Épidémie – 16ème Jour

Le trio était parti tôt du camping-car et avançait à bon rythme. Il ne leur restait que deux-trois kilomètres d'ici le centre ville. Ils avaient préféré laisser le 4x4 et la moto plutôt que de les perdre en voulant aller trop profondément dans les méandres d'Atlanta la chaotique.

Ils ne courraient pas mais marchaient d'un bon pas, toujours aux aguets. Ils cherchaient des panneaux indiquant la présence de l'armée ou d'officiels.

C'est alors qu'ils virent arriver vers eux une horde étrange moitié de décomposés, moitié de brûlés. Alors qu'ils entrèrent dans un bâtiment qui semblait vide, Merle commenta : "Brûlures au Napalm", dévoilant ainsi son passé militaire à sa compagne.

Daryl leva le menton pour désigner un panneau à l'extérieur sur lequel était indiqué : « Camp d'accueil dans 1 mile ». Ils s'apprêtaient à suivre la direction quand une mini-horde avança vers eux. D'un accord tacite, ils entrèrent dans l'immeuble d'habitation le plus proche. Ils montèrent rapidement sur le toit pour avoir une vision plus globale de la ville.

Et pour mal faire, les mordeurs avaient réussit à forcer l'entrée du bâtiment. Alors qu'ils montaient aux étages, ils les entendaient saccager le rez de chaussée. Surgit alors d'un des appartements, une nuée d'entre-eux forçant le trio à se ruer vers les escaliers qui menaient en haut du bâtiment.

Une fois arrivés sur le toit, ils bloquèrent la porte avec des barres de métal qui se trouvaient là de précédents travaux. Ils soufflèrent de soulagement.

La jeune femme regarda ses compagnons et dit :

"Nous v'là piégés sur le toit, on fait quoi maintenant ?

- Bah, rétorqua Merle, y'a toujours un escalier de secours."

Il se précipita vers l'escalier suivi des deux autres. Il s'arrêta net une fois le pied sur le bord du toit.

"Bordel, il est pété !"

D'un signe de tête, Daryl montra à son frère le bâtiment de l'autre côté. L'écart entre les deux n'était pas trop grand pour un bon athlète.

"Tu penses qu'on peut sauter sur l'autre immeuble ?

- Bah oui, on a déjà sauté des rivières et des précipices plus larges.

- Tu es fou ! S'écria Victoire. J'ai toujours été nulle en saut en longueur, je suis incapable de passer.

- Mais si tu peux, tu es trop forte ! Rétorqua Merle.

- Si on avait une corde, on te l'attacherai à la taille ! Proposa Daryl.

- Elle est où ta corde ? S'énerva la jeune femme."

Elle fut alors interrompue par un boum, les rôdeurs les avaient rejoints et tapaient contre la porte.

"ll faut que tu essaies, Victoire ! Dit Merle

- D'accord, d'accord, allons-y".

Ils balancèrent leurs sacs sur le toit de l'autre côté de la ruelle. Merle recula au plus loin et couru à toute vitesse. Il atterrit les deux pieds sur le rebord et oscilla une seconde avant d'en descendre tranquillement.

"Va être bien cette apocalypse, je vais pouvoir perdre un peu de poids !" ricana-t-il."

Daryl mit alors son arbalète en bandoulière, la cala bien et lui aussi prit son élan. Plus grand et plus mince, il atterrit sur le toit les deux pieds bien campés. Contrairement à son frère, il ne fit pas un commentaire.

"Allez ma puce, à ton tour, tu vas y arriver ! Dit Merle

- J'ai les jambes plus courtes que les vôtres et un centre de gravité plus bas que le vôtre et......

- et ?

- J'ai le vertige !

- Bon dieu, Victoire, pourquoi tu m'l'a pas dit avant ?

- Tu rigoles ? Pour que tu te moques de moi comme tu aimes à le faire de tous ?

- Ma puce, il va vraiment falloir qu'tu sautes ! Regardes !"

Se retournant, elle vit plusieurs mordeurs qui avait réussi à forcer la porte et qui commençaient à se diriger vers elle. Elle recula le plus loin possible pour prendre son élan et se mit à courir à toute vitesse, prit son élan et sauta.

C'est alors qu'une main griffue se tendit et tenta d'agripper son pied, déséquilibrant la jeune femme qui écarquilla les yeux et hurla de rage en regardant Merle.

Dans sa chute, son crâne frappa le bord d'une plate forme de l'ancien escalier de secours puis elle s'écrasa dans la poubelle vide qui se trouvait en dessous. Des rôdeurs furent attirés par le bruit dans la ruelle et s'y ruèrent.

Merle et Daryl s'agrippèrent sur le bord du toit et grognèrent de colère.

"On doit redescendre pour aller la chercher ! Dit Daryl

- T'as raison, pas question qu'on la laisse là... mais... elle est p'tèt déjà morte ?

- Dis pas d'conneries ! Moi, j'y vais !"

Les deux hommes récupèrent toutes leurs affaires et redescendirent de cet immeuble là.