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Jusqu'à ce que la mort nous sépare de nouveau
Par crystalofshadow
Harry Potter  -  Général  -  fr
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Explosions

Chapitre 21 Explosions


Draco Malfoy, dix-sept ans, fils de Narcissa Black Malfoy et de Lucius Malfoy, respectivement Lady et Lord Malfoy, Prince des Slytherin, amoureux de Harry Potter ... était mort de trouille.

Depuis maintenant dix minutes, il était planté devant la porte des appartements de Cassidy Allan et il n'arrivait pas à se décider à frapper à la porte ou pas.

Prenant son courage à deux mains, il leva la main et toqua.

-Entrez !

Il poussa doucement la porte et entra dans le salon. Assise dans un fauteuil, buvant une tasse de thé, Cassidy Allan prenait son petit déjeuner. Draco lui remarqua quelques ressemblances avec des vieilles photos de Lily Potter.

-Bonjour, Draco, sourit Cassidy. Assis-toi, je t'en prie. Tu peux te servir, j'en ai trop pour moi seule.

-Merci, Madame, s'inclina Draco avant de s'installer.

-Par pitié, ne m'appelle pas madame, j'ai l'impression de prendre vingts balais d'un coup. Appelle-moi Cassidy, s'il te plaît, ou même Idy, comme Harry.

-Je vais rester sur Cassidy, si cela ne vous gêne pas.

-Ça me va.

Ils mangèrent en silence.

-Ton père, ta tante et ton parrain m'ont raconté ce qui s'était passé avec Quentin. Sache que je suis vraiment folle de rage qu'il ait fait ça. Je te présente toutes mes excuses.

-Ce n'est pas à vous de vous excuser, c'est à lui, il est assez grand pour le faire tout seul.

-C'est vrai. Comptes-tu le dire à Harry ?

-Je ne sais pas encore. Je n'ai jamais réussi à savoir s'il appréciait ou non vos apprentis donc je ne sais vraiment pas quoi faire.

-Alors suis mon conseil et ne lui dit pas tout de suite.

-Pourquoi ?

-Harry tient vraiment à toi et je ne crois pas que faire exploser le château sur un coup de colère ne lui serve à cacher ses véritables capacités.

-Vous êtes au courant ?

-Depuis le début. J'adore ce petit gars, n'en doute jamais.

-Je vous crois. Vous vouliez me proposer quelque chose ?

-En fait, oui. J'aimerais te tester pour t'apprendre quelques astuces qui sont typiques de mon métier.

-Pardon ?

-J'aimerais t'enseigner quelques méthodes, pour que tu sois un peu sur un pied d'égalité avec Harry.

-Ce que vous allez m'apprendre, Harry connait ?

-Bien sûr. Il ne serait pas resté auprès de moi sans avoir appris quelques trucs, non ?

-C'est vrai. C'est une proposition intéressante. Vous permettez que j'en discute avec ma famille ?

-Comme tu veux. Mais je croyais que tu étais majeur ?

-Je le suis. Mais c'est surtout pour ne pas interféré avec leur propre entrainement et qui sait, ils pourront me couvrir pour Harry.

-C'est vrai. Bien, je te laisse réfléchir. Tu devrais y aller, les cours ne vont pas tarder. Dès que tu seras sûr de ta réponse, reviens me voir, tu sais où me trouver. Et si les garçons t'embêtent, n'hésite pas à leur envoyer un coup de pied bien placé. Je ne t'en voudrais pas.

-Si vous le dites. Bonne journée, Cassidy.

-A toi aussi, Draco.

Le jeune homme s'éclipsa, amenant un sourire sur les lèvres de la femme.

Tu as bien choisi, mon Raven, songea Cassidy. Ce jeune homme te complète parfaitement. Il est celui qu'il te faut.


Draco arriva en courant devant la salle de classe. Heureusement, le professeur n'était pas encore là. En le voyant, Harry soupira de soulagement.

-J'avais un truc urgent à faire, s'excusa d'emblée Draco. Et hier soir, j'ai eu un coup de barre et j'ai pas eu le temps de te prévenir, ajouta-t-il à voix basse à la seule intention du brun.

-C'est bon, sourit Harry. Tu te mets à côté de moi ?

-Bien entendu. Sinon, tu ne travaillerais pas du cours !

-Eh ! Je ne te permets pas !

-Mais je me le permets tout seul, mon cher Harry ! Je vais même en profiter !

Sans crier gare, le blond déposa un baiser sur la joue du Survivant. Celui-ci eut un moment de flottement avant de crier au scandale. Mais déjà le Prince s'était enfui.

-DRACO LUCIUS MALFOY ! Tu vas me le payer, crois-moi !

Sous les rires de tous les élèves, la classe entra en cours et le brun se fit un devoir de bouder son ami.

Bras dessus, bras dessous, Harry et Draco allèrent dîner dans la Grande Salle et discutant joyeusement. Le blond sentit des regards peser sur lui et voulut savoir de qui il s'agissait. Lorsqu'il s'aperçut que c'était les triplés Malen, un violent frisson s'empara de lui, frisson qui se répercuta chez le brun qui s'en inquiéta.

-Dray ?

-Ça va, pas de soucis.

Ils s'assirent l'un à côté de l'autre et bientôt, Draco voulut nourrir Harry comme un bébé sous les fous rires de ses congénères. Le brun se plia de bonne grâce à l'épreuve de force mais fit tout son possible pour rendre la tâche plus que ardue. Parfois, le blond flirtait avec son ami qui lui rendait la pareille.

Mais toute bonne chose avait une fin.

Soudain, les deux amis furent brusquement et violemment séparés. Tombés de leurs chaises, ils jetèrent un regard noir au responsable qui n'était autre que Ginny qui les fusillait.

On va enfin pouvoir en finir avec cette mascarade, se dit Harry qui voyait là une bonne occasion pour se débarrasser de la jeune Weasley.

