Voici un nouveau chapitre. Il est dédié à Mzchoco (qui d'autre?^^), qui me donne toujours la force d'écrire! Il a bien entendu été composé au son de Gangnam Style de PSY.
Remerciez MZ si vous attendiez la suite, car... La voilà!
De mon côté je vous remercie vous, pour vos très gentilles reviews et pour le temps que vous accorderez à cette fiction <3
(Les personnages et l'univers appartiennent toujours à J.K.Rolling. Elle refuse obstinément de me les céder, pour d'obscures raisons).
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Le soir du même jour, une discussion animée se déroulait dans le bureau de la directrice de Poudlard entre elle et l'élève Harry Potter, sous le yeux baissés du nouveau professeur de potions.
"Et moi je vous dis, Potter, qu'il vous faudra accepter cette situation! Vous ne pouvez pas contrecarrer l'autorité d'un professeur, peu importe le passé commun que vous ayez, et ce devant toute une classe! Vous ne pouvez pas décider de perturber toute une journée de cours pour les élèves en potions, parce que vous ne savez pas maîtriser vous nerfs... " Minerva MacGonagall semblait hors d'elle. Elle avait gardé toute sa sévérité, et l'appliquait à présent sur toutes les maisons et non plus seulement sur les Griffondor. Elle était devenue redoutable, ses lunettes encadrant son visage sec ajoutaient un éclat froid à son regard.
"Je ne permettrait pas qu'on laisse autant de pouvoir à Malfoy! Ce type est le plus mauvais pédagogue qu'on puisse trouver, et vous connaissez aussi bien que moi le genre d'idéaux qu'il pourrait inculquer aux élèves les plus jeunes! Il n'a même jamais enseigné...
-Cela n'en restera pas là, Potter (ledit Potter redressa d'un geste rageur ses lunettes sur son nez à ces paroles). J'ai décidé d'accorder ce poste à Mr Malfoy, et je ne reviendrai pas sur cette décision sans bonne raison. Vous savez comme je vous apprécie, mais dans cette affaire, je ne peux pas me permettre de vous traiter différemment des autres étudiants. Il vous faudra subir une punition pour la démolition complète du laboratoire...
-Ce n'était pas voulu!
-Le professeur Rogue a passé un temps fou à essayer de vous apprendre des notions d'occlumencie, pour ma part je considère que si vous ne contrôlez toujours pas votre magie, vous ne pouvez vous en prendre qu'à vous-même.
Malfoy leva élégamment un de ses sourcils à la mention de ces faits. De toute évidence, il ignorait tout de ces leçons. Il avait suivi l'entretien sans rien dire, ses cils baissés cachant ses yeux, impénétrable. Si Potter devait être puni, il était simplement curieux de savoir quel genre de tâche on pourrait bien placer sur ces augustes épaules. Il plaignait MacGonagall, mais restait visiblement peu désireux d'intervenir; il avait assez donné dans la colère de Potter pour la journée.
-Il vous faudra donc d'abord présenter des excuses à monsieur Malfoy...
-Mais je ne lui ai rien fait! s'insurgea le jeune homme. Je ne lui ai même pas dit un mot depuis la fois ou je lui ai... sauvé la vie!, ajouta-t-il en coulant un regard lourd de sens au blond.
Imperturbable, la directrice continua, en haussant cependant légèrement le ton afin de couvrir la voix de son élève:
-Et il faudra également que vous l'aidiez à remplacer les fioles cassées...
-Je paierai pour les fioles!
-Que vous l'assistiez dans la préparation des multiples potions ainsi perdues...
-Mais cela prendrait des mois!
-Justement, Potter! Il est grand temps que vous mettiez de côté votre animosité. Vous ne pouvez pas vous vanter d'avoir sauvé la vie de Draco Malfoy pour ensuite la lui ruiner! Vous pensez peut-être que toutes les portes ne se fermeront pas devant lui, peut-être? S'il compte accomplir son travail honnêtement, laissez-le faire! Vous ne voudriez pas qu'on vous soupçonne de cruauté, n'est-ce pas?
