Le jardin sentait la pluie, cette odeur de terre mouillée qui entrait dans la maison par la fenêtre ouverte. Le tonnerre qui grondait au loin, et quelques restes d’éclairs traversaient le ciel.
Marie n’était pas encore rentrée, et toi, tu attendais. T’attendais, la fenêtre ouverte, la pluie qui tombait dans l’évier sous la fenêtre. T’avais voulu faire du café, en attendant, pour l’accueillir, tu ne savais pas trop. T’avais pas pu, la cafetière était tombée en panne, t’avais oublié, et Marie ne l’avait pas changée. T’aurais pu faire du café dégueulasse, soluble, avec deux sucres pour faire passer le goût, mais t’avais pas trouvé le pot. Peut-être que Marie l’avait jeté, déplacé, t’étais parti depuis trop longtemps pour le savoir.
T’attendais comme un con, les mains sur la table, sans rien pour les occuper. Marie allait bientôt arriver, à moins qu’elle ne fasse des heures sup’, t’en savais rien, elle n’avait plus besoin de te prévenir, c’est pas comme si t’habitais vraiment encore là. Elle était partie tôt ce matin, en retard surement, le pot de confiture à la cerise trainait encore sur la table. T’aurais pu le ranger, la confiture, Marie la mettait dans le frigo, mais t’avais pas osé déranger. T’étais pas censé être là après tout. La seule chose que t’espérais, c’était que Marie rentre vite, et que tu saches si t’allais dormir là ce soir. |