Dernier chapitre, avec BEAUCOUP de retard, désolée!
Vous pouvez remercier mzchoco, si vous suivez encore cette série. Sans ses coups de fouet constants, il n'y aurait jamais eu de fin.
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Elle s’éveilla brutalement et lança un sort de silence à son réveil lorsqu’il retentit dans le dortoir paisible. Autour d’elle, personne ne semblait l’avoir entendu, mais elle resta de longues minutes sans bouger, attendant le cœur battant que quelqu’un se manifeste, lui demande ce qu’elle faisait debout à cette heure avancée de la nuit.
Le temps passait et elle se rassura peu à peu en écoutant les respirations endormies des quatre autres filles avec qui elle partageait la vaste chambre. Elle traversa la pièce sur la pointe des pieds, attrapa une cape sombre posée près de la porte en prévision de sa sortie et s’aventura le long des escaliers jusqu’à la salle commune.
Le feu dans la cheminée ne s’était pas encore éteint et dessinait des ombres mouvantes sur les murs, chacune d’entre elle lui faisant soupçonner quelque élève encore éveillé là, ou un couple profitant de la tranquillité de la nuit pour se retrouver ; mais il semblait que les élèves de Poudlard étaient plus sages que cela, car elle ne croisa personne.
Ni dans la salle commune, ni dans les couloirs, ni même devant la grande porte qui la mena jusqu’au parc. Ce soir-là le château entier dormait, et Ginny Weasley n’eut pas la moindre difficulté à rejoindre la silhouette mince et tendue d’une tapisserie violette criarde de Rita Skeeter.
Celle-ci semblait s’impatienter ; la femme faisait les cent pas, meurtrissant le gazon du parc à grands coups de talons aiguille, une plume à papote coincée dans son chignon et un carnet de notes déjà ouvert entre les mains.
-Ah, enfin ! Ca fait vingt minutes que j’attendais, j’ai bien cru que j’allais finir par tomber sur des centaures, à cette heure-ci, voire pire, sur Hagrid… Il faut se méfier, la nuit, se plaignit d’une voix stridente la journaliste, ignorant la main tendue de Ginny Weasley pour faire apparaître deux poufs roses à même l'herbe d’un coup de baguette nerveux.
-Je voulais être sûre de ne pas être suivie…
Elle prit place sur un des sièges et nota mentalement qu’on risquait de s’y enfoncer jusqu’au cou, si on n’y prêtait pas attention.
La plume à papote avait déjà bondi hors du chignon blond qui s’écroula, et la rousse lut les premiers mots de l’entrevue :
« La peur au ventre, une élève au regard anxieux à l’idée des représailles est venue témoigner de ce qui se passe actuellement à l’école de sorcellerie de Poudlard... »
-Eh bien justement, il ne se passe pas grand-chose.
Rita souleva un sourcil épilé et indigné.
-Comment ça ? Je pensais que mon article aurait provoqué quelques réactions intéressantes, des disputes, des bagarres, je ne sais pas !
-Pour le moment, la seule bagarre qu'on a eue, c'est encore Malefoy et Harry...
Un grognement s'échappa de la bouche parfaitement maquillée de Skeeter.
-On peut toujours essayer de s'en servir... Une dispute entre eux, et plus rien n'empêche le renvoi du Mangemort infiltré dans Poudlard... Plus de héros pour le sauver, pas vrai? Qui a envoyé l'autre au tapis?
-Harry, évidemment. Ca aurait été trop beau, si on avait pu accuser l'autre fouine d'envoyer les élèves à l'infirmerie...
-Et qui a commencé?
-Mon frère... Rien à trouver de ce côté.
-Ca reste quand même un professeur qui se bat contre un élève... Il y a sûrement un moyen de le faire sanctionner par le ministère, directement... Ca prouve son manque de contrôle!
-Ca prouve surtout qu'il n'a jamais ensorcelé Harry pour obtenir ses bonnes grâces! Est-ce qu'on a besoin que les lecteurs de la gazette commencent à se dire qu'il y a bien une raison pour que leur sauveur chéri se soit intéressé à Malefoy?
