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au 31 Mai 21 :
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contenant 15226 chapitres
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Parce que
Par EliH
Harry Potter  -  Romance/Amitié  -  fr
9 chapitres - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 3     Les chapitres     9 Reviews    
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Chapitre 3

Les trois premiers chapitres mettent en place l'histoire. Je sais que plusieurs, si ce n'est tout le monde, attend avec impatience la rencontre entre les enfants et Harry, mais un peu de patience.

Ah et aussi, on me l'a fait remarqué, mais Rigel, c'est moche. Et je suis tout à fait d'accord. Enfin, faut s'y habituer quoi.

Je mets en place le couple Harry/Draco dans le futur. Vous devez en douter, ça va pas fort entre eux.

 

 

 

Lily était installée dans un des fauteuils du bureau directorial, Valentin à ses côtés. Ce dernier ne lui lâchait pas la main et la jeune fille était trop préoccupée par le sort de ses frères pour y faire attention. En un sens, le Serpentard aurait dû être vexé mais après ces dernières semaines où elle lui avait résisté, il se dit que c'était mieux que rien. Et puis James avait disparu, il pourrait profiter de cette excuse pour se rapprocher encore plus d'elle.

Minerva leur tendit une tasse chacun et Lily la refusa, attendant impatiemment des réponses sur l'explosion, et les raisons pour lesquelles la directrice avait refusé qu'ils remontent dans la tour, pour voir si au moins un des garçons y étaient toujours.

- J'ai envoyé une lettre à vos pères, déclara McGonagall.

- Faut-il déjà qu'ils soient à la maison, murmura Lily en se recroquevillant sur elle-même.

- Je sais que vous vous inquiétez pour vos frères, mais ils vont bien.

- Comment vous pouvez le savoir ? Attaqua sarcastiquement la Gryffondor. Vous avez entendu le boucan que ça a fait ? Ils… Ils sont peut-être blessés et vous, vous me dites de prendre un thé dans votre bureau comme si de rien n'était ?

Valentin serra sa main, en signe de soutient. Il devait bien avouer que toute cette histoire était bien étrange.

- Je sais où sont vos frères, expliqua McGonagall avec douceur. Et je sais aussi qu'ils reviendront bien assez tôt. Miss, connaissez-vous les propriétés du Retourneur de temps ?

- Pardon ?

Mais la directrice attendait une réponse, et elle dut bien la donner.

- C'est un petit sablier, expliqua Lily en inspirant profondément. Qui permet de retourner dans le temps. Un tour complet, une heure. Trois tours complets, trois heures. Mais les Retourneurs de temps sont extrêmement rares et seul le Ministère en possède quelques uns.

- Vous savez donc que tous les actes provoqués dans le passé ont une répercussion dans le futur, compléta McGonagall.

Hochement de tête affirmatif.

- Vos frères ont remonté le temps de vingt-cinq ans, expliqua-t-elle en plantant ses yeux dans celles de son élève. Et ils rentreront.

L'information mit quelques instants à remonter dans l'esprit de Lily. Mais quand elle fit le rapprochement entre le Retourneur de temps et ce qu'il s'était passé dans la tour ouest, elle réagit comme toute personne censée:

- Que… Quoi ? Mais… C'est impossible ! C'est un mythe ! Personne ne peut aller dans le passé et encore moins dans le futur ! Ou en tout cas, pas de très longtemps ! Ça peut provoquer énormément de répercussions dans notre présent !

- Il semble que votre jeune frère, Rigel, ait ignoré ce détail.

- Rigel ?

L'idée fit le chemin dans la tête de la jeune fille et elle pâlit considérablement.

- Il… non.

Mais pourtant, si. Elle se rappelait de ces derniers mois, où elle voyait son frère se faire plus secret qu'à l'accoutumé. Rêver encore plus que d'habitude. Il disparaissait de temps en temps sans prévenir personne, marmonnant des choses sur ce que serait le futur et maintenant, elle réalisait que sa grosse tête de frère avait réalisé son rêve le plus fou.

- J'ai aussi prévenu les parents d'Hugo Weasley, rajouta Minerva en gardant un ton doux. Ils seront là au plus tard demain matin. Alors allez vous reposer. Je pense que vous avez vécu assez de choses aujourd'hui. Et monsieur Nott, j'espère que tout cela restera entre nous. S'il venait à y avoir une fuite, je saurais immédiatement d'où elle viendra.

Le Serpentard hocha de la tête. La menace n'était pas voilée, ou si peu. Il poussa doucement une Lily réticente à se lever et McGonagall les prévint qu'une potion de sommeil les attendait à leur chevet. Ils auraient besoin de toutes leurs capacités demain.