Les deux Slytherin se levèrent et firent face à la Gryffindor, le Prince toutefois légèrement en retrait par rapport au Seigneur, conscient que c'était à ce dernier de jouer. Ils avaient l'attention de toute la Grande Salle et cela servait parfaitement le plan de Harry.

-On peut savoir ce que tu as, Ginny ? demanda Harry qui n'avait pas apprécié sa chute

-Il se passe que cette fouine te tripote ! explosa Ginny

-Pourquoi tu dis ça ? J'étais aux premières loges et crois-moi, il ne le faisait pas.

-Ce que tu peux être naïf ! Cette tapette te tourne autour et tu ne le remarques même pas ! Pire, il éloigne toutes les filles pour mieux te séduire !

-Tu as un problème avec les gays ?

-Aimer quelqu'un du même sexe est tout à fait immoral et contre nature ! Tu devrais empêcher cette ... chose de t'approcher !

-Ah oui, et pourquoi je devrais me séparer de mon meilleur ami ?

-Il t'empêche de voir tes sentiments pour moi !

-Pardon ?!

-Il ne veut pas que tu vois que tu m'aimes !

Cette fille est sérieusement dérangée, pensèrent en même temps Harry, Draco, Blaise, Théo, Daphnée, Hermione, Neville et Luna.

-N'est-ce pas que tu m'aimes ? minauda Ginny en s'approchant du Survivant

Et sans prévenir, elle embrassa Harry. Celui-ci se figea, totalement abasourdi. Elle prit le manque de mouvement pour un consentement et tenta de mettre sa langue dans la bouche du garçon. Il se réveilla alors à ce moment-là et repoussa sèchement la jeune fille. Ses yeux brillaient de colère.

-Qu'est-ce que tu espérais faire là, exactement ? gronda Harry

-Mais ... euh ... balbutia Ginny. Je croyais que ...

-Et tu croyais quoi, Ginny ? Que je t'aimais ? Mais tu t'es fait des films !

-Alors pour qui tu as changé, sinon pour moi ? Les autres filles du groupes ne sont pas intéressées par toi et tu ne t'intéresse qu'à moi !

-Tu te trompes. Je traite toutes les filles du groupe de la même façon, toi y compris. Arrête de rêver, tu te fais du mal.

-Avoue que tu m'aimes, Harry ! Et cette déclaration que tu m'as faite, alors ?

-Tu sais parfaitement que j'étais sous l'effet d'un philtre d'amour. Tout ce que je disais n'était pas mes vrais sentiments.

-Dis-moi de quelle garce tu es amoureux ! Je lui ferais payer de t'avoir détourner de moi !

-Ça suffit, Ginny ! Je suis effectivement amoureux de quelqu'un mais ce n'est pas de toi et ça fait longtemps que je le suis. Cesse de me faire une scène qui n'a pas lieu d'être.

-Je ne te crois pas ! C'est cette fouine qui veut te séduire qui te fait dire ça ! Cette sale pédale !

Harry sentit Draco se déplacer mais d'un geste de la main, il l'enjoignit de ne pas bouger.

-Tu as un problème avec les homosexuels ?

-Ils sont dégoutants, tu devrais le savoir ! Ils sont remplis de vices ! S'ils se tournent vers d'autres personnes qui ont la même tare qu'eux, c'est qu'ils ne sont pas capables de satisfaire un partenaire du sexe opposé !

Harry sentit le tollé général qui allait éclater de la part de tous les homosexuels de l'école. Lui-même était révolté par ses propos homophobes. Mais le coup de grâce arriva sans qu'il ne s'y attende.

-Toi aussi tu devrais t'éloigner d'eux, continua Ginny. De toute façon, tu es hétérosexuel donc pourquoi s'intéresser à eux, hein ?

Trop, c'est trop, se dit Harry.

-Tu veux que je quitte mon parrain, qui m'a élevé depuis que j'ai perdu mes parents parce qu'il est gay ? susurra Harry. Tu veux que j'abandonne mon meilleur ami, l'un des premiers à m'avoir accueilli ici, parce qu'il est gay ? Non, mais est-ce que tu t'entends ? Je suis absolument écœuré de ta position contre l'homosexualité, franchement, pourquoi interdire à quelqu'un de trouver le bonheur, même si c'est avec quelqu'un du même sexe, hein ? Tu me dégoutes !

-Mais je croyais que tu m'aimais ! pleurnicha Ginny

-MAIS JE NE T'AIME PAS ! Je ne t'ai jamais aimé, tu as déliré ! Je ne veux plus jamais te revoir ni te parler, c'est clair ?

D'un pas furieux, le brun s'avançait vers la sortie.

-Mais je t'aime, moi ! s'écria Ginny

Harry s'arrêta sur le pas de la porte.

-Là, tu t'humilies toute seule, Weasley. N'ose plus jamais venir devant moi.

Sur ces mots, il quitta la salle. Ne voulant pas le laisser seul, Draco lança un appel de détresse à Théo et Blaise. Ceux-ci se levèrent et accompagnèrent le Prince hors de la salle. Une fois hors de vue, le blond remercia brièvement ses amis avant de s'élancer à la poursuite de son amour. Il le rattrapa juste au moment où il s'enfermait dans ses appartements. Lorsqu'il entra à son tour, le brun faisait les cents pas devant la cheminée. Il avait jeté dans un geste de rage sa robe de sorcier et détaché hâtivement sa cravate. Il s'approcha doucement, sans faire de geste brusque.

-Harry ?

Celui-ci se retourna si vite qu'il le fit sursauter.

-Oh, c'est toi ...

-Ça va ?

-Rien qu'en repensant à ce qu'elle a dit, ça me donne envie de vomir. Être aussi intolérant, ça ne devrait pas exister !

