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Trompeuses apparences
Par Padidu
Originales  -  Romance/Général  -  fr
14 chapitres - Rating : K (Tout public) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 13     Les chapitres     17 Reviews    
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Statu quo

Depuis le temps... bonne lecture !

 

Chapitre 13 : Statu quo

            C’était le 1erAvril, jour particulier à Sainte Louise, durant lequel les élèves et les professeurs se prenaient au jeu des blagues en tout genre. Ainsi en l’espace de  trois heures, Maxence décolla cinq poissons de son dos (une bonne partie ayant été collée par Jérôme qui n’avait pas encore remarqué ceux qu’il portait) et un des professeurs de biologie avait retrouvé le squelette de cours dans son casier. A midi, les garçons arrivèrent avant Jenny dans la cantine où ils reçurent le « plateau d’avril ». Les aliments servis ce jour-là avait la particularité de ne pas avoir le gout correspondant à leur forme : une pomme de terre pour avoir le gout d’ananas et vice versa. Quand elle les rejoignit, la jeune blonde les trouva en plein débat sur une tomate servie en entrée. S’asseyant avec un soupir à rendre l’âme, elle commença :

- Vous savez à quel point un cours d’histoire peut-être ennuyeux quand vous n’avez personne à côté de vous pour discuter ?

- Rien à changer alors… constata tristement Jérôme en repoussant son assiette presque vide.

- En un mois, elle aurait eu le temps de changer d’avis si elle l’avait voulu, déclara amèrement Maxence.

Ses deux amis lui lancèrent un regard inquiet et il se crut obliger de rajouter :

- Vous savez, ça va bien maintenant, j’ai tourné la page… Bon je reviens, envie pressante.

            Il se leva de table et se dirigea vers le couloir. Entendre parler de Linda le faisait bien plus souffrir qu’il ne voulait l’avouer, devoir participer à la discussion comme si rien n’était lui était impossible. Son esprit n’oubliait jamais la douceur de ses cheveux, la musique de sa voix, la saveur de sa peau. Alors penser que tout cela appartenait à un autre… Elle avait l’air si malheureux parfois ! Pourquoi avoir choisi Stanley ? C’est ce qu’il tentait de savoir en la surveillant, en traquant le moindre moment où elle était seule pour tenter de l’approcher, pour essayer de la résonner, mais depuis leur séparation, le blond ne laissait jamais la rousse seule très longtemps. Et même parfois, c’était Linda qui semblait fuir devant l’arrivée de son ex-petit ami.  Alors Maxence essayait de se faire une raison, de l’oublier, mais c’était si facile à exposer et si difficile à mettre en place. Surtout quand l’objet de ses obsessions se trouvait jour après jour devant lui. Et justement, ce midi-là, il avait bien remarqué qu’elle n’était pas collée à son nouvel amoureux comme d’habitude. Peut-être la trouverait-il dans les couloirs ?

L’adolescent devait saisir la chance qu’il attendait depuis plusieurs semaines. Juste lui demander, poser la question qui le hantait… la supplier peut-être. Non, s’il essuyait un refus, il passerait à autre chose. Enfin il essaierait.

            Délibérément, il ne s’éloigna pas du couloir menant au réfectoire : la rousse finirait sans doute par passer par cet endroit pour rejoindre Stanley. Il se rapprocha des toilettes, pour éviter de briser son alibi si par hasard Jérôme venait voir ce qui lui prenait autant de temps. Des cris attirèrent alors son attention, des filles se disputaient dans la petite pièce intime qui leur était réservé.

- Ecoute, on ne sait pas ce que tu lui as fait, mais tu vas arrêter ton petit numéro !

- Tu n’as pas compris que tu n’es pas faite pour lui ? Sortir avec l’autre, c’était juste pour le rendre jaloux c’est ça ? Bien joué, mais si tu continue à t’amuser avec Stanley, tu finiras blessée, tu comprends ?

- Allez, va lui dire que tu le quittes ! reprit la première fille.

La porte des toilettes s’ouvrit brusquement et Linda fut pousser dans le couloir. Son regard surprit rencontra celui de Maxence et il lut la panique dans ses yeux. Elle voulut passer près de lui mais il l’attrapa par le bras pour la retenir.

- Explique-moi ce que tu trouves de si bien à Stanley pour supporter de te faire traiter comme ça ?