 

 

- Lily, ton dortoir se trouve de l'autre côté.

Mais elle l'ignorait depuis qu'ils étaient sortis du bureau de la directrice.

Valentin ne pouvait pas comprendre ce que ressentait la Gryffondor. Il était fils unique, il n'avait d'affection pour personne et la seule envie qu'il avait maintenant, c'était de dormir. Pourtant, il décida de suivre la jeune fille. Quelque chose lui disait que s'il la laissait maintenant, elle échapperait à ses filets pour toujours. Et puis une fille en détresse, ça acceptait toujours plus facilement les câlins, non ?

Le châtain grimaça en voyant les escaliers de la tour ouest devant lui et retint un soupir en voyant la Gryffondor les monter rapidement. Pourquoi est-ce qu'elle n'était pas comme les autres filles ? Pourquoi, dans ce genre de situation, elle ne pleurerait pas tout simplement, et accepterait encore plus simplement sa présence et un possible rapprochement ? Puis il se dit que ce genre de fille n'était pas du tout intéressant et décida que Lily en valait quand même la peine.

- Attends-moi, grommela-t-il en essayant de la rattraper.

- Je n'ai pas besoin de toi, Nott.

- Menteuse.

Lily ne chercha pas à le contredire, ni à l'empêcher de la suivre. Qu'il fasse ce qu'il veut, ce n'était pas son problème.

Le sommet fut atteint au bout de quelques minutes et la jeune fille repoussa la trappe pour monter les dernières marches. La pièce était dans un sale état. De la poussière volait encore et plusieurs objets étaient éparpillés au sol. Une sacoche, une table…

Elle se rapprocha du centre de la pièce et repéra un cercle aux dessins compliqués. Inoffensif maintenant qu'il avait englouti ses frères. Un peu plus loin, elle repéra la sacoche de Rigel. Celle qui ne le quittait jamais, et qui gardait ses petits secrets. Lily le récupéra et fit tomber tout ce qu'elle contenait. Peut-être y aurait-il un moyen pour les faire rentrer plus vite ? Rigel n'était pas assez stupide pour élaborer un plan et ne pas trouver une issue de secours au cas où il y aurait un soucis. Comme rester prisonnier du temps.

Le carnet du blond tomba au sol. Puis un stylo-Bic, merveilleuse invention des Moldus, un portefeuille, quelques Chocogrenouilles, une gourmette frappée du « PM » des Potter-Malfoy, une sorte de pelote de fil brillant. Et une feuille volante recouverte de l'écriture de son petit frère.

Elle s'accroupit pour la récupérer et commença à la lire. Avant de retenir son souffle, et de verser des larmes amères.

- Lily ? Qu'est-ce que tu as trouvé ?

Valentin s'était rapproché d'elle en la voyant, immobile.

- Fous-moi la paix pour une fois, souffla-t-elle en serrant la liste qu'avait fait Rigel avant de partir. Juste, pour ce soir, fous-moi la paix…

- Qu'est-ce qu'il se passe ?

Mais elle ne parvint qu'à faire une grimace avant de lâcher la bride à ses larmes.

Rigel, pensa-t-elle, pourquoi avoir gardé tout ça pour toi pourquoi ne pas nous en avoir parlé plus tôt

Elle sentit très faiblement des bras l'encercler et continua de pleurer.

Sur la disparition de ses frères, sur sa famille si désunie, sur tellement de choses…

Ce fut bien plus tard, après avoir utilisé Valentin comme un mouchoir géant, qu'elle s'endormie d'épuisement contre lui, la liste de Rigel entre les mains.

Le Serpentard se permit de la lire et poussa un soupir en serrant un peu plus la jeune fille contre lui. Dormir dans une tour empoussiérée n'était pas dans ses projets mais il ne pouvait pas la réveiller alors qu'elle était blottie contre lui ! Alors il s'adossa un peu mieux contre le mur et tenta de dormir, le nez dans le cou de Lily.

 

Liste de choses à faire quand on sera là-bas:

- Regarder en quelle année on a atterri et le cours du Gallion

- Voir avec qui James et les autres vont finir et ce qu'ils deviennent

- Voir ce que je deviens plus tard

VOIR SI LES PARENTS SONT TOUJOURS ENSEMBLE

 

 

Ce qui réveilla Lily le lendemain, ce fut le tonnerre. Puis les douleurs partout dans son corps qu'avait entraîné sa position en s'endormant.

