Disclaimer : L'univers et les personnages de cette fanfiction ne m'appartiennent pas, Harry Potter est la propriété exclusive de JKR. Le professeur Wolffhart est la propriété de Ielenna (Wattpad), le professeur Equias est mon personnage.
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Jeudi matin.
Cher Harry,
J'espère que votre premier jour de cours s'est bien passé, pour toi et Hermione.
Cela me fait bizarre de ne plus avoir ta présence à la maison en soirée. Je m'y étais habituée. Maintenant, la maison paraît bien vide.
En allant rendre visite à Ginny, hier soir, j'ai eu l'occasion de discuter avec l'infirmière responsable de son étage. J'aurai tellement aimé que cette discussion ait eu une autre tournure. Ginny ne va pas bien. Elle devient de plus en plus verte et dors la plupart du temps. L'infirmière me soutient que la potion est presque prête, qu'il faut attendre quelques jours, mais je vois bien qu'elle me cache quelque chose. Plus le temps avance et plus j'ai l’impression qu'ils ne cherchent pas à la soigner
Harry replia fébrilement la lettre violette qu'Errol venait de lui livrer. Le vieux hiboux picorait ici et là, les miettes présentent sur la table des Gryffindor après être resté immobile pendant cinq minutes. Encore une fois, Errol s'était distingué par son atterrissage des plus fracassants.
Harry jeta la lettre sur le côté, pliant les bras sur la table et déposa sa tête en leur creux. Il y resta un long moment, à l'abri des regards et laissa des larmes silencieuses faire leur chemin sur ses joues.
À ses côtés, il sentit Hermione prendre la lettre. Au bout d'une minute, il entendit un couinement désespéré. Au bout de deux, la main d'Hermione pressa timidement son épaule.
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Chers élèves,
Pour cette nouvelle année, le professeur Flitwick propose, à tout élève intéressé, de s'inscrire à un cours de choral. Cette proposition étant tout à fait optionnelle, voyez là comme l'occasion de souffler entre les cours, deux soirs par semaine.
Afin de parfaire l'entente entre les maisons, ces rassemblements regrouperont chaque élève de maison par année.
Si parmi vous des élèves ont une idée d'un autre type de rassemblement inter maison, celui-ci ou celle-ci est invité(e) à soumettre sa proposition à son directeur de maison.
Les élèves intéressés par les cours de choral sont attendus aux heures suivantes :
En voici une drôle d'idée digne de Flitwick et sa passion dévorante pour la musique.
Draco redressa son sac sur son épaule et se détourna du tableau d'affichage pour sortir de la salle commune des Slytherins.
En entrant dans la Grande Salle, il vit tout de suite que l'humeur de Potter n'était pas au beau fixe. Ainsi que celle de Granger. En s’asseyant, il continua de les regarder. Potter ne bougeait pas, laissant refroidir son bol de porridge – Espèce de drogué à l'avoine – et Granger mangeait plus lentement qu'une limace.
Sans trop s'en rendre compte, Draco resta un moment à les observer. Guettant le moindre changement de posture de Potter. Un bonjour serait le bienvenu, non ? Après tout, c'est ce que font les bonnes connaissances le matin, non ? Devait-il se lever, aller à leur table, les saluer et demander ce qui se passait ? À coup sûr, il se ferait jeter comme un malpropre. Ils n'étaient pas encore assez intimes pour se permettre ce genre de familiarité.
Haussant les épaules, il se servit une tasse de son thé fétiche, une salade de fruits, un fromage blanc au coulis d'abricots. S'il ne se retenait pas, il allait en baver.
La première heure de cours, il la redoutait. Même, c'était le cours qu'il redoutait le plus ; Défense contre les forces du mal. À tous les coups, McGonagall avait trouvé un auror reconverti qui allait leur mener la vie dure. Et surtout à Draco.
C'est avec appréhension qu'il se dirigea vers la salle de cours, retrouva les Ravenclaws. La plupart d'entre eux le fusillèrent du regard.
_ Tiens, donc. Si ce n'est pas le Death Eater Malfoy Junior qui nous fait l'honneur de sa présence, lança Goldstein
La ferme, Goldstein
Draco s'appuya nonchalamment contre le mur en serrant les dents.
