Salut à tous et à toutes, désolée d'avoir oublié de poster haha
Sinon, bonne lecture.
Harry fit le tour de la pièce du regard. Cinq garçons le fixaient, paniqués. Des jumeaux, qui ne devaient pas avoir plus de onze ans, étaient installés sur les lits à baldaquin pendant qu'un roux, un blond et un brun se tenaient près de la table. Il fronça les sourcils en détaillant le brun. Grand, les cheveux épais mais lisses, des yeux écarquillés, il lui rappela vaguement quelqu'un. Mais qui ?
Le bruit du tonnerre le fit sortir de son observation et se dit que ce n'était vraiment pas un temps pour se promener dans le château.
Telle fut sa dernière pensée avant de sombrer dans l'inconscience.
…
- Mais t'es malade ! hurla Rigel en voyant le corps immobile de son père au sol.
- J'ai réagi à l'instinct, dit James en guise d'excuse après avoir rangé sa baguette. Le tonnerre m'a réveillé. C'est juste un sort de Stupéfixion.
- Il faut le ramener à la tour de Gryffondor, décida Rigel en soulevant les paupières d'Harry – au cas où James se serait trompé d'informulé.
- On connait pas le mot de passe, grimaça James.
- Alors on le laissera dans un couloir.
- Mais t'es malade ! T'imagine si le concierge le retrouve ? Il va être puni…
- On n'a pas le choix, coupa le blond en se relevant. Qu'est-ce que tu comptes lui dire s'il se réveille et qu'on est toujours là ? Salut, on est tes enfants, oui, tu sais, ceux qui sont arrivés du futur un peu par hasard ! Tu veux lui dire ça ?
- Bien sûre que non ! Mais comment il a fait pour monter aussi ? Chourave a dit qu'elle avait lancé un sort répulsif en bas !
- J'ai une idée là-dessus, grimaça Rigel. On a le droit de monter et descendre cette tour sans aucun problème. On est donc l'exception avec McGonagall, Chourave, Flitwick et Pomfresh. Mais Harry n'est pas un simple élève. C'est un Potter. Je pense que le sort l'a reconnu comme l'un des nôtres et c'est pour ça qu'il a pu monter.
- Donc tous les Weasley pourraient monter aussi, murmura Hugo en pâlissant un peu plus.
- Et Draco…
Pendant que James et Rigel cherchaient à trouver une solution à ce nouveau problème, Albus avait décidé de mettre son père sur un lit. Après tout, le pauvre n'avait pas demandé à être stupéfixé. D'un sort de Lévitation, le corps immobile quitta le sol et atterrit près de Caleb. Albus grimaça, il n'était pas encore très au point avec cette formule.
Son jumeau se décala un peu pour faire de la place à la victime et tous deux se mirent à le détailler. Caleb fronça les sourcils en remarquant les cernes qui mangeaient la moitié du visage de leur géniteur et Albus s'amusa à passer ses mains dans les cheveux épais et indomptables.
Pendant quelques instants, Caleb eut l'impression de revenir plusieurs années auparavant, la fois où Harry s'était endormi sur le canapé, et que lui et son frère s'étaient mis à le tripoter.
Les chouchous roses de Lily dans les cheveux, un peu de feutres sur les joues.
C'était la première et la dernière fois que leur père avait ainsi baissé sa garde: il l'avait profondément regretté en se regardant dans le miroir pour voir les dégâts.
Albus eut le même sourire que lui et il se dit que peut-être, ils étaient encore sur la même longueur d'onde malgré les années. Puis son frère fronça les sourcils et regarda tour à tour le corps de leur père, puis sa baguette.
Caleb chercha un instant dans ses souvenirs. Il avait vu le contre-sort quelque part dans les manuels de James et murmura un « Enervatum ? » pas très convaincant. L'autre haussa des épaules et lança la formule avec son aide.
Le sourire satisfait du brun montra que ça avait marché. Déjà, Harry clignait des yeux, perdu, et Albus arborait un sourire particulièrement retors.
- Bonjour Harry, salua Albus, tu t'es… évanoui et on t'a mis sur le lit. Ça va ?
Le brun garda le silence, le fixant sans comprendre.
- Tu as vachement changé, reprit le jeune garçon en fronçant les sourcils.
- Euh… hum… qui es-tu ? On se connait ?
La dernière question était posée de façon générale. Le silence s'était fait dans la pièce et Hugo avait préféré s'asseoir autour de la table, la tête entre les mains. James et Rigel se regardèrent et l'aîné poussa un soupir à fendre l'âme.
- Bonjour, dit-il en s'avançant vers le lit.
Harry le dévisageait au point de le rendre mal à l'aise.
- Harry, se lança James. Tu vas trouver ça bizarre mais… je m'appelle James Potter-M…
Le Serpentard se tût sous le coup de coude que son frère lui mit dans les côtes. Aïe.
- Potter, répéta Rigel avec un sourire crispé. Il s'appelle James Potter. Et moi, c'est Rigel Malfoy. Le garçon qui t'a réveillé, c'est Albus Potter.
Ce dernier se sentit vaguement coupable sous le regard que lui lançaient ses grands-frères. Mais très vaguement.
