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au 31 Mai 21 :
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contenant 15226 chapitres
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Parce que
Par EliH
Harry Potter  -  Romance/Amitié  -  fr
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Chapitre 4

Bonjour à tous et à toutes ! Nous revoilà pour ce dernier chapitre explicatif (qui a dit que j'avais dit trois... ) et la semaine prochaine ( promis ! ) vous aurez droit à la vraie rencontre Harry, enfants et Draco. (Même si au départ, il n'avait rien à faire là ).

Je vous remercie de me suivre dans cette nouvelle aventure, et j'espère réussir à maintenir le postage une fois par semaine. (presque fini le chapitre 6 ! )

ps: est-ce que j'ai répondu à tout le monde ?

 

 

 

 

La première chose que James ressentit en se réveillant, ce fut le dallage contre sa joue.

La première chose que James entendit en se réveillant, ce fut les hurlements paniqués de son frère, Albus.

La première chose que James fit en se réveillant, ce fut de retomber dans l'inconscience.

 

 

Le deuxième réveil fut le bon. Son corps n'était que douleur, sa tête lui lançait atrocement et il lui était donc impossible de faire autre chose que gémir.

Il n'était plus sur le sol, joue contre dallage, et il se dit que c'était déjà bien. Puis il se demanda où il était. Et ce qu'il s'était passé.

Un coup d'œil lui montra qu'il était à l'infirmerie. Bien. Ou pas.

Il n'était pas le seul cloué dans un lit. Hum… bien ou pas ?

Il faisait encore nuit-noir et il entendait parfaitement des voix discutées pas très loin de lui.

S'il gémissait un peu plus fort, est-ce que Pomfresh le prendrait comme un signe qu'il était réveillé et soufrait beaucoup ? Ou bien le prendrait-elle pour un gros pervers qui rêve de choses cochonnes ?

Mais avant qu'il se décide sur la marche à suivre, les voix se turent et des bruits de pas se rapprochèrent de son lit. Puis Pomfresh vérifia sa tension sans lui laisser le temps de reconnaître les autres silhouettes devant lui et mit un gobelet entre ses mains, avec ordre de ne laisser aucune goutte. En grimaçant - la vieille infirmière était connue pour ses remèdes répugnants - il avala tout d'un trait et retint un haut-le-cœur. Mais la douleur s'effaça rapidement, faisant soupirer de bien-être le brun.

- Vous allez mieux ? Demanda McGonagall, qu'il venait de remarquer.

- Hum… oui, merci, professeur.

- Alors maintenant que vous êtes réveillé, j'aimerais savoir qui vous êtes, et ce que vous faisiez dans la tour ouest.

Il pouvait essayer de répondre à la deuxième question. Mais la première ?

- Professeur McGonagall, commença James, ne cherchant même pas à mettre son masque de petit Premier de la Classe. Je sais que vous ne me portez pas beaucoup dans votre cœur après notre dernière… bêtise. Mais me demander mon nom alors que vous le connaissez depuis sept ans… je dois avouer que c'est assez vexant.

Pomfresh avait allumé une lampe près de son chevet et il pouvait maintenant voir les professeurs Flitwick et Chourave en arrière-plan. Ils avaient l'air intrigué et il ne comprenait pas bien pourquoi.

- Jeune homme, répliqua sèchement la directrice après un moment de flottement, je ne me vois pas vous poser cette question si elle n'était pas nécessaire.

James fronça les sourcils. C'était une blague, n'est-ce pas ? Pourtant, devant la mine sérieuse de ses professeurs, il obéit.

- James Potter…

- Je le savais, s'écria Flitwick avec un tremolo dans la voix. Il est revenu du passé !

- … Malfoy.

Hoquet de surprise, écarquillement de yeux. Eh bien quoi ?

- Professeur ?

McGonagall semblait plus pâle sous la lumière de la lampe.

- Malfoy ?

- Jusqu'à preuve du contraire, je me nomme bien James Potter-Malfoy. Un souci ?

Chourave, McGonagall et Pomfresh échangèrent un regard pendant que le petit professeur de Sortilèges s'éloignait pour digérer l'information.

- Qui sont les autres garçons qui étaient avec vous ? Reprit la directrice.

Elle était vraiment bizarre ce soir. Pourtant, il répondit, se remémorant les noms qu'il avait vu sur la Carte du Maraudeur avant de grimper à la tour ouest.

- Rigel, qui est blond, est mon petit frère de treize ans, au cas où vous vous poseriez la question. Le roux, c'est Hugo Weasley, même âge. Les jumeaux sont aussi mes frères. Albus et Caleb qui ont onze ans.

James tourna la tête vers le fond de l'infirmerie, où Flitwick s'était mis à faire de l'hyperventilation.

- Vous êtes sûrs que vous allez bien ? Demanda le brun après avoir regardé tour à tour des adultes. Vous avez perdu la mémoire ? Ou vous le faites exprès pour me faire marcher ?

Il était très familier, et il le savait. Mais quand il était nerveux, il se mettait à parler très mal, et avec n'importe qui. Professeur ou parent. En ce moment, ça pouvait encore passer. Il reconnaissait leurs visages et il était toujours à Poudlard. Entier.

Entier…

- Professeur, que s'est-il passé ? Demanda soudainement James en fronçant les sourcils.

Pomfresh lui lança un regard de travers mais garda le silence. McGonagall ouvrit la bouche pour lui répondre, sentant qu'il était perdu.

- Je ne sais pas.

Ah…

- Le bureau directorial possède un plan de sécurité qui vérifie toutes les minutes qu'il n'y a pas de débordements de magie quelque part dans le château. Et ce soir, il s'est mis à clignoter de manière inquiétante au niveau de la tour ouest. Le professeur Chourave et le professeur Flitwick ont entendu une déflagration et m'ont rejointe. Je doute que nos élèves aient entendu quoique ce soit, leurs dortoirs sont assez éloignés de cette partie du château. Mais lorsque nous sommes arrivés au sommet, nous vous avons trouvés tous les cinq, évanouis.

- Je suis désolé si nous avons causé des dégâts, soupira James en maudissant Rigel de le faire entrer dans son rôle de grand frère responsable maintenant. Je dois vous avouer que je ne sais pas très bien ce qu'il s'est passé. Je suis arrivé au sommet de la tour pour arrêter mes frères en laissant Lily…

Son cœur se mit à battre d'un rythme effréné. Où était sa petite sœur ?

Sa tête tourna à droite, mais il n'y avait qu'un mur. À gauche, il y avait Hugo qui dormait profondément. Il tendit un peu le cou, mais il n'y avait que trois lits occupés de plus, en face de lui. Inconsciemment, il se sentit rassuré. Lily n'avait pas subi de dommages.

- Lily ?

James tourna la tête vers Chourave qui avait posé la question.

- Vous ne vous rappelez pas d'elle non plus ? Soupira-t-il en haussant un sourcil. C'est ma sœur. Elle a quinze ans et c'est une préfète de Gryffondor. Elle me suivait dans les escaliers de la tour quand je lui ai demandée de rester à l'écart pour voir ce que nos frères trafiquaient. Je suppose que j'ai bien fait, puisque je ne la vois pas.

 

 

Minerva observa le jeune homme sur le lit, qui la regardait effrontément. Merlin qu'il lui faisait penser à James Potter pendant ses années scolaires. Même cheveux épais, même visage, même regard. Mais ce n'était pas lui. James Potter était mort depuis dix-sept ans. Alors qui était vraiment ce garçon qui se prétendait autant Potter que Malfoy ?