-Justement, cette bagarre prouve bien qu'il ne s'y intéresse plus, et pour ça aussi, il a sûrement de très bonnes raisons. Les lecteurs vont détester Malefoy. Ils vont être scandalisés qu'on laisse un ancien mangemort s'en prendre aux élèves... à leur élève favori!
-Peut-être..., admit Ginny du bout des lèvres.
-Ce sera parfait, coupa Rita. Maintenant, donne-moi des détails, je veux savoir ce qui s'est exactement passé.
Tout en racontant ce que Romilda lui avait rapporté de l'altercation pendant le cours de potions à une Rita Skeeter enfiévrée par l'idée d'un scoop franchement juteux, Ginny se demanda si c'était vraiment la chose à faire. Elle espérait que les lecteurs ne feraient pas pression pour que le ministère intervienne et sanctionne. Malefoy ne pouvait pas aller à Azkaban pour si peu, non? Elle repoussa cette idée, se trouvant stupide. Bien sûr que non. Il y aurait un scandale, il serait renvoyé, et la satisfaction de savoir ses mains de fouine loin de Harry suffit à apaiser sa conscience. Après tout le mal qu'il leur avait fait pendant leur scolarité, personne ne voulait le revoir à Poudlard. Il avait passé sept ans à pourrir la vie de Harry, il ne pouvait pas espérer pouvoir gagner ses faveurs, maintenant.
Tout le monde devait payer un jour ou l'autre. Et pour Malefoy, ce jour allait enfin arriver.
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Harry se retourna dans son lit pour ce qui lui semblait être la millième fois. Il avait un mal fou à s'endormir, les mots de Daphné pesant sur ses épaules depuis qu'elle lui avait parlé. Au début, il avait essayé de les reléguer au fond de sa tête en se disant que si MacGonagall elle-même avait jugé bon de les laisser se mettre sur la tronche comme quand ils avaient 15 ans, c'est que c'était une solution parfaite et qu'on ne devait pas contester.
Mais il ne pouvait pas s'empêcher d'imaginer l'influence que cela pouvait avoir sur la vie de Malefoy. Des souvenirs lui revenaient: la manière dont les élèves avaient accueilli son retour au château en tant que professeur, les insultes lancées dans son dos, la baguette de Ginny brandie vers le corps mince du blond, et il frissonna.
Il ne voulait pas se réveiller chaque matin de sa vie en se demandant s'il aurait pu empêcher un drame d'arriver.
Il ne voulait pas porter la culpabilité tous les jours si quoi que ce soit arrivait à Malefoy. Il ne voulait pas influencer qui que ce soit en arborant une haine qu'il était las de ressentir, qu'il était prêt à abandonner.
D'ailleurs, à qui est-ce qu'il essayait de mentir? Il était prêt à balancer ses confrontations avec Malefoy aux orties si il pouvait planter à nouveau ses doigts dans les hanches du blond et lécher la peau légèrement salée de son cou. C'était absolument impossible à avouer ouvertement- le scandale d'un flirt entre élève et professeur serait bien trop lourd-, mais il pouvait au moins se comporter décemment avec Malefoy en public plutôt que d'attiser les haines autour de lui.
Et en privé... Malefoy lui avait bien signalé qu'il attendait de lui au moins une pipe, non?
Il se retourna, dos contre le matelas, les lèvres soudain sèches. Ce n'était pas quelque chose qu'il avait déjà pratiqué, mais il n'avait aucun mal à imaginer la sensation du membre de Malefoy dans sa bouche, lourd et raidi par l'excitation. Il se demanda quel goût pouvait avoir Malefoy. Si il le laisserait le garder contre sa langue, pendant qu'il jouirait.
La respiration coupée, il se demanda si il n'avait pas enfilé par erreur un caleçon deux tailles trop petit. Il se sentait parfaitement réveillé, d'un seul coup. Il n'y aurait aucune honte dans une petite séance privée, entre lui et lui-même, et si par hasard l'image de Malefoy pouvait l'aider à se concentrer... Eh bien, personne ne le saurait.
