celui-ci était vraiment arrivé dans un état terrible. Il avait fallu faire cicatriser tant de plaies pour que la perfusion moldue réussisse qu’il avait presque cru ne pas avoir le temps.

Il retira doucement son masque, prenant garde à ne pas coincer ses fragiles cheveux blonds dans les élastiques, et se débarrassa de ses gants dans une poubelle stérile.

Alors qu’il passait ses mains sous l’eau froide en les frottant avec du savon désinfectant, une jeune femme à la blouse beaucoup trop courte qui laissait voir ses bas nylons s’approcha.

« Docteur Malfoy, un nouveau patient dans le service des maladies comportementales… » dit-elle d’une voix qu’elle voulait sensuelle.

« Cela fait longtemps qu’il n’y en a pas eu… un moldu… ? »

« Non docteur, le docteur Talmasci a précisé qu’il s’agissait d’un sorcier. »

Depuis que Draco était entré à Ste Mangouste, les règlements de l’hôpital avait énormément changés.

Les médecins avaient été initiés à certaines techniques moldues, parfois indispensables ou beaucoup plus pratique que la magie, et il arrivait même en cas d’extrême urgence que des moldus en personne soient admis en soin à la clinique. Ils subissaient immédiatement après un sort d’Oubliette.

Le blond s’essuya rapidement les mains et profita de ses doigts secs pour remettre derrière son oreille une mèche d’or. Ses cheveux, un peu trop longs à son goût, lui tombaient de chaque côté du front, cachant partiellement ses yeux délavés par les horreurs qu’ils avaient vu, et chatouillant esthétiquement ses épaules et le creux de son cou.

Il remonta ses manches, laissant apparaître sur son poignet gauche une cicatrice circulaire qu’il fixa intensément, se perdant dans sa réflexion.

Le service des maladies comportementales de Ste Mangouste n’existait que depuis son arrivée, depuis deux ans, donc.

Il n’avait eu que deux patients : une moldue, et son meilleur ami, Blaise Zabini, dont la folie le poussait sans cesse à la scarification.

Draco adorait cette partie de son travail, et il fallait avouer que c’était avec ces patients là qu’il avait le plus aimé passer du temps. La nouvelle était donc bonne, et il se réjouissait d’avance en allant chercher à l’accueil sa feuille de soins.

L’hôtesse ne put évidemment s’empêcher de lui faire un clin d’œil, détaillant par l’ouverture de sa blouse ses pectoraux finement dessinés par son T-shirt marine. Il se contenta de lui sourire et lorsqu’il eut pris sa feuille, il eut une petite moue de dégoût. Pimbêche.

Le patient l’attendait en salle de soin pour un premier examen d’une heure. Prise de contact, mise en confiance, le B-A-BA, un petit air séducteur pour peu que cela soit une fille et le tour était joué.

C’est donc confiant que le docteur se rendit dans ce qu’il appelait ses quartiers. Un stylo dans la poche, carnet en main, les yeux rivés sur ses notes, il poussa la porte blanche à la petite fenêtre grillagée et sans même regarder son patient débita d’une traite :

« Docteur Malfoy, Draco Malfoy, je serai votre médecin pour les mois à venir. »

Et il marcha droit vers la grande fenêtre dont il tira les rideaux immaculés.

C’était sa technique : ne pas regarder le patient, lui manifester le moins d’intérêt possible pour qu’il se sente traité de la même façon que les autres, car être un parmi tant d’autres, c’est souvent plus rassurant que d’être un cas unique dont il faut s’occuper 24h/24. Du moins dans le milieu hospitalier.

Il fit donc mine de refaire un lit au bout de la salle, rangea un vase qui avait été sorti en cas de visites, jeta un œil à la feuille d’observation au pied du lit (qui se trouvait être celle d’une très vieille dame), et lorsqu’il décida enfin que le moment de la confrontation visuelle était arrivé, il leva les yeux pour ne voir qu’un tas de draps informes.