-Laisse-la parler.

-J'aimerais bien mais ça me pousse à réagir. Pourtant, je croyais que l'homosexualité était largement acceptée chez les sorciers d'Europe, non ?

-Normalement, oui. Mais il existe toujours des récalcitrants. Et aussi, dans les vieilles familles sorcières, il est plutôt mal vu d'être homosexuel, même s'il existe une potion permettant d'avoir des enfants.

-Mouais ... mais ce qu'elle a dit met en rogne ...

Il s'écroula sur le canapé où s'était installé Draco et posa comme à son habitude sa tête sur ses genoux. Ce dernier lui massa doucement la tête.

-Reconnais un point positif à cette engueulade, songea Draco.

-Ah oui ? s'étonna Harry. Lequel ? Mis à part s'être débarrassé définitivement de Ginny.

-Sa réputation d'homophobe va se répandre comme une trainée de poudre. Ça ne va pas l'aider à se faire des amis, et encore moins depuis que tu l'as jetée devant tout le monde.

-Tu as raison.

Le brun semblait s'être calmé et le blond décida d'en profiter en l'embrassant tendrement sur la joue. Et embarrassé, Harry rougit et Draco éclata de rire.

-Tu sais que tu es mignon quand tu rougis ? ricana Draco

-Oh, ça va, grogna Harry.

Il voulut se relever mais son ami le plaqua d'autorité sur le canapé et reprit son massage. Il capitula, vaincu.

-Je suis content que cette histoire soit terminée, soupira Harry.

-C'est vrai que tu es amoureux de quelqu'un ? demanda soudainement Draco

-Oui, c'est vrai. Mais pas la peine d'essayer de me tirer les vers du nez, je ne dirais rien du tout. Tu le sauras peut-être un jour, mais pas aujourd'hui.

-Mais ...

-Pas de mais ! S'il te plaît !

-Tu as gagné cette fois mais sache que je reviendrais à la charge.

-Le contraire m'aurait étonné venant de toi.

Ils se relaxèrent dans le silence puis Harry se redressa.

-Je pense que tout le monde a rejoint les dortoirs, dit Harry. Je vais y aller.

-Tu ne veux pas rester ?

-Je ne veux pas abuser de ton hospitalité. Il faut que j'aille discuter un peu avec Idy avant d'aller dormir.

L'allusion à la tueuse rappela au blond les évènements funestes de la veille.

-Je comprends. Alors bonne nuit.

-Bonne nuit.

Harry hésita un instant avant de se pencher et de déposer un léger baiser sur la commissure des lèvres de Draco puis il s'en alla. Ce dernier se repassa en boucle l'instant magique alors que l'autre parcourait les couloirs, un sourire niais plaqué sur le visage.


Sirius remontait le matin suivant vers ses appartements pour déposer les devoirs de ses élèves qu'il avait corrigé chez Severus la veille lorsqu'il sentit des présences qu'il savait malfaisantes pour lui s'approcher. Il replaça son sac correctement et sortit sa baguette avant de reprendre son chemin. Mais avant qu'il n'ait pu faire un seul geste alors qu'il tournait dans un nouveau couloir, il se fit délester de sa baguette et projeter contre un mur. Quand il reprit ses esprits, il reconnut sans peine ses agresseurs.

Octave, Clive et Quentin Malen.

Il grogna, sentant la rage monter en lui. Ils n'allaient jamais le laisser tranquille !

-Qu'est-ce que vous voulez ? grogna Sirius

-Mais toi, mon cher Sirius, roucoula Malen (l'un des trois au choix).

-Je vous ai déjà dit que je n'étais intéressé par aucun de vous !

-Ce n'est pas vrai, on voit tous les regards que tu nous adresses quand on ne te regarde pas.

-C'est une blague ? Vous n'êtes pas mon type de mec ! En plus, vous êtes trop jeunes pour moi !

-Et Steeve alors ? Il avait l'âge de Harry, non ?

-C'était une regrettable erreur. J'aurais dû me renseigner un peu plus sur lui.

-Il n'empêche. On sait que tu nous aimes, même si tu ne te l'ais pas encore avoué.

-Arrêtez votre cirque ! Il n'y a qu'un seul homme que j'aimerais toute la vie et ce n'est aucun de vous trois. Alors libérez-moi avant que je ne me fâche vraiment.

-Tu dis ça pour te débarrasser de nous. Mais ce n'est pas grave, on te pardonne quand même.

-Mais vous êtes bouchés ou quoi ?! Il y a quelqu'un dans ma vie !

-Et qui est-ce ? Sans doute une conquête d'un soir.

-Sûrement pas. Je l'aime de tout mon être et ce n'est pas de sitôt que je laisserais tomber. Et tel que je le connais, vous passerez plus qu'un sale quart d'heure s'il apprend ce que vous êtes en train de faire.

-Des menaces ?

-Non. Une promesse.

-Qui ne sera jamais tenue, nous le savons. Accorde-nous un baiser, Sirius chéri.

-Jamais !

-Mais tu n'es pas en position de nous refuser quoique ce soit.

-Et vous dites m'aimer ? Quelle bonne blague ! Vous êtes sur le point de me forcer à faire quelque chose que je refuse !

-Nous dirions plutôt que nous voulons te persuader d'essayer de nouvelles expériences avec nous.

-Allez vous faire foutre !

-C'est bien notre intention avec toi. Allons-y.

Ils le trainèrent dans la salle de classe désaffectée à proximité où ils y firent apparaître un somptueux lit pouvant contenir facilement au moins cinq personnes aisément. Ils y allongèrent Sirius qui se démenait comme un beau diable et attachèrent ses poignets et ses pieds aux montants du lit. Il tenta alors de faire de la magie sans baguette mais il s'aperçut avec horreur qu'il était dans l'incapacité d'en faire.