- Et celui qui est à côté, c'est son jumeau, Caleb Potter. Le rouquin à côté, s'appelle Hugo Weasley.
Le silence reprit ses droits, mais leur père adolescent gardait le silence, les sourcils froncés. Il devait croire à une énorme blague.
- Qu'est-ce qu'on fait ? murmura James entre les dents, en se rapprochant du blond.
- Je ne savais pas avoir de la famille encore vivante.
Tous les yeux se fixèrent sur Harry. Pouvaient-ils garder cette version ? Ça avait l'air tellement surréaliste !
- On est tes fils, annonça Albus en ignorant le sifflement d'avertissement de James. On vient du futur.
- Al !
- Bah quoi ? Il va comprendre même si tu lui racontes des salades. Il n'est pas si bête que ça.
Rigel se passa une main sur le visage. Pourquoi ne s'étaient-ils pas préparés à ce cas de figure ? Et pourquoi leur petit frère voulait-il tant qu'Harry apprenne leur existence dans son passé ?
- Je… je crois que je ne dors vraiment pas assez, bégaya Harry en se frottant le front. Je commence à avoir des hallucinations…
Les garçons le regardèrent s'éloigner d'eux en marmonnant tout seul, puis descendre par la trappe.
- Qu'est-ce qui t'a pris de dire ça à Papa ! explosa James contre Albus. Il te manque vraiment un boulon dans le cerveau !
- Tu ne vas pas me dire que tu aurais voulu cacher ton identité devant lui, répliqua le jeune Serpentard en croisant les bras en signe de défi.
- C'est pas le sujet ! McGonagall a clairement dit qu'il ne fallait absolument pas avoir de contact avec le passé ! Et qu'est-ce qu'on vient de faire ? Lui parler !
- Et depuis quand tu lui obéis ?
- Il faut déménager, décida Rigel en lançant un coup d'œil aux piles de livres étalées un peu partout dans la pièce. Si Harry décide de revenir, il devra vraiment croire qu'il a rêvé.
- Non ! La tour ouest est le seul endroit où on est tranquille ! protesta James. Crois-moi, le reste du château est bondé, peut-être qu'un sort d'Oubli sur Harry… ?
- Parce que tu maîtrises ce sort, toi ? s'énerva le blond. Imagine que tu lui supprimes tous ses souvenirs ? Comment il va faire ?
- Euh… les gars ? appela Hugo.
- Quoi ?
Les deux garçons tournèrent la tête vers la direction que pointait le doigt du rouquin: la trappe. Où une tête les fixait avec un air ébahi.
- Vous êtes vraiment réels…
- Et merde, jura James. On n'a pas le choix. Harry, tu peux venir t'asseoir ?
Le Serpentard ignora le regard désapprobateur de son frère blond et s'installa devant la table. Quelques secondes après, leur père adolescent l'imitait et le détaillait, une lueur d'intérêt dans les yeux.
- Tu ressembles pas mal à mon père, dit-il. Tu as même ses yeux.
- Tu me le dis souvent, acquiesça James avec un sourire nostalgique.
- Qui est la mère ?
L'aîné regarda tour à tour les autres garçons qui s'étaient rapprochés de la table. Que répondre à ça ?
- Tu ne la connais pas encore, déclara Rigel avec beaucoup de sérieux.
- Ce n'est pas Ginny ?
James haussa les sourcils, étonné.
- Ginny ? Demanda-t-il. C'est qui celle-là ?
- C'est la sœur de Ron, répondit Rigel avec un air agacé. Enfin… d'après ce que j'ai compris.
Le blond baissa les yeux sous le regard inquisiteur de son père.
- Tu es un Malfoy ?
« Un Potter-Malfoy pour être plus précis », pensa-t-il avant de sourire.
- Oui, mon père est bien Draco Malfoy, si c'est la question que tu te poses.
- La directrice est au courant de votre présence ici ?
- C'est elle qui a fait installer tout ce qui se trouve dans la tour, acquiesça Rigel. Et elle nous a aussi interdit de nous approcher des élèves du passé.
Harry sembla assimiler la réponse avant de sourire, moqueur.
- Ah, mince, c'est finalement un élève du passé qui vous a approchés…
Le rouquin près de lui s'étouffa devant sa remarque, mais les quatre autres garçons se regardèrent, étonnés, avant de sourire à leur tour.
- Si je ne te connaissais pas, annonça James, j'aurais cru que tu étais un Serpentard.
Le Gryffondor haussa des épaules.
- Et à quelle maison appartenez-vous ? Demanda-t-il, curieux.
- Je suis à Serpentard, intervint Albus avec un grand sourire. Et… Caleb… Et James aussi.
- Tous mes enfants sont à Serpentard ? S'étonna le brun. Merlin.
- Tu as aussi une fille, tenta de le rassurer le blond. Elle s'appelle Lily. Elle est à Gryffondor.
- Et… elle ressemble à quoi ?
- Elle est rousse, réfléchit James. Avec des yeux verts. Je pense avoir une photo d'elle.
- Obsédé, chuchota Hugo, ce qui attira le rire des plus jeunes, et l'interrogation dans les yeux d'Harry.