- Est-ce que vous l'avez vu dans les escaliers ? Demanda le garçon.

- Il n'y avait personne.

Ses sourcils se froncèrent d'incompréhension.

- Monsieur Potter… Malfoy, reprit la directrice en détaillant le visage de son vis-à-vis. Qui sont vos parents ?

- Vous plaisantez j'espère ? Non, vous ne plaisantez jamais.

Elle se retint de répliquer.

- Harry Potter.

Jusque là, d'accord.

- Draco Malfoy.

Julius poussa un nouveau glapissement du fond de la pièce et elle-même ferma les yeux, pour cacher son choc. Elle qui avait fortement imaginé une parente des Malfoy, quelque part…

- Monsieur Potter… Malfoy, intervint Pomona en s'approchant du lit. Savez-vous où vous vous trouvez ?

Elle posait la question qui pourrait tout éclairer.

- A Poudlard ? Demanda sarcastiquement le brun.

Son attitude commençait à lui déplaire sincèrement…

- Je parlais de l'époque, jeune homme.

- Nous sommes début novembre… le deuxième match de Quidditch commence dans moins d'un mois avec Serpentard contre Gryffondor et… qu'est-ce que vous voulez savoir de plus ? Que Serpentard va gagner avant que je sorte de cette école ?

Merlin, ce gamin était à Serpentard.

- Nous sommes en 1998, déclara Pomona avec un air agacé. Votre raisonnement est donc illogique puisque Harry Potter et Draco Malfoy ont dix-huit ans et se trouvent encore à Poudlard. Et vous avez l'air d'avoir le même âge qu'eux alors c'est encore plus irréalisable.

- Sauf si nous avons remonté dans le passé, au lieu du futur.

C'était une voix assez faible, mais qui venait d'un des lits en face de James. En ignorant le brun qui se redressait contre son oreiller, les sourcils froncés d'incompréhension, Minerva s'approcha du seul blond du groupe. Rigel, si elle ne se trompait pas.

Le garçon de treize ans avait des cheveux indomptables et des yeux rêveurs. Mais son visage pointu et la couleur de ses yeux comme de ses cheveux montraient parfaitement de qui il descendait.

- Que voulez-vous dire par là ? Le pria-t-elle.

Mais il l'ignora, marmonnant dans sa barbe, ses mains semblant cherchées quelque chose.

- Où est mon carnet, murmura le garçon. Mince, toutes mes informations sont dedans… Non… comment j'ai pu faire une erreur pareille et le laisser dans notre présent… et comment on peut être dans le passé alors que c'était le futur, mon but ?

Minerva comprit qu'elle avait devant elle le responsable de ses prochaines nuits blanches.

- Monsieur Malfoy… Potter, le coupa-t-elle au bout de quelques secondes. Que s'est-il passé ? Expliquez-vous depuis le début, s'il vous plaît.

Rigel la dévisagea avant de baisser les yeux, coupable.

- Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, murmura-t-il. L'incantation est la bonne. La puissance des jumeaux était suffisante et l'alignement des planètes, parfait. Nous devions aller dans le futur… pas remonter le passé de… vingt-cinq ans.

- QUOI ?

James avait hurlé en entendant l'explication de son petit frère, et s'il n'avait pas été retenu par Pompom, le brun serait tombé de son lit, en essayant d'en sortir.

- Rigel, souffla le Serpentard en voyant le rouquin du lit d'à côté remuer. J'espère que c'est une blague.

- T'as pas remarqué que les profs ont l'air plus jeunes ? Répliqua le blond en se mordant le pouce. Et le calendrier posé sur ta table de nuit ? Je ne vois pas qui pourrait faire une blague pareille.

Pendant que le brun vérifiait ce que lui disait son frère, McGonagall le pria de développer. Merlin, si ce qu'il disait était vrai, ils vivaient de très, très gros problèmes.

- Pourquoi on est dans le passé, grognait Rigel en malmenant ses mains. Qu'est-ce qui a foiré…

Il se tourna brusquement vers son aîné, qui poussait un juron en voyant que les faits étaient réels, après avoir détaillé Flitwick qui s'était rapproché de lui.

- C'est de ta faute, murmura le blond en fixant ses yeux gris sur son frère. Si tu n'étais pas arrivé, on serait dans le futur ! Pourquoi t'as débarqué, hein ?

- Quoi ? Tu m'accuses alors que c'est toi qui as fait cette connerie monumentale ? On n'est plus chez nous, merde ! Et toi, tout ce que tu trouves à dire, c'est que c'est ma faute ?

- J'avais tout prévu ! Ça faisait des années que je rêvais d'aller dans le futur et toi, tu fais tout foirer en nous balançant dans le passé !

- Mais t'es sérieux, là ? Tu t'entends parler ? Tout ce que j'ai fait, c'est venir voir ce que vous foutiez dans la tour ! Tu imagines ce que les parents auraient fait s'ils avaient découvert que vous vous étiez blessés alors que vous êtes sous ma garde ?

- Mais arrêtes ! Les parents s'en foutent de nous ! S'ils t'ont dit ça, c'est pour le principe ! T'es pas obligé de nous surveiller à tout bout de champ ! Tout se serait bien passé si on était arrivé dans le futur ! J'avais la solution pour rentrer dans notre présent ! Mais on est dans le passé ! Qu'est-ce que tu veux qu'on fasse maintenant ? Tout est de ta faute !

- Tu veux dire que tu ne sais pas comment rentrer à la maison ?

Le silence se fit total dans l'infirmerie. James le fixait avec un air mi-furieux, mi-perdu, pendant que Rigel se pinçait les lèvres de frustration.

- On est dans le passé. Alors non.

- Putain de merde…

James retourna se coucher et ne bougea plus.

Minerva demanda une potion de sommeil pour les deux garçons à Pomfresh et se tourna vers le blond.

- Je pense qu'il vaut mieux que vous vous reposiez ce soir, déclara-t-elle fermement, alors qu'elle tremblait intérieurement. D'ici quelques heures, quand vous vous réveillerez, nous aviserons.

Rigel hocha de la tête, à nouveau dans ses pensées, avant de boire la potion que lui tendait l'infirmière.

- Vous n'avez pas changé, professeur, murmura-t-il en s'endormant.

 

OoooooOoooooO

 

James se réveilla le lendemain, extrêmement bien. Il ne savait pas quelle heure il était, ni où il était, mais ça lui disait bien de rester dans son lit et de ne plus en sortir.

Sauf que ses souvenirs lui revinrent assez brusquement et il se redressa en détaillant son environnement.

Infirmerie de Poudlard. 1998.

- Putain de merde, souffla-t-il en se prenant la tête entre les mains. Oh putain de bon Dieu de merde ! Oh merde de merde de merde ! Putain de…

- On a compris, déclara une voix lasse dans le lit d'à côté. On est dans le caca d'hippogriffe jusqu'au cou et je suis sûr que nos parents vont nous tuer puis nous enterrer quand on rentrera à la maison.

Le brun tourna la tête vers Hugo Weasley qui le fixait avec un air mi-sarcastique, mi-pensif, assis dans son lit, un plateau-repas sur les genoux.

- Tu n'es pas blessé ? Demanda le Serpentard.

