Hello tout le monde :) Voici le chapitre 12 de Trompeuses apparences.
Bonne lecture !
Chapitre 12 : Un cadeau d'Adieu.
Linda ne compta pas les heures passées dans la salle de bain, les larmes coulant sans interruption. Adossée au mur de carrelage, les genoux repliés sous le menton, elle avait réfléchit autant que son esprit blessé le lui permettait. Aucune solution ne lui était apparue : accepter reviendrait à blesser Maxence mais refuser serait signer le retour à l’hôpital de sa mère. Choisir entre perdre son paradis et retourner en enfer. Pas un seul compromis pour relier les deux. Parler à son amour l’avait effleuré, mais cela revenait à mettre en danger son secret, et puis comment lui faire admettre qu’il fallait accepter pour sauvegarder Viviane ? Non, elle allait accepter, pour le bien de celle qu’elle avait déjà une fois sauvé de la froide mort liée à la dépression. L’adolescent survivrait. La séparation, surtout qu’elle n’allait lui donner aucune explication, serait sans doute douloureuse, mais il finirait par se tourner vers une autre fille. Moins compliquée, plus accessible, plus forte aussi… Un sanglot déchira une nouvelle fois sa gorge à la pensée qu’il n’allait plus jamais la prendre dans ses bras, qu’il allait aimer quelqu’un d’autre qu’elle, que leur couple allait devenir un souvenir pour lui. Car pour elle, en sachant la vérité, en abandonnant d’elle-même son amour, elle savait que seul le temps pourrait refermer la plaie, tout en laissant une cicatrice qui serait douloureuse toute sa vie. Néanmoins, chacun des moments passés avec lui, aussi douloureux cela serait-il de s’en souvenir, resterait dans son cœur comme un instant choyé, chéri. Ses doigts vinrent serrer le pendentif qu’elle portait tout le temps. Souvenir de leur premier baiser. Mais ses lèvres douloureuses lui rappelaient qu’un autre l’avait embrassé. Jusqu’où irait Stanley en la menaçant grâce à son chantage ? Grâce à la force, il lui avait arraché un baiser, il pouvait aller beaucoup plus loin. Un frisson la parcouru à l’idée que son corps pouvait devenir un simple objet, une possession du blond. Et brusquement, elle prit une décision : même si elle n’était pas à la hauteur, qu’elle le décevait, c’était à Maxence que Linda voulait offrir ce précieux don. Essuyant ses larmes du plat de la main, la rousse se releva, prenant à peine en compte les douleurs de ses membres ankylosés, fâchés d’avoir été trop longtemps maintenus contre le carrelage froid. Sans aucune réticence, elle observa son reflet, ses yeux rouges qui la brulaient, ses joues dont elle sentait la peau se tendre sous l’attaque du sel de ses larmes. Dans sa tête, un marteau cognait au rythme de son cœur, qui sans cesse lui rappelait sa détermination. Cette dernière la poussa à passer de nouveau de l’eau sur son visage, Maxence ne devait rien savoir et dans ses bras, elle oublierait tout…
Sa chambre ne fut qu’un intermède ou elle remarqua qu’un nouveau jour avait commencé : minuit s’affichait sur son réveil, et malgré l’heure tardive, sortir de la maison serait une affaire de discrétion. Avec des gestes rapides et surs, elle mit ses papiers, son téléphone et des sous-vêtements dans un sac, enfila une veste par-dessus sa chemise et son pantalon qu’elle n’avait pas enlevé depuis l’après-midi où c’était lui qui avait noué les lacets de son gilet. Rien ne bougeait dans le couloir sombre dont les lumières avaient été éteintes. Les grandes fenêtres laissaient filtrer une lueur blanche, celle de la lune passant à travers les voilages blancs. Le parquet du sol grinça à peine sous ses pas étouffés par un tapis bleu nuit presque noir dans les ombres. Avant d’atteindre les escaliers, la rousse passa devant la chambre de ses parents dont la lumière était éteinte. Elle