Elle se demanda pourquoi elle dormait assise, par terre, dans un lieu avec plein de courant d'air.

Puis elle se demanda ce qui la chatouillait dans le cou depuis son réveil. Et pourquoi Nott la serrait dans ses bras.

Pourquoi Nott la SERRAIT dans ses BRAS ?

En rougissant furieusement, elle le repoussa et s'éloigna le plus possible de lui. Merlin, mais qu'est-ce qu'il s'était passé ?

Pendant que Nott grognait de douleur dans son coin, elle lança un coup d'œil rapide autour d'elle et tout lui revint.

James, Rigel et les jumeaux avaient disparu quelque part dans le passé. Et elle avait découvert l'ambition principale de son frère qui les avait entraînés dans cette bouse de Dragon.

- Mince, quelle heure est-il ? S'inquiéta Lily en relevant sa manche.

Sept heures.

Est-ce que Ron et Hermione étaient arrivés ? Et surtout, est-ce que ses pères avaient vu le message ?

Elle sursauta quand un poids lui tomba dans le dos.

- Lil's… j'ai mal partout, gémit Valentin en frottant son visage dans les cheveux auburn de la Gryffondor.

- Nott, mais c'est quoi ce comportement ? S'horrifia-t-elle en tentant de se dégager.

- Hum…

Mais le garçon ne voulait pas la lâcher. Pire: il la serrait dans ses bras comme une espèce de nounours.

- Nott, murmura Lily au bout de quelques secondes. Ne me dis pas que tu es du genre… câlin le matin ?

Un soupir lui répondit et cela fut suffisant pour la faire réagir.

Pendant les vacances d'été, son père Harry l'avait inscrite à des cours d'auto-défense, non voulus mais utiles. C'était James qui avait supplié qu'on lui fasse apprendre quelques bases au cas où des pervers ou des malades mentaux voudraient s'en prendre à elle. La Gryffondor avait trouvé cela totalement déraisonné et illogique mais elle était la seule fille de la famille, et cela avait suffi à ce que son père accepte la requête de l'aîné.

Lily se permit donc de mettre en pratique ce qu'elle avait appris pendant les deux mois de vacances et Valentin Nott se retrouva au sol, le souffle coupé, bien réveillé.

- C'est pas parce que James n'est pas là que tu peux être encore plus chiant que d'habitude, fit-elle avec un sourire supérieur. J'espère que ça te servira de leçon.

Valentin ferma les yeux quand elle s'éloigna de lui et laissa un faible sourire fleurir sur ses lèvres quand il entendit un « Merci pour hier soir », puis des pas qui allaient decrescendo. Pouvait-il prendre ce qu'il s'était passé comme un accord pour la séduire ?

 

 

Hermione et Ron Weasley arrivèrent à Poudlard sur les coups de huit heures du matin, un peu paniqués, perdus.

Leur ancienne directrice de maison leur avait envoyés un message leur demandant de venir à Poudlard au plus vite, car cela concernait Hugo, leur fils. Alors ils étaient là tous les deux, dans le bureau de Minerva McGonagall, s'attendant à ils ne savaient trop quoi, jusqu'à ce que des coups soient frappés à la porte et que leur fille aînée, Rose, et Lily Potter-Malfoy se présentent devant eux.

- Bonjour Ron, bonjour Hermione, salua la Gryffondor avec un faible sourire.

- Bonjour maman, bonjour papa, rajouta leur fille, l'instant de surprise passé.

- Rose, Lily, que faites-vous là ? Demanda la jeune femme en se levant pour les embrasser.

- Elles sont autant concernées que vous, intervint la directrice en faisant apparaître deux autres chaises.

- Harry et Draco ne sont pas là, remarqua Lily avec une pointe d'amertume.

- Commençons sans eux, vous devez comprendre ce qu'il se passe et le plus tôt sera le mieux.

McGonagall observa le couple Weasley et se dit que la matinée allait être longue…

 

 

- Donc, résuma Hermione en fronçant les sourcils. Vous me dites que mon fils se trouve actuellement dans le passé, avec les fils d'Harry. Et qu'on ne peut rien faire.

Hochement de tête positif.

- C'est une blague, professeur ? Trembla Ron en serrant les poings.

- Je suis désolée.

- Mais, tenta à nouveau le rouquin. C'est impossible de retourner dans le temps ! Ou en tout cas, de remonter autant d'années ! Et si Hugo est dans le passé, comment ça se fait qu'on ne se rappelle de rien ? On devrait avoir quelques souvenirs quand même ! Un garçon qui débarque du futur, ça ne doit pas passer inaperçu !