- Bah ça va. J'avais mal au crâne mais Pomfresh m'a donné une de ses potions dégueux. Par contre, ce qui a plus mal passé, c'est quand Rigel m'a expliqué qu'on était dans le passé. Si je vois mes parents, je vais me faire incendier !

- Tout dépend de qui sont vos parents, fit la voix de McGonagall en entrant dans l'infirmerie. Mais dans tous les cas, sachez que votre présence restera secrète. Le passé et le futur ne doivent pas se rencontrer. Vous avez déjà brisé une des lois les plus importantes du monde de la sorcellerie en arrivant ici alors je vous prierais de rester très discret. C'est compris ?

Hochements de tête affirmatifs.

- Bien, reprit la directrice en s'approchant d'eux. Je vais vous expliquer ce qu'il va se passer maintenant. La tour ouest va être réaménagée dans la journée afin que vous puissiez y vivre en attendant que retourner dans votre présent. Il vous sera interdit d'entrer en contact avec les élèves de cette époque et encore moins avec vos propres parents, je parle surtout pour vous, Monsieur Potter-Malfoy, puisque vos... pères, se trouvent encore entre les murs du château. Ensuite, nous avons mis à votre disposition toutes les ressources nécessaires afin de trouver un moyen de rentrer chez vous. Votre jeune frère, Rigel, m'a expliquée u'il devait trouver l'erreur qu'il avait commis et y remédier au plus vite. Si vous avez besoin d'une quelconque aide, nous serons là, les professeurs Chourave, Flitwick et moi-même. Mais aucune information sur votre présent ne devra sortir de votre bouche. Merlin seul sait ce que cela pourra provoquer ou modifier. Est-ce clair ?

- Euh… Et on peut vous poser des questions sur votre… présent ? Demanda James qui n'avait pas très bien suivi la liste des consignes.

- Je suppose que vos parents vous ont au moins partagé quelques informations sur leur passé. Que voudriez-vous savoir de plus que ce qu'ils ont dû vous dire ?

Mais le brun garda le silence et lui sourit, montrant par là qu'il ne chercherait pas à approfondir.

- Plus tôt vous monterez à la tour ouest, et mieux ce sera, continua McGonagall après s'être demandé ce qui n'allait pas avec ce garçon. Il ne restera que votre jeune frère qu'il faudra garder en observation.

- Quel… frère ?

James refit le tour de l'infirmerie du regard. Et remarqua enfin que Rigel, comme les jumeaux, était absent. Le lit en face du sien avait ses rideaux tirés et il s'en approcha, pressentant qu'il n'allait pas du tout apprécier le spectacle.

Et tel ne fut pas sa surprise en trouvant Albus blotti contre son jumeau honni !

Le Serpentard eut l'impression de revenir six ans auparavant, quand les deux garçons étaient encore inséparables, quand ils partageaient tous leurs petits secrets, quand ils vivaient dans leur monde à eux.

- Un des jumeaux Potter-Malfoy est actuellement sous coma magique, expliqua doucement la directrice, pour ne pas le brusquer. Lorsque nous vous avons trouvés dans la tour, vous étiez tous blessés légèrement. Sauf ce jeune homme. Sa magie était trop basse pour un garçon de son âge et sa tête était ensanglantée. Son cerveau a dû subir une très forte pression pendant le voyage temporel. Nous avons réussi à le sauver à temps, mais récupérer toutes ses forces va être long. C'est pourquoi nous avons décidé de le laisser dans l'inconscience pendant la semaine qui va venir. Si, au réveil, tout est stable, il pourra retourner avec vous à la tour ouest.

James passa la main sur le front de Cal, qui était d'un blanc crayeux, des tas de tubes autour de lui pour subvenir aux besoins de son corps, puis sécha une larme qui perlait au coin de l'œil d'Albus.

Sa gorge se serra devant la vue des deux garçons et une rage sourde monta dans sa poitrine.

- Où est Rigel ? Murmura-t-il à l'adresse de la directrice.

- Il est retourné à la tour ouest tôt ce matin mais… Monsieur Potter

Trop tard, James avait foncé hors de l'infirmerie, sous les appels paniqués de McGonagall et les yeux ronds d'Hugo, ignorant les adolescents qu'il bousculait, les remarques qu'il recevait.

Heureusement pour lui, la majorité de la population de Poudlard se trouvait dans la Grande Salle, pour le déjeuner, et très peu d'élèves firent cas de son attitude sauvageonne.

Le brun grimpa les escaliers de la tour avec difficulté et lorsqu'il poussa la trappe, il était en nage. Rigel se tenait au milieu d'une pile de vieux grimoires et regardait le plafond avec son éternel air rêveur.

- Qu'est-ce que tu as fait à Cal ? Hurla l'aîné en comblant l'espace entre eux avant de l'agripper par les épaules. Qu'est-ce que ton putain de cerveau a voulu faire, hein ? Tu as vu dans quel état il est, là ? Coma magique ? Je n'avais encore jamais entendu ça en vrai avant aujourd'hui ! Tu imagines s'il meurt ? Qu'est-ce que tu vas dire aux parents quand on rentrera sans lui ? Ou avec son cadavre ! Tu as vu dans quelle merde on est maintenant ? Et j'arrive toujours pas à croire qu'on est dans le passé ! Qu'est-ce qui t'es passé par la tête, merde !

James relâcha brutalement son frère, et se mit à faire les cents pas, toujours pas apaisé.

- On ne peut pas rester là, grogna-t-il en shootant dans le mur. Ça fait déjà un jour qu'on est ici et c'est un jour de trop. Rigel, tu as vraiment intérêt à trouver quelque chose pour qu'on rentre, tu…

Il se tût, en voyant les larmes qui coulaient sur le visage de son frère.

- Tu t'en veux ? Soupira-t-il en passant une main dans les cheveux blonds et indisciplinés de son cadet.

- Pourquoi est-ce que tu es arrivé au moment le plus crucial, tremblota le Gryffondor en posant sa tête sur ses genoux repliés. Pourquoi est-ce que tu as décidé de suivre ce que les parents t'ont dit avant, pour rire, sur ton rôle de frère aîné ? Pourquoi t'as tout fait foirer ?

- Quoi ? Tu te fous de moi là ! Tu ne te rends pas compte ? On est dans le passé !

- Par ta faute !

- Tu voulais faire une bêtise énorme ! Et tu l'as faite, ta bêtise énorme ! Pourquoi tu as voulu faire ça ? Qu'est-ce qui te pose problème ? T'as treize ans ! Treize putain de piges ! Tu t'inquiètes déjà pour ton futur ? Tu pouvais pas trouver un autre moyen de le connaître, au lieu de nous faire voyager dans le temps comme ça ?

Les deux garçons se fusillèrent du regard, serrant les dents pour se retenir de sortir quelque chose qu'ils regretteraient plus tard.

James eut la fugace pensée qu'il ne s'était jamais disputé avec son frère avant ce jour-là. Et avait encore moins entretenu de discussion sérieuse avec lui. Ni plaisanter avec lui. Ça avait toujours été le rôle de Lily, d'aller voir leurs cadets. D'entretenir les liens fraternels.

- Caleb s'en sortira.

Le brun revint à l'instant présent et fronça les sourcils.

- Quoi ?

