Il y eut une hésitation dans sa tête, le temps de battement de coeur. Mais elle fut brève, le temps d'un autre baguette. Le sortilège s'échappa de sa baguette sans qu'il ne prononce un seul mot. Le sortilège du choix. Le sortilège qui décidait tout...le futur. Famille...amour.

Le sourire de Sully se figea, tous les regards se figèrent, sauf le regard de John. Ce n'était pas un regard suppliant, le Gryffondor était trop fier pour ça. Non...ce regard voulait dire « je t'aime », mais aussi « fais ton choix ». Car lui aussi savait.

Le blond savait que Hyden était en train de douter, qu'il devait faire son choix, que tout pouvait recommencer ou s'arrêter là. C'était le départ ou la fin. Au brun de choisir, sur ce coup là, le blond n'y pouvait rien. Juste attendre. Juste subir.

Tout se passa au ralenti, le brun fixant les yeux brillants de son ancien amant. Celui-ci ne jeta même pas un coup d'oeil au rayon de lumière pour voir sa direction, une chanson résonnait dans sa tête. Une chanson dont il n'avait jamais vraiment mesuré le sens des paroles avant.

I'm so tired of being here, supressed by all my childish fears... (1)

Les sourires des Serpentards fondirent comme neige au soleil, le vrombissement du sort retentit dans le couloir et dans les oreilles de tout le monde.

When you cried I'd wipe away all of your tears...

Une larme glissa soudainement sur la joue de Hyden pour finalement mourir entre ses lèvres. Car au final, c'était lui qui allait perdre quelque chose. Il allait perdre une chose qu'il aimait. Une chose qui l'avait aussi aimé et qui peut-être l'aimait toujours. Et personne n'était heureux à l'idée de perdre quelque chose...personne.

When you'd scream I'd fight away all of your fears...

Tout resta en suspend jusqu'à que le sort atteigne sa cible.

But you still have...

Le cri grave résonna dans les environs, lorsque le corps fut propulsé contre un mur,puis un craquement horrible faisant grincer des dents. Puis...plus rien.

All of me...

Toutefois, lorsqu'elle fut plaquée au sol, Isa sentit un objet contre son dos. Un objet long, fin. Sa baguette. Envoyant toute sa force dans son coup de poing. Elle frappa le Serpentard à la tête qui recula de quelques centimètres puis se tourna et ramassa sa baguette en un éclair.

Alors elle revit tout. Elle les revit frappant son meilleur ami. Elle les revit rigoler face à la douleur du blond. Elle revit la lueur de plaisir sadique dans les yeux de Pucey. Son sang ne fit qu'un tour. Elle ne pensa plus à la douleur qu'elle allait causer. Non...elle pensa juste à faire mal, très mal.

L'instinct, l'adrénaline, la colère, ce fut tout ce qui guida Isabella. Elle fut la spectatrice...elle vit sa main faisant un cercle dans les airs plus qu'elle ne vit ses trois adversaires lancer des rayons de lumières rouges.

La jeune fille voulait effacer le sourire de ses idiots, les voir souffrir. Autant...non plus que John. Elle voulait les voir grimacer de douleur. Oui, c'était un besoin irrépressible. Un globe transparent apparut entre elle et les sortilèges. Ces derniers se retournèrent contre leurs utilisateurs qui furent forcés de se baisser pour les éviter.

Malheureusement, ils n'agirent pas assez vite, la Serdaigle eut le temps d'en immobiliser deux, avec une rapidité extraordinaire. Seul Pucey fut indemne, mais c'était volontaire de la part d'Isa. Avec un sourire enfantin, elle s'avança vers lui d'un pas aérien comme si elle dansait.

D'un geste théâtrale,elle leva sa baguette en position d'attaque, sans se départir de son sourire. Elle attendait que son adversaire soit prêt. Comme dans un duel normal. Comme si elle voulait le détruire en bonne et due forme.

Pucey avait peur. Son visage ne montrait rien mis à part son indifférence. Il ne pouvait pas montrer sa peur à une fille. Mais bon sang que cette folle le faisait flipper ! Avec ses mèches violettes dans tous les sens, cette lueur de folie et son sourire sadique, tout ça ajouté à sa pâleur, Isabella était l'incarnation du diable.

Bref pour mourir, autant mourir en combattant. Un air de défi se peignit sur son visage lorsqu'il déclara:

« Comme j'attendais de tomber face à toi,petit garce !

- C'est pas bien d'insulter...,répliqua la Serdaigle avec un air innocent qui la rendait en fait effrayante à souhait. »

Ils se lancèrent un regard, avant de commencer. Mais bizarrement, la jeune fille au lieu d'attaquer avec sa rapidité habituelle, sourit poliment et le laissa attaquer.

« Stupéfix ! S'exclama Pucey. »

D'un simple geste, la jeune fille para le maléfice et avança de quelques pas, forçant le Serpentard à reculer.

« Jambencoton! Repulso! Expelliarmus! »

Tous les sorts furent repoussés les uns après les autres, rebondissant sur les murs. Les yeux écarquillés,Pucey ne cessait de reculer. Isabella pencha la tête de côté. Comme un prédateur regardant sa proie se débattre pour vivre. Mais la peur du jeune homme céda à la colère lorsqu'il hurla:

« Endoloris !! »

Le temps s'arrêta. Tous les deux comprirent ce qu'avait fait le Serpentard. Tous les deux comprirent ce qui allait arriver. La jeune fille fut tellement étonnée qu'elle ne tenta même pas de se défendre. Enfin, le prédateur devenait la proie et la proie le prédateur.

Le maléfice atteignit l'adversaire. Puis ce fut l'enfer...