- Laisse-moi tranquille Maxence, ordonna-t-elle durement en se libérant. La rousse continua alors son chemin, pas assez vite cependant pour qu’il n’aperçoive pas les larmes qui menaçaient de déborder de ses yeux noisettes. D’une démarche trop rapide pour être naturelle, elle se dirigea vers la cantine, laissant le brun déboussolé dans le couloir. Il avait espéré une autre réaction que le rejet, elle aurait du se jeter dans ses bras, pleurer avec lui sur leur retrouvaille, au lieu de ça elle le repoussait comme si rien n’avait existé entre eux, comme si ils ne s’étaient jamais aimé. C’était comme ci un jeu c’était arrêté et c’est lui qui avait perdu.

            Linda de son côté aurait espéré qu’il gagne mais ne pouvait le laisser faire. Il fallait qu’il s’éloigne de sa douleur, du chantage duquel elle était prisonnière. Bien sur, durant les semaines suivant leur séparation, elle avait sentit son regard posé sur elle et c’est pour cela qu’elle s’efforçait de garder un masque de froide indifférence, de l’éviter, de rester près de Stanley. Le blond était d’un naturel colérique lorsqu’il était en groupe, aussi cherchait-elle à éviter les conflits avec lui, qu’elle attirerait si jamais elle faisait preuve d’intérêt pour son ex-petit ami. Des problèmes, elle en avait déjà de nombreux avec sa mère, les amies de Stanley pour éviter d’en créer d’autre. Le jeune homme dans l’intimité était pourtant d’une gentillesse qu’elle ne lui aurait pas soupçonnée. Pas une seule fois il n’avait fait preuve de violence avec elle, il n’osait même pas la toucher. Sauf quand Maxence était dans la même pièce qu’eux. C’est dans ces moments-là qu’elle détestait Stanley de tout son cœur.  Lin observa la cantine par la lucarne de la porte et l’objet de sa haine était assis en plein milieu du réfectoire, entouré de sa bande d’amis tous plus détestable les uns que les autres. Non loin de là se trouvait aussi Jen et son amoureux, dès qu’elle entrerait dans la pièce, leurs regards la suivraient de près. Alors avant de se montrer, elle tenta de se recomposer une expression, ce qui lui prit quelques minutes. Quand elle vint s’asseoir à côté de son maitre chanteur, son visage affichait la même banale indifférence que d’habitude. Personne à la table ne daigna lui dire bonjour, tous la considérait comme un accessoire mignon que le blond emmenait partout avec lui et dont il finirait par se lasser. Aucune de ses anciennes petites amies n’avait réussit à le distraire plus de quelques mois. Après deux minutes à écouter les stupidités racontées par Stanley, Linda remarqua que Maxence avait rejoint Jenny et Jérôme à leur table. Il avait l’air calme et rien en lui ne laissait voir leur altercation précédente. D’ailleurs, au vu de la discussion animée des trois amis, ils semblaient tous se remettre plutôt bien de sa sortie de leurs vies. L’envie d’être parmi eux la rongeait, elle aurait voulu pouvoir tout leur avouer, ne pas avoir peur pour sa mère mais le risque était beaucoup trop grand.

            Le repas enfin terminé, chacun retournait en cours. Maxence et Jérôme avaient anglais et allaient monter les escaliers quand Maéline, une petite brune de première, attrapa par le bras le brun.

- Je peux te parler s’il te plait ? demanda-t-elle.

Maxence hésita un instant : il connaissait Maéline grâce au défilé car elle y avait participé en tant que modèle. Il devait bien avouer que son visage ovale, ses yeux en amande liés à ses origines asiatiques lui donnait l’air d’un chat qui cadrait parfaitement avec le conte du chat botté et de son maitre.

- D’accord, Jérôme avance, je te rejoins.

- N’arrive pas en retard !

- Promis ! Tu voulais quoi Maéline ?

- En fait... j’ai appris que tu n’es plus avec Linda et tu me plais bien donc…

            Elle hésitait à poursuivre et lui ne voulait pas écouter la suite de cette déclaration, surtout qu’il savait bien que son cœur appartenait à celle qui l’avait abandonné. L’adolescent allait mettre fin à la discussion quand il croisa le regard de Linda qui se dirigeait elle aussi vers l’escalier. Une des mains de Stanley était posée sur son épaule ce qui déclencha une brusque bouffée de colère chez le brun et mu par une impulsion subite, il déclara à voix haute :

- Et tu veux savoir si je veux sortir avec toi ? Pourquoi pas ?

Un sourire illumina le visage de son interlocutrice tandis qu’elle se hissait sur la pointe des pieds pour venir poser ses lèvres sur celle du jeune homme. Linda passa près d’eux à ce moment là, comme ci de rien n’était, mais au fond d’elle son cœur était à l’agonie.

