Chapitre 2 Lorsqu’ils virent la salle commune, ce sentiment ne fut que renforcé. Waouh ! Devant eux s’étalait un salon aménagé de divans moelleux, d’une cheminée avec un feu crépitant et de plusieurs étagères de livres collées au mur. Le rêve ! Hermione étant déjà comblée avec cela, fut surprise lorsque le professeur continua d’avancer. - Voici votre salle de bain privée, récita-t-elle. Une salle de bain privée ?! Comme celle de la salle des préfets, mais pour eux seuls ! Tout ce qu’elle voulait ! Un énorme sourire s’étala sur ses lèvres, et lorsqu’elle regarda le professeur, elle vit un sourire appréciateur à sa réaction. - Ce n’est pas finit, lui dit-elle avec un clin d’œil complice. Elle continua le chemin et ils la suivirent. Lorsqu’Hermione jeta un œil à Malefoy, il était impassible, comme à son habitude. Comment faisait la famille Malefoy pour ne jamais montrer ses sentiments ? Incroyable ! C’était un mystère qu’Hermione ne comprendrait jamais. Le professeur McGonagall continua, ce qui la tira hors de ses pensées. - Pour les soirs de rondes, voici vos chambres. Ils étaient dans un petit couloir qui rejoignait simultanément les deux chambres, le salon et la salle de bain. - Nos chambres ??, s’étonna Hermione. - Vous ne pouvez décemment pas réveiller tout votre petit monde en rentrant, vous préparant pour vous coucher. Vous disposez donc de chambres bonus, pour ces soirs là ou tout simplement pour quand vous en avez envie. Si vous cherchez la tranquillité, ou que vous devez veiller tard pour une quelconque raison, vous avez toute cette salle commune à votre disposition. C’est ainsi que la salle de bain luxueuse de la salle commune des Préfets a été reproduite ici, permettant aux Préfets-en-chefs passant la nuit dans leur salle commune de se préparer aisément sans devoir repasser par leurs dortoirs. Hermione en était bouche bée. Deux chambres ? De la tranquillité ? Des livres à volonté ? Plusieurs fauteuils pour eux touts seuls ? Magnifique ! Elle irait directement chercher Harry et Ron pour leur montrer, ainsi que Ginny. Génial !, s’écriait-elle intérieurement inlassablement. - L’entrée est interdite à toute autre personne que vous, précisa le professeur en voyant l’expression d’Hermione. Le visage de cette dernière se décomposa, et Malefoy arbora un sourire. - Quoi ?!, s’exclama-t-elle. - Vous avez bien entendu, Miss Granger. - Mais pourquoi ? - Vous croyez pouvoir faire la fête ici comme bon vous semble ? C’est un petit paradis, concocté spécialement pour ceux qui ont mérité l’insigne de Préfets-en-chef. Personne d’autre n’a le droit d’en profiter. Hermione se renfrogna, son plaisir ayant été diminué d’un cran. Profiter de tout cela… seule ? Même pas Ginny, pour s’amuser à utiliser la salle de bain suggestive ? - Très bien, je vous laisse à présent, poursuivit le professeur McGonagall. Rappelez-vous, ronde à 20h. Votre point de départ étant ici même, et vous n’avez pas intérêt à être en retard, nous vous surveillerons ! - Comment ?, demanda Malefoy, moqueur. - M. Malefoy, cela ne vous regarde en rien. Nous surveillons toujours d’un œil les nouveaux préfets, et nous avons toujours également le moyen de leur faire savoir que nous avons vu leurs écarts lorsqu’ils en font nous croyant absents, précisa-t-elle le fusillant regard. Malefoy se renfrogna, excédé. Cette vieille folle allait le priver de faire ce qu’il avait envie ? Pff. Rien ne lui interdisait d’au moins essayer, voir si ce qu’elle