espéra que l’un d’entre eux au moins serait couché, mais son père devait certainement travailler dans son bureau, attendant l’heure ou lui aussi pourrait s’éclipser de la maison pour aller rejoindre sa maitresse. Le retour de sa femme n’avait rien changé à ses habitudes. Mais Viviane semblait différente aux yeux de sa fille : elle avait eu peur au début à une nouvelle tentative de suicide, d’une dépression mais elle semblait complètement détachée. Comme si son mari n’était qu’un être insignifiant, que rien ne pouvait la toucher. Dans combien de temps craquerait-elle ? Linda ne voulait pas y penser, pas ce soir où seul Maxence devait compter. Les marches protestèrent légèrement à son passage, mais rien ne semblait pouvoir briser le calme de l’obscurité. Elle avait l’intention de passer par la porte arrière de la maison, celle qui se trouvait dans la cuisine : cela lui permettrait de ne pas passer devant le bureau de son père et de sortir plus discrètement. C’était sans compter la présence de Mona, qui n’aurait pas eu la conscience tranquille si toute la vaisselle du diner n’avait pas été lavée, la salle à manger entièrement nettoyée et les ustensiles rangés à leur place. La domestique se trouvait dans le salon quand un bruit attira son attention, et par l’entrebâillement de la porte, elle aperçut la fille de ses employeurs. Ses yeux étaient rouges d’avoir pleuré trop longtemps, ses gestes emprunts d’une précipitation fébrile. Elle semblait au bord d’une crise de larme. Et devant le visage de cette enfant qu’elle avait vu souffrir, la vieille femme refusa de lui faire du mal et surtout, de lui laisser cette expression torturée. Quand elle vit la porte s’ouvrir sur l’extérieur trop sombre, Mona savait bien qui la jeune fille allait rejoindre. C’était celui qui faisait sourire sa protégée, qui l’aimait et lui avait fait oublier ses chagrins, Maxence, l’adolescent brun qui ne venait que lorsque le maitre de maison n’était pas là. Avec un soupir à l’idée que cette nuit serait longue quand la maitresse de maison se lèverait à cause de ses insomnies, Mona décida de s’accorder quelques heures de sommeil avant d’avoir a subir l’inquiétude d’une mère.
Sans savoir qu’au moins une personne dans la maison savait que personne ne dormait dans le lit de la chambre blanche et violette, la rousse prenait le dernier train qui l’amènerait à quelques mètres de sa destination. Les quelques voyageurs ne levèrent même pas les yeux quand elle s’installa sur le siège le plus proche de la sortie. Le balancement du train l’accompagnant, calmant un peu les battements de son cœur qui anticipait les événements de cette nuit. La peur que rien ne se passe comme prévu, que Maxence puisse percevoir quelque chose… Non, elle allait tout cacher, parce que cette nuit devait être merveilleuse pour lui comme pour elle.
La chambre était plongée dans l’obscurité mais l’adolescent ne dormait pas. Depuis qu’il s’était couché, il n’arrêtait pas de se tourner. Sans cesse lui revenait à l’esprit la chaleur de la peau de sa petite amie, ses lèvres douces, son corps souple. Maxence n’était pas un garçon qui n’avait d’intérêt que pour les relations physiques, mais depuis quelques temps, Linda, celle qu’il aimait plus qu’aucune autre jusque là, occupait ses pensées, ses nuits et ses sens. Parfois, le jeune homme avait l’impression que son odeur, sa chaleur le suivait partout. Quand son téléphone vibra, il sortit la main de sa couette pour venir attraper l’appareil au sol. Le nom affiché sur l’écran le fit se redresser, découvrant du même coup son torse nu.
- Lin ? Qu’est ce qu’il se passe ?
Un appel à une heure si tardive l’inquiétait. Mais le chuchotement qui lui répondit le rassura :
- Viens m’ouvrir la porte s’il te plait…
- Pardon ?
