Je me réveille avec un mal de tête horrible. J’ai mal dormi, les sanglots de Ginny à côté m’ont fait perdre le fil de la nuit, elle ne voulait pas que je la réconforte et m’a dit de retourner dans mon lit. Mais je ne pouvais pas trouver le sommeil en entendant couler sa peine. Comment lui expliquer qu’Harry et elle ça n’arrivera jamais parce qu’il est gay ? Comment lui dire que Luna et lui c’est juste pour cacher son secret ? Je me demande si je ne devrais pas en parler à l’intéressé. Mais il ne saurait pas quoi faire. Je vais en parler à Ron, et s’il garde le secret ce serait mieux, Ginny n’aimerait pas que je me mêle de ses affaires. Je suis témoin de tout ce qui se passe et je ne peux rien faire. Quelle horrible sensation.

À côté de moi, je vois le corps de la rousse étendu sur son lit, les draps défaits dévoilant une partie de sa peau pâle. Je m’approche et remets les draps correctement. Elle a trouvé le sommeil quand la nuit tirait sur le matin. Son oreiller est encore humide et sa main tient encore un mouchoir. Elle me fait de la peine, pauvre enfant. Elle qui me parlait tellement de lui pendant ces années. Jusqu’à ce que je lui dise qu’elle l’aime elle le niait. Pourtant quand elle en parle je vois bien ses yeux étinceler et briller d’amour. Elle lui porte tellement d’amour, tellement de passion. Quand j’ai appris qu’Harry était gay, je pensais à comment elle réagirait à cette nouvelle, mais je ne devais rien dire. Je dois garder le secret pour Harry. Pourtant je suis sûre que s’il savait pour Ginny, il le lui dirait, pour lui faire moins de peine… Ou au contraire plus, mais elle arrêterait de se faire du mal, à garder de l’espoir.

Aujourd’hui nous n’avons pas cours, c’est le week-end et il commençait avec un magnifique soleil. Espérons que cette journée sera plus gaie pour la pauvre chose qui dort paisiblement là devant moi. Je la laissai là, en tâchant de fermer les rideaux de son lit pour que les rayons du soleil ne la réveillent pas. Je descendis au salon et je trouvai Harry sur une chaise, je lui fis un signe de venir s’asseoir avec moi sur le canapé et il me suivit avec un sourire.

Je lui fis part de mes sentiments concernant cette lettre. Pour moi c'était un jeu, rien d'autre, mais il ne fallait pas non plus penser que la rumeur ne se ferait pas progressivement. Comme on dit, les murs on des oreilles. Il sortit ensuite la première lettre anonyme et me la montra en me demandant de comparer avec celle d'aujourd'hui : c'est la même écriture ! Alors peut-être qu'il n'y a qu'une personne. Ou bien qu'on veut nous le faire croire. Il reprit les lettres et les rangea dans la poche de son jean. Il semblait décidé à ne rien faire et continuer sa relation avec Luna.

Puis il me parla de lui et d'elle, que c’était une bonne idée de l’avoir choisie elle, car elle le faisait rire entre les cours ennuyeux que nous avions. Si je ne savais pas qu’il était gay, je penserais qu’il commence à tomber amoureux d’elle. Il me parla de comment elle embrassait, que peut être elle pensait que tout ça n’est pas vrai et qu’elle pense vraiment sortir avec lui, au fond. Je lui répondis que non, mais qu’elle n’était jamais sortie avec quelqu’un, alors elle était fière de se montrer à ses côtés. C’était vrai.

Il me vit mettre ma main à mon front et faire une grimace de douleur et me demanda ce que j’avais. Je le rassurai et lui dis que je dois filer à l’infirmerie pour tenter de calmer mon mal de tête. Je lui demandai de prévenir Ron dès son réveil.

Tout en descendant jusqu’à l’infirmerie je pensais à Harry et Ginny. Il gâche une belle histoire, j’en étais persuadée. On le dirait intéressé par la féminité quand il parle de Luna, serait-il aussi attiré par le sexe féminin ? Je ne comprends plus rien. Peut être peut il aimer Ginny ?
D’ailleurs, est-il amoureux ? Si c’est le cas il serait amoureux d’un homme, car si c’était d’une fille il lui aurait demandé à elle et pas à Luna… Mais attends c’est Ron qui avait pensé à Luna et Harry avait direct accepté ! Serait il possible qu’il soit attirée par elle depuis longtemps, qu’il en aurait parlé à Ron et que … Non, si tous les deux ça dure Ginny aurait tellement mal. S’il vous plait que ce ne soit pas vrai.

En fin d’après midi je marchais dans les jardins de l’école avec Ron à mes côtés. Sa main était froide dans la mienne mais son regard était si brûlant. Brûlant d’envie. Je me dégageai légèrement de son étreinte à un moment et lui dit ce que j’avais en tête depuis le début de cette journée.

« Non, Harry ne m’a jamais parlé d’une telle chose ! Mais où vas-tu chercher ça ?! » Répondit il en riant.

« Je ne sais pas, quand il me parlait d’elle ce matin il semblait… heureux. On aurait dit qu’il était amoureux tu sais. »

« Allons Hermione, Harry ne peut pas être amoureux d’elle, il est gay. » Me dit il en insistant sur ces derniers mots.

« Je sais très bien mais tu sais il n’en est pas très sûr n’est ce pas ? Il n’a jamais essayé non ? » Mais comme Ron ne voulait pas me répondre à cette question, je continuai : « Peut être il aime les deux sexes. Il serait bisexuel, et alors cela expliquerait le fait qu’il soit tombé amoureux de Luna alors qu’il n’y pensait même pas ! »

« Ecoute, je crois que tu te fais des films… Je ne le vois pas amoureux de … elle. » Me rassura t il en grimaçant.

« Ron, peux tu lui demander ? Lui en parler ? »

« Mais pourquoi veux-tu te mêler de ça ? Si c’est le cas ça fait quoi de toute façon ? »

Notre discussion s’arrêta là. Ron n’est pas bavard quand on parle de sentiments. Par contre dès qu’on parle de Quidditch, c’est une autre histoire.
Alors je me tus et posai ma tête contre son épaule, lui montrant que j’arrêtai avec ça.