disait était bien vrai ! - Au revoir, donc. - Au revoir, fit poliment Hermione. Malefoy se contenta d’opiner. Lorsque McGonagall, fut partie, il recommença à s’intéresser à Hermione, pour le plus grand regret de cette dernière. - Tiens tiens, on dirait que je vais avoir tout le temps de prendre ma revanche ?, fit-il de sa voix trainante. - Tu peux toujours courir Malefoy, dit tranquillement Hermione. Tu sais, dans un sens, la calvitie t’allait bien. Au moins, on avait le loisir de ne pas te repérer de loin ! Enfin, dépendant les points de vue bien sur !, s’exclaffa-t-elle. - Granger espèce de petite sang-de-bourbe ! Comment oses-tu me parler sur ce ton ! Veracrasse ! - Calme tes nerfs, Malefoy. On se revoit à huit heures, donc, dit-elle en tournant les talons et quittant la salle. Il jura et fulmina un temps avant de la quitter lui aussi. Lorsqu’elle retrouva Harry et Ron, Hermione leur raconta tout d’une traite, trop excitée pour bien articuler ! - Malheureusement, personne d’autre que les deux préfets en chef ne peuvent y entrer, termina-t-elle déçue. - Quoi ? Injustice !, s’indigna Ron. - Non Ron, d’un côté c’est logique. C’est chiant pour nous, mais c’est logique. - Et comment vas-tu faire avec Malefoy ?, demanda Harry, toujours perspicace. - Eh bien je n’en sais rien ! Il a directement reprit les reproches, et j’ai réussi à gérer, mais passer des heures avec lui ne me dit rien qui vaille. Je vais avoir du mal à contenir mes nerfs, il me met tellement hors de moi ! - Et nous ne pouvons pas faire les rondes avec vous ? - Ron, arrête de vivre dans ton utopie personnelle et sors voir le monde réel, répliqua Hermione agacée. Il se renfrogna. - Bon, au moins nous aurons beaucoup plus de possibilité de mener à bout nos plans contre Malefoy avec cette salle commune ! Voyons-y les points positifs, continua Harry. - Tu as raison !, renchérit Hermione. Même si pour moi elle n’a que des points positifs, mis à part le fait de devoir la partager avec Malefoy. - Arrête de nous faire baver Hermione, s’indigna Ron. - Excuses-moi. - Bon. Pour ce soir, tu as besoin de quelque chose ?, demanda Harry. - Je vois mal quoi, malheureusement. Il ne me reste qu’à y aller et essayer de gérer. On verra, si j’arrive à me retenir de le tuer ! Ils éclatèrent tous les trois de rire et descendirent dans la Grande Salle pour le souper. Il était 19h. Dans une heure, elle devait se trouver seule face à l’abominable fouine. Génial ! Sa journée de bonheur comportait quand même de grandes failles, ne put-elle s’empêcher de remarquer. 20h. - Mot de passe ?, demanda le cadre. - Topaze dorée. Le tableau pivota, laissant la voie libre. Hermione rentra. Elle n’aimait pas être réticente au fait d’entrer dans cette sublissime salle commune. Le simple fait de Drago Malefoy lui gâchait tout son plaisir ! Elle fulminait déjà, avant même de l’avoir vu. - Pile à l’heure, rat de bibliothèque, dit une voix trainante. - Fouine écœurante, lève tes fesses de ce canapé et viens faire la ronde. - Tu tiens à ce que je vienne ?, dit-il d’un ton sournois. - Non. Je tiens à ce que je ne sois pas la seule à m’y mettre !, rectifia-t-elle avant de franchir à nouveau la passant de la porte dans l’autre sens. Malefoy la suivit. - Dis-moi Granger, tes parents s’aiment-ils ? - Pardon ? - En plus t’es bouchée, lâcha-t-il en roulant des yeux. Bon, JE REPRENDS PLUS FORT, s’écria-t-il (Hermione lui jeta un regard noir). Tes parents, ils s’aiment ? - Bien sur