 

            La balle allait et venait d’un côté à l’autre du terrain sans jamais tomber. Linda dans sa tenue de tennis semblait décidée à gagner la partie. Depuis deux semaines, elle ne cessait de s’améliorer dans ce sport qu’elle n’avait pourtant jamais pratiqué. S’inscrire au club, elle l’avait fait sur un coup de tête après avoir remarqué que ni Stanley, ni ses amis n’y étaient inscrit. C’était les seuls moments où elle pouvait se retrouver seule en dehors de la maison. Mais au fur et à mesure, elle avait appris à apprécier ce sport où l’effort physique lui faisait un peu oublier sa blessure psychique. Elle oubliait pour quelques dizaines de minutes, l’image obsédante de Maxence embrassant une autre fille. Linda s’était toujours forcée à penser qu’un jour ou l’autre, son ex petit-ami passerait à autre chose, qu’il tomberait amoureux une nouvelle fois, mais sans doute ne l’avait-elle jamais accepté. Sinon comment expliquer cette douleur sourde qui la prenait quand elle les voyait ensemble ? Malgré les promesses d’amour, les baisers et cette nuit magique qui resterait gravé à jamais en elle, il avait tourné la page et s’affichait partout avec Maéline. La rousse en avait pleuré, seule dans sa chambre, à l’abri des regards. Puis, il y avait eu cette colère qui s’était mise à bouillonner en elle. Pourquoi devait-elle être la seule à être malheureuse pendant que tout le monde refaisait sa vie et goutait sa part de bonheur. Pourquoi personne ne voyait ce qui se passait ? Pourquoi l’avaient-ils tous abandonner sans réagir ? Lui qui disait pourtant qu’il l’aimait… La jeune fille s’était vite rendu compte que l’énergie en trop que la colère faisait naitre en elle s’évacuait de façon spectaculaire par le tennis.

            La balle chuta du côté de son adversaire qui était à bout de souffle. Stéphanie, de l’autre côté du filet, avait ses courtes boucles blondes collées par la sueur sur son front. Toujours souriante, Linda l’appréciait pour sa gentillesse et c’est manière parfois un peu garçonne. Ses yeux bleus avaient toujours une lueur malicieuse même comme lorsqu’elle semblait à bout de souffle et demandait un moment de récupération. Derrière elle, la rousse vit passer l’équipe de natation qui venait de finir son entrainement. Maéline en était la meilleure nageuse et avançant devant le groupe, elle semblait rayonner. Comme Maxence. En fait sans doute étaient-ils faits l’un pour l’autre. Les échanges de balle reprirent mais son adversaire, fatiguée, n’était plus à la hauteur. Linda avait le temps d’apercevoir, entre chaque point marqué, les gens passer devant le cour. Une silhouette qu’elle aurait reconnue entre mille apparut dans son champ de vision. Maxence venait certainement chercher sa petite amie après son entrainement. Il allait être déçu de voir qu’elle était déjà partie… D’un coup plus fort que les autres, la rousse marqua le point de match.

- Très bien les filles ! les complimenta l’entraineur quand elles vinrent se  mettre sur le côté du cours pour se reposer et attraper serviettes et bouteilles d’eau. Linda c’est vraiment spectaculaire pour quelqu’un de ton gabarit d’avoir une force pareille. D’où est ce que ça te vient ?

- Je ne sais pas vraiment…

- Bon, prochain entrainement dans deux jours, vous pouviez y aller !

Tout le groupe des joueurs de tennis se dirigèrent vers les vestiaires, Linda perdue parmi les autres qui ne faisaient pas vraiment attention à elle jusqu’à ce qu’une des joueuses, la dernière contre qui elle avait joué lui adressa la parole.

- Linda, bien joué !

Stéphanie avait enroulé sa serviette autour de ses cheveux, lui donnant un air drôle qui fit sourire son interlocutrice.

- Tiens un vrai sourire… je me demandais même si tu avais des zygomatiques.

- Apparemment oui, mais si tu continues je vais avoir une crampe parce que je ne m’en sers pas souvent !

- Tu devrais pourtant, ça te va très bien.

- Il y a des jours où l’on peut sourire d’autre non.

- Tu étais plus souriante quand tu étais avec Maxence. Pourquoi l’avoir quitté  pour Stanley ? Je ne comprends pas vraiment tes gouts.

Directe et franche, c’était le caractère de Stéphanie. Linda y trouvait presque un soulagement, pas besoin de faux semblant.

