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au 31 Mai 21 :
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Le meurtre de Nymphadora Tonks
Par Lord Savernake
Harry Potter  -  Mystère/Suspense  -  fr
5 chapitres - Complète - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 3     Les chapitres     4 Reviews    
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Les interrogatoires
Alors que l’ambiance de la demeure s’assombrissait davantage – si cela était encore possible –, les six suspects, sous le regard vigilant des policiers, avaient pris place dans le salon. Harry était resté à l’écart, prenant à part les trois sorciers qui s’étaient proposés pour amener les invités de la veille sur le lieu du crime.

- Comment ça, vous leur avez tout expliqué ? chuchota-t-il, l’air sévère.

L’un d’eux, au visage rond et juvénile dont le front était caché par des bouclettes blondes, répondit :

- Ils ont posé des questions, alors on leur a donné les informations qu’ils voulaient.
- Vous leur avez tout dit ? fit Harry, agacé. La porte de la Pièce ouverte, les potions inversées, la probable culpabilité de Remus…
- Bah oui… Ils auraient bien fini par le savoir, de toute façon.

Harry leur jeta un regard noir. Quels abrutis !
Sans un mot aux trois policiers, il rejoignit les autres au salon. Il s’éclaircit la voix, et annonça avec assurance :

- Nous allons commencer les interrogatoires. Tour à tour, vous vous rendrez dans la pièce insonorisée, là où nous pourrons converser tranquillement, à l’abri des oreilles indiscrètes.

Molly Weasley ne l’écoutait pas. Arthur et Charlie acquiesçaient tous deux, l’air grave. Hestia sanglotait toujours, alors que Kingsley semblait déboussolé.

Harry quitta la salle, traversa le couloir, et pénétra dans la Pièce , dont l’apparence était beaucoup plus plaisante, depuis qu’il y avait mis de l’ordre. La bibliothèque à sa droite avait perdu l’épaisse couche de poussière qu’elle supportait auparavant, et le matelas de Remus était comme neuf.
Mais l’Auror arrangea encore la pièce, histoire qu’elle ressemble davantage à une salle d’interrogatoire, et non à une vulgaire chambre ; il fit apparaître deux fauteuils moelleux, qu’il plaça juste devant la bibliothèque. Le lit disparut avec le matelas, remplacé par un petit bureau, où il posa son carnet, la plume endormie à côté.

Tout était prêt.
Harry sortit sa tête dans l’entrebâillement dans la porte, et désigna le nom de Molly Weasley au policier resté dans le couloir. Il réveilla sa Plume qui s’Autoencre à l’aide d’un coup de baguette magique, puis s’assit confortablement dans son fauteuil.
Quelques instants plus tard, le policier poussa le fauteuil roulant de la mère Weasley jusqu’à ce qu’elle soit en face de l’Auror.

- Bonjour, Mrs Weasley, salua-t-il, n’ayant pas encore eu l’occasion de parler.

Celle-ci s’agita sur chaise, visiblement mal à l’aise. Elle se demandait sans doute ce qu’elle faisait là… Mais en tout cas, elle ne répondit pas.

- Bien. Vous êtes ici pour être interrogée, cela dans le but d’en connaître davantage sur les circonstances du meurtre de Nymphadora Tonks. Etes-vous prête à répondre à mes questions ?
Mrs Weasley hocha la tête de haut en bas, le visage neutre.

- Parfait. D’abord, pouvez-vous me faire une description de la soirée d’hier ?

Celle-ci soupira, les sourcils froncés. C’est d’une voix agressive qu’elle dit :

- On est venu dîner chez eux. Je ne voulais pas venir, mais Arthur et mon fils m’ont forcée…
- Forcée ? C’est-à-dire ? fit Harry.
- Et bien ils ont insisté pour que je vienne ! Si je ne venais pas, je restais toute seule au Terrier ! Et non, non, non ! Je ne veux pas rester toute seule, je leur ai dit. Alors je suis venue, à contrecœur.
- Pourquoi ne vouliez-vous pas venir ?

Mrs Weasley s’indigna :

- Mais par Merlin ! Vous avez tous tué mon Ronald ! Je ne veux voir personne , tu m’entends ? Assassins… surtout elle ! Bien fait pour cette garce… Qu’elle ait crevé ! C’était son tour !
- Pourquoi dites-vous des choses aussi horribles, Mrs Weasley ?
- Mais c’est la vérité ! s’exclama-t-elle d’une voix hystérique. Elle devait le protéger dans la bataille finale ! Comme tous les autres, d’ailleurs ! Mais il est mort… tout le monde s’en fichait, de mon fils ! Tout le monde !