Il fut rejoint par les autres Slytherins qui ne furent pas en reste niveau provocation. Quelle ironie. La provocation était pourtant une des vertus type des Slytherins et aujourd'hui, ils manquaient de mordant.
Soudain, une détonation calma les insultes lancées par les Ravenclaws. Tout le monde se retourna sur une petite sorcière brune aux yeux verts, baguette brandit dans les airs. De son extrémité s'échappaient encore des filets de fumée blanche.
_ Silence. Dit-elle avec flegme.
Elle passa entre ses élèves comme si de rien n'était. Comme si elle ne faisait pas deux têtes en moins qu'eux.
Elle ouvrit la porte et leur fit comprendre d'un mouvement de baguette qu'ils pouvaient entrer.
Pendant que le flot d'élèves entrait, elle lança sur le ton de l'entendement :
_ Il va sans dire que vous êtes invités à former vos binômes.
Où est Potter quand on a besoin de lui ?
Draco se flagella mentalement. Voilà qu'il voulait la présence du Sauveur.
Quoi que, en y réfléchissant sérieusement, cela aurait été une bonne chose qu'ils aient tous les cours ensemble. En premier lieu, il n'aurait pas eu à regarder les binômes se former, comme maintenant. Et deuxièment, il aurait eu le partenaire idéal pour ce cours. En botanique, c'était Longbottom le meilleur partenaire. En défense, s'était Potter qui était inégalé.
Ce fut une fille de septième année qui le choisit comme binôme. Une petite brunette aux yeux bleus. Elle lui sourit de manière bienveillante et l'informa s'appeler Line.
_ Enchanté, Line.
Au moins, on n'avait pas à lui désigner quelqu'un.
Le nouveau professeur de Défense contre les forces du mal les sonda avant de pointer sa baguette dans son dos afin que son nom s'écrive de lui-même sur le tableau noir : Lila Equias.
_ Pour vous, je serai Professeur Equias. Je suis peut-être plus petite que vous tous, mais cela ne doit pas vous empêcher de me montrer le respect dû à un professeur. Je suis Auror et je serai votre professeur cette année, en attendant de trouver un professeur à temps plein l'année prochaine. Je tiens à vous mettre en garde. Le genre d'effusions que j'ai surprises devant ma classe ne sera pas toléré. Ni devant, ni dedans, ni dehors. Est-ce bien clair ?
Les élèves marmonnèrent leur accord.
_ Je n'ai rien entendu.
_ Oui, professeur Equias.
_ Mieux. Comme premier cours, je vais vous faire passer un test pour évaluer vos capacités. Merci de vous disperser dans la salle de classe par binôme, il va sans dire. Je passerai voir chaque groupe pour vous évaluer, individuellement et en duo.
Draco et sa partenaire restèrent sur place pendant que les autres prirent leur position aux quatre coins de la salle de classe. Il aperçut Lovegood (qui avait séjourné dans les cachots du manoir) lui faire un salut enthousiaste et un grand sourire. Cette fille, il n'arrivait toujours pas à la discerner. Même prisonnière, elle n'avait pas perdu son optimisme et sa bonne humeur si particulière.
Draco se tourna vers sa partenaire et lui demanda :
_ Comment t'en sors-tu en Défense ?
La jeune fille leva la tête vers lui, tellement qu'il avait peur qu'elle ne se rompe le cou.
_ Assez bien, je dirais. J'arrive à produire un protego informulé acceptable. Il peut tenir deux minutes.
Draco hocha la tête et resta silencieux pour la suite.
_ Sinon, c'est quoi ton nom ?
Il baissa la tête vers elle, les yeux grands ouverts. Elle plaisantait ?
_ Les autres te connaisse bien apparemment, mais moi non.
_ Sans blague ?
_ Je suis sérieuse.
_ Le nom de Malfoy ne te dit rien ?
La jeune fille resta silencieuse tout en restant attentive. Son ignorance par rapport à son nom et son implication dans la guerre le laissait perplexe. Où avait-elle passer son temps l'année dernière ? Et les autres années ?
