Chapitre 9 Elle vit Harry et Ron le fixer, incrédules. Il n’y avait pas de méchanceté, ni de rancune, ni de mépris dans sa voix. Juste une information. Et il l’avait appelée par son prénom, lui aussi. - Ah ? Pourquoi ? - Je ne sais pas. Tu viens ? - Oui, dit-elle en se levant. A tantôt, dit-elle en un sourire à Harry et Ron qui étaient toujours figés. Oubliez pas de copier mes feuilles si vous avez le temps, l’interro est vendredi j’en ai besoin, rajouta-t-elle. Ils n’avaient toujours pas recopié ses notes de métamorphose, du temps de la calvitie ! Pas croyable, à se demander ce qu’ils faisaient de leurs journées ! - Oui chef !, rit Ron. - Merci mon enfant, blagua-t-elle en s’éloignant. Ils s’éloignèrent silencieusement jusqu’à l’entrée de la salle. Ils sentaient les regards sur eux mais aucun ne se retournait pour donner signe de quoi que ce soit. Hermione parla, même ! - Je déteste me sentir fixée comme ça, s’agaça-t-elle. - Attends t’es avec moi, lui rappela-t-il. La plupart te regarde par curiosité, d’autres dans le même tas souvent par incompréhension, et certains par envie. - Les filles je suppose ? - Bien sûr, sourit-il. - Pff !, railla-t-elle. - T’inquiètes pas va, tu sais très bien ce que j’en pense, dit-il en se retournant vers elle, lui accordant son beau sourire en coin. - Ouais ouais ouais… Ils sortirent de la salle et tournèrent à gauche. - Le bureau de McGonagall est à droite…, rappela-t-elle. - Je sais, répondit-il simplement. - Euh… Tu m’expliques ?, dit-elle confuse. La salle commune perso étant toute proche de la Grande Salle ils arrivèrent quelques secondes plus tard et ils y rentrèrent. Il soupira, lui prenant la main et l’entrainant vers le divan, l’asseyant sur lui en un geste. Elle se retrouva sur lui sans avoir réussi à réaliser tellement ça avait été vite. - D’accord, je t’explique. McGonagall ne nous attend pas dans son bureau, c’est juste moi qui en avait marre de te voir rire ainsi sans pouvoir en profiter, dit-il en haussant les épaules. Elle le regarda les yeux ronds. Il roula des yeux. - Me dis pas que je dois RE commencer à te mettre à l’aise ?, railla-t-il souriant. En même temps, ça me permettrait de te rappeler ce que je pense à propos des filles qui t’envient, dit-il charmeur. - Arrête de me parler de ces filles, se renfrogna-t-elle. Il éclata de rire, rejetant la tête en arrière. Il était tellement beau. Elle monta ses mains et joua avec les boutons de sa chemise. - Hermione ? Elle releva le regard vers ses océans gris, qui la fixaient, pétillants. - Je veux que ce soit toi qui m’embrasse, cette fois, dit-il. Elle haussa un sourcil comme pour voir qu’est-ce que ça venait faire là maintenant. - C’est toujours moi qui dois te mettre à l’aise, à toi de te rappeler d’être à l’aise avec moi, sourit-il. Ce n’était pas réellement ça, c’est juste qu’elle était toujours un peu tendue jusqu’au moment où il l’embrassait, et au moment où ses lèvres touchaient les siennes, elle se sentait déjà décontractée et totalement libre. Elle n’était plus du tout gênée, c’était juste le début, le fait de le retrouver, que ce soit une liaison cachée, avec LUI qui plus est… Ca ne pouvait que faire bizarre, malgré qu’il ait changé ! Elle en avait marre en même temps de se dire que ses comportements passaient toujours pour prude. Heureusement qu’il lui avait admit qu’il ne le pensait pas ! - Je suis à l’aise c’est juste que j’ai pas l’habitude…, commença-t-elle. - Je sais, mais ça va devoir entrer là, rit-il. - Je sais, c’est juste que c’est nouveau pour moi et en plus que ce soit avec toi, non pas que ça me déplaise !, rajouta-t-elle hâtivement pour qu’il ne le prenne pas mal, mais après tout ce qui s’est passé, ce n’est pas facile… Il soupira et se redressa, se rapprochant d’elle. - Est-ce que je te facilite la tâche, là ?, demanda-t-il. En effet c’était difficile