Il écouta brièvement les respirations autour de lui, et rassuré en les entendant lourdes et ensommeillées, il glissa sa main le long du tissu distendu par son érection et se caressa paresseusement, concentré sur l'image de Malefoy faisant glisser sa queue dans sa bouche, sa texture douce contre ses lèvres humides. Il imagina les mains pâles crispées dans ses cheveux pour le maintenir.
Ses mouvements s'accélérèrent au fur et à mesure qu'il ajoutait des souvenirs à son petit scénario: les petits bruits et les gémissements qu'il avait déjà entendu Malefoy pousser, la chaleur que son corps arradiait.
Il s'imaginait les mouvements de hanches que l'autre ferait pour s'enfoncer plus profondément dans sa bouche, et ne pouvait s'empêcher de son côté de les mimer, le corps s'arquant contre sa main, le pouls frénétique; en quelques minutes il en avait terminé, essoufflé et pas franchement sûr d'avoir été discret.
Malefoy venait de lui donner un des orgasmes les plus rapides de sa vie, et il n'avait même pas eu besoin d'être présent pour ça.
Essuyant sa main avec un des mouchoirs placés sur sa table de nuit, Harry renonça mentalement à leur vieille inimitié. Il ne se sentait pas d'humeur à combattre quelqu'un tout en ayant une érection, dans tous les cas.
Et s'il tentait seulement d'essayer, Ron ferait des mauvais jeux de mot sur sa baguette pendant le reste de sa vie. Et ce n'était pas un risque qu'il se sentait prêt à prendre.
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S'il y avait bien une chose pour laquelle Ron Weasley était fier de lui, c'était son honnêteté. Il avait toujours agit de manière à avoir la conscience tranquille.
C'est ainsi qu'en se levant pour se resservir d'une troisième part de tarte à la mélasse, il pensa aux recommandations d'Hermione concernant ladite tarte et celles concernant Daphné Greengrass, et se sentit d'un coup confronté à un sentiment de culpabilité qui donnait l'air moins appétissant à son plat préféré.
Et ça, c'était un crime.
Il remédia au problème en soulageant sa conscience de la manière la plus simple possible: il choisit la plus petite part disponible, et décida d'aller s'installer pour la dévorer à côté de Dean Thomas. De cette manière il pouvait discuter de Daphné et essayer d'en apprendre plus, et la tarte à la mélasse ma foi était un prétexte comme un autre pour rester dans la Grande Salle.
Fier de lui, il poussa un peu une première année qui prenait à son avis bien trop de place sur le banc pour sa taille et entama sa première bouchée- mmh, délicieuse, sucrée- pour se donner du courage.
Dean lui facilita la tâche en ayant déjà les yeux fixés sur lui, l'air de ne pas savoir s'il était plus amusé ou dégoûté par le spectacle qui se déroulait à côté de lui.
Ron déglutit avant de commencer à pousser des gémissements autour de sa bouchée.
-Alors, sacrée peignée avec ma soeur, ta copine, mmh?
Le visage de Dean s'assombrit un peu, et le rouquin lui fit un petit sourire d'excuse. C'est vrai qu'il aurait pu choisir une entrée en matière plus subtile, mais heureusement, son vis à vis ne semblait pas en avoir pris trop ombrage.
-Faut dire qu'elles ont toutes les deux leur caractère... Et leurs opinions.
-Ah, les femmes de caractère, m'en parle pas! Hermione, par exemple... Mais te laisse pas faire, vieux, et si jamais Daphné essaie de toucher ta collection de cartes Chocogrenouilles, distrais-là rapidement! Crois-moi, les femmes sont pas fichues de classer ces cartes. Moi j'en avais plus de deux mille, toutes triées par couleur, et... Oh, Harry, mon vieux! Je t'ai pas vu ce matin, t'as eu du mal à te réveiller?
Harry se faufila face à eux et se servit quelques toasts en rougissant un peu. Franchement, Ron comprenait complètement. Lui aussi rougirait de honte s'il devait se servir des toasts quand une merveilleuse tarte à la mélasse trônait à deux pas seulement, mais il n'était pas homme à juger.