qu’ils s’aiment, crétin, sinon ils ne vivraient plus ensemble, s’énerva-t-elle. C’était quoi cette question illogique ?! - Ah bon, parce que je m’étais dit que s’ils s’aimaient vraiment, le fruit de leur amour aurait du être un chouïa plus beau. - JE NE TE PERMETS PAS !, hurla-t-elle en lui flanquant une gifle en plein visage. Malefoy s’attendant à tout sauf à ça, fut étourdit par l’effet de surprise, se ressaisit vite et remarqua qu’elle avait accéléré le pas et qu’elle se trouvait assez loin à présent. - Eh, ce n’est pas ma faute si t’es une sang-de-bourbe !, cria-t-il. - Va te faire voir Malefoy !, lui hurla-t-elle en retour. A ce moment là, une beuglante les cogna tous les deux et fit stopper Hermione qui fut vite rattrapée par Malefoy. « A l’intention des Préfets-en-chef », était-il écrit. Elle l’ouvrit. - NON MAIS POUR QUI VOUS PRENEZ VOUS ?!, s’époumona la voix de McGonagall. HURLER AINSI DANS LES COULOIRS ! ON AURA TOUT VU ! ON VOUS A QUALIFIÉS DE PRÉFETS-EN-CHEF, TACHEZ DE VOUS COMPORTER COMME TEL ! CESSEZ VOS ENFANTILLAGES ! VOUS ALLEZ RÉVEILLER TOUT LE CHATEAU ! IMBÉCILES ! La beuglante se transforma en un tas de cendre aux pieds d’Hermione et de Drago, pétrifiés. Ces menaces semblent peut-être plutôt insignifiantes par écrit, mais le son des cris perçants de la voix de McGonagall amplifié par les murs du château et chargés d’une haine palpables étaient plus qu’inquiétants. Hermione se remit en route, silencieuse. Sa rage contre Malefoy avait été grandement diminuée par la douche froide que lui avait apportée la beuglante. Apparemment et heureusement elle avait également cloué le bec du jeune garçon, et ils finirent leur ronde en un silence buté, tous deux marchant obstinément et à un rythme assez soutenu. Vers 23h, la fin de leur ronde, Malefoy se décida cependant à ouvrir sa grande gueule. - Bon allé on rentre là j’ai pas que ça à faire. - Ah, parce que t’as autre chose à faire sans doute, railla Hermione. - Ca ne te regarde pas, sang-de-bourbe. Contentons-nous de rentrer. - Je ne rentrerai pas tant que tu n’arrêteras pas de m’appeler ainsi, Malefoy ! - Très bien alors reste. La ronde est finie, je suis dans mon droit de partir, t’as qu’à rester ici ! Il eut un rictus en tournant les talons et disparut. Hermione se retourna pour répliquer, rouge de colère, mais il était déjà hors de vue et le souvenir de la beuglante la fit se retenir de lui crier quelque chose d’indigne. Sale petit bourge pète cul prétentieux ! Oui, exactement ! Elle suivit le chemin qu’il avait emprunté également, et dès qu’elle le croiserait, elle le lui dirait ! Rien que pour son honneur. Quel petit con ! Comment peut-il la rabaisser ainsi ?! Lui clouer le bec ?! Sale serpentard !! Lorsqu’elle atteignit la salle commune, elle rentra comme une furie. - Tu n’as pas tenu bien longtemps, fit une voix moqueuse derrière son dos. C’était le moment ! Elle allait le lui cracher à la figure, si pas lui cracher tout court…. Non, elle devait se retenir un minimum, elle était préfète-en-chef ! - Ecoutes-moi bien espèce de sale petit bourge pète cul prétentieux !, siffla-t-elle entre ses dents, le regard diabolique. Malefoy aimait l’envoyer jusqu’à ses limites, il la haïssait. Une sang-de-bourbe, dans sa salle commune de préfet-en-chef ! Cependant, il vit son regard, la haine qui en émanait et se demanda sérieusement si elle n’allait pas, malgré sa raison de miss je-sais-tout, lui lancer un de ces sortilèges puissants. - T’as