Le Serpentard ne bougeait plus sur le sol, il semblait assommé et son bras formait un angle assez bizarre. Sa y est, le choix était fait. On ne pouvait plus retourner en arrière. Avec un cri de colère Sullivan se retourna face au traître qui réagit juste à temps.

Hyden se jeta sur le côté mais le sortilège frappa sur sa cheville. Un frisson secoua le corps du brun lorsqu'il s'écroula au sol en se tenant la cheville. Un sourire éclatant fendit le visage de Sully lorsqu'il avança vers le brun.

Malheureusement, il avait oublié un petit détail, John avait eu le temps de récupérer sa baguette. Sullivan se retrouva immobilisé au sol près de son ami au bras cassé. Le Gryffondor se précipita vers son ancien amant. Celui-ci ne le regardait pas dans les yeux, qu'allait-il se passer maintenant ?

« Hyden, murmura le blond en caressant la barbe naissante du brun, je voulais...»

Avant qu'il ne puisse finir sa phrase, il aperçut Isabella, les larmes aux yeux, elle tenait quelqu'un par la main. Une fille plus petite, c'est lorsqu'elles s'approchèrent qu'il la reconnut. Lena,l'air effrayé.

« Lena ! S'exclama Hyden. Mais qu'est-ce que tu fais là ?

- C'est une longue histoire, répondit la jeune fille, des bruits de pas retentirent dans un couloir proche, on doit partir ils nous ont suivi ! »

Isabella ne prononça pas un mot, les larmes aux yeux, elle aida John à porter le brun sans chercher à comprendre quoi que ce soit. Lena les forçait à avancer de sa petite voix, elle les dirigea vers une salle de classe vide après avoir descendu un escalier.

Les deux amis déposèrent Hyden au sol qui murmura un vague merci. Lena scella la porte et se retourna vers ses aînés.

« Et qu'est-ce qu'on fait maintenant, demanda-t-elle avec un air bien trop mature et serein pour son âge.

- Je sais pas, normalement ils devraient déjà être là en train d'essayer de rentrer dans la classe c'est le seul passage possible après le couloir où on était, fit remarquer John.

- Non, ils sont en train de remettre les blessés sur pied, dit Hyden.

- Il y en a un qu'ils ne trouveront pas, sourit Lena. »

Tous la regardèrent en haussant un sourcil mis à part Isa qui semblait pétrifiée.

« J'ai réussi à en assommer un loin d'ici, je ne pense pas qu'ils puissent le retrouver, déclara la jeune fille en rougissant. »

Les deux jeunes hommes la félicitèrent, seul Isa resta silencieuse. Lena ne montra pas sa déception face à l'indifférence de sa soeur.

« Donc ils sont cinq ? Demanda Hyden.

- Non, répliqua enfin Isabella d'une voix étrange comme si elle avait peur de quelque chose,les trois qui m'ont suivi ne peuvent pas être remis sur pied, mais ceux qu'ont a entendu arriver sont des renforts, ils sont quatre, en tout ils sont donc six.

- Qu'est-ce que tu veux dire par « ne peuvent pas être remis sur pied »? S'inquiéta le blond.

- Peu importe, on doit aller à la cabane hurlante c'est le seul endroit où ils ne nous suivront pas, et puis avec un peu de chances des aurors surveilleront l'entrée et les arrêteront. »

Isabella décida de partir en éclaireur pour Lena et John qui porteraient le blessé jusqu'à la cabane hurlante. Mais à peine sortirent-ils de la salle que six Serpentards les regardait droits et fiers face à eux. Seul l'un d'eux semblait grimacer un peu, celui avec le bras cassé.

La Serdaigle et le Gryffondor se lancèrent un regard complice, un seul suffisait. Isa recula d'un bon mètre tout en créant un signe complexe avec sa baguette tandis que les trois restants s'exclamèrent en choeur:

« Protego ! »

Cinq sortilèges des Serpentards rebondirent vers eux qui furent obligés de se séparer, se baisser ou se coller contre les murs. Mais le sixième traversa le bouclier de Lena et la fit tomber au sol inconsciente.

Mais, la jeune fille aux mèches violettes eut le temps de finir son sortilège avant la deuxième vagues de maléfices.

« Baissez-vous, et fermez les yeux ! Cria la jeune fille. »

Les deux jeunes hommes se baissèrent, un son assourdissant retentit à leurs oreilles, le choc du sortilège leur fit dresser les poils sur la peau et les cheveux sur la tê purent voir une lumière blanche aveuglante même à travers leurs yeux fermés. Avant qu'ils n'eurent l'idée de rouvrir les yeux, une paire de bras les tira tous les deux.

« John, tu prends ma soeur, Hyden je t'aide ! »

Avant de disparaître au détour du couloir, les deux hommes regardèrent ce qu'avait fait Isa aux Serpentards. Ceux-ci semblaient aveuglés et assourdis, ils hurlaient et marchaient en mettant leurs mains pour se diriger. C'était un spectacle assez plaisant.

Les quatre jeunes gens arrivèrent enfin dans le grand hall, Matthew accouru vers eux accompagné par un autre auror. Avant qu'il ne puisse demander ce qu'il se passait Isa abrégea.

« Montez, vous trouverez là haut six Serpentards aveuglés, plus trois autres un peu plus loin. Lorsque tout sera fini,rejoignez nous près du Saule cogneur. Et demandez à vos amis de nous laisser passer. »

Etrangement, Matthew ne répondit rien, il se précipita en haut après s'être assuré que son ami laissait les enfants sortir du château. Ces derniers se rendirent difficilement jusqu'à la cabane hurlante. John déposa Lena dans le lit à l'étage et revint s'asseoir auprès de Hyden et Isa qui avait allumé un feu pour éclairer et réchauffer la pièce.