- Il avait été convenu que les garçons restent dans la tour ouest pendant leur séjour, réexpliqua calmement la directrice. Jusqu'à ce qu'ils trouvent le moyen de rentrer chez eux.

- Et quand vont-ils renter ? Demanda Rose, qui n'avait pas ouvert la bouche de tout le récit.

- Dans une semaine.

- Je… je ne comprends pas, réattaqua Ron. Si vous savez quand ils vont revenir, vous devriez aussi savoir comment accélérer la chose !

- Il avait été convenu que les garçons trouvent la solution par eux-mêmes, s'excusa McGonagall. Nous leur apportions toute l'aide nécessaire, mais toucher au futur ou essayer de le connaître était trop dangereux. Le professeur Flitwick, Chourave, Madame Pomfresh et moi-même avons scellé cette histoire d'un Serment Inviolable qui nous interdisait d'en parler, pendant ces dernières années. Mais maintenant qu'ils sont dans le passé, le Serment est nul et il était de mon devoir de vous expliquer pourquoi votre fils n'était plus à Poudlard, à notre époque.

Ron ne voulait pas assimiler. Et même Hermione, qui avait passée une année entière à jongler entre les cours et le Retourneur de temps, avait du mal à accepter que son fils, son bébé, était quelque part dans son passé à elle, et qu'il n'avait pas encore trouver le moyen de rentrer.

- Et tout ça, c'est de la faute de Rigel, accusa le rouquin en crispant sa mâchoire de colère.

- Ron !

- C'est lui qui est responsable, non ? C'est lui qui a décidé d'embarquer Hugo dans toutes ses expériences dangereuses ! Tu ne te rappelles pas de la fois où on a retrouvé Hugo dans le salon, totalement saoul ?

- Chéri, ce n'était pas de la faute de Rigel, défendit Hermione. Hugo s'est trompé de verre et a pris le Whisky-Coca de Teddy.

Bon, pour l'exemple, il pouvait repasser, mais il se rappelait de toutes les fois où son fils était rentré à la maison, de la suie dans les cheveux, ou des marques noirs sur le visage, ou des déchirures sur ses vêtements ! Et à chaque fois, ça arrivait quand il allait voir Rigel !

- Que devons-nous faire ? Soupira finalement Ron.

- Rien.

- Merlin, grommela-t-il. Et toi Lily, que vas-tu faire ? Je me demande ce que pensent Harry et Draco.

- Ça ne doit pas les intéresser plus que ça, répondit la jeune fille avec un air crispé.

- Tu rigoles ? S'écria Ron. À part toi, tous les autres ont disparu ! Et d'après ce que j'ai compris, si James ne t'avait pas empêché d'y aller, toi aussi tu serais là-bas !

Mais il dut comprendre qu'il était allé trop loin en voyant la mine abattue de la Gryffondor.

- J'ai envoyé Harry en mission la veille, déclara-t-il. Mais je pense que je peux le faire rapatrier d'ici cet après-midi.

- Le travail est plus important pour lui.

- Mais non ! Entre son travail et ses enfants, le choix est rapidement fait. Et puis je suis son supérieur, alors il n'aura pas d'autres choix que de m'obéir. Ne t'inquiète pas.

- Je vais chercher Draco dans ce cas, rajouta Hermione en prenant Lily dans ses bras. Ça va aller.

Mais ça n'irait pas. Elle le savait. Harry et Draco étaient plongés dans leur travail depuis bien trop longtemps, ils ne savaient plus trop comment se comporter avec leurs propres enfants et c'était pire quand ils étaient l'un en face de l'autre. C'était bien pire…

- Ça va aller, répéta Hermione avant de l'embrasser sur le front. Tenez nous au courant du retour de Hugo. Je vais faire des recherches de mon côté. Viens Rose, je voudrais te parler.

Minerva McGonagall hocha de la tête et sentit un poids en moins sur ses épaules. Il ne manquait plus que le couple Potter-Malfoy, et elle espérait qu'ils réagissent aussi bien que les Weasley.

- Professeur, fit la voix de la jeune Gryffondor. Je doute que mes parents viennent. Même si Ron et Hermione disent le contraire. Je vais aussi faire des recherches de mon côté.

- Miss Potter-Malfoy, vous ne serez pas exempté de cours.

- Nous sommes samedi, professeur. Et puis vous ne m'avez pas donné l'insigne de préfète pour rien. Je saurais géré.

