Chapitre 3 Elle pleura toute l’après midi. A huit heures cependant, elle se souvint de la ronde, et sortit de sa chambre à contre cœur, les yeux bouffis, se préparant à affronter une tonne de critiques Malefoyennes. Elle s’affala sur le divan, attendant que Malefoy se pointe. Elle essaya de paraître le plus normale possible, se donnant des petites gifles au visage pour se sortir de sa torpeur, essayant de ne plus verser de larme au seul fait de certaines pensées. Lorsqu’il sortit, il la dévisagea de haut en bas ce qui lui permit de savoir qu’elle avait toujours l’air déplorable. - Serais-je stupide si je te demandais de ne pas faire de commentaire ?, dit-elle d’une voix rauque. Je serai en train de m’enfoncer en tant normal, mais vu que je ne peux tomber plus bas aujourd’hui…, rajouta-t-elle en se levant. - J’avoue, Granger, que je suis surpris de te voir dans cet état. Tu ne laisses pas souvent transparaître tes émotions… en tout cas pas celles de la tristesse, dit-il d’un ton méfiant. Tu arrives moins à cacher celles de la colère, il faut avouer… continua-t-il, un air méprisant lui revenant. Le début de sa phrase sonnait vraiment surpris. On aurait dit qu’il devait se souvenir d’être méchant, méprisant, hautain… ridicule. Et ridicule de penser ça. Malefoy l’était, il était juste étonné que lui ne soit pas arrivé à ce résultat. - Et moi, j’avoue que pendant un moment j’ai réussi à croire que tu étais vraiment étonné et que tu étais capable de sentiments. Mais ta dernière phrase m’a montré que ce n’était pas le cas, alors, on y va ? C’était à moitié une question, vu qu’elle l’avait posée en s’éloignant déjà vers la sortie. - Tu es tellement cynique Granger, poursuivit-il en la suivant. Ils parcoururent un bon bout de château en silence avant que Malefoy ne se retienne plus de reprendre la parole. - Peut-on savoir la cause de cet état ?, demanda-t-il moqueur. - Ca ne te regarde en rien Malefoy, répondit Hermione entre ses dents. - Oh, excuses-moi sang-de-bourbe, ca ne m’intéresse en rien non plus. C’est juste que je m’ennuie comme un gobelin les jours de pluie, précisa-t-il. - Dommage pour toi, répondit-elle avant de reprendre son silence buté. - Tu sais que tu n’es pas une fille marrante ?, dit-il agacé. - Oui, je le sais. Surtout quand je n’ai pas envie de l’être comme maintenant, ou en ta présence en règle générale. - Et on peut savoir pourquoi ? - Parce que tu es un crétin fini qui passe son temps à insulter son monde, ca te suffit comme réponse ? Depuis quand tu t’intéresse à l’avis des autres ?! - Je te l’ai dit il y a même pas une minute, Granger !, dit-il exaspéré. Je m’ennuie, parler m’occupe. - Tiens donc. Il est vrai que ce soir tu t’es assez bien retenu dans l’ensemble, tu n’as plus de blagues à me lancer ?, dit-elle, sarcastique. - Oh que si, crois moi, répondit-il l’œil brillant. Mais je me suis dit dans un élan de gentillesse que tu avais l’air déjà assez mal et que je profiterai de ce malheur à la vue cette fois, répondit-il méprisant. - Il est impossible que tu aies un élan de gentillesse vu que tu ne possède pas de sentiments humains, Malefoy !, s’emporta Hermione. - Ecoutes moi Granger, je fais un grand effort pour ne pas t’insulter, alors la moindre des choses serait de ne pas me tenter. Je te préfère encore silencieuse ! Elle se renfrogna, et ne dit plus rien à nouveau. Quelques cinq minutes plus tard, Malefoy cassa à nouveau le silence. - Bon, d’accord, je ne te préfère pas silencieuse. - Qu’attends-tu que je réponde à CA ?, dit-elle, agacée. - Je n’en sais rien. Tu ne comptes pas répondre à ma question de base ? - Laquelle ?, s’agaça-t-elle. - Pourquoi pleures-tu comme une affligée. - Non. - Pourquoi ? - Je te l’ai déjà dit Malefoy. - Oui je sais, ça ne me regarde pas, récita-t-il en roulant des yeux. - Exact. - Très bien, alors, euuhm… As-tu deviné de quel siècle était le tableau caché derrière ma tête ?, demanda-t-il un sourire malicieux aux lèvres. Il essayait de savoir si elle avait vraiment regardé le tableau ou