La patiente s’était cachée.

« Madame… ? » demanda-t-il en caressant légèrement ce qu’il avait deviné comme étant la tête à travers le drap.

Aucune réaction.

Draco entreprit donc de descendre le drap, mais la personne le tenait fermement. Il tira alors d’un coup sec…

… Pour découvrir un jeune homme brun plus transparent que pâle, d’après ce qu’il voyait, c’était à dire sa nuque et l’arrière de son crâne.

« Désolé, il y a dû y avoir une erreur, je m’attendais à voir là une dame plutôt âgée. Vous voulez bien vous tourner maintenant… ? »

Un faible grognement signala à Draco que ça risquait de ne pas être simple.

« Allez… tournez vous, je n’ai qu’une heure à vous consacrer… »

Un gémissement cette fois.

Perdant patience, le docteur saisit sans brutalité aucune la frêle épaule qu’il avait découverte et retourna doucement le jeune homme.

Oh Merlin.

« … Potter… ? »

Le concerné se retourna vivement et enfouit sa tête dans son oreiller en gémissant.

Draco n’en revenait pas. Ses joues étaient si creusées que les pommettes saillantes semblaient vouloir percer la peau, ses yeux étaient aussi cernés de noir que ceux d’un raton laveur, et surtout, les émeraudes dont il ne cessait de se remémorer l’éclat depuis sa sortie de Poudlard étaient devenus mats, voilés par une tristesse et une fatigue indéfinissable.

« Qu’est ce qu’il t’est arrivé… ? »

Après un silence de bien trois minutes, c’est tout ce qu’il avait trouvé à dire.

Il n’en revint pas de constater que l’état de santé d’Harry Potter l’inquiétait. Sûrement un réflexe médical.

« Rien… » avait marmonné Harry dans le coussin.

« Mais… qu’est ce que tu fais là… ? »

« On m’a amené… »

Le brun s’était à nouveau tourné face à lui et le fixait avec une grande lassitude, finalement résigné.

Draco l’observa encore un peu. Il se demandait tout simplement comment il l’avait reconnu, vu comme il avait maigri et changé. Ses yeux rencontrèrent alors l’éclair rouge sang qui barrait son front, et il ne put s’empêcher de le caresser du bout du doigt, arrachant un frémissement à celui qui avait vaincu Lord Voldemort.

°+°’°+°’°+°’°+°’°+°’°+°’°+°’°+°’°+°

Harry se dit qu’il était au moins l’homme le plus malchanceux de la planète.

Pourquoi est-ce que dans tous les services de l’immense hôpital qu’était Ste Mangouste avait-il fallu qu’il tombe dans le seul et unique dirigé par Draco Malfoy… ?

Comment ce petit con cruel a-t-il pu devenir médecin… ?

Le petit con cruel en question était à présent assis sur le bord de son lit et le scrutait, l’air aussi étonné que s’il avait vu un fantôme.

Le brun avait frissonné en sentant le doigt fin passer sur sa cicatrice, et n’avait pu retenir un regard extrêmement dissuasif du genre : « Tu me touches je t’explose. »

Mais il doutait, vu sa condition physique, que cela ait été convaincant.

Cherchant à divertir son esprit, il posa la question qui lui brûlait les lèvres :

« Comment est-ce que toi, tu as pu devenir médecin… ? »

« J’ai fait des études. »

La voix était froide, peut-être à peine moins traînante que quelques années auparavant. Mais distante, très distante…

« Merveilleusement drôle, comme toujours, Malfoy. »

« Docteur Malfoy, je te prie, nous ne somme plus à Poudlard, Potter. »

« Alors ce sera Auror de première classe Potter. »

« Tu n’as pas plus court ?»