- Peut-être parce que je préfère les blonds ? plaisanta-t-elle.

- Je ne crois pas, j’ai bien vu ton regard quand ton ex est passé près de nous. Tu te fais souffrir pour rien. Si tu l’aimes encore pourquoi ne pas le lui dire ?

- Tu sais que la vérité blesse…

Phrase sibylline qui pourtant résumait si bien la situation de la rousse. L’intérêt de Stéphanie pour ses problèmes la touchait mais partager une partie de tennis ne faisait pas d’elle des amies aussi elle lui demanda :

- Pourquoi ça t’intéresse autant ?

- Parce que normalement  c’est moi la meilleure joueuse de tennis du club. Donc si j’arrive à t’arracher la cause de ta colère, j’arriverais peut-être a te battre.

- Tu avais fais trois matchs juste avant.

- Oui mais tu progresses vite…

 

 

Tout en marchant, les deux adolescentes étaient arrivées au gymnase où se trouvaient les vestiaires, seulement leur discussion les avaient un peu retardé, aussi elles ne trouvèrent plus de place dans les vestiaires individuels qu’avait prévu l’école pour ses riches élèves trop pudique. En fait, c’était les parents trop puritains qui avaient financé les travaux du gymnase pour transformer les anciennes salles communes et douches en petite pièce. L’une d’elle se libéra et Linda laissa la place à Stéphanie en allant s’asseoir sur l’un des transats disposé près de la piscine non loin de là. Le bruit de l’eau était apaisant et elle ferma les yeux quelques instants, respirant longuement l’odeur un peu piquante du chlore. Avant elle trouvait cela plutôt agréable, parfois même elle y venait avec Jenny entre deux cours, mais depuis deux semaines, l’endroit était emprunt d’une marque qui le rendait presque douloureux. C’était le lieu de Maeline. La si belle, si douce, si rieuse nouvelle petite amie de Maxence, celle qui allait si bien avec lui, avec qui elle le surprenait à rire. Même si elle suivait le conseil de Stéphanie et avouait tout, jamais le brun ne la reprendrait dans ses bras. Ils étaient déjà occupés par une fille qui valait tellement mieux qu’elle. Sans qu’elle puisse les retenir, des larmes coulèrent le long de ses paupières fermées et vinrent se perdre sur ses joues.

- Lin ?

C’était comme-ci sa voix n’était qu’un mirage, elle avait tellement envie de le sentir près d’elle, que son esprit lui jouait des tours.

- Pourquoi tu pleures ? lui demanda-t-il en passant ses doigts sur ses joues. La sensation l’électrisa et lui fit ouvrir les yeux pour tomber nez à nez avec Maxence, penché vers elle. Instinctivement, elle tendit ses bras en avant, poussant l’adolescent dans la piscine derrière lui. L’eau éclaboussa Linda alors qu’elle tentait de le rattraper trop surprise encore pas son apparition. Quand il fut remonté à la surface de l’eau, il la regarda dans les yeux, et tous deux éclatèrent d’un rire nerveux, libérateur de la tension qui les habitait quand ils étaient en présence l’un de l’autre.

- Tu ne t’es pas fais mal ? le questionna-t-elle en l’aidant à sortir du bassin.

- Non, ça va. Encore heureux que j’avais posé mon sac près du transat, sinon toutes mes affaires y seraient passées, la rassura-t-il en essorant son t-shirt noir.

- Je suis vraiment désolée.

Ces quelques mots contenaient quelque chose de si déchirant, qu’il releva la tête précipitamment. Grossière erreur de sa part, car il ne put qu’apercevoir les larmes qu’elle refoulait depuis son arrivée. Sans pouvoir s’en empêcher, il se rapprocha d’elle et voulut sécher ses larmes mais elle le repoussa une nouvelle fois, moins violement que la première cependant.

- Pourquoi ? Tu es malheureuse, alors pourquoi l’avoir choisi ?

- Pourquoi avoir choisi Maeline ? répliqua-t-elle.

- Si tu me voulais, il ne fallait pas aller avec un autre. Et surtout pas avec Stanley. Pour ce que tu as gagné en plus, tu n’es rien de plus qu’un jouet entre ses mains, tu pleures en cachette comme aujourd’hui, tu te fais malmener, c’est ça que tu aimes chez lui ?

- Tu ne comprends rien ! éclata la jeune rousse dont les larmes s’étaient taries sous la colère et l’injustice dont il faisait preuve. Elle voulut partir mais il la retint en lui prenant le poignet puis l’attira contre lui. Se débattant de toutes ses forces, elle frappa plusieurs fois le torse mouillé de Maxence avant de déclarer :

- Lâche-moi ! Tu n’as aucun droit de me toucher !