_ Draco Malfoy, finit-il par lâcher, amer.
_ Enchantée Draco, sourit-elle.
Pour toi, ça sera Malfoy...
Le professeur arriva à leur niveau.
_ Bien jeunes gens, montrez-moi ce que vous savez faire.
Au terme du cours de DCFM, Draco et Line se virent invité à suivre quelques cours de rattrapage dans l'exécution de plusieurs sortilèges et charmes de défense.
En fin de journée, Draco se rendit dans les cachots de l'école pour son cours de potion en commun avec les Gryffindor. Il avait du mal à se l'avouer, mais il attendait cette heure de cours avec impatience. Étant en binôme avec Potter, il allait pouvoir assouvir sa curiosité et lui demander ce qu'il lui était arrivé le matin même. D'autant plus qu'il ne l'avait pas vu durant le repas de midi. Et aussi étonnant que cela soit, les cours en commun avec les Gryffindor étaient les plus calmes et les plus agréables.
En arrivant dans la salle de cours, il le retrouva au deuxième rang, dans la même position que ce matin à table. Draco s'installa à ses côtés avec souplesse.
_ Mauvaise journée, Potter ?
_ Comme tu le vois, répondit une petite voix perdue dans le nid que formaient les bras de Potter.
_ Oserai-je te demander ce qui te chagrine ?
Draco se félicita que sa question ait permis de faire bouger Potter de quelques centimètres. En effet, il avait bougé la tête sur le côté pour pouvoir lui jeter un regard. Avec un seul œil. Et ce regard était rempli de tristesse et de douleur.
_ Quelque chose qui ne te concerne pas.
Draco se doutait bien qu'il avait voulu mettre plus de hargne dans sa réponse. Mais sa déprime annula totalement l'effet.
_ Soit, répondit Draco en haussant les épaules.
Et Potter retourna dans son abri.
Il consentit, néanmoins, à réapparaître lorsque les cours commencèrent.
Slughorn leur fit passer un test de reconnaissance de potion. Visiblement, il en attendait beaucoup de Potter, qui dans son état végétatif ne fit aucun effort même pour ce qu'il connaissait (et ça, Draco en était persuadé). De son côté, le Slytherin redora un peu sa réputation face à son directeur de maison. En sixième année, il avait cherché à l'impressionner avec ses ancêtres, cette fois, il comptait bien lui montrer qu'il avait son propre talent.
En fin de cours, Slughorn tapa dans ses mains de manière espiègle.
_ Bien, jeunes gens. Pour commencer l'année en beauté, je vais demander à chaque binôme de travailler sur une potion en particulier, de m'en donner un échantillon et un parchemin commun de quarante centimètres traitant de sa préparation, son utilisation, plus vos notes personnelles sur le dérouler de voter préparation.
La cloche annonçant la fin des cours retentit et Slughorn les libéra.
Draco remit ses manuels en place et jeta un coup d’œil à Potter.
_ Potter ? Loin de moi l'envie de te déranger dans ta transformation en légume, mais j'aimerai bien, si cela ne te dérange pas, d'avoir une bonne note à ce premier devoir. Donc, je te donne rendez-vous, ce week-end, à la bibliothèque, pour trouver notre sujet.
Potter poussa un profond soupire, releva la tête et lui répondit d'un ton neutre.
_ Comme tu voudras. De toute façon, de nous deux, c'est toi le mieux qualifié.
_ Ne dites pas de sottises, Harry ! Vous êtes juste un peu fatigué, affirma d'un ton joyeux le professeur de potion.
Potter dressa un pauvre sourire en se levant. Tapota doucement l'épaule de Draco (pour quelle raison, il n'en savait rien) et rejoignit Granger dans le couloir qui le soutient durant toute sa marche.
Samedi avant-midi.
Draco retrouva Potter et Granger à la bibliothèque, dans un coin tranquille où peu d'élèves passaient. En arrivant à leur niveau, Draco remarqua que Potter se laissait moins choir sur son pupitre, avait un peu plus de vivacité dans le regard, mais feuilletait lentement son manuel de potion avancée.
_ Potter.
Le nommé leva lentement la tête et adressa un signe de tête avant de murmurer le même genre de salut.