- Je suis devant chez toi !
- Tu ne bouges pas, j’arrive…
- Je n’ai pas fais le chemin pour rien, a tout de suite.
A peine deux minutes plus tard, il lui ouvrait la porte d’entrée, prenant soin de faire le moins de bruit possible pour ne pas réveiller ses parents. Torse nu et en boxer, le vent frais provenant de l’extérieur le fit frissonner, mais la température n’eut pas le temps de refroidir son corps. En l’espace d’un instant, la jeune rousse s’était précipité dans ses bras pour l’embrasser, lui laissant à peine le temps de les ouvrir pour la saisir contre lui.
- Tes parents vont s’inquiéter, commença-t-il par dire quand leurs lèvres se séparèrent, comme pour ramener un peu de raison dans cette ambiance magique.
- J’avais envie de te voir, et si personne ne le leur dit, ils ne sauront rien… Tu as la peau chaude, finit-elle par murmurer, rapprochant sa bouche de la peau tendre du cou de son amoureux. Ce dernier trembla, mais tenta de garder la tête froide encore quelques instants : d’un coup, alors que l’après-midi elle lui avait dit non, voilà que c’était sa belle petite amie qui venait se jeter dans ses bras sans qu’il en comprenne la raison.
- Lin, pourquoi ?
- Parce que je t’aime, affirma-t-elle en le regardant dans les yeux.
Ce n’était pas un mensonge. La rousse en était convaincue et la détermination se lisait dans ses yeux. Sa passion et son envie aussi. Dès qu’elle l’avait vu, que ses lèvres avaient frôlé sa peau chaude, son sang était devenu bouillant. Sa tenue débraillée, ses cheveux décoiffés, sa voix légèrement enrouée par l’heure tardive constituaient un tableau d’une sensualité qui avait presque coupée le souffle de la jeune fille quand la porte s’était ouverte. Maxence ne fit pas un geste, indécis, alors ce fut elle qui lui prit la main, et commença à monter l’escalier. Elle n’eut le temps de monter que les deux premières marches qu’il la tira en arrière, son dos venant se plaquer sur son torse nu. Les doigts de l’adolescent tracèrent un itinéraire de feu dans le cou de sa petite amie, venant ensuite ouvrir les premiers boutons de la chemise pour laisser l’espace nécessaire à une série de baiser. Linda sentait ses jambes prêtes à fléchir sous son poids aussi elle s’échappa de l’étreinte ardente pour monter à l’étage le plus silencieusement possible. S’allongeant sur le lit de Maxence pour l’attendre alors qu’il fermait la porte derrière eux, elle en profita pour ôter son gilet mais alors que ses mains s’acharnaient déjà sa chemise, le brun l’arrêta en se plaçant au dessus d’elle. D’un souffle, il indiqua :
- Pourquoi tout précipiter ?
Puis en défaisant les boutons lentement :
- Cette nuit sera unique mon cœur...
Alors les mains féminines vinrent rencontrer la peau si chaude du torse de son compagnon pendant que lui embrassait le creux que formaient les deux rondeurs de ses seins. Le soutien-gorge s’ouvrit sur la peau fine qu’il caressa dans l’unique but d’accélérer encore la respiration saccadée de sa belle. Les expirations se transformèrent en gémissement alors que sa langue jouait avec le nombril pendant que le pantalon glissait le long des jambes fines. Peau contre peau, les minutes passaient trop vite pour eux, la nuit ne semblait pas pouvoir suffire pour combler le besoin impérieux qu’ils avaient l’un de l’autre. Caresses, baisers, mots murmurés s’enchainèrent jusqu’à ce moment où Maxence demanda silencieusement l’assentiment de Linda pour enlever le petit shorty de dentelle rouge qui formait le dernier barrage entre deux.