« Non. »

C’était ce qu’on pouvait appeler une conversation hermétique et inutile. Aussi Draco décida de laisser son patient seul. Au grand jamais il n’aurait imaginé avoir Potter à soigner un jour…

« Et bien je m’en vais. » déclara le blond en prenant avec lui une petite mallette que les infirmières avaient déposé au pied du lit à son intention.

« Sans répondre à ma question ? Tu fais un piètre médecin, c’est bien ce que je pensais. »

Draco eut un sursaut en croisant le regard d’Harry. Avec ces mots, ses émeraudes semblaient reprendre un semblant de vie. La flamme de la haine le consumait, mais c’était au moins une étincelle. Bon signe.

« Tu as l’air d’une humeur exécrable, très cher, alors je te propose un jeu. Je réponds à toutes les questions que tu veux si tu me laisses t’ausculter… » énonça-t-il lentement, son sourire en coin bien plaqué sur ses lèvres fines.

« Hors de question, pervers, ne vient pas me faire croire à moi que c’est un élan d’altruisme à mon égard, ta réputation te poursuit depuis l’école, serpentard vicieux. »

C’était clair et net, au moins.

« Dans ce cas réponds au moins à la mienne, Potter : sais-tu combien de temps tu vas passer dans cette chambre ? » continua le blond, ses yeux d’argent rivés dans ceux de Harry, qui brillaient de plus en plus.

« Deux mois… » déglutit difficilement l’ex gryffondor au bout de quelques secondes.

« Je te laisse réfléchir à tes priorités dans ce cas. Tu comptes réellement ne pas me laisser te toucher ? »

« L’hôpital enverra quelqu’un d’autre. »

« Manque de bol, c’est mon service. Bonne soirée, bonne nuit, si tu changes d’avis, il y’a une clochette sur ta table de nuit. J’arriverai dans l’instant. »

« Dans tes rêves, Superman… »

Draco vit clairement qu’Harry avait épuisé ses dernières forces dans cette petite querelle, et il fit mine de quitter la chambre avec la conviction qu’il serait endormi dans la prochaine minute.

Ce qui ne rata pas.

Il revint alors sur ses pas, se rapprochant du lit pour border son nouveau patient, et fit signe à l’infirmière qui passait dans le couloir.

« Il me faut 20 cl de potion de sommeil sans rêves diluée pour le maintenir inconscient toute l’après midi et toute la nuit, ainsi qu’une aiguille et un cathéter pour une perfusion en IV (ndKM : intra veineuse). Je veux que d’ici demain matin il lui soit injecté 1L et demi d’apports protéinés et d’ions, je vous laisse décider de la posologie exacte. »

Constatant l’état d’hébétude de la jeune femme qui n’avait pris aucune note et ne se souvenait déjà de rien, il le lui fit entrer dans la tête d’un coup de baguette en murmurant rageusement :

« Dépêchez vous nom d’un chien, il ne faut surtout pas qu’il se réveille ! »

°+°’°+°’°+°’°+°’°+°’°+°’°+°’°+°’°+°

D’abord, un sifflement strident. Comme si on criait inlassablement dans le vide.

Ensuite des battements réguliers et rapprochés, bruyants, puis douloureux. Très douloureux. Comme des coups de marteau dans le crâne, juste là, sous le front.

Enfin… Une brûlure insupportable au niveau de la gorge, de très désagréables picotements derrières les paupières…

Harry se décida à ouvrir les yeux, torturé par ces différentes sensations qui s’évertuaient à le sortir de la torpeur réparatrice dans laquelle il était plongé depuis… il ne savait pas combien de temps au juste.

Il ne fut pas étonné de voir des doux rayons de soleil filtrer à traver les rideaux bleus ciels de sa chambre. Il se souvenait très bien que la dernière fois qu’il avait eu les yeux ouverts, il était dans cette même chambre, aux alentours de midi.

Tournant légèrement son visage vers sa tablette, il fut par contre très surpris de voir le doux visage de sa meilleure amie, endormie auprès de lui, les coudes sur le bord du lit.