Puis ce fut le silence, le genre de silence que personne n'aimait. Gênant...où il y avait tellement de choses à dire, à avouer ou à reprocher que c'était difficile de commencer. Et aucun des trois amis n'avait envie de faire le premier pas.

Chacun interprétait le silence de l'autre à sa façon. John se demandait si Hyden était prêt à tout recommencer ou s'il gardait le silence par hésitation ? Et pourquoi Isa n'arrangeait pas la situation cette fois-ci, comme elle faisait avant ? Pourquoi avait-elle les larmes aux yeux, et que s'était-il passé lorsqu'elle avait affronté les trois Serpentards dont Pucey ?

La Serdaigle leva les yeux, et à ce moment, les deux hommes crurent qu'elle allait détendre l'atmosphère encore une fois. Mais son regard fut vide de toute joie ou même de toute tristesse il n'y avait rien. Il était juste vide lorsqu'elle murmura les lèvres tremblantes:

« Il...je n'ai pas de chocolat, cette fois-ci, j'ai pas de chocolat... »

Puis les larmes coulèrent sans s'arrêter, Isa reniflait bruyamment et se cachait les yeux pour ne pas montrer ses larmes. Elle tremblait de tout son corps, elle semblait vouloir dire quelque chose mais rien ne voulait sortir de sa bouche. Pas un seul mot. Les sanglots reprenaient le dessus lorsqu'elle essayait de parler.

Les deux garçons accoururent pour la serrer dans leurs bras, attendant qu'elle se calme. Mais rien n'y faisait elle parvint tout juste à demander à John d'aller voir si Matthew n'était pas arrivé près du Saule cogneur.

Hyden profitant d'être seul lui demanda:

« Pourquoi tu pleures ? Parce-qu'on a pas pu se parler comme avant ou parce-que t'avais pas de...chocolat ?

- Mais non ! Couina Isa comme une petite fille qui n'arrive pas bien à se faire comprendre

- Alors qu'est-ce qu'il y a ?

- Mais c'est...que...que ben ils m'ont fait mal alors moi aussi ! Mais j'ai...j'ai pas....maitrisé ma force. Je leur ai fait mal ! Ils ont eu très mal à cause de moi ! »

La jeune fille le repoussa et se recroquevilla dans son fauteuil, cachant son visage mouillé entre ses bras. Ignorant l'agressivité de la Serdaigle. Le brun s'assit à côté d'elle.

« Mais de qui tu parles ? S'enquit-il.

- Mais de...des Serpentards et Pucey ! Ils ont fait mal à John et à moi ! Et j'ai pas pu me maîtriser ! Je me suis énervé,Hyden ! Je me suis énervé et je leur ai fait encore plus mal !

- Mais...,commença Hyden. »

- Ils avaient fait mal à John. Quand ça?

« J'ai failli les tuer... si je n'avais pas repris le dessus ils étaient morts...j'arrivais plus à me contrôler je savais même plus pourquoi je faisais ça...j'avais juste envie de leur faire mal ! Qu'est-ce que j'ai fais ? Hyden, je suis un monstre je devenu un putain de monstre, un assassin.

- Isa...,murmura le brun en tendant la main vers elle.

- Non ne me touches pas ,s'exclama Isabella, je veux pas te faire du mal, je ne mérite pas que tu me touches ! »

Une crise de panique, c'était ça. Une crise de panique qui la faisait paniquer non seulement elle mais Hyden aussi. Il avait envie de la rassurer de la serrer dans ses bras. Mais elle hurlait et le repoussait comme une damnée. Qu'est-ce qu'il s'était passé là-bas ? Qu'avait-elle fait ?

« Je suis une folle, un démon, pourquoi ?J'ai même pas su protéger ma soeur. Je suis un ... »

La jeune fille s'agitait de plus en plus, le Serpentard n'avait plus qu'une solution. La claque partit comme un éclair, coupant la jeune fille net dans son élan. La bouche ouverte les yeux écarquillés, au moins elle ne hurlait plus.

Le brun la secoua tout en déclarant d'une voix autoritaire, implacable:

« Tu n'es pas un monstre, tu as sauvé ta peau et tu as vengé tes amis, compris ? Je t'interdis de dire que tu es un monstre. Tu es la personne la plus humaine que j'ai vu de toute ma vie alors arrête de dire des conneries ! Et...ben...heu...désolé pour la claque...

- ...pas grave, répondit la Serdaigle encore choquée »

Elle le laissa enfin le serrer dans ses bras. Puis John et Matthew arrivèrent enfin. Isa baissa les yeux sur le passage de l'auror. Lui, il avait vu le carnage qu'elle avait fait. Il n'allait plus vouloir lui parler.

Mais avant qu'elle ne puisse s'attarder sur idée. Une main douce vint soulever son menton. Matthew la fixa alors de ses yeux noirs. Mais, elle n'y vit aucune haine ni dégout elle vit juste de la compassion. Et de la fierté. Mais il y avait aussi quelque chose d'étrange, une lueur...d'...d'admiration ??

« C'était toi ou eux, Isa. Toi ou eux. Tu as fais le bon choix. Personne ne t'en veux. Tu t'es défendu et tu as battu trois hommes en même temps. A ton âge, c'est presque un miracle, tu n'imagines même pas la force que tu as. Je suis fier de toi. A ton âge j'étais loin d'être aussi fort, déclara-t-il de sa voix chaude. »

La Serdaigle ne répondit rien, baissant les yeux. C'était donc le prix à payer pour se faire reconnaître par un adulte. Il fallait faire du mal aux autres. Elle savait que Hyden et Matt pensaient la même chose, elle les dégoutait, c'était certain. Mais bien sûr ils ne le montraient pas.

