Au fait, quelques précisions ^^ : Le prénom Éthane s'écrit bien avec un E (je sais que normalement il n'y en a pas, mais c'est important pour la suite de l'histoire ...) Ensuite, bien que je ne l'ai utilisé qu'une seule fois dans ce chapitre, les " ~ [...] ~ " signifient une parole, voire une pensée, qui n'est pas destinée à être entendue. On pourrait presque la comparer aux appartés théatrales, en fait, même si les persos ne savent pas qu'ils ont des lecteurs ^^. Bref, je ne m'étale pas plus sur ce sujet, l'important, c'est que vous m'ayez comprise :) Bonne lecture ! ______________ Seize ans plus tard… - Eh, Lassary ! Chlo se retourna et évita de justesse l’énorme boulette de papier imbibée d’encre. - Ah, tu veux jouer à ça, hein ? répondit-il dans un murmure, le sourire en coin. Il ramassa le projectile non loin de sa chaise, et chercha des yeux un élastique. - Léo ! Passe-moi ton chouchou s’il te plait, demanda-t-il à la jeune blonde de derrière. Celle-ci soupira, une pointe d’amusement dans ses yeux, détacha ses cheveux et lui tendit un élastique rouge. - Merciiii! dit Chlo avec un grand sourire. Et il prépara son arme. La boulette était fin prête : attachée à l’élastique, lui-même tendu entre le pouce et l’index, elle n’attendait que d’être tirée. Chlo regarda sa cible, cachée derrière son livre d’histoire, « l’heure de la vengeance a sonné… » ricana-t-il , intérieurement. Et, l’œil gauche fermé, il visa l’espèce de tas informe brun qui lui servait d’ami. - LASSARY ! Puis-je savoir ce que vous êtes en train de faire ? Chlo se retourna et tomba nez à nez avec un professeur d’histoire fulminant. - Moi ? Et bien, heu… c’est très simple ! Je suis en train de viser mon cher cam… - JE NE VEUX RIEN ENTENDRE DU TOUT ! coupa le professeur (~ Faudrait savoir…~). C’est au moins la huitième remarque depuis le début du cours ! Vous serez collé, Lassary, vous entendez ? Collé ! Une heure pour chaque remarque ! Et une de plus, Lassary, une de plus et je vous exclue de mon cours ! Chlo cilla. - D’accord, répondit-il. - Pardon ? demanda le prof. - D’accord. Mr Legoût retint un puissant cri de rage, et retourna à son tableau, serrant les dents. Néanmoins, il ajouta : - Vous m’apporterez vos notes à la fin du cours… Et je vous conseille vivement de suivre la leçon… Chlo se contenta d’un grognement en guise de réponse, bien trop déçu de ne pas avoir pu établir correctement son plan d’attaque. C’était une belle journée d’automne, la 1ère S A suivait un passionnant cours d’histoire en B 404, et alors que Chlo notait deux mots sur dix de la dictée du professeur, le brun dénommé Aurélien s’était effondré sur sa table, au dernier rang, hilare. * - Non, non, non ! Il n’en est pas question ! - Mais Éthane, je ne te demande pas ton avis… De toute façon tu n’as pas le choix. - Bien sûr que si ! C’est de moi qu’il s’agit, il me semble ! Pour la dernière fois, maman, je te répète que je n’irais pas dans cette école de bourges ! Et il jeta le prospectus par terre. Mme Casali resta calme : - Écoute, tu ne peux plus passer tes journées ici, à la maison, seul. - Pourquoi ?! Ca me plaît, moi ! rugit son fils. - Parce que. Tes cours par correspondance n’ont plus de sens, et l’école gratuite à été inventée pour que chaque enfant sache lire et écrire, tu peux le comprendre, ça ?! - Ouais, tu parles ! grogna Éthane. Dis plutôt que c’est parce que nous sommes fauchés depuis que papa n’est plus là ! Sa mère en eut le souffle coupé. - Ne me parle pas sur ce ton ! se ressaisit-elle. - Et pourquoi pas ?! Tu ne vois pas que tu te caches la vérité à toi-même ?! Ouvre les yeux, un peu ! On a plus un rond, et si tu ne te trouves pas du boulot dans deux mois, on dormira sous les ponts ! - Éthane, je… commença Mme Casali, haussant la voix. Mais elle n’avait rien à répondre, aucun mot ne pouvait sortir de sa bouche. En un sens, son fils avait raison. Elle inspira profondément. Assise à sa table, elle poussa sa tasse de café et plongea la tête dans ses mains. Éthane, en face, les bras croisés, les sourcils froncés, la fixait avec un regard dur. Ils restèrent ainsi longtemps, bien qu’aucun des deux n’avaient la moindre idée du temps qui passait. Non, Éthane n’irait pas dans ce lycée. Il n’avait jamais été à l’école, pourquoi cela changerait-il maintenant ?! Les cours par