Lily sortit du bureau et décida de retourner à la tour ouest. Elle y avait laissé la sacoche de Rigel.

 

 

- Lil's ?

Tout son corps se tendit. Avant de se rendre compte qu'il était accompagné et donc, qu'il n'y aurait aucun soucis.

- Samuel, Louis.

Les deux Serpentards lui faisaient face, tous deux un énorme sourire sur le visage. Qu'ils perdirent en voyant la tête que faisait la jeune fille.

- On dirait que t'as pas dormi de la nuit, fit remarquer Louis avec une grimace.

- Et tu as l'air préoccupé, rajouter Samuel en s'approchant un peu d'elle. Un soucis ? C'est James ? Nott ?

- Si on retrouve James, on le bute ! S'exclama Louis avec un sourire mauvais. Tu ne l'aurais pas vu, d'ailleurs ? Quand on s'est réveillé ce matin, il n'était plus là. Nott non plus d'ailleurs.

La Gryffondor réalisa brusquement que la directrice n'avait pas abordé ce sujet. Comment expliquer à Poudlard qu'il manquait cinq élèves, et pas n'importe lesquels ? Et surtout, trouver une excuse plausible pour les proches ?

- Euh… je ne sais pas, hésita-t-elle. Je ne l'ai pas vu depuis hier.

- Il doit se cacher pour ne pas donner les lettres d'excuses, ricana Louis. Mais je les ai récupérées. Alors il n'aura pas d'excuses face à Sodbury et Didot. Ni à toi d'ailleurs.

Le rouquin farfouilla dans son sac avant de lui tendre plusieurs rouleaux de parchemin.

- Tiens, fit-il. Il y en a trois. Une de moi, de Sam et de James. On a décidé que chacun donnerait les lettres à une fille et je suis tombé sur toi. Désolé encore hein, je viens de me rendre compte que ça avait été trop débile de vous faire ce coup-là.

Puis Louis entraîna son cousin derrière lui, pendant que Lily fixait les rouleaux de parchemin d'un œil vide.

Cette histoire avait l'air de dater alors qu'elle ne s'était passée que la veille…

En soupirant pour la énième fois, elle se dirigea vers la tour ouest, sans remarquer qu'on la fixait avec insistance, avec amour et… un brin de perversité.

 

 

Rien n'avait bougé depuis le matin. Comme quoi, Nott était parti juste après elle, sans chercher à s'éterniser.

Elle récupéra la sacoche de Rigel et ramassa tout ce qu'elle en avait fait tomber. Un pincement au cœur en détaillant la gourmette de son frère, qu'elle avait, elle, sous forme de pendentif, un froncement de sourcils en feuilletant le carnet rempli de chiffres et de schémas incompréhensibles, un léger sourire amusé face aux Chocogrenouilles.

Lily fit le tour de la pièce, redessinant le cercle des yeux, ramassant au sol une cape qu'elle reconnut comme la Cape d'Invisibilité de son père, que James avait piqué dans son armoire en entrant en Première Année. Elle ne l'avait pas repérée la veille.

Mais ce qui fit battre son cœur un peu plus vite, qui lui fit revivre un faible espoir, ce fut le bout de carte qu'elle voyait, caché sous le battant de la trappe. Était-ce… la Carde du Maraudeur ? Celle que James avait dans les mains quand ils s'étaient précipités là, la veille au soir ?

Elle referma la trappe, afin d'avoir accès à l'objet et sa tête bourdonna. C'était bien la Carte. Et Merlin, James n'avait pas prononcé la formule pour tout effacer puisqu'elle continuait à montrer les points minuscules des élèves se promenant dans le château, dans le parc…

Elle le ramassa et se retrouva, dans la tour ouest. Un coup d'œil au bureau directorial montra que McGonagall n'avait pas bougé. Il y avait aussi Christine… Samuel et Louis… Rose… Nott… mais pas de James. Ni de Rigel. Et encore moins d'Albus ou de Caleb.

Ils étaient nulle part.

Une goutte tomba sur la Carte. Puis une autre.

Ni dans leur dortoir, ni dans les couloirs.

Elle réalisa alors qu'elle était la seule de la famille à être restée. Elle était la seule Potter-Malfoy présente dans ce château. Et pour la première fois de sa jeune vie, elle se dit qu'elle voulait revoir son enquiquineur de grand-frère la défendre, revoir Rigel faire des expériences bizarres avec Hugo, et revoir les deux jumeaux se prendre la tête pour un rien.

- Mince, renifla-t-elle. Ne me laissez pas toute seule…

Le bruit de papier roulé l'interpella. À ses pieds, les lettres d'excuses que Louis lui avait remis tout à l'heure.