Ils ont placé des pierres d'anti-magie dans la salle, ragea Sirius. Je suis à leur merci. Mais comment j'ai fait pour me retrouver dans cette situation ! En plus, je maitrise très mal la Légilimencie et qui sait s'il m'est possible de l'utiliser ici ! Je suis vraiment mal !

Des lèvres s'emparèrent des siennes et il s'empressa de les mordre jusqu'au sang. Un hurlement de rage retentit et il se prit une gifle en bonne et due forme pendant que d'autres paires de mains s'évertuaient à le caresser. Il tenta par tous les moyens de se dégager mais il était solidement attaché.

Advienne ce qui pourra, capitula Sirius.


Severus grommelait dans sa barbe inexistante alors qu'il remontait les escaliers. Sirius était reparti dans ses appartements quand il était encore dans la salle de bain et lorsqu'il en était sorti, il avait remarqué que son amant avait oublié des devoirs sur le bureau qu'il avait installé à son intention. En les regardant de plus près, il sut qu'il devait les rendre le jour même mais qu'il serait dans l'impossibilité de venir les récupérer dans les cachots. Dans un élan de gentillesse presque inexpliqué, le maître de Potions avait décidé de les rapporter au professeur de Duel non sans pester abondamment.

Alors qu'il passait dans un couloir, Severus vit un sac qui trainait par terre. Il s'en empara, maudissant les élèves qui laissaient trainer leurs affaires partout lorsqu'il se figea. Il avait reconnu l'objet et savait à qui il appartenait.

C'était à Sirius.

Même si son amant était plus que bordélique, il n'abandonnait pas sans raison ses affaires n'importe où, surtout s'il y avait comme aujourd'hui des devoirs appartenant aux élèves à rendre dedans. L'inquiétude commença à le gagner. Il continua son chemin, légèrement sur ses gardes. Il rencontra un peu plus loin un autre objet qui le glaça littéralement d'effroi.

La baguette de Sirius.

Tout sorcier garde sa baguette sur lui, surtout en ces temps sombres. À moins d'être attaqué, aucune personne saine d'esprit ne se séparerait de cet objet si précieux. Severus la prit délicatement et l'examina pour savoir si elle était abimée ou non. Visiblement, ce n'était pas le cas et il la rangea dans sa poche, à la place de la sienne qu'il prit en main. Il tendit l'oreille et alors qu'il s'apprêtait à partir dans un autre couloir, il entendit un infime bruit. Il s'approcha tout doucement de la porte et jeta un sort à celle-ci pour qu'il puisse voir à l'intérieur.

Ce qu'il vit l'horrifia.

-Sirius ...

Un lit où celui qu'il aimait était solidement attaché ...

-Sirius ...

Trois hommes lui tournant autour, le touchant, l'embrassant contre son gré ...

-Sirius ...

Trois paires de mains qui s'acharnaient à le déshabiller au plus vite ...

-SIRIUS !!!!!!!!!

La colère envahit Severus. Les triplés Malen allaient payer, ici et maintenant !

D'un sortilège, il fit exploser la porte, brisant du même coup le cercle d'anti-magie. Les protagonistes se retournèrent d'un coup, surpris et furieux qu'on les dérange. Mais le regard de pure haine que leur envoya le maître de Potions les fit déglutir très difficilement. D'un geste, il libéra Sirius et lui lança sa baguette tout en tenant en joue les trois apprentis. Sirius se vêtit le plu vite possible et se plaça aux côtés de Severus.

-Va chercher les autres, gronda Severus.

-Sev, je ... tenta Sirius.

-Tout de suite, Sirius.

Devant le ton sans appel, Sirius s'inclina et partit à la recherche de leurs amis. Pendant ce temps, les trois jeunes hommes s'étaient rhabillés eux aussi et étaient en position d'attaque.

-Vous allez regretter de vous être opposé, siffla Malen.

-Il n'y a qu'une seule personne au monde qui a le droit de toucher Sirius et c'est moi, cracha Severus. C'est vous qui allaient regretter d'avoir porté la main sur lui.

-Voyez-vous ça ! Et qui êtes-vous pour dire ça ?

-Son amant. Son compagnon même.

-Sirius n'a que des coups d'un soir.

-Ne vous approchez plus de Sirius sinon vous le sentirez passer.

-Nous sommes des tueurs à gages. Vous ne ferez rien.

-J'en suis pas si sûr.

-C'est ce qu'on verra. À l'attaque !

Les trois jeunes hommes lancèrent une salve de sorts sur Severus qui l'évita sans peine et qui répliqua aussitôt. Il n'y avait aucun doute que les triplés étaient assez doués dans l'art de distribuer la mort mais quand on regardait Severus, il était plus que certain qu'il était habité par la Mort elle-même. Tous les sorts offensifs y passèrent et bientôt, les quatre adversaires étaient dans un piteux état, l'aîné cependant beaucoup moins que les trois autres, n'usurpant pas sa réputation de Death Eater favori de Voldemort et parmi les puissants et les plus craints avant qu'on ne découvre sa traîtrise. Ils s'étaient cantonnés à la magie blanche mais tous étaient conscients qu'il ne suffisait d'un rien pour basculer dans la magie noire et ainsi assister à un véritable carnage.

Soudain, la porte s'ouvrit violemment et entrèrent alors les Malfoy au complet, Remus, Sirius et Harry. Profitant de la diversion, les triplés s'enfuirent. Mais juste avant de partir, les Malen lâchèrent :

-Sirius est vraiment délicieux, ricana Octave en se léchant les lèvres.

-J'imagine que le goût du jeune Malfoy doit l'être autant, sourit Clive.

-Dommage que je n'ai pas eu le temps de le savoir ... , soupira Quentin.

Et ils disparurent.