-J'ai eu un peu de mal à m'endormir cette nuit, murmura le brun en jetant un oeil gêné vers Dean.
Ron se demanda brièvement si Dean s'était mis à ronfler vraiment très fort ces derniers temps pour empêcher Harry de dormir comme ça, alors alors peut-être que Harry avait encore bouquiné l'Histoire du Quidditch jusqu'à pas d'heure avec sa lumière allumée et avait emmerdé tout le monde dans le dortoir?
L'arrivée de Daphné le sortit de ses réflexions. Elle sourit à tout le monde, posa un baiser rapide sur les lèvres de son petit ami, et d'un seul coup Ron ne comprenait plus ce qui avait pu passer par la tête de sa frangine pour cogner quelqu'un qui avait l'air si gentil.
Greengrass lui souriait comme s'il était un vieil ami alors qu'il la connaissait à peine, comme si elle n'avait pas entamé un match de catch moldu avec sa soeur la veille, et par la Barbe de Merlin, mais elle entamait une conversation avec Harry?!
-... ce que tu as repensé à notre conversation d'hier?
Bon sang, mais ils se connaissaient vraiment alors? Ce château contenait pas assez d'élèves, il fallait donc toujours que son meilleur ami copine avec les gens qui attirent les emmerdes?
-Oui, j'y ai réfléchi, cette nuit... Longuement et heu.. hum, attentivement, marmottait Harry en essayant de se cacher derrière un toast bien trop entamé pour cacher quoi que ce soit.
-Je sais que ce que tu fais ne concerne que toi, mais comme tu as tellement d'influence... Enfin, je veux juste la paix entre les maisons, acheva la blonde en passant sa main dans le dos de Dean comme pour souligner ses dires.
-Je sais, je... Je veux aussi la paix.
Et Harry devait vraiment avoir mal dormi cette nuit, parce que sur ces bonnes paroles son regard dériva vers la table des professeurs et il cessa complètement de parler, complètement en transe. Et ce n'était pas franchement normal, songea Ron, parce que tout de même, il semblait fixer Malefoy.
Et bon sang, Malefoy venait de lancer un sourire à son meilleur ami. Son meilleur ami qui... lui répondait par un petit hochement de tête?
Il s'étouffa discrètement avec son reste de dignité et de tarte à la mélasse en voyant les sourires entendus sur les lèvres de Dean et Daphné, en entendant Dennis Crivey commenter l'échange entre les deux d'un petit rire et d'un soupir qui ressemblait drôlement à "ils sont romantiiiiques" et d'un coup il lui apparut clairement que son soi-disant meilleur ami était un foutremerlin de cachotier.
Un cachotier franchement pas discret, étant donné qu'il avait réussi à faire la une de la gazette, mais tout de même. Il aurait pu le prévenir que la rumeur concernant Malefoy, Monsieur-la-Fouine, le type qui les avait emmerdés comme un jus de citrouille qui aurait tourné, était vraie!
Parce qu'il connaissait la tête que Harry faisait. C'était sa tête Cho/ Ginny/ feinte de wronski/ miroir du rised. La tête de quelqu'un qui aime ce qu'il voit.
Et dans le cas présent, c'était un fils de mangemorts.
Il se racla la gorge, sortant ainsi Potter-le-menteur de ses pensées:
-Harry, tu devrais terminer ton toast. Rapidement. On a une conversation importante à avoir et je préfère que ça aie pas lieu au milieu du petit déjeuner.
Oui, Ron était un homme honnête. Il était fier de cette qualité. Et à l'idée que son meilleur ami lui ait menti sur ce genre de sujet, il sentait son appétit s'évanouir.
Et vu le plat de tarte à la mélasse placé près de lui, ce n'était pas rien.
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Il ne faisait pas franchement chaud, des ces foutus cachots, et Draco espérait que Harry n'allait pas tarder à arriver. Pas qu'il soit impatient, mais il avait quand même les mains un peu trop moites pour quelqu'un qui traînait dans un couloir glacé.
Ça allait finir par se remarquer.