- James et Lily sont très proches, expliqua Rigel. C'est sa petite sœur chérie, quoi.
Harry hocha de la tête, se disant que le blond était décidément très informé sur ses enfants.
- Tiens ! dit le Serpentard en sortant une photographie de son portefeuille.
Le cliché avait été pris assez récemment, et en couleur. Et moldu, à voir les deux adolescents immobiles.
Le Gryffondor eut l'impression de revoir ses parents tellement James et Lily deuxième du nom leur ressemblaient. Le brun était assis en tailleur au milieu d'un jardin et la jeune fille lui enserrait le cou par derrière. Tous deux souriaient à l'objectif et Harry se sentit comme… apaisé.
- Elle n'est pas rousse, fit-il remarquer en rendant la photo à son propriétaire. C'est plus du châtain tirant sur le roux.
- Chipote, critiqua James.
- Votre mère, elle était à Serpentard ? reprit Harry en l'ignorant. Je ne la connais vraiment pas ?
- Qui te dit qu'elle était à Serpentard ? Répliqua l'aîné.
- Trois de mes enfants sur quatre sont à Serpentard, expliqua-t-il sur le ton de l'évidence. Alors je peux me poser des questions.
- I… Elle était à Serpentard, acquiesça Albus.
- Quand Ron va entendre ça, se moqua le Gryffondor. Au fait, Hugo - c'est ça ? - qui sont tes parents ?
- Euh… Ron et Hermione Weasley, hésita le rouquin en rougissant.
- C'est bien pour eux, sourit Harry. Tu sais, ils sont déjà ensemble à cette époque. Mais tu dois déjà être au courant. Ils ont entamé leur première année d'études supérieurs, chacun de leur côté.
- Pourquoi tu n'as pas fait comme eux ? S'étonna James.
- Je ne sais pas ce que je veux faire plus tard, expliqua son père au bout d'un moment. Je suppose que mon futur-moi vous en a parlé, mais la guerre s'est terminée il y a même pas quelques mois. Et je me demande si elle est réellement terminée, d'ailleurs…
Le ton s'était fait amer vers la fin, et les garçons ne pouvaient se retenir d'être curieux. Le Harry qu'ils connaissaient était très secret sur ce sujet de sa vie et tout ce qu'ils savaient était tiré de manuels d'histoire et de témoignages écrits par des individus en manque de célébrité.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Fit Caleb en se collant presque à lui.
Harry le détailla, et se dit que les jumeaux étaient vraiment ses copies conformes.
- Eh bien…
Devait-il en parler ? Avait-il simplement envie d'en parler ? Pouvait-il faire ressurgir le souvenir de tous ceux qui avaient combattus, et étaient morts ? Pour lui, pour la liberté ?
- Je…
- Tu n'as pas besoin d'en parler si tu ne veux pas, murmura le blond en posant une main réconfortante sur son bras. On ne t'en voudra pas.
- Plus tard, alors, proposa Harry en se raclant la gorge.
- On est là pour encore trois semaines, annonça Albus. Alors tu as un peu de temps…
Hugo se mit à bailler bruyamment, attirant le regard de tous les Potter-Malfoy. Lorsqu'il le remarqua, il rougit avant de couiner un faible « désolé ».
- Il se fait tard, annonça Harry en se levant. Je… vais vous laisser dormir un peu.
- Tu reviendras ? Demanda Caleb en lui agrippant le bras.
- Euh… oui, bien sûr.
Un dernier salut de la main et le Gryffondor s'en alla.
- Il prend étonnamment bien la chose, murmura Rigel.
- Ça changeait pas trop de d'habitude, soupira James. Et puis t'as vu la tête de hibou qu'il a ? On dirait qu'il dort deux heures toutes les nuits. Demain, je suis sûr qu'il va oublier qu'on est là. Ça serait pas plus mal quand j'y pense.
- Vous n'avez pas trouvé qu'il était… plus gentil ? remarqua doucement Caleb. Enfin, il prenait le temps de nous écouter, et il a essayé de répondre à nos questions.
Ses frères semblèrent y réfléchir avant de hocher de la tête. Peut-être qu'il y avait une petite différence entre le Harry du futur et du passé finalement…
…
Le lendemain, quand Harry se réveilla, un grand sourire amusé étira ses lèvres. Ça ne lui était pas arrivé depuis un moment et il se remémora le rêve qu'il avait fait. Un vrai rêve.
Il montait dans une tour de l'école et il y avait des garçons de tout âge, au sommet. Un Weasley, le fils de Ron et Hermione, un Malfoy, le fils de… Malfoy, et les trois autres étaient ses enfants !
Il se dit que s'il venait vraiment à avoir des enfants, ils devraient ressembler à ceux de son rêve. Ils lui ressemblaient pas mal.
- Bonjour Harry, tu as l'air en forme.
- Nev', salua-t-il en se dirigeant vers la salle de bain. J'ai… fait un rêve assez marrant alors… je me sens bien.
- Je t'attends pour le petit-déjeuner, si tu veux.
- Ok je me dépêche.