En s'accroupissant, elle en récupéra une et reconnut l'écriture de James.

Elle se dit vaguement qu'il avait dû mettre plein de bêtises et d'excuses faussement plates pour remplir les lignes. Et elle avait bien raison. Sauf qu'elle connaissait son frère. Et qu'ils avaient fait les quatre cents coups ensemble, quand ils étaient petits. Alors elle comprit immédiatement que sous cette couche d'hypocrisie, se cachait sa vraie lettre d'excuse. En tirant sa baguette de la manche, elle lança un simple finite et le gribouillis changea.

 

Lil's,

Je sais que tu es furieuse contre moi et je sais aussi que tu vas avoir du mal à me pardonner. Pourtant, je ne m'excuserais pas. Tu me connais, je ne laisserais jamais personne voir le corps de ma sœur, même à moitié dénudé. L'idée venait de Sam et je n'étais pas très chaud pour le suivre, surtout, en sachant que tu étais de la partie. Mais j'ai accepté. Parce que Louis et Sam sont de gros pervers et que même si je les considère comme des frères, j'accepterais jamais que l'un ou l'autre te voient en train de te déshabiller. Rien que d'y penser, ça m'énerve.

J'ai tout de suite repérer ta cabine et j'ai fait exprès de leur faire croire que c'était celui de Christine. J'ai dû t'effrayer comme pas possible pourtant, quand on était petit, on prenait nos bains en commun ! Et on dormait ensemble, avant que tu ais tes règles. Alors pourquoi avoir fait ta Gryffondor enragée ? Je ne te comprends pas.

Bon, dans tous les cas, je ne m'excuse pas, même si McGonagall nous met à la torture depuis deux bonnes heures pour que je le fasse.

 

Jay

 

 

- Espèce de crétin, murmura Lily en essuyant ses larmes.

 

OoooooOoooooO

 

Harry souffla un bon coup en arrivant devant les grilles de Poudlard. Et une vague de nostalgie le prit à la gorge.

Tellement de souvenirs y étaient restés. Tellement de sourire et de fous rire, tellement de colère et de tristesse aussi. Tellement de morts. Il n'était pas revenu dans cette école depuis qu'il l'avait quitté, vingt-quatre ans plus tôt, et même quand ses fils faisaient une énorme bêtise, il ne faisait pas le chemin, demandant simplement un compte-rendu à McGonagall afin de leur remonter les bretelles quand ils rentraient à la maison pendant les vacances.

Le Gardien des clés arriva pour lui ouvrir, et Harry ne put s'empêcher de le comparer à Hagrid. Qui était parti avec son demi-frère, Graup, afin de faire le tour du monde, paraît-il, et dont il n'avait plus de nouvelles depuis plus d'un an.

- La directrice vous attend, annonça l'homme d'une cinquantaine d'année, une pipe entre les lèvres.

- Merci, fit le brun en s'éloignant de la fumée recrachée.

- Vous connaissez le chemin ?

- Oui, merci.

Et l'Auror s'éloigna rapidement, pressé d'en finir.

Il était en pleine mission quand l'ordre était tombé. Il devait revenir au bercail, quelqu'un d'autre le remplacerait. Signé le Directeur en chef du bureau des Aurors, Ronald Weasley.

Sur le coup, il avait été très surpris. Rapatrié l'après-midi même, il n'avait eu que le temps de prendre une douche avant que son supérieur débarque chez lui et l'envoie à Poudlard.

Un soucis avec ses enfants apparemment. Draco était prévenu aussi.

Harry s'était vaguement demandé pourquoi on le virait d'une mission importante pour ses gosses. Après tout, ils faisaient des bêtises tout le temps. James comme Rigel. Il avait l'habitude, et la directrice savait quoi faire dans ces moment-là. Mais Ron n'avait rien voulu savoir et l'avait poussé hors de chez lui, l'obligeant à transplaner devant l'école.

Le brun regarda la gargouille et soupira. Il ne connaissait pas le mot de passe !

- Jamais à l'heure, grommela la statue.

- Euh… je suis attendu par la directrice, tenta malgré tout Harry.

- Oui oui, je sais.

Puis un escalier en colimaçon qui tournait lentement comme un escalator apparut derrière elle et le brun grimpa dessus. Il arrivait bientôt au bureau quand des éclats de voix traversèrent la porte.