_ Granger, salua Draco en s'asseyant en face d'eux.
_ Bonjour Malfoy.
Ah. Au moins une personne dans cette bibliothèque à avoir un soupçon de vie dans les veines.
_ Je suis ravie de voir, que toi, tu prends ton devoir de potion au sérieux, lâcha Granger en voyant Draco sortir ses affaires.
_ Pourquoi ? Parce que ton ami, à tes côtés, est plus réactif qu'un veracrasse en sandale ?
La bouche de Granger se pinça, comme si elle se retenait de rire. Puis, elle reprit une expression plus chagrine et regarda Potter qui lui lança un regard las.
_ Dis donc Potter, je t'ai connu plus énergique.
Pour toute réponse, il obtient un grognement.
_ Non, reprit Granger. C'est juste que mon binôme m'a gentiment fait comprendre que je pouvais aller me faire voir chez les moldus et faire le devoir seule.
Draco eut un sourire moqueur.
_ Remarque, cela ne me dérange pas. Je rendrai le devoir avec seulement mon nom. Quoi qu'il en soit, j'ai décidé de travailler sur les élixirs éternels. Et vous deux, qu'avez-vous choisis ?
Draco se tourna vers Potter, lui laissant une chance de s'impliquer.
Le pauvre garçon leva les yeux une nouvelle fois et murmura, avec une once de désespoir :
_ Le remède pour la Dragoncelle ?
Draco pouffa dans sa main.
_ Tu veux qu'on travaille sur quelque chose d'aussi simple ?
Potter leva les yeux vers lui, un rien plus vif.
_ Aussi simple ? Répéta-t-il bêtement.
_ Évidement, Potter ! C'est tellement enfantin.
Tellement enfantin, qu'il en semblait perdre le pote Potter.
Pour une fois dans sa vie, Draco était prêt à rire du vide sidéral du cerveau de Potter avec Granger, quand il remarqua qu'elle aussi semblait ne pas comprendre la simplicité avec laquelle on fabriquait ce remède.
_ Vous vous moquez de moi, tout les deux.
Potter le dévisageait sans rien dire et Granger eut assez de présence d'esprit pour lui faire non de la tête.
Finalement, Potter se décida à répondre un faible :
_ Saint-Mungo nous a dit que le remède prenait du temps à être préparé.
_ Du temps ? Merlin, cela ne prend qu'une semaine quand on a tous les ingrédients sous la main.
_ Ils ont dit qu'ils n'arrivaient pas à les réunir, poursuivit Potter.
Il ne peut s'en empêcher. Cette fois, Draco éclata de rire. Il arrêta bien vite devant l'expression de Potter : un mélange d'effroi, d'incompréhension et un début de fureur.
_ Bordel de goule en slip de bain ! S'exclama Draco. Pourquoi Saint Mungo vous aurait raconté des cricrasses(1) ?
_ Ginny a une dragoncelle, lui répondit Potter d'une voix blanche. Cela fait quatre mois qu'elle est à Saint-Mungo pour se faire soigner. Quatre mois où ils nous disent que le remède se prépare, que les ingrédients ne vont pas tarder à arriver.
_ Ils se foutent de votre gueule, dit Draco sans pincette. Visiblement, ils n'ont aucune envie de la guérir. Je peux comprendre leur raisonnement, sans pour autant l'approuver. Toutes Weasley est-elle, elle reste une patiente. Même si elle a dix-sept ans, elle restait soignable quand les symptômes ont commencé à apparaître. C'est bon, Potter. Pour ta Weasel, on va travailler sur ce remède et leur envoyé notre devoir pour qu'ils se le mettent, tous, là où le soleil ne brille jamais.
Sur ces mots, Draco se leva et partit dans les rayonnages de livres. Il revint cinq minutes après avec cinq livres d'épaisseurs différentes. Il les posa sur le pupitre qu'il partageait avec les Gryffindor et en ouvrit un, à la page 943, et le mit sous le nez de Granger.
_ Tiens, Granger, lis-moi ça et dis-moi si ces ingrédients sont si difficiles à trouver.