Le Gryffondor sourit. Ça faisait bien longtemps qu'il n'avait pas vu Harry d'aussi bonne humeur. Et il pensa à Ron et Hermione qui devaient s'inquiéter pour leur ami, à l'extérieur de l'école, puis à Ginny qui voulait laisser un peu de temps au brun pour se remettre de la guerre. S'il continuait à faire des « rêves assez marrants » tous les jours, Neville était sûr que tout le monde serait soulagé de retrouver leur Harry.
…
- Malfoy ?
Le blond tourna la tête vers la voix qui osait le déranger dans ses révisions.
- Potter.
En effet, ce dernier se tenait non loin de lui, un bras tendu vers une étagère qu'il n'arrivait pas à atteindre du fait de sa petite taille.
- Tu fais tes devoirs ? Demanda le brun en s'approchant de lui.
- J'ai besoin d'étudier un minimum pour me faire accepter dans une école, Potter. Les portes ne sont pas facilement ouvertes pour un ancien Mangemort.
Il savait que ce n'était pas une très bonne idée d'aborder ce sujet, mais voir Potter et sa tête l'horripilaient. Depuis quand jouait-il le gentil camarade avec lui ? Alors qu'il l'avait ignoré jusque-là ? Qu'il continue donc !
À la place de cela, le Gryffondor garda le silence avant de faire un énorme sourire.
- C'est quoi ton problème, Potter ? Murmura Draco en haussant un sourcil devant l'attitude déstabilisante de son… ennemi.
- J'essayais de t'imaginer avec des cheveux en pétard, ricana l'autre en tentant de récupérer un grimoire trop haut pour lui.
- Parce que tu crois qu'on peut égaliser avec tes cheveux ?
Draco le regarda batailler tout seul, sur la pointe des pieds, pour récupérer son livre. Merlin qu'il était ridicule dans cette position.
- Mes cheveux t'emmerdent, Malfoy.
- Tout de suite les grands mots. Pousses-toi, Potter.
Harry sentit une présence derrière lui et avant qu'il puisse laisser place au blond, ce dernier se colla à lui. Avec un sursaut, il réussit à le repousser, les yeux écarquillés d'horreur.
- Qu'est-ce que tu m'as fait, là ? S'exclama-t-il en sentant ses joues chauffées.
- Tu me déconcentrais en imitant les primates sans cervelle, répliqua Malfoy en posant ce qu'il avait récupéré, sur sa table.
Le brun le regarda, puis le grimoire. Il se permit de le récupérer soufflant un faible « merci » avant de s'enfuir vers la table où l'attendaient Neville, Luna et Ginny.
Draco soupira avant de se dire qu'il n'était pas encore assez éloigné des autres élèves. Si même Saint Potter le trouvait, c'est qu'il devait encore s'enfoncer un peu vers le fond de la bibliothèque.
…
Harry se retourna dans son lit pour la énième fois. Mais impossible de trouver le repos. Pourquoi ? Il avait si bien dormi la veille… En poussant un soupir à fendre l'âme, il tourna la tête vers son réveil. Une heure du matin.
Il tendit l'oreille. Neville ronflait doucement et Seamus grinçait des dents. Bien.
Il tira sa Cape d'Invisibilité de sa malle et s'en recouvrit. Ses chaussures enfilées, il se mit à vagabonder dans le château, écoutant les bruits nocturnes, laissant ses pas le guidés. Tout était comme d'habitude. Son sommeil le fuyait. Et il était perdu dans ses pensées.
Il se remémorait son rêve avec les enfants qu'il pourrait avoir plus tard. Et quel rêve ! Ça lui avait paru tellement réaliste au réveil ! Il n'avait jamais réellement réfléchi au mariage et aux enfants – disons que ce n'était pas de son âge – alors aux noms de sa descendance ! - il fallait dire que ce n'était pas dans ses priorités actuellement - mais son songe l'avait aidé. James, comme son père, Lily, comme sa mère. Albus, oui, pourquoi pas ? Et… Caleb ? Quel étrange nom. Il aurait dû l'appeler Sirius. À moins que ce soit sa femme qui ait refusée ?
Et puis sa femme, d'après ses enfants oniriques, n'était pas Ginny. Serait-ce son subconscient qui ne voyait pas la rouquine comme sa potentielle femme ? C'est vrai que leur relation était des plus platoniques depuis… la rentrée. Ils n'avaient pas encore dépassé le stade du baiser mais, était-ce un mal ? À son âge ? Bien sûr que non. Il se disait que c'était trop tôt et Ginny ne lui en avait pas parlé une seule fois, ce qui prouvait qu'elle aussi ne désirait pas de relations charnelles. N'est-ce pas ?
Ce raisonnement l'agaça et il préféra se remémorer sa journée. Tout s'était plutôt bien passé. Les cours, les repas, les devoirs.
Il avait parlé à Malfoy. Et il s'était ouvertement moqué de lui. Et Malfoy ne lui avait rien dit de méchant. En y réfléchissant bien, Malfoy évitait tout le monde depuis la rentrée. Il assistait aux cours, et aux repas, mais on ne le voyait jamais en dehors de ces heures-là. Et quand on le voyait, il était toujours tout seul. Ce qui le ramena à l'autre jour, quand il l'avait vu dans cette salle de classe abandonnée, près de la Tour d'Astronomie. Et à leurs… discussions.