Dans l’obscurité elle lui adressa un sourire, prit sa main dans la sienne et leurs doigts noués vinrent baisser le bout de tissu. Puis elle abaissa son boxer, sans honte devant le regard plein d’amour et de tendresse de celui qui une dernière fois lui laissa la possibilité de dire non :
- Quoi que je fasse, tu vas avoir mal… Lin ne te sens pas obligée.
- Arrête de raconter n’importe quoi, si tu t’arrêtes maintenant, je te tue…
Alors, après s’être protégé, il vint tout en douceur s’allonger sur elle et lui faire connaitre la joie et la douleur mélangée de la première fois. Oubliant quelques instants la terre, la vie et tout ce qui s’y rattache, ils entrèrent dans leur paradis avant de s’effondrer. Des larmes coulèrent sur les joues de la jeune fille qui inquiétèrent un instant Maxence jusqu’à ce qu’un sourire vint le rassurer. Nue sous le corps de son amant, elle se sentait si bien que quand il s’allongea sur le côté, un grognement de protestation lui échappa.
- Tu vas vite étouffer si je pèse de tout mon poids sur toi…
Naturellement, la tête de Linda trouva sa place dans le creux formé par le bras de son amoureux. Avec un soupir et avant de s’endormir elle murmura :
- Je t’aime…
- Moi aussi je t’aime, lui répondit-il en recouvrant son épaule nue du drap.
Quand la jeune fille ouvrit les yeux quelques heures plus tard, elle sut qu’il était grand temps de partir, le ciel qui passait au-dessus de leur tête par la fenêtre mansardée commençait déjà à blanchir. Pendant ce moment si parfait qu’il lui avait fait vivre, Maxence avait réussi à lui faire oublier que l’aube apporterait avec elle tous les problèmes que la nuit avait fait fuir. Les bras de son amant l’encerclait, elle sentait dans son cou le souffle chaud du jeune homme endormi. Lentement pour ne pas le sortir du sommeil, elle abandonna la chaleur de ce havre de douceur sans jeter un regard à celui qu’elle aimait. Comment faire sinon pour partir ? Pour l’abandonner seul dans ce lit ? Mais il le faillait, alors elle passa dans la salle de bain attenante où elle se lava rapidement et s’habilla en silence, des larmes coulant sur ses joues. Une fois vêtue, elle ne put résister à l’envie de s’accorder un dernier regard à celui qui souriait dans son sommeil. Elle poussa l’audace jusqu’à déplacer une mèche brune qui état venue se perdre devant les yeux de l’endormi. Il bredouilla des paroles incompréhensibles dans son sommeil et un instant elle crut qu’il allait se réveiller. De peur, elle se leva et comprit qu’elle avait trop tenté la chance. Alors, elle prit un stylo, laissant quelques mots sur le bureau serrant entre ses doigts son pendentif. Ce geste était devenu familier face aux situations trop angoissantes mais peut-être valait-il mieux l’abandonner lui aussi. Comme le refus d’un dernier espoir, elle détacha la chainette et déposa le bijou près de sa lettre.
Sortir de la maison sans se faire remarquer fut presque trop facile, et une fois assise dans le premier train de la journée à 5h32, elle se prit à espérer que personne n’aurait remarqué son absence chez elle. Seule Mona se levait vers 6h, ce qui lui laissait encore une vingtaine de minute pour rentrer sans se trahir. Mais après avoir vécu quelques années sans sa mère, Linda avait oublié le aller et retour de celle-ci lors de ses insomnies. Aussi, quand elle découvrit Viviane en robe de chambre devant la porte de la grande demeure, elle resta un instant sans rien dire, trop surprise.
- Tu as de la chance que ton père soit allé retrouvé sa maitresse… Mais j’aimerais savoir pourquoi ma fille n’était pas dans son lit cette nuit ?
- Je… commença Linda, intimidé par le calme apparent de sa mère qui la fixait de ses yeux marqués par la nuit sans sommeil qu’elle avait sans doute passée.