intérêt à fermer ta grande gueule parce que je te jure que si tu oses m’appeler encore une seule fois de la sorte je t’envoie valser dans le lac voir ce que le calmar géant te réserverait comme sort ! Malefoy ne put s’empêcher de remarquer qu’elle avait l’air vraiment diabolique, et décida de ne pas la pousser plus à bout pour ce soir, se contenant d’un sourire narquois. De toutes façon, elle ne lui laissa pas grande opportunité, à peine eut-elle finit qu’elle tourna les talons et alla claquer la porte de sa chambre. - Petite sang-de-bourbe prude moche et stupide !, siffla-t-il pour lui-même, avant de rentrer dans sa propre chambre. Le lendemain matin, elle se réveilla et en ouvrant les yeux se saisit avant de se rappeler où elle se trouvait. La salle commune des préfets-en-chefs ! Ouiiii ! Une douche dans la baignoire magique s’imposait ! Elle se leva, déjà de bonne humeur, ayant momentanément oublié Malefoy et tous ses caprices d’enfant de riche écœurant. Elle prit un peignoir et se dirigea vers la salle de bain, virevoltant de se trouver dans une sorte de « suite » dans ce qu’étaient les hôtels moldus les plus chics qui soient. Elle plongea dans l’eau délicieusement bonne et constante en y rajoutant plusieurs sels et surtout de la mousse ! Mmmh ! Rien de meilleur que la mousse. Elle resta dix minutes dans ce bain parfait. Elle se demanda alors si elle n’allait pas être en retard, ce qui avait particulièrement le don de la stresser, mais elle se rappela que la veille, elle avait mit le réveil exprès pour profiter du bain. Elle se répétait qu’elle était un génie en s’enfonçant à nouveau dans la mousse lorsque la porte s’ouvrit à la volée, laissant apparaître un Malefoy en peignoir assez ouvert sur le haut dévoilant une grande parcelle de son torse. - AAAAAAAAH !, cria Hermione, les yeux exorbités. - Nom de… Qu’est-ce que tu fais ?!, s’énerva-t-il. - Je prends mon bain abruti ! Sors ! Immédiatement ! - Genre j’ai envie de rester ! Je rêve ! Je suis obligé de partager ma salle de bain avec une sang-de-bourbe ! Je rêve !, fulmina-t-il en partant. Hermione resta immobile, le pouls en course relai, les yeux exorbités et la boîte crânienne vide. « Heureusement que j’ai pensé à remplir ce bain de mousse ! » pensait-elle inlassablement, sous le choc. Qu’est-ce qu’elle aurait fait si il l’avait découverte nue ? Si elle venait de sortir du bain et allait se rhabiller, ou si tout simplement elle n’avait pas mit de mousse ? Elle ne voulait même pas y penser, elle était tétanisée. Il l’avait rappelée sang-de-bourbe, remarqua-t-elle après un très long moment. Elle n’avait même pas eu le déclic de réagir. Mon dieu, se disait-elle, qu’aurais-je fait si Malefoy m’avait vue nue ?! Il aurait été en parler à tout le monde, il m’aurait rabaissée jusqu’à la fin des temps ! Elle était tellement horrifiée qu’elle n’y croyait pas. Ensuite, elle se mit à se rappeler la situation, et se dit que c’était injuste qu’un gars aussi dégoutant ait un beau torse musclé. Il devrait être moche ! Hideux ! Soit énorme avec plein de graisse, soit maigrichon à souhait tel un rat de laboratoire ! Mais non, la vie était mal faite. Et malheureusement, elle ne pouvait nier malgré son dégout qu’il était bien foutu. Satané serpentard ! Fulmina-t-elle. Penser à Malefoy était mieux que se traumatiser sur ce qu’il aurait fait, car ça la sortait de sa torpeur. La haine la faisait trembler toute entière, ce qui la faisait donc reprendre