Malfoy était retourné à Poudlard pour faire sa dernière année, comme lui, après avoir été blanchi du meurtre de Dumbledore, et de son rôle de Mangemort. Ça avait été une des conditions de sa libération. Terminé son année avec succès, et sous la surveillance de ses professeurs. À croire que le monde magique avait peur de voir le jeune Malfoy s'enfuir si on ne l'enfermait pas dans l'école.
Mais Harry savait qu'il ne s'enfuirait pas. Il était bien trop fier pour jouer les fugitifs. Et puis où irait-il ? Et avec quel diplôme ? Son nom ne valait plus grand-chose maintenant, et seules ses compétences lui serviraient de bagages.
Il jeta un coup d'œil au couloir où il était et pénétra dans une salle de classe non verrouillée. Il avait envie de s'asseoir un moment.
Ça faisait bien deux mois que les cours avaient repris et que Ginny le tannait pour qu'il fasse ses devoirs. Il aurait pu y échapper en prétextant… un entraînement de Quidditch. Mais le Quidditch était suspendu pour une durée indéterminée, le temps de remettre le stade sur pied. Et la priorité de McGonagall était de reconstruire les parties touchées du château durant la Bataille, pas de s'amuser.
Son regard s'évada par la fenêtre. Il y avait beaucoup de nuages ce soir. Il allait sûrement pleuvoir demain.
Le brun resta ainsi un long moment, assis sur sa table, les yeux vagues. Ce calme était reposant et le bruit des pages qu'on tourne à intervalle régulier… Le bruit des pages qu'on tourne à intervalle régulier ?
Il tourna la tête vers la gauche et retint difficilement son corps de tomber à la renverse: Draco Malfoy se tenait dans un fauteuil, un bouquin dans les mains, une petite lampe à son chevet pour rendre sa lecture lisible. Ses yeux étaient levés vers lui et un sourire moqueur flottait sur ses lèvres fines.
- Et après, on te considère comme le Sauveur du monde ? Murmura le blond, comme s'il avait peur de briser cette étrange atmosphère entre eux.
- Qu'est-ce que tu fous là, Malfoy ? Siffla Harry en descendant de son pupitre.
- Comme tu le vois, je cherche le sommeil en lisant, répliqua-t-il tranquillement. Et c'est ma salle.
- Il n'y a pas ton nom écrit dessus.
- Mais j'étais là avant toi.
Le brun le fixa encore un moment avant de détourner le regard. Il n'avait pas envie de se disputer. Ils n'étaient plus deux adolescents de quatorze ans, en train de se chercher des noises.
- Eh bien quoi, tu ne veux pas me laisser tranquille ? Reprit Malfoy en le sortant de ses pensées. Déjà cette après-midi, et maintenant. On dirait que tu me suis à la trace.
- Je… mais non ! C'est un hasard.
- Et te mettre à m'imaginer avec tes cheveux, c'est un hasard, peut-être ?
- Je…
Pouvait-il parler des enfants qu'il avait imaginés ? Et à Malfoy ? Non, c'était bien trop surréaliste. Il le prendrait pour un fou. Quoique le problème ne résidait pas là, c'était plutôt qu'il parlait à Malfoy. Parler. Avec lui. Alors que jusque-là, ce dernier avait toujours tout fait pour le rendre ridicule ! Ils s'évitaient depuis la rentrée et maintenant, ils discutaient comme de vieux amis ?
- Tu…, hésita Harry. T'es encore en train de lire ton livre ? Avec Joseph ?
- Julien Sorel, tu veux dire, le rectifia Malfoy au bout de quelques secondes.
- Oui, c'est pareil…
Mais le regard affligé du blond le fit froncer les sourcils. Bah quoi ?
- On le dit Sauveur du monde et même pas fichu d'avoir un minimum de culture générale, grommela l'autre en replongeant dans sa lecture.
- C'est quoi ton problème, se vexa Harry.
- Si tu savais.
Harry se sentit vraiment ridicule quand Malfoy se mit à l'ignorer. Ce n'était pas sa faute si les romans lui donnaient plus l'impression de bons oreillers que d'une manière de passer le temps en s'instruisant. Hermione aurait été ravie de dévorer ces pavés. Pas lui.
- Si tu lisais autre chose que des revues sur le Quidditch, murmura le blond sans le regarder, tu saurais aussi que ce roman a été écrit par un moldu.
Moldu ?
- Je croyais que les Malfoy avaient horreur de tout ce qui était moldu… Et toi le premier.
- Certaines histoires valent le coup d'être lues. Je ne suis pas aussi obtus que mon père.
Que dire à ça ? Rien. Harry s'était rapproché pendant leur… échange et se trouvait sur la dernière rangée de bureaux, à quelques mètres du blond. Il ne se sentait pas prêt à passer les deux derniers mètres qui les séparaient et préféra poser ses fesses sur le pupitre. De là, ses yeux vagabondèrent vers l'extérieur, où il voyait un bout de la Forêt Interdite. Lieu empli de créatures magiques et de souvenirs…
Le bruit des pages qui se tournent à intervalle régulier reprit et Harry se sentit… bien. Comme la fois où il s'était réveillé le lendemain, après avoir rencontré Malfoy dans cette même salle.