- Caleb est fort, expliqua Rigel en se relevant. Il a fait en sorte qu'Albus ne subisse aucun dommage et a pris toute la pression sur lui. C'est pour ça que sa tête est assez endommagée. Mais s'il a réussi un tel exploit, on peut être sûr qu'il se réveillera sans séquelles. Et puis les jumeaux ont le Lien, je suis sûr qu'Albus a donné une partie de sa force vitale à Cal pendant la nuit. Il a dû se réveiller et l'a vu avec toutes les perfu' autour de lui. Il a eu peur et a activé le Lien. C'est pour ça qu'il dormait dans le lit de Cal ce matin.

James essaya de déchiffrer l'explication décousue de son frère, mais la tête de McGonagall passa par le trou de la trappe et le Serpentard sursauta.

- Vous, siffla-t-elle en posant pied sur le dallage. Ne vous ai-je pas dit d'être discret ? Courir ainsi dans l'école ! Alors que tous les élèves sont dans les couloirs ! Vous… vous êtes vraiment le digne fils de votre père ! Aussi désobéissant l'un que l'autre ! Je me demande ce que vous faites à Serpentard alors que vous êtes aussi… tête brulée !

Il ne sut pas combien de temps dura la remontrance, mais à la fin, James promit de faire très attention, de ne pas sortir de la tour - elle n'avait pas précisé la durée pour laquelle il devait y rester - et d'être très sage - elle ne le connaissait pas encore.

Lorsque la directrice jugea enfin que la leçon était entrée dans la tête du garçon, elle leur lança un dernier regard noir, puis leur annonça que le repas n'allait pas tarder à arriver.

- Elle n'a pas changé, souffla le Serpentard en s'adossant au mur. Passé ou futur, c'est la même !

- Tu devrais avoir l'habitude depuis le temps, ricana Rigel en feuilletant un grimoire poussiéreux.

- Explique-moi plutôt ce qu'il s'est passé pour qu'on en arrive là, ordonna James en lui lançant un regard blasé.

- Tu ne veux pas attendre les autres ?

- Ils doivent être au courant, puisqu'ils t'ont aidé avec ton plan débile.

Le blond fronça les sourcils sous la critique mais se mit à relater chaque point important de son idée.

- Si tout s'était bien passé, commença-t-il en triant les piles de grimoires devant lui, et quand je dis, « si tout s'était bien passé », c'est si tu n'étais pas arrivé pour tout faire foirer, une porte se serait ouverte après la fin de l'incantation. Les jumeaux auraient dû être fatigués, mais pas au point que Cal soit dans le coma. Il était prévu que seuls Hugo et moi passions la porte du Temps. Les jumeaux seraient restés dans la tour, à tour de rôle s'ils le voulaient, pour garder un fil que j'ai conçu spécialement pour ce voyage. C'était notre Fil d'Ariane pour retourner chez nous, à notre époque. Le cercle que j'ai demandé à Hugo d'étudier et de tracer devait orienter notre voyage de vingt-cinq ans dans le futur, à une période spécifique. J'avais opté pour le printemps. On aurait dû rester trente minutes maximum, sous peine de revenir dans notre présent avec plusieurs jours de retard. Me regarde pas comme ça, tu ne connais pas le paradoxe du Temps ?

James dut avouer que cette histoire lui échappait totalement.

- Voilà, expliqua Rigel en posant un parchemin devant son frère pour lui schématiser son plan. Toi, tu es le rond là. C'est le présent. On ouvre une porte vers le futur. Tu y restes… une minute. Eh bien il s'est passé en moyenne une heure dans ton présent. Tu me suis ? Avec Hugo, on avait prévu d'y rester trente minutes, en gros, pratiquement tout le week-end, puisque ça aurait fait trente heures en moyenne.

- Mais… comment tu pouvais savoir que une minute dans le futur prendrait une heure dans notre présent ? Ça se peut, tu y serais resté des années ! Ou juste trente minutes.

- J'ai fait des calculs, soupira le blond, agacé qu'on remette son intelligence en doute. Tout est dans mon carnet. Mais il est resté dans notre présent. Alors je n'ai plus mes notes. Et j'ai plus mes références. Ça me prendrait des années pour tout retrouver !

- On n'a pas des années. Et si ce que tu dis est juste, on risque d'être de retour chez nous avec… je sais pas moi, cent ans de retard ! Ça fait déjà un jour qu'on est là !

- Justement, on retrouvera le livre qui contient le cercle qu'on a tracé avec Hugo. Et on modifiera certaines choses pour revenir dans notre temps. Le seul souci, c'est l'alignement des planètes. Ça n'arrive que tous les 147 milliards d'années et ça a été une chance énorme que je l'ai découvert pendant les vacances d'été.

- Tu réalises que ce que tu dis est assez illogique ? On dit que la Terre existe depuis un peu plus de 4,5 milliards d'années. Alors ton alignement…

- Ce sont mes calculs, et comme tu le vois, ça a marché puisqu'on est dans le passé. Le seul problème, donc, c'est notre clé.

- C'est quoi la clé ?

- L'alignement des planètes.

- Ok, et pourquoi on est dans le passé puisque ton plan avait l'air génial ?

- … Je ne sais pas. Mais je vais avoir besoin de tout le monde pour savoir ce qu'il s'est passé.

- Ok, donc on doit attendre que Cal soit réveillé quoi. Une semaine ! On va rester une semaine dans le passé !

- Al nous dira ce qu'il s'est passé, je te rappelle qu'ils étaient connectés grâce au Lien.

James hocha de la tête, le regard dans le vague. Pourquoi avait-il décidé de jouer les grands frères à ce moment-là ? Il aurait pu rester tranquillement dans sa Salle Commune, rire avec ses amis, aller se coucher. Mais non, il avait sorti la Carte du Maraudeur et il avait vu l'amas de noms dans la tour ouest. Et puis Lily…

- Eh, les elfes viennent d'apporter à manger.

Le brun releva la tête et remarqua les victuailles sur l'unique table de la pièce. Il se rappela qu'il avait faim et s'installa en face de son frère.

- Je me demande si Lily va bien, soupira le Serpentard en se servant dans les plats.

- Tu as peur que Valentin la drague ? Se moqua Rigel.

- J'y avais pas pensé, pâlit James. Merde ! Comment elle va faire ! Ce type est un gros vicieux en plus !

- Il est sympa, répliqua le blond. Je pense que ça pourrait marcher avec Lil's.

- Il se balade nu devant elle !

- C'était de ta faute. Lily cherchait son shampoing et tu le lui avais piquée.

- J'ai pas pensé à le lui rendre, c'est tout.

- C'était de ta faute.

James grommela, Rigel l'ignora.

 

 

La suite de la journée se déroula de manière assez calme. Rigel était plongé dans ses documents, gribouillant dans un carnet tout neuf qu'un elfe de maison lui avait apporté après leur déjeuner. James avait feuilleté quelques manuels de cours, sans grand intérêt, après avoir vu les petits êtres faire apparaître leurs lits, des vêtements moldus, construire un coin « sanitaires » - James avait vraiment été impressionné - et ramener tous les livres que le blond voulait.

Le Serpentard joua avec sa baguette, faisant bouger les lits de façon à ce qu'ils se retrouvent face à face, puis les uns à côté des autres. Il changea la couleur de tous les draps en vert et argent, ce qui fit grogner d'agacement son jeune frère qui lui, était à Gryffondor.

Enfin, dans la soirée, après le couvre-feu réglementaire, Albus et Hugo montèrent à la tour, accompagnés de Chourave.