Severus se précipita dans les bras de Sirius qu'il serra très fort contre lui. Ce dernier lui rendit son étreinte, tout aussi chamboulé. Cassiopée et Narcissa reprirent assez vite leurs esprits. Conscientes que Dumbledore ne tarderait pas à débarquer, elles remirent la salle en ordre puis pressèrent les autres à quitter les lieux. Mais au lieu de se diriger vers les appartements de l'un d'entre eux, elles les poussèrent vers ceux de Cassidy. Celle-ci leur ouvrit et les fit rentrer immédiatement, surprise de les voir tous ensemble. Avisant les blessures de Severus et de Sirius, elle partit chercher la trousse de premiers secours et entreprit avec les deux autres femmes de les soigner.

Après un silence coupé par Cassidy qui leur servit du thé, ils parlèrent.

-Que s'est-il passé ? demanda Cassidy

-Ces trois petits cons m'ont agressé, siffla Sirius. Et si Sev n'était pas arrivé, ils n'auraient pas hésité à me violer.

-Tu plaisantes ?! sursauta Cassidy

-Non, ragea Severus. Et si je les attrape, ils vont regretter d'être nés.

-Qu'est-ce qu'ils voulaient dire au sujet de Draco ? demanda abruptement Harry

La gêne s'empara de la plupart des personnes présentes. Remus, Sirius et Harry avaient peur de comprendre les sous-entendus des triplés et la tension dégagée les confortait dans leur idée. Mais ils devaient savoir.

-Alors ? leva un sourcil Remus

-Quentin Malen a voulu embrasser Draco quand il se rendait à la bibliothèque, avoua Lucius.

-Quand ? gronda Harry

-Du calme, s'il te plaît, tempéra Narcissa.

Le brun se tourna vers le blond.

-Dray ? demanda Harry d'une voix d'où filtrait sa rage. Quand ça s'est passé ?

-Le soir où je devais aller chercher le livre pour le devoir de Runes, avoua Draco en baissant la tête. J'étais dans un tel état de choc après que mes parents ont préféré me garder auprès d'eux.

Le jeune homme ferma les yeux quelques instants mais lorsqu'il les rouvrit, ses émeraudes étincelaient de fureur.

-Trop c'est trop, siffla Harry. Idy, tu me retrouves ces connards. Je vais m'occuper d'eux comme il se doit.

-Tu ne comptes pas les tuer, dis-moi ? fronça des sourcils Cassidy

-Pourquoi pas ? rétorqua Harry. À mon avis, ils le méritent amplement. Surtout avec ce qu'ils trimballent derrière eux. Que tu le veuilles ou non, ça ne recommencera plus jamais.

-Tu as raison, accorda Cassidy. Il est temps qu'ils soient punis.

-Tu as dis « ça ne recommencera plus jamais » ? releva Remus

-Ce n'est pas la première fois qu'ils agressent des gens, expliqua sombrement Cassidy. L'une de leurs victimes était une bonne amie de Raven. Il avait promis que s'ils recommençaient, il n'hésiterait pas à les tuer. Quant à moi, je leur ai juré que si c'était le cas, je ferais en sorte qu'ils ne fassent plus de mal à qui que ce soit.

Elle se leva brutalement et prit un objet parmi ses affaires.

-Où veux-tu que je les envoie, Raven ?

-Manoir Black. La salle de torture.

Sirius sursauta.

-Comment as-tu découvert la salle ? s'étonna-t-il. Je croyais l'avoir condamner avant que vous ne fouiniez Moony et toi dans la maison !

-Peu importe ! balaya Harry. Pour l'instant, elle va nous servir. Severus, Lucius, ça vous dirait de vous amuser avec moi ?

Le sourire que le jeune homme affichait n'avait rien à envier au Dark Lord lui-même. La haine émanait de chaque pore de sa peau et il était clair que ses trois victimes allaient avoir droit à une très longue agonie des plus sanglantes.

-Avec plaisir, accepta Severus.

Il était clair qu'il voulait se venger dans les règles de l'art du fait qu'ils aient toucher à Sirius. Son état était semblable à celui de Harry et on se doutait qu'il allait se défouler.

-Je viens, fit doucement Lucius. Ne serait-ce que pour les surveiller tous les deux.

-Bien, fit Harry. Idy chérie, peux-tu nous trouver tes trois charmants apprentis tout de suite, je te prie ? Nous avons la journée devant nous, n'est-ce pas ?

Devant la lueur démente que les deux bruns avaient dans leurs yeux, les autres en venaient presque à plaindre Quentin, Clive et Octave Malen de ce qui allait leur tomber dessus.

Presque.

Ils le méritaient tout de même.


Ce ne fut que le lendemain à l'aube que Harry, Severus et Lucius ne revinrent à Hogwarts. Ils semblaient vraiment épuisés mais ravis de leur petite sortie. Draco avait couvert l'absence de Harry en renouvelant le sort d'illusion qu'ils avaient utilisé lorsque ce dernier avait remplacé Sirius et pour Severus, c'était Cassiopée qui avait pris sa place en utilisant le même sort que son frère quand il avait dû remplacer son meilleur ami. Ils avaient pu ainsi cacher leur absence à Dumbledore. Tous ceux qui étaient restés à l'école de magie s'étaient rongés les sangs pour les trois « déserteurs ». Lorsqu'ils les virent, le soulagement les envahit tous sans exception.

Lucius s'adressa alors au groupe.

-Nous en parlerons ce soir, déclara Lucius d'un ton ferme. Il vaudrait mieux qu'on prenne un peu de repos, enfin surtout eux.

Tous acquiésèrent et se séparèrent. Sirius n'attendit pas plus pour prendre la main de Severus et le trainer dans ses appartements. Une fois à l'intérieur et barricadés convenablement de toutes les façons possibles, il se blottit simplement contre lui, rassuré de l'avoir enfin à ses côtés. Son amant ne dit rien, conscient que les mots n'avaient pas leur place pour l'instant.