L'auror monta à l'étage pour remettre Lena sur pied, laissant les trois jeunes gens en bas. On aurait dit trois personnes âgées, fatigués dans leur grand fauteuil. Tous les trois côtes à côtes, attendant on ne savait quoi. Regardant dans le vide.

« Pourquoi Isa m'a dit que les Serpentards t'avaient fait du mal ? Fit Hyden à l'adresse du blond,brisant le silence.

- Pour rien c'est juste...,commença John. »

Mais la jeune fille le devança.

« C'est eux qui l'ont battu !

- Ho...

- Pourquoi t'étais avec eux ? Demanda John en fixant le brun. »

Hyden baissa les yeux lorsqu'il répondit:

« Je suis à Serpentard maintenant, et je m'étais fais un nouvel ami. Et il m'a forcé à venir avec eux pour je ne sais quelle raison. Puis ils sont tombés sur vous. Je suis désolé. Et puis tout ça, c'était qu'une épreuve il voulait voir si j'étais encore gay, ils m'ont demandé de faire du mal à John mais j'ai pas pu. Je pense que je pourrais plus dormir à Serpentard maintenant.

- Retour à la case départ, fit remarquer le blond.

- Oui... »

Puis, les trois amis se racontèrent ce qu'il s'était passé. Sauf Isa qui resta muette. John ne savait pas encore ce qu'elle avait fait. Et celui-ci remarqua son malaise.

« Isa, quoi que tu dises je ne t'en voudrais jamais. Je sais que tu as fais ça pour te venger de ce qu'ils m'ont fait. Et je t'en suis reconnaissant. Je t'aime quoi qu'il arrive petite fille, tu m'entends ?

- Oui, soupira Isa avant de se lancer dans l'explication.

Flash-back:

« Endoloris !! »

Le temps s'arrêta. Tous les deux comprirent ce qu'avait fait le Serpentard. Tous les deux comprirent ce qui allait arriver. La jeune fille fut tellement étonnée qu'elle ne tenta même pas de se défendre. Enfin, le prédateur devenait la proie et la proie le prédateur.

Le maléfice atteignit l'adversaire. Puis ce fut l'enfer...

Des milliers de lames imaginaires s'abattirent sur elle,Une douleur cuisante lui traversa le corps. Comme si tout ses muscles se déchiraient. Tout ses os se brisaient. Comme si son cerveau allait imploser .Ellle eut tellement mal qu'elle eut envie de mourir, qu'on abrège ses souffrances. Entre ses yeux voilés elle vit Pucey, souriant avec triomphe.

La douleur cessa enfin mais Isa n'eut même pas la force de bouger son bras pour essayer d'essuyer le sang qui coulait de son nez. Il semblait que cette torture avait durée des heures .

« Petite chienne, rigola Pucey bientôt suivi par les deux autres Serpentards remis sur pieds.

- Tais-toi..., murmura la Serdaigle »

Un coup de pied dans les côtes raviva les douleurs dans son corps mais elle s'en foutait à présent.

« Qu'est-ce que t'as dis, répète pour voir, menaça Pucey.

- J'ai dis ta gueule, connard, répéta Isa plus fort. »

Un autre coup dans le dos la fit se recroqueviller au sol.

« T'en veux encore ? Cria le Serpentard sous les rires gras de ses deux amis.

- Ta gueule ! »

D'un bond, la jeune fille se releva envoyant un coup de pied dans le ventre de Pucey qui recula en se tenant le ventre. Cet instant de répit suffit à la Serdaigle. Se venger. Leur faire mal. C'est tout ce qu'il fallait faire. Les détruire. Tous.

La maléfice gigantesque partit, la tornade déchira, les murs le plafond et le sol sur son passage. Tous les Serpentards se protégèrent de leurs bras mais ça ne suffit pas. Lorsque la tornade passa sur eux. Des entailles se creusèrent dans leurs bras, et sur tout leurs corps. Le sang gicla des plaies comme dizaines de fontaines.

Un des Serpentards fut propulsé contre une vitre qui se brisa sur lui en des milliers de morceaux de verre. Il avait failli passer à travers. Et là c'était la mort assurée. Mais les deux restants donc Pucey furent encore debout. Pucey hurla :

« AVADA...

- Endoloris ! Le coupa Isabella »

Le plaisir qui s'empara de la jeune fille lorsqu'elle le vit se tortiller fut tout simplement incomparable. John avait-il autant souffert ? En tout cas ça faisait du bien de voir des connards souffrir.

« Stupéfix !

- Protego ! S'exclama la Serdaigle. »

Elle avait failli oublié le dernier Serpentard, un des deux garçons qui avaient couché ensemble dans le placard à balai. Warrington. (2)

Elle se contenta de le stupéfixer. Car au fond lui aussi était une victime. Mais un petit cri retentit derrière elle.

« Non...non maman, non ! »

Pucey criait, comme un petit enfant. Avec innocence avec douleur. Douleur que la jeune fille lui avait donné. Elle le stupéfixa pour le faire taire mais aussi pour faire taire sa culpabilité. Car c'était ce qu'elle commençait à ressentir.

Elle tomba au genoux, entre les trois Serpentards inconscients. Les yeux dans le vague,mais...qu'est-ce qu'elle venait faire. Elle avait eu envie de... de les...tuer ?Non c'était pas possible ! Ses lèvres tremblèrent , les larmes vinrent à ses yeux.

Soudain Lena apparut, sans jeter un coup d'oeil aux blessés elle tira sa grande soeur derrière et se précipita à l'extrémité du couloir. Ce n'est qu'en regardant derrière elle qu'elle vit quatre Serpentard essayer de remettre sur pieds leurs amis. Mais même une fois le sortilège de stupéfixion annulé, ils ne pouvaient bouger ils avaient trop mal.

Alors les Serpentards reprirent leur course poursuite avec Lena et Isa qui tombèrent finalement sur John et Hyden.