Harry savait que quoi qu’il dirait, elle resterait sur ses positions. Elle avait perdu la raison, et on ne pouvait plus y remédier.

- Qu’avez-vous mangé, lors de ce dîner ?

Elle éclata d’un rire dément, en haussant les épaules.

- C’est sûr que ce genre d’information va vous servir ! Qui a tué Nymphadora Tonks ? Les choux à la crème qu’elle a servi au dessert !

Elle continua à rire, comme un vieille folle. Harry ignora ce comportement répréhensible, et poursuivit :

- Etes-vous allée aux toilettes ?

Mrs Weasley le fixa un instant, se demandant probablement s’il plaisantait. Harry n’ayant aucune réaction, elle s’emporta à nouveau :

- Que veux-tu savoir d’autre ? La couleur de mon urine, la vitesse à laquelle j’ai mangé, si la lumière du couloir était allumée à 21h12 ? JE N’EN SAIS RIEN !
- Vous ne voulez donc pas répondre à mes questions ? dit sèchement l’Auror.
- J’aurais bien voulu, mais tout est flou dans ma tête ! Sûrement à cause de ces potions, ces drogues que me donnent sans arrêt Arthur ! Juste parce que je dis la vérité… Vous l’avez tous tué, mon fils !

Harry soupira, alors que les grattements de la plume sur le carnet se faisaient entendre.
- Bien… l’entretien est donc terminé, Mrs Weasley, annonça-t-il, veuillez appeler Hestia Jones.

Après quoi il demanda au policier qui gardait l’entrée de la pièce de bien vouloir raccompagner la pauvre femme.
« Ça commence bien… » pensa Harry, ironique. « Fiasco total… »

Hestia Jones, ses joues roses humides, les yeux rouges et gonflés, vint s’asseoir sur le fauteuil, un mouchoir à la main. Elle y enfuit aussitôt son nez, et se moucha discrètement.

- Vous êtes disposée à répondre à mes questions ? s’assura-t-il.

L’intéressée acquiesça avec ferveur.

- Alors… décrivez-moi la soirée d’hier, du début à la fin, sans omettre de détails, ordonna-t-il.

Hestia se racla la gorge, renifla dans son mouchoir et commença, d’une petite voix :

- Je suis arrivée en dernière, il devait être un peu plus de dix-neuf heures… Nous sommes restés dans le salon, elle avait préparé des toasts, des trucs à grignoter avant le repas, et on a parlé de tout et de rien…
- De tout et de rien ? Je veux tous les détails, je vous ai dit, rappela Harry.
- Et bien… je ne me souviens plus tellement. Charlie l’a complimentée par rapport à sa robe, qu’elle mettait souvent pendant leur septième année à Poudlard… ça lui rappelait des souvenirs, je crois. Puis il s’est mis à parler de son travail au Brésil, d’un dragon qui finit en poussière, un truc comme ça… mais tout le monde partait pendant qu’il racontait !
- Tout le monde partait ?

Harry leva un sourcil, troublé, tandis que Hestia reprenait :

- Oui… Tonks est allée préparer le dîner, Kingsley l’a rejointe pour l’aider. Puis Molly s’est rendue aux toilettes, accompagné d’Arthur. Remus a coupé la parole de Charlie pour lui demander quand est-ce qu’il reprenait le travail, et il est resté un peu vexé. Après j’ai parlé de mon travail à moi… C’est juste après que Arthur et Molly sont revenus. Arthur avait l’air choqué, il était bizarre…
- Choqué par quoi ? demanda précipitamment Harry.
- Je ne sais pas. Charlie lui a demandé si tout allait bien… il a répondu « oui ». Ensuite, c’est Kingsley qui est revenu ! Il semblait énervé, agacé par quelque chose. J’ai bien vu que Remus se demandait ce qu’il se passait, et moi aussi ! D’ailleurs plus tard dans la soirée, je lui ai demandé ce qu’il avait, il m’a parlé de fatigue… même si j’ai un doute. Donc après, on s’est installé dans la salle à manger…
- … pas besoin de me décrire les emplacements, précisa Harry. Continuez.

Hestia haussa les épaules et poursuivit calmement :

- L’entrée a été servie ; une bonne salade. Tonks est revenue de la cuisine.
- Avait-elle un comportement étrange, elle aussi ?
- Etrange, non, quand même pas. Elle semblait juste pensive, peut-être un peu soucieuse… je ne sais plus. On a parlé de Fleur et Bill, et de sa lycanthropie… c’est là que Molly a commencé à avoir une crise. Elle s’est mise à accuser tout le monde, puis Tonks personnellement. Pour la calmer, Charlie a sorti ses médicaments de sa sacoche et les lui a donné boire.