Pas besoin de jouer un rôle, pas besoin de s'expliquer. Être soi-même…
Le sommeil commençait à alourdir tout doucement ses paupières quand il entendit le blond refermer son livre et se lever. Ses yeux se tournèrent vers lui, il le fixait aussi.
- Je vais aller me coucher, annonça-t-il en se dirigeant vers la porte. Il se fait tard et je dois me lever tôt. Tu peux dormir ici, Potter.
Harry se demandait encore si cette dernière phrase était supposée être gentille, ou mesquine, quand il entendit un bruit de chute, suivi de plusieurs jurons et grognements de douleurs.
- Merde, Rigel ! Hurla le tas sur le sol. Qu'est-ce qui t'a pris de nous pousser ?
- Je ne vous ai pas poussés ! S'offusqua une autre voix. C'est vous qui êtes tombés tout seul, je vous demandais juste ce qu'il y avait de si intéressant ici pour que vous soyez là à….
- Puis-je savoir ce que vous faisiez derrière cette porte ? Retentit la voix glaciale de Malfoy. Vous m'espionniez peut-être ?
- Non pap… aïeuh ! Putain Rigel ! J'ai compris !
Rigel… Rigel… où Harry avait-il bien pu entendre ce nom déjà ?
- Lumos.
La baguette de Malfoy éclaira le petit tas au sol qui se révéla être trois garçons, bruns, et deux garçons, debout, en retrait. L'un blond en pétard, l'autre roux.
Et à ce moment-là, Harry écarquilla les yeux de stupeur, réalisant que ce qu'il avait pris pour un rêve était en fait totalement vrai. James, Albus, Caleb, le fils de Ron et Hermione, et Malfoy junior.
- Qui êtes-vous ? Résonna à nouveau la voix de Malfoy. Je ne vous ai encore jamais vu ici.
Les garçons se regardèrent avant que le plus âgé grimace et se relève. Qu'allait-il bien sortir comme excuse ?
OoooooOoooooO
Il était une heure du matin passée quand James et les autres décidèrent qu'il était temps de se promener « discrètement » en attendant leur heure légale de sortie imposée par McGonagall. Rigel refusa, à nouveau, et Hugo préféra rester avec lui, afin de travailler sur le cercle. James avait haussé des épaules et les jumeaux l'avaient suivi, même s'il avait été réticent à laisser Caleb sortir de son lit.
- Je me sens bien, avait soupiré le garçon en descendant les escaliers. Très bien même.
L'aîné l'avait observé. En effet, il allait étonnamment bien pour un gamin qui sortait d'une semaine de coma. Puis il avait lancé un coup d'œil à Albus et ce dernier avait rougi, puis grogné un « quoi ? » très poli qui avait fait sourire sadiquement James. Il savait qu'Albus savait qu'il savait mais que Caleb ne savait pas. Il haussa simplement des épaules et décida d'aller aux cuisines en premier. C'était le problème de son frère s'il ne voulait pas avouer à Caleb que c'était grâce à lui qu'il se sentait aussi bien. Grâce au Lien, s'entend. Il demanda un encas aux elfes de maison et força les garçons à faire de même. Pas question qu'ils le regardent manger ! Puis tranquillement, en faisant visiter le château aux jumeaux, le trio était arrivé dans la partie du château menant à la tour d'Astronomie.
Si Albus n'avait pas remarqué son lacet défait, il n'aurait jamais vu la faible lumière sous une des portes longeant le couloir. Curieux, il s'était approché: la porte était très légèrement entrebâillée, et avait entendu des voix qu'il connaissait bien.
- … tu ne veux pas me laisser tranquille ? Déjà cette après-midi, et maintenant. On dirait que tu me suis à la trace.
- Je… mais non ! C'est un hasard.
Le cœur du jeune Potter-Malfoy s'était mis à battre la chamade. C'était Draco ! Et Harry ! Ils étaient ensemble ! James et Caleb, remarquant son manège, s'étaient rapprochés et s'étaient presque collés au battant, écrasant l'autre. Que pouvaient se dire leurs pères ?
- Tu…, t'es encore en train de lire ton livre ? Avec Joseph ?
- Julien Sorel, tu veux dire ?
- Oui, c'est pareil…
- On le dit Sauveur du monde et même pas fichu d'avoir un minimum de culture générale.
- C'est quoi ton problème.
- Si tu savais.
Le regard de James se fit vague. Quand il était encore petit, Rigel n'étant pas encore né, Draco taquinait souvent son père de cette manière. Sur son manque de culture passé, sur le fait qu'il soit plus passionné par le Quidditch que par son propre travail.
- Si tu lisais autre chose que des revues sur le Quidditch, tu saurais aussi que ce roman a été écrit par un moldu.
- Je croyais que les Malfoy avaient horreur de tout ce qui était moldu… Et toi le premier.
- Certaines histoires valent le coup d'être lues. Je ne suis pas aussi obtus que mon père.