Cette dernière expliqua qu'elle devait vérifier que tout l'équipement nécessaire à leur séjour dans la tour était présent, même si les elfes de maison étaient là pour tout ce qui était d'ordre matériel. Elle ajouta aussi qu'elle allait mettre un sort répulsif en bas de la tour, afin qu'aucun élève ne puisse monter et, sous les supplications larmoyantes de James - quel manipulateur, pensèrent Rigel et Hugo - qu'ils puissent, eux, descendre dans la nuit, pour aller voir Caleb à l'infirmerie. Pomfresh serait prévenue de leurs visites, mais c'était la seule sortie qu'ils feraient dans la semaine.

- Hugo, annonça Rigel alors qu'ils étaient enfin réunis, j'ai besoin que tu retrouves le grimoire avec le cercle. On en aura besoin pour le retour.

- C'est bon, le rassura le rouquin. Je le connais par cœur ! Je vais te le redessiner si tu veux.

Et le jeune Weasley se saisit d'un parchemin et d'une plume.

- Al, continua le blond. Je voudrais savoir ce qu'il s'est passé quand Cal et toi avez lâché le Lien.

Son jeune frère essayait de garder contenance, le visage fermé, le dos droit. Mais James voyait parfaitement qu'il était perdu, et inquiet pour Caleb. Ses yeux étaient vagues depuis son arrivée à la tour et il n'avait pas lancé une seule de ses piques moqueuses.

- C'est la première fois qu'on fait ça depuis… longtemps, grimaça le première année. Alors ça m'a épuisé plus vite que Caleb. Il l'a remarqué et il a voulu que je me retienne un peu. Le gribouillis sur le sol n'arrêtait pas d'aspirer notre pouvoir et au bout d'un moment, j'ai senti que Caleb était en train de… partir.

Ses frères le fixèrent, les yeux ronds, la stupeur pour l'un, l'incompréhension pour l'autre.

- C'est-à-dire, « partir » ? Risqua James.

- Je… j'ai cru que le Lien allait se briser, souffla Al avec un rictus douloureux. Alors je lui ai donné un peu de ma magie. C'était pas beaucoup, mais c'était tout ce que je pouvais faire. Et puis ce crétin, j'ai senti qu'il me protégeait avec ses dernières réserves de magie et…

Albus craqua. C'était trop pour le jeune Serpentard qu'il était. Ça ne faisait même pas deux mois qu'il était à Poudlard, qu'il se retrouvait « à une autre époque ». Ça faisait des années qu'il essayait de se séparer de son frère jumeau, qu'il le haïssait, voulait le voir mourir, et le jour où ça arrivait, il voyait son monde s'écrouler. Il tenta bien de se répéter ce que Draco lui avait dit avant de prendre le Poudlard Express. Un Malfoy reste maître de lui-même dans n'importe quelle situation. Et un Potter-Malfoy, encore plus.

Puis il sentit un corps se serré contre lui, le bercer, comme lorsqu'il était encore tout petit et qu'il faisait un cauchemar. Al crut que c'était Harry qui le tenait dans ses bras, passait une main dans ses cheveux, et pleura un peu plus en réalisant que c'était stupide. C'était contre James qu'il était, et c'était Rigel qui lui frottait la tête. Harry, il n'avait plus le temps pour ça depuis longtemps. Tout comme Draco.

- Cal va s'en sortir, déclara James en faisant venir à lui un mouchoir en papier. Il est fort. Tout comme toi. Alors pleure pas. Un Serpentard, ça manipule les gens, ça se fait pas avoir par les épreuves.

- J'ai fini ! S'exclama Hugo en relevant les yeux de son parchemin, avant de grimacer devant la scène qu'offraient les frères Potter-Malfoy. Euh… désolé, continuez vos mamours, je reviens plus tard.

Regards noirs.

- Bah quoi ?

Rigel se releva et récupéra le croquis pendant que James passait encore une main affectueuse dans les cheveux de son jeune frère qui séchait ses larmes avec le plus de dignité possible.

- Hugo ? Demanda le blond en pâlissant à vue d'œil.

- Oui ?

- C'est quoi ce signe ?

- Bah…

- Ça veut dire « passé ». Pas « futur ».

Le rouquin écarquilla les yeux avant de comprendre l'erreur monumentale qu'il avait fait.

- Quoi ? Qu'est-ce qu'il se passe ? Intervint James qui ne saisissait pas la panique qui prenait les deux troisième année.

- Je comprends mieux pourquoi ça nous a explosé à la figure, murmura Rigel en s'affalant sur la chaise derrière lui.

- Mais qu'est-ce qu 'il se passe ? Répéta l'aîné en arrachant le parchemin des mains de son frère.

- Je t'ai dit que le cercle devait nous orienter dans le futur, tenta d'expliquer le blond en rapprochant une pile de grimoires vers lui. Sauf qu'une seule erreur sur les signes du cercle et c'est la cata. C'est pour ça que j'ai demandé à Hugo de bien étudier le cercle.

- Je suis désolé, souffla ce dernier qui ne relevait plus la tête depuis la réalisation de sa bêtise.

- Si ça a fait boom, continua Rigel, et si les jumeaux ont donné plus qu'ils ne devaient, c'est parce que la clé hésitait à ouvrir une porte vers le futur, ou vers le passé.

- Donc ce n'est pas ma faute, comprit James.

- Non.

- Tu me dois des excuses.

- Attends, mais tu ne réalises pas ? Demanda le blond, éberlué. On est dans le passé parce que Hugo a fait une erreur !

- Et alors ? Hugo se sent déjà bien coupable. Et c'est de ta faute si on est là. Ta faute.

James jubilait, finalement pas intéressé par les causes de leur présence dans le passé.

- Il me fait une crise de scroutt le matin parce qu'on est dans le passé et maintenant, il se réjouit parce qu'on est dans le passé ! Grogna Rigel à Al qui s'était installé sur un canapé, un peu plus loin d'eux.

- Je n'ai jamais dit que j'étais content d'être dans le passé, contrattaqua le brun en perdant son sourire. Combien de fois m'as-tu accusé depuis notre arrivée ici ? Alors que j'avais rien fait ! T'es juste trop fier pour t'excuser, hein ?

- Ok je suis désolé de t'avoir mis notre arrivée dans le passé sur le dos ! C'est bon ?

- Si tu te prosternes, peut-être que…

- James ! S'écria Hugo sans pouvoir se retenir.

- Bah quoi ? On est un Potter-Malfoy, ou on ne l'est pas.

Un rire éclata derrière eux et les trois garçons virent Albus, se tenant les côtes, riant toujours plus quand il posait un regard sur eux. Ces derniers se demandèrent s'ils devaient bien prendre ou non la réaction de leur cadet.

- Vous êtes trop nuls ! gloussa ce dernier après s'être un peu calmé.

- Et toi, t'es trop mignon quand tu ris, se vengea James.

- Je ne suis pas mignon !

- La dernière fois qu'on t'a vu rire, c'était quand déjà ? Réfléchit Rigel.

- Ça doit dater, rajouta James.

Albus se mit à râler contre ses frères avant d'annoncer qu'il allait dormir.

- On n'est pas chez nous, Al, tu peux te coucher quand tu veux. Lily, elle aime bien jouer les mamans avec toi et Cal, mais je sais bien que vous n'obéissez pas.

Le jumeau lui lança un regard noir avant de tirer les rideaux.