En fronçant les sourcils, il reconnut celle de son mari, Draco, qui était en fait, le seul à vociférer. Il frappa à la porte et le silence s'installa de l'autre côté du battant avant que des pas précipités se rapprochent et Harry fit face à celui qui partageait sa vie depuis des dizaines d'années. Grand, blond, le visage pointu, le regard furieux, Draco Malfoy faisait peur à voir à cet instant.

- Ah ! S'écria moqueusement le blond en le dévisageant. Moi qui pensais que le grand Auror Potter-Malfoy ne se manifesterait pas aujourd'hui !

- C'est quoi ton problème ? Attaqua Harry en gardant les sourcils froncés.

- Moi ? Rien ! Je viens d'apprendre que nos enfants, tu sais, ce que tu voulais tant, ont disparu quelque part dans le passé et qu'il n'y a pas moyen de les faire revenir !

- Quoi ?

- Mais si tu étais arrivé plus tôt, c'est sûr qu'on n'aurait pas à répéter et qu'on essaierait de trouver une solution !

- Draco, t'es chiant là. Je viens à peine de rentrer d'une mission !

- Oui excuse-moi, une mission ! Dangereuse ? Comme tu les aimes ? Oui, je suppose que ça doit être ça. Tu as dû trouver ça plus intéressant que la disparition de…

- Monsieur Malfoy… Potter, intervint Minerva en haussant la voix, je pense que vous avez besoin d'un peu de temps pour assimiler la nouvelle.

- Qu'est-ce que vous voulez que j'assimile ? Cracha Draco en s'en prenant à elle. Vous venez de m'annoncer que mes gosses étaient perdus ! Disparus ! Ils sont livrés à eux-mêmes dans une époque qui n'est pas le leur ! Merlin, s'ils tombaient en pleine guerre…

- Ils sont arrivés en fin 1998, le coupa la directrice. Je viens de vous le dire. Ils ne risquent aucun danger.

- Sauf celui de ne pas rentrer dans notre présent !

- Attendez une seconde ! S'exclama Harry en levant les mains en signe d'apaisement. Professeur, vous dites que nos enfants, les garçons, et Lily, ont remonté le temps ?

- Lily aussi ? Demanda le blond en se rapprochant du bureau directorial.

- Non, votre fille est restée ici. Hugo Weasley fait parti de ceux qui sont dans le passé.

- Le fils de Ron et d'Hermione est dans le passé ? Répéta Harry, dont la tête commençait à bourdonner furieusement. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- Rigel a eu les yeux plus gros que le ventre et a décidé de jouer avec le feu, expliqua Draco à la manière des Moldus. Sauf que ça lui a explosé dans la figure et ils ont tous disparu. Sous les yeux de la directrice !

- Mais…

Harry était de plus en plus perdu. Ses fils, et celui de Ron et d'Hermione, se trouvaient dans le passé ? À cause de Rigel ?

- Et il n'y a aucun moyen de les ramener ? Murmura le brun en fixant ses yeux verts dans ceux de son vis-à-vis.

- Comme je l'ai dit à votre mari plus tôt, déclara calmement McGonagall, ils ont toutes les ressources nécessaires à leur disposition pour pouvoir rentrer dans notre présent. Nous étions quatre à connaître ce secret et nous l'avons scellé sous un Serment Inviolable.

- Mais comment vous pouvez être aussi sûr de leur retour, hésita Harry en s'installant dans un des fauteuils.

- C'est elle qui les a reçus, grommela Draco en se massant le front. Elle l'a dit, ils sont arrivés après la guerre, et après la guerre, c'est elle qui est devenue directrice de Poudlard. Merde, mais pourquoi je n'ai aucun souvenir sur eux ? Des visiteurs du futur, ça ne passe pas inaperçu !

- Ils ont passé tout leur séjour dans la tour ouest du château.

- Comme des prisonniers en plus ! S'exclama le blond. Vous savez ce que vous encourrez pour avoir perdu cinq enfants ? Qui étaient sous votre responsabilité ? Et surtout, alors que vous saviez tout ?

- Draco, ce n'est pas le moment de recracher ton Code Pénal. Et puis on n'est pas dans le monde moldu, ça sera pas pareil.

- Excuse-moi si je recrache mon Code Pénal, comme tu dis, mais j'allais entamer un procès quand Hermione a débarqué pour me dire que les enfants avaient des problèmes et que je devais immédiatement aller à Poudlard.

- C'est bon, j'ai compris que t'étais sur les nerfs ! T'as fini ?

- Comment tu peux prendre ça aussi légèrement ? Hurla le blond. Ça ne te fait rien de savoir que tes enfants n'existent plus dans ce présent ? Ça ne devrait même pas m'étonner en fait, tu préfères de loin tes missions dangereuses à ta famille !

