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au 31 Mai 21 :
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Trompeuses apparences
Par Padidu
Originales  -  Romance/Général  -  fr
14 chapitres - Rating : K (Tout public) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 5     Les chapitres     17 Reviews    
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Un projet dangereux
Et voila le deuxième chapitre promis. Ca chauffe ! 
Bonne lecture ! 
 
Chapitre 5 : Un projet dangereux

       La grande salle était plongée dans un silence presque solennel : les réunions le matin, dès 8 heures, étaient rares mais jamais anodine, la vie du lycée allait sans doute changer dans les prochaines semaines. Les lycéens, assis dans les fauteuils de velours vert du théâtre du lycée attendaient que le principal, vêtu d’un costume noir très sobre fasse son annonce. Beaucoup d’entre eux avaient déjà une idée de la raison qui avait poussé le directeur Delavigne à les réunir et la configuration en arc de cercle de la salle permit à chacun d’entendre ce qu’il avait à leur annoncer :

- Bonjour à tous. Merci d’être venu si tôt le matin, mais je suppose que rater les cours de mathématiques et d’anglais prévus ne chagrinera pas grand nombre de vous

Des rires accueillirent cette déclaration qui n’était sans doute pas éloignée de la vérité.

- Si vous êtes réunis ici aujourd’hui, c’est afin de vous parlez du concours annuel des terminales.

Des murmures s’élevèrent dans la salle, les soupçons des adolescents venaient de se confirmer : ils allaient enfin pouvoir commencer les préparatifs du concours annuel après qu’on leur ait annoncé les règles qui changeaient chaque année.

- Vous savez que le thème de l’année précédente était « La pause de la journée » et que c’est ainsi que c’est ouvert le café des lycéens dans l’établissement. Cette année nous imposons un nouveau thème : «  Devenez un autre ». Il vous faudra monter des dossiers complets contenant la date de réalisation, le budget demandé, vos parrains si il y en a…

- Bah voyons, murmura Maxence assit entre  Jérôme et Linda. Ils peuvent toujours courir pour que je m’embête à faire un dossier.

- Sachez que nous n’imposons pas les groupes, ni le nombre de personnes en faisant parti, continua le directeur. Mais chacun d’entre vous devra faire parti d’un projet.

- Ils m’en veulent… bougonna le brun faisant sourire ses amis.

 

            Trente minutes plus tard et toutes les informations fournies, les 4 adolescents  sortirent et allèrent se réfugier sous le saule malgré le froid du début de ce mois de décembre. Le brun, à peine adossé au tronc, remonta la fermeture de son blouson noir, enfoui ses mains dans les poches de son jean pour les protéger du froid et commença :

- Comme si je n’avais rien d’autre à faire !

- Bah… Moi j’ai une idée, tenta Jenny en cachant son visage dans sa grosse écharpe blanche dépassant à peine d’un grand manteau rose qui arrivait en dessous des genoux et ne dévoilait que les collants blanc et les chaussures à talon rose de la blonde. Ce n’est pas possible qu’il fasse aussi froid, Lin attache ton écharpe, je te l’ai pas faite pour rien !

Sur ces mots, la blonde s’approcha de sa meilleure amie et noua le lainage blanc avant de l’enfoncer dans l’encolure du manteau vert sapin de la rousse qui avait les joues presque aussi blanche de froid que son pantalon.

- Mon ange, si t’arrêtais de jouer à la maman et que tu nous disais ton idée ? proposa Jérôme qui ne portait qu’un pull beige léger et un pantalon noir comme si le froid ne l’atteignait pas.

- Et bien, vous connaissez tous mon gout pour la couture, et c’est une idée qui me trottait dans la tête depuis un moment. Je voudrais organiser un défilé. Rien de professionnel, juste un concours entre élèves. Beaucoup ici partage ma passion pour le tissu et la couture. Je crois savoir qu’on est au moins une dizaine à postuler pour des écoles de stylisme. Pour coller au thème, on a qu’à demandé à chacun de créer un déguisement !

- C’est faisable, indiqua Maxence en surprenant ses camarades par sa bonne volonté.

Devant les regards surpris tourné vers lui, il reprit :

- Je suis obligé de monter un projet, autant le faire bien. Puis si Jen est la seule à avoir une idée, autant y réfléchir sérieusement. On est en décembre, les projets sont à rendre dans deux semaines pour que les délibérations aient lieu pendant les vacances de Noel et le projet sera mis en place en Mars. Au niveau délais, on va devoir faire vite pour le dossier mais niveau installation, le défilé pourrait avoir lieu dans le théâtre.