Un grand silence gêné tomba sur le groupe après cette déclaration. Malfoy, plus qu'embarrassé qu'on évoque ainsi sa situation face à ce grand niais à lunettes pas fichu de voir plus loin que le bout de son nez, sentait la moutarde lui monter au nez. Il n'avait rien demandé de tout cela, lui. Il était venu en cours. Il était venu à la convocation de MacGonagall. N'avait pas ouvert la bouche, en aucune des deux occasions, et maintenant il allait devoir se coltiner Saint Potter tous les soirs de la semaine pendant des mois! C'était à se demander qui des deux était puni.
Il soupçonnait vaguement la directrice de vouloir lui coller l'autre sous un vague prétexte afin de le surveiller. Inconsciemment, il se gratta l'avant-bras, là où la marque lui avait été apposée. Il n'était pas à l'aise dans ce bureau; déjà du temps de Dumbledore, il n'aimait pas tellement y être. Mais maintenant, les lieux avaient pris un aspect austère. Finis les objets divers disposés un peu partout, les bonbons en libre service. Les murs étaient tapissés de livres, d'autres livres couvraient le bureau, il avait l'étrange impression d'être rentré dans le Paradis de Granger.
Pour ne pas arranger les choses, Potter le fixait avec un de ses plus beaux froncements de sourcils.
-Très bien, concéda l'autre sorcier d'un air mauvais, après un temps de réflexion. Je suis désolé, Malfoy, lui cracha-t-il avec un air insolent. Cela sembla calmer quelque peu la femme qui se trouvait entre eux; elle ajouta, radoucie:
-Vous pouvez vous serrer la main.
Les deux jeunes hommes, incrédules, se regardèrent comme si on leur avait demandé de manger un hypogriffe entier, plumes, poils et bec compris.
Malfoy sentit que s'il devait sortir de son mutisme, c'était le moment ou jamais. Raclant sa gorge, il murmura dans un souffle, les yeux fixés sur la main ballante de son ennemi:
-Je ne pense pas que ce soit nécessaire. Qu'il vienne m'aider à rassembler les ingrédients renversés qui peuvent être sauvés demain soir, ce sera suffisant...
-Je ne me souviens pas vous avoir demandé votre avis, professeur Malfoy. Je reste votre supérieure, et j'insiste pour que vous serriez la main de Potter, ainsi que pour qu'il vous aide à absolument tout restaurer dans le laboratoire, peu importe le temps que cela prendra. Il faut que vous appreniez à vous supporter, tous les deux! Plus personne dans cette école n'a envie d'entendre parler du passé. Plus personne ne veut de votre rivalité- qu'elle soit basée sur vos maisons respectives, vos idéaux ou n'importe quoi d'autre. Ces temps sont révolus. Je compte bien instaurer une ère de paix et de stabilité à Poudlard.
Elle souligna ses propos d'un regard sans équivoque et plutôt appuyé sur leurs mains.
C'est ainsi que huit ans après le refus de Harry Potter, sa main se retrouva tout de même un bref instant dans celle de Draco Malfoy. Moite de rage, imprimant une pression plus forte que nécessaire aux doigts fins et pâles du blond, mais elle avait créé le contact.
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Harry était remonté dans les dortoirs des Griffondor sans demander son reste, marchant à pas rapides le long des couloirs, se plaisant à se perdre dans les nouveaux labyrinthes qu'avait créé la guerre en démolissant certains passages, aimant à se défouler dans la marche.
La grosse Dame s'effaça sans mot dire quand il lui lanca le mot de passe, ouvrant momentanément le passage à la salle commune bondée. Il y règnait un bruyant désordre; passant entre deux élèves qui rugissaient- les ventes du magasin de farces et attrapes Weasley n'avaient pas baissé malgré la mort d'un des fondateurs-, il se dirigea vers les fauteuils autour du feu.
C'est en général à cet endroit qu'il pouvait trouver Ginny. Mais ce soir-là, nulle trace de la chevelure rousse. Dépité, il hésita à monter dans le dortoir des septièmes années; il n'avait pas pu dîner à cause de la convocation de MacGonagall et la faim lui tordait l'estomac, mais d'un autre côté il éprouvait un furieux besoin de parler à quelqu'un des évènements de la journée.