Connaissant la tendance, horripilante, de la jeune fille à tout savoir, il trouvait surprenant, voire scandaleux, qu'elle n'ait pas pris la peine (pour une fois dans sa vie) de se documenter sur ce remède et voir la supercherie à temps.
Si Granger n'avait pas déjà été assez blanche, dû à la première révélation, elle battit tous les records après avoir lu la page listant les ingrédients du remède de la Dragoncelle. Elle n'ajouta rien, se contentant de repousser le grimoire hors de sa vue.
_ Bien ! Potter (Ce dernier leva la tête, les yeux plus vifs et alertes). On va se répartir les tâches. Toi, tu dresses la liste des ingrédients et tu énonces leurs différentes actions dans cette potion. Moi, je disserterai sur la préparation, ses effets à chaque stade et comment faire pour amplifier son action sur le patient. Tu seras bien aimable de demander une autorisation à Slughorn pour utiliser sa salle de classe, en dehors des heures de cours, pour que l'on s'attaque à ce remède. Plus vite on le termine, plus vite tu pourras envoyé cela à Saint-Mungo.
Potter attrapa le grimoire listant les ingrédients du remède et le livre de botanique.
_ Merci Malfoy. Si je peux faire quoi que ce soit pour toi.
_ Et bien, en faite, il y a bien une chose que je désirerai.
_ Que je la ferme ? Demanda Potter, avec un sourire.
Granger leva les yeux au ciel, excédée. Draco s'autorisa un léger sourire.
Oui, il fut un temps où c'est ce qui lui aurait demander. Mais en ce temps-là, il n'aurait même pas pris la peine de réaliser ce remède pour l'envoyer à une équipe de guérisseurs incompétents pour soigner une fille dont il crachait sur le nom. Et encore moins pour aider Potter.
_ Aussi étrange que cela soit, non, ce n'est pas ce que je désire. Ne devient pas aussi agaçant qu'un fwooper (2) pour autant. Non, je souhaiterais que tu me donnes des cours de soutien en Défense.
Bien qu'il ait dit cela en une fois, il ne pensait pas que cela allait être aussi dur de lui demander ce service. Malgré leur trêve, Draco avait encore des doutes sur la probabilité que Potter accepte de l'aider.
_ Ça marche, Malfoy, répondit presque aussitôt Potter, avant de se mettre au travail. De ton côté, tu me donneras des cours de potion.
Granger se tourna vers lui, les sourcils levés et un sourire satisfait aux lèvres.
Dimanche
« Fréquemment utilisée en homéopathie, la Belladonna est un remède que l’on prépare à partir d’une souche végétale réputée pour ses propriétés médicinales. Très répandue dans les régions alpines, l’Atropa belladonna est une plante qui renferme en effet de nombreuses vertus malgré une grande toxicité. En conséquence, une fois que la teinture mère nécessaire à la préparation du remède est obtenue, celle-ci est diluée à plusieurs reprises afin que la substance finale soit bien évidemment exempte de toute toxicité. Néanmoins, grâce au processus de dynamisation, les vertus curatives du médicament demeurent intactes, lui assurant ainsi une efficacité thérapeutique optimale. Bien que l’on associe très souvent la Belladonna au traitement de la fièvre et des affections respiratoires aiguës, il faut savoir que le champ d’action de ce remède va en réalité bien au-delà des quelques indications auxquelles on a coutume de le réduire. »
La plume coincée entre les dents, Draco épluchait tous ses livres de botanique et de potion dans le dessein de trouver des ingrédients capables de renforcer le remède de base de la Dragoncelle. S'il voulait que son remède agisse vite, il avait besoin d'un ingrédient booster.
« La Belladonna est également préconisée en cas de pathologies infectieuses telles que la rhinopharyngite du dragon, l’angine de la goule et la trachéite de l'éruptif. Le médicament pourra être utilisé si le patient se plaint d’une sensation de sécheresse au niveau de la bouche, de la gorge, du nez, des yeux ou de la trachée. La Belladonna permet en outre d’éviter la formation de pus en cas d’abcès. »
Bien. Cela pourrait être amplement efficace pour les pustules provoquées par la Dragoncelle. Draco le nota dans sa liste.