de se retenir de l’embrasser lorsque ses lèvres étaient si près, son souffle caressait la peau d’Hermione qui frémissait déjà. Elle sourit, décontractée. - Oui, souffla-t-elle en s’approchant lentement, un sourire malicieux aux lèvres. Leurs lèvres s’effleurèrent et elle l’embrassa lentement, profitant du moment, des mouvements, de la sensation qu’ils procuraient. Il fit glisser ses mains sur son dos, à son habitude, ce qui la fit frissonner mais la mit encore plus en confiance. Elle fit son baiser plus prononcé, et ses mains qui étaient restées accrochées à son bouton avec lequel elle jouait glissèrent jusqu’à ses épaules. Il frissonna, et elle sourit. - Elle est sympa McGonagall, rit-elle. Il rit aussi. - Elle est débauchée, Miss Granger !, renchérit-il. - Tss !, dit-elle en lui faisant un petit coup là où se trouvait sa main. - Bah on parle bien de trucs pas normaux non ? McGonagall sympa… Hermione débauchée…, il haussa les épaules. - Tu préfères que je sois prude ?, le taquina-t-elle. Il ouvrit grand les yeux. - Tu rigoles ?, dit-il en la plaquant contre lui. J’aime comme tu es, rajouta-t-il en l’embrassant. Elle l’embrassa plus passionnément à ce moment là, ce qu’il venait de lui dire l’avait bouleversée. Personne ne lui avait jamais dit quelque chose comme ça à part Harry (elle savait que Ron le pensait mais seul Harry le lui avait dit clairement)… et venant de lui ça l’emplissait encore plus de bonheur. - Dis-moi, t’es sorti avec combien de filles ?, lança-t-elle tout à trac. - Honnêtement ? - Bien sur, à quoi ça me sert de te le demander si je ne veux pas une vrai réponse ? - Bon, rit-il, zéro alors. - On vient de dire honnêtement, rappela-t-elle en roulant des yeux. - Eh bien oui !, insista-t-il. - Ne me fais pas croire ça, ça se voit que ce n’est pas la première fois, dit-elle en le regardant dans les yeux. - Tu m’as demandé avec combien de filles j’étais sorti, pas avec combien de filles je m’étais enroulé. Elle fit la moue au mot « enroulé ». Argh ! - D’accord, dit-elle en se recomposant un visage serein, alors avec combien de filles t’es-tu…enroulé ? - Une petite dizaine...? - Qui ? - Je ne veux pas rentrer dans les détails, précisa-t-il sombrement. - Pourquoi ? - Pourquoi veux-tu parler de ça ? - Je ne sais pas… Je veux connaître ta vie, ce qu’elle contient…. Je ne sais pas moi. Toi tu sais que je ne suis jamais sorti avec quelqu’un avant toi, et que je n’ai vraiment… aucune expérience, on peut l’avouer. Alors je voudrai pouvoir savoir pour toi aussi, même si pour ça je dois te poser des questions, moi !, s’indigna-t-elle. - Mh… aucune expérience, et pourtant tu te débrouille comme une chef, sourit-il. - Mais ouais, dit-elle en roulant les yeux. - Je suis sérieux !, dit-il en se redressant pour pouvoir la regarder dans les yeux. Tu me fais ressentir tellement de choses, dit-il pensif en continuant de la fixer. Elle baissa le regard, rouge pivoine. Il rit. - Il ne faut pas que ça te gêne !, dit-il. Je te dis ce que je ressens vraiment ! En plus c’est la première fois que ça m’arrive alors ça représente un grand effort pour moi aussi, rajouta-t-il en lui soulevant le visage par le menton du bout des doigts. - C’est vrai, j’y avais même pas pensé !, dit-elle totalement étonnée de l’avoir oublié. T’as l’air tellement à l’aise… Il sourit. - J’suis habitué. - A ? - A avoir l’air à l’aise, répondit-il. Elle fit une moue triste et lui caressa la joue. - Pourquoi tu n’as jamais voulu montrer d’autres sentiments que la haine ?, demanda-t-elle d’une voix douce. Il la fixa, puis se résigna à répondre. Elle était surement la première avec qui il en parlait. Elle en était tellement reconnaissante… sa confiance… Il la lui avait accordée, à elle. - Je n’ai pas été éduqué ainsi, dit-il amer. On m’a apprit à être comme j’étais avant… D’ailleurs je ne veux pas voir comment vont