-Sirius ?

-Tu m'es enfin revenu, merci Merlin ...

-Je ...

-Tais-toi, s'il te plaît ... Laisse-moi savourer ce moment ...

Sans un mot, donc, ils s'assirent dans le canapé et profitèrent longuement de leur étreinte. Ils se délectèrent tout simplement l'un de l'autre, dans le calme, sans bruit, seuls tous les deux. Soudain, le maître de Potions entendit des sanglots étouffés. Il se recula légèrement, interdit, pour découvrir l'ancien Auror pleurer dans ses bras. C'est alors qu'il comprit. Sirius venait enfin de laisser tomber la tension qu'il avait depuis que les apprentis s'en étaient pris à lui.

Il le laissa pleurer un long moment avant de le forcer à parler.

-Sirius ? Réponds-moi, que s'est-il passé ?

-J'ai honte ...

-Tu ne dois pas avoir honte de quoi que ce soit. Ce n'est pas de ta faute.

-Mais j'aurais dû réussir à les repousser ... avant qu'ils ne m'enferment dans le cercle d'anti-magie ...

Severus sursauta.

-Un cercle d'anti-magie ? Mais ils sont malades !

-J'ai eu tellement peur ... je suis désolé ...

-Désolé ?! Mais de quoi ?

-D'être aussi faible ...

Agacé, Severus prit fermement le visage de Sirius entre ses mains et le força à le regarder dans les yeux.

-Espèce de sale clébard plein de puces, grogna Severus. Tu vas attentivement m'écouter. Ce que t'ont fait ces salauds n'est pas de ta faute. Ils ont voulu abuser de toi et s'en sont mordus les doigts. Tu es très loin d'être un faible. Regarde un peu ce que tu as fait dans ta vie. Tu as été le plus jeune capitaine Auror depuis la création de cette division, tu as eu le courage de lutter ouvertement contre Voldemort, tu as élevé de façon plus que remarquable Harry et plus que tout ... tu es venu vers moi, et tu t'es accroché, ce dont peu de personnes peuvent se vanter. Je t'aime, Sirius et je ne veux plus jamais entendre ce genre d'imbécilités dignes des Hufflepuff de première année sortir de ta grande gueule. Vu ?

-Tu as une telle façon de réconforter les gens, Sev, sourit pauvrement Sirius.

-Vu les crétins que j'ai parfois devant moi, c'est sûr.

-Et ... pour eux ? Que leur as-tu fait ?

-Il faut le voir pour le croire. Je leur ai juste montré qu'il n'est pas bon d'énerver un puissant ex-Death Eater.

Pendant toute la séance punitive, Severus n'avait songé qu'à retrouver son amant. Maintenant que c'était le cas, il allait mettre en pratique ce qu'il avait imaginé et, comme il l'espérait, faire en sorte que Sirius ne sombre pas à cause de cet événement funeste.

D'un geste souple et tendre, Severus se pencha et embrassa Sirius. Guettant inconsciemment cette preuve d'amour, il répondit avec passion. Souriant contre ses lèvres en voyant les résultats de son initiative, l'homme se redressa sans crier gare et souleva son amant dans ses bras. Celui-ci ne put retenir un cri de surprise et se tint fermement à son support qui, d'un pas enthousiaste, le conduisit vers la chambre.

Le reste, à par les deux protagonistes, seuls les draps peuvent nous le raconter.


Après que tous les adultes soient partis, Draco poussa doucement Harry vers ses appartements. Celui-ci, encore dans un état second dû à plus de vingt-quatre heures sans repos et extrêmement remplies, se laissa tranquillement faire. Arrivés là-bas, le blond l'entraina dans la salle de bain, y fit couler un bain et y versa plusieurs huiles pour le confort. Le brun commença à se déshabiller et entra dans l'eau quand le bain fut prêt. Son ami hésita que quelques instants avant de le suivre et de prendre au creux de sa main une noisette de gel douche et entreprit de lui masser doucement le dos avec. Surpris par le contact, il sursauta avant de fondre sous le traitement.

-Est-ce que ça va mieux ? demanda tout bas Draco

-Je crois, oui, souffla Harry. Je n'ai plus cette envie de tout casser.

-Pourquoi ... pourquoi tu t'es senti ... obligé de leur faire payer, Harry ?

-Ce qu'ils ont fait, surtout à Sirius et encore plus à toi, est tout simplement impardonnable.

-Ce n'était pas la première fois ?

-Oh non. Je devais avoir environ treize ans quand ils s'en sont pris à une de mes amies. Elle a eu un tel choc que ça a quasiment détruit sa vie. J'ai appris qu'elle avait fait une tentative de suicide et ça, ce n'est pas une chose que je souhaiterais à tout le monde.

-C'est compréhensible.

-C'est tout simplement immonde de s'attaquer à d'autres personnes sans raisons, encore plus quand celles-ci plaisent à l'agresseur et qu'il sait qu'ils ne s'intéresseront jamais à nous. Je les hais de s'en être pris à toi.

-Mais il n'y a que Quentin qui m'a approché.

-Les triplés Malen sont solidaires dans tout ce qu'ils font. Si Quentin est venu vers toi, c'est parce que tu as tapé dans l'œil des trois. Chose qui ne m'étonne pas vu que tu est très séduisant.

-Merci.

Harry comprit trop tard ce qu'il avait dit sans y penser. Il rougit.

-Je ... je voulais ...

-Ça va, je sais ce que tu veux dire.

Silence.

-Tu veux te reposer ici ? demanda le blond. On n'a pas cours aujourd'hui.

-J'aimerais bien. Je n'ai pas dormi et je tombe de fatigue.

-Tu en as bien besoin. Allez, sors.