- Et puis à défauts de créer les costumes, certains voudront certainement défiler, constata Jérôme.

- Bon, c’est approuvé alors ! conclut Jérôme. On se repartie les tâches ? demanda-t-il avec une idée derrière la tête : accélérer les choses entre son meilleur ami et une certaine rousse. Cela faisait quelques temps qu’il attendait que l’attirance qui était née entre eux lors du concours de jeunes cinéastes refasse surface lors des sorties qu’ils faisaient tous ensemble mais le blond avait fini par comprendre que l’intimité serait sans doute plus propice. Et accélérer les choses lui semblait une bonne idée, surtout après la discussion qu’ils avaient eu sur les ressentis du brun pour la jeune rousse. Jenny lui avait même avoué après maintes demandes que Linda était attirée par le brun, alors qu’attendaient-ils sinon une occasion d’être seuls ?

 

Et c’est ainsi que le samedi suivant, Maxence se retrouvait devant la maison imposante de Linda. Il avait garé la Clio blanche de sa mère non loin de là après avoir miraculeusement trouvé une place de stationnement et payé pour trois heures. Le brun ne comptait pas s’attarder longtemps dans un quartier aussi huppé : il ne s’y sentait vraiment pas à sa place et aurait préféré que la jeune fille vienne chez lui mais cela n’aurait pas manqué de faire jacasser sa mère. Il n’eut pas le temps d’appuyer sur le bouton de la sonnette que son portable vibra dans sa poche de jean. Le jeune homme enleva un de ses gants noirs avec les dents avant de le  coincer sous son bras pour répondre à son meilleur ami :

- Alors, tu n’as pas le cœur qui bat la chamade ?

- Je n’aurais jamais du t’en parler… C’est passager Jérôme, répondit le brun blasé par les allusions qui revenaient de plus en plus souvent dans leurs conversations depuis qu’il lui avait avoué avoir été attiré par la rousse.

- Parce que tu t’attends à ce que Lin fasse le premier pas ? interrogea le blond, l’ironie marquant sa voix.

- Linda ne fera rien du tout parce qu’il n’y a rien entre nous.

- Et moi je suis la reine d’Angleterre.

- Et je pourrais savoir pourquoi tu m’appelles, Elisabeth ? répliqua Maxence.

- Et bien, ma majesté tiens à vous annoncer que nous avons les parrains pour notre projet, on a fais jouer les relations des parents de ma princesse.

- Et le thème ?

- On y travaille doucement…

Le brun détecta le sourire dans la voix de son interlocuteur et ne voulut pas en chercher la cause :

- Je te laisse, ou je vais être en retard.

- Allez courage, tout va bien se passer avec elle j’en suis sur…

- Jérôme !

Mais seule la tonalité indiquant que son interlocuteur avait raccroché répondit au brun. Avec un soupir, il rangea son téléphone dans son sac à dos noir dans lequel était rangé de quoi élaboré leur partie du projet : plan du théâtre de l’école, divers renseignement sur les éclairages… Pour la deuxième fois, quelque chose l’interrompit juste avant que son doigt n’appuie sur le bouton : la porte de la maison venait de s’ouvrir sur une femme assez âgée pour être la grand-mère du jeune homme.

- Bonjour, Mademoiselle Linda vous attends, lui indiqua-t-elle en l’invitant à entrer.

Après avoir pris son manteau, elle le mena à l’étage et frappa à une porte qu’elle ouvrit en annonçant :

- Mademoiselle, votre visiteur vient d’arriver.

- Ah ! Fais le entrer Mona !

Le brun fut introduit dans une pièce ou s’alignaient sagement des milliers de livres le long des murs, meublé simplement par un bureau imposant derrière lequel se trouvait Linda, assise dans un grand fauteuil vert la faisant paraitre encore plus frêle qu’elle ne l’était. L’austérité de la pièce mis un instant mal à l’aise l’adolescent au point de lui donner envie de lisser les plis de sa chemise blanche et de son jean jusqu’à ce qu’il aperçoive le sourire de la rousse.

- Salut Max ! J’ai trouvé des informations assez intéressantes sur le théâtre de notre lycée ! Assied-toi. Mais tu veux peut-être boire quelque chose ? lui proposa-t-elle après que Mona se soit raclée la gorge discrètement.