Il posa ensuite sa plume et s'étira de tout son long.
Il était de retour à la bibliothèque qui était beaucoup plus agréable pour travailler que la salle commune des Slytherins. Ici, c'était calme. Ici, personne ne laissait échapper un commentaire désobligeant, feignant de ne pas l'avoir remarqué. Ici, il était tranquille.
Son cou craqua et il poussa un soupire.
Son esprit partit loin des pensées de la salle commune des serpents et partit plus haut. Vers la tour des Gryffindor. Pourquoi ? Il n'en avait aucune idée. Sûrement parce que là-haut, devait dormir la seule personne qui avait de bonnes intentions à son égard. Cette idée lui semblait toujours aussi ironique.
Draco sortit sa baguette et lança un tempus. À cette heure-ci, Potter devait être debout. Enfin il l'espérait. Sinon, le Gryffin ne serait plus un homme mais une marmotte en hibernation.
Draco soupira et se laissa aller sur son siège.
Si Potter ne dort plus, s'il a mangé, où serait-il, un dimanche, à cette heure-ci? Pas de sortie à Hogsmeade avant plusieurs semaines, donc Potter devait forcément être dans le château. Le parc ? La cabane du demi géant ? Très probable. Ou alors...
Il tourna la tête vers la fenêtre et avisa le terrain de Quidditch. Il pouvait apercevoir quelques silhouettes occupées de voler.
Au bout d'un temps de réflexion, il se décida à ranger les livres empruntés, remettre ses affaires dans son sac et sortit de la bibliothèque pour se rendre vers la sortie du château.
Le temps était frais, le ciel nuageux, mais aucune pluie n'était au programme. Une bonne météo pour voler, donc. Même si, il faut le reconnaître, un vrai joueur de quidditch vole qu'il pleuve ou qu'il vente.
En arrivant dans les gradins, Draco put remarquer que cet attroupement était en fait la sélection des nouveaux joueurs de l'équipe des Gryffindor. Donc, oui, Potter était sur le terrain. En faisant le compte des joueurs encore présents à Hogwarts cette année, Potter allait devoir choisir, au minimum, deux nouveaux joueurs. Un poursuiveur et un gardien. Draco pouffa en pensant à Cormac lors de la sélection de 96. Heureusement que ce mec avait fini sa scolarité depuis deux ans.
Comme il s'y attendait, les prétendants Gryffindor étaient complètement dissipés. Certains volaient dans un désordre affligeant pendant que d'autres attendaient au sol en faisant le plus affreux brouhaha que Draco n'avait jamais entendu.
Soudain, il y eut une détonation et des gerbes de lumière rouges dans les airs et le calme se fit, enfin, sur le terrain.
_ Bonjour. Que ceux qui ne sont pas de Gryffindor et également en première année sortent du terrain, s'il vous plait. MAINTENANT !
Il en avait de belle le Potty. Lui qui était entré dans son équipe à l'âge de onze ans.
Et alors Potter ? On ne laisse pas sa chance aux demi-portions ?
Draco s'amusa en voyant le silence qui suivit la déclaration de Potter et de la désertion d'un quart des prétendants à l'équipe. Depuis qu'il était passé d'Élu à Sauveur, sa quote de popularité avait (si c'était encore possible) grimpée d'une manière vertigineuse. De ce fait, cette sélection était encore plus désordonnée que celle de sixième année.
_ Bien. Je vais commencer par la sélection des poursuiveurs. Ceux qui visent un autre poste, mettez-vous sur les bancs et attendez votre tour.
Draco s'installa confortablement et suivit la sélection.
Quand ce fut la sélection des batteurs, il soupira. Comme il aurait voulu pouvoir participer cette année. Mais voyons la réalité en face, même sans sa blessure au bras, il n'aurait pas pu jouer. Ce droit lui avait été retiré... Comme son poste de capitaine et son badge de préfet.
Il fut retiré de ses pensées quand une silhouette approcha des gradins sur un balais.
_ Tiens, tiens. Malfoy, tu nous fais l'honneur de ta présence ?
_ Comme chaque année, Potter. J'ai toujours suivis les sélections des autres équipes.