- Je suis désolé, répéta Hugo au bout d'un moment de silence.

- Le mal est fait, soupira Rigel en lui tendant une autre pile de grimoires. On n'a plus qu'à se débrouiller pour revenir dans notre présent. Et… James, arrêtes de faire cette tête de choqué, tu m'énerves.

- Tu me fais toute une salade et à Hugo, rien ? Protesta le brun.

- C'est mon assistant.

- Je suis ton frère !

- Et alors ?

- Ça me dépasse, je vais faire un tour.

- Il est vingt-trois heures. Il doit y avoir encore des gens dehors.

- Je sais être discret. À tout à l'heure !

 

 

James se tenait au chevet de son frère cadet, Caleb, et se demandait ce qu'il pouvait bien faire maintenant.

La veille au soir, il s'était promené dans le château, retraçant des chemins qu'il avait suivi pendant sept années d'études et de bêtises, fronçant les sourcils quand un passage était barré parce que « encore en reconstruction ». Il avait passé deux bonnes heures dans la cuisine, s'émerveillant de voir certains elfes de maison qu'il connaissait avec vingt ans de moins. Grimaçant devant le passage de la salle commune de Serpentard, parce qu'il ne connaissait pas le mot de passe, caressant un chat assez laid qui le fixait de ses yeux jaunes dans un couloir. Se cachant dans une salle de classe en entendant les pas furieux d'un type, sûrement le concierge de l'époque, Rusard, dont Ron lui avait parlé avant sa première rentrée à Poudlard.

James aurait eu l'impression d'être toujours dans son époque s'il ne s'était pas fait la réflexion que sans sa Cape d'invisibilité et sans la Carte du Maraudeur, il se sentait… comme nu. Faible. Vulnérable.

Il pouvait se faire pincer à tout moment par un insomniaque et il n'aurait aucun moyen de se défendre devant McGonagall. Ce qu'il trouvait totalement dérangeant. Et humiliant.

C'était donc au bout de cinq heures de visite qu'il avait décidé de retourner à la tour ouest. Et la crainte de se retrouver dans le bureau de la directrice s'était accrue quand il avait vu un type se tenir devant une fenêtre du couloir, non loin de l'escalier en colimaçon de la tour. Son pied avait râpé contre une pierre et il avait poussé un juron. S'il se faisait repérer maintenant, il était perdu ! Chourave les avait prévenus que personne ne devait les voir. Personne ! Ça aurait changé le cours du temps et Merlin seul sait ce que son présent serait devenu.

Finalement, le type avait pris le chemin opposé à la tour et James avait pu respirer. Puis il s'était dit qu'il n'avait pas envie de passer la nouvelle journée dans la tour et s'était dirigé vers l'infirmerie. Quatre heures du matin ? Et alors ?

Il s'y était glissé silencieusement et avait retrouvé Caleb dans son lit, toujours aussi pâle, toujours inconscient. Il avait ensuite fait venir une feuille de papier et de quoi écrire d'un sort d'Attraction et avait gribouillé un message à l'intention des autres restés à la tour. Lui, il allait rester ici pour la journée. Que personne s'inquiète de sa disparition. Qu'ils continuent de faire leurs recherches pour rentrer à la maison, lui ne servait pas à grand-chose.

Le message s'était plié en forme d'hirondelle et s'était dirigé vers la tour ouest.

Le brun devait s'être assoupi après parce qu'il avait sursauté en entendant une exclamation de surprise venant de l'infirmière qui passait vérifier l'état de son patient. Pomfresh l'avait réprimandé et James avait fait son plus beau sourire, et expliqué qu'il s'inquiétait trop pour son petit frère pour fermer l'œil de la nuit.

Elle n'avait pas dû le croire beaucoup mais tant pis. Elle l'avait laissé tranquille, c'était tout ce qui comptait.

Ses deux premiers repas de la journée lui furent servis et il se leva de sa chaise inconfortable, se dirigeant vers le bureau de l'infirmière pour avoir des renseignements sur le coma magique et en quoi cela consistait. Il eut sa réponse sous la forme de trois manuels de médicomagie à décortiquer, puisqu'il n'avait rien d'autre à faire avec ordre de ne pas s'éloigner du lit de son jeune frère sous peine d'être éjecté de l'infirmerie.

James commençait à piquer sérieusement du nez quand Pomfresh reçut la visite d'un élève. Il était trop loin pour savoir de quoi ils parlaient mais il avait tiré un peu sur les rideaux qui cachaient le lit de Caleb au reste de la pièce, trop curieux de savoir à quoi pouvait ressembler un élève du passé - Lily aurait été exaspérée par son comportement, mais c'était James après tout. Il avait retenu sa surprise en retournant s'asseoir. Ce type qui était à l'infirmerie, c'était Harry Potter-Malfoy ! Son père ! En un peu plus chétif, mais c'était lui ! Il en était sûr !

Il tendit l'oreille pour entendre de quoi parlaient l'infirmière et son père mais sans succès. Quand la porte claqua, James sortit de sa cachette et s'approcha de Pomfresh.

- Qu'est-ce qu'il avait ? Demanda-t-il brusquement, la faisant sursauter.

- Monsieur Potter-Malfoy ! Siffla-t-elle. Je vous ai permis de surveiller votre frère mais en échange, j'ai demandé la discrétion ! Alors ne vous baladez pas ainsi dans mon infirmerie !

- Mais c'était mon père ! Gémit James, comme un enfant. J'ai bien le droit de savoir ! Il a dix-huit ans apparemment, donc il entame sa dernière année ici, non ? Et pourquoi il est passé à l'infirmerie ? Il s'est blessé ? Il est toujours aussi maladroit ? Est-ce qu'il est toujours tout silencieux ? Et puis, comment se passe sa relation avec Draco ?

- Monsieur…

- Appelez moi James, ça se voit que mon nom vous perturbe.

Sourire angélique.

Merlin.

- Monsieur James, reprit Pomfresh en se dirigeant vers son bureau. Sachez que le futur ne doit pas être dévoilé dans le passé et en ce moment, vos questions entraînent des données que nous ne devrions pas apprendre dans le passé.

- Que… mais c'est tout simplement innocent ce que je demande ! Harry et Draco sont-ils ensemble à cette époque ?

- Vos… pères ne vous ont rien dit ? Demanda-t-elle en fronçant les sourcils.

James garda le silence un moment, réfléchissant à ce qu'il pouvait dire.

- Hum… je sais juste qu'ils se connaissaient quand ils étaient à Poudlard. Et puis… Vous pouvez pas juste me le dire ?

Pompom le détailla. En général, les parents appréciaient raconter à leurs progénitures comment ils s'étaient rencontrés, et quand. Elle n'imaginait pas Messieurs Potter et Malfoy aussi secrets.

- Ils ne sont pas en couple.

Le brun sembla accepter la réponse et continua sur d'autres questions.

Merlin, elle n'allait pas pouvoir résister.

 

 

- Je m'ennuie !

Rigel leva les yeux au plafond. Et c'était lui l'aîné ? Par Merlin, qu'on le foudroie sur place immédiatement pour qu'il se taise !

- T'as qu'à nous aider, grommela le blond en notant plusieurs informations dans son carnet.

- Mais je sers à rien ! Et j'y comprends rien à ton histoire d'étoiles et de calculs bizarres.

- Alors sors !

- Mais c'est pas encore le couvre-feu !