réagir mes parents quand je rentrerai chez moi…, dit-il songeur et attristé. Elle s’étonna. - Comment ça ? - Eh bien, je ne suis plus moi, s’expliqua-t-il étonné qu’elle ne comprenne pas. Je ne suis plus la même personne qu’avant cette histoire de Préfet-en-chef. Je suis… - Humain ?, proposa-t-elle. - Oui, soupira-t-il. Elle lui recaressa sa joue, lui prenant la nuque. - Tu es tellement bien ainsi, dit-elle pour l’encourager. Tu ne sais pas à quel point tu as un bon cœur, il ne faut pas en avoir honte… Elle continuait à lui caresser la joue doucement. Il avait une mine triste, lointaine. Il la regarda et elle lui sourit tristement, se collant à lui à nouveau, leurs visages très proches. Elle sourit, se rappelant d’une de ses phrases de quelques minutes auparavant. - J’aime comme tu es, lui dit-elle. Il sourit. - Piqueuse, sourit-il. - C’est que tu dis de belles choses…, se justifia-t-elle en rapprochant son visage, laissant leurs nez se frôler sans pour autant s’embrasser. - Et la tu cherches à faire quoi ?, souffla-t-il. Me rendre dingue ? - Comment ça ?, s’étonna-t-elle, levant un sourcil, mais sans s’éloigner. - Hermione, soupira-t-il. Rester ainsi sans m’embrasser décuple mon désir, lui expliqua-t-il comme si il parlait d’un évènement quotidien. Elle se tendit. - Tu n’arrives vraiment pas à parler ou entendre parler de ça ?!, rit-il en resserrant son étreinte sur elle. - Non, dit-elle piteuse. Je ne fais pas exprès mais ça me gêne trop, en plus tu en parles comme si tu parlais de la météo !, s’indigna-t-elle. - C’est naturel, répondit-il simplement. - Oui mais… je sais pas ! - Mhhh…, dit-il pensif. Quelle serait ta réaction si je tournai la phrase autrement ? Elle le fixa, s’attendant au pire. - Je te désire, lui souffla-t-il. Elle se tendit mais se força à ne pas baisser le regard. - Arrête ça !, gémit-elle. Il rit, se pencha sur elle encore plus pour lui parler à l’oreille. Son souffle caressait sa peau sensible qui frémissait de désir, mais elle n’aurait jamais pu le lui dire aussi franchement ! Surtout qu’ils déployaient des efforts incommensurables pour « ne pas brûler les limites ». - Je ne fais que dire la vérité, lui murmura-t-il d’une voix suave et profonde. Il la sentit frémir, cette fois-ci. - Et j’adore remarquer que toi aussi, rajouta-t-il. Elle gémit et enfouit son visage dans son cou, ses deux mains le serrant en câlin. - Dis-moi, je peux revenir à la conversation des copines ?, demanda-t-elle piteuse. Il soupira. - Si tu y tiens vraiment. - Ca te fait quoi de t’enrouler avec une fille ? Je veux dire, pourquoi est-ce que tu ne sors pas avec elle tout simplement ? - Parce que je ne l’aime pas, répondit-il comme si c’était logique. - Alors pourquoi tu t’enroules avec elle ? - Parce que j’en ai ENVIE, dit-il avec patience. L’envie et l’amour n’ont pas la même signification… Elle resta silencieuse. - Mais parfois, il y a les deux, rajouta-t-il tendrement. Comme maintenant. Elle se redressa pour le regarder face à face. Que venait-il de dire ? La seule chose qu’elle voulait vraiment entendre, à l’évidence. Il venait de lui dire… qu’il l’aimait… il lui avait dit très souvent qu’il la désirait, mais il n’avait en aucun cas parlé d’amour, même si on aurait pu y penser. Mais comme Hermione était inexpérimentée, après ces aveux, comment savoir différencier les deux ? A l’évidence, il avait comprit ce qui la tourmentait. Elle le fixa, et il lui renvoya un regard profond, intense. Il retira une de ses mains de son dos et prit une de celles d’Hermione se trouvant sur son épaule. Il la ramena devant lui, la regarda, la caressa. Elle continuait de le regarder, incapable de prononcer quoi que ce soit. Il soupira. - Ecoute, ça ne m’est jamais arrivé et ça me fait peur, dit-il tendrement. Même si je ne le montre pas. Et… c’est très difficile d’en parler pour moi. Je l’ai