Le survivant se releva d’un bond et ce qu’il vit l’effraya au plus au point : Hermione était bien dans un fauteuil roulant, il ne l’avait pas rêvé.

La douleur le foudroya alors qu’il essaya de tendre son bras pour la secouer doucement, arrachant au passage son cathéter et sa perfusion.

Ce fut son cri qui la réveilla.

« Harry, Harry rallonge-toi s’il te plaît, calme toi tout va bien… » lui intima-t-elle, émergeant à peine de sa courte nuit.

« Hermione que se passe-t-il, pourquoi m’a-t-on piqué, pourquoi es tu dans un fauteuil roulant ? »

Son regard affolé toucha immédiatement la jeune femme, qui fit un effort pour se lever et embrasser tendrement son front moite de peur, lui montrant ainsi que tout allait bien pour elle.

Elle se rassit tout de même au plus vite, épuisée par ce simple mouvement.

« Je suis dans ce fauteuil depuis hier que tu es rentré à l’hôpital Harry, mais ne t’en fais pas, c’est seulement pour pouvoir me déplacer sans m’épuiser. Le bébé est très lourd, tu sais. »

« Hier… ? Comment ça hier… ? » interrogea le brun alors qu’il avait reposé la tête sur l’oreiller et qu’il regardait distraitement le sang de son poignet maculer les draps.

« Tu dors depuis hier midi, et tu as dormi toute la nuit. Il est 9h du matin, Harry… »

Le brun écarquilla les yeux de stupeurs. Nerveusement, il chercha un indice dans la pièce, pour confirmer les dires de son amie, mais ne trouva rien d’autre qu’une poche de liquide vide reliée à un tube qui visiblement était la chose qu’il avait arrachée de son bras.

On l’avait soigné contre son gré.

« Tu saignes beaucoup trop, je vais appeler Malfoy pour… » déclara Hermione, le sortant de ses pensées.

Sa réaction fut très rapide.

« Quoi… ? QUOI ! Tu le savais et tu ne m’as rien dit ! »

« Tu dormais chaque fois que je venais Harry ! » répondit tristement la brune en attrappant la petite clochette.

« Non ! NON ne l’appelle pas Herm’ je t’en prie non, non… non… »

Mais Harry n’avait plus la force de crier, et il finit par se contenter d’un regard haineux qui faillit dissuader son amie.

« Harry j’ai discuté avec M… avec le docteur Malfoy, tu dois lui faire confiance, c’est pour ton bien je t’en prie… excuse moi. »

Dans la chambre silencieuse, la clochette tinta, bientôt suivie par un gémissement de rage sourd qui s’étouffa à demi dans la gorge du vainqueur de Voldemort, épuisé et amoindri.

Hermione retint ses larmes. Elle savait qu’elle avait raison. Elle se souviendrait toujours de la discussion qu’elle avait eu pendant presque demi heure avec l’ex serpentard Draco Malfoy.

°+°’°+°’°+°’°+°’°+°’°+°’°+°’°+°’°+°

Alors qu’elle était sortie de la chambre d’Harry, la veille en milieu de journée, Hermione s’en voulait énormément. Peut-être qu’elle n’aurait pas dû le forcer, au final, parce que déjà qu’il avait l’air de la haïr pour cela, il allait littéralement la tuer quand il saurait… quand il saurait qui allait s’occuper de lui…

Au moment même où elle avait pensé cela, elle avait senti son fauteuil rouler un peu, et se tournant avec peine, elle avait cru voir une magnifique chevelure platine surmontant une blouse blanche pénétrer dans la pièce qu’elle venait de quitter. Une voix rauque et masculine s’était élevée, polie, presque douce : « Pardon jeune fille… »

Draco Malfoy venait de la décaler pour pouvoir entrer.

Toujours assise au milieu du couloir, comme une idiote, Hermione avait fondue en larmes pour le seconde fois de la journée. Qu’avait-elle fait… ?