- Va faire une sieste !

James sembla réfléchir à la proposition.

- J'irais voir Cal après ma sieste, annonça-t-il avec un grand sourire. Qui veut me suivre ?

- Je veux bien, soupira Hugo en s'étirant. Je dois aussi m'excuser auprès de lui.

- Tu sais qu'il ne t'entendra pas ? Se moqua Albus en lui jetant un coup d'œil par-dessus un roman jeunesse. Il est dans les vapes depuis deux jours.

Le rouquin baissa la tête, ressentant toujours de la culpabilité, mais Rigel lui ordonna d'aller se reposer avant leur sortie nocturne. Lui-même continuerait leurs recherches et irait se coucher après.

- Tu ne veux pas nous accompagner ? S'étonna son ami.

- A quoi bon ? Cal dort, il ne saura même pas que vous êtes venus. Et puis, plus j'avance dans les recherches, et mieux ça sera.

Rigel envoya le garçon au lit, il les réveillerait vers deux heures du matin s'ils le voulaient. Puis au bout d'une dizaine de minutes, il appela un elfe de maison. Ce dernier apparut et s'inclina sous la demande. Quelques instant plus tard, Rigel avait un télescope dans les mains et deux grandes fenêtres fraîchement construites de chaque côté de la tour. Il nota la position des étoiles du Système Solaire qu'il parvenait à distinguer et refit l'expérience une heure plus tard. Il dut s'interrompre quand il remarqua l'heure qu'il était.

Il commença par réveiller son ami et roula des yeux en voyant Albus qui continuait à lire son livre comme si de rien n'était.

- Avoues que tu meurs d'envie de voir Cal, lâcha-t-il en tirant les rideaux de James.

- Je n'ai rien à faire, répliqua le jeune Serpentard en rosissant. C'est tout !

- Aide-moi à réveiller l'autre au lieu de te chercher des excuses, soupira le blond.

James tenait son coussin comme une peluche et refusait de se réveiller sous les appels des trois autres.

- On peut y aller sans lui, suggéra Albus.

- J'ai une idée, proposa Hugo avec un sourire crispé.

Les deux garçons lui lancèrent un regard interrogatif mais le rouquin choisit de rougir avant de s'approcher du lit de James.

- Lily a accepté de sortir avec Valentin.

- Quoi ?

Albus sursauta avant de s'éloigner en grommelant contre les idiots de grands frères.

- Tu ferais un très bon Serpentard, déclara Rigel à Hugo avec un sourire amusé.

- Pitié ! Mon père m'aurait tué avant !

- C'est quoi ce délire… ok on s'est foutu de ma gueule.

Les deux troisième année ricanèrent devant la mine boudeuse du brun.

 

 

- Je suis sûr que Lily n'aurait aucun souci à traîner dans le noir, grommela James après avoir trébuché contre une dalle pour la énième dois.

- Te plains pas, le ciel est clair ce soir, c'est déjà mieux que rien, soupira Hugo en regardant par la fenêtre du couloir.

- Ne compare pas la Chauve-souris avec nous, rajouta Albus. C'est la seule à dire que le noir est apaisant et de bonne compagnie !

- Papa aussi pense ça, répliqua James en se demandant où était actuellement ce dernier. Sûrement dans son dortoir vu l'heure tardive.

- C'est pas la même chose ! Répliqua Albus. Papa, c'est Papa. Lily, c'est une chauve-souris.

- Ton raisonnement est bizarre, fit le rouquin. Si Lily est une chauve-souris, tu l'es aussi, puisque tu appartiens à sa famille. Et si c'est une chauve-souris, ça vient obligatoirement de quelque chose, ou de quelqu'un, donc, ton père l'es sûrement aussi…

- Vous avez une discussion trop bizarre, soupira James en ouvrant doucement la porte de l'infirmerie.

- C'est toi qui as commencé !

- Vous êtes dans une infirmerie, alors faites silence ou sortez !

Les trois garçons sursautèrent avant de s'excuser devant Pomfresh. Cette dernière était sortie de son bureau, mécontente de les voir. Surtout James.

- Ne faites pas non plus trop de bruits dans les couloirs, ordonna-t-elle. Monsieur Rusard n'est pas au courant de votre présence dans le château. Moins de personnes le saura et mieux ça sera.

- Est-ce que Caleb va mieux ? Demanda James en ignorant les paroles de Pomfresh.

- Sa magie se renouvelle, lâcha l'infirmière au bout de quelques secondes. C'est déjà ça. Quant à savoir si son cerveau a subi ou non des séquelles, il faudra attendre le réveil.

Le Serpentard hocha de la tête et entraîna ses cadets avec lui, vers le seul lit occupé de la pièce. Il laissa Hugo s'excusé auprès de son petit frère, même si on lui avait dit que c'était inutile, et lança un regard blasé à Albus qui refusait de s'approcher de son jumeau. James lui demanda ce qu'il faisait donc là puis l'ignora pendant les dix minutes qui suivirent.

On décida de passer par la cuisine avant de retourner à la tour ouest et au moment où ils descendaient les escaliers, Albus prétexta avoir oublié quelque chose à l'infirmerie.

James ne put retenir un sourire moqueur de fleurir sur ses lèvres. Son frère n'était pas encore très au point niveau excuses.

Au bout de deux minutes, le jeune Serpentard ressortit, pâle et silencieux. L'aîné comprit immédiatement ce qu'il s'était passé et passa une main dans les cheveux de son cadet.

 

 

- James ? Appela Rigel. Tu peux envoyer un message à McGonagall ?

- Hein ? Pourquoi ?

Une nouvelle journée était passée, ils avaient dîné dans la tour et James feuilletait maintenant un magazine de Quidditch, s'émerveillant de voir d'aussi vieux modèles de balais pour sa propre époque.

- Je pense avoir trouvé le moyen de renter à la maison.

Trois regards le fixèrent, ébahis. Le blond se sentit plutôt fier de lui et montra l'encre et la plume sur la table. L'aîné se mit à retranscrire ce que son frère lui dictait, puis la missive devint une petite hirondelle. Il ouvrit la trappe et lui donna l'ordre de rejoindre le bureau de la directrice.

 

 

Minerva arriva dans la grand pièce circulaire accompagnée des professeurs de Botanique et de Sortilèges. Elle demanda immédiatement s'ils avaient trouvé le moyen de renter chez eux et le sourire du blond lui plut.

- J'ai calculé le temps de rotation de chaque planète, vérifié dans les grimoires la valeur de chaque astre et la conclusion finale, c'est qu'il est possible d'ouvrir une porte vers notre présent si Mercure, Vénus, Terre et Mars sont alignés. Bien sûr, les chances que ça marche seraient accrues s'il y avait une pleine lune mais il semble que l'alignement de ces quatre planètes ne sera possible que dans la journée. On devra s'en contenter. Notre magie fera le reste.

- Pourquoi ces quatre planètes, et pas les autres ? Demanda Chourave en fronçant les sourcils.

- C'est une question de symbolique, réfléchit le Gryffondor. Mercure, Vénus, Terre et Mars étant les premières planètes du système solaire, on peut penser qu'elles marquent le point de départ. Si on mène l'incantation au moment où elles sont alignées, on pourra revenir à notre point de départ, c'est-à-dire dans notre présent. Le problème qui s'était posé, c'était le paradoxe du Temps. En passant un mois dans le passé, on ne savait pas comment réagirait le futur, mais grâce au cercle, on pourra revenir au moins une semaine après ce qu'il s'est passé.