Voyant qu'elle était sur le point de craquer, les deux hommes la prirent dans leurs bras. John savait qu'elle ne les croyait pas. Il savait ce que la jeune fille s'obstinait à penser, qu'elle les dégoutait. Qu'elle était un monstre. Et ça allait être dur de lui faire croire le contraire.

Isabella avait toujours été comme ça. Toujours très intelligente, compréhensive et optimiste quand il s'agissait des autres. C'était son trucs d'aider les autres, elle vivait pour ça. Mais dès qu'il s'agissait d'elle. C'était exactement le contraire, pessimiste, naïve, presque aveugle et velléitaire. C'était toujours comme ça elle sauvait tout le monde sauf elle.

C'est ainsi qu'une année où ils avaient passé les vacances à la plage ensemble, ils avaient rencontré un jeune garçon pas du tout timide, Jarod quelque chose. Il avait passé son temps à la draguer, et à faire des allusions que même un débile comprendrait. Et pourtant, lorsque John lui faisait remarquer ça, la jeune fille se contentait de dire que Jarod craquait en fait pour John. Elle était aveugle quand ça la concernait.

« Tu sais ce qui te rachètes, en plus du fait que c'était pour te protéger et venger ton ami, fit remarquer Hyden.

- Et c'est quoi ? Demanda Isa.

- Le fait que tu culpabilises, si tu avais vraiment voulu leur faire du mal tu n'aurais rien regretté et pourtant tu regrettes. Tu es une bonne personne Isa. Ne l'oublie jamais.

- Je vous aime, mes deux meilleurs amis, soupira la Serdaigle en prenant ses deux amis dans ses bras.

- Que c'est mignon ! Les interrompit Lena accoudée à la rambarde de l'étage. »

Les trois amis se précipitèrent à la queue-leu-leu pour serrer la jeune fille dans leurs bras. Celle-ci semblait en pleine forme. Matthew sortit à son tour en souriant.

« Alors les enfants, les Serpentards sont à l'infirmerie, et bien sûr Dumbledore est déjà au courant de ce qu'il se passe donc racontez-moi tout sans mentir. Il faut que vos versions,soit les plus cohérentes possibles car je suis certains que les Serpentards vont raconter des bêtises donc s'il voit que vous racontez ce que vous avez vu et fait ça marchera pour vous compris ?

- Compris, firent en choeur les « enfants ».

Ils racontèrent tout, Lena John et Hyden même Isabella fit un effort. Une fois les discours finis, Matt se releva.

« Vous dormez ici ? Interrogea-t-il.

- Oui ! Fit Lena en baillant.

- Hey, s'enquit Isa en ébouriffant les cheveux de sa soeur, c'est pas parce-que t'as battu un Serpentard et que tu es devenue une vrai guerrière que c'est toi qui prend tous les choix. »

Sa petite soeur lui tira la langue en guise de réponse.

« Mais c'est vrai, on dort ici si vous êtes d'accord les gars.

- Oui, approuvèrent-ils.

- Bien, s'immisça l'auror qui fixait son petit frère depuis un bout de temps, si vous avez un peu de place pour moi aussi cette nuit. Je vais faire mon rapport à Dumbledore et je reviens.

- Bien sûr. »

Une fois seuls, ils allèrent les uns après les autres à la douche et enfilèrent des pyjamas qui était là depuis l'année dernière quand Hyden se cachait de sa famille. Lena avait un air comique avec son pyjama dix fois trop grand qui lui tombait jusqu'au genoux

« Bon on fait quoi maintenant ? S'exclama la petite fille les yeux brillants.

- Heu ben rien on est fatigués,on dort, proposa Isa.

- On est pas fatigués ! Venez on joue à action ou vérité !

- Non,s'enquit Hyden, ça fait trop de mal ces jeux, je vote pour dormir. Et je vais sur le canapé.

- Moi aussi je vais sur le canapé, déclara John, on laisse les filles entre elles.

- Ho sa va on pue pas non plus ! S'exclamèrent les deux jeunes filles avant que John leur ferme la porte au nez. »

L'aîné des deux soeurs serra la plus jeune dans ses bras. Lena murmura lentement:

« Hyden n'a pas envie de dormir avec John. Je l'ai senti. Et le pire c'est que John le sait, je l'ai senti aussi.

- Je sais, soupira Isabella sur le même ton, j'ai eu une vision dans la douche, ils vont se disputer et Hyden va nous rejoindre dans quelques minutes. Mais essaie de dormir.

- Mais...pourquoi tu n'essayes pas de...

- De changer les choses ? Non, ma belle, il y a des choses qu'il vaut mieux laisser se produire. Tu comprendras plus tard. Maintenant on dort.

- D'accord. »

Le silence emplit la pièce pour quelques secondes, mais il fut interrompu par Isabella.

« Nana (3) ? Je voulais te dire que je suis fier de toi pour le Serpentard.

- Merci...Bella ? J'arrive pas à dormir, répondit Lena.

- Ben essaie, de toute façon il n'y a rien à faire ici, les autres se disputent et Matt va rentrer crevé et va s'endormir immédiatement et... Nana ? Nana ?

- Zzzzzzzzzz

- Ma voix est si soporifique que ça ? »

Les deux garçons descendirent les escaliers, puis se lancèrent un regard. Au lieu de se coucher sur le canapé ils s'assirent l'un en face de l'autre sur les fauteuils. On y était enfin, le moment que John attendait depuis le choix de Hyden.

« Je n'ai pas envie de dormir avec toi, déclara brutalement et franchement le brun regardant son ancien amant droit dans les yeux.

- Je sais, répliqua John sur le même ton,je l'ai senti.

- Bien...