Une infirmière ressemblant à une drôle de poupée de porcelaine l’avait repérée et emmenée manger quelque chose, en lui expliquant que trop de soucis étaient mauvais pour le bébé.

Il ne fallait pas qu’elle se laisse aller. Doucement, elle avait caressée son ventre comme elle le faisait souvent, murmurant tendrement des « Pardon Leo, tout va bien se passer, tu as aimé le sandwich… ? » et d’autres « Je vais aller bien et toi aussi d’accord ? ».

C’est ainsi que subitement, elle avait pensé à Ron.
Il fallait le prévenir.

Roulant courageusement jusqu’à une cheminée de l’accueil, elle y avait lancé un peu de poudre et y avait seulement passé la tête, criant distinctement « Musée du Louvres, Paris. »

Son visageétait apparudu côté sorcier du musée, et l’intendante avait mis très peu de temps à appeler Ron. Lorsqu’elle l'avait vuarriver, Hermione avait retrouvé un semblant de sourire. Son visage était aminci par toutes ces années d’aventures, ses tâches de rousseurs se fondaient avec son teint qui avait légèrement foncé, et ses grands yeux étaient les magnifiques étoiles qui lui servaient de guide depuis qu’elle l’avait épousé.

« Que se passe-t-il ma chérie, que fais tu à Ste Mangouste ? Le bébé va bien… ? »avait demandéle roux avec inquiétude.
« Leo va bien, Ron, ne t’en fais pas. C’est… c’est Harry… »

Elle lui avait expliqué la situation en quelques mots, tâchant de l’angoisser le moins possible, et il avait promis de tout faire pour rentrer dans la semaine. Hermione lui avait envoyé un baiser, il lui avait donné tout l’amour et le courage dont elle avait besoin… et ce seulement en quelques mots.

Lorsqu’elleavait cesséla communication, la poupée de porcelaine l’attendait contre le mur du Hall. Voyant qu’elle avait terminé, celle-ci s’était dirigée vers elle.

« Le docteur Malfoy souhaite vous parler, Miss Granger. Vous êtes bien Hermione Granger ? »

« Heu oui, plus ou moins… »

« Dans ce cas laissez moi vous emmener… »

Une dizaine de minutes plus tard, elle s’était trouvée seule dans un grand bureau au murs pistaches, dans lequel Draco avait fini par entrer, vêtu de la même blouse blanche que lorsqu’elle l’avait croisé.

« Bonjour Granger… » avait-il déclaré d’une voix qu’elle ne lui connaissait pas, c’est à dire dénuée de toute haine et de tout mépris.

« Mon nom est Weasley, docteur… »

Les yeux gris s’étaient ouverts un peu plus que d’accoutumée, et un sourire béat avait illuminé le visage de Malfoy. De plus en plus étonnant.

« C’est le père… ? Félicitations… » avait-il fini par déclarer en s’asseyant en face d’elle.

Il avait solennellement croisé ses mains sur le bureau qui trônait entre eux et avait laissé échapper un long soupir.

« Je me doute que c’est étonnant, et je sais ce que c’est, je l’ai ressenti en voyant Potter. Mais je suis docteur, c’est un fait, je travaille ici, et je ne suis plus un gamin, alors si c’est possible, j’aimerais pouvoir te tutoyer et t’appeler Hermione, au moins le temps d’en finir avec Potter et ses histoires dont, accessoirement, je me foutais jusqu’à présent. »

La jeune femme était tombée de haut. Malfoy en médecin compréhensif, on aurait tout vu. Son incrédulité s’était traduite par un mutisme absolu, et Draco s’était empressé de combler le silence :

« Je sais ce que tu penses mais ça n’est pas le sujet. Il est très mal en point, et il refuse que je le soigne. »

Réalisant qu’on lui parlait d’Harry, Hermione avait fini par réagir.