- Quand cela sera-t-il possible ? Demanda Flitwick.

- Eh bien… d'ici trois semaines, vérifia Rigel en feuilletant son carnet.

- Vous passerez donc les trois prochaines semaines à préparer votre départ, annonça McGonagall avec un faible sourire soulagé.

- Et… on pourra sortir de temps en temps ? Demanda James qui réalisait que trois semaines d'enfermement lui seraient fatales.

- Il ne faut pas que l'on vous voit, répéta la directrice en dardant son regard sévère sur lui.

- Mais dans la nuit, c'est bon, non ? Tenta le brun. Personne ne sort la nuit.

Il passa sous silence la fois où il avait vu un élève dans les couloirs à quatre heures du matin.

- Pendant quatre heures ? Marchanda James. Genre… de une heure du matin à cinq heures du matin ?

- Deux heures, refusa McGonagall. De deux heures du matin à quatre heures.

- Mais…

- Vous êtes dans mon école, monsieur Potter-Malfoy. A mon époque. Alors je vous prierais de respecter mes décisions.

James retint une grimace, puis se plia.

- Tant que personne ne nous remarque, c'est bon, n'est-ce pas ? Demanda-t-il quand même.

- Aucun élève ne se risquerait à sortir aussi tard la nuit, surtout dans la semaine.

Le brun sourit et ne dit plus rien. À ce moment-là, Minerva eut l'impression de revoir James Potter, premier du nom, devant elle. Et c'était une très mauvaise impression.

 

 

James appliqua bien ce qu'ordonna la directrice. Ils se promenèrent librement entre deux heures et quatre heures du matin. Mais comme il n'y avait personne après minuit, une heure du matin, ils se promenèrent en cachette dans les couloirs jusqu'à l'heure autorisée.

Hugo et Albus le suivirent, visitant certaines parties du château encore inconnues pour les deux plus jeunes. Rigel avait refusé de sortir, expliquant qu'il devait dormir pour bien travailler dans la journée.

James était donc très fier de lui.

D'ailleurs, le lendemain, il décida de sortir un peu plus tôt. Caleb devait être réveillé à l'heure qu'il était et il était impatient de le voir, debout, et en bonne santé.

Il entraîna Albus et Hugo avec lui, avec ou sans leur accord.

- Rappelez moi pourquoi je dois venir avec vous ? Grommela le première année.

- Tu ne voulais pas rester avec Rigel et tu t'inquiètes pour Cal, proposa Hugo.

- Je ne m'inquiète pas pour ce crétin !

- Il est encore tôt, chuchota James, alors moins fort ! Peut-être qu'il y a des gens dans les couloirs. Ils peuvent nous entendre !

- Si tu avais amené la Cape d'Invisibilité ici, on aurait pu passer discrètement devant les autres sans problème, répliqua Albus.

- Pourquoi tu as oublié la Carte aussi, rajouta le rouquin. On aurait pu voir tout de suite si le chemin était libre ou non, au lieu de se cacher chaque fois en entendant du bruit.

Le petit groupe continua son chemin, en se disputant, Albus et Hugo cachant sans aucune honte le fait qu'ils avaient volé la Cape d'Invisibilité dans les affaires de leur aîné, mais qui avait dû rester dans la tour ouest de leur époque.

Pomfresh leur ouvrit et les laissa voir Caleb. Ce dernier était en train de boire un verre de jus de citrouille, revêtu d'un jean moldu, de baskets et d'un gros pull gris. Il accueillit les garçons avec un grand sourire, qui se flétrit légèrement en voyant son jumeau resté à l'écart.

- C'est un fait assez incroyable que votre jeune frère soit sorti de ce sommeil sans aucune séquelle, déclara l'infirmière. Surtout en sachant dans quel état nous l'avions retrouvé le jour de votre arrivée. Je le laisse sortir, mais il devra rester au lit, sans faire de gestes brusques ou subir une émotion forte. Il a besoin de calme. Les elfes de maison ont été mis au courant de son régime alimentaire pendant les jours à venir.

James la remercia et passa une main dans les cheveux indisciplinés de Cal. Son sourire un peu timide lui avait manqué.

- Tu vas vraiment mieux ? Demanda-t-il doucement en traversant le couloir.

- Oui, t'inquiète, j'ai fait que dormir cette semaine, et Pomfresh m'a gavé de potions totalement dégueux avant de sortir.

- T'as intérêt à continuer de te reposer, apparemment, on aura besoin d'Albus et de toi pour rentrer. Je vais aider aussi de mon côté, mais j'ai pas votre puissance.

- J'ai assez dormi pour un mois, grimaça le jeune Serpentard. Qu'est-ce qu'il s'est passé sinon ?

- Rigel a trouvé le moyen de rentrer à la maison, réfléchit Hugo. James désobéit à McGonagall, comme d'habitude…

- Je ne désobéis pas ! Je contourne juste ses ordres.

Ils atteignirent la partie ouest du château au bout d'une dizaine de minutes et l'aîné se tourna vers Caleb. Il pleuvait à verse et l'orage n'arrêtait pas de gronder.

- Tu vas pouvoir monter ? Demanda-t-il.

- James, je ne suis pas Lily, alors arrête de t'inquiéter toutes les trois secondes.

- Et on dit qu'il devrait finir à Poufsouffle, n'importe quoi.

- Je t'ai entendu.

Ils entamèrent la montée de la tour en soupirant.

Qui était l'idiot qui avait fait autant de marches à ce stupide escalier ? Quelle idée aussi de se cacher là ! Pourquoi être descendu déjà ?

Hugo atteignit le premier la trappe et les autres suivirent. À leur plus grand étonnement, Rigel était toujours debout, installé autour de la table, et avait les yeux fixés sur eux.

L'aîné entraina Caleb sur un lit et Al s'affala sur celui d'à côté.

Une exclamation de surprise les fit sursauter.

- Rigel ? Appela Hugo en voyant son ami pâle comme un linge, qui s'était levé brusquement de sa chaise.

- Il y a quelqu'un qui monte, souffla le blond avec un air paniqué.

James fronça les sourcils et s'approcha de son frère.

Sur la table était posée une espèce de toupie que Chourave leur avait donné le premier soir. Si elle se mettait à tourner sur elle-même, ils étaient sûrs que quelqu'un était en train de monter les escaliers de la tour et ils n'avaient aucune idée de qui c'était.

Jusque-là, rien de tel ne s'était encore produit. Le sort répulsif marchait à la perfection contre les élèves de l'école. Il ne reconnaissait que les garçons, la directrice, l'infirmière, et les deux professeurs de Botanique et de Sortilèges. Ces derniers envoyaient toujours un message avant d'arriver.

- Qu'est-ce qu'on fait ? S'écria Hugo.

Mais aucun Potter-Malfoy ne put lui répondre. La trappe avait été repoussée avec violence et un type brun, la baguette levée, venait d'apparaître devant leurs yeux.

Ce dernier eut l'air aussi étonné qu'eux étaient paniqués. Merlin, c'était Harry Potter-Malfoy !

- Et en plus, faut que ça tombe sur lui !

 

 

 

 

Qui a dit cette dernière phrase, bonne question.

J'espère que ce chapitre vous a détendu un peu, parce que la suite ne risque pas d'être de tout repos ...

EliH

 
 
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