- Pas avant que tu m’ais expliqué ce que je ne suis pas censé comprendre ! Qu’a-t-il de plus que moi ? Est-il plus intelligent ? Plus beau ? Ou est-ce simplement parce qu’il est riche ?

- Serais-tu en train de dire que je ne suis intéressée que par l’argent ?

- Comment expliquer que tu m’ais tourné le dos sinon ?

            La rousse ne voulait pas croire ce qu’elle entendait, pourtant c’était bien vrai, celui qui faisait battre son cœur semblait n’avoir jamais eu confiance en elle. Cessant de se débattre, elle baissa la tête et murmura :

- Je fais ça pour vous, chaque jour…

- Je ne comprends toujours pas…

- Tu n’as jamais rien compris ! Plus tu restes autour de moi et plus c’est difficile ! Ne me parles plus et vis ton idylle avec Maeline !

Elle se libera d’un coup sec dans les cotes de Maxence qui serra les dents sous l’effet de la douleur et courut s’enfermer dans un vestiaire vide. Il ne la suivit pas, tout était dit entre eux.

           

            Linda rentra chez elle et s’enferma dans sa chambre, décrétant ne pas vouloir diner.  Devoir faire bonne figure devant ses parents responsables pour beaucoup dans son malheur lui paraissait impossible après sa dispute avec Maxence. Une fois douchée et habillée d’un pantalon gris en lin et d’un débardeur, elle s’allongea dans son lit et se pelotonna dans sa couette comme dans sa tristesse. Au contraire de ses longues mèches rousses, ses yeux étaient secs, ne sachant plus pleurer après tout ces événements. En fait, sans doute était-elle trop fatiguée par ses sentiments. Elle avait envie qu’on l’oubli dans son lit, de pouvoir dormir jusqu’à ce que le monde ait décidé de tourner de nouveau en sa faveur. Seulement ses cheveux humides lui donnaient froid, alors elle passa un bras sous son lit où elle entassait des vêtements et attrapa le premier bout de tissus qu’elle trouva. Ce fut le gilet que lui avait offert Maxence qui tomba entre ses mains. Encore quelque chose qu’il faudrait un jour lui rendre… Résignée, elle se leva et alla ouvrir l’armoire encastrée dans le mur près du lit. En bas, rangée derrière les chaussures se trouvait une petite boite en carton rose qu’elle attrapa, puis revenant s’asseoir sur son lit, elle l’ouvrit. Deux tickets de cinéma, une boite à bijoux vide, une photographie de groupe avec Jenny, Jérôme et Maxence et le cadre qu’il lui avait offert. Tout ce qu’il lui restait de sa relation avec lui à part un cœur brisé. Elle allait ranger le gilet dans la boite quand on frappa à la porte, l’obligeant à cacher sous la couette ce qu’elle faisait.

- Entrez !

Sa mère entrouvrit la porte doucement.

- Mona m’a dit que tu ne voulais pas manger. Tu ne veux pas descendre au moins pour grignoter quelque chose ?

La mère et la fille n’avaient plus reparlé de ce jour où la plus jeune avait découchée, se contentant de discuter superficiellement entre elles.

- Non, je n’ai pas faim.

- Descend au moins pour le fondant, elle l’a fait pour toi tu sais…

- Bon d’accord… consentit la jeune fille, sachant bien que la vieille dame avait sans doute pris sur son temps de pause pour lui faire cette pâtisserie qu’elle aimait tant.

Sa mère s’attarda quelques instants après qu’elle fut sortie de sa chambre. S’approchant du lit, elle trouva la boite cachée et son contenu. Quelque chose n’allait vraiment pas, sa fille se transformait en ombre comme elle l’avait été elle-même. Au début, elle avait pensé à une simple crise, mais cela durait trop et surtout elle ne supportait plus de voir Stanley trainer Linda partout comme un animal de compagnie. Sa fille aimait encore Maxence, c’était flagrant surtout dans sa manière de se crisper quand son père en parlait quelque fois. Si Viviane ne faisait rien, il serait trop tard pour revenir en arrière. Et qu’est ce que son mari avait derrière la tête en invitant si souvent Stanley chez eux ? En favorisant cette relation malsaine entre les deux adolescents ? Il fallait qu’elle agisse pour accélérer les démarches du divorce et surtout il fallait qu’elle parle à Jenny.



 
 
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