- Bien... »

Les deux jeunes hommes se défièrent du regard. Tous les deux savaient ce que le Gryffondor allait dire, la question qui lui brûlait les lèvres. La question que même Hyden se posait. De toute façon tous les deux savaient déjà les arguments de l'autre. Tout ça ne servait à rien et pourtant...

« Pourquoi as-tu fais ça ? Demanda John.

- Fais quoi ? Répliqua Hyden même s'il savait de quoi son ancien amant parlait.

- Avoir fais ce choix.

- Je ne laisserai pas un ami se faire battre, et encore moins le battre moi-même. Compris ? »

C'était lassant toujours la même chose en boucle. Ami...amour...ami... amour. Le blond soupira bruyamment. Cette histoire d'amitié que le brun sortait pour se défendre sans cesse. Pour prolonger son sursis.

« J'en ai marre de ton amitié, ce n'est qu'une protection, parce-que tu as peur comme d'habitude, fit le Gryffondor.

- C'est faux, s'enquit le brun.

- J'en peux plus, tu es vraiment rusé, même dans les pires situations tu es arrivé à ne pas choisir quand même. Tu n'as toujours pas fais ton choix, tu as encore réussi à éviter la question. Tout ça n'a servi à rien.

- Il n'y a pas de choix à faire, tu es mon ami...et j'aime ma famille. »

Ce fut la phrase de trop pour John qui n'en pouvait plus des mensonges. Ce qu'il détestait plus que les mensonges, c'était les mensonges à soi-même. Et Hyden en était l'exemple parfait. Amer, le blond se leva de son fauteuil et rit faussement:

« Un ami ? S'exclama-t-il. Je suis ton ami ? Je sais que tu m'aimes Hyden, je le sens. Je le sais. Regarde moi en face et dis-moi que tu ne m'aimes pas. Dis moi que tu n'as pas aimé ces moments qu'on a passé ensemble. Vas-y dis le moi !

- Je n'ai pas à me justifier ! Tu n'es pas mon père.

- Comment oses-tu parler de ta famille comme de gens qui t'aiment alors qu'ils ne t'aiment pas. Ils t'aiment juste en tant qu'hétéro. Il ne t'aiment pas comme tu es. Tu sais tout Hyden. Tu sais tout ça, mais tu as peur.

- Non !

- Embrasses-moi et tu verras si tu ne m'aimes pas ! Touches-moi et tu verras si tu ne m'aimes pas ! Fais-moi l'amour maintenant si tu veux ! Mais tu verras que tu m'aimes. Tu aimerai faire tout ça avec moi. Ta famille t'a abandonné ! Cesse de t'accrocher à eux, moi je suis là pour toi ! J'ai toujours été là pour toi, pas ta famille. Tu es la victime dans tout ça, Hyden, ne sois plus la victime, agis, fais quelque chose... »

Des lèvres puissantes vinrent le faire taire violemment. La langue du brun s'immisça dans la bouche du blond qui ne put que gémir de satisfaction. Leurs dents s'entrechoquèrent. Un baiser torride mais fugace.

Le Serpentard lâcha le Gryffondor immédiatement, puis cracha au sol près des chaussure à son ancien amant. Puis il grimaça et fixa le Gryffondor de ses billes noires calculatrices.

« Je n'ai pas aimé ça ! Cria Hyden à quelques centimètres du visage de son ancien amant, je ne t'aime pas ! »

Puis il se retourna et monta les escaliers en courant avant de rentrer dans la chambre des deux jeunes filles. Son ancienne chambre. John resta là, pantelant, déçu, mais heureux. Comment un simple baiser pouvait effacer tout ça pendant quelques secondes. Matt rentra dans la pièce faisant sursauter le plus jeune.

« Vous avez fini votre rapport ?

- Oui, répondit gêné l'auror.

- Et vous avez tout entendu... »

C'était plus une affirmation qu'une question, le brun hocha la tête, avant de s'asseoir près du blond.

« Et ça ne vous gêne pas de savoir, que je sortais avec un homme, qui est votre frère.

- Comment ? S'exclama l'auror.

- Vous avez les même yeux que lui, et puis vous le regardiez comme si vous étiez son père. Mais... vu que vous n'avez pas l'âge d'être son père il ne reste qu'une seule personne disponible. Vous êtes son grand-frère.

- Perspicace...

- Oui. »

Le silence succéda à la discussion. Matt fixant John de ses yeux noirs. Et John fixant ses pieds comme s'ils étaient la plus intéressante chose au monde. Le Gryffondor ne semblait pas avoir envie de dormir.

C'était étrange de le voir là, comme ça. On voyait à son physique, on ressentait sa vivacité. Et en le voyant comme ça sans bouger. Sans faire de bruit. On aurait dit qu'il était en pause. Mais une pause sereine relaxante.

« Non, tout ça ne me gêne pas parce-qu'Isabella m'a absolument tout raconté sur vous deux...

- Très étonnant, grogna le blond.

- ...Mais elle m'a aussi raconté quelque chose à propos de toi, continua le brun. »

John ne dit rien, attendant la suite.

« Elle m'a dit que tu chantais superbement bien. »

John pouffa, quelle abrutie cette Isa. S'il l'écoutait, il serait déjà en tournée après avoir sorti son album et avoir été connu dans le monde entier. Du grand n'importe quoi. C'était ridicule.

« Laisse-moi juger avant de rigoler, petit enfant, déclara Matthew en souriant.

- Bien, que veux-tu que je chante ?

- Hallelujah... »

John se racla la gorge puis entama le premier couplet, la magie opéra:

« I've heard there was a secret chord, that David played and it pleased the Lord.(4)

But you don't really care for music, do you ?