Il se décida donc à monter les escaliers, saisissant dans sa malle de quoi écrire, et se jeta à plat ventre sur son lit. Le bout de sa plume en sucre dans la bouche, le parchemin devant les yeux, il se demandait qui serait le mieux placé pour l'écouter et le conseiller. Malfoy de retour à l'école! Il imaginait déjà la tête de Ron s'il apprenait ça. Il s'étoufferait probablement et préfèrerait manger la lettre plutôt que de laisser une preuve que la chose était possible.
Hermione, alors?.. Il entendait sa voix d'ici: elle lui conseillerait le calme, d'oublier ses rancunes, de faire contre mauvaise fortune bon cœur...
Son parrain lui manquait terriblement, dans ces moments-là. Les conseils de Sirius n'étaient pas toujours les plus prudents, mais lui au moins semblait toujours comprendre Harry lorsqu'il en avait besoin. Qui d'autre que son parrain, qui avait vécu une grande rivalité avec Severus Rogue, pourrait comprendre l'importance du retour de Malfoy?
Soupirant, il se décida tout de même à écrire à Hermione. De cette manière, il pouvait être certain que Ron l'apprendrait tout de même, et d'une manière plus délicate, lui épargnant le risque d'une syncope.
Hermione,
Désolée de ne pas avoir plus écrit, ni répondu à tes nombreuses lettres. Je suis heureux de savoir que ta formation se passe bien.
Ici les choses vont bien, sûrement parce que j'ai Ginny avec moi- sans ça je souffrirai peut-être plus de votre absence. Poudlard n'est pas pareil, sans vous deux. Heureusement, le petit frère de Colin, Dennis Crivey, semble prendre très à cœur mon isolement et ne me lâche pas d'une semelle. Son frère doit lui manquer terriblement aussi.
Tout le monde essaie de se remettre de la guerre, et j'aurais même dit que les tensions entre maisons avaient diminué, jusqu'à aujourd'hui. En fait, nous avons finalement un nouveau professeur de potions. Tu vas avoir du mal à y croire, mais c'est Malfoy.
Je n'étais pas préparé. J'ai un tout petit peu fait sauter le laboratoire ce matin, en l'apercevant. Il va falloir que je l'aide à tout réparer, on va en avoir pour des mois... Ginny va me tuer, si je ne me suicide pas avant!
Je ne pourrais donc pas beaucoup t'écrire, puisque maintenant je passerai mes soirées en compagnie d'un ancien mangemort... Ne m'en veux pas, je préfèrerais même avoir une retenue avec Trelawney.
Passe le bonjour à Ron.
Harry
Satisfait d'avoir réussi à écrire calmement, sans inclure les mots "saloperie de petit con" ou "crétin congénital", il se dépêcha de porter la lettre à Hedwige à la volière avant que le couvre-feu l'en empêche, espérant qu'une réponse pleine de bons conseils viendrait bientôt.
Il espérait vaguement croiser Ginny, sur le chemin ou à son retour dans la Salle Commune, mais il du se résoudre à se coucher sans l'avoir vue de la journée. Il aurait espéré qu'elle serait plus présente pour lui cette année, après avoir officialisé leur relation, mais il ne la voyait que très rarement, et le plus souvent ils ne pouvaient être seuls.
La situation stagnait, et il essayait de se montrer compréhensif: après tout, si lui était seul, elle avait encore tous ses amis présents autour d'elle. Si au moins il avait repris le quidditch, il aurait eu une distraction, et un moyen de la côtoyer plus souvent... Mais après la guerre, il se sentait nauséeux et coupable dès qu'il tentait de se distraire, de s'amuser, alors il avait préféré renoncer plutôt que d'affronter sa culpabilité. De temps à autre, il se contentait d'aller regarder Ginny s'entraîner avec son équipe.
Il alla donc se coucher ce soir-là avec le moral dans les chaussettes, avec pour seul horizon de longues soirées monotones avec Malfoy, qui seraient un obstacle de plus pour voir sa petite amie.
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Draco Malfoy fulminait. C'était son deuxième soir à Poudlard, et pour la seconde fois il restait le ventre creux, faute d'être à l'heure pour le dîner. Mais comment diantre pouvait-on convoquer ces saletés d'Elfes de maison, ici?
Epuisé par sa nuit blanche, le ventre dans des tenailles, il grogna:
"Elfes!"
Rien n'arriva.
"Bon sang, ELFES! J'ai besoin de nourriture!"