« Comment ça il refuse… ? Il… »

« Il ne veut ni que je l’ausculte, ni que je le touche. Si ça ne m’a pas été nécessaire pour savoir qu’il avait, ça l’est pour que je le soigne. J’ai donc dû profiter d’un assoupissement pour le plonger dans un sommeil profond et le perfuser. »

La brune n’en revenait pas. Elle était en train d’apprécier Malfoy, et d’en vouloir à Harry. Il fallait absolument qu’il se laisse faire !

« Et… Qu’est ce qu’il a ? »

« Un trouble du comportement alimentaire. Probablement l’anorexie, vu son état de sous alimentation… Il refuse de nourrir son corps. Cela provoque en lui une très forte asthénie : fatigue, perte de force physique, et évidemment perte de poids conséquente… Je n’ai pas encore pu regarder ce qu’il en était de ses carences sanguines, mais ce que je sais assurément, c’est qu’il lui faut absolument se réhydrater, se nourrir à nouveau, et surtout énormément se reposer. Dormir, beaucoup. »

« Mais… anorexique, Harry… ? Il ne se fait pas vomir, il… il… pourquoi fait-il cela… ? »

« Volonté d’autodestruction, je suppose. » avait conclu Draco avant de se lever.

Il avait volontairement laissé un lourd silence s’installer entre eux, laissant le temps à Hermione de réfléchir, d’intégrer ce qu’elle venait d’entendre. Harry cherchait à se détruire.

Lorsqu’il avait vu briller les yeux en amandes, il avait immédiatement réagi pour éviter les larmes.

« Si j’ai souhaité te parler, c’est parce que j’ai besoin de toi, Granger. Pardon. Weasley… Il faut convaincre cet imbécile têtu de se laisser soigner, mais cela ne passe pas uniquement par des potions et des piqûres… Il faut que tu le persuades d’avoir confiance en moi. »

Cela s’était déroulé exactement comme ça. Et Hermione s’en souviendrait toute sa vie, parce qu’à ce moment là, pour la première fois, elle avait décelé une lueur de bonté dans les yeux de Draco Malfoy, l’ex serpentard qui les avait tant de fois humiliés, elle et son mari.

°+°’°+°’°+°’°+°’°+°’°+°’°+°’°+°’°+°

Lorsque Hermione quitta la chambre, Harry essuya vivement ses larmes.

Elle lui avait demandé de se laisser soigner et de faire confiance à… à Draco Malfoy ! Si même elle se liguait contre lui, alors il était perdu…

Mais il avait obtempéré… parce qu’elle avait su le prendre par les sentiments. Pour Leo, qu’elle avait dit. Il avait envie de la tuer.

Cela faisait à peine un jour qu’il était hospitalisé, et le peu de soins qu’il avait reçu avaient déjà eu de l’effet. Et cela lui faisait peur. Il ne savait pas s’il souhaitait réellement aller mieux.

Hermione lui avait promis de lui ramener sa baguette pour se défendre contre le docteur maudit, au cas où, comme le pensait très sincèrement le brun, il soit un pervers invétéré.

En attendant, il faisait glisser entre ses doigts la jolie chaîne au pendentif de serpent, attendant celui qui était sensé arriver sous peu.

Draco entra sans cérémonie, vint se placer sur une chaise à son chevet, et sans aucun autre mot, lui demanda : « Je peux t’ausculter s’il te plaît Potter… ? »

« Oui… ». Faible mais clair. Il avait fait de son mieux.

Le jeune médecin commença par passer un onguent à l’odeur anisée sur la veine de son poignet qu’il avait ouverte en arrachant sa perfusion. Puis il posa sur son cou sa baguette d’ivoire, comme pour prendre son pouls.

Le bout de la baguette prit une teinte rouge­-rosée, et il la trempa dans un petit bol de plastique.

« Anémie. » souffla-t-il.