- Mais qu’est ce qu’il t’arrive ? explosa Viviane. Hier soir tu m’annonces que tu es en couple avec Stanley alors que tu le détestes, ne le nie pas ! Et Maxence ? Sais-tu au moins à quel point je me suis inquiété quand je ne t’ai pas trouvé dans ton lit ? Et surtout que tu n’as pas pris ton portable ! Si j’avais appelé la police ? Et si ton père avait été là ?
Silencieuse devant toutes ces accusations justifiées, la colère montant en elle, Linda songea que la vrai fautive ce n’était pas elle, mais celle qui l’abreuvait de reproches. Si sa mère avait été plus forte, jamais Stanley n’aurait pu avoir cette emprise… et elle n’aurait pas du laisser Maxence. Qu’allait-il se passait quand elle aurait à affronter son regard le lundi suivant ? Sans doute finirait-il même par la haïr avant de trouver une autre petite amie.
- Linda ? demanda sa mère face à l’attitude inexpressive de sa fille.
- Ce qu’il m’arrive, c’est que ma mère absente durant deux ans de ma vie s’est ouverte les veines devant moi et qu’aujourd’hui elle se permet de me faire la morale !
La gifle fusa et les deux femmes se regardèrent pendant qu’une marque rouge apparaissait sur la joue de la plus jeune. Sans un mot, cette dernière passa devant sa mère pour entrer dans la demeure. Mona, buvant un thé dans la cuisine, entendit les pas furieux de sa protégée dans les escaliers mais ne se leva pas : certaines questions devaient se régler entre la mère et la fille si elles voulaient vivre un jour sans antipathie.
Dans sa chambre, allongée sur son grand lit si froid comparé à celui qu’elle avait quitté si peu de temps auparavant. A la pensée de Maxence, elle s’autorisa enfin à verser les larmes qu’elle avait retenues durant tout le voyage. Son premier sanglot fut ce qui empêcha sa mère de poser la main sur la poignée de la porte. Dans le couloir, elle s’adossa au mur, ne perdant rien du chagrin de sa fille.
Le soleil qui entrait par la fenêtre le sortit de son sommeil. Encore à moitié endormi, il chercha la présence de Linda près de lui mais ne trouva que les draps froissés près de lui. Ouvrant tout à fait les yeux, il se découvrit seul dans sa chambre. Les traces dans le lit lui confirmèrent qu’il n’avait pas rêvé. Mais où était-elle passée ? Il se leva et alla jusqu’à la salle de bain : personne, aucune trace d’elle. Quand l’adolescent revint dans sa chambre, il remarqua le papier posé sur son bureau à côté duquel était posé le pendentif qu’elle n’avait jamais quitté depuis qu’il lui avait lui-même mis autour du cou. Quelque chose n’allait pas, depuis qu’il s’était aperçu que son aimée n’était plus à ses côtés dans le lit, Maxence avait senti l’angoisse naitre dans son ventre. Lorsqu’il attrapa le bout de papier, l’adolescent avait l’impression que chaque battement de son cœur provoquait un tremblement de son être. Alors que ces yeux bleus fixait les quelques mots écris sur le papier, les larmes commencèrent à couler le long de ses joues :« Désolée pour ça. »
- T’as eu des nouvelles ? demanda Jenny en arrivant le lundi matin près du saule où se trouvait déjà Maxence. Il avait l’air hagard et des cernes sous les yeux qui témoignaient d’une nuit tout sauf tranquille.
- Aucune, je lui ai téléphoné, je suis même allé jusqu’à chez elle mais son père était là et m’a menacé d’appeler la police… Jenny qu’est ce qu’elle a ? Je comprends rien !
- Si je savais que ce qu’elle a… Venir chez toi en pleine nuit, c’était déjà inattendu de sa part, mais te quitter le lendemain, c’est vraiment impossible ! Elle t’aime tellement !
- Max, Jen ! Faut que vous veniez voir ! cria Jérôme en arrivant près d’eux. Lin vient d’arriver !