Toujours personne. Si au moins il connaissait leurs noms... Il estimait que chaque professeur aurait du se voir attribuer son Elfe personnel, mais de toute évidence, ce château manquait de classe. Il allait devoir se débrouiller seul.
Avec un sourire, il se rappela que maintenant qu'il était devenu un enseignant, il pouvait tout à fait se permettre d'errer dans les couloirs à toute heure du jour et de la nuit. Et qui sait? Il croiserait peut-être un ou deux élèves pour leur enlever des points.
D'ailleurs, c'était tout à fait dans son devoir d'aller vérifier que nul d'entre eux n'irait s'aventurer la nuit dans le château. C'était pour leur protection, et si en passant il pouvait trouver un moyen d'obtenir un peu de nourriture... Il franchit la porte de ses appartements, maudissant MacGonagall.
Ou pourrait-il bien aller? Il n'avait pas la moindre idée de la manière dont il faudrait s'y prendre. Peut-être qu'en retournant à la Grande Salle..? Après tout, c'est là-bas que les repas apparaissaient.
A un angle, il se vit obligé de faire demi-tour. Le chemin devant lui était positivement barré par un amoncellement de gravas. Grommelant, il se dit qu'il lui faudrait peut-être bien établir une carte des couloirs de Poudlard afin de ne pas se faire piéger. Il y avait eu tellement de changements... Et la rentrée étant passée depuis quelques semaines déjà, il n'était pas certain que qui que ce soit fasse grand-chose pour déblayer le passage.
Il se débattait depuis déjà une bonne demie-heure dans cette saleté de labyrinthe, et commençait à se demander s'il ne s'était pas perdu, quand il entendit un bruit de pas.
Chouette! Un élève à punir!
Son ventre grogna.
Bon, un élève à questionner concernant les lieux d'approvisionnement en nourriture, alors.
Il jeta un rapide regard autour de lui, sans reconnaître l'endroit où il se trouvait. Sinon, peut-être que ce ne serait pas trop humiliant de demander son chemin...?
Pestant contre lui-même- un Malfoy ne devrait jamais dépendre d'autrui! Et encore moins d'un élève!-, il s'enfonça dans l'ombre. Il aviserait selon l'élève qui se présenterait.
Plissant les yeux, il fixa le silhouette devant lui. Sacrément balèze... A moins que..?
Deux élèves! Il jeta un oeil à sa montre. Encore un bon quart d'heure avant le couvre-feu. Les amoureux avançaient, tellement collés l'un à l'autre qu'il les avait pris pour une seule et même personne.
Il entendit un gloussement féminin, aperçut une chevelure blonde semblable à la sienne... Et s'étouffa.
Merlin! Ces histoires de copinage entre maisons allaient trop loin! Comment Daphné Greengrass, une sang-pur tout à fait honorable et d'un an de moins que lui, serpentarde jusqu'au bout des ongles, avait pu se trouver au bras de Dean Thomas?!
-Hé, vous deux! Vous êtes bien loin de vos deux maisons! Je vous rappelle qu'il est bientôt l'heure du couvre-feu!
Daphné sursauta en voyant Malfoy sortir de l'ombre et cessa de glousser immédiatement. Dean, très calme, sans ôter son bras autour d'elle, annonça de sa voix grave et calme:
-Je sais bien, professeur. (Malfoy avait-il vraiment vu le léger sourire sardonique au mot de "professeur"?) Je la raccompagnais dans sa salle commune.
Il fallait admettre que la peau pâle, les cheveux clairs de Daphné étaient merveilleusement mis en valeur par la peau noire et les cheveux bruns du jeune homme. Approuvant le choix esthétique mais pas celui de la maison, Draco se dit qu'il pouvait toujours profiter de l'occasion pour retrouver le chemin des cachots.
-Il est très tard, et Rusard ne comprendrait peut-être pas cette explication aussi bien que moi. Je vous accompagne aussi.
Regard incrédule des deux amoureux. Malfoy allait les coller?!
-Dites-moi... Vous avez mis du temps, avant de vous faire à la nouvelle topographie des couloirs?
Dean Thomas racla sa gorge. Après tout, Malfoy semblait plutôt amical. Peut-être qu'il s'amendait, après la guerre.