Elle marqua une pause, s’essuya ses yeux humides. La plume grattait toujours, sans interruption, quand elle continua :

- Elle s’est tout de suite calmée. Puis on a parlé d’autres choses… dont je ne me souviens plus, avoua-t-elle en rougissant. Ah, si. Tonks a parlé du Test de Vérification qu’elle devait passer aujourd’hui, et d’un manuel dont elle voulait se servir. Pendant ce temps, on mangeait le ragoût, au fait…. Puis Tonks est repartie finir le dessert, Charlie est allé aux toilettes puis les choux furent servis et avalés.
- Et vous êtes partie ? demanda Harry.
- Oh non ! D’abord, Tonks a fait son annonce, je suppose qu’elle t’en avait fait part depuis longtemps, déclara-t-elle, c’est après qu’on est tous rentré.
- Décrivez-moi les réactions…

Hestia réfléchit pendant quelques minutes.

- Charlie riait, Molly n’a pas réagi, Arthur les a embrassés, Kingsley a applaudi mais son visage était assez indifférent. Moi, j’étais ravie, et j’ai applaudis aussi.

Une page du carnet se tourna rapidement.

- Comment êtes-vous rentrée ? Qu’avez-vous fait, chez vous ? interrogea Harry.
- Transplanage, souffla Hestia, et je me suis tout de suite couchée.
- Tout de suite ? insista l’Auror, un regard pénétrant qui provoqua un rougissement de la part de Hestia.
- Oui, tout de suite.

Harry la remercia de sa contribution pour l’enquête, et lui permit de retourner au salon.

Ce fut le tour d’Arthur de faire son entrée. Il avait l’air d’avoir su gérer la situation avec calme et recul. Même s’il était bouleversé à l’intérieur, pensait Harry, il contrôlait ses émotions à merveille ; ce contrôle était probablement le résultat des ces années à s’occuper Mrs Weasley, une tâche difficile au quotidien.

- Allons, allons, Harry. Commençons sans plus attendre, dit-il avec un sourire amical.

L’Auror le prit au mot, et débuta aussitôt l’interrogatoire :

- Comment et quand vous êtes-vous rendu ici, hier soir ?
- Molly et moi sommes venus en voiture volante… j’ai ensorcelé une vieille 2CV moldue – sache que j’ai l’autorisation du Ministère. Et quand ? Un peu avant dix-neuf heures, je dirais.

Le regard d’Arthur se tourna vers la bibliothèque. Il semblait s’amuser à lire le titre des livres qui s’y trouvaient. Harry toussota, avant de demander, plein de ruse :

- Vous rappelez-vous des paroles de votre fils à propos de la nouvelle espèce de dragon qu’il étudie ? Il en a parlé, hier soir…
- Vaguement… il m’a tellement bassiné avec ça, que ça m’est sorti de la tête. Je ne saurais pas vous le dire…

Harry esquissa un large sourire. Un sourire narquois. Détestable, il le savait.

- Ne serait-ce pas plutôt parce que vous êtes allé dans la salle de bain avec votre femme, que vous ne vous souvenez plus ? lança-t-il.
- Ah, oui. C’est tout à fait vrai, avoua Arthur, troublé par le comportement piégeur de Harry.
- Pouvez-vous m’expliquer pourquoi vous sembliez si perturbé, en revenant au salon ? demanda l’Auror, l’air méfiant.

Arthur fronça les sourcils. Il déglutit avec difficulté, et balbutia :

- Je n’étais pas vraiment perturbé… C’est juste que… que quand je l’ai amené au toilette, je veux dire…Molly…enfin…j’ai…Je me suis rendu compte de son état… j’ai ré…réalisé.

Le père Weasley s’agita nerveusement sur sa chaise. De toute évidence, il ne disait pas tout. Mais Harry passa à autre chose, ne voulant pas offenser son interlocuteur :

- Kingsley semblait énervé, en colère, lorsqu’il est revenu de la cuisine. Avez-vous une idée de la cause de son sentiment ?
- Non, je ne sais pas. Son attitude m’a surpris, d’ailleurs. Tout comme celui de Nymphadora… Elle semblait contrariée, elle aussi. Pas énervé, mais contrarié.
- Bien. Vous n’avez rien remarqué de particulier, à part ça ? interrogea Harry.

Arthur hocha la tête, de gauche à droite.