regardé lui, comme il le pensait à la base. Par chance, elle connaissait tous les tableaux de Poudlard les ayant mémorisés, ce qui lui permit de se sortir de celle là sans dédommagements, et même avec une pointe de malice à clouer le bec de Malefoy, ce qu’elle ne pensait même pas pouvoir ressentir tellement elle se sentait mal. - XVIème, répondit-elle. Il parut frustré. - Comment peux-tu deviner cela rien qu’en le fixant, miss je-sais-tout ?! - Il suffit de savoir les étudier ! Monsieur je fais mon malin pour rien. Si tu avais lu l’Histoire de Poudlard, tu pourrais situer. Il me suffisait de me concentrer pour me rappeler à quelle page je l’avais vu et donc pour me rappeler de quelle époque il date. - T’es vraiment un rat de bibliothèque, aucun doute là-dessus !, s’écria-t-il. Elle ne réagit même pas à son insulte, ce qui parut le déconcerter. Il se demandait surement qu’est-ce qui avait pu se produire de si grave pour qu’elle ne réagisse pas, et sa curiosité était surement en train de monter. Tant pis. Entendre à nouveau cette insulte l’avais pourtant blessée, comme un coup de fouet en plus. Sauf qu’elle avait tellement souffert que ça ne fit qu’augmenter son chagrin et non sa colère. - J’ai du mal à avouer que quand tu n’as pas de répartie, ce n’est pas drôle de t’insulter, dit-il pensif en la fixant. Intérieurement, elle sursauta à ce qu’il venait de lui dire et avait écarquillé les yeux de stupeur, mais son visage restait impassible, incontrôlable. Tant mieux. Peut-être changerait-il un peu à son sujet ? Elle était tellement déprimée qu’elle se permettait de rêver à des choses débiles. Comment Malefoy pourrait changer ? Il n’y avait pas pire personne au monde. Il l’avait déjà insultée au moins cinq fois alors qu’il disait se retenir (épatant) et qu’il y avait des silences qui duraient une éternité, tout cela alors que la ronde avait commencé depuis une trentaine de minutes. - Eh bien, excuses-moi de t’enlever ton plaisir, Malefoy. J’essayerai de ne pas être d’humeur à l’avance avant de te rencontrer la prochaine fois ! Au moins je sais comment éviter tes commentaires. - Très drôle, Granger. Tu n’éviteras pas mes commentaires, dit-il cinglant. - D’accord, je voulais dire par là qu’ils ne me feraient aucun effet, rectifia-t-elle. - Roh allé je t’en prie ! dis-moi ce qui t’es arrivé pour que toutes mes tentatives soient réduites à néant !, supplia-t-il sans se départager de son éternel mépris et accent supérieur. - C’est non. - Et dire qu’il me reste deux heures et demie à tuer avec toi ! - Ca te fera du bien un peu de souffrance !, railla-t-elle. - Tu trouves que je ne souffre pas assez ?, demanda-t-il bien qu’il sembla parler pour lui-même, plongé dans ses pensées. Elle le regarda, incrédule. - Vraiment, non !, s’exclama-t-elle. Tu es un petit enfant de bourge qui a tout ce qu’il veut. D’ailleurs, tu es tellement malsain que tu achètes même les gens avec ton argent ! Tu es issu d’une famille qui a un certain rang, ce qui fait de vous des manipulateurs, qui n’hésitent pas à menacer ou à faire du chantage ! Tout cela est inacceptable, mais en attendant tu as toujours eu ce que tu désirais. Tu joues en plus avec cette position à l’école, les petits ont peur de toi parce que tu as achetés deux gars qui ressemblent à des molosses et tu passes ton temps à te moquer des gens pour étaler ton rang comme tu le dis, comme si les gens ne l’avaient pas remarqué ! Ensuite, ton seul ennemi juré est Harry Potter, car il est plus populaire que toi, bien que moins riche, sans parents, obligé de vivre avec un oncle et une tante moldue infâmes et avec une vie qui attire les forces du mal qui laisse à désirer le reste du temps. Alors oui, je trouve que tu n’es pas à plaindre niveau souffrance ! Vider son sac lui fit étrangement bien. C’était un peu de haine en moins, déjà ça ! - Tu serais bien étonnée, dit-il amèrement avant de continuer la ronde en silence. Pour une fois, c’était lui qui était plongé dans un silence buté, et Hermione se demandait sérieusement