It goes like this the fourth the fifth, the minor fall the major lift the baffled king composing Hallelujah...Hallelujah...Hallelujah »

Un sourire rayonnant s'installa sur le visage de l'auror en écoutant le petit chanter. Mais ce n'était pas ça le plus touchant.

« Your faith was strong but you needed proof ,You saw her bathing on the roof

Her beauty in the moonlight overthrew you.

She tied you too a kitchen chair she broke your throne she cut your hair and from your lips she drew the Hallelujah...Hallelujah...Hallelujah...Hallelujah »

Le plus touchant... c'était de voir les yeux du blond qui se fermaient. De voir un petit sourire de bonheur contenu à chaque fin de phrase du blond. De voir qu'il se balançait de droite à gauche pour retracer la musique dans sa tête.

« Maybe I've been here before, I know this room I've walked this floor

I used to live alone before I knew you.

I've seen your flag on the Marble Arch, love is not a victory march it's a cold and it's a broken Hallelujah Hallelujah... Hallelujah...Hallelujah... »

C'était merveilleux, de voir qu'il oubliait. Il oubliait que l'homme qu'il aimait venait de lui dire le contraire. Le temps de chanter on oubliait. Et ça faisait un bien fou. Autant pour celui qui écoutait que celui qui chantait.

Lorsque le dernier « Hallelujah » retentit, l'auror applaudit discrètement pour ne pas réveiller les autres mais applaudit quand même. Les yeux du blond brillaient lorsqu'il les rouvrit. Ses joues étaient rouges. Et il tremblait encore.

Même Matt tremblait. Pourtant il n'avait pas l'habitude de s'émerveiller pour une chanson. Il fallait vraiment que le chanteur soit bon. Et celui qu'il venait de découvrir était vraiment unique. C'était certains.

« Tu n'as jamais pensé à faire de ce don un travail ?

- De ce don ? N'importe quoi, rigola John.

- Tu l'as vu par toi-même. Tu sais, j'ai appris à Hyden comment faire du piano. Il se débrouille très bien et toi tu te débrouilles très bien en chant. Et je suis sûr qu'Isa chante aussi très bien ou sait jouer d'un instrument,expliqua Matthew.

- Arrêtes de rêver, l'interrompit le Gryffondor en rougissant. Allez on dort maintenant.

- Oui, bonne nuit.

- Matt ?

- Oui.

- Tu dis à personne, pour l'histoire dans le couloir. Tu dis rien. C'était un moment de faiblesse ça n'arrivera plus.

- Je ne dirai rien.

- Bien.. »

L'aîné regarda le petit chaton blond dans le canapé. C'était lui qui détenait le coeur de son petit frère. C'était lui qui était la clé de tout.

« John ? Appela l'auror.

- Oui ?

- Laisse lui du temps...peut-être qu'en devenant ami avec toi, vous pourrez vous rapprocher assez pour tout reprendre à zéro, expliqua l'auror.

- J'y penserai, fit le Gryffondor avant de fermer les yeux.

Hyden rentra dans la chambre à Isa. Celle-ci se releva avec un sourire désolé et tendit les bras vers lui. Le jeune homme vint se blottir dans ses bras comme dans ceux d'une mère. Il fallait dire aussi que les bras d'une mère autour de lui, il n'en avait pas l'habitude.

« C'est moi... c'est moi qui suis parti alors que c'est moi qui l'avait engueulé, j'aurais dû faire face. Il a raison.

- Il a raison sur quel point ?

- Je suis un lâche et je n'ai toujours pas fais mon choix.

- …

- N'est-ce pas ? Insista le brun

- Oui, c'est ce que tu es avec lui. »

Elle n'allait pas mentir, le brun l'aurait su alors mieux valait dire la vérité sur ce coup là. Le brun n'eut même pas l'air surpris de sa réponse. Il n'était pas comme tous ces imbéciles qui se rabaissaient volontairement pour qu'on leur fasse des compliments.

« Je veux être ami avec lui. D'abord essayer d'être ami. Et après peut-être qu'on verra, si ça s'améliore. Pour l'instant, je suis même pas sur de l'aimer ou...ou d'être gay alors je peux pas...je peux pas abandonner ma famille pour quelque chose comme ça.

- Je comprends mais... ta famille t'as abandonné elle. Elle ne t'as pas aimé pour ce que tu étais.

- Je sais mais c'est ma famille...John..., soupira le brun.

- John t'as sauvé la vie, il t'aime pour ce que tu es et il ne t'a jamais abandonné. Ta famille t'as fais du mal, ne t'aimes pas pour ce que tu es et t'a abandonné, le coupa Isabella.

- Ma famille m'a donné la vie...

- Pour te la pourrir plus tard.

- C'est vrai... »

La Serdaigle serra le Serpentard encore plus fort dans ses bras, mais ses doigts dévièrent de leur place habituelle. Ils dévièrent vers les poignets de Hyden. Pour voir, pour assouvir son désir de savoir s'il l'avait encore fait. Mais avant qu'elle ne puisse sentir une quelconque cicatrice sous ses doigts, le brun la repoussa violemment.

« Ne me touche pas ! Grogna-t-il en se tenant les poignets comme un chat blessé refusant de se laisser soigner.

- Hyden, je suis ton amie, je ne vais pas te juger pour ce que tu as fais.

- Je sais mais...

- Laisse-moi toucher... »

Le brun baissa les bras, la jeune fille avança ses doigts jusqu'à frôler ses poignets. Le jeune homme tressaillit lorsque les doigts froids de la jeune fille touchèrent son poignet mais ne se retira pas. Et elle eut la réponse.

Une dizaine de nouvelles cicatrices s'étendait sur sa peau, quelquefois la peau était lisse, c'était les vieilles cicatrices. Mais quelques fois il y avait une croûte indiquant les nouvelles. Et puis il y en avait une...une qui saignait encore, la plaie ne s'était pas encore résorbée. Ce qui voulait dire que...