correspondance, c’est très bien et c’est légal, de toute manière. « Peut-être, mais c’est cher, trop cher. » lui rappela sa conscience. « Ouais, tu parles ! » Et les assurances alors ?! Les allocations ?! « A quoi ça sert de payer des impôts si personne n’est capable de nous aider ?! » De toute façon, il ne s’habituerait jamais là bas... Forcément, quand on ne connaît pas la vie en communauté, on a plus de mal à s’adapter… « Je ne sais même pas comment ça se passe, un cours ! Ils croient que c’est facile, hein ? Même pour quelqu'un qui ne sait pas à quoi ressemble un prof !» Non, ils pourront le traîner, le supplier, le frapper, Éthane Casali n’irait pas là bas. * - Huit heures de colle ?! Comment est-ce possible d’avoir huit heures de colle ? ricana Aurélien. - Deux heures sur quatre samedis matins… soupira Chlo. Et ça n’a vraiment rien de drôle, ça va me bouffer quatre week-ends, tu te rends compte ? Au…Aurélien ? Chlo se retourna et l’aperçut contre le mur, tapant du poing, littéralement mort de rire. « O.K., laisse tomber, coco, y’a rien à faire… » pensa-t-il. - Léo, tu viens ? Y’a l’autre larve qui ne s’en remet pas… C’était la récréation, et tirant la jeune fille par la manche, Chlo sortit du bâtiment D. - Quelle larve ? demanda Léo. - Aurélien… A cet instant, il se fout littéralement de… - Quoi ? C’est toi la larve ! coupa l’intéressé (qui avait accourut en voyant qu’il était seul), l’air hautain. T’avais qu’à réagir plus vite, Legoût ne t’aurait pas chopé… - Béa vient de me dire qu’il y allait sûrement avoir un nouveau dans la classe… dit Léo, changeant de sujet. - Comment est-ce qu’elle sait ça, Béa ? reprit Chlo, haussant un sourcil. - C’est la fille de la CPE, on a déjà du te le dire trois ou quarte fois…répondit Léo. - Ah oui, c’est vrai… Ils s’adossèrent contre le muret central de la cour, assis par terre, profitant des derniers rayons de soleil estivaux. Léo reprit : - En tout cas, j’espère qu’il sera beau ! - Léo, t’as déjà tous les mecs à tes pieds, répondit Aurélien, en se grattant la tête. - Pff, tu parles ! T’appelles ça des mecs ? Ils sont tous lourds et sans intérêt… - Et moi et Chlo, on est sans intérêt ? - Non, mais vous êtes mes amis, c’est différent… - T’entends ça, Chlo ? Léo vient de dire qu’on est sans intérêt… - Mais pas du tout ! - Si, c’est ce que tu as dit ! - Non ! - Tu as dit que tous les mecs étaient lourds et sans intérêt ! Et ils continuèrent à se chamailler. Chlo, assit entre les deux, avait l’impression d’assister à un match de tennis. - Bon, laisse tomber, l’important, c’est que le nouveau soit beau ! se résigna Léo. En fait, j’espère surtout qu’il aura son petit truc que personne n’a. Un peu comme toi… ajouta-t-elle à l’adresse de Chlo. - Quoi ? Qu’est-ce que j’ai moi ? demanda celui-ci. - Tes cheveux ! Ouhou, as-tu oublié qu’ils sont verts ? A ces mots, Chlo plaqua ses mains sur sa tête, et répondit par une sorte de gémissement. - Oh, non, non, non, ne fais pas cette tête là… répondit Léo avec un sourire. Combien de fois est-ce que je t’ais dit que, au contraire, c’était trop mignon ?! - Maiheuu, arrête de lui parler de ses cheveux, tu ne vois pas qu’il est complexé ? Hein, Chlo ? Pour toute réponse, celui-ci grommela et seuls les mots « pas complexé » et « trucs de filles » se firent comprendre. Verts. Ses cheveux étaient verts. Et s’il y avait une chose que n’assumait pas Chlo, c’était bien ça. « C’est trop bizarre… » disaient les autres, les passants, les inconnus. Ouais. Bizarre. C’est la première chose qu’on a dit à ses parents, de toute façon. Qu’il était différent, pas comme les autres, bizarre. Et ce n’était pas faux. Il ne marchait pas comme tout le monde. Au second sens du terme. Quest-ce qu'il avait dit, le toubib ? « Le métabolisme intercellulaire de votre fils ne fonctionne pas comme celui d’un être humain. Nous avons découvert, lors d’une intervention, que ses cellules étaient nécessairement composées de mitochondries - ce qui est tout à fait normal - mais également de chloroplastes, qui sont des organites capables de créer eux-même leur matière organique grâce à la photosynthèse. Lumière et eau sont donc indispensables à la survie de votre enfant.» Ouais. Autrement dit, Chlo fonctionnnait comme une plante. _______________ La suite demain, ou ce soir même, on verra :P (Critiquez moi *.*) |