- Salut. Après qu’on est travaillé un peu si tu veux, lui répondit-il en s’asseyant en face d’elle alors que la domestique sortait de la pièce. J’ai étudié le plan qu’on nous a fourni moi aussi, donne moi tes observations qu’on compare…

Machinalement, elle remonta la bretelle de son débardeur noir qu’elle portait sous un gilet rose :

- J’ai fais un schéma grossier de l’endroit et de la façon dont on pourra l’aménager pour le défilé, indiqua-t-elle en fouillant dans les feuilles de papiers dispersées sur le bureau devant elle pendant que le jeune homme mettait ses lunettes. Elle lui tendit le dessin mais ne parvint pas à lui donner :

- Quel idée d’avoir un bureau aussi grand, grommela-t-elle.

- Ou d’avoir des bras aussi courts, se moqua l’adolescent en faisant le tour du meuble pour venir étudier ce qu’elle voulait lui montrer. Si l’idée avait parut bonne sur le coup de se déplacer, Maxence comprit vite qu’il aurait mieux fait de rester à sa place : assise en tailleur dans le fauteuil, les cheveux remontées en une queue de cheval souple et le regard interrogatif de Linda la rendait plus qu’attirante. C’était un mélange de fragilité et de sensualité assez détonnant pour qu’il sente sa bouche s’assécher. Depuis combien de temps savait-elle être aussi séduisante ? Où plutôt depuis combien de temps y était-il aussi sensible ? Elle dut lire le trouble en lui car elle demanda :

- Alors qu’est ce que tu en penses ? D’un regard, il étudia le plan et lui en donna les avantages comme les inconvénients en venant se rasseoir.

Pendant deux heures, ils travaillèrent au projet durant lesquelles le brun se concentra pour oublier le parfum de la jeune fille ce qu’il réussit plus ou moins, en tout cas elle semblait n’avoir rien remarqué quand elle lui indiqua qu’elle allait chercher son ordinateur portable dans sa chambre pour saisir leurs notes. Seul dans le grand bureau, il relut une nouvelle fois ce qu’ils avaient fait et constata une erreur de calcul dans les métrages qui aurait pu attendre le retour de la rousse mais Maxence décida quand même de la rejoindre en courant après elle dans les couloirs. Lorsqu’il la rejoignit, elle venait d’ouvrir la porte de sa chambre dans laquelle les deux adolescents pénétrèrent ensemble. Le garçon sentit une timidité naitre en lui devant cet espace très intime et féminin : le lit a baldaquin drapée de violet, les meubles laqués blancs, des vêtements pliés soigneusement au pied du lit tout était rappelait dans cette pièce le mélange de douceur et de sensualité de celle qui l’occupait.

- Si tu es gêné, je vais l’être aussi, lui confia-t-elle en ouvrant son ordinateur portable sur son petit bureau blanc. Puisque tu as ramené les notes, autant travailler ici non ?

Il acquiesça en hochant la tête et s’assit sur une chaise près d’elle tout en refusant de faire attention au bracelet qui enserrait finement son poignet, à la peau de ses hanches qu’il pouvait apercevoir par l’interstice entre son gilet et son jean. Comment ne pas être gêné quand il était assis à côté d’une fille aussi mignonne et en plus dans sa chambre ? Il croisa son regard et la sentit troublée.

            Linda ne comprenait pas l’attitude de son ami : depuis qu’il était arrivé, ses regards n’avaient cessé de la scruter et plus réservé que d’habitude, Maxence semblait gêné par quelque chose. Avait-elle fait quelque chose de mal ? C’est vrai qu’elle était un peu nerveuse mais qui aurait pu deviner 6 mois plus tôt que le garçon qu’elle aimait se retrouverait chez elle ? Tout deux aussi intimidés l’un que l’autre, ils laissèrent s’installer un silence pesant entre eux qui ne fut interrompu qu’au bout de plusieurs minutes par le garçon :

- Tu as fait une faute là, lui indiqua-t-il en se penchant vers elle puis lui montrer sur l’écran. Ce mouvement provoqua la chute d’un tas de papier qui se répandit au sol. Chacun se leva de sa chaise pour ramasser mais l’invité s’arrêta un instant pour admirer un croquis qu’il tenait en main. Accroupie à côté de lui, elle lui expliqua :

- Ce sont des croquis de Jenny, elle veut me faire ma robe pour le bal de fin d’année. Mais même si j’ai une robe magnifique, sans cavalier …

- Je n’ai pas de cavalière de prévue non plus, on pourrait y aller ensemble non ? déclara spontanément Maxence.