Le blond se leva et s'empara de deux serviettes. En même temps, le brun s'était retourné et avait pu sans le vouloir admirer la belle paire de fesses de son camarade. Quand celui-ci se retourna à son tour, il se détourna immédiatement, le feu aux joues, pour ne pas voir si le côté face était aussi parfait que le côté pile. En voyant son visage rouge, l'aristocrate sourit. Il entoura rapidement l'une des serviettes autour de ses reins et tendit l'autre à son ami. Rouge de gêne, celui-ci la prit et attendit qu'il sorte de la baignoire pour se lever à son tour et s'envelopper de sa propre serviette. Pas que le brun soit vraiment pudique, ayant déjà pris plus d'une douche dans les vestiaires avec la plupart de ses copains, mais le fait de se retrouver nu devant celui qu'il aimait le mettait assez mal à l'aise. Une fois dans la chambre, ils enfilèrent chacun des vêtements d'intérieur avant de manger le repas que le préfet avait demandé. Dès que cela fut fait, Harry alla dormir un peu. Il fut assez surpris de voir quelques minutes plus tard Draco venir également dans la chambre et mettre son pyjama.

-J'ai besoin d'une sieste, se justifia Draco. Je n'ai pas du tout dormi de la nuit à force de m'inquiéter pour toi.

-Ça c'est gentil. Allez, dors bien.

-Toi aussi.

Harry se laissa rapidement emporter par les bras de Morphée. Draco, quant à lui, une fois la tension de l'angoisse retombée, n'arrivait pas à trouver le sommeil. Il se tourna et retourna dans son lit avant de fixer son ami.

Allez, je le fais ou pas ? songea Draco. Il ne pourra pas m'en vouloir, de toutes façons. Il est tellement mignon quand il dort ! Oh, et puis zut ! Je ne pourrais pas dormir s'il n'est pas auprès de moi !

Il se leva rapidement et se glissa dans le deuxième lit, tout contre celui qui lui avait ravi le cœur, et s'endormit à son tour un sourire béat aux lèvres.


L'après-midi était déjà bien entamé lorsque Harry se réveilla. Il se blottit tout contre la source de chaleur avant d'ouvrir complètement les yeux.

Une minute ... songea Harry. Je suis sensé être seul dans mon lit, alors qu'est-ce que je sers dans mes bras ?

Il leva les yeux et découvrit une chevelure blonde devant son visage.

Draco ? Mais qu'est-ce qu'il fout là ? Et plus, qu'est-ce que je fais chez lui à dormir en plein après-midi ?

Le jeune homme se redressa, tachant de ne pas réveiller son compagnon, lorsque ses souvenirs lui revinrent en bloc et pas de façon tendre. Sa respiration se coupa brusquement, devant l'intensité de ce qu'il se rappelait. Il souleva son bras et caressa tendrement la chevelure presque argentée de son ami. Si cela était à refaire il le referait sans hésiter. Personne n'avait le droit de toucher à Draco, personne. Il était bien trop pur pour cela.

Pur.

Une idée terrifiante lui vint alors en tête. Ne voulant pas se faire submerger avant l'heure, il la relégua dans un coin de son esprit puis entreprit de réveiller celui qui faisait battre son cœur. Il se souvint qu'il n'avait pas été réfractaire à son baiser, certes au coin des lèvres, mais baiser quand même. Il eut alors un sourire machiavélique.

Et un réveil en douceur, un ! sourit Harry

Il se pencha et commença à déposer une myriade de baisers légers sur le visage de Draco tout en évitant sa bouche. Un sourire apparut sur les lèvres de celui-ci mais il ne se réveilla pas. Il continua alors son traitement, tirant ainsi un gémissement de bien-être. Peu à peu, le blond sortit de son sommeil et reprit pied dans la réalité. Il savoura longuement ce que son partenaire lui offrait avant de se décider à découvrir l'identité dudit partenaire. Il rencontra alors de plein fouet une paire d'émeraudes étincelantes.

-Harry ...

-Bonsoir petit Dragon. Bien dormi ?

-Très bien. J'ai adoré le réveil aussi. Et toi ?

-J'ai eu une bouillotte pour me tenir chaud.

Ils se sourirent tendrement.

-Il faudrait qu'on se lève, s'étira Draco. Père a dit qu'on se réunirait ce soir.

-Pas envie.

-Fais pas ton gamin. Tu iras, que tu le veuilles ou non.

-Comme tu voudras.

-Je prends la salle de bain.

Trois quarts d'heures plus tard, les deux jeunes hommes quittèrent les appartements. Mais alors qu'ils traversaient le hall, ils furent happés par leurs amis.

-Enfin, vous voilà ! s'exclama Blaise

-A croire qu'on t'a manqué, fit Draco.

-Si peu, balaya Théo. On essaie simplement de vous choper depuis la scène dans la Grande Salle mais impossible de vous mettre la main dessus.

-Ça vous dirait qu'on mange un morceau pendant qu'on discute ? demanda timidement Harry. J'ai comme un petit creux ...

-Bien sûr, sourit Hermione. Les garçons vont se faire un plaisir de nous rapporter un bon goûter.

-Pourquoi nous ? râla Blaise

-Je crois que c'est parce que les hommes doivent avoir ce qu'on appelle de la galanterie, répliqua Daphnée.

-Tout ce qu'on doit subir à cause de ta foutue gentillesse, Harry, ronchonna Théo.

Tout le monde éclata de rire puis Blaise, Théo, Neville et Draco allèrent dans les cuisines tandis que Hermione, Daphnée, Luna et Harry se rendaient dans leur salle habituelle. Une fois qu'ils furent tous réunis, ils mangèrent tout en parlant de sujets légers. Mais bien vite, ils revinrent aux évènements qui étaient survenus quelques jours plus tôt.

-Tu avais prévu, enfin vous aviez prévu que ça allait se passer comme ça ? demanda Blaise

-J'avais prévu de provoquer sa jalousie avant de la jeter, en effet, répondit Harry. Mais disons que je ne m'attendais pas à ce que ça prenne de telles proportions.