- Je t’en ferai part si quelque chose me revient… Mais avec tout ça, j’ai les idées un peu embrouillées, tu sais.
- Je comprends, dit Harry avec sincérité, et qu’as-tu fait après être rentré chez toi, hier ?

Il se gratta la nuque, son regard vagabonda en direction de la bibliothèque, puis revint vers Harry.

- Pourquoi poses-tu cette question ? demanda-t-il.
- J’envisage toutes les possibilités, répondit Harry.
- D’accord… Et bien j’ai réparé la 2CV volante. Son capteur à regards moldus dysfonctionnait, alors j’ai passé le reste de ma soirée à tenter de le remettre en état.
- Tu y es parvenu ? s’intéressa l’Auror.

Arthur rougit de honte ou de gêne, Harry se le demandait.

- Non, j’ai eu beau tout faire. Je suis resté dans la cour jusqu’à une heure du matin. Je l’emmènerai au Ministère dans les jours à venir.
- Quelqu’un peut le prouver ?
- Euh… pas de témoin visuel, non. Molly ne peut pas confirmer que je sois revenu au lit à une heure, elle dormait à poings fermés. Ses potions, tu comprends.
- Mmh… je vois, marmonna l’Auror, pensif. Et qu’a fait Mrs Weasley ?
- Charlie l’a sans doute couchée, puis est parti lire ses bouquins sur les dragons. Il continue à travailler sur la découverte du Brésil, tu sais. Ginny était peut-être avec lui, je ne sais pas.

Harry le congédia aimablement, et il disparut de la pièce, ses bruits de pas se mêlant aux grattements de la plume agitée.

Le fauteuil fut ensuite occupé par Charlie, dont le comportement égalait celui d’Arthur. Sentiments maîtrisés. Harry rentra donc dans le vif du sujet sans plus attendre :

- Savez-vous pourquoi votre père était troublé en sortant des toilettes ?
- Non… je n’ai toujours pas compris, répondit-il, l’air hébété.
- Et le comportement de Kingsley, vous l’expliquez comment ?
- Je ne l’explique pas… Tonks devait être la seule personne au courant de la cause. C’était sans doute elle , la cause, d’ailleurs, suggéra Charlie, sans grande conviction.
- En quoi la robe de Tonks vous rappelez-t-elle des souvenirs ?

Charlie eut un bref mouvement d’incompréhension.

- Hein ? Ah ! C’est la robe qu’elle mettait souvent lors de sa septième année. Elle l’aimait beaucoup, et moi aussi. Les souvenirs ? Bah nous étions toujours fourrés ensemble, à cette époque. On a fait les quatre cent coups ! On se confiait tout ; nos amourettes, nos problèmes… Elle sait sûrement tout ce qui s’est passé pendant ma scolarité. Enfin, elle savait , corrigea-t-il, en contenant un sanglot.
- Etiez-vous vexé qu’on ne vous écoute pas lorsque vous parliez de ce nouveau dragon ?

Charlie haussa les épaules.

- Non… Enfin, si, oui. J’étais un peu froissé, on va dire.
- Réaction tout à fait normal, remarqua Harry. Maintenant, décrivez-moi la fin de soirée.
- Alors… on a terminé par manger le dessert, des choux. Ma mère s’endormait un peu sur sa chaise, et Tonks a annoncé l’heureux évènement, s’en est suivi des exclamations de joie et des félicitations…
- Vous avez réagis comment, vous ?
- J’ai ris ! Comme un enfant ! J’étais à la fois heureux pour eux, et tellement surpris. Avec la lycanthropie de Remus, je n’aurais jamais pensé qu’ils le feraient.
- Poursuivez la description, s’il vous plaît, encouragea Harry.
- Pendant que mon père installait maman dans la voiture, j’ai papoté avec Hestia. Et puis elle et Kingsley ont transplané.

Harry lui posa une dernière question :
- Et qu’avez-vous fait une fois rentré au Terrier ?
- Je me suis occupé de ma mère, avant d’aller éplucher mes dossiers sur la découverte du Brésil. Ginny était avec moi – elle est très intéressée.

Harry sourit. Il semblait fier que sa sœur ait de l’intérêt pour son travail.

- Merci, Charlie. Vous pouvez partir, et demandez à Kingsley de venir.

Le fils Weasley acquiesça, et sortit sans bruit de la pièce.