La jeune fille releva la tête vers lui, une expression surprise sur le visage. A cet instant, il ne pensa qu’à une chose : l’embrasser. Une main masculine, douce mais ferme, fine pour celle d’un garçon, vint se poser sur la joue Linda dont la respiration s’accéléra. Imperceptiblement, chacun se rapprocha de l’autre le cœur battant à tout rompre sachant que si quelque chose arrivait à ce moment là, ils ne pourraient revenir en arrière. Les yeux du garçon avaient pris une teinte plus foncée qui le rendait encore plus attirant tout comme la rougeur des joues de la rousse lui donnait plus de charme. Aucun n’osait bouger de peur d’interrompre cet instant magique dont le fil tendu fut rompu par un discret coup à la porte. Ils se redressèrent précipitamment.

-  Je … euh, balbutia-t-elle rougissante.

- C’est rien, c’est moi, je suis désolé.

- Non ne t’escu…

Elle fut interrompue par la voix de Mona derrière la porte :

- Mademoiselle ?

- Entre Mona !

- Voulez-vous une collation ? demanda la domestique en restant sur le seuil.

Après un échange de regard Linda répondit :

- Un café ne nous ferait pas de mal.

- Je vous l’apporte dans le bureau ?

- Non ce ne sera pas nécessaire, ici ça serait très bien. Merci.

- Monsieur y a laissé son sac, voulez-vous que je le ramène ?

- Non, j’y vais, annonça la jeune fille en sortant de la pièce en même temps que la vieille femme.

Laissé seul dans la chambre, Maxence tenta de rassembler ses esprits. Acceptant son attirance pour la rousse, il prit conscience de ce qui se passait entre eux : elle avait été troublée tout comme lui mais était-ce parce qu’elle en avait autant envie ou tout le contraire ? Comment juger avec une fille si renfermée et si timide ? Bien sur elle était de plus en plus communicative avec lui mais cela voulait-il dire qu’elle l’appréciait au point de vouloir aller plus loin qu’une simple relation rapide comme il en avait l’habitude ? Parce que le jeune homme le savait bien entre eux seul quelque chose de sérieux pouvait se développer : il ne voulait pas perdre une amie et encore moins mettre en danger le couple de Jérôme pour une simple passade. Mais, s’engager avec quelqu’un était une chose qui pour l’instant ne l’intéressait pas : les études et son travail prenaient beaucoup de son temps et il n’en avait que peu à consacrer à ses conquêtes, raison pour laquelle il évitait les filles sérieuses qui en voulaient trop. Non, il n’était pas près à une relation longue et avec Linda il ne pouvait envisager de se laisser aller à une pulsion passagère. Déambulant dans la chambre au fil de ses réflexions, inattentif à ce qui l’entourait, Maxence butta contre la commode de la jeune fille, faisant tombé un album de photo qui s’ouvrit en son milieu. Intrigué par un cliché de la rousse et de Jenny déguisées en sorcière, il ne le referma pas tout de suite.

            De son côté, Linda revenait tranquillement vers sa chambre, le sac du brun sous le bras. Cette petite escapade lui avait permis de retrouver son calme, ou du moins avait fait ralentir les battements de son cœur. Ils avaient failli s’embrasser ! Elle et le garçon qu’elle aimait ! Rien que d’y repenser lui faisait revenir le rouge aux joues. Après ce qui venait de se passer, avait-elle le droit d’espérer quoi que se soit ? L’adolescente s’interdit d’y penser, l’espérance amenait souvent la déception et cela serait si douloureux d’y croire alors qu’elle le voyait presque tous les jours… Alors qu’elle allait entrer dans sa chambre, Mona arriva avec un plateau recouvert d’un linge blanc. Sans lui donner le temps de protester, Linda le lui prit des mains et lui demanda d’ouvrir la porte, ce que la domestique fit avec une moue désapprobatrice :

- Si votre père vous voyez faire, il serait en colère… Chacun sa place est sa devise. Et de plus je crois qu’il n’apprécierait pas de sa          voir qu’un garçon est entré dans votre chambre.

- Il n’est pas là Mona, et si tu ne dis rien personne ne le sauras. Je retourne travailler, indiqua la jeune fille après avoir poser un baiser sonore sur la joue de celle qui l’avait pratiquement élevé.

Refermant la porte d’un coup de talon, Linda trouva Maxence debout près de sa commode, son album photo entre les mains.

- Pris en flagrant délit de curiosité, lui dit-elle en venant poser le plateau chargé sur son bureau.