Harry n’osa pas demander de quoi il parlait ni ce qu’il avait fait, et se laissa faire malgré toutes ses réticences. Draco l’allongea un peu plus confortablement, ouvrit sa robe de papier sur le devant, et posa les deux mains sur son ventre.

Après quelques minutes de ce manège, le survivant finit par se lasser, et à mi­-voix, décida d’entamer une conversation. Ou plutôt d’en terminer une autre.

« Alors, comment as-tu réussi à être médecin… ? » souffla-t-il, un peu honteux de monter un tel besoin de parler.

« J’imagine que tu te souviens de mes notes en potions ? » rétorqua le serpentard avec amusement et pas le moindre mépris, au grand étonnement de Harry qui répondit, un peu gêné.

« Tu étais le chouchou de Snape… »

« J’étais très bon, ça s’arrête là… »

« Tu parles… »

Draco profita de l’implication déjà active du gryffondor dans leur semblant d’affront pour le piquer à nouveau, introduisant dans la veine de son second poignet un cathéter neuf.

« Et bien, » continua-t-il en guise de distraction, « j’ai commencé par aller étudier dans un laboratoire Suisse, puis j’ai étudié chez les moldus, pour les cas comme toi et pour les bébés nés trop tôt. Voilà. »

« Et l’altruisme, ça t’est venu comment ? »

« Comme toi le courage, c’est inné. »

Malgré son ton des plus sérieux, Harry ne put s’empêcher d’éclater de rire, et Draco jubila intérieurement. C’était gagné, la confiance, il l’avait déjà, du mois une petite partie. Maintenant, il lui fallait réussir à lui faire reprendre une nourriture normale.

« Tu te fiches de moi… ? Je me souviens moi, de toutes tes années d’égoïsme et de mépris à Poudlard… » rétorqua le brun dès qu’il eut fini de s’étrangler de rire.

« Comment… ? Tu dois te tromper de personne… » s’amusa le blond, prenant un air offusqué avant de tendre un masque à Harry. « Tiens respire ça. »

« Qu’est ce que c’est… ? »

« Par ta piqûre, je t’injecte ce dont ton sang manque maintenant que tu… fais moins attention à toi. Du coup ton corps qui a perdu l’habitude peut réagir violemment, alors je préfèrerais que tu dormes. C’est un genre de potion de sommeil… »

Mais Harry avait déjà inhalé le quart du flacon, et ses yeux se fermaient doucement.

« Tu te souviens… en sixième année… je t'avais grillé dès le départ... tu nous avais fait bien chier… » murmura-t-il à moitié assommé.

« Comme toutes les autres années, ceci dit… Mais je vais me rattraper, » feinta Draco, « demain je t’invite à déjeuner, ils font une super salade de fruits au réfectoire… tu en penses quoi ? »

« Dans… tes… rêves… »

Ca n’avait pas marché. Mais, les paupières lourdes, le survivant était en train de s’assoupir, la poche de nutriments et de protéines se vidant petit à petit tandis que la vie reprenait possession de son corps, coulant paisiblement dans son sang.

Draco passa à nouveau son doigt sur l’éclair rouge qui le fascinait tant. Cette fois, pas de frémissement. Harry s’était endormi.

Le bordant, il remarqua le poing serré du brun, auquel il n’avait pas prêté attention plus tôt, geste qui était mauvais pour la circulation et donc pour la perfusion.

Détachant un à un les longs doigts fins, il trouva dans la paume de la main blanche un magnifique bijou, une très fine chaîne d’argent à laquelle était accroché un pendentif en forme de serpent, et dont les deux yeux étaient faits d’émeraudes.

Le serpentard qu’il était toujours quitta la pièce en souriant tendrement.
____________________________________________________________________________________

Fin !
Je mettrai les deux chapitres suivants en ligne demain ou ce week end !
N'hésitez pas à donner votre avis, c'est important et constructif ^_^!
Merci pour avoir lu !

 
 
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