ce qu’il avait voulu dire par sa phrase de clôture. - Tu voulais dire quoi par là ?, demanda-t-elle, ne se retenant plus après vingt minutes de curiosité contenue. Que Malefoy ne parle plus alors qu’il l’avait harcelée à chaque fois qu’elle avait gardé le silence l’obsédait. Elle se demandait bien ce qu’il allait pouvoir inventer pour dire qu’il souffrait assez. Pourri gâté crétin ! - Ca ne te regarde pas, Granger, répondit-il avec un sourire malicieux. - Oh je vois, tu veux jouer ce jeu-là !, s’indigna-t-elle, frustrée d’être prise au piège par sa propre réplique. - Non, TU veux jouer ce jeu-là, rectifia-t-il. - Ce n’est pas pareil. - Bien sur que si. - Alors, si je te réponds tu me répondras ?, demanda-t-elle, peu confiante. - Ca se pourrait oui, répondit-il simplement. - Sois clair Malefoy, dit-elle agacée. - Ok. - Ok quoi ? - Granger, ce que tu peux être lente quelque fois, dit-il en roulant des yeux. Ok, une réponse contre une réponse, s’expliqua-t-il en lui parlant comme si elle était un gosse de trois ans. Son agacement grossissait, mais elle se demandait vraiment en quoi Drago Malefoy avait-il pu avoir son taux de souffrance. - Tes insultes de ce matin ont attint leur but, avoua-t-elle dégoutée (il eut un sourire, ce qui la fit regretter ses mots, trop tard, elle avait commencé à présent).Ensuite Hannah Abbot s’est mise à me dire des choses insensées alors que je ne lui ai rien fait, au milieu d’une foule de Gryffondors et de Poufsouffles avides de commérages. Lorsque je me suis assise à la table, j’ai craqué, et je me suis enfouie à la salle commune ou tu te trouvais pour mon plus grand regret, récita-t-elle. - C’est tout ? demanda-t-il, réellement surpris. - Tout ? Tu ne sais pas combien tes paroles m’ont blessée !, s’écria-t-elle. Elle se figea la seconde d’après. Comment avait-elle pu avouer ça à Malefoy ? Comment ? Cette ronde tournait vraiment au carnage. Débile. D’abord elle parlait avec Malefoy, ensuite elle se poignardait elle-même dans le dos ! Il remarqua sa réaction. - J’avais donc raison quand j’ai demandé si j’avais le pouvoir de vaincre à distance et que tu m’as répondu que ta vie ne tournait pas autour de mes critiques ?, demanda-t-il, suffisant, un sourire en coin. - Ca te fait tellement plaisir, j’y crois pas. Comment un être peut-il autant manquer de cœur ? Elle était déconcertée de la tournure que prenait la conversation. Toutes les questions qu’elle s’était posée mentalement dans ses états d’énervement après chaque insulte de Malefoy, elle était en train de se les poser ouvertement. Depuis quand parlaient-ils, tous les deux ? C’était ridicule, elle n’avait pas la moindre envie d’entretenir une conversation avec ce blond dégueu ! Il répondit cependant à la question, ce qui eut le don de surprendre notre amie qui s’en voulut immédiatement après de se laisser surprendre par Malefoy. - Me dire que je ne suis pas le seul à souffrir me fait plaisir, en effet. - Ce qui me parait totalement égoïste et méchant, stupide, mais qui nous ramène à ta réponse. - Mes parents, fut la seule réponse qu’il accorda. - Euh… Quoi ? - Granger, ce que tu peux être lente d’esprit quand on parle de choses qui ne se trouvent pas dans les livres !, s’exaspéra-t-il. La réponse à ta question, c’est mes parents. Ca, elle l’avait comprit, mais n’avait pas comprit la signification. Ses parents ? Dans quel sens ? Ses parents lui donnent toujours tout ce qu’il veut ! - Tu peux être plus explicite ? Demanda-t-elle, oubliant à qui elle parlait. - Non. - Quoi ? Pourquoi ? - Ca ne te regarde pas, Granger ! - Moi je t’ai tout expliqué ! - Oui mais le pacte ne disait pas qu’il fallait expliquer la chose, juste donner une réponse, répondit-il. - Malefoy, t’es vraiment…. - Granger, si je me retiens de t’insulter t’auras la gentillesse d’en faire de même, la coupa-t-il. Elle en resta clouée. Entendre Malefoy dire qu’il se retenait de l’insulter était incroyable. Depuis quand se retenait-il ? Ce soir, il aurait pu l’envoyer à St Mangouste en grande