- A vrai dire je viens de le ramasser par terre mais je ne serais pas contre l’idée de le feuilleter. Certaines photographies m’ont l’air assez amusantes !

Sur ces mots, il lui montra le cliché d’halloween et elle éclata de rire.

- Cette soirée là, on a fait une véritable orgie de bonbons, j’ai cru que j’allais exploser. Je te sers du café ? Sans sucre je crois ?

- S’il te plait oui, lui répondit-il en tournant la page pour apercevoir Jenny en bikini sur une plage ainsi que différents panoramas. Dis donc, c’est qu’elle est sacrément mignonne la petite copine de mon meilleur ami ! s’exclama-t-il en riant.

- Elle a attrapé un coup de soleil dans le dos juste après qu’on ait pris le cliché, lui raconta-t-elle en lui tendant sa tasse de café avant de s’asseoir sur son lit et inviter Maxence à faire de même. J’ai passé ma soirée à lui mettre de la crème apaisante ! Encore heureux qu’on rentrait le lendemain.

Sur ces mots, elle tourna la page et un instant, le garçon aperçut sur son visage une grimace indiquant qu’elle le regrettait. Devant eux, une femme blonde aux yeux verts, ressemblant fort à Linda, leur souriait.

- C’est ma mère, lui indiqua-t-elle. On adorait visiter des labyrinthes ensemble.

- Pourquoi tu en parles au passé ? demanda le jeune homme, hésitant à avouer à son amie qu’il savait que sa mère était dépressive et internée dans un hôpital psychiatrique.

- Parce que j’ai l’impression que des moments comme ça ne reviendront jamais.

- Ecoute, j’aurais sans doute du t’en parler avant, mais j’ai surpris une conversation entre Jen et toi. Je sais que ta mère est hospitalisée à Lagny…

Elle lui lança un regard surpris et il vit la tristesse dans ses yeux.

- Tu peux me faire confiance, je ne dirais rien, la rassura-t-il en passant un bras autour des frêles épaules de son interlocutrice. Si tu veux en parler… je sais que Jenny est peut être plus indiquée pour jouer le rôle de confidente mais je suis là.

- Je sais que tu garderas ce secret mais peut être comprendra tu à quel point il est important quand tu en sauras la cause.

- Tu n’es pas obligée…

- Je sais Max, mais je te fais confiance et je veux que tu saches la raison pour laquelle je préfère garder le secret. Cela n’a rien à voir avec la réputation de mon père, je pense que tu sais que nos relations ne sont pas vraiment au beau fixe.

- Pourquoi tu fais ça alors ? demanda-t-il ne comprenant plus les agissements de la jeune fille. Je pensais qu’il t’obligeait à ne rien dire.

- A vrai dire, c’est aussi le cas. Mais c’est avant tout ma mère que je veux protéger… si elle a fait une dépression c’est à cause de la maitresse de mon père. Elle était tellement amoureuse de lui ! Trop pour se rendre compte que moi j’avais besoin d’elle ! Aujourd’hui, elle est de mieux en mieux et si jamais on venait à apprendre sa dépression, j’ai peur qu’elle ne sombre à nouveau. Le regard des gens changerait… sans parler de l’attitude de mon père…

Des larmes coulèrent sur ses joues et d’un geste doux, le jeune homme les essuya :

- Ton secret est bien gardé, avec Jenny, moi et l’orgueil de ton père, aucune raison de s’inquiéter.

La porte de la chambre s’ouvrit brusquement, laissant apparaitre Monsieur Carpentier, toujours impeccable dans son costume. Sa colère se lisait sur son visage :

- Je ne voulais pas y croire mais c’est vrai ! Tu as préféré faire ton dossier avec ce pouilleux plutôt qu’avec Stanley ! Et tu l’invites à la maison en plus !

Maxence se releva du lit d’un coup et malgré le calme qu’il affichait, Linda sentait la colère qu’il contenait.

- Sachez Monsieur que venir chez vous m’a attiré le même dégout que celui que vous affichez si clairement, mais moi au moins je dois être assez éduqué pour ne pas le montrer. Sur ce, le pouilleux terminera le travail seul.

Le jeune homme ramassa son sac et les notes éparpillées sur le bureau avant de sortir de la pièce bousculant celui a qui il avait tenu tête au passage. Malgré sa rapidité à s’éloigner, il entendit tout de même le père menacer sa fille :

- Tu as intérêt à rester dans ta chambre aujourd’hui !

Sans un mot, il serra les poings : la vengeance est un plat qui se mange froid.

 
 
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