Ils se précipitèrent tous trois jusqu’à l’entrée du lycée et là ils découvrirent un spectacle auquel ils n’auraient jamais cru assister : Stanley, souriant, avait la main posée nonchalamment sur la hanche de Linda qui ne disait rien. Sous le regard de Maxence, elle baissa les yeux et se mordit nerveusement les lèvres. Le brun s’approcha alors d’elle.
- Linda ? Qu’est ce que tu fais ?
- Maxence ! s’exclama Stanley. Désolé pour toi mon vieux, mais il semblerait que ma petite amie ait enfin ouvert les yeux sur ta personne.
- Qu’est ce que tu racontes ?
Linda semblait mal à l’aise, gardant le regard obstinément rivé sur le sol. Le blond caressa ses cheveux d’une main douce et l’embrassa sur la joue avant de l’obliger à avancer vers l’entrée du lycée dans lequel ils entrèrent. Jenny qui s’était approchée de Maxence s’inquiéta devant la pâleur de mort de son ami :
- Max, ça va ?
- A ton avis ? Je viens de voir la fille que j’aime dans les bras d’un autre ! enragea le garçon en serrant les poings.
Voyant qu’il allait sans doute suivre Stanley pour en découdre, Jérôme attrapa son meilleur ami par les épaules et l’entraina loin des regards indiscrets pendant que sa petite amie s’occupait de poursuivre Linda dans les couloirs. Maxence se débattait, mais physiquement le blond avait toujours été le plus fort aussi sans aucun ménagement, ce dernier plaqua son meilleur ami contre le mur du gymnase.
- Calme-toi !
- Non ! Qu’est ce qu’il a pu lui faire ? Tu as vu son expression ? Laisse-moi y aller Jérôme !
- Tu vois bien qu’elle la suivit sans rien dire !
- Je n’y crois pas ! Lâche-moi ou je te frappe !
- Vas-y si tu veux, mais ça ne la fera pas revenir ! Elle ne pas t’a pas écouté alors que tu étais à peu près calme, tu crois qu’elle le fera maintenant que tu es énervé ?
- Mais… Je le ne supporte pas ! Jérôme, je l’aime tellement, et ça fait si mal !
- Je sais.
Les lames fusèrent des yeux du brun, et à peine le blond relacha-t-il la pression sur Maxence que celui-ci s’effondra en pleurant. Durant leur amitié, jamais il ne s’était mis dans cet état et Jérôme ne sut que faire. Sans aucun remord, ils séchèrent les cours de la matinée, et quand Jenny les rejoignit à midi, ils étaient toujours adossés au gymnase. Le brun avait la tête dans les mains alors que son ami tentait de le réconforter.
- J’ai mis un temps à vous trouver ! Maxence quelque chose ne va vraiment pas avec Linda et Stanley m’empêche de l’approcher. Elle s’est assise à côté de lui en cours et impossible de lui parlé même à l’interclasse.
- Tu crois qu’il lui a fait quelque chose ? l’interrogea Jérôme.
- Je n’en sais rien mais c’est bizarre toute cette histoire, j’ai peur pour elle les garçons.
- Ecoutez ça suffit, murmura Maxence. Je crois que c’est assez clair.
- Qu’est ce que tu veux dire Max ? Tu n’as pas confiance en Lin ?
L’hypothèse faisait peur à Jenny mais il semblait pourtant que son ami doutait d’un amour qu’elle savait sincère.
- Elle a choisie Stanley non ? S’il y avait eu quelque chose elle nous aurait parlé… Discussion close, allons manger.
Maxence se leva et se dirigea vers la cantine sous l’œil inquiet de ses amis. Mais il n’avait pas envie de continuer à se morfondre. Il était tombé, et même si cela lui prendrait quelque temps pour se relever, il ne voulait pas que les autres souffrent pour lui. Cependant, comment accepter un jour qu’elle l’avait trahi ? C’était impossible, mais sinon comment expliquer ce qu’elle faisait avec Stanley ? Il l’aimait tant… |