_ Je ne t'ai jamais vu pourtant.
_ C'est parce que les autres années, je me faisais discret. Cette année, je n'ai aucun intérêt à espionner les sélections.
Potter lui jeta un regard de travers.
_ Espionner ?
_ Oh, je t'en pris Potter. Tu ne vas pas me faire croire que tu n'as toujours pas compris comment nous nous y prenions?
Potter resta silencieux préférant regarder ses recrues.
_ Puis-je savoir pourquoi tu tapes la causette avec moi au lieu de superviser tes … euh … joueurs ?
_ Je veux tester leurs aptitudes à se débrouiller seuls. Je t'ai repéré par la suite. Te parler, me semblait une bonne idée. Mais je peux toujours aller ailleurs.
_ C'est bon Potter, ça ne me dérange plus de parler avec toi.
Un sourire naquit sur leur deux visages. Tout deux se rendait compte de la vérité dans cet aveux.
_ Tu as vraiment espionné toutes les sélections ?
_ Non. Pas en sixième... J'avais... Autre chose à faire...
_ Oui. Je m'en souviens...
Moment de flottement. Magnifique.
Draco soupira et regarda les joueurs sur le terrain continuer à s'envoyer les cognards sans pour autant remarqué l'absence de leur capitaine. Il jeta un coup d’œil, ensuite, à la foule sur les bancs. Là, attendaient les prétendants au poste de gardien.
_ Tu vas avoir un mal fou à remplacer Weasley.
Potter se tourna vers lui, un sourire plein de lassitude sur les lèvres.
_ C'est aussi la réflexion que je me suis faite. En sixième, il n'y avait que Cormac et lui qui sortaient du lot... Et avec ce qu'à fait Cormac...
Draco pouffa de rire.
_ Oui, quelle grand gueule. Même pas capable de rester à sa place et de bien faire son boulot.
L'un des anciens batteurs lança avec une force impressionnante un cognard vers les gradins à quelques mètres d'eux. Draco et Potter durent s'écarter chacun d'un côté pour l'éviter.
_ Je pense que je vais encore garder Peakes cette année.
_ Cela me semble un choix judicieux.
Potter retourna sur le terrain pour communiquer son choix pour les postes de batteurs. Ce fut alors le tour des gardiens et Draco remarqua qu'il restait encore une personne sur les bancs. Il observa ce joueur avec perplexité. Ce devait être un jeune, de deuxième ou troisième année. Malgré la distance, Draco remarqua qu'il était assez petit, mais ne pouvait deviner s'il s'agissait d'une fille ou d'un garçon. La sélection des gardiens commença et Draco reporta son attention sur les trois personnes se proposant au poste. Il s'agissait de deux cinquièmes et d'une sixième assez costaude. Après plusieurs essais, ce fut la fille qui fut choisi. Des trois, ce fut elle qui obtient un résultat quasi nul de souaffle passé dans les anneaux.
Potter se posa au sol après que les recalés furent partis et parla à sa nouvelle équipe, sans se soucier du jeune joueur qui venait de se lever des bancs et de venir à lui.
Draco se redressa pour ne perdre aucune miette de ce qui allait suivre.
_ Félicitation à tous. Je compte sur vous pour rester sérieux lors des matchs à venir. Avec une bonne participation de chacun d'entre nous, je suis sûr que nous pourrons... Oui ?
_ Je viens postuler pour le poste d'attrapeur, dit une voix aiguë de jeune fille.
Quel culot, s'amusa Draco. En même temps, il faut être soit Gryffindor, soit Slytherin pour oser prétendre au poste du capitaine d'une équipe.
Potter et le reste de sa nouvelle équipe en restèrent muets.
_ Pardon ? Demanda Potter, après un long moment de silence stupéfait.
_ Je viens prétendre au poste d'attrapeur ! Répéta la jeune fille sans se laisser impressionner. Tu as dit que ceux qui avaient déjà un poste, les années précédentes, n'étaient pas assurés de rester dans l'équipe.
_ C'est juste..., reconnut Potter.
_ Alors, me voilà ! Je viens prétendre au poste d'attrapeur !