contenance. - EH BIEN QUOI TU COMPTES SORTIR UN JOUR ?, s’exaspéra une voix glaciale derrière la porte. Malefoy. Elle fit une grimace à la porte (et se maudit d’avoir eu une réaction aussi enfantine), puis se rappela qu’elle allait être en retard ! Si ça n’avait pas été le cas, elle serait restée indéfiniment dans cette salle de bain, rien que pour enrager la fouine, mais elle ne pouvait se permettre de rater un cours ! Elle sortit de la baignoire, se sécha et s’habilla en trombe. Elle sortit de la salle de bain en hâte. - Ah tout de même !, grogna Malefoy affalé sur le fauteuil, dont le peignoir s’était encore un peu ouvert. Ca eut le don d’exaspérer Hermione. - Tâche de te couvrir, crétin, tout le monde ne tient pas à voir plus de parcelles de ton corps que la règle, c’est déjà assez insupportable !, fulmina-t-elle en lui passant à côté en direction de sa chambre. - Haha !, s’écria-t-il en un rictus. Espèce de petite enfant prude ratée des bibliothèques ! Elle claqua la porte derrière elle. ARGH ! Elle le haïssait ! Profondément ! Comment supporter ça toute l’année ?! Elle était prête à abandonner cette salle pour ne plus le voir, mais les soirs de ronde elle y serait obligée, et ca allait durer TOUT CE MOIS ! Elle finit de se maquiller en trombe et descendit les marches en direction du cours d’enchantements sans prendre la peine de déjeuner. Heureusement, le professeur Flitwick n’était pas encore arrivé. Elle s’assit, essoufflée à côté de Harry, jetant son sac sur le banc avec un tel élan qu’il ne s’arrêta pas et tomba simplement de l’autre côté. - Bordel !, s’énerva-t-elle. Elle se leva et l’attrapa avec hargne, comme si le sac avec un problème personnel envers elle. - Hermione, ça va ?, l’interrogea Harry avec des yeux ronds. Ils n’étaient pas habitués à la voir dans de tels états. Il était rare qu’elle s’emporte et qu’elle jure ainsi à tout va. Quelque chose n’allait pas à l’évidence, et Harry tout comme Ron se doutaient que Malefoy était dans el coup. - Eh bien non, ça ne va pas !, s’écria-t-elle. Du tout ! - On peut savoir pourquoi…?, demanda timidement Ron. A ce moment là, elle se décida réellement à les regarder, non à les voir simplement, trop plongée dans cette colère froide, et lorsqu’elle vit leurs visages inquiets elle se calme quelque peu. Ils s’inquiétaient pour elle. C’étaient ses amis, et ils l’aimaient, ils ne la jugeaient pas de sang-de-bourbe immonde. Bon, elle ne pouvait savoir si eux aussi la trouvaient moche ou prude, mais si c’était le cas ils avaient la politesse et la gentillesse de ne pas le mentionner. - La ronde, hier, un calvaire. Malefoy m’a insultée, à son habitude d’ailleurs, mais c’est qu’il choisit ses mots à la perfection pour toucher la personne ! Et on a reçu une beuglante de McGonagall après même pas cinq minutes ! Sentant la colère remonter à pic et perdre le contrôle, elle enchaina sur les pourquoi ça n’allait pas. - Aujourd’hui tout avait bien commencé, j’étais allée prendre un bain dans la super salle de bain, et il a fait irruption ! - Quoi là ? Pendant que tu prenais ton bain ?, dit un Ron choqué. - Oui ! Heureusement que j’avais eu envie de beaucoup, beaucoup de mousse ! Vous imaginez s’il avait vu quoi que ce soit ?! En repensant à cela, Hermione sentit la panique remonter et elle ne voulait pas cela non plus donc elle poursuivit. - Et il a passé son temps à me traiter de sang-de-bourbe !, s’indigna-t-elle pleine de colère à nouveau. - Ce petit