-En fait, on n'y est pas encore tout à fait habitués. On connaît les trajets qu'on fait souvent... Des dortoirs à nos salles de cours, par exemple. Ce serait trop long de mémoriser le reste.
Le blond médita la réponse. Peut-être qu'il devrait vraiment créer un carte?
Le reste du chemin se déroula en silence. Malfoy avait laissé le couple devant lui, et se contentait de les suivre jusqu'aux cachots.
Une fois arrivé, il recommanda la prudence à Dean Thomas qui semblait ouvertement n'en pas croire ses oreilles et rentra chez lui. Bien des choses avaient changé dans Poudlard: ce n'étaient pas que des pierres effondrées dans les couloirs. C'était ce nouveau mélange des maisons.
Il se jura d'assister au petit-déjeuner le lendemain afin de prendre la mesure des dégâts. Peut-être que Greengrass était une exception? Après tout, c'était une fille d'opportunistes, et après la guerre, quand on est un Serpentard sang-pur, quoi de mieux pour se disculper que de s'allier avec un Griffondor, et ancien membre de l'A.D. qui plus est?
Car Malfoy n'avait pas oublié les noms sur la liste, lorsqu'il était en cinquième année; ce petit con de Dean Thomas était un pro-Potter. Ça pouvait toujours être utile de se le mettre dans la poche.
Se saisissant d'un bout de parchemin, il commença sa carte en traçant de mémoire les passages barrés.
Ses yeux piquaient... Les journées des professeurs étaient longues. Il y avait tellement de choses à faire... Des élèves à surveiller...
Les cils blancs papillonaient devant ses yeux gris. Il devait faire cette carte, il devait s'en sortir, il devait se maintenir à un niveau supérieur aux autres... Il était un Malfoy, et un professeur de surcoît.
Potter ne le laisserait pas en paix s'il ne se montrait pas à la hauteur.
Il ne devait pas montrer de faiblesse...
Il s'endormit sur sa table de travail.
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-Je te jure, il l'a raccompagnée avec moi... Sans remarques, sans points enlevés! Il prend peut-être son rôle au sérieux, Harry.
Celui-ci se versa un peu de jus de citrouille, finissant de mâcher ses pancakes.
-Ou c'est tout simplement parce qu'il se méfie de toi. C'est Greengrass qu'il a ramenée, pas toi. Plutôt normal, vu qu'elle est Serpentard. Il devait croire que tu allais la bouffer, ou je ne sais quoi...
Il s'interrompit. Ginny rentrait dans la grande salle et il perdit tout intérêt pour l'histoire de Dean. La chevelure rousse détonait encore plus, maintenant que ses frères avaient quitté l'école, elle était la seule tâche flamboyante de toute la tablée.
Denis Crivey l'accompagnait. Harry fronça les sourcils. Encore le mioche? Il allait jamais le lâcher!
Mais son regard s'assombrit encore plus quand il vit qu'ils ne se dirigeaient pas vers la table des Griffondor. Il était maintenant fréquent que les élèves s’asseyent où il leur plaisait d'aller, en fonction de leurs amitiés plus que de leur réelle maison, mais il aurait au moins espéré un bonjour de sa petite amie!
-Hé, Ginny!
La rousse se retourna sans s'arrêter.
-On passe juste à la table des Serdaigle, Harry! Je viens te voir après!
Dennis lui lança un petit regard contrit et la suivit.
-Eh bien tu vois, Harry, toi qui te plains toujours que Crivey te colle...
-Sauf que là, c'est ma petite amie qu'il colle, Dean.
-C'est par admiration pour toi, assura tranquillement l'autre. Il veut aussi tester la petite amie du survivant...
Il s'interrompit pour éviter le bout de lard que lui avait lancé Harry en riant. C'est vrai, Dean avait raison de plaisanter, il s'inquiétait trop. Ginny pouvait bien passer voir quelques amis à la table des Serdaigle avant de finir le déjeuner avec lui!
Souriant, il la chercha des yeux afin de la contempler. Et il s'étrangla. Elle n'était pas allée voir n'importe qui, à cette table. Michael Corner, c'était son ex, si sa mémoire était bonne!