- Tous sont d’accord pour dire que vous étiez troublé, agacé, énervé… lorsque vous êtes revenu de la cuisine. Pourquoi ? demanda immédiatement Harry, à peine Kingsley s’assit-il.
- Enervé ? répéta-t-il, je n’étais pas du tout énervé ! J’étais un peu fatigué, hier soir…
- Ne jouez pas ce jeu avec moi, coupa sèchement Harry. Je doute qu’on puisse remettre en cause les quatre avis que j’ai entendus.
- Je me suis un peu disputé avec Tonks, cracha Kingsley. Mais rien de grave…
- A quel sujet ?
- Le boulot… des soucis sur une affaire. Celle de Marcus le Fourbe…

Harry voyait de quelle affaire il parlait. Mais Tonks ne s’occupait pas de celle-ci, d’après ses souvenirs… elle l’avait peut-être prise en route.

- Et c’est dans le but de discuter de cette affaire que vous l’avez suivie dans la cuisine ?
- Euh… bégaya-t-il, non. Pas au départ. Peut-être qu’inconsciemment…
- Franchement, êtes-vous sûr qu’elle ne vous a pas demandé quelque chose… et ça vous a agacé ? insista l’Auror.
- Elle ne m’a rien demandé de toute la soirée, à part si j’avais son manuel d’Auror, répondit Kingsley.
- Demander quoi ?
- Elle a demandé à tous les invités s’ils n’avaient pas chez eux, le manuel d’Auror qu’on reçoit dès notre acceptation. Tu l’as eu, toi aussi – Harry acquiesça –, et elle voulait pouvoir le relire pour le Test de Vérification d’Aptitudes… Personne ne l’avait.

Harry l’observa attentivement. Il semblait retourné par la mort de Tonks, même s’il tentait de le cacher.

- Une fois revenu chez toi, quelles ont été tes activités ?
- Au lit, direct ! Comme je te l’ai dit, j’étais épuisé.
- Mais personne ne peut le prouver ? releva Harry.
- Tu n’as que ma parole.

Ce fut la dernière réponse de Kingsley, qui fut remercié par Harry. En bon dernier, c’est un Remus sombre et triste qui s’assit sur le fauteuil.

- Ça va aller, pour répondre aux questions ? demanda Harry.

Remus hocha la tête. Sa tête disait « oui », mais ses yeux disaient « non ».
C’est donc à contrecoeur que l’Auror posa ses questions :

- Tonks avait-elle un comportement suspect, hier ?
- Pas suspect… mais étrange, oui. Elle semblait soucieuse. Il s’est passé quelque chose avec Kingsley, dans la cuisine, j’en suis convaincu. Elle m’a dit que c’était une querelle au sujet du travail, mais elle mentait.

L’empressement de la plume n’avait pas faibli, et le carnet se remplissait encore.

- Tu as une idée de ce qui s’est réellement passé ?
- Pas vraiment… maugréa Remus, en haussant les épaules.
- Pendant qu’ils étaient dans la cuisine, que faisais-tu ? continua Harry.
- J’écoutais Charlie et son histoire de dragon qui grandit quelques heures…enfin, je faisais semblant. Comme tout le monde, d’ailleurs. Je l’ai même un peu vexé lorsque je l’ai interrompu pour lui demander quand il reprenait le travail. Puis on a parlé travail avec Hestia, et on a notamment parlé de sa cousine, qui voulait être Auror mais qui connaissait des difficultés pour l'examen...
- Comment les invités vous ont-ils quitté, toi et Tonks ? demanda Harry.
- Kingsley a transplané, après nous avoir sommairement salués. Molly se faisait installée par Arthur dans la voiture volante, alors que Charlie et Hestia parlaient dans leur coin.
- Tu as entendu ce qu’ils disaient ?
- Non, ils chuchotaient… répondit Remus.
- La peur de réveiller les voisins, peut-être, fit Harry.

Remus haussa les épaules. Son regard chavira vers le bureau où s’agitait sans relâche la plume, puis vers la bibliothèque.

- Dans les comportements, rien d’anormal ne s’est pro…

Mais il ne put finir sa phrase. Soudainement, Remus se leva de son fauteuil en pensant une exclamation. Il saisit un livre qui paraissait dans la bibliothèque et le brandit, atterré.

- On a retourné la maison pour le trouver ! On a cherché partout ! La bibliothèque a été vidée et fouillée des tonnes de fois ! Par Merlin !

Il donna le livre à l’Auror, qui l’examina avec attention.
Il était moyennement épais, et plutôt en bon état. La couverture noire contrastait avec la fine écriture dorée qui apparaissait en son centre.

« Manuel-Guide de l’Auror

Et en bas, à droite, en petits caractères, on peut difficilement lire :

« A ne pas mettre entre de mauvaises mains. »
 
 
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