dépression nerveuse s’il l’avait voulu, mais il ne l’avait pas fait. Il lui semblait débile de se demander si Malefoy pouvait ressentir un minimum de compassion, mais la situation prêtait à confusion. Elle se rendit alors compte, en pensant au début de la soirée, à St Mangouste, qu’elle allait mieux. Malefoy lui avait changé les idées ! Incroyable ! Insurmontable même ! Elle se fustigeait de l’intérieur ! Comment avait-elle pu entretenir une conversation avec Malefoy ? Quelle bête fille ! Il l’insulte pourtant au moins trois fois par jour, clairement, avec des insultes foireusement touchantes. Et là elle lui parlait tranquille ? Non mais quoi, et le monde dans tout ça ?, s’énerva-t-elle. Il lui restait encore une demi-heure à tuer pour sa ronde. Incroyable, mais elle était passée relativement vite, lorsqu’ils parlaient. Et là, elle se trouvait face à un dilemme. Avait elle apprécié que ce supplice se passe vite et avec un Malefoy étrangement tolérant, ou aurait-elle préféré être blessée, meurtrie par ses insultes mais ne pas lui avoir parlé comme si il n’avait pas dit toutes ces choses ? La réponse était ridicule. Les deux. Elle appréciait qu’il se soit comporté ainsi mais haïssait apprécier quelque chose venant de Malefoy. En fait, elle maudissait le fait qu’il ne semble plus si détestable pendant un moment. Elle préférait le voir en monstre qu’il était, plutôt que derrière un masque. Se faire insulter sur un ton méprisant, glacial et inhumain était déjà plus facile à tolérer que de se faire insulter par quelqu’un qui pourrait ressentir ne serait-ce qu’une once de sentiments. Ca ne lui dirait rien de plus que que tout le monde pense cela d’elle, un rat de bibliothèque, une intello, prude, naïve. Et puis, il était beaucoup plus facile de détester une personne sans cœur. Ils finirent leur ronde en silence. Lorsque 23h se pointa, Malefoy reprit la parole. - On rentre ? C’était une QUESTION ??? - Oui, allons-y, répondit-elle incrédule, le fixant pour voir de quoi il s’agissait. Il se retourna vers elle sentant son regard et la fixa à son tour. Ses iris grises étaient froides et en même temps profondes. Elle y chercha un instant avant de se rendre compte qu’elle n’y trouverait rien… elles étaient vides. - T’es malade ?, demanda-t-elle d’une voix plus douce que ce qu’elle n’aurait voulu. Elle avait vu des sentiments humains, dans ces prunelles. Vous connaissez Hermione, dès qu’il y a des sentiments en jeux tout prend une tournure différente sans même lui demander son propre avis ! Il parut surprit de cette question, suspicieux. - Non. - Je n’arrive pas à m’habituer à ton changement de comportement, dit-elle rêveuse. Comment pouvait-il changer aussi radicalement ? Incroyable ! Elle irait en parler à Harry et Ron dès le lendemain matin, peut-être auraient-ils de théories de mecs ? - Ne t’inquiète pas, tout reviendra à la normale demain, répondit-il hautain. - Là par contre tu viens de tout gâcher, précisa-t-elle sans vraiment savoir pourquoi. - Je ne tiens pas à te rendre heureuse, Granger. Je ne t’ai pas dit tout ça ce matin pour rien. Je veux bien que je me sois laissé prendre par la pitié tantôt, mais demain je n’aurai qu’une envie, ce sera de te voir souffrir. Sur ses mots, il s’éloigna. Elle resta là, figée. C’était comme une gifle alors qu’elle était réveillée, et consciente. Elle avait passé son temps à se demander ce qu’elle foutait à parler à Malefoy, à se dire que ce n’était qu’un con, mais elle ne se rendait compte que maintenant qu’elle avait réellement oublié qui il était. Quelqu’un comme Malefoy n’aurait pu décemment pas lui changer les idées, elle n’avait donc pas fait le lien… Elle rentra dans la salle commune quelques minutes après lui, les pas trainants, toujours sous le choc. Elle avait discuté avec Malefoy… Elle lui avait raconté pourquoi elle n’allait pas bien… Elle avait même parlé avec lui sur un ton PRESQUE normal ! s’indigna-t-elle. Et non cassant. Juste réticent, un peu agressif, plein de doutes… mais plus cinglant, comme