Il planta une fourchette hargneuse dans sa pile de pancakes. Après tout, qu'elle fasse comme il lui chante. Cela faisait des semaines qu'elle semblait non pas l'éviter, mais tout simplement ne pas voir l'intérêt de passer du temps avec lui. Toujours insouciante et souriante, mais jamais présente quand il avait à lui annoncer que toutes ses soirées seraient prises pendant des mois à cause de Malfoy. Suivant le cours de ses pensées, Harry était le seul à ne pas s'apercevoir que dans la salle de nombreuses voix s'étaient tues.
Pour le première fois, Malfoy était entré pour s'asseoir à la table des professeurs. L'air digne, la longue robe professorale battant ses jambes, il avait longé les tables sans y jeter le moindre regard.
Le élèves le trouvèrent froid.
Les professeurs le trouvèrent digne.
Lui était terrorisé.
Les choses étaient pires que ce qu'il pensait. Il avait vu des Serpentard à toutes les tables, et des Griffondor à la table des Serpentard. En fait, il avait vu plus d'élèves aux tables d'autres maisons que d'élèves assis à la place qui était la leur. Ce désordre lui filait des sueurs froides.
Il alla s'installer à la table des professeurs, nauséeux. A sa droite, Hagrid, qui lui jeta un regard noir. A sa gauche, Horace Slughorn le dévisageait avec un sourire radieux. De toute évidence, il était devenu nettement plus intéressant depuis qu'il était devenu professeur à l'âge de dix-huit ans.
-Mon très cher Malfoy! Je me réjouis d'avoir l'occasion de collaborer avec vous, je crois me rappeler vous avoir eu pour élève il y a quelques temps, dit-il avec un air de conspirateur.
Draco hocha la tête dans sa direction, laissant supposer à son interlocuteur qu'il l'avait entendu. Il avait d'autres priorités, et la légère nausée provoquée par le vue de sang-purs se débauchant parmi des Pouffsoufle ne l'empêcherait pas de remplir son estomac.
-Alors, pourquoi les potions, mmh? J'ai entendu dire que vous étiez doué, certes, mais j'imagine qu'il s'agit pour vous d'un moyen de rendre hommage au professeur Rogue... Très noble, mon garçon, néanmoins si pour vous aider dans votre deuil...
Mais Draco ne l'écoutait plus. Il se contentait de grognements indicatifs de temps à autre, et ne cessait de tendre la fourchette vers les divers plats mis à sa disposition, quand il manqua s'étouffer en voyant l'insigne que portait Slughorn sur sa poitrine.
-Ah, je ne peux qu'approuver votre curiosité, jeune homme!
Petit clin d’œil.
-Je pense que c'est excellent pour le rapprochement des maisons. Personne ne veut revivre ces années de tensions qui nous ont mené à la guerre... La communication et l'égalité entre le élèves est fondamentale, comme je l'explique toujours aux membres de mon petit club... Vous savez que j'ai toujours trouvé des talents dans toutes les maisons...
Draco, halluciné, ne pouvait détourner son regard de l'écusson brodé à même la robe du professeur de défense contre les forces du mal. Les quatre couleurs, les quatre animaux symbolisant les quatre maisons s'y mêlaient.
Il avait eu tort. La situation n'était pas grave. Elle était catastrophique.
Et lui ferait tout pour y remédier, avant que ces fous ne décident de mélanger ensemble les sabliers qui comptaient les points des maisons, avant qu'ils ne lissent toute concurrence, avant qu'ils ne transforment les élèves en foutus clones sirupeux de bienveillance.
Jetant un œil à Potter, qui lui avait eu la décence de rester à la table de Griffondor et de lui témoigner sa haine la veille, il se rassura en se disant que certaines choses ne changeraient jamais.
Il rétablirait la saine rivalité entre maisons, et la punition de Potter tombait à pic pour cela. Se servant dans un plat de saucisses, il commença mentalement à se préparer pour la première soirée en compagnie du brun.
Cette fois, il en était sûr, ce serait piquant.
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Voilà! Je sais, je vous laisse en plan avant la première soirée de punition. Je sais, c'est infernal de suspense :p
Ça vous va, Slughorn en prof de défense contre les forces du mal? C'était ça où je l'évinçais, et je compte donner un joli rôle à son..."club"!
Dites-moi ce que vous avez pensé de la fic!
La suite bientôt... |