Les jumeaux furent surpris d'entendre le blond mentionné leur grand-père. À la maison, Lucius Malfoy était un sujet plus ou moins délicat. En fait, c'était plus par égard pour leur grand-mère Narcissa qu'ils ne parlaient pas de lui…
- Je vais aller me coucher, fit la voix de Draco. Il se fait tard et je dois me lever tôt. Tu peux dormir ici, Potter.
James tapota l'épaule d'Albus et fit signe aux jumeaux qu'il fallait déguerpir au plus vite. Leurs pères ne devaient pas le voir. Sauf qu'au moment où il allait se relever, un chuchotement atteignit ses oreilles, et il sursauta.
- Vous faites quoi là ?
L'aîné glissa et écrasa ses frères sous son poids. La porte fut poussée sous le mouvement et James tenta de se relever, furieux contre son frère.
- Merde, Rigel ! Hurla-t-il en se tournant vers le fautif. Qu'est-ce qui t'a pris de nous pousser ?
- Je ne vous ai pas poussés ! S'offusqua le blond en se reculant. C'est vous qui êtes tombés tout seul, je vous demandais juste ce qu'il y avait de si intéressant ici pour que vous soyez là à….
- Puis-je savoir ce que vous faisiez derrière cette porte ? Les coupa la douce voix de leur père blond. Vous m'espionniez peut-être ?
- Non pap… aïeuh ! Putain Rigel ! J'ai compris !
Oui, il avait bien failli gaffer. Mais quand Draco empruntait cette voix glaciale, il ne pouvait se retenir de redevenir le petit garçon de sept ans à peine, qui avait fait une énorme bêtise, et niait en être le responsable.
- Lumos.
La baguette de leur père l'éblouit et il préféra finalement s'asseoir sur le sol. Voir Harry et Draco dans cette situation le rendait nostalgique. Presque.
- Qui êtes-vous ? Résonna à nouveau la voix de son père. Je ne vous ai encore jamais vu ici.
Rigel et lui se lancèrent un coup d'œil. Son frère plissa les yeux, signe qu'il se devait de répondre à la question. Merlin, que dire ?
- Hum… Tu ne vas pas nous croire, hésita-t-il. Je m'appelle James Potter… Y a aussi Rigel P… hum… Malfoy.
- Malfoy ?
Le regard gris de leur père se darda sur le cadet et ce dernier teint tête. Le brun se dit vaguement que ces deux-là pourraient presque être des frères si Rigel n'avait pas les cheveux d'Harry : indomptable, et des yeux gris un peu vague.
- Rigel, répéta Draco en le détaillant de la tête au pied. Un nom d'étoile, je suppose.
- Oui.
Voix claire, forte. Un regard qui ne se détourne pas. Le Serpentard esquissa un léger sourire. Rigel venait de passer le test.
- Une étoile très lumineuse, déclara Draco, la plus brillante de la constellation d'Orion. Mais cela ne m'aide pas à savoir qui vous êtes réellement
- Il l'a dit, c'est un Malfoy. Donc c'est ton fils, Malfoy.
Tous les garçons se tournèrent la voix qui s'était élevée près des fenêtres de la classe. Harry Potter leur faisait un sourire hésitant, son regard viré dans les orbes grises de son… ennemi, le défiant de le contredire.
- Je n'aime pas les blagues, Potter.
- Ça on le sait, marmonna une voix fluette.
Draco tourna la tête vers les deux petits jumeaux. L'un avait les yeux écarquillés par la panique, et l'autre, la tête baissée, ses oreilles rouges écrevisse.
- Si j'entre dans ton jeu stupide, Potter, je suppose que ces garçons sont ta progéniture, se moqua-t-il en faisant un geste du menton vers les Première Année. Et le rouquin aussi. Et si je suis ta logique, tu t'es reproduit avec la fille Weasley. T'as de la chance, trois sur quatre te ressemblent.
- Malfoy, Hugo est un Weasley, c'est le fils de Ron et Hermione.
- Prévisible, renifla le blond en les bousculant. Je pense avoir entendu assez de bêtises pour ce soir. Je vais aller me coucher.
Et Draco Malfoy sortit de la salle de classe, le dos droit, méprisant.
- Moi qui étais sûr que tu nous aurais oubliés, soupira James en s'approchant d'Harry. Tu aurais cru qu'on était un rêve sorti tout droit de ta tête. Enfin, j'ai dû te sous-estimer.
- Hum, oui, répondit vaguement leur père, un sourire figé aux lèvres.
- En fait, le contredit Albus en s'installant sur le pupitre d'Harry, il nous a oubliés et quand on est arrivé, il a réalisé qu'on n'était pas un rêve. Pas vrai, Papa ?
Le silence leur répondit et James ne put s'empêcher de ricaner.
- Et Rigel qui me croyait pas. Tu as entendu Harry ? Il nous a pris pour un rêve ! Tiens, il est où ?
Albus et lui tournèrent la tête vers la porte. Caleb s'y tenait, regardant dans le couloir. Les deux Troisième Année étaient nulle part.
- Euh, hésita Caleb en se rapprochant d'eux. Rigel et Hugo sont allés rattraper Draco.
- Le con, soupira l'aîné en se pinçant le nez. Un vrai Gryffondor celui-là.
- Le fils de Malfoy est à Gryffondor ? S'exclama Harry, incrédule. Merlin, c'est le monde à l'envers.