- Moi ? Moi je préfère mes missions dangereuses à ma famille ? Ce n'est pas moi qui suis plongé dans mes dossiers nuit et jour ! Ce n'est pas moi qui laisse les enfants faire leurs bêtises comme bon leur semble ! Ce n'est pas moi non plus qui ai laissé Rigel faire exploser la moitié de la maison !

- Tu vas pas me balancer cette histoire vieille de six ans ! Et si t'es pas content d'avoir ce gosse, t'avais qu'à ne pas m'engrosser !

- SUFFIT !

Le couple continuait de se lancer des regards haineux, pendant que McGonagall se sentait profondément gênée par tout ce qu'elle entendait. Merlin, ce couple pourtant si amoureux, si heureux qu'elle avait vu à leur mariage avait disparu pour laisser place à deux hommes amers ! Que s'était-il donc passé pour qu'ils en arrivent là ?

- Quelqu'un se trouve derrière la porte, déclara-t-elle en ouvrant le battant de bois d'un coup de baguette.

Et effectivement, une jeune fille de quinze ans, au cheveux auburn, pâle comme la mort, se tenait maintenant devant eux, les yeux brillants de larmes contenues.

- Lily, soufflèrent les deux hommes en s'approchant d'elle.

- Je ne pensais pas que vous viendriez, les arrêta la Gryffondor en se reculant imperceptiblement. Vous avez pourtant beaucoup de travail, et vous ne vous déplacez jamais quand vous êtes convoqués. Ron et Hermione ont dû bien faire leur travail.

Le couple se lança un regard gêné, ne sachant comment réagir.

- Professeur, continua Lily en contournant ses pères. J'ai trouvé le carnet de Rigel dans la tour ouest. Je suppose qu'il contient énormément d'informations pour les faire revenir à notre époque. Mais je n'ai aucun moyen de décoder tout son charabia.

- Alors laissez ça de côté, et allez vous reposer, déclara la directrice en la fixant dans les yeux. Vous n'avez pas bu la Potion que j'ai fait laisser à votre chevet, je suppose.

- Je ne suis pas fatiguée. Je m'inquiète, tout simplement. Et aussi, ça m'est venu à l'esprit tout à l'heure, mais que dois-je dire aux autres au sujet de la disparition de mes frères ? Je ne peux pas leur annoncer qu'ils sont dans le passé, ça serait bien trop étrange.

- Dites-leur tout simplement que leurs parents sont venus les chercher et qu'ils reviendront dans quelques semaines, proposa la directrice après avoir lancé un coup d'œil au couple Potter-Malfoy. Ça serait tout à fait plausible.

Lily hocha de la tête et prit congé.

- Lil's, tenta Harry.

- J'ai des choses à faire, déclara faiblement sa fille. Peut-être que vous regrettez la naissance de chacun d'entre nous, mais moi, je tiens à eux et je ferais tout pour qu'ils rentrent le plus vite possible.

Puis elle referma la porte sur elle, laissant ses deux pères, coupables.

- Désolé, soupira Harry en se passant une main sur le visage. J'ai été trop loin.

- Hum, moi aussi.

Mais Minerva voyait pertinemment que cette réconciliation n'était pas sincère. Les deux hommes ne se regardaient pas et cela relevait plus de l'automatisme qu'autre chose. Ce n'était pas la nouvelle de leurs enfants dans le passé qui provoquait cette réaction violente entre eux, ça avait l'air ancien. Beaucoup plus ancien. Comme s'ils avaient eu besoin d'un déclencheur, si minime soit-il, pour se reprocher tous les maux du monde.

- Je vais rentrer, murmura le brun en amorçant un premier pas. Je pense… que j'ai besoin de réfléchir un peu à tout ça.

- Je serais à votre écoute, si besoin est, ajouta la directrice en levant de son fauteuil.

- Je te suis, se décida Draco. Nous n'avons rien à faire là et je pense qu'il faut qu'on discute.

L'Auror hocha de la tête et le couple sortit de son bureau.

Minerva se demanda vaguement si Lily et les autres enfants Potter-Malfoy subissaient cette étrange pression au quotidien, quand ils étaient chez eux.

 

 

 

Non corrigée, vous avez dû vous en doutez. J'espère que vous n'allez pas m'abandonner parce que je fais traîner les choses, je serais triste sinon (en plus de finir boucher et malade à cause de mon rhume)

à la semaine prochaine

EliH

 
 
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