fait parce que j’ai vu que tu en avais besoin, dit-il en lui adressant un sourire protecteur, mais… moi aussi j’ai besoin d’un peu d’aide, dit-il en redevenant sérieux et en la faisant replonger dans ses étendues grises. Il était si sincère… si vulnérable, en fin de compte. Comment ne pas avoir envie de l’aider ? Il lui avouait tout ça alors qu’il n’en avait jamais parlé à personne, seulement pour elle, elle devait se faire à l’idée et arrêter de douter et se montrer plus entreprenante également, pour lui montrer qu’elle l’assumait, qu’elle l’avait intégré, qu’elle l’aimait vraiment. Ou tout du moins c’est ce qui en ressortait… Elle se mordit la lèvre. - Je t’aime, lui dit-elle en le fixant toujours. Il cligna des yeux, surement analysant l’aveu sans arriver à l’assimiler. - Tellement…, rajouta-t-elle en se repenchant sur lui sans l’embrasser toujours. Et je ne veux pas que tu en doutes, et je ne veux pas que tu aies peur parce qu’on va l’affronter ensemble. D’accord ?, demanda-t-elle pour le faire réagir, pour qu’il réalise ce qu’elle venait de lui dire. Il la regarda bouche bée et opina de la tête, totalement ébahit. Elle sourit. - Serait-ce moi qui pour une fois devrais te remettre à l’aise ?, blagua-t-elle. Il sourit. - Je crois bien que oui, dit-il. Tu viens de m’infliger un de ces chocs ! - Un beau choc j’espère ?, l’aguicha-t-elle. - Le plus beau, affirma-t-il ébahit. Elle rit. - Tu m’en vois ravie, lui dit-elle avant de réduire l’infime espace qui séparait leurs lèvres à néant. Elle l’embrassa tendrement mais surement, lui montrant sa fermeté sur ce qu’elle venait de lui dire. Il se remit en route et la serra avec force contre lui, intensifiant le baiser encore plus, s’agrippant à elle. Ces actes augmentèrent son désir à elle, qui s’agrippa à lui, à ses cheveux, ses mouvements devenant instinctifs. D’une vue extérieure, pour des personnes qui ne voulaient pas brûler les étapes, ils étaient drôlement mal partis! Ils étaient vraiment trop attirés l’un par l’autre, ils réagissaient machinalement, sans pouvoir s’attarder sur le fait ou assimiler quoi que ce soit. Ca se faisait, point. Ils étaient assez entamés lorsque la sonnerie de reprise des cours retentit. Ils se stoppèrent net, comme se réveillant d’une torpeur, leurs lèvres se décrochant avec étonnement. - Par Merlin !, s’écria Hermione en se frappant le crâne. Elle se leva et se hâta d’attraper toutes ses affaires. Il se leva à son tour et l’attrapa pour l’arrêter. - Tu crois vraiment pouvoir partir comme ça ?, demanda-t-il feignant l’étonnement. - Comme ça comment ? - Sans me dire au revoir, dit-il avec un sourire en se rapprochant. Elle lui sourit se détendant pour quelques instants et l’embrassa encore, puis se rappela qu’elle était déjà en retard, et stoppa le baiser d’un détachement violent (un « ah ouais juste ! »). - On est en retard !, dit-elle révoltée de se laisser avoir. Et la prochaine fois, il faudra qu’on essaye de nous maintenir à notre « on ne brûlera pas les étapes », cette fois-ci était un peu… écartée ? Il rit. - Oui… a tantôt. - Tu as qui maintenant ?, demanda-t-elle avant de sortir, le voyant s’activer. - McGonagall. Toi ? - Je vois !, dit-elle compatissante (il allait ramasser !). J’ai Hagrid, dit-elle souriante. - Veinarde. Hagrid est pour toi ce que Rogue est pour moi. Il ne te fera pas de remarque, il te sait de confiance. - Parce que Rogue te croit de confiance ? - Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire…, commença-t-il. - Bon, on en parlera après ! Tu vas te faire tuer ! Bye ! Ils partirent en courant, chacun de son côté. Lorsqu’elle arriva Harry et Ron l’attendaient. Et apparemment ils n’avaient rien de bon à raconter, contrairement au début de la journée… - Hermione on doit te dire deux mots, commença Ron. - Ah ?, s’étonna-t-elle, plus de peur que de curiosité. - Oui, dit