-Vous avez bien fait de vous planquer, fit Neville. Les Weasley étaient furieux après vous ! Je partage le même dortoir que Ron et je peux vous assurer qu'il avait autant envie d'étriper Harry que Draco.

-Tout le monde a été choqué par les paroles de Ginny, dit Hermione. Dumbledore l'a convoqué dans son bureau et j'ai pu voir grâce à mon poste de Préfète qu'il ne lui avait retiré que vingts points pour propos homophobes. Je trouve que c'est un peu léger.

-Moi aussi, ajouta Draco. Mais ce qui m'a le plus surpris, c'est qu'elle n'a même pas eu de retenues.

-Moi, ce qui m'a étonné, fit Théo d'un ton songeur, c'est qu'elle semblait assez fière de ce qu'elle avait dit.

-Comment ça ? fronça des sourcils Daphnée

-Elle se pavanait comme si elle était la maitresse de l'école, comme si elle savait quelque chose que nous autres ne savons pas, expliqua Théo.

-Étrange, murmura Harry.

-J'ai encore plus étrange, déclara Luna. Vous saviez que Ginny Weasley et Pansy Parkinson étaient amies ?

Tous sursautèrent.

-Tu peux répéter ? fit Théo

-Je les ai vu discuter dans un couloir, raconta Luna. Je n'ai pas entendu leur conversation mais je suis sûre que ce n'était pas des insultes qu'elles s'échangeaient.

-Et merde ! jura Harry. Je croyais m'être définitivement débarrassée d'elle et maintenant elle s'allie avec une Slytherin qui est ouvertement contre nous. Fait chier !

-Du calme, tempéra Hermione. On va faire notre petite enquête, si vous voulez.

-Ça serait sympas, sourit Draco.

-Je pense qu'il faudra surveiller les Weasley de près, songea Blaise. Ils sont dangereux, mine de rien.

-En quoi ? s'étonna Harry

-On dit qu'ils ont l'oreille de Dumbledore, révéla Blaise. Les préfets disent qu'on les voit souvent sortir du bureau du directeur.

-On ne peut rien faire sans éléments concrets, ragea Harry.

Il passa une main lasse dans ses cheveux.

-Ça va ? demanda Daphnée

-Mal de tête, grogna Harry.

-Viens là, sourit Draco.

Il fit asseoir son ami entre ses jambes et entreprit de lui masser la tête. Très vite, celui-ci rendit les armes et ronronna de bien-être sous les sourires de ses amis.

-On va vous laisser, suggéra Théo. J'ai personnellement un devoir de potion qui me rend dingue.

-On se retrouve au dîner, salua Neville.

Ils se séparèrent donc alors que le duo fila vers les appartements du professeur de Défense où ils se faufilèrent après avoir murmuré le mot de passe. Ils retrouvèrent Remus et Cassiopée dans les bras l'un de l'autre. Lorsque les deux garçons entrèrent, ils se séparèrent brusquement, amenant un sourire amusé sur les lèvres des deux plus jeunes.

-On savait qu'il y avait quelque chose entre vous, sourit Draco.

-On ne savait pas par contre quand vous oseriez nous le dire, termina Harry.

-Euh ... balbutia Remus

-Les autres le savent ? demanda Harry

-Oui, rougit Cassiopée.

-Bon, c'est pas grave, sourit Draco. Si on allait rejoindre les autres ?

Tous aquiésèrent. Alors qu'ils cheminaient vers les appartements du quatrième étage, Harry s'appuya doucement contre le mur, sa migraine ayant repris de l'ampleur. Surpris de ne pas le voir à ses côtés, Draco s'aperçut qu'il était à une dizaine de mètres derrière.

-Harry ? s'inquiéta Draco

C'est à ce moment-là que Harry plongea dans les ténèbres.


Il avançait parmi les maisons en flammes d'un pas calme. Devant lui, les Death Eaters s'inclinaient et attendaient son passage pour reprendre leur macabre travail. Quelques personnes tentaient vainement de se dresser contre eux mais c'était peine perdue. Des sorciers étaient également là mais ils étaient submergés par le nombre d'opposants. Il ne voyait nul part des Aurors, ce qui le rendait joyeux. Il se rendit aux portes de la ville et alla vers une maison un peu à l'écart. D'un sort, il ouvrit la porte et entra dans le salon. S'y trouvait un homme d'âge mûr.

-Maître Michel, c'est une joie de vous revoir.

-C'est une joie non partagée, milord, répondit l'homme. Que voulez-vous ?

-La même chose que la dernière fois. Soyez coopératif et je vous réserverais une mort clémente.

-Comme si vous connaissez la signification de ce mot !

-Oh, mais je la connais, rassurez-vous. Le sort, je vous prie.

-Jamais !

-Quel dommage, je voulais tellement l'avoir sans faire couler le sang. Endoloris !

L'homme tomba à terre, se tordant de douleur. Son agresseur le tortura pendant une bonne heure avant de perdre patience.

-Legilimens.

Il entra dans l'esprit de sa victime pour obtenir les informations qu'il voulait. Une fois cela fait, il jeta l'ultime sort.

-Avada Kevadra.

La victime rendit son dernier souffle aussitôt. Il parcourut alors la demeure, prit ce qu'il voulait et laissa un petit cadeau avant d'en sortir et d'y mettre le feu. Une dernière fois, il pointa sa baguette sur la maison.

-MOSMORDRE !

La Marque des Ténèbres s'envola dans le ciel, signalant à tous que Lord Voldemort venait de faire de nouvelle victimes.


Quelques minutes plus tard, la maison explosa et une onde de choc se répandit dans tout le pays, faisant trembler fortement les fondations même de Hogwarts.

 
 
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