Franchement, à ce point de nervosité, il commençait à se dire qu'il n'avait même plus envie de tripoter le brun; l'article qui était paru avait fait beaucoup de bruit, et il aurait presque préféré en discuter d'abord. Si seulement il était capable de tenir ses mains éloignées de Potter.... C'était pour ça qu'ils arrivaient toujours à se coller dans des situations compliquées: la communication n'avait jamais été leur fort.
Il tendit l'oreille en entendant des bruits de pas et essuya la paume de ses mains contre sa robe- songeant rapidement que son père lui aurait jeté un regard dégoûté, un regard signifiant qu'un Malefoy ne se tenait pas comme ça. Il frotta ses mains un peu plus vigoureusement, nerveux.
L'écho des pas semblait annoncer plus d'un personne. Il hésita à rebrousser chemin pour se réfugier dans la salle de potions, quand au coin du couloir apparut Potter- accompagné de Weasley.
C'était apparemment une bonne chose qu'il ait envie de parler plutôt que de prendre Potter contre un bureau, alors. Ça aurait vite pu devenir gênant.
Ne sachant pas trop ce dont Weasley avait été informé, il tenta de donner à son visage une expression neutre, et les salua d'un petit hochement de tête. Après tout, c'était pas lui qui avait demandé cette rencontre, alors il pouvait bien attendre que les deux Griffondor se mettent à parler.
Potter fit un pas hésitant vers lui, et s'arrêta en plein mouvement.
"Peut-être qu'on pourrait aller discuter dans la salle de potions? Tu y as mis des sorts pour que personne ne puisse écouter, non?"
Il essaya de ne pas jeter un regard suspicieux vers Weasley, échoua comme un bleu, et les conduisit vers la salle en essayant de se persuader que ce n'était pas un plan diabolique pour l'attaquer dans un lieu où personne ne passait, et qui était dans tous les cas insonorisé. Il faut dire que depuis les articles de Skeeter, il avait eu un peu de mal à se détendre au contact des élèves de Poudlard.
La pièce était légèrement plus chaude que le couloir, plus familière, et il se détendit un peu, se positionnant contre son bureau- pas tout à fait assis, la baguette à portée de main, au cas ou Weasley décidait tout de même de l'attaquer.
"Tu voulais parler, Potter?"
Ignorer Weasley. Ignorer la menace potentielle pour ne pas avoir l'air faible.
"J'ai réfléchi, depuis la dernière fois... Je ne sais pas si on devrait continuer notre petit accord comme ça."
Ah. Alors il ne voulait pas parler de l'article. Il était venu pour le jeter, et avait même emmené son rouquin de compagnie, des fois que le message ne soit pas bien passé. Draco serra les dents et essaya de se persuader que ça ne faisait pas mal. Pas mal du tout.
C'est pas qu'il espérait avoir un pénis qui lui ouvrirait magiquement un chemin vers un Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants avec le héros du monde sorcier, mais tout de même, ce pénis méritait mieux que de se faire jeter. C'était un pénis Malefoy.
Les pénis Malefoy avaient des relations respectables et de longue durée. Peut-être qu'il aurait dû commencer par éviter de sauter sur Potter en plein milieu de son bureau, ça avait dû modifier le karma de ses organes génitaux.
Il secoua la tête pour chasser ces pensées et écouta Potter qui avait continué son petit monologue:
-...Et c'est pour ça que ce serait avantageux pour tous les deux, depuis que Fred a disparu, George a vraiment du mal à tenir seul la boutique...
Potter s'arrêta, hésitant, et lui jeta un petit coup d’œil comme pour évaluer sa réaction. Quoi? Qu'est-ce que George Weasley avait à faire avec tout ça? Est-ce que Potter essayait de le recaser avec un rouquin?
Est-ce que Potter recyclait ses ex en leur trouvant des relations de secours?
Non. La belette avait l'air bien trop calme pour que ce soit le cas. Jamais il ne laisserait Potter vendre un de ses frangins comme ça. Alors quoi, qu'est-ce qu'il se passait avec George Weasley?
Il se racla la gorge.
-Je ne comprends pas, il avoua avec son ton le plus digne.