Draco pouffa de rire. Néanmoins, Potter ne se laissa pas démonter.
_ D'accord. Faisons un duel, tous les deux. Celui qui attrape le vif avant l'autre, aura le poste principal.
La jeune fille tendit sa main à Potter sans broncher.
_ Espèce de Gryffindor, murmura Draco.
À sa place, lui aurait directement donné le poste de remplaçant après l'avoir vu à l’œuvre.
Quelques heures plus tard, Draco attendit Potter à la sortie des vestiaires. Là plus part des Gryffindor qui en sortaient le regardaient de travers, mais ne dirent rien. Pas même la fillette qui avait défié Potter pour obtenir son poste. Draco la regardait filer vers le château d'un pas conquérant et se tourna vers la porte qui venait de s'ouvrir sur un Potter fatigué.
_ Belle performance, Potter.
Potter le remercia d'une petite voix.
_ Je suis sérieux. Presque perdre face à une gamine.
_ Au vue de sa performance, elle mérite sa place d'attrapeur remplaçant.
_ Cela ne change pas au fait que tu aies failli perdre face à elle, se moqua Draco.
Potter le regarda, une étincelle de malice clairement visible.
_ Ô cher Malfoy, je suis sûr que tu auras apprécié perdre lamentablement face à elle. Vu que tu n'as jamais gagné face à moi.
Draco grogna et détourna la tête.
_ C'était petit, maugréa-t-il.
Potter s’esclaffa :
_ Mais de bonne guerre !
Potter continua de rire, de bonne humeur, alors que la mine de Draco s'assombrit petit à petit. Il se rendait compte qu'il aurait aimé pouvoir jouer une nouvelle fois face à Potter. Perdre ou gagner, n'avait aucune importance face au plaisir qu'il aurait eu à voler et jouer face à l'équipe des Gryffindor. Chaque match face à eux avait eu une saveur bien particulière, car il affrontait le seul attrapeur qui en valait vraiment la peine. Cho Chang n'avait jamais été un problème. Du temps de Diggory, cela pouvait passer. Mais avec Summerby... Quel ennuie.
_ C'est dommage qu'on ne puisse plus jouer ensemble à cause de ton bras.
Draco se tourna vers Potter, abasourdi.
_ Comment... ?
_ Le jour de ton admission à Saint Mungo, j'étais allé rendre visite à Ginny avec Mrs Tonks et Teddy. En allant au salon de thé, nous y avons croisé ta mère.
Draco hocha de la tête. Sa mère lui avait dit avoir croisé sa sœur, cette tante qu'il n'avait jamais connue, et son petit-neveu. Mais elle n'avait pas jugé utile de lui faire part de sa rencontre avec Potter.
_ Ma tante Andromeda est intime avec les Weasley ? Demanda Draco, histoire d'en apprendre un peu plus sur cette tante.
_ Elle a fait partie de l'Ordre. Donc oui, tous ses membres sont intimes les un envers les autres.
_ Toi y compris.
_ Exacte. De plus, je suis le parrain de Teddy.
Draco jeta un coup d’œil à Potter avant de lâcher, sans trop vraiment y croire :
_ Donc, dans un certain sens, nous faisons parti de la même famille.
Contre toute attende, Potter éclata de rire.
_ Cher Malfoy, je pense que toute les familles de sorcier, Sang-Pur et Sang-Mélé, font toutes parties de la même famille !
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(1) Cricasse : Plante magique qui se tortille et émet des couinnements si l'on lui donne trop de fumier de dragon. J'ai garder la version française, car l'anglaise me semblait être un nom à coucher dehors (Screechsnap ). Je l'ai utilisé dans cette phrase pour en faire l'expressin sorcière de : raconter des salades.
(2) Fwooper : Oiseau africain au plumage éclatant. Le chant du Focifère, bien qu'il paraisse très agréable au début, finit par rendre fou celui qui l'écoute trop longtemps.Avant de vendre le Focifère, on lui fait subir un sortilège de Mutisme qui doit être renouvelé chaque mois
Lila Equias est mon personnage :) Elle fut une sorcière que j'ai inventé pour la jouer sur un forum RPG.
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