« Tu l'as fais dans la douche...Hyden...tu l'as fais dans la douche. Tu t'es fais du mal pendant la douche,souffla Isa les yeux remplis de larmes contenues. »

Le brun lécha les doigts de la jeune fille pleins de sang avec des yeux désolés. Mais elle ne le regardait plus. S'obstinant à fixer les plaies et cicatrices de son ami.

« Il faut que tu fasses ton choix. C'est mal ce que tu fais. Et tu ne sais même pas pourquoi. Mais tu devrais aussi les prendre en compte. Est-ce qu'avec ta famille tu t'arrêteras ou est-ce que tu t'arrêteras avec John ?

- J'ai besoin de plus de temps, soupira Hyden.

- Dépêches-toi parce-que tu vas le perdre. A moins qu'il fasse des efforts pour être ami avec toi.

- Je sais... »

Un silence pensif s'installa. Et que faire quand le silence s'installe ? Il n'y a qu'une seule chose à faire. Chanter...

« On chante ? Demandèrent-ils en choeur.

- Oui s'exclama Lena réveillé d'un coup.

- On chante quoi ? Les interrogea Hyden.

- Off I go de Greg Laswell, s'enquit Isa.

- Non, répliqua sa petite soeur, on chante « Donald where's your trousers ? ». Allez s'il vous plaît.

- Bon d'accord, céda Isa, Hyden tu commence, on te rejoins. »

La voix du brun, basse mais assez forte pour que ses deux amies puissent l'entendre, retentit.

« I just got down from the isle of Sky...I'm not very big but I'm awful shy...(5)

The lassies shout as I walk by... Donald where's your trousers ? »

Les voix plus aiguës des deux filles rejoignirent celle du brun pour le refrain.

« Let the wind blow high, let the wind blow low.

Trough the streets in my kilt I'll go.

All the lassies cry hello... Donald where's your trousers ? »

Isa continua toute seule.

« I went to a fancy ball...It was slippery in the hall...

I was afeared that I may fall...cause I nay had on trousers »

Lena prit le relais avec sa joie habituelle.

« The lassies love me, every one...but they must catch if they can

You canna put the breaks on a Highland man saying...Donald where's your trousers ? »

Les trois jeunes gens finirent la chanson ensemble.

« Let the wind blow high, let the wind blow low.

Trough the streets in my kilt I'll go.

All the lassies cry hello... Donald where's your trousers ? »

Le lendemain, les quatre amis se rendirent dans le bureau de Dumbledore pour expliquer leur version des faits. Les Serpentards furent mis en faute pour avoir commencé. Bien sûr, ils se coltinèrent tous quelques heures de retenue. Isa fut surprise de ne pas recevoir quelque chose en plus mais le directeur lui expliqua qu'elle avait fait ça pour se défendre.

Ils sortirent tous du bureau accompagnés par Matt...sauf Hyden. Qui attendit d'avoir l'attention de son professeur pour poser sa question. Le vieil homme leva les yeux et le fixa en souriant.

« Que veux-tu, Hyden ?

- Je...je me demandais si..., hésita le brun en fixant le choixpeau magique en haut de l'étagère.

- Si tu pouvais réessayer avec le choixpeau, demanda Dumbledore.

- ...Oui monsieur. S'il-vous-plait. »

D'un geste de sa baguette, le choixpeau s'envola et atterrit sur la tête de Hyden qui rougit. Qu'allait-il se passer ?

« Je suis content de te revoir, petit bonhomme, déclara le choixpeau de sa voix grave.

- Heu...commença Hyden.

- Tu ne peux définitivement pas aller à Serpentard...tu n'as aucune ambition pour rien du tout et tu hésites toujours dans ses choix. Tu es sûrement ma plus belle erreur à Poudlard. Comment ai-je pu te mettre dans cette maison ?

- Heu...

- Tu n'es pas courageux, ni loyal.

- Merci, grogna le concerné.

- Mais tu es très intelligent, rusé. Tu sais éviter les problèmes. Serdaigle te conviendrait. Tu iras dans la maison Serdaigle petit bonhomme. »

Hyden sourit tout en enlevant le choixpeau. Serdaigle ? Après tout il avait dormi quelques temps là-bas. Alors ça ne changeait pas grand chose. Mais la plus grande surprise fut lorsqu'il sortit du bureau.

John l'attendait, se triturant les mains, les joues rouges. Comme un enfant qui veut dire quelque chose. Alors Hyden s'approcha attendant la suite. Le blond prit une grande inspiration avant de se lancer.

« Hyden, on sait tous les deux que tu as un choix à faire. Et, je sais aussi que ne pourrais pas te détester pour hésiter. Alors je ne te demande plus de choisir. Je veux être ton ami. Je ne veux plus te forcer. Je suis ton ami maintenant. »

Le nouveau Serdaigle ne dit rien. Il leva juste sa main. Le Gryffondor écarquilla les yeux. Puis compris. Plus aucun contact. Juste ça. Alors lui aussi leva la main pour serrer celle de son ancien amant. Ils venaient de faire un pacte.

Les semaines passèrent ainsi. Les Serpentards complètement effrayés par Isabella la traitant de folle mais de très loin. Isa pourtant s'amusait bien. C'était marrant de se faire traiter de folle par des débiles.

Mais elle aussi eut une grande surprise. Lorsque Aimen s'avança vers elle lorsqu'elle se promenait avec Hyden et John. Il se présenta devant eux sous le regard circonspect de John. Mais Gabriel ne fixa qu'une seule personne. Isabella Smith. Celle-ci haussa un sourcil en attendant la suite.

« Isabella, veux-tu sortir avec moi ? »