Le rouquin leva les yeux au ciel et s'imposa dans la conversation:
-C'est pourtant pas compliqué! Tu vois bien que tu galères à Poudlard, ta présence fait qu'envenimer les guerres entre maisons! George est prêt à payer un salaire vraiment décent pour qu'on l'aide à la boutique. Evidemment, ton père se retournerait dans sa tombe, mais c'est pas un boulot sale...
-Et on pourrait continuer à se voir, suggéra Potter en haussant les épaules.
-Vous voulez que je change de boulot? C'est ça que tu voulais discuter, Potter? Tu penses que je m'en sors pas, que j'ai besoin de ta pitié?
Il essaya de ne pas trop s'attarder sur le fait qu'il ne se faisait pas jeter, pendant que Weasley s'empressait de s'indigner:
-Hey, c'est pas de la pitié, c'est un job en or, une vraie occasion, la boutique marche très bien!
-Et tu crois qu'elle marchera toujours aussi bien, quand les clients se feront servir par un mangemort?
-Justement, George dit que ça pourrait servir, il voulait commercialiser des marques des ténèbres à paillettes... Il pensait que tu pourrais faire un modèle marrant pour les porter...
-Sérieusement, vous voulez que j'aille vendre des marques des ténèbres à paillettes?
-Et des crèmes canari, ajouta Weasley précipitamment, comme si les crèmes étaient un argument de choix.
-Je me fous de ce que tu choisiras de faire, Draco, ajouta Harry. Mais ça aiderait George, il a vraiment besoin de quelqu'un. Ce serait un bel exemple d'entraide entre un ancien Griffondor et un Serpentard.
Draco soupira. C'est pas qu'il avait quoi que ce soit contre le job, mais il en avait déjà un. Il avait l'impression qu'en acceptant un poste ailleurs, il fuyait devant les accusations de la Gazette du Sorcier.
-Tout le monde va penser que je fuis parce que je t'ai filé un filtre d'amour ou je ne sais quoi, il grogna. Ça va rien arranger aux hostilités entre les maisons, au contraire!
Potter leva sur lui un regarde hésitant.
-Oui, sauf si on décide de continuer... Tu sais, nous deux. Sans se cacher, cette fois?
Il déglutit. Sérieusement? Il regarda les yeux verts. Des yeux verts et très sérieux. Il ne plaisantait pas.
-Tu vas te faire lyncher par la presse, Potter.
-Ce serait pas vraiment la première fois, non?
Il lécha ses lèvres inconsciemment. Même si ça foirait avec Potter, un changement de décor serait le bienvenu. Mais il ne pouvait pas laisser sa classe comme ça, en plein milieu de l'année.
-Il va falloir que je parle à McGonagall, il annonça, et essaya de ne pas trop sourire en voyant l'air soulagé sur le visage du brun.
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-Malefoy, je te préviens, si tu renverses encore UN filtre de confusion quand je fais la compta à côté, je te jette en pâture à Ginny!
-C'est pas moi qui leur ai fait un design merdique impossible à prendre en main!
-Pitié, dis-moi que ta journée est bientôt finie... Harry passe te... prendre, aujourd'hui?
Draco grogna. L'humour Weasley était une plaie.
-George, dis-moi que ce n'était pas un jeu de mots. Ton frère doit se retourner dans sa tombe, en entendant des choses pareilles!
-Le seul qui se fait retourner, ici, c'est toi!
-Weasley, encore un mot de plus et l'étagère de filtres de confusion risque de s'écrouler malencontreusement... Et c'est pas comme si ta famille pouvait se permettre ce genre de perte financière.
-Je le déduirai de ton salaire... Si je n'ai pas réussi à me débarrasser ton cadavre de fouine avant, rétorqua George.
Draco sourit et se remit au travail. Ça n'avait pas été facile de travailler avec Weasley, au début; ils étaient tous les deux tendus et méfiants, mais depuis quelques temps il était presque sûr que les menaces de mort proférées à son encontre n'étaient plus à prendre au sérieux.
Enfin disons qu'il en était sûr à 75%. Ou bien 70% (il venait tout de même de renverser un filtre de confusion pendant que le rouquin faisait la compta).