enfant de bourge raté…, commença Harry, haineux lui aussi. - Ce n’est pas tout, le coupa Hermione. Il était en peignoir qui dévoilait son torse et ça m’a énervée, je lui ai dit qu’il se couvre parce que tout le monde ne voulait pas voir plus de parcelles de sa peau que de nécessaire étant donné que c’est déjà assez pénible, et il m’a traitée de petite enfant prude ratée des bibliothèques !, s’indigna-t-elle, presque en pleurs. Oui, la remarque de Malefoy l’avait touchée. Elle s’en voulait d’ailleurs profondément pour ça. Ce n’était que Malefoy. Rien de ce qu’il dirait ne devrait la toucher ! RIEN !... Seulement, les insultes insinuant qu’elle était intello sans rien d’autre, prude… Tout cela la blessait énormément. Elle n’était pas prude ! Mais elle n’allait pas se transformer en pétasse pour le montrer à tout le monde. Du coup, les préjugés l’emportaient et beaucoup de gens le pensaient, se moquaient d’elle dans son dos, et elle le savait pertinemment bien. Et Malefoy avait combiné toutes les pires insultes possibles ! Toutes les pires ! Salaud ! Quel con ! Enfoiré !... Oui, elle avait tendance à en revenir aux insultes moldues lorsqu’elle était vraiment énervée. - Oh Hermione !, s’écria Harry. Tu sais très bien qu’il a tort ! - Oui je le sais ! Et je m’en veux que ça me touche. Mais ça me touche ! - Ce petit scroutt à pétard je vais le dégommer !, s’exclama Ron dont les yeux constituaient à présent deux incendies colériques. - Hermione, ça ne doit pas te toucher, je te jure qu’il a tort, poursuivit Harry qui préférait la manière douce pour apaiser une fille. - Je sais mais tellement de gens le pensent… Et lui m’a combiné toutes les pires insultes à mon insu ! En plus, je lui en ai donné l’occasion ! C’est ça le pire ! Mes agissements le laissent penser !, s’emporta-t-elle, désespérée. - Bon les jeunes, avez-vous finit à présent ?, demanda une petite voix. Puis-je commencer mon cours ? Le professeur ! Ils l’avaient totalement oublié. Hermione avait même oublié qu’ils se trouvaient en classe. Heureusement, tout le monde semblait plongé dans des conversations bruyantes, ce qui lui permit espérer que personne n’aurait entendu la leur. Le cours se déroula normalement. Hermione était plus apaisée par ce qu’Harry lui avait dit. Au moins, elle savait que ses amis la croyaient, et la défendaient ouvertement et contre tout. Ca lui réchauffa le cœur et lui permit de tenir jusqu’à la fin de l’heure. Lorsqu’il sonna, elle se rendit compte qu’elle était affamée. - Vous n’avez pas quelque chose à manger sur vous ? J’ai du sauter le petit déj’ à cause de ce crétin. En fait, c’était sa faute à elle, pour être restée aussi longtemps sous le choc dans l’eau. Mais elle ne l’avouerait jamais ! Même à elle-même. Malefoy était toujours la source de la faute, quoi qui puisse l’avoir retardée. - J’ai un bout de tarte à la mélasse. Ca te dit ? - Oui, tout me dit, je suis affamée ! Ils se rendirent au cours de botanique en silence, Hermione engloutissant la tarte. Le cours aurait lieu avec les Poufsouffle, aucun danger. Et pourtant… - Alors, il paraît que t’es préfète-en-chef avec Malefoy ?, lança Hannah Abbot à Hermione à voix haute, ce qui eut le don de retourner tout le monde. - Malheureusement, la rumeur dit vrai, répondit sombrement Hermione. - Malheureusement ? Tu te plains d’être préfète-en-chef ?, s’énerva Hannah. Tu ne sais pas combien j’ai bossé pour devenir préfète-en-chef, moi ! Et c’est toi qui l’es devenue ! Ca m’énerve déjà assez pour qu’en plus tu me balances que tu n’en es pas fière !, s’emporta-t-elle. - Qu… quoi ?, balbutia Hermione. Non, non je parlais du fait que c’était Malefoy le deuxième préfet-en-chef, s’expliqua-t-elle déconcertée. Evidemment que je suis fière d’être préfète en chef. - A ta place je ne me plaindrais pas de l’autre. Tu as un rang en or. En plus, Malefoy peut être un vrai salaud, il est canon. Alors arrête de geindre, Granger, dit Hannah avec un ton méprisant et un regard qui laisser défiler toutes les insultes que Malefoy lui avait dites plus tôt (rat de bibliothèque. Intello. Prude. Stupide. Aucun sens de gratification.) Hermione resta figée alors que Hannah prenait déjà place face à Mme Chourave. Cet échange l’avait pétrifiée. Pourquoi lui en voulait-on, à présent ? Elle avait l’impression d’être le souffre douleur collectif, et ce sentiment l’horripilait plus que ne l’agaçait. Ron la prit par la taille et l’entraina à l’intérieur, le regard compatissant, et durant tout le cours elle ne répondit à aucune question et ne prononça mot, même si elle connaissait toutes les réponses. Quelque chose n’allait pas rond. Pourquoi Hannah Abbot l’avait traitée ainsi ? Elles s’étaient toujours bien entendues, et la jeune fille s’était toujours montrée agréable… elle ne comprenait réellement pas. Lorsque le temps de midi arriva et qu’elle eut reprit contenance peu à peu après la conversation laissant à désirer avec Abbot, elle était à nouveau vraiment en colère. Elle mangea brusquement, piquant dans son assiette avec hargne. - Hermione…, dit la voix d’Harry. - N’essayes pas de me convaincre que personne ne pense rien contre moi ! - Non, je ne comptais pas… - Parce que c’est faux !, s’énerva-t-elle. - Hermione !, (Harry lui prit le visage des deux mains). Peut-être que les gens pensent des trucs insensés de toi, mais nous savons qu’ils sont injustifiés, et nous t’aimons comme tu es, alors arrête de t’énerver à cause de commentaires bidons. Pensons plutôt revanche. Les gens n’ont pas à mal te juger. - Je ne veux pas de revanche. Ils disent ce qu’ils pensent, ils sont franc c’est tout. La fin de sa phrase se termina dans les aigus. Sur ce, elle se leva de table, sans avoir finit son assiette mais l’estomac noué, et partit à pas précipités, une boule grandissant au niveau de sa gorge et une forte envie de pleurer. Elle se rappela des paroles de McGonagall comme un signe révélateur, « Si vous cherchez la tranquillité »… Elle se précipita dans la salle commune. Elle y trouva un Malefoy plongé dans un diner privé personnel, qui apparemment avait choisi de profiter de la luxure et de se consacrer un diner sur divan. Lorsqu’elle le vit la regarder, elle aperçut avec effarement de l’étonnement dans son regard un millième de seconde avant qu’il ait eu le temps de se recomposer un visage impassible. - Ais-je donc le pouvoir de vaincre a distance ? demanda-t-il, méprisant. - Crois-tu vraiment que ma vie tourne autour de tes critiques, Malefoy ? Crois-tu vraiment que tu es le seul de mes problèmes ?, cria-t-elle. - Oh je ne doute pas qu’une sang-de-bourbe ait énormément de problèmes, dit-il en haussant les épaules et en replongeant le nez dans son assiette. Ils les cherchent, de toute évidence ! Ou les attirent, ce qui est encore plus parlant. - Je ne suis pas d’humeur à supporter tes sarcasmes aujourd’hui Malefoy, dit-elle en s’enfermant dans sa chambre, sans claquer la porte tout du moins. |