Harry. On a croisé McGonagall dix minutes après que tu sois partie, et pourtant ni toi ni Malefoy n’êtes réapparus. - Ah… - Qu’est-ce qui se passe ? - C’est vraiment pas le moment, se justifia-t-elle en avançant pour écouter Hagrid. - Bien sur que si !, s’agaça Ron. - Non, dit-elle fermement. On en parlera plus tard, et en privé. Ils se turent tous les deux mais n’arrêtèrent pas de la fixer durant tout le cours. Elle resta silencieuse. Comment faisaient-ils pour toujours tout deviner ? ... Ils se dirigèrent vers la Grande Salle. - Tu comptes nous raconter maintenant ? - Vous n’avez vraiment aucune patience ?, s’agaça-t-elle. Je vous ai dit que j’allais vous le raconter quand on pourra parler en privé. Si vous continuez à m’oppresser je finirai par ne plus vouloir vous raconter, soyez sympa. - D’accord Hermione, soupira Harry. Désolé. Mais ça nous bouffe, tu peux pas savoir! C’est Malefoy… - Et il a changé, dit-elle pour la énième fois en soupirant. Comment leur faire comprendre ? Comment s’attendre à ce qu’ils comprennent ? Pour eux c’est tellement inconcevable… Ils arrivèrent dans le hall et ils se dirigèrent silencieusement vers leur cours d’histoire de la magie. Drago déboula, il avait l’air nerveux. - Hermione ?, l’appela-t-il. Elle le regarda en attente de la suite, sans un mot. Harry et Ron se figèrent. Surement que le fait qu’il l’appelle par son prénom les répugnait… - McGonagall veut nous voir, dit-il. Il avait l’air inquiet, nerveux. Ce n’était pas comme à l’heure du dîner… - Mais ouais, dit Harry acide en roulant des yeux. On la connaît ! Drago le regarda, neutre. - Harry…, dit Hermione en lui prenant le bras. Elle était inquiète à présent, et ça se voyait. - Cette fois-ci c’est sérieux, dit-elle en lui jetant un regard atterré. Il souleva un sourcil. Elle s’avança vers Drago et lui lança un regard appuyé, plein de questions. Avait-ce à voir avec leur liaison ? Il opina sombrement. Elle fit la moue et s’avança vers le bureau de McGonagall, laissant Harry et Ron bouche bée. Ils marchèrent une minute entière sans piper mot, puis elle se retourna vers lui, inquiète. - Qu’est-ce qui se passe… ?, demanda-t-elle. - On verra, mais elle n’avait pas l’air heureuse… Elle eut une moue inquiète qui lui traversa le visage. Il fit mine de lever la main mais s’arrêta en plein mouvement, se rappelant qu’ils ne pouvaient pas. Il soupira, baissant le regard. - Allé viens, lui dit-elle d’une voix douce. Ca va aller, rajouta-t-elle reprenant du courage. Après tout, elle était Griffondor. Sans courage, que faisait-elle dans cette maison ? Elle continua d’avancer avec lui en silence jusqu’au bureau du professeur. - Parfait, je vous attendais, dit-elle froidement. - Bonjour professeur, dit Hermione poliment. - Comment allez-vous tous les deux ?, demanda-t-elle. Ils se figèrent. Devaient-ils répondre où se foutait-elle de leur gueule ? Qu’avaient-ils fait ? - B… bien ?, répondit Hermione sur le qui vive. - Super. Maintenant, j’en viens au fait. Peeves m’a dit que vous nous aviez épiés le professeur Rogue et moi lors d’une conversation PRIVEE… ?! Oh, ça ! Hermione ne comprit pas pourquoi mais le sujet la soulagea, alors que le jour même de cet évènement, ça lui avait semblé suicidaire! - Oh, oui… Nous étions en ronde et on est tombés sur vous… mais si on se montrait on imaginait qu’on allait ramasser, et de l’autre côté il y avait Peeves qui nous poursuivait avec des bombabouses, rajouta-t-elle avec une moue dégoutée, donc on a été obligés de se cacher… Et oui, excusez-nous, nous avons entendu votre échange…, dit-elle gênée. - Peeves a omis de me raconter qu’il vous pourchassait avec des bombabouses, dit-elle amèrement. Cette conversation est strictement confidentielle et si vous en parlez à quiconque de votre entourage, vous aurez à faire à moi, compris ?! - On n’a absolument rien