Les trois garçons se regardèrent avant de sourire. C'est ce qu'il avait dit en apprenant la répartition de son troisième enfant.
…
Draco marchait rapidement vers les cachots, s'éloignant de la plaisanterie de Potter. A cette heure-ci de la nuit, il savait que personne, pas même le concierge Cracmol, ne le dérangerait. Alors il put réfléchir tranquillement, pendant que ses pas suivaient un chemin connu depuis des années, mille fois répétées.
Pendant une seconde, il avait failli croire à la fable que le jeune Rigel lui avait servie. Il avait eu l'allure d'un vrai Malfoy en lui faisant face et pourtant, Draco était persuadé être l'unique héritier de la famille. Pas de cousin plus ou moins éloigné, rien. Et puis les autres garçons qui ressemblaient à Potter comme deux gouttes d'eau… Il s'était renseigné par le passé, Harry Potter était fils unique et était comme lui : héritier d'une famille de Sang-Pur. Pas de cousin plus ou moins éloigné, rien. Et puis sa famille moldue était… Moldue. Jamais un de leur rejeton ne serait entré à Poudlard. Cette folie aurait pu tenir la route mais c'était Saint Potter qui était intervenu. Comment pouvait-il savoir que Rigel était son fils ? Et que le rouquin n'était pas un de ses gamins ? La fille Weasley et lui étaient bien partis pour se marier et se reproduire plein de fois. Il aurait même pu rajouter, pour suivre sa logique délirante, que les enfants venaient du futur ? Ha ! Ridicule !
- Père.
Le Serpentard se retourna automatiquement, ayant reconnu la voix. Même s'il était intérieurement étonné que le garçon ose réellement l'appeler de cette façon. Alors que lui-même ne le connaissait pas.
Rigel se tenait à quelques mètres de lui, la poitrine se soulevant rapidement après avoir couru jusqu'à lui. Son visage se composa un air dur et attendit que le garçon parle. Ce qu'il ne tarda pas à faire, la mine furieuse.
- Je suis bien ton fils, déclara Rigel, haut et fort. J'ai parfaitement remarqué que tu ne croyais pas Harry, mais c'est vrai. Je suis né au Manoir Malfoy et j'ai tous les traits distinctifs des Malfoy. Grand-mère Narcissa et toi avez choisi mon prénom. Et aussi, Hugo est un Weasley, mais certainement pas le fils de Ginevra Weasley. Cette femme est loin d'être une perle, je dirais même que c'est la pire des femmes que j'ai pu voir de ma vie alors ne dis pas non plus que James et les autres sont ses enfants, c'est vraiment… dégueulasse !
Draco haussa les sourcils devant son emportement… très Gryffondor. Etait-ce lui, ou avait-il défendu les Potter ? Et le Weasley qui se tenait un peu à l'écart d'eux ?
- Quel âge as-tu ?
La question sembla étonnée le garçon mais qu'importe.
- Treize ans.
- Fils unique ?
La réponse arriva avec un train de retard.
- Disons que je me considère souvent comme tel.
L'incompréhension se peignit dans les yeux de Draco. Aurait-il eu d'autres enfants dans le futur ?
- Maison à Poudlard ?
- Gryffondor.
- Pardon ?
- On a toujours jugé mes expériences dangereuses et bruyantes, marmonna le Gryffondor. Le Choixpeau a hésité à me mettre à Serpentard et a finalement décidé que j'étais trop inconscient du danger de mes projets.
Un Gryffondor dans la famille ?
- Père ?
Draco releva la tête. Le garçon lui lançait un regard empli de défi. Et il fut surpris d'y reconnaître quelqu'un de familier… avant de secouer de la tête. Il était fatigué.
- Rigel, qui est ta mère ? Astoria Greengrass ?
- Tu ne le… la connais pas encore.
- Est-ce au moins une femme ?
Le silence lui répondit et son sang se glaça. Il avait repéré le lapsus, mais ne s'attendait pas à ce que le garçon laisse une telle interrogation en l'air.
- Tu ferais mieux d'aller te coucher, déclara Rigel d'une voix douce. Demain, si tu te rappelles de nous, je verrais si je peux donner des informations sur mon présent.
Le Serpentard hocha de la tête, trop sonné pour ouvrir la bouche. Un homme comme compagnon pour un Malfoy ? Improbable. Mais le garçon n'avait pas nié. Mais il n'avait pas approuvé non plus ! Il ne connaissait pas encore son… Sa compagne. Donc il avait encore de la marge, se dit-il, allongé dans son lit. En tout cas, si Rigel était vraiment son fils du futur, il pouvait être fier de lui. Ou presque. Ces cheveux épais et indisciplinés étaient disgracieux pour le nom des Malfoy. Et puis il avait des yeux bien trop vagues pour que ce soit réel. Mais la couleur de ses yeux, comme de ses cheveux était une caractéristique des Malfoy depuis des siècles…
Son esprit commençait à lâcher la bribe à l'inconscience, les pensées se faisant un peu flou. Il imaginait la compagne de son futur et… il se redressa, les yeux écarquillés. Et si c'était… ?
A la samedi si tout se passe bien...
EliH |