Peu importe, c'était toujours mieux que les derniers mois passés à Poudlard. Il avait terminé l'année laborieusement, chaque semaine ponctuée par les articles venimeux de Skeeter.
McGonagall avait reçu comme prévu de nombreuses lettres de parents demandant le renvoi immédiat du professeur de potions; demandes auxquelles elle avait répondu qu'il terminait son année avant de se tourner vers une autre profession. Cela avait réussi à en calmer quelques-un, mais pour être certaine de ne pas perdre le soutien financier des familles importantes, la directrice avait demandé à Potter et lui de rester discrets, quelle que soit la nature de leur relation.
Plus de batailles, plus de regards lourds de sens en public.
Cela dit, niveau regards lourds, il avait été servi avec Ginny Weasley. Il semblerait qu'elle aie eu une petite conversation avec ses frères, et qu'elle le soupçonne encore de manipuler non seulement Harry mais aussi le reste de sa famille.
Cela dit, il ne voyait pas beaucoup de Weasley. A part George, il ne les croisait pas vraiment. Même Ronald évitait de venir chez Harry les jours où il savait que Draco serait là. Bien sûr, il restait cordial quand ils se croisaient, mais il n'était pas hypocrite et avait au moins la décence de ne pas faire semblant de l'apprécier.
Harry n'en avait pas grand-chose à faire, et Draco non plus. On ne pouvais pas toujours vivre dans un monde parfait.
Ils ne se cachaient plus quand ils décidaient de se voir, mais dans tous les cas ça n'arrivait pas souvent. Entre son travail et les études pour devenir Auror de Harry, ils n'avaient pas des masses de temps.
Ce n'était pas grave. Ça leur permettait de ne pas s'entretuer et d'apprécier les moments passés ensemble. C'est probablement grâce à leurs emplois du temps chargés qu'ils étaient encore capables de se fréquenter sans s'être lancés d'Impardonnables -parce qu'il fallait le dire, des fois Potter était franchement buté.
Et bien sûr, au début les gens avaient comméré quand Harry passait à la boutique et en ressortait avec Malefoy à ses côtés pour aller manger une glace. Mais à force, ça s'était tassé, et même Skeeter ne trouvait plus grand-chose à raconter sur leur vie routinière.
Malefoy finit de ranger le dernier flacon de filtre de confusion sur l'étagère et consulta la pendule accrochée au mur. Sous son nom clignotait l'inscription "C'est l'heure, dégage", mais il préféra attendre Harry dans la boutique.
Il pouvait se permettre d'y passer un peu de temps; il essayait de créer un shampoing qui stimule la pousse des poils des familiers afin de les transformer en de grosses boules velues, mais pour le moment, le processus prenait encore presque une minute.
Il aurait préféré un effet plus dramatique, avec une transformation ne dépassant pas quelques secondes.
Peut-être en ajoutant un peu de poudre de griffes de dragon?...
Il se concentra sur la formule, commença ses mélanges. Il faudrait encore qu'il emprunte le chat de madame Guipure, et qu'il le fasse tondre ensuite. Il était plus que temps qu'il trouve des propriétés magiques aux poils de chat.
Absorbé par son travail, il n'entendit pas la petite clochette de la porte de la boutique carillonner, ni les bruits de pas assurés conduisant le visiteur jusqu'à l'arrière boutique, et ne se méfia pas.
Non, il regardait tranquillement la fiole de potion, proie facile et innocente, quand une main vive comme l'éclair- une main d'attrapeur- saisit la fiole et lui déversa sur la tête.
-Maintenant, on dirait vraiment une fouine!
De toute évidence, la transformation était devenue plus rapide. Bien plus rapide. Il distingua au travers de ses cheveux, maintenant plus longs de plusieurs dizaines de centimètres, le visage de son agresseur.
Draco retirait tout ce qu'il avait pu penser en faveur de Potter.
Il allait le tuer.
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Merci d'avoir suivi jusqu'au bout cette fic! Je crois que quand j'ai commencé à la publier, le fandom HP était encore vivants....
C'est dire votre patience...
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