entendu, coupa Drago. Juste que quelque chose avait été volé dans l’armoire du professeur Rogue, et qu’il accusait Potter tandis que vous m’accusiez. Il marqua une pose, se rappelant du moment, et le visage du professeur McGonagall se décomposa en une moue triste, honteuse. - Mais nous ne savons pas de quoi il s’agit, rajouta-t-il. - Très bien…, dit le professeur McGonagall un peu perdue à présent. Elle resta pensive un instant. Coupable. Ca se voyait qu’elle se repassait la conversation où ils parlaient de Drago. - M. Malefoy…, commença le professeur. - Ce n’est rien, la coupa-t-il. - Laissez-moi exprimer ma pensée, je vous prie, supplia-t-elle. - Si vous voulez, mais ce n’est pas nécessaire. Ca arrive souvent, j’y suis habitué. Elle soupira, encore plus coupable. Hermione était sure qu’il n’avait pas fait exprès, mais ce qu’il osait dire étant humain était déchirant…. Le professeur se rapprocha, et le prit par les épaules. - Je suis désolée, dit-elle presque les larmes aux yeux. Drago reste bouche bée du combien la prof était sensible. Personne ne lui avait demandé pardon de cette façon, c’était presque une supplication… - Vous avez toujours été arrogant, mais depuis que… que vous êtes devenu Préfet-en-chef (elle se retourna vers Hermione et lui adressa un micro sourire), vous êtes tellement… Agréable, poli, gentil… Je suis désolée d’avoir dit tout ça, dit-elle implorante. Il était gêné à présent, ne sachant plus quoi dire. - Je… aucun problème, balbutia-t-il. Elle le regarda toujours aussi triste, surement se demandant comment avait-elle pu dire des choses d’un garçon aussi sensible… Elle n’avait jamais pensé à qu’il était peut-être ainsi car il souffrait… Et maintenant elle avait tellement honte ! Elle pressa un peu plus ses bras là où ses mains le tenaient, affectueusement et lui sourit timidement. Il lui sourit aussi en retour, et elle se sentit mieux. Elle le lâcha alors et en retournant derrière son bureau, leur adressa une dernière fois la parole. - Vous pouvez disposer, dit-elle avec un sourire plus normal. - Merci professeur, dit Hermione avec un sourire gentil. - Miss Granger ?, appela McGonagall lorsqu’ils étaient presque dehors. - Oui ? - Vous m’épaterez toujours, dit-elle avec un grand sourire, à présent. Hermione lui sourit, rayonnante, et Drago derrière elle également, il monta sa main et lui caressa le dos. Elle se retourna pour le regarder, et il lui adressa un sourire craquant. Elle le regarda souriante toujours mais différemment cette fois, puis se retourna vers McGonagall, qui rit. - Je n’aurai jamais cru pouvoir penser ça avant ce mois-ci, mais vous allez tellement bien ensemble !, dit-elle en riant, un sourire chaleureux sur ses lèvres. Allé, filez ! Ils lui adressèrent un dernier sourire et sortirent. Ils étaient heureux, ça se voyait, mais une surprise les attendait dehors. Drago la tenait toujours par le dos quand ils entendirent une voix étrangement glaciale mais familière s’élever devant eux. - il va falloir nous expliquer certaines choses, dit la voix d’un Harry de marbre. Ron et lui se tenaient côte à côte avec des oreilles à rallonge dans les mains. Hermione se figea, Drago retira rapidement sa main de son dos. - Hermione, insista Ron bordeaux de colère. Elle soupira. - Oui, très bien. Il est temps qu’on parle, et que vous m’écoutiez sans m’interrompre cette fois-ci. - Tout ce que tu voudras, dit Harry en opinant, toujours énervé. - On se voit tantôt, dit-elle à Drago en un souffle. - Tu veux que je vienne aussi ?, lui proposa-t-il. - Non, ça ne ferait qu’empirer les choses, soupira-t-elle. On se voit dans la salle commune, dit-elle sombrement avant de repartir avec Harry et Ron, silencieuse. Ils arrivèrent dans un coin tranquille où personne ne s’aventurait, ils pourraient y parler tranquillement. - Très bien, dit Hermione en s’armant de courage. |