d’ordinaire, comme il le méritait. Il ne l’attendait pas dans le salon pour se moquer d’elle contrairement à la journée précédente, ce qui lui permit de s’avancer inconsciemment jusqu’à sa chambre et s’allonger dans son lit, incrédule. Le lendemain, elle se leva tôt encore une fois, pour la salle de bain. Une fois à l’intérieur, elle essaya de la fermer à clé, sans résultat, puis par un sortilège, sans résultat également. Elle se décida donc à écrire un mot sur la porte. « Occupé ». Elle prit à nouveau un bain avec la masse de mousse, tout en repensant à la journée précédente. Bien que la fin de la ronde l’ait fait se fustiger elle-même durant toute la nuit, à présent elle repensait à comment elle s’était déroulée, et elle se demandait comment est-ce que Malefoy avait-il pu faire preuve d’autant d’humanité. Autant d’humanité venant de sa part bien sur, pour une toute autre personne SAINE d’esprit, cela aurait déjà été très grossier et non tolérable, mais venant de sa part à lui ca choquait Hermione profondément. - Occupé ? T’as pas trouvé mieux, sang-de-bourbe ? On voit que t’as du sang moldu !, railla une voix glaciale derrière la porte. Sors ! Malefoy. Elle roula des yeux. C’était bizarre, mais à force d’avoir du passer autant de temps avec lui ces dernières 48heures, elle s’était habituée à ses insultes. Il ne l’énervait plus, ne la blessait plus, l’exaspérait et l’agaçait plus qu’autre chose. Tant qu’il pensait avoir le dessus, il pourrait être insupportable mais plus blessant, ce qui remplis Hermione d’un bonheur pur. Haha ! Drago Malefoy ne lui faisait plus rien ! Hah ! La ronde de la journée précédente avait donc été relativement facultative ! Elle s’était habituée à lui. A sa présence, à sa façon d’agir, de se tenir, à sa voix (cinglante, glaciale, moqueuse, méprisante, hautaine, supérieure, vantarde, exaspérante, conspiratrice, malicieuse et même, au plus grand étonnement d’Hermione, surprise, curieuse, et monotone) et même à ses sourires méprisants. Ayant déjà passé un temps indéterminé dans la salle de bain elle enfila son peignoir et sortit. -Enfin !, railla-t-il. Il marqua une pose d’une seconde puis enchaina. - Et c’est moi qui montre des parcelles de mon corps !, dit-il d’un ton méprisant. Hermione, confuse, suivit son regard et vit son épaule dénudée (cause du peignoir glissé) et sa jambe à la vue, s’étant arrêtée en plein élan de marche. - Et c’est moi la prude !, lui renvoya-t-elle exaspérée, en continuant sur sa lancée. Il ne répondit pas, et un sourire s’étala sur les lèvres d’Hermione. Elle s’habilla, se maquilla et sortit, cette fois-ci avec tout le temps nécessaire de prendre un petit déjeuner ! Elle arriva tranquillement à la Grande Salle, et Harry et Ron se ruèrent sur elle, la renversant presque en la prenant tous les deux dans les bras. Ils ressemblaient à une grande masse informe ainsi serrés tous les trois ! - Hermione !, dit Ron en poussant un soupir de soulagement. - Ca va ?, demanda Harry. - Oui ca va, dit-elle tout à fait normale en se dirigeant vers la table. Ils la regardèrent les yeux ronds avant de la suivre. - Tu es sure que ca va ?, redemanda Harry qui doutait. - Oui oui, je vous jure ! - Comment ça se fait ?, demanda gauchement Ron. - Malefoy ne me fait plus d’effet !, dit-elle fière. Les deux garçons firent une grimace d’étonnement et d’horreur, et Hermione se demanda si ils n’avaient pas comprit le mauvais sens… - Parce qu’il te faisait de l’effet ?, s’indigna Ron. - Mais non enfin, dit Hermione agacée en se rendant compte qu’ils avaient en effet compris le côté tordu. Que ses remarques ne me touchent plus, si vous préférez ! - Oh ! Génial ! Et comment t’en es arrivée à cette conclusion ?!, demanda Harry sincèrement épaté. - En fait, je crois que je me suis tellement habituée à devoir les supporter ces deux jours-ci qu’à présent elles ne me blessent plus, elles m’agacent surtout, ou m’exaspèrent. - Hermione, rien à dire, t’es championne. - Merci ! Mais j’ai autre chose à vous raconter de plus bizarre ! - Ah ? Quoi ? - Malefoy. Pendant la ronde hier… il a été étrangement… bizarre. - Bizarre dans quel sens ?, s’étonna Ron. Il est toujours bizarre ce type. - Non je veux dire, bizarre dans le sens il s’est mit à me parler ! - HEIN ?, s’écrièrent les deux garçons. - Oh bien sur pas normalement, avec des insultes et son éternel ton méprisant, suffisant, mais il a essayé de faire la conversation ! Parce qu’il s’ennuyait. - Ce gars est vraiment cinglé, j’en démordrai pas !, s’exclama Ron. Harry fixait Hermione, choqué. - Il t’a parlé ? - Oui. Dingue hein ? Il m’a même dit qu’il avait largement son taux de souffrance, et quand je lui ai demandé de quelle façon il m’a simplement répondu « mes parents ». Louche non ? - C’est quoi ces conversations que vous avez eues ? Depuis quand il répond à des questions aussi personnelles ?! Depuis quand TU lui en poses ??! - Oh écoute c’est trop long à expliquer, retenez juste qu’il a répondu ça. Vous avez pas une théorie de mec qui pourrait éclairer ma lanterne ? Ca me dit rien moi. - Sérieusement, non. - Moi je dis ce mec ne fait jamais dans la norme, faut pas chercher dans les théories, renchérit Ron. Ils rirent et mangèrent tranquillement leur déjeuner. De son côté, Drago Malefoy regardait Hermione Granger rire aux éclats avec une certaine curiosité. Que s’était-il passé pour qu’elle passe du jour au lendemain du malheur dépressif au fou rire ? Cette fille le laissait vraiment perplexe, mis à part que c’était une sang-de-bourbe miss je-sais-tout bibliothécaire. La fin des cours se passa comme prévu, Hermione n’arrêta pas de prendre des notes et encore des notes à tous les cours, et lorsque le dernier cours toucha à sa fin, elle se rendit compte que tous les devoirs pour le lendemain étaient faits. Elle alla se réfugier dans la salle commune des préfets-en-chef où elle s’enferma dans sa chambre. Elle mit du Ismaël Lo dans le lecteur cd, et reprit son journal intime commun avec Ginny. C’était une de leurs invention, chacune avait un journal identique, elles se donnaient rendez vous à une certaine heure et elles s’écrivaient de journal à journal, un peu comme msn moldu ! - Hep Gin ! Quand t’es là préviens. - 5 sur 5, j’suis là ! - Génial ! Comment va ? On se croise pas souvent ces derniers temps ! - Ouais je sais, t’es très occupée avec ton nouveau poste de Préfète-en-Chef. - Oui, désolée... - Non pas de problème, j’ai vu que tu n’allais pas super hier, ça va mieux ? - Niquel. C’était Malefoy, encore et toujours, il m’avait vraiment blessée… mais maintenant ses insultes ne me touchent plus alors je suis zennn ! - Top ! Mais il avait dit quoi ce con ? - Que j’étais… une petite enfant prude ratée des bibliothèques… - QUOI ? CONNARD ! Tu vas voir je vais venir le chercher par la peau du cou et je vais le trainer jusqu’à… - Gin. C’est bon ca suffit. - Mais… ? - Il ne me touche plus, alors nous n’allons pas le chercher. Je ne peux pas faire de gaffes maintenant que je suis préfète-en-chef ! Puis, une voix résonna du dehors de la porte. - Evite-nous ta musique moldue piteuse Granger !! - Mais oui Malefoy, moi aussi je te salue ! - Sale sang-de-bourbe ! - Je n’ai rien entenduuu… Elle revint à la conversation avec Ginny. - là tu vois ?! Il vient de m’insulter de sang-de-bourbe encore une fois et j’arrive à l’ignorer ! - D’accord mais il n’a pas à le faire ! La porte de la chambre s’ouvrit et alla claquer contre le mur. - JE T’AI DIT DE COUPER CETTE CHOSE, LE RAT ! - DE QUEL DROIT TU RENTRES DANS MA CHAMBRE ?!, s’écria-t-elle en bondissant par terre. SORS IMMEDIATEMENT ! - Coupe cette chose ! - Non !, cria-t-elle avant de le pousser et de fermer la porte grâce à un enchantement (non sans l'avoir claquée auparavant). Quel petit con ! Non mais quel ! Quel ! Comment avait-il osé rentrer ainsi ?! Dumbledore aurait du penser à installer le même système que dans les dortoirs ! Celui des filles était sécurisé ! - Gin, je retire ce que j’ai dit ! C’